Auteur: Manatilol
Titre: Un Voleur A New-York
Genre : Angst /Romance
Couple : Petite préférence cette fois pour les R27, 10027, 1827, 6927 … All27 en général mais donnez votre avis sur le couple de fin, c'est a vous de choisir *evil grin*
Rating : T allant très probablement viré jusque M dans le futur.
Disclaimer : pas a moi… *s'en va conquérir le monde pour se consoler*
Notes très importantes (ou pas) : Alors voila, figurez vous que ceci est une histoire de yaoi (…) Donc, si vous êtes homophobes ou autre chose dans le genre je vous invite gentiment à aller voir ailleurs ^^
De plus ! Il y a utilisation de vilains mots (comme dans pas mal de mes histoires en fait… bah…) et on parle de drogue de temps à autre… voilà, voilà.
Vous voilà prévenus… pas venir me taper sur les doigts après si vous n'avez pas aimer.
Nda :
Vous savez quoi ? Ma sœur, ma chère sœur que j'aime énormément a supprimé tout les fichiers word de mon ordinateur pour 'faire de la place' pour ses nouvelles photos… qui parmi vous pensent que j'ai voulu l'étrangler ?
Parmi les seuls fichiers que j'ai pu retrouver dans la corbeille, j'ai eut la chance de retrouver celui-ci, une nouvelle histoire que je voulais poster après avoir enfin ajouté un chapitre à mes autres fic *soupire*
Je suppose que ce sera pour plus tard pour les autres…
Bref après du sang et des larmes et avec un retard que je m'explique par une entrée au jury central et la participation prononcée de ma famille à vouloir supprimer mes fichiers, me revoilà avec une histoire de voleur, de mafia et de gangster (mmh… trop regarder d''expert' ces derniers temps moi…)
Enjoy
…
Dans la douce noirceur de la nuit, une ombre bougea.
Subtil, silencieux et précis, les longs doigts défirent la sécurité du tiroir du bureau en bois qui s'ouvrit avec un petit *clic*. L'ombre sourit et rangea l'aiguille qu'il avait utilisée pour déconnecter le cadenas électronique dans une petite sacoche de cuir à l'arrière de sa ceinture. Il passa ses doigts gantés sur les documents classés là un par un. Sous sa cagoule, les sourcils de l'ombre se froncèrent dans une expression agacée et ses dents se serrèrent.
Soudains, sa main passa sur le dessus d'un loquet caché contre la paroi entre le dessus des fichiers et le rebord du tiroir… ah…
Le sourire lui revint immédiatement. Il crocheta le loquet, glissa ses doigts dans la petite ouverture qui était apparue et en tira une pochette de cuire sombre.
Deux yeux ambre brillèrent dans l'obscurité.
Sous la lune bienveillante, un souffle de vent souleva les tentures légères d'une fenêtre ouverte.
L'ombre était partie.
…
Chef Hibari observait distraitement les rues bondées du centre de Manhattan sous ces pieds, ses pensées tourbillonnant au son étouffé des klaxons une dizaine d'étage en dessous.
Un autre vol avait été commis, chez un puissant émissaire étranger cette fois.
L'éclat métallique de ses yeux prit une teinte polaire, la colère courant à travers ses membres, ses doigts crispés sous l'envie de mordre ! Aucun de ses hommes, aucun n'avait réussis à trouver une seule piste pour attraper cette vermine !
Ses phalanges blanchirent sur la poignée de ses tonfas, encore partiellement recouvert du sang de la dernière patrouille revenue bredouille. De larges taches rouges éclaboussaient à présent les murs et la moquette beige du bureau mais qu'importe, qu'importe ! L'animal courrait toujours. Comment un simple petit voleur arrivait-il toujours à passer a travers les filets ?
Le son d'une porte qui s'ouvre suivit d'une petite exclamation de surprise le ramena brutalement hors de ses pensées et son regard dur se posa sur la petite scientifique qui venait d'entrer.
« Chef ? »
Sans un mot, Hibari désigna du menton le fichier qu'elle tenait entre ses doigts, elle lui tendit en baissant les yeux.
Chrome n'avait travaillé que une année seulement dans la police scientifique de New-York mais c'était largement suffisant pour elle de deviner que son chef ne serait pas content. Vraiment pas content.
Elle se trémoussa nerveusement en observant les yeux glacés de son supérieur parcourir ses notes.
« J'ai fait ce que j'ai pu, Chef » murmura-t-elle « mais comme a l'ordinaire, il a été extrêmement précautionneux et aucune trace ADN n'a put être détectée sur aucun objet de la maison de Monsieur By… »
La porte claqua et la jeune scientifique se retrouva seule dans le petit bureau des recherches. Ramassant le fichier qui était tombé sur le bureau, elle laissa échapper un petit soupire et passa une main fatiguée sur ses grand yeux bleu foncé. La journée allait être longue.
…
Quand Hibari entra dans son bureau personnel, il décrocha son téléphone et appela son second qui répondit immédiatement.
« Kusakabe, je veux toutes les patrouilles sur le '27' »
L'homme à l'autre bout de la ligne laissa passer une petite exclamation déconcertée.
« Toutes ? Mais Chef, les autres enquêtes sont… » Il déglutit « Très bien, je fais passer les ordres. »
Hibari émit un petit 'tsk' ennuyé, raccrocha et s'approcha du panorama sur lequel donnait sa fenêtre.
A 24 ans, Kyoya Hibari avait mené une carrière pouvant faire pâlir de jalousie les plus assidus. Président de son école et du Comité d'Ordre de Namimori, il avait été diplômé avec les honneurs avant d'engager une fulgurante ascension dans la police locale. Quelques mois lui avaient suffit pour grimper les échelons de la hiérarchie et, un beau jour, une lettre lui arriva, signalant sa promotion au rang de capitaine de la police criminelle de New York
La promotion lui avait fait hausser un sourcil mais il ne dit rien, ce n'et pas comme sa ça l'avait dérangé de toute façons. Tant qu'il restait sur le terrain pour faire régner l'ordre, sa situation l'importait peux.
Son arrivée à New York avait entrainé beaucoup de réactions. Tout d'abord chez les hommes qui ne l'avaient pas assez respecté aux premiers abords (respect qui leur avait été enseigné bien vite, croyez-moi), puis du côté féminin.
Si les femmes de Namimori se mettaient à trembler en le voyant, les américaines semblaient avoir un instinct de survie bien plus faible. Elles rougissaient, gloussaient et soupiraient sur son passage, parlant de lui avec les thermes 'ténébreux', 'froid' et 'Bad Boy'. Quel 'Bad Boy' ? Il était entré dans la police pour maintenir l'ordre, pas pour devenir fauteur de troubles ! Oh bien sur, Hibari avait un physique que les américaines adoraient qualifié de 'cold beauty'. Sa stature imposante, sa peau extrêmement pâle, sa mâchoire autoritaire, ses cheveux noirs corbeau et ses yeux d'un gris glacé lui avaient souvent conféré une autorité incontestée parmi la gente féminine mais elle ne l'aidait en rien avec son affaire.
Il se détourna vivement du panorama et s'installa à son bureau. Le large écran d'un PC dernière génération listait devant ses yeux les différentes affaires avec un petit bourdonnement en fond sonore. Sur sa droite, une pile de dossiers ayant été classés et signés le jour même attendait d'être envoyée aux archives. La vitre séparant son bureau du reste des laboratoires de la police scientifique ne le protégeait pas tout à fait du remue-ménage des chercheurs en quête d'indices.
Six mois auparavant, un dossier non classé était parvenu sur ce même bureau portant le nom '27'
Ce jour avait marqué le début d'une guerre acharnée, une chasse au chat et à la sourit entre lui et le voleur. Mais ce qui le mettait en fureur, c'est que parfois il ne savait lequel d'entre eux jouait le rôle de la sourit !
Ce cloporte, cet herbivore était partout, volait les plus riches de manière toujours plus incroyable, piratait les systèmes informatiques les plus avancés, se faufilait aux endroits les plus improbables et narguait Hibari avec un talent si prononcé que ses hommes souffraient atrocement de l'humeur exécrable de leur chef.
L'écran du PC se referma avec un *clac* brutal et Capitaine sentit ses tempes chauffer sous la colère.
Une fois, le voleur s'était introduit dans son bureau. Son bureau ! Il y avait dérobé la plaque dorée à son nom qu'on donnait traditionnellement aux nouvelles recrues de la police de New York et l'avait placardé sur un chariot de carnaval à l'effigie d'un poulet ! Hibari n'avait que très moyennement apprécié la blague. Surtout que, le soir même, une petite statuette en forme de poule l'attendait à son bureau, portant dans son bec la carte virus dérobée a la National Bank plus tôt dans la journée.
Hibari avait mordu la totalité du staff pour avoir laisser passer le voleur.
Mais tout ceci allait vite changer, il en faisait le serment. L'herbivore, aussi subtil soit-il, ne resterait pas longtemps en liberté. Et une fois devant lui, le capitaine se ferait un plaisir de le mordre à mort.
…
« … Et maintenant, une information de dernière minute. Le célèbre'27' à encore frappé. En effet, ce matin, le sénateur Byakuran, important personnage de la politique européenne à eut la mauvaise surprise de retrouver sa villa dépouillée, ses meubles déplacés ainsi que la fameuse signature du chiffre 'x-27-x' inscrit en grand sur un des murs de son salon. La police se mobilise une fois de plus même si aucune piste n'… »*clic*
La radio s'éteignit et un petit soupire s'éleva.
Tsuna passa une main fatiguée dans ses mèches caramel et s'étira bruyamment avant de se décider enfin à se lever du sofa. Il était rentré quelques heures plus tôt, courbé et épuisé, ses membres tirants désagréablement à chaque mouvement qu'il faisait. La nuit avait été rude.
« Tsu-tsu ? »
Tsuna se retourna et sourit faiblement à la femme qui venait d'apparaître devant la porte de la cuisine.
« Maman »
Il s'approcha d'elle et l'encercla de ses bras.
Nana Sawada avait été une superbe femme avec ses grands yeux noisette et ses mèches chocolat mettant en valeur son visage en forme de cœur et la douceur incroyable de ses expressions. Mais cette beauté avait été usée et ternie par le temps. Nana n'avait plus toute sa jeunesse, bien sur, et si ses yeux avaient gardé la douceur que seul les mamans peuvent connaitre, ses traits étaient tirés, ses cheveux étaient ternes et sa peau, pâle et maladive.
« Tu as pris tes médicaments ? »
La femme secoua la tête doucement en souriant, ses yeux brillèrent.
« Je viens juste de déposer Fuuta, I-pin et Lambo à l'école, j'allait le faire. »
Tsuna hocha la tête et la libéra de son étreinte. Il faisait bien une tête en plus qu'elle maintenant et ça lui donnait une impression étrange.
« Je vais prendre une douche » annonça-t-il doucement « prend tes pilules, je t'apporterai une tisane dès que j'aurais finit. »
Avec un dernier sourire, il se dirigea vers une petite porte sur la droite.
Nana regardait son fils refermer la porte derrière lui avec une petite boule d'émotion dans sa gorge. Elle se demandait encore comment l'homme qui se déplaçait avec tant de souplesse et de légèreté pouvait être le petit animal chétif qu'avait été Tsuna dans son enfance. Elle ferma les yeux et retourna à la cuisine à petits pas.
Iemitsu aurait été tellement fier.
…
Tsuna lança son sac bandoulière noir sur son lit qui grinça légèrement sous la pression, une serviette sur les cheveux, une autre autour de ses hanches. Il s'essuya énergiquement avant d'enfiler un T-shirt noir, sans manches et une paire de vieux jeans. A son oreille, une simple pierre noire brillait doucement sous la lumière tamisée de la pièce.
Puis, il entreprit de vider son sac sur son matelas et un petit sourire satisfait s'étira sur ses lèvres.
Mais soudain, son portable se mit à vibrer sur la table de chevet. Il l'attrapa et grogna en reconnaissant le numéro.Bien sur, il n'allait pas le laisser tranquille hein ?
« Que veux-tu ? » siffla-t-il dans l'appareil.
« Ooh, Tsu-tsu. Pourquoi tant de haine dans ta si jolie voix ? »
« Je suis sérieux. Si tu n'as rien à me dire, je raccroche immédiatement. »
« Ne sois pas si stressé voyons, j'appelais juste pour savoir comment ça avait été. »
« … Tu te fous de moi ? Tu étais aux premières loges Byakuran ! »
A l'autre bout du fil, un homme aux cheveux blanc sourit en jouant distraitement avec un marshmallow.
« Ah oui ? Mmh, je voulais juste m'assurer alors que tout se déroulait accordé au plan. »
« Je suis un professionnel, Byakuran. Je suis toujours accordé aux plan »
« Ah mais Tsu-tsu ! Je suis tellement déçus de ne pas avoir pus te voir cette nuit ! Je dois avouer que tes talents sont remarquables, je n'ai rien vu venir »
« … »
« Tsu-tsu ? »
« Va te faire foutre »
« Mmh, je ne dirais pas non. Mais avec toi alors »
Tsuna serra les dents et changea de sujet.
« Le payement ? »
« Ce soir, bien sur. Si tout est en ordre »
« Tout le sera… Bonne journée »
« Ah ! Tsu… »
*…*
…
Byakuran observa son téléphone avec un sourire amusé avant de le poser sur une table basse de fer forgé blanc surmonté d'un épais plateau de verre devant lui.
« Maitre Byakuran ? »
Les yeux violets du sénateur se posèrent sur le nouveau venu dans son bureau.
« Êtes-vous sur de pouvoir lui faire confiance ? Il a beau être talentueux, il pourrait se faire attraper. »
Byakuran sourit et laissa aller sa tête sur le dossier du fauteuil angora blanc.
« Pas d'inquiétudes, Benoit. Tsu-tsu sait parfaitement ce qu'il fait. »
« Oui, mais… »
Il fut interrompu par le soupire déchirant de son maitre qui observait un paquet de marshmallow vide avec une tristesse presque palpable. Comprenant le message, Benoit sortit pour aller lui en chercher.
Une fois seul, Byakuran remis sa tête sur le rebord du fauteuil et sentit son sourire s'élargir. Un petit rire s'échappa de ses lèvres. Bien sur qu'il avait confiance en Tsuna. Ce gamin possédait un talent absolument époustouflant.
Il y a quelques années, certains hommes de la mafia chinoise avaient tenté de le faire chanter pour obtenir les droits qu'il possédait sur les casinos de Hong-Kong. Bien sur, il avait du les… persuader… de ne pas trop se mêler de ses affaires. Le résultat avait été surprenant. Le boss chinois lui avait déclaré une guerre si acharnée pour récupérer tout les droits sur la ville qu'il en avait été amusé durant un bon bout de temps.
Mais il s'en était lassé à présent. Oh, bien sur, il pourrait facilement écraser cette faible organisation d'un revers de la main mais il serait tellement, tellement, plus satisfaisant de voir le regard dépité et hargneux du boss chinois en voyant que les droits étaient à présent chez un autre. Quel était son nom encore ? Fei-Long ? (1) Bah, quelle importance. Les casinos chinois, bien que très rentables, ne l'intéressaient pas. Il avait d'autres possessions bien plus amusantes dans l''underworld' mais il n'appréciait pas non plus qu'on marche sur ses plates-bandes.
La solution lui était donc apparue logiquement. Il s'agirait de donner les droits à la mafia Russe via l'intermède d'un ami qu'il connaissait bien sans déclencher une guerre ouverte dans laquelle il serait impliqué. C'est à ce moment qu'il avait entendu parler pour la première fois du '27', ce voleur qui mettait les USA à sac récemment, se jouant de la police, narguant les bourgeois. Byakuran avait éclaté de rire en voyant la statue de la liberté abordé le drapeau des Nation-Unies (volé dans les bureaux de l'organisation) comme cache-œil de pirate, moustaches et barbe de peinture complétant le tableau ainsi que la fameuse signature '27' sur la joue droite de la statue. Oh, il était très doué ce petit.
Une fois arrivé à New-York, il avait du fouillé les bas-fonds de la cité de long en large, soudoyé les bonnes personnes, surveillé les bons endroits avant de enfin trouver quelqu'un pour le contacter. Il n'y avait que très peux de personnes connaissant son identité, les gens du monde du dessous ne l'ayant jamais vraiment vu. Pour le voir, il avait du décliner son identité, être fouillé et expliquer clairement ses intentions ainsi que son statut de chef mafieux avant que la femme ne le jauge du regard puis lui fit signe de le suivre dans une séries d'allées sinueuses.
La femme s'était arrêter devant une porte enfoncée à l'arrière d'une maison reculée puis lui avait sourit discrètement en lui disant qu'il risquait d'être surpris mais ne devait absolument pas douter de ses qualités en tant que voleur. Et pour une surprise, ha ! Byakuran se souvenait encore de l'ambiance sombre et dangereuse de la pièce. Les dealers comptant leur argent, les assassins assis aux bars et les hommes de puissance cherchant une personne dans cette masse envoutante d'êtres sans scrupules pour accomplir leurs basses besognes. Il avait fait son chemin vers le barman pour lui demander le '27', l'homme l'avait regardé dans les yeux et les conversations basses des convives autour de lui s'étaient arrêtées.
« Vous lui voulez quoi au gamin ? » avait grogné le barman dont la moustache touffue n'arrivait pas à masquer la longue balafre sur sa joue gauche.
« Un travail pour lui, j'ai été amené ici » avait-il répondu, insensible aux regards lourd des personnes qui l'entouraient.
Le barman l'avait regardé une minutes de plus avant de désigner du menton le fond du bar.
« Dans le fond, à gauche. 'Pouvez pas le louper »
Et en effet, il ne l'avait pas loupé. Sous les lumières rouges du bar, il était installé dans un coin, éloigné des autres comme s'ils voulaient être sur qu'il ait assez de place. Il était assis dans un large fauteuil de cuir noir avec un homme se frottant les mains devant le contenu d'une mallette.
Byakuran frissonna en se rappelant les longues jambes moulées dans un pantalon noir, le torse finement musclé er partiellement révélé par la chemise noire entrouverte qu'il portait, la nuque gracieuse, les lèvres pleine, le visage fin, les cheveux caramel ébouriffés, la petites pierre noire à son oreille et les grands yeux chocolat un rien allongé à la manière des chats. Le '27' respirait la subtilité et la souplesse ajouté à une touche de naïveté totalement surprenante dans un lieu comme celui-ci et qui lui conférait un charme certain. Et, s'il en croyait la rougeur qui s'était éparpillée sur les joues du voleur, il ne l'avait pas laissé indifférent non plus.
Ce fut la seule fois où il vit le '27', ou 'Tsuna', comme il s'était présenter. Durant leur interaction, il avait taquiné de voleur, jouant avec ses nerfs si bien qu'il fut obligé d'esquiver le coussin jeté à son visage. Le plan était simple, Tsuna s'introduisait chez lui et y volait quelques affaires (cette part avait beaucoup plus au voleur apparemment) ainsi que les droits du casino puis les lui redonnait pour qu'il les offre à la mafia russe en toute sécurité.
« Pourquoi ne pas tout simplement me les donner ? » avait-il demandé.
« Parce que ce serait moins drôle, bien sur » avait-il répondu.
« Une indication sur la date où je devrais faire ça et l'emplacement des droits ? »
Brakyran s'était contenté de sourire
« Surprend moi. »
Le chef mafieux se redressa sur son fauteuil et sourit largement en voyant le nouveau paquet de marshmallow sur la table basse. Il ne pouvait pas attendre d'être ce soir.
…
Tsuna avait apporté la tasse de tisane camomille à sa mère comme promis et était à présent en train d'analyser la tuyauterie rouillée du lavabo dans la salle de bain. Il allait falloir le changer.
Il soupira en se rappelant l'état piteux du petit cinq-pièces que sa famille et lui habitaient.
Tout était tellement plus simple avant la disparition de son père.
Il chercha un boulon de taille adéquate dans une petite malle à outils et l'inspecta.
Aujourd'hui, il était forcé de travailler comme voleur pour rembourser les dettes de son père, payer les soins de sa mère et subvenir aux besoins de la famille, cette simple pensée le faisait grincer des dents. Il avait du quitter l'école sans diplôme, sans expérience et avait du grandir bien trop vite en apprenant que, pour survivre, tout était permis.
Il avait même tenté la prostitution, une seule fois. Mais, à sa grande honte, il s'était enfui avant de pouvoir trouver un seul client. Il n'y était pas arrivé…
« Tsu ? »
« Je suis là maman » répondit-il en se relevant. La plomberie devrait pouvoir tenir pour l'instant.
« Il va être l'heure »
« J'arrive ! »
Tsuna rangea la boite à outil sur une petite étagère en bois moisi près de la douche et se dirigea vers le corridor où Nana l'attendait avec un manteau et un petit sac de papier.
« Je t'ai fait des onigiri » dit-elle en le lui tendant.
Tsuna sourit et lui fit un bisou sur la joue en enfilant sa veste noire puis sortit et dévala les escaliers en métal rouillé.
Son pays natal, le japon, lui manquait. New York était bien trop peuplé comparé à la petite ville où il vivait auparavant mais c'est ici que son père s'était volatilisé et, même s'il y avait de forte chance pour qu'il soit mort, c'est ici qu'il devrait réapparaitre. C'était aussi une raison de ses petites activités nocturnes. Son père avait été un agent spécial d'une organisation italienne puissante. Il n'en avait jamais parlé mais au fond de lui, Tsuna savait que ça ne devait pas être très légal. En fouillant les ordinateurs, écoutant les conversations et volant les fichiers des puissants de l''underworld', il espérait pouvoir comprendre ce qu'il lui était arrivé. Il savait déjà une chose, c'est le nom de la famille mafieuse auquel il avait appartenu. Mais ça ne l'avait pas amené bien loin.
Le châtain savait parfaitement qu'il jouait un jeu dangereux. Tôt ou tard, il se ferait attraper par la police ou les chiens du monde en dessous qui n'appréciaient qu'à moitié qu'on mette le nez dans leurs affaires mais pour le moment, il s'en moquait. Sa mère avait été tellement bouleversée par la 'mort' de son père qu'elle y avait à peine survécu. Elle avait besoin de savoir, et lui aussi.
Une fois dans la rue surpeuplée, il traversa quelques avenues, se mêlant à la foule de passants et de touristes. Au détour d'un boulevard, il salua le vieil épicier qui lui répondit en lui offrant une pomme et sourit en voyant apparaître l'enseigne verte et noire du 'Cofee Club' au croisement d'une avenue.
« Hello Tsuna ! » fit une jeune serveuse brune en le voyant entrer. Elle était vêtue du traditionnel uniforme; jupe verte et chemise blanche avec des chaussettes assortie à sa jupe et une barrette dans les cheveux.
« Bonjour Haru » sourit Tsuna en se dirigeant vers le bar à café.
Le 'Cofee Club' était un petit salon de thé modernisé où les clients allaient et venaient pour chercher leur dose quotidienne de caféine ou prendre le temps de déguster un thé bien préparé et de petites viennoiseries. Certains disaient que l'intérieur ressemblait fort au 'Starbucks Cofee' mais la patronne se plaisait à répondre que leur café était bien meilleur. Tsuna haussait les épaules en entendant les arguments… Il aimait bien le Starbucks, lui.
« Yo, Tsuna ! T'es à l'heure aujourd'hui ? »
Le châtain résista à l'envie de tirer la langue à Yamamoto, le teneur du bar, et opta plutôt pour un coup de coude joueur dans les côtes sur son passage vers les vestiaires.
Une fois revêtu du même uniforme que la serveuse (duh, pas la barrette et la jupe bien sur. Un pantalon noir.), il sortit et pris son poste de serveur sous l'œil vigilant de sa boss qui semblait vouloir percer des trous à l'arrière de sa tête.
« B-Bonjour, Madame Lal »
La femme grogna en retour et tourna les talons pour retourner dans son bureau.
Tsuna haussa les épaules et se dirigea vers une cliente habituée, assise à l'un des petits fauteuils.
« Bonjour, Madame Nicole (2) comme d'habitude je suppose ? »
La grosse femme rousse revêtue de son manteau de fourrure traditionnelle lui adressa un petit signe de tête.
« Et vous ajouterez un bol de lait écrémé et vanillé avec un doigt de vodka pour ma Sucrette. »
Tsuna nota rapidement la commande sur son calepin en lançant un petit regard vers le chiwawa blanc, cette fois ci habillé d'un cashmere pour chien aux motifs de la statue de la liberté. Il sourit, s'inclina légèrement et repartis vers les cuisines.
« Un thé menthe verte, double crème et assortiment de pâtisseries pour la table 2, ainsi qu'un bol de lait écrémé, vanille et vodka. »
Une femme passa la tête de derrière la hotte d'un fourneau pour le regarder droit dans les yeux.
« Madame Nicole est là ? »
Tsuna sourit.
« Bonjour Bianchi »
Le reste du service se passa doucement, de commandes en commandes, de pauses en pauses. Tsuna aimait énormément son petit job. Tout ici était comme une seconde famille. Il s'était directement entendu avec Haru et Yamamoto dès son arrivée mais Bianchi avait été … imbuvable, vraiment.
Tsuna grimaça en se souvenant des remarques déplaisantes qu'elle semblait aimer lancer à son sujet. Puis un soir qu'il était de fermeture, il l'avait trouvé dans la cuisine, une bouteille de vin dans la main et de grosses larmes coulant sur ses joues. Elle se lamentait, pleurant la disparition de son homme, son 'Reborn' qui, apparemment n'était pas rentré de mission. Et le châtain ne pouvait que comprendre ce qu'on ressentait quand un être cher disparaissait.
Cette soirée avait été déterminante pour leur relation. Tsuna souriait souvent en se rappellent la première fois que Bianchi avait été présentée à sa mère et ses frères et sœurs ou du moment où elle l'avait kidnappé pour faire le tour des maisons du quartier riche dans le but de lui trouver une nouvelle 'proie'. Elle savait son identité en tant que '27' et, elle-même avait sa façade en tant que 'Scorpion' dans le monde du dessous et semblait vouloir s'acharner à l'aider. Le châtain avait l'impression d'avoir une grande sœur.
22 heures sonna rapidement et Tsuna adressa ses adieux à ses collègues.
« Hey, Tsuna. Je te ramène ? »
Yamamoto avait pris l'habitude de le raccompagner chez lui chaque soir en moto. Il y avait chez lui quelque chose de doux, comme un cookie (ne chercher pas à comprendre, Tsuna lui-même n'arrivait pas à savoir pourquoi il faisait souvent cette comparaison mais il trouvait que ça lui allait bien.). Il était grand, bien bâtit et chaleureux. Plus d'une fois, il s'était entendu penser qu'il était très attirant mais malheureusement…
« Désolé Yamamoto, je dois passer chez un… ami pour des affaires urgentes. »
Les yeux chocolat du jeune homme eurent une expression déçue et le châtain eut soudainement l'envie de se frapper mais comme ils disent en Amérique 'buisness is buisness '.
« Je t'accompagne alors, c'est sur mon chemin. » La voix de Bianchi résonna derrière eux.
Yamamoto lui adressa un sourire chaleureux mais elle se contenta de lui envoyer un regard glacé.
« Allons-y, Tsuna » fit-elle en passant devant eux.
Le jeune homme s'empressa de la suivre en souriant tristement à son ami, resté là.
« Bye-Bye, Tsuna~ » cria Haru et le châtain lui répondit par un grand signe de la main.
Ce ne fut qu'arrivé au coin d'une petite rue déserte que Bianchi daigna ouvrir la bouche.
« N'y vas pas»
Tsuna soupira bruyamment.
« je suis obligé, Bianchi »
« Quand je l'ai mené jusqu'à toi, je ne pensais pas qu'il serait si intéressé ! Écoute-moi, cet homme est dangereux ! »
« Comme tout les autres » fit le châtain en haussant les épaules
« Tsuna ! » l'italienne s'énervait à présent « les rumeurs courent qu'il serait à l'origine de la disparition de mon Reborn ! »
La voix de la femme craqua légèrement et Tsuna ouvrit grand les yeux.
« … Bianchi… je… »
« Je ne veux pas de ta compassion maintenant » cracha-t-elle dangereusement « mais je ne supporterais pas de devoir t'enterrer à ses coté ! »
« … donc, Reborn est mort, c'est officiel ? »
« Bien sur que non ! Mon Reborn ne mourait pas comme ça ! Mais je suis sure que cet homme l'empêche de me revenir. »
L'italienne avait à présent des airs effarouché et passionné que Tsuna préféra ne pas démentir par soucis de sa propre santé.
« … Un marché est un marché » finit-il par dire « je dois aller lui remettre ces foutus droits avant que la mafia chinoise ne s'en prenne à moi ! »
Elle le regarda une seconde puis soupira.
« Je savais que tu ne voudrais pas m'écouter. Tiens. »
Elle sortit de son sac à main ce qui ressemblait à une chemise à capuche noire.
« … comment tu as réussis à mettre ça dans un si petit sac toi ? » questionna Tsuna en fronçant les sourcils, ignorant le tissus que Bianchi lui tendait.
« C'est un sac italien de bonne qualité… et puis l'auteur de cette histoire l'a décidé alors… »
« Quoi ? »
« Laisses tombé, tu ne comprendrait pas »
Tsuna se gratta l'arrière de la nuque avant d'attraper la chemise que l'italienne avait finit par lui lancer. Maintenant qu'il le voyait de plus près, le châtain remarqua qu'il s'agissait plus d'une veste que d'une chemise. Elle était fabriquée dans un matériau très doux et extensible qu'il ne connaissait pas. La capuche était large et l'intérieur possédait six poches bien sécurisées capable de renfermer quelques objets aux moins.
« J'ai pris cette veste à mon petit frère et je l'ai arrangé pour qu'elle te soit utile vu que tu te plaignais toujours de devoir porter des cagoules et de ne pas avoir assez de poches »
Bianchi avait à présent détourné la tête vers la circulation intense au début de la ruelle, les bras croisés sur son torse, le visage totalement inexpressif. Mis à part pour les sentiments amoureux, l'italienne avait beaucoup de mal à exprimer son affection envers les autres. Le seul ayant vu en elle plus qu'une femme belle et dangereuse était son Reborn. Ses jointures blanchirent sur ses avant-bras et elle tourna enfin la tête vers châtains qui enfilait son nouveau cadeau comme un gosse ouvrait les siens le soir de noël.
Bianchi soupira doucement.
Quand Tsuna était arrivé au café, elle l'avait méprisé dès les premiers instants. Un petit être chétif, naïf, curieux, si fragile qu'elle aurait pu lui briser la nuque en le bousculant. Oui mais voilà, l'apparence si pitoyable du petit nouveau renfermait une douceur qu'elle n'avait connue chez personne d'autre, une bonté lumineuse qui avait charmé petit à petit son cœur envenimé depuis que Reborn n'était pas revenu. Tsunayoshi possédait une aura solaire qui attirait les gens à lui de leur plein grès et elle l'avait respecté pour ça. Ce petit aurait fait un leader de la mafia aimé et incontesté s'il avait été assez fort pour être dans l''underworld'. Puis ce soir fatidique où, après un verre de trop, elle lui avait raconté son amour perdu lui avait confirmé une chose essentiel : ce petit avec ses airs trop doux et sa présence rassurante avait pris une place aux cotés de son frère dans son cœur. Personne n'y touchera !
Ses yeux se plissèrent dangereusement en se rappelant où ce jeune sot se rendait. Il se jetait droit dans la gueule d'un loup affamé, elle en était sure.
Soudain, elle sursauta en sentant une main sur son épaule et ses yeux rencontrèrent ceux ravis du châtain.
« Merci Bianchi ! Grâce à toi, je n'aurais plus à mettre ces stupides cagoules, elles grattent terriblement. »
Comme l'italienne l'avait prédit, la veste lui seyait parfaitement tout en lui prodiguant une liberté de mouvement et une légèreté très agréable. Le tissu, doux et extensible, s'alignait sur ses bras comme une seconde peau alors que la capuche était large et, une fois mise, ne laissait apparaître que quelques mèches caramel tombant légèrement de part et d'autres de son menton en pointe, son petit nez et l'ombre de ses yeux qui avait pris une couleur presque dorée sous le manque de lumière et luisaient dangereusement sous la bordure du tissus.
« Parfait » sourit-t-elle narquoisement en tapotant la tête couverte du bout de ses doigts. Depuis quand Tsuna l'avait-t-il dépassé en taille ?
« Je ferais mieux d'y aller alors » fit le jeune homme « tu peux prendre mon sac de travail avec toi ? »
« Je le ramènerais chez toi de toute façons » répondit-elle en attrapant ledit sac « J'ai promis à ton frère de l'aider pour ses math »
Tsuna haussa un sourcil moqueur mais le geste fut caché par la capuche, toujours sur sa tête.
« Tu es trop gentille avec eux »
Bianchi grogna
« Silence, petit insolent. Ou je te reprends ma veste »
Pour toute réponse, Tsuna se fondit dans l'ombre de la ruelle et s'éloigna un ricanant.
Restée seule, Bianchi cligna des yeux, interdite avant de sourire face aux qualités de sa veste à se fondre dans le noir, elle était un génie, ça devait être ça. Secouant doucement la tête, elle lança le sac de Tsuna sur son épaule et se dirigea vers l'allée lumineuse où les klaxons résonnaient toujours.
…
Tsuna déplaça une brique posée à l'arrière d'une poubelle dans une ruelle sombre et sale. Le mur de ce bâtiment avait été cassé plusieurs fois et reconstruit à la va-vite si bien qu'en déplaçant quelques briques, on avait accès à une petite niche calée dans le mur et facilement rebouchable par ces mêmes briques mobiles.
A l'intérieur de la niche, il y avait un sac noir que le châtain s'empressa d'attraper et d'en sortir son équipement. Les premiers jours, il avait eut très peur de se changer ici mais, au fil du temps, il n'y prêtait plus attention. Cette rue était souvent déserte en raison de sa saleté répugnante et les gens ne regardaient pas souvent derrière les poubelles en plus.
Tsuna enfila son équipement avec les gestes rapides et précis dus à l'habitude. Son jeans fut remplacé par un pantalon noir et serré, sans ornement, surmonté de hautes bottes noire dont la semelle d'accrochait à merveille avec les murs et façades. Il avait pris l'habitude d'y cacher les plans des maisons qu'il comptait 'visiter'. La veste de Bianchi resta en place mais des gants de cuire noire vinrent s'ajouter à la panoplie. Il cacha ses affaires normales dans la niche, ajusta une ceinture sur laquelle était fixée une sacoche de cuir sombre où il mettait ses 'ustensiles', attrapa son sac bandoulière noir, vérifia que les droits étaient bien dans sa poche et soupira.
Il n'aimait pas mettre ceci mais c'était obligatoire au cas où se capuche venait à tomber. Il mit alors un masque… enfin… plutôt une bande de tissus couvrant ses yeux et une partie de son nez. Il avait l'impression d'être Zorro et ça l'énervait quelque peux en fait.
Dans la pénombre de la rue, ses yeux passaient du doré à l'orange puis au miel en fonction des lumières venant jouer sur son visage caché.
Finalement près, il allait se mettre en route quand un léger éclat doré sur son torse l'arrêta. A l'emplacement du cœur, brodé sur sa veste, le symbole 'x-27-x' semblait percer l'obscurité.
« Bianchi ! Tu es folle ! » Siffla Tsuna en inhalant brusquement.
Comment n'avait-il pas pu le voir tout à l'heure ? Il ne voulait pas être reconnu, Bianchi le savait ! Alors pourquoi faire ça ? Il s'apprêta à faire demi-tours vers la niche pour mettre son autre veste et sa cagoule quand des bruits de pas et de rires résonnèrent dans la ruelle. Il se figea. La nuit était tombée sur la ville, les gens rentraient chez eux, il ne serait bientôt plus seul.
Serrant les dents, il se jura de demander des comptes a l'italienne s'il survivait à l'épreuve qu'elle lui imposait et se glissa dans les ténèbres de la ruelle.
…
La nuit, c'était tout l''underworld' qui s'éveillait. Les prostituées sortaient, les bars s'ouvraient, les dealers proliféraient. Tsuna se fondait souplement dans la foule de passants innocents qui ne remarquaient même pas tous les jeux de pouvoirs se déroulant sous leurs nez. Il restait dans l'ombre, se gardant de toucher qui que ce soit, ses pas l'entrainant toujours plus loin dans les ruelles malfamées.
Naturellement, il serait passé par les égouts ou les toits, ou encore aurait volé une voiture pour se déplacer mais ce soir, il avait rendez-vous avec deux têtes de la mafia et ne pouvait pas prendre de risques inutiles ou se permettre d'arriver sale.
Il arriva bientôt dans une impasse. Les murs décrépis n'ayant que deux mètres d'écart, une odeur nauséabonde sortait du conduit d'aération au dessus de sa tête. Ses pas résonnèrent étrangement sur le sol poisseux. Sur la droite, une benne à ordure semblait être la demeure de divers insectes, Tsuna grimaça. En avançant un peu, il découvrit derrière la benne, une botte. Au bout de cette botte, une jambe, puis le corps d'un homme détroussé et apparemment ivre mort si on en croyait l'odeur.
Une porte sur la gauche attira son attention. Le son étouffé d'une basse rythmée lui arracha un sourire. Un bar ? Classique pour des échanges comme celui-ci. Lui qui avait espéré que Byakuran ait un peu d'originalité.
Sans prendre le temps de frapper, il attrapa la poignée de sa main gantée et se glissa à l'intérieur.
La porte se referma silencieusement derrière lui.
Dans son ivresse, l'homme de la rue se retourna sur le ventre et continua à dormir.
…
« Alors Byakuran, c'est quoi ton plan ? »
« Patience, Xanxus, il ne devrait pas tarder. »
« Ha ! Qui te dit que cette petite merde ne s'est pas tiré avec les droits ? Tu te serais fait joliment enculé hein ? »
« Non, non, Xanxus » Brykuran sourit et se cala confortablement dans son fauteuil noir « Le petit '27' est bien trop honnête pour ça, et puis, il à besoin d'argent. »
« Honnête hein ? Haha ! Ne me fait pas rire ! Son nom peut être connu mais jamais une petite lopette dans son genre ne survivrait dans le monde de la nuit en restant honnête ! »
« Oh, tu es méchant »
Les deux hommes étaient assis dans un coin isolé du reste du bar. Le saxophone résonnait doucereusement sur les murs d'un blanc immaculé, ajoutant un air subtil à la lumière tamisée. Un bar à alcool se dressait aux milieux de hautes tables où les puissants du monde d'en dessous, richement habillé, étaient assis. La moquette angora noire étouffait les bruits de pas des serveurs, circulant entre les tables avec aisance.
Le 'NightWalker' était connu pour être l'un des endroits les plus somptueux et les plus dangereux de toute la ville. Sous l'apparence festive et chaleureuse, chacun savait qu'un seul faux-pas pouvait facilement valoir une balle entre les deux yeux et un allé simple dans le canal St Laurent.
Les deux mafieux avaient été installé dans un box à part. Assis dans de larges fauteuils de cuir, leurs vers avaient étés posés sur une table basse de verre, reflétant la lueur des bougies disposées le long des meubles entourant la petite pièce. Le box avait été conçu de telle façon que la seule chose qui les coupait du reste des convives était un lourd rideau de velours sombre, à présent ouvert pour permettre à leur rendez-vous de les trouver.
Un serveur entra et s'inclina profondément avant de se pencher vers Xanxus pour lui murmurer quelque chose. Puis il partit sans un bruit. Xanxus avait les sourcils froncés et se tourna vers Byakuran, les yeux brulant de suspicion.
« Squalo est introuvable, j'espère que ce n'est pas encore un de tes petits tours sinon je t'arrache la tête. »
Le boss aux cheveux blanc haussa un sourcil.
« Voyons » Il attrapa son verre sur la table et fit tourner le liquide ambré distraitement. « Pourquoi ferais-je ça ? »
« Ha ! Tu crois que personne n'est au courant bâtard ? Nous savons tous ici que tu es lié avec la disparition du hitman du vieux ! »
Byakuran sourit pensivement et ses yeux eurent un reflet légèrement sadique.
« Ah oui ? Voilà qui est… »
Mais soudain, le léger son d'un tissu trainé sur le sol l'interrompit. Le rideau avait été fermé, les coupant définitivement du reste du bar.
« Mh. Je pense deviner ce qui est arrivé à ton garde Xanxus… »
« Te fous pas de moi, putain de clown blanc ! Tu ne… »
Les yeux de Xanxus s'écarquillèrent quand il sentit un poids s'ajouter à l'extrémité du large sofa qu'il occupait.
« Tsu-tsu ! »
La silhouette à l'autre bout du fauteuil retroussa les lèvres en entendant le surnom et lança un regard glacé à Byakuran de dessous sa capuche.
« Pouvons-nous en finir avec cette histoire ? J'aimerais bien retourner travailler. »
Le léger baryton se mêla à l'air étouffé du saxophone et Byakuran se sentit frissonner de plaisir. C'était encore mieux que les marshmallows.
« Très belle capuche, petit voleur » murmura-t-il pensivement.
Mais Tsuna ne lui accorda pas un regard et se tourna vers l'autre chef mafieux qui semblait s'être visiblement tendu. Les yeux dorés parcoururent la posture de l'homme en face de lui. Les larges épaules étaient raides, les bras fixement croisés sur son torse, sa mâchoire était serrée et ses cicatrices au visage créaient une ombre anxieuse. Tout chez cet homme respirait la bête menacée si ce n'était la pointe de rose sur ses pommettes que le voleur ne s'expliquait pas.
Sortant les documents de sa poche, il les posa sur la table avant de se retourner une fois de plus vers Byakuran qui semblait très amusé par la réaction de Xanxus.
« Le payement ? »
L'homme aux cheveux blanc agita la main d'un air désinvolte.
« Oui, oui. Plus tard. »
« Byakuran, je suis très sérieux »
Tsuna se leva et vint se planter devant le chef mafieux, les yeux virant à l'orange sous la lumière des bougies.
« Le payement ? »
« Tout est là » soupira Byakuran en désignant du menton une mallette noire posée contre un meuble derrière le fauteuil. « Mais vient plutôt prendre un verre avec nous avant de repartir, petit voleur »
Tsuna résista à l'envie de faire un geste grossier avec ses doigts et contourna le fauteuil du boss pour attraper la mallette…
Ça irait… Elle n'était ni trop grosse, ni trop grande pour entrer dans son sac en bandoulière, ce qui lui permettrai d'enchainer dans ses plans sans être forcé de retourner chez lui pour aller la déposer.
Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la présence se glissant dans son dos jusqu'à ce qu'une main posée dans le bas de son dos le fit sursauter violement.
« Byakuran ! » siffla-t-il en faisant volte-face.
C'était une mauvaise idée apparemment car le mafieux en profita pour l'attirer fermement contre lui, son visage beaucoup trop proche de l'autre pour lui permettre d'être à l'aise. Byakuran sourit et Tsuna trembla.
« Pourquoi tant de précipitation, Tsuna »
Le châtain frissonna en entendant le murmure glisser dans son oreille et sentit la température de son corps augmenter violement. Ses joues chauffèrent et, inconsciemment, il inclina la tête.
L'homme avait une odeur étrange. Sucrée comme s'il avait passé sa vie à manger des bonbons, mais lourde, sombre et dangereuse en même temps. Ça sentait bon.
Byakuran sourit d'avantage et colla un peux plus leurs deux corps jusqu'à ce que leurs nez se touchent.
Tsuna était dans une sorte de transe bizarre. Il se sentait chaud et léger, comme si on l'avait plongé dans une grande bassine remplie de coton. Sa tête tournait doucement alors qu'il inhala encore l'odeur toxique de l'italien et ses yeux se fermèrent sans qu'il le veuille.
« Qu'est-ce que je suis en train de faire ? » se demanda-t-il dans un recoin de son esprit encore clair.
Btakuran ricana doucement en voyant les yeux vitreux du '27' s'ouvrirent une fois de plus. Sa main dans le bas de son dos glissa jusque la base de sa nuque où elle resta une seconde, massant doucement la peau couverte de la capuche dans un geste presque tendre.
Quand soudain…
« Oy ! Si je vous dérange, dites-le hein ? »
Xanxus semblait s'être enfin réveiller de sa transe, entrainant le retour brutal à la réalité du petit voleur qui s'empressa de plaquer ses deux mains sur le torse de Byakuran pour le repousser, les joues totalement rouges sous sa capuche.
Byakuran poussa un petit soupire frustré.
« Ah, regarde ce que tu as fait, Xanxus. C'est malin. »
Un grognement animal résonna dans le fond de sa gorge du chef de la varia qui foudroya son 'ami' du regard.
« Laisse-moi en dehors de tes histoire de cul, bâtard »
« Oh ? »
Tsuna sentit une main se plaquer contre son derrière et le pincer fermement. Si l'homme aux cheveux blanc ne l'avait pas tenu aussi fermement, il lui aurait envoyé un coup de poing dans le nez, faites lui confiance.
« C'est mal de dénier ses envies, Xanxus » ronronna Brakuran en caressant l'endroit qu'il venait de pincer et le châtain sentait ses nerfs craquer bien plus vite qu'il ne l'avait prévus.
« Ne nous compare pas, petite merde » cracha l'italien en suivant la main du regard avec beaucoup trop d'insistance « je ne suis pas comme toi, les gamins ne m'intéressent pas. »
Finalement, Byakuran n'eut même pas le temps de réponde car les nerfs à vif de châtain avaient soudainement craqué et il venait d'envoyer un genou bien placé dans l'entre-jambe du mafieux. Il profita de la surprise pour se glisser hors de l'étreinte et avancer à grand pas furieux vers la porte. Il attrapa son sac, le balança sur son épaule et ouvrit le rideau avant de se tourner vers les mafieux resté là.
« J'ai remplis ma part du marché, nous sommes quitte. En espérant ne plus jamais vous revoir… »
Et avec un dernier regard méprisant, il s'éclipsa hors de la pièce, aussi silencieux qu'une ombre.
…
« Stupides, stupides, stupides… »
Tsuna grommelait sous sa capuche en se faufilant entres les ruelles de la limite de la cité. Il tourna sur la droite et s'élança vers une benne à ordure sur laquelle il prit appuis avec son pied pour se propulser sur une vielle échelle de secours d'un immeuble désaffecté. L'échelle grinça douloureusement sous son poids mais il était trop furieux pour s'en rendre compte. Ses doigts gantés s'agrippèrent à aux barreaux rouillés et humides alors qu'il se hissait sur le toit de la maison en ruine.
Cette zone avait été désertée depuis maintenant 3 ans. De gros promoteurs immobiliers avaient prévus d'y construire quelque chose mais n'avaient jamais commencé les travaux. Résultat ? Les habitants avaient migrés vers le centre, laissant une région vide ou seul restait les vieilles habitations délabrées et les hangars des usines alentours. C'était sinistre, vraiment.
Au fil des années, cet endroit était devenue le territoire préféré des gangs en tout genres jusqu'à ce que l''alouette', comme on l'appelait dans l''underworld' ne vienne mettre de l'ordre.
Une fois sur le toit, il soupira bruyamment et lança son sac sur un rebord décrépis de la rambarde.
Derrière lui, il entendait la vague rumeur de la vie nocturne, dansant sous les rayons lunaires mais trop loin, à présent, pour les entendre clairement.
S'accoudant aux cotés de son sac, il sortit une petite carte de sa poche et observa les alentours d'un œil critique, s'attardant sur le gros entrepôt en face de lui.
…
« J'ai trouvé un filon ! »
« Genre quoi ? »
« Un hangar dans la zone 7 où les dealers avaient l'habitudes de planquer leur poudre avant de se faire coincer. Y'a un ancien stock qui y était caché et les poulets ont même pas pris la peine de le trouver. »
« Ils sont idiot. »
« Ouais mais c'est bon pour nous, nan ? »
« On revendra tout ça sur le marché à prix d'or ? »
« Yep. Puis en plus, t'es pas content ? Pour une fois t'aura même pas à devoir démettre des systèmes antivols »
« Ha ! Des vacances quoi… autre chose que je devrais savoir ? »
« Heu… ouais… apparemment personne n'est venu chercher le pactole parce que l'entrepôt est devenu récemment la planque d'une bande de criminels italiens qui se seraient évadé de 'Vendice' »
« … »
« … »
« Vendice ? »
« … ouep »
« Tu veux m'envoyer au suicide ? »
« Relaaax, 27, ma poule ! Tu veux pouvoir payer les nouveaux soins de ta mère ou pas ? »
« … »
…
Tsuna grogna
« Italiens hein ? »
L'image de Byakuran lui revint presque violement en mémoire et il envoya un coup de pied rageur dans la balustrade en sentant ses oreilles chauffer.
« Au diable les italiens ! Si ceux-là me cherchent, je me ferais un plaisir de passer mes nerfs sur eux ! »
L'entrepôt semblais vide… peut être… Oh génial ! Maintenant il râlait de ne pas avoir pris les lunettes à détection thermique du garde aux long cheveux blanc qu'il avait assommé ! Griffonnant rapidement de petites croix rouges sur sa carte pour indiquer toutes les sorties possible en cas de retraite, il remit le crayon et la carte dans sa botte gauche, attrapa son sac et se laissa dégringoler se long de l'échelle de secours.
…
La pénombre s'attachait parfaitement à sa silhouette, lui offrant une couverture opaque seulement troublé par les rayons lunaires filtrants depuis de petites fenêtres alignées juste en dessous de toit de hangar et parcourant la façade d'entrée de long en large.
Le hangar était très grand et très haut. Fabriqué essentiellement de tôles de métal blanchis, il avait été aménagé de manière assez spéciale. En effet, une sorte de balustrade d'un où deux mètres le séparait en deux. Elle était faite de tôle elle aussi, partiellement découpée à un endroit pour imiter la forme fermée d'une porte, elle n'atteignait même pas la demis de la hauteur originelle du hangar. Au plafond, de larges bâches brunâtres couvrant la totalité du toit étaient encore remplies de sable. Le même sable ayant servis dans la construction des machines entreposées ici auparavant. De grosses chaines humides se balançaient nonchalamment entre les poches, soutenant de petites plateformes sur lesquelles de grosses caisses de bois étaient entassées en apesanteur.
Au sol, des débris de fers s'accumulaient entre d'autres caisses de bois, repoussées sur les côté pour plus de confort. Un sofa miteux avait été tiré au milieu de l'espace ainsi qu'une télévision bricolée, branchée à une rallonge disparaissant entre le bric-à-brac ambiant.
C'était les seuls meubles présents dans cette partie du hangar.
Quand l'écran fit jouer une lumière bleuté sur le sol, Tsuna se sentit grimacer de dégout. Des paquets de chips, soda et autre malbouffe avaient été étalé au sol. Si sa mère avait vu ça, elle en aurait eut une attaque.
Soudain, la lourde porte du hangar s'ouvrit et il s'abaissant aussitôt derrière un tonneau rouillé, tassé dans la pénombre.
« Kakpiiiiiiiiiiiii ! »
Une forme bougea sur le sofa.
« Dove si trova maestro Mukuro ? »
L'ombre bailla et se redressa un peu.
« nella sua stanza, credo che »
« Ma io ho fame ! »
« hn.. »
« pff… » (3)
Un grand blond se laissa tomber aux coté de l'ombre avec un grognement Tsuna se gifla mentalement pour ne pas avoir pensé directement aux problèmes qu'apporteraient la langue italienne. Si les criminels se parlaient entre eux, il ne comprendrait rien et ne pourrais pas anticiper leurs mouvements.
Soupirant discrètement, ses yeux scannèrent les alentours du hangar.
« Si j'étais un marchand de drogue aussi subtil qu'un manche à balais, où cacherais-je ma cargaison ? »
Son regard dévia vers le plafond où il resta collé sur une caisse en bois bien plus petite que les autres, placée sur une petite parcelle isolée soutenue par quatre grosses chaines.
Tsuna ne se retint même pas pour lever les yeux au ciel.
« Classique »
Un seul problème persistait. La parcelle soutenant le caisson de poudre se balançait doucement de l'autre côté de la cloison de tôle qui coupait le hangar en deux. S'il arrivait à faire tomber la caisse, elle atterrirait derrière le mur artificiel.
« Tss »
Tsuna se pencha sur la droite pour avoir une meilleur vue des deux italiens et sourit en voyant les deux hommes endormis sur le fauteuil.
« Dangereux criminels hein ? »
Silencieux comme une ombre, ses pieds se posèrent délicatement entre les emballages et déchets éparpillés et l'amenèrent doucement jusqu'au deux endormis. L'homme blond grogna et ouvrit la bouche pour laisser échapper un ronflement sonore qui se répercuta sur les murs de l'entrepôt.
Le '27' haussa un sourcil amusé et sortit une petite fiole de sa sacoche de cuir.
I-pin , l'élève d'un maitre de combat et dealer très célèbre dans la vente d'opium à Chinatown, lui en avait fait cadeau après qu'il l'ait aidé à récupérer une cargaison de drogue ayant été perquisitionnée par les policier. Très utile, cette petite fiole. Très, très utile même. Il l'ouvrit sans bruit et la passa innocemment sous le nez de l'homme blond qui inhala brutalement et ouvrit les yeux en lui attrapant le poignet.
Tsuna sourit légèrement en voyant le regard vitreux le regarder sans le voire avant que la main ne retombe avec un bruit mat sur l'accoudoir miteux du sofa et que le blond repartis dans un sommeil… artificiel cette fois.
Il répéta les mêmes gestes sur l'autre homme qui semblait avoir un odora moins puissant vu qu'il se contenta de grogner et de se rouler en boule en respirant encore plus profondément.
Maintenant, il devait savoir s'il y avait d'autres personnes derrière la cloison de tôle. Rapidement, il prit appuis sur un tonneau qui grinça sous son poids et attrapa une poutrelle longeant la paroi du hangar pour se maintenir en hauteur. Puis il se mit à grimper, ses pieds et ses mains se callant dan chaque petite prise, aussi minuscule soit-elle, pour se forcer à avancer.
Quand il fut enfin à une hauteur respectable, il osa enfin lancer un petit coup d'œil derrière lui. L'autre coté de la cloison était totalement vide mis à part un grand lit double dans lequel une silhouette était installé et semblait dormir.
Tsuna grogna. Il allait devoir tout redescendre pour s'occuper de l'endormi. Il leva les yeux vers la petite caisse qui se balançait toujours légèrement et évalua la distance. Ah ! Il s'en foutait finalement. L'homme était seul, ses deux compagnons ne se réveilleraient pas. Il lui suffisait d'être discret c'est tout. Puis ce n'est pas comme s'il était dans un endroit où il devait faire attention à ne pas laisser de trace de toute manière ! La police ne viendrait pas dans ce trou.
Souriant un peut, ses doigts se refermèrent sur un gros boulon d'une poutre verticale et il continua de grimper.
Dans les dix minutes qui suivirent, Tsuna manqua plus d'une fois de se rompre le cou. La paroi glissante le faisait déraper dangereusement et l'empêchait d'avoir des prises stables. Il était maintenant à 6 mètres au dessus du sol, son cœur battant dangereusement dans sa poitrine sous l'adrénaline. Vers 8 mètres, il était arrivé à la hauteur de la caisse.
Le saut était faisable. Risqué mais faisable. Il devait se propulser de la paroi et tenter d'attraper la parcelle qui se balançait près de lui.
Ses muscles se tendirent, ses genoux fléchirent contre le métal, son corps s'arqua et il sentit son cœur s'arrêter l'espace d'un instant avant que ses mains ne s'agrippent de toutes leurs forces aux chaines retenant la parcelle et qu'il ne se hisse auprès de la petite caisse.
Il resta un instant sans bouger, les jambes tremblantes et le souffle saccadé sous l'effort et l'adrénaline. Dieu qu'il détestait faire ça !
Une fois calmé, il reposa ses mains sur la caisse, jeta un petit regard vers la forme en contre bas qui n'avait toujours pas bougé du lit et soupira pour calmer son cœur toujours affolé.
Il calla ses pieds du mieux qu'il put dans l'étroit espace entre le bord de la parcelle et la caisse, sa main gauche s'enroulant aux vieux maillon rouillé des grosses chaines supportant son poids, l'autre cherchant son tournevis fétiche dans sa sacoche en cuir.
Le bois pourris et humide se fendit sans problème sur toute la longueur du couvercle si bien qu'il n'eut qu'à déplacer les débris de bois pour attraper les sachets de poudre. Il s'empressa de les fourrés dans son sac avec un sourire mutin, si seulement toute ses affaires pouvaient être aussi simple.
Mais soudain, un grincement sinistre l'arracha à ses pensées et il leva la tête vers les lourds maillons d'une chaine en face de lui qui commençaient à se briser.
Tsuna eut à peine le temps de penser « Oh merde ! » et de se cramponner de toutes ses forces sur la chaine qu'il tenait toujours avant que la suspension ne lâche définitivement avec un bruit d'enfer, poussant les autres chaines à craquer elles aussi sous la pression.
Les yeux dorés s'agrandirent avec horreur en voyant les gros morceaux de fer rouillé et de bois aller s'écraser violement au coté du lit.
Un lit qui était, à présent, vide.
« Oh double-merde ! »
Ce n'était pas bon ça, pas bon du tout ! Plus urgent encore qu'un dangereux criminel à ses bottes, l'humidité de la chaine à laquelle il se cramponnait rendait ses gants glissants. Ses muscles et ses épaules brulaient à force d'essayer de retenir sa chute, il tenta de se remonter quand ses mains dérapèrent sur les maillons et il se sentit partir en arrière.
« NUAH- ! »
Il serra les dents en attendant l'impact.
L'air qui se trouvait dans ses poumons fut éjecté avec un grand « ouf ! » quand il sentit son dos s'écraser violement sur quelque chose de moins dur que le sol.
L'impact avait été douloureux quand même, ses pieds et ses mains étaient parcourus de tremblement violent, sa tête tournait dangereusement mais il se força à ouvrir un œil pour regarder sur quoi il était atterrit.
Pas de bois, pas de métal, pas le béton armé qui recouvrait le sol du hangar, mais le grand lit double qui avait été trainé jusqu'à son point de chute.
« Quoi ? » murmura-t-il en caressant les draps miteux comme pour s'assurer de leur présence.
Le lit avait souffert lui aussi. Les lattes sous son derrière avait explosé, les pieds étaient cassés e le matelas était déformé largement autour de lui.
Ses doigts tremblant vinrent palper ses membres à la recherche d'une fracture où blessure qu'il n'aurait pas remarqué mais n'en trouvèrent aucune. Un vrai miracle.
Il lança un regard venimeux aux chaines au dessus de sa tête qui se balançaient innocemment. Si le lit n'avait pas été là…
Tsuna frissonna.
« Oya, oya… qu'ais-je attrapé là ? »
Le voleur sentit son cœur remonter dans sa gorge et força ses membres à arrêter de trembler.
Au pied du lit détruit se trouvait un homme grand, très grand. Il avait de longs cheveux bleu à la limite du noir tombant en queue de cheval à l'arrière de sa nuque ainsi qu'une petite houppette au somment de son crane qui semblait rappeler la forme d'un…
« Ananas » s'amusa à penser le voleur avant de se gifler mentalement pour cette note d'humour assez mal placé vu la situation.
Ce ne fut que lorsqu'il rencontra les yeux du criminel que l'air eut du mal à entrer dans sa bouche.
« Rouge et bleu »
Il aurait du s'en douter bien sur. Le seul italien assez puissant pour s'échapper de Vendice ne pouvait être que celui qu'on appelait 'l'illusionniste'.
« Rokudo Mukuro » murmura-t-il
« Oh ? » L'homme haussa un sourcil et ses yeux scintillèrent, amusés. « Ainsi, tu connais mon nom ? Je ne devrais pas être surpris en fait… et qui pourrais-tu être, bambino ?»
Tsuna montra les dents à l'homme qui s'était dangereusement rapproché durant sa triade. Puis un petit sourire s'étira sur ses lèvres.
« Et pourquoi devrais-je te le dire ? »
Avant qu'il n'ait eut le temps de réagir, Tsuna se sentit propulser contre un des murs du hangar, sa tête heurtant violement la tôle. Il sentit alors une main ganté lui relever la tête par le menton et la morsure froide d'une lame sous sa gorge.
« Tu devrais apprendre à respecter tes ainés, bambino » fit la voix joueuse du criminel devant lui « Je connais plus d'une façon de te faire avouer »
La main sous le menton de Tsuna vint attraper une mèche caramel qui dépassait de sa capuche et joua avec, presque tendrement avant de s'arrêter brusquement et de glisser au niveau de son cœur.
Tsuna vit avec satisfaction les yeux bicolores s'agrandirent sous la stupeur alors que les doigts gantés traçaient le contour du petit 'x-27-x' et que la lame… heu… le trident ? se retira doucement de sa jugulaire.
Puis, à sa grande surprise, le criminel émit un ricanement étrange qui se transforma en fous-rire incontrôlable.
« Voilà qui est amusant ! Et que me veut donc la présence du célèbre '27' sur mon nouveau territoire ?»
Mukurp s'était écarté et s'était courbé en une révérence moqueuse.
Tsuna croisa les bras sur son torse et haussa un sourcil sous sa capuche.
« L'argent, bien sur. Quelle autre raison m'aurait poussé à venir ici ? »
Le criminel ricana et toisa le voleur sur toute sa longueur, le détaillant lentement.
Le châtain se tendit et ses doigts allèrent chercher par réflex la lame cachée dans sa sacoche en cas de nécessité. Mukuro sourit largement et plaça ses mains devant lui en signe s'apaisement.
« Pas de ça entre nous, '27'. J'ai du respect pour ton travail et tes petits tours à l'alouette m'ont beaucoup amusé à Vendice. »
Tsuna se permis alors un vrais sourire et il s'inclina légèrement.
« Je me suis inspiré des meilleurs. »
Le sourire de Mukuro s'agrandis encore plus, si possible.
« Le plaisir est pour moi »
…
La lune était haute à présent. Si haute, qu'on voyait dans le hangar comme en plein jour.
Tsuna, étrangement, appréciait la compagnie du criminel. L'homme était intelligent et lui avait fournis, sans le savoir, beaucoup d'informations précieuses durant leur conversation sur les chefs mafieux italiens. Plus encore, il avait un humour et une haine de la population américaine que le voleur trouvait particulièrement amusante.
« … Donc, tu es en train de me dire que si j'étais venu sans me cacher, tu ne m'aurais pas envoyé dans une illusion étrange qui m'aurait fait te supplier de mourir dans la seconde ? «
« Mhm, bien sur, j'aurais empoché une partie des bénéfices. Mais tu serais resté vivant. »
Les yeux dorés du voleur eurent soudainement un éclat glacé totalement étranger.
« Je ne partage pas »
Mukuro sourit.
« Moi non plus »
Tsuna n'avait pas compris et avait haussé les épaules avant de se lever lu lit détruit sur lequel il s'était assis et de s'étirer.
« Il vaut mieux que j'y aille. La nuit est encore jeune et je me sens d'humeur à aller faire un tour chez la nouvelle famille de bourgeois installée dans le quartier français. »
Il avait attrapé son sac quand une présence derrière son dos l'arrêta et que des doigts gantés vinrent soulever le rebord de sa capuche.
Tsuna réagis aussi vite que si on l'avait piqué et sortit son poignard mais trop tard, il s'était à nouveau fait plaqué contre un mur. Sa lame tomba sur le bêton avec un *cling* sonore.
« Plutôt faible pour une petite célébrité, non ? » avait murmuré le criminel à son oreille.
« À quoi tu joues ? » avait hurlé le châtain en se débattant contre la prise.
« Oya ? Calme-toi, petit voleur. Je veux juste savoir à quoi tu ressemble vraiment. »
Tsuna s'était débattu de plus belle.
« Hors de question ! Lâche-moi, bordel ! »
Les mains gantés de l'illusionniste trouvèrent une nouvelle fois le rebord de la capuche et la tirèrent en arrière violement.
Les mèches caramel s'étaient alors dispersée dans leur mode ébouriffé, naturel et les yeux, à présent orange, lançaient des éclairs.
« Oho ? Un masque ? »
« Mukuro ! »
« Ne t'inquiète pas, '27'. Ce que je verrais ici, restera entre nous. »
Tsuna lui envoya un coup de pied mais il fut facilement évité et le criminel fit apparaître son trident dans la min droite avait de le presser contre le rebord du masque.
« N'y pense même pas ! » siffla Tsuna entre ses dents.
« Ne bouge pas » conseilla Mukuro en souriant.
Les yeux orange suivirent le trident avec une horreur croissante et, quand il fit enfin contact avec le rebord du tissus…
« NON »
Tsuna envoya un coup de poing dans le nez du criminel. La lame du trident dérapa, coupant net une des longues mèches brunes du voleur qui se jeta au sol pour attraper son poignard.
Il ne lança même pas un dernier regard à l'illusionniste, remis sa capuche, ajusta son sac sur son épaule et fonça vers la sortie du hangar.
Il n'était plus qu'à quelques mètres quand la lourde porte s'ouvrit bruyamment et que la sombre forme d'Hibari Kyoya se découpa dans la lumière des gyrophares de police placé à l'extérieur.
« OH MERDE ! »
Le policier inspecta la zone de son regard glacé, son nez se fronçant de dégout devant les deux hommes toujours endormis sur le sofa avant de s'arrêter sur…
« Bonsoir, alouette »
« Rokudo Mukuro, j'aurais du me douter que tu choisirais une cachette à ton image »
« Oya ? Jaloux Kyoya ? Serais-tu encore fâché contre moi après ta cuisante défaite il y à deux ans ? »
Si Hibari ne dit rien, ses yeux crièrent le sang et la pièce sembla, tout à coup, beaucoup plus froide.
« Ah mais j'en oublie mes bonnes manières. Que me vaut la visite ? »
Un sourire glacé fendit doucement les lèvres du policier.
« Tu t'es fait trahir, herbivore. Une herbivore rousse est venue ce matin nous échangé ta position contre une large somme de billet. »
Les yeux de Mukuro brillèrent de sadisme.
« J'aurais du m'en douter… Par contre, je suis surpris de voir que tu t'adresse toujours aux gens comme à une classe de la chaine alimentaire. Ne serais-ce pas le temps de changer de refrain mon cher Capitaine ? »
Hibari sortit ses tonfa.
« Tu retourneras devant la tribunal, herbivore et je ferais de mon possible pour qu'on te passe à la chaise électrique »
Mukuro passa une main sur son cœur dans un geste de douleur.
« Que de haine dans tes paroles »
Puis l'illusionniste sortis son trident et sourit.
« Te cacheras-tu derrière tes homme cette fois ? »
Hibari s'approcha de l'herbivore, près à lui éclater le crane contre le bitume lorsqu'un éclat doré attira son attention sur la droite. Ses yeux gris se posèrent sur une petite silhouette qui semblait vouloir se fondre dans l'ombre.
Petite n'était pas le mot pour décrire. L'herbivore était de taille raisonnable mais respirait la subtilité. Ses longues jambes semblaient pouvoir courir vite et longtemps alors que sa posture indiquait que cet animal, bien que faible, possédaient des sens de survie remarquable. Les yeux noisette, dorés sous la large capuche noire lui firent froncer les sourcils mais ce n'est que lorsque ses yeux s'arrêtèrent sur l'éclat doré au niveau de cœur de la silhouette que le souffle lui manqua.
Le sang lui monta à la tête et ses yeux s'agrandirent.
« Toi ! » siffla-t-il, la colère étranglant sa voix.
La silhouette le regarda longuement avant de … se jeter sur lui.
Hibari avait été pris de cours. Le '27' était là ! il lui suffisait de l'attraper et pourtant c'était lui qui s'était fait clouer au sol par un voleur ! ses yeux lancèrent des éclairs quand soudain le temps se mis en suspend.
Hibari sentit la chaleur de sa proie au dessus de lui et ses yeux se plongèrent dans deux piscines d'or liquide. Son cœur résonnait étrangement fort dans ses tempes. Il leva les yeux juste à temps pour voir son armé de service dans les mains de l'herbivore avant que celui-ci ne se jette sur le coté, brisant le charme.
Le capitaine revint brutalement à la réalité et se redressa d'un bond, ses yeux gris promettant douleur et sang.
Le voleur sourit puis leva l'arme au ciel avant de tirer 4 fois dans une des grosses bâches retenant le sable au plafond. La poche se fendit et un gros nuage de poussière se déversa sur le sol du hangar, cachant la vue de ses occupants.
« Bye-bye, alouette » fit un léger baryton à l'oreille du policier.
…
Hibari sortit du hangar en époussetant les derniers grains de sable de sa veste.
Le soleil commençait à peine à se lever. Autour de lui, les voitures de police s'entassaient devant les portes du hangar alors que les experts en scène de crime, officiers et scientifiques sillonnaient la zone en quête d'indice.
« Chef Hibari » fit un officier imprudent en s'approchant de son supérieur. « Chef, vous allez bi-»
L'homme n'eut même pas l'occasion de finir sa phrase alors que sa tête allait heurter le sol et qu'un tonfa s'enfonça dans son abdomen. Les autres policiers s'écartèrent, effrayés et se mirent à chercher des indices avec plus de frénésie.
Hibari contourna le corps meurtrît de l'officier et avança vers sa voiture quand une petite voix l'interrompis.
« Capitaine Hibari ? »
Chrome gigota sur ses pieds sous le regard polaire de son chef.
« Nous avons trouvé ceci dans la deuxième partie de hangar, près du lit détruit. Bien que rien n'ait été endommagé par le sable là-bas, nous n'avons pas assez d'élément pour en extraire l'ADN mais j'ai pensé que vous voudriez l'avoir »
La jeune femme lui tendit alors une longue mèche de cheveux caramel qui n'appartenait définitivement pas à l'illusionniste.
…
Tsuna pestait violement sous sa capuche. La soirée avait été épouvantable !
Sa couverture de '27' n'était pas censée être présenté aux autorités dans de telles circonstances ! maintenant qu'il s'était retrouvé devant l'alouette, qui sait ce qu'il se passerait ? Plus important encore, il n'avait pris presque aucune précaution dans le hangar abandonné ! Et s'il avait laissé une trace ?
Son cœur tambourinait violement contre ses cotes. Il ne pouvait commettre aucune erreur ! Il ne pouvait pas ! Sa famille en dépendait !
… Il avait terriblement besoin de dormir.
Ses yeux dérivèrent sur le soleil se levant derrière les buildings de la 'Grosse Pomme' alors qu'il retournait à la niche où il laissait ses affaires. Il remit son jeans, enleva son masque et s'appétait à enlever sa nouvelle veste quand un léger *clic* l'arrêta.
Ses yeux s'agrandirent quand il sentit la tête froide d'un canon pressé à l'arrière de son crâne.
« Retourne-toi »
Une voix grave, légèrement rauque avec un petit accent résonna à ses oreille suivit d'une odeur de café et de tabac.
Tsuna n'osa pas bouger. Le canon s'enfonça avec un peu plus d'insistance dans les mèches caramel.
« Retourne-toi, Idiota. Ou je repeint les murs de cette allée avec ta cervelle »
Le châtain regarde le masque qu'il tenait entre ses doigts mais le fusil l'empêchait de pouvoir le remettre. Alors, serrant les dents, il fit volte face et poignarda son assaillant du regard.
Son cœur allait vraiment finir par lâcher si on continuait à le maltraiter ainsi !
Devant lui, se tenait un homme grand, sombre et, apparemment, blessé. Son costume déchiré était taché de longues trainées de sang humide, sa lèvre supérieure était fendue, sa joue était ouverte et un mince filet rouge coulait le long de sa tempe depuis une blessure cachée par un fedora noir et orange.
…
Tous ceux connaissant 'Viewfinder' savent de quoi je parle !
Petite dédicace à tous ceux qui reconnaisse Madame Nicole.
Google traduction, bien sur.
...
Et Voi-Là !
~fuu… c'était long…
Alors j'espère que cette nouvelle histoire vous emballe autant que moi
J'ai vraiment eut du plaisir à l'écrire.
J'espère que le commencement vous à plus.
Bien à vous.
Manatilol.
