UN RETOUR APOCALYPTIQUE
Harry comme à son habitude pendant l'entraînement de Quidditch, volait à la poursuite du vif d'or qui à sa demande avait été ensorcelé par Madame Bibine pour se déplacer encore plus vite. Pendant que Harry était occupé à attraper la précieuse bille dorée, Ron faisait de nets progrès en tant que gardien de but, quant à Neville, récemment recruté comme batteur passait son temps à s'échapper devant les cognards qui avaient l'air d'avoir un faible pour son crâne.
Alors que l'entraînement entrait dans sa cinquième heure sans interruption, tout le monde s'arrêta lorsque que le professeur Dumbledore fit son apparition dans le stade, sauf Harry qui ne le vit pas.
- Où se trouve votre capitaine ? demanda Dumbledore en s'adressant à Neville.
- Là-bas, dit-il en montrant Harry du doigt qui tournoyait au-dessus des tribunes.
- Sonorus ! s'exclama Dumbledore en pointant sa baguette sur son cou, Mr Potter veuillez laisser ce vif d'or tranquille quelques instants, le directeur doit s'entretenir avec vous sur les résultats de votre BUSE et sur votre avenir dans cette école.
Harry sentit son estomac se nouer tandis qu'il rejoignait Dumbledore. Arrivé à ses côtés Harry le regarda droit dans les yeux :
- Dans le bureau Harry, dépêchons ! dit-il d'un ton froid qui lui était inhabituel.
Le trajet le séparant du bureau directoriale lui sembla durer une éternité, une fois devant l'aigle dorée qui gardait majestueusement la porte fermée, Dumbledore s'éclaircit la voix et dit :
- Sang-de-Bourbe !
L'aigle pivota alors laissant apparaître un escalier en colimaçon. Harry qui choqué par le mot de passe choisi par son directeur, mis quelques instants avant de le suivre. Quand Harry finit de gravir les quelques marches menant à la porte du bureau, il s'arrêta brusquement et lança un regard interrogateur à Dumbledore et lui demanda :
- Professeur, restez-vous à côté de la porte, vous n'entrez pas dans votre bureau ?
- Ne dites pas de sottises Potter, entrez, il vous attend, répondit Dumbledore en ayant l'air de ne pas avoir compris de quoi Harry voulait parler.
Harry s'avança vers la porte avec une étrange sensation qui lui donnait l'impression que quelqu'un lui comprimait les intestins, au moment où il posa la main sur la poignée de la porte une violente douleur le saisit au niveau de sa cicatrice. La douleur était telle qu'il en lâcha la poignée.
- Arrêtez votre cinéma Potter et entrez ! S'écria Rogue qui avait surgit derrière lui.
Sans un mot, Harry se redressa et il fut pris d'un énorme doute quand il remarqua que le phénix qui ornait la porte avait été remplacée par un serpent ressemblant à s'y méprendre au basilic qu'il avait affronté quatre ans plutôt. Il prit son courage à deux main et abaissa la poignée, la porte s'ouvrit il entra et la porte se referma violemment. Harry qui avait laissé ses yeux fermés les rouvrit tout doucement. Le bureau de Dumbledore avait totalement changé, finit les tableaux des anciens directeurs, finit tout les objets magnifiques qui décoraient les murs. La pièce était entièrement noire, dans la pénombre à l'exception d'un léger faisceau lumineux qui venait du plafond pour échouer sur le bureau. Derrière le bureau se trouvait une silhouette dissimulée sous une grande cape noire, l'homme leva la tête et laissa apparaître deux grands yeux rouges semblable à ceux d'un serpent.
- Vous !! Ce n'est pas possible ! hurla Harry en sortant sa baguette.
A ce moment Lord Voldemort claqua des doigts et deux détraqueurs que Harry n'avait pas vus se ruèrent sur lui à toute vitesse. Il avait froid, il se sentait engourdit il ne pouvait plus rien faire, il allait mourir, il entendait juste le rire machiavélique de Voldemort qui en regardant Harry s'exclama :
- Harry, c'est l'heure, il est sept heures et demi, le petit déjeuner est prêt Harry chéri.
Tout devint subitement flou, et après avoir fait la mise au point, Harry se trouvait dans le lit à côté de celui de Ron il était au Terrier.
- Ca va Harry ? T'es plein de sueur ! demanda Ron.
- Oui ça va, juste un horrible cauchemar, répondit harry à bout de souffle.
Ce qui faisait penser à Harry que ce n'était qu'un mauvais rêve et non pas une prémonition de plus, c'est qu'il ne ressentait plus aucune douleur à sa cicatrice, qui pour lui était le baromètre le plus fiable des activités de Voldemort. Il s'habilla, fit une toilette rapide et descendit prendre son petit-déjeuner. Après s'être copieusement restauré, lui, toute la famille Weasley à l'exception de Percy, se dirigèrent vers la cheminée et utilisèrent la poudre de cheminette pour se rendre à la gare de King's Cross. Comme à leur habitude ils foncèrent droit sur la barrière entre les voix 9 et 10. Une fois sur le quai de départ du Poudlard Express, une curieuse ambiance se faisait ressentir. Il y avait du monde mais pas un seul bruit tout était silencieux on entendait à peine les au revoir entre les élèves et leurs parents. Harry poussait son chariot en direction du wagon de queue, quand soudainement Malefoy sortit brutalement du train :
- Saint Potter ! Comment va le lèche-botte de ce vieux gâteux de Dumbledore ? T'as passé de bonnes vacances chez ses poisseux de Weasley ?
- Ferme-la Malefoy ! Toi t'as passé de bonnes vacances avec tes parents, oups pardon, suis-je bête j'avais oublié ton père est à Azkaban ! Quelle maladroite je fais ! lui rétorqua Hermione qui apparût derrière Harry et Ron.
- Toi la Sang-de-Bourbe qui t'as autorisé à me parler ? aboya Malefoy en fusillant Hermione du regard, avant de tourner les talons et de rentrer dans le wagon.
- Salut Harry, salut Ron, dit-elle poliment.
- Salut Hermione, les vacances ont été bonnes ? lui demanda Harry.
- Bonnes ? Oui, mais j'ai fini les huit parchemins pour McGonagall en six heures dès le premier jour ! dit-elle avec un soupçon de nostalgie dans la voix.
- Les huit quoi ?! s'exclamèrent Harry et Ron d'une même voix.
- Le devoir sur les formalités et le différentes techniques pour devenir un animagus ! dit-elle avec un regard interrogateur.
- Mais quand …
- Quoi vous n'avez rien fait ? reprit-elle en fronçant les sourcils.
- On était même pas au courant, répondit sincèrement Harry.
- Pourtant le premier jour, vous n'avez pas reçu un hibou de Poudlard ? demanda-t-elle.
- Attend Harry, tu te rappelles quand Coq est arrivé le premier jour de vacances il s'était fait attaqué par les lutins de Cornouailles qui lui avait volé le courrier, dit Ron en refrénant un irrésistible fou rire qui surgit du fait de se remémorer ce souvenir.
Harry eut un sourire en coin, ce qui agaça Hermione au plus haut point, mais il n'en fallait pas plus pour que Ron ne parte dans une crise de rire incontrôlable. Hermione visiblement irritée par le manque de sérieux de ses amis, prit sa valise et monta dans le wagon à la recherche d'un compartiment vide, suivi de près par Harry et Ron. Par chance le premier compartiment était occupé par Luna Lovegood qui les invita à la rejoindre.
- Salut Luna, dit Harry en lui adressant un sourire.
- Bonjour Harry, lui répondit Luna en devenant aussi rouge que les rideaux en velours arborant les vitres du wagon.
Après s'être installés confortablement, la petite bande se laissa entraîner dans le récit de leurs vacances respectives. Comme tout les premier septembre, à onze heures précises le train s'ébranla en direction de Poudlard. Après seulement deux heures quinze de voyage, un message du conducteur se fit entendre :
- Arrêt exceptionnel à Peddington, merci de ne pas descendre du train.
- Peddington ? Pourquoi on s'arrête ? Il reste encore quatre heures de voyage au moins, s'étonna Harry.
- Aucune idée,
lui répondit Hermione
Ron était trop occupé à
jouer les espions par la fenêtre qu'il venait d'ouvrir pour
répondre.
- Eh venez voir ! … vite ! cria Ron.
Ron comprit vite son erreur quand il se retrouva complètement écrasé contre la vitre par Harry, Hermione et Luna qui étaient venus voir ce qu'il se passait au-dehors.
A leur grande surprise,
ils découvrirent sur le quai tout le corps enseignant de
Poudlard ainsi que Dumbledore à l'exception de Hagrid,
Rusard et Madame Pomfresh. Il se regardèrent et se rassirent
sans un mot, tous plongés dans leurs pensées. Pourquoi
tous les professeurs prenaient le train avec eux ? C'était
la première fois que ça arrivait.
Le train était
reparti depuis à peine cinq minutes qu'il s'arrêta
violemment dans un grondement assourdissant manquant de renverser
tous les bagages. Quand le train fut totalement immobilisé, le
conducteur passa à nouveau une annonce :
- Un obstacle sur la voie va nous bloquer quelque inst... mais … qui êtes-vous, noooooooooooooooooooooooooooooon !
Harry, Ron, Hermione et Luna se regardèrent avec horreur, toutes les lumières du train s'éteignirent, et toutes les portes s'ouvrirent à la volée dans un fracas terrible. Des hommes cachés sous de grandes capes noires entrèrent dans le wagon. Lorsqu'ils passèrent devant le compartiment où se trouvait la petite bande, l'un d'eux s'arrêta, et dit :
- Ils sont là !
- Qui ça ? demanda une voix rocailleuse.
- Le fils Potter et la Sang-de-Bourbe, rectifia la première voix
- Très bien, je m'occupe d'eux, toi va chercher celui qui a trahi sont sang, on aura besoin de lui, reprit ce personnage inquiétant en relevant sa capuche et laissant apparaître son visage.
- Mr Malefoy, c'est impossible vous êtes en prison ! Comment avez-vous …
- Ca suffit Potter, Endoloris ! cria Lucius Malefoy en pointant sa baguette vers Harry qui se tordit et hurla de douleur.
Ron ne supportant pas cette vision, il se rua sur Lucius Malefoy en lui assénant des coups de toute part. Mais Lucius réussi à se dégager et pointa sa baguette vers Ron :
- Totalus Furia ! cria-t-il.
Ron fut touché en plein sur la tempe et s'effondra au sol, son visage s'était subitement couvert de bleus comme s'il avait reçu une vingtaine de coup de poing. Lucius se retourna vers Luna, qui paralysée par la peur n'arrivait plus à faire le moindre geste. Lucius alla vers Hermione, leva sa baguette et dit :
- Incarcerem !
Des liens apparurent autour des mains et des chevilles de la pauvre Hermione qui n'eut pas le temps de réagir. Lucius se saisit d'elle sans que Harry et Ron ne puissent intervenir, l'un trop endolori pour bouger, l'autre toujours inconscient. Quand Ron se réveilla, le train était reparti depuis déjà deux heures. Il était toujours dans le compartiment mais le professeur Dumbledore était assis aux côtés de Harry.
- Comment vous sentez-vous Mr Weasley ? demanda le directeur de Poudlard.
- J'ai mal à la tête mais sinon ça va, répondit Ron, mais où est Hermione, reprit-il en se levant rapidement.
- Chut calmez-vous Mr Weasley, calmez-vous, je ne sais pas où les mangemorts l'ont emmenée, mais elle n'est pas seule, ils ont kidnappés cinq autres élèves également, lui confia Dumbledore.
Ces paroles ne rassuraient pas Ron le moins du monde, il était à la limite de la crise d'angoisse. C'est à ce moment que Dumbledore se leva et leur signala que le train arriverait d'ici deux minutes à destination puis il disparut dans le couloir. Ron se retourna alors vers Harry cherchant à croiser son regard, mais il ne lui laissa pas l'occasion de le faire puisqu'il se tenait la tête entre les mains.
Le train s'immobilisa enfin dans la gare de Pré-au-Lard, Harry toujours sans un mot ni même un regard pour Ron, se leva et saisit ses bagages ainsi que ceux d'hermione. Ron s'apprêta à poser sa main sur l'épaule de Harry en signe d'amitié lorsque d'effroyables cris déchirèrent le silence de la nuit. Sans attendre Ron, Harry se précipita sur le quai. Les mangemorts attaquaient à nouveau. Harry entendit une voix familière provenant du sommet du Ravin du Tourment, c'était Hagrid qui était tenu en respect par quatre mangemorts, qui levèrent leurs baguette et hurlèrent :
- Stupéfix !
Hagrid fut touché par les quatre sorts en pleine poitrine, tomba à la renverse et bascula dans le vide, pour terminer sa course cent cinquante mètres plus bas dans le lacs, son corps coula et ne refit pas surface. Harry tomba à genou et ne pouvait plus retenir ses larmes. Une des personnes qu'il aimait le plus venait de mourir devant ses yeux, lui aussi avait en vie de mourir. Mais il n'eut pas le temps de pleurer son ami lorsque tous les mangemorts transplanèrent en même temps, et que quelqu'un lui saisit l'épaule, Harry se retourna et vit avec surprise le professeur Trelawney, debout devant lui, le souffle court, les yeux fermé et le corps parcouru de tremblements. Elle ouvra la bouche et prononça un espèce de quantique avec une voix que Harry avait déjà entendu il y a trois ans :
- Quand le sceau s'ouvrira, un halo de sang à l'autel vous guidera, quand l'aube sur la vallée apparaîtra, avant le mélange des trois sangs l'élu interviendra, à la croisée des chemins le fils du fidèle se trouvera, dit le professeur Trelawney avant de perdre connaissance.
Harry et Ron n'eurent aucunement besoin de se parler, un regard avait suffit, il coururent vers le professeur Dumbledore qui au bout du quai essayer de calmer tout les élèves paniqués. Mais à peine avaient-ils parcouru trente mètres que un rayon lumineux de couleur rouge sang apparu en direction du village de Pré-au-Lard. Harry et Ron eurent le même réflexe, il changèrent brusquement de chemin et se dirigèrent vers cette lumière rouge. Arrivés au niveau de la Tête de Sanglier, ils s'arrêtèrent devant un panneau indiquant la fin du village. Harry regarda Ron et le vit hésitant, mais il n'y prêta pas attention, et continua sa progression. Ron resta quelques secondes mais se mit finalement en route et rattrapa Harry.
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