UNE DOUCE LUEUR
Tu t'es abandonné dans mes bras, encore une fois, mais ce n'est pas un reproche: tu es toujours autant fatigué et j'en profite honteusement pour te garder contre moi et te bercer, chassant tes peurs et tes doutes. On est assis tranquillement sur le rebord de la banquette, ma main jouant avec tes si beaux cheveux, mes yeux perdus dans l'horizon, murmurant une chanson de mon passé en veillant sur toi, un sourire paisible aux lèvres, comblé de ta présence à mes côtés.
Combien de fois mes yeux
Ont vu des amoureux
Couples heureux flânant dans le soir
Ils rayonnaient d'espoir
Et mon âme s'illuminait comme un vitrail
Avant de te rencontrer, j'étais vraiment seul, perdu et noyé dans une existence sans intérêt, où la douleur de voir les gens pétillants et heureux m'empoisonnait au quotidien, me rendant amer et jaloux, tout en leur souhaitant tout le bonheur du monde, m'imaginant à leur place pour me soulager un peu, les aidant en cas de problème, toujours là pour eux mais étant toujours seul dans mon coin, au final.
Cette étrange lueur
D'un infinie douceur
Est comme un feu qui me rappelle
Que la laideur de mon visage
Effraie la lumière du ciel
Leur joie apparente me faisait doucement sourire ou rire, chassant le vide qui était en moi, ce froid glacé qui m'étreignait vicieusement le cœur, me rappelant à quoi point mes pensées étaient vraiment odieuses quand la jalousie me taraudait, quand l'envie de leur hurler ma souffrance au visage me faisait mordre mes lèvres jusqu'au sang pour me taire. Je suis un être sale et abîmé, mauvais et égoïste, un monstre, et pourtant…
Et ce matin, un ange sur mon chemin
D'un sourire a effacé mes chagrins
Pourtant tu es là, tout contre mon cœur, endormis, abandonné, confiant. En te voyant si serein dans mes bras, mon cœur se réchauffe et un sourire fleuris sur mes lèvres grâce à toi.
Je me souviens de notre première discussion, de tes conseils pour essayer de m'en sortir : j'avais si peur de te déranger, toi qui me semblait si intouchable, et pourtant tu m'as répondu avec calme et inquiétude, espérant me soulager de la douleur. Je crois que c'est à partir de là que j'ai commencé à t'aimer, te regardant interagir avec les gens, me gorgeant de ta douceur, de tes sourires et paroles gentils.
Elle m'a donné sans peur
Ce baiser sur mon coeur
Qui bat le carillon pour elle
J'étais une ombre sans soleil
J'ai vu la lumière du ciel
Je n'arrive pas à croire qu'un tel ange comme toi m'ait été offert pour ma rédemption, mais je ne veux pas te perdre, alors je te garde jalousement, taisant ma possessivité excessive pour ne pas te faire fuir, toujours heureux et comblé par ta présence à mes côtés, me muselant pour ne pas exiger davantage de toi, savourant ce bonheur simple et si doux que tu m'offres.
Tu m'as offert tellement mon amour, plus que tu ne le crois, et je ne cesserais jamais de te remercier pour cela. Je songe à ces nuits d'amours entre nous, tantôt passionnées et sauvages, tantôt douces et langoureuses je me souviens aussi de mes mains qui te caressent avec volupté, apprenant par cœur chacune de tes courbes encore et encore, mes lèvres savourant ton parfum avec une avide gourmandise.
Tu es ma vie, petit ange, toujours impatient de me gorger de toi. Tu es mon souffle et mon cœur, je ne jure que par toi. Si jamais tu t'éloignais de moi, j'aurais l'impression que l'on m'arrache le cœur ou d'étouffer, de me sentir si vide et désintéressé de tout. Ne me quittes jamais, tu m'as tiré des ombres et je ne vibre que par toi. Pardonnes-moi ma maladresse et mes blancs, mais tout cela est si enivrant que je perd pied et équilibre, saoulé délicieusement, accroc à toi et à « nous ».
