CHAPITRE 1 : Into Vinceres

(C'est toi-même qu'il faut vaincre)

Hermione jeta un coup d'oeil à son réveil, et étouffa un juron.

- Merde, merde, merde !

Elle rejeta sa couverture et se précipita dans la salle de bain. La jeune femme se cogna au passage le bras contre la poignée de la porte, ce qui lui valu une nouvelle montée de colère.

- Mais c'est pas possible !

Elle claqua la porte vivement, mais personne n'était là pour s'en plaindre. En effet, depuis l'année passée Hermione habitait toute seule dans un studio au coeur du Londres moldu. Lors de la guerre contre Voldemort elle avait été obligée d'effacer les souvenirs de ses parents et de les envoyer en Australie pour leur propre sécurité ; depuis elle n'avait pas tenté de les revoir, sachant pertinemment que le monde magique était trop dangereux pour eux.

La brune sortit de la douche quelques minutes plus tard, vêtue d'un peignoir blanc. Elle courut dans sa chambre, paniquée, et sortit une valise vide de l'armoire. Elle se mit ensuite à ramasser tous les vêtements qui traînaient à terre et les plia en vitesse avant de les disposer dans son bagage. Elle regarda de nouveau son réveil et poussa un léger soupir, elle n'était finalement pas si en retard que ça.

Une fois ses habits pliés et rangés, elle se saisit de sa baguette et disposa toutes ses affaires de cours ainsi que ses livres dans sa valise, en leur ayant jeté un Reducto au préalable. Elle était beaucoup plus douée dans les sorts tels que le Reducto, plutôt que dans ceux de ménage. Quand la brune essayait de ranger ses habits à l'aide de sorts ils avaient une affreuse tendance à se rouler en boule, à son plus grand désespoir.

Elle embrassa sa chambre du regard une dernière fois, et, estimant qu'elle n'avait rien oublié, Hermione se dirigea vers sa cuisine pour entamer son petit déjeuner.

Dans une vingtaine de minutes elle serait à la gare, où le Poudlard Express l'emmènerait à l'école de magie du même nom.

Elle se demandait comment cette Huitième Année, comme se plaisait à l'appeler ses amis, se déroulerait. Dumbledore était mort deux ans plus tôt, McGonagall serait donc à la tête de l'établissement. Beaucoup d'élèves ne seraient sûrement plus à l'école, notamment parmi les Serpentards ayant servis Voldemort, mais également parmi ses amis, qui étaient morts.. Elle eut une pensée pour Fred, Colin, mais aussi pour le professeur Lupin, Tonks, et Dobby.. Elle ne put s'empêcher de verser quelques larmes, avant de se reprendre. Elle termina silencieusement son petit déjeuner, et alla prendre sa valise restée dans sa chambre.

Elle s'apprêtait à transplaner jusqu'à la Gare de Charing Cross, quand soudain elle réalisa qu'elle avait oublié quelque chose de primordial.

- Pattenrond !

Elle courut jusque dans son salon, avant de trouver son chat étendu sur le canapé, profitant d'un rayon de soleil.

- Sale fainéant ! Debout, on va être en retard !

L'animal daigna lui adresser un regard condescendant, avant de se rendormir. Hermione poussa un cri de rage, avant de se saisir de la cage à ses côtés. Elle prit son chat par la peau du cou sans aucune délicatesse, et le fourra à l'intérieur. Le train partait exactement sept minutes plus tard, elle devait se dépêcher. Quelle idée de lire jusqu'à une heure indue la veille de la rentrée !

Elle retourna finalement dans sa chambre, et réussit à transplaner sans encombre jusqu'à la gare. De la vapeur sortait de la locomotive, synonyme de son prochain départ. Elle s'engouffra à l'intérieur du train, et mit quelques minutes à trouver le compartiment de ses amis. Les retrouvailles entre le Trio d'or se firent dans de grandes effusions. Elle ne les avait pas vu depuis plus d'un mois, et ses deux amis, Ron et Harry lui avaient manqué plus que de raison. Ginny était également présente, souriante comme toujours.

- Tu nous as manqué Mione, lui avoua le rouquin d'une voix hésitante.

- Vous aussi ! Je suis tellement contente de vous revoir.. Alors, comment s'est passée la fin de vos vacances ? Vous êtes restés au Terrier ?

- Oui ! Tu sais Mione, l'humeur n'était pas forcément au beau fixe, mais on s'est quand même bien amusé ! D'ailleurs, il faut que je te raconte plein de trucs. Je t'avais parlé de ma cousine Mary ? Eh bien, elle est venue et...

Ron continua ses jacassements pendant de longues minutes, mais la jeune femme ne l'écoutait que d'une oreille peu attentive, préférant regarder le paysage qui défilait par la fenêtre. Elle s'endormit quelques instants plus tard, bercée par le train. Ron vexé, allait la réveiller quand sa petite soeur l'arrêta, lui intimant l'ordre de la laisser dormir. Il bougonna, mais s'exécuta. Le voyage se déroula donc dans le calme, entre Harry et sa petite amie qui parlaient, Ron qui mangeait, et Hermione qui dormait.

Enfin, au bout de quelques heures, le voyage prit fin. La jeune femme s'était réveillée quelques instants plus tôt pour revêtir l'uniforme de Poudlard. Les élèves furent conduits comme tous les ans par des carrosses tirés par des Sombrals jusqu'au château. Tout le monde se regroupa ensuite dans la Grande Salle, où la répartition eu lieu. Ils mangèrent tous de bon coeur, affamés après ces heures de train, puis vint le discours de la directrice.

- Vous en avez pas marre du discours du Choipeaux ? souffla le roux à ses amis. Chaque année c'est toujours la même chose, "bla bla bla, union, bla bla, amitié et fraternité, etc.".

- Ronald ! Essaye au moins de réfléchir cinq minutes avant de dire des bêtises pareilles ! Le Choipeaux nous a toujours donné des conseils avisés, que tout le monde aurait dû suivre depuis bien longtemps ! Aujourd'hui il prône, comme le faisait Dumbledore avant sa mort, l'union entre les maisons ! Et tu devrais l'écouter !!

Elle avait fini sa phrase en haussant le ton, ce qui lui avait valu des regards courroucés de la directrice qui faisait son discours.

- Mais je vais pas faire ami-ami avec les Serpentards non plus, si ? murmura le jeune homme.

- Serpentard n'est plus qu'une maison comme une autre maintenant.. Plus de mangemorts, plus d'idioties sur la guerre et le sang pur.. Il faut évoluer.

- Si tu le dis..

Il se retourna vers la directrice non sans jeter un regard haineux à la table des serpents auparavant. McGonagall en était à la fin de son discours, et soudain elle réclama le silence de la part des élèves qui commençaient à se dissiper.

- Bien, je pense qu'il est temps d'annoncer le nom de vos préfets en chef, que vous attendez tous avec impatience. Comme vous le savez, la plupart des Septièmes Années de l'an passé sont revenus faire une Huitième Année dans l'école pour obtenir leurs ASPIC, les préfets en chef feront donc partie des Huitièmes Années, désolée pour les autres.

Tout le monde se regardait avec un air abasourdi.

- J'ai donc le plaisir de vous annoncer que le Préfet en Chef de cette année sera le serpentard Blaise Zabini !

De polis applaudissements s'élevaient de toutes les tables. Blaise avait été l'un des seuls Serpentards à ne pas prendre part à la guerre.

- Quant à son homologue féminin, ce n'est autre que.. Miss Hermione Granger ! Félicitations à tout les deux !

Un tonnerre d'applaudissements suivi l'annonce de McGonagall. Tout le monde adorait Hermione, et elle était une héroïne de guerre en plus d'être intelligente. Bref, la Gryffondor était la préfète en chef parfaite.

- Toutes les maisons peuvent rejoindre leurs dortoirs maintenant, sauf les Huitièmes Années.

S'en suivit une cacophonie épouvantable. Heureusement les préfets prirent vite les choses en main, et la Grande Salle fut vite vide de toutes les maisons. McGonagall eut l'air soulagée par ce silence.

- Bien. Vous n'êtes pas nombreux comme vous pouvez le constater.

Hermione regarda autour d'elle, ils n'étaient qu'une vingtaine en tout et pour tout.

- Comme vous êtes tous majeurs ici, vous n'allez pas loger dans vos dortoirs habituels, mais dans une salle qui se trouve dans l'aile Ouest du Château, au second étage. Il n'y aura pas de différences de maisons, même si vous faîtes toujours partie de la vôtre. Enfin, vous n'avez plus de couvre feu, et pouvez aller à Pré-au-Lard quand cela vous chante, tant que vous êtes revenus à 23h précises à l'école, compris ?

Tout le monde acquiesça bien sagement.

- Parfait. Sinon, vous suivrez vos cours tous ensembles, mangerez à la table de votre maison. Des questions ? Bien, dans ce cas votre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, Mr Zopin, va vous accompagner jusqu'à vos appartements.. Ah, j'oubliais.

Elle regarda un à un les élèves d'un air parfaitement machiavélique.

- Vous pouvez évidemment être sujets à des heures de colle et tout autres punitions. Etre majeurs ne vous accorde pas le droit de tout faire. Sur ce, bonne nuit !

Tout le monde se leva en silence, mais la directrice retint les deux Préfets en Chef.

- Quant à vous deux, vous aurez comme tous les Préfets en Chef auparavant vos appartements privés. Suivez moi.

Elle les mena ensuite vers le troisième étage, et plus précisément vers la tapisserie d'un couple moyen-âgeux.

- Votre mot de passe est "A Bene Placito". Je vous laisse découvrir vos appartements. Bonne nuit.

La porte s'était ouverte à l'entente du mot de passe, et Hermione entra en première dans un somptueux salon. Un feu brûlait déjà dans l'âtre et prodiguait une chaleur réconfortante. Le mobilier était composé d'une table basse encadrés de deux canapés en cuir. Des fauteuils était disposés dans toutes la pièce et notamment à côté de la..

- Bibliothèque !

Hermione s'était précipité vers la bibliothèque qui rengorgeait de livres anciens, rares, que l'on ne trouvait pas dans la bibliothèque de Poudlard. Elle ne put retenir un gloussement de satisfaction en caressant la dorure des ouvrages. Blaise, en voyant le spectacle qu'offrait la préfète ne put s'empêcher de retenir un rire. Elle se retourna vers lui, l'air perplexe, et lui adressa un sourire.

- On visite nos chambres et on parle de notre travail commun ensuite ?

- Parfait.

La brune se précipita dans sa chambre aux couleurs de la maison Gryffondor. Elle était magnifique, son lit à baldaquin donnait à cette chambre des allures de contes de fées. Un bureau se trouvait en face de l'armoire au fond de la pièce, sur celui-ci elle put voir une myriade de plumes et d'encres différentes.

- Votre nouvelle chambre vous plaît-elle ?

Elle se retourna dans un sursaut, mais ne vit personne.

- C'est moi qui vous parle.

La voix émanait de l'énorme miroir à côté d'elle.

- Ah, euh.. Bonjour. Oui, elle me plaît beaucoup.

- J'en suis heureuse. Je suis ici pour vous prodiguer des conseils sur votre apparence, mais si vous avez besoin de moi pour autre chose, surtout n'hésitez pas.

- Bien, merci beaucoup. lui répondit-elle dans un grand sourire.

Elle retourna ensuite dans le salon où elle trouva son homologue. Ils discutèrent durant une demi-heure des rondes à effectuer, ainsi que du reste de leur travail qu'ils se partagèrent, et la brune put enfin aller se coucher après cette journée éreintante.

La première semaine de cours d'Hermione se déroula de manière paisible, même si elle avait du mal à se sentir bien dans le château. Poudlard lui rappelait des scènes de batailles sanglantes, et chaque lieu était pour elle emprunt de tristesse. Elle revoyait sans cesse ses compagnons mourir, et le soir elle ne pouvait retenir ses larmes. Malgré tout, elle arrivait à faire bonne figure, et possédait toujours le statut de meilleure élève de l'école.

C'est ainsi que le samedi matin elle décida d'aller à la bibliothèque pour commencer un devoir qu'elle jugeait ardu. La préfète s'était levée de bonne heure pour être seule, et en effet, quand elle entra dans la bibliothèque celle-ci était vide. Mme Pince semblait s'être également absentée. Hermione alla poser ses affaires, puis chercha un livre sur le sujet qui l'intéressait. Elle ne put cependant pas se retenir d'aller feuilleter quelques livres sur les voyages dans le temps auparavant.

C'était un sujet qui la fascinait. Le temps et ses méandres lui semblaient plus qu'attirants. Elle songea avec ironie que si elle pouvait le maîtriser, bien des chose ne ce seraient pas passées.

Alors qu'elle caressait distraitement la tranche d'un livre, un brusque vent se leva. Hermione ne distinguait presque plus rien, tant le vent était violent. Ses affaires volaient au-dessus de sa tête, ainsi que des centaines de livres de la bibliothèque. La jeune femme ne savait plus quoi faire, elle était terriblement effrayée par ce brusque phénomène. Soudain, une lumière blanche étincelante apparut au milieu des bourrasques. Elle fut obligée de détourner les yeux, et, en moins de deux seconde, tout s'arrêta. Les livres retombaient un à un, n'étant plus soutenus par la force du vent. L'Histoire de Poudlard lui tomba sur la tête, et elle ne put retenir un gémissement.

- Aïe..

Elle leva enfin les yeux vers l'endroit où la lumière se trouvait quelques instants auparavant. Un magnifique jeune homme s'y trouvait. Elle s'approcha alors de lui, et d'une voix qu'elle voulait rassurante lui demanda.

- Qui es-tu ?

Il la regarda d'un air dédaigneux. Ses cheveux noir étaient légèrement ébouriffés, ce qui contrastait avec sa peu d'albâtre. Ses traits étaient fins, et ses yeux d'un noir magnétique. Elle faillit défaillir devant tant de beauté, et Dieu sait que cela ne lui ressemblait pas !

- Je pose les questions. lui répondit-il. Où sommes-nous ? A Poudlard j'imagine. ajouta-t-il, en ne la laissant pas placer un mot. Bref, en quelle année sommes-nous, et qui es-tu ?

- Je m'appelle Hermione Granger. Nous sommes effectivement à Poudlard, en 1999.

Le jeune homme tiqua pour là première fois, avant de reprendre d'une voix assurée.

- Encore une Sang de Bourbe hein ? Enfin, soupira-t-il, je m'appelle Jedusor, mais tu peux dès maintenant m'appeler Lord Voldemort.