Seasons in the Abyss

"Quand tu regardes l'abîme, l'abîme regarde aussi en toi."

Fiedrich Nietzsche

.

.

.

Son zanpakutô siffle. Un corps, puis deux s'échouent sourdement sous le dôme de Las Noches.

Elle poursuit son chemin au détriment de la nuée d'ennemis qui se dressent devant les battants de la salle du trône, rejetant la lame imbibée de sang Hollow sur son épaule. Ils auront beau la ralentir, lui strier le corps de plaies, lui hurler de retourner dans l'ombre des cachots, nul ne l'empêchera d'accomplir ce qu'elle à faire.

Ici se joue l'apogée de son existence. Quelle ironie.

« Je vous donne trente secondes pour vous écarter de mon chemin. » siffle-t-elle, et sa voix cassée de rage résonne entre les murs du palais. « Ou il n'y aura pas de quartier. »

Ce ne sont que des adversaires de pacotille. La chair à canon d'Aizen. Pas même des Arrancars que le souverain du Hueco Mondo envoie à sa rencontre, comme s'il craignait d'attenter aux jours de sa précieuse poupée de porcelaine.

« C'est le dernier avertissement direct de Sa Majesté, Katsuyu-san. » lui rétorque sans crainte celui qui ressemble au chef de cette sympathique troupe. « Si vous refusez de vous rendre, nous serons forcés d'user de violence pour vous reconduire dans vos appartements. »

Un ricanement enragé échappe à la jeune femme, qui se place péniblement en position de combat. Des mèches noires s'élèvent autour de son visage, électrisées par le puissant reiatsu qui s'échappe en vagues de son corps mince.

« Je vous attends, Hollows. »

Et lorsque les coups pleuvent, que ses jambes vacillent, que ses muscles cèdent, que son sang rougit, souille la blanche perfection du sol du palais, un sourire attristé fend son visage. Elle n'a pas mal, plus du tout après tant d'années d'humiliations et d'asservissements. Elle est prête à tout pour prendre sa revanche et qu'importe si sa pauvre vie s'éteint après trop de coups, trop d'horreurs, trop de deuils.

On la traîne à nouveau dans sa cellule, les barrières sont renforcées. Elle demeure étendue en travers du bitume, tranquille. Ces protections, elle les tailladera à nouveau et son zanpakutô, elle le retrouvera.

Mais pour le moment, elle favorise l'attente.. « Un jour, je prendrais la vie d'Aizen et je rentrerais à la maison… » murmure son coeur.

Les bras en croix, elle imagine tous ces visages aimés et aimants – Byakuya, sa mère, Rangiku, Gin, Ginrei-sama…

En soient témoins ses blessures, elle se montrera plus forte la prochaine fois.