Bonjour à vous ! Certains m'ont demandé de continuer à traduire, alors voici ma second trad de la même auteur, à savoir bookkbaby (présente sur tumblr). C'est une version alternative d'une scène de la saison 9, il y a donc des spoilers jusqu'ici et si vous ne regardez pas la série, comme c'est le cas de certains de mes lecteurs, vous risquez de ne pas comprendre grand-chose… Mais vous pouvez toujours essayer !

Destiel, donc yaoi, rating k malgré deux ou trois gros mots vraiment mignons par-ci par-là…

Bonne lecture, et n'oubliez pas une review à la fois pour donner votre avis sur la trad et sur l'histoire.

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- Donc, Cas a toujours, hum, sa propre chambre, fit remarquer Sam.

Il tiqua. Il avait essayé d'être délicat, dans l'espoir d'éviter que Dean soit sur la défensive suffisamment longtemps pour pouvoir obtenir des informations décentes, mais ce n'était probablement pas la meilleure manière de commencer cette conversation.

Les épaules de Dean se tendirent, et il cessa un instant de laver le plat qu'il avait utilisé pour faire la sauce des spaghettis ce soir-là. Il reprit ensuite sa tâche avec une nonchalance forcée, mais Sam pouvait voir qu'il était à présent sur ses gardes.

- Où tu veux en venir ? demanda Dean comme s'il forçait les mots à franchir ses lèvres.

Il rinça le plat et le jeta presque, encore trempé, contre le torse de Sam. Celui-ci grimaça, et commença à l'essuyer.

- Je veux juste dire que Cas est ici depuis un bon bout de temps, reprit-il.

Il se tut un instant, essayant de formuler ses pensées et cherchant comment les exprimer sans fâcher son frère.

Ils avaient trouvé Cas presque deux mois auparavant, dans un camp de sans-abris à mi-chemin entre Denver et Lebanon. Il était maigre, malade, et souffrait de sa Chute. Il avait été, évidemment, plus qu'instable dans la semaine qui avait suivi son arrivée au bunker quant à la chasse sur laquelle les frères travaillaient, elle avait été remise sans cérémonie entre les mains de Garth (C'était une simple histoire d'esprit en colère, pas de morts signalés. Ça pouvait attendre.).

Tous les doutes que Sam pouvait encore avoir concernant les sentiments qu'avait Dean à l'égard de Cas avaient été balayés pendant que l'ange se remettait. Il n'avait déjà pas beaucoup de doutes à la base, mais après avoir vu combien protecteur et attentionné était le chasseur envers Cas…

Celui-ci avait recouvré ses forces et avait commencé à regagner le poids qu'il avait perdu durant son (heureusement court) séjour en tant que sans-abri. Il avait commencé à aider dans le bunker dès qu'il avait pu sortir du lit, et la plupart du temps c'était lui qui s'occupait de la vaisselle, des lessives, et qui nettoyait le bunker.

Ce soir cependant, Dean avait insisté pour faire lui-même la vaisselle du dîner. Cas était parti en direction de la bibliothèque, marmonnant quelques chose à propos d'organiser les dossiers à la place.

- Et alors ? demanda Dean.

Sam haussa faiblement les épaules, puis décida de continuer de toute manière : cette conversation avait déjà été évitée trop longtemps.

- Je pensais que tu lui aurais déjà demandé de partager la tienne, à l'heure qu'il est.

Le bol que Dean était en train de laver glissa de ses mains et retomba dans l'évier, éclaboussant d'eau savonneuse les alentours. Sam se recula vivement, mais trop tard pour sauver son T-shirt d'une seconde giclée d'eau.

Sam poussa un discret soupir de frustration et jeta un regard ennuyé à Dean, juste avant de le perdre. Son expression se changea en confusion quand il vit l'air tendu, douloureux sur le visage de son frère.

- Dean ? interrogea-t-il.

L'intéressé secoua la tête, puis reprit le bol en main.

- Je ne peux pas, Sam, répondit-il simplement.

Son ton ne laissait aucune place à la négociation, mais Sam ne l'entendait pas de cette oreille.

- Et pourquoi pas ? demanda-il.

Au moins il n'avait pas nié qu'il voulait que Cas partage sa chambre. Petite victoire, mais Sam allait la prendre. Dean expira bruyamment.

- Lui demander de dormir avec moi ? Ce n'est pas immoral du tout, dit-il avec une ironie si mordante qu'il fallut quelques instants à Sam pour comprendre pleinement ses mots. Quand il eut finalement décortiqué sa phrase il fronça les sourcils, confus et un peu en colère.

- Immoral ? répéta-t-il. Ecoute, ce n'est pas juste parce que–

- La ferme, asséna-t-il en séchant le bol avec des gestes saccadés. Peu importe ce que tu penses, tu te trompes.

- Qu'est-ce que tu en sais ? répliqua Sam. Ce n'est pas juste parce que Cas est un mec que c'est immor–

- Ce n'est pas ça, reprit Dean rudement en se retournant enfin pour faire face à son frère.

Sam se tut, et lui rendit son regard.

- Qu'est-ce que c'est alors ? demanda-t-il au bout d'un moment.

Sam était coincé entre colère, curiosité, et un besoin brûlant de comprendre. Il voulait aider son frère.

Dean soupira. La colère en lui s'apaisa un peu, et il retourna à sa tâche. Il rinça rapidement et en silence le bol, le tendit à Sam, et commença à laver les couverts. A côté de lui, Sam attendait qu'il soit prêt à continuer.

- Je ne veux pas qu'il se sente obligé de coucher… ou même juste de dormir avec moi, dit-il après un long silence.

Son ton était plus ou moins nonchalant, mais ses épaules étaient tendues. Sam se contenta de le fixer, perplexe. Il posa la fourchette qu'il était en train d'essuyer.

- Quoi ? demanda-t-il sans comprendre.

Dean ne le regardait toujours pas.

- Quand on était au Purgatoire…

Il avala sa salive.

- Je lui ai dit – merde – je lui ai dit que j'avais besoin de lui.

Sam était stupéfait. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit à cause du choc.

- Je pense qu'il l'a pris littéralement. Tu sais quels sont les premiers mots qu'il a dit quand il cette putain de fièvre l'a lâché ?

Dean lâcha un rire sans joie.

- Il m'a promis qu'il serait toujours utile. Que même sans ses pouvoirs, il ferait tout ce qu'on lui demanderait parce que c'est, selon lui, « la moindre des choses qu'il puisse faire pour se faire pardonner ».

La voix de Dean devint amère et rude, alors qu'il citait Castiel. Sam était toujours pétrifié, alors que beaucoup de choses s'éclairaient dans son esprit.

- Je lui ai dit qu'il n'avait pas à faire ça, mais…

Les épaules de Dean se soulevèrent imperceptiblement et il serra la mâchoire, les coins de la bouche abaissés. Sam ne savait toujours pas quoi dire. Il savait que cette conversation n'allait pas être facile, mais elle avait pris un tournant plus qu'inattendue.

- Dean, commença-t-il calmement. Cas te dirait non, s'il ne le voulait pas.

Son frère tourna son regard vers lui.

- Tu penses qu'il le ferait, Sam ? demanda Dean sans manières. Tu penses vraiment qu'il le ferait ?

Sam ouvrit la bouche puis la referma sans avoir répondu, un air troublé sur le visage. Il détourna le regard, et Dean poussa un long soupir.

- Je ne vais pas lui demander ce genre de chose, dit-il. Pas avant d'être sûr qu'il sache qu'il peut me dire non.

Sam se mordit la lèvre. Ce que Dean disait était parfaitement juste, évidemment. A cet exact moment, ils étaient tout ce que Cas avait en terme de famille ou de soutien, et s'il se sentait obligé envers eux parce qu'ils lui donnaient un endroit où dormir et de la nourriture à manger… Ce que cette pensée impliquait mettait Sam mal à l'aise.

- D'un autre côté ce n'est pas n'importe quel sans-abri trouvé au coin d'une rue, si ? tenta Sam sans grande conviction. Je veux dire… Vous avez un passif, tous les deux.

Il savait que ça n'arrangeait en rien la situation, et empirait même probablement les choses. Avec le poids de la culpabilité que Cas portait toujours depuis l'ouverture du Purgatoire et tout ce qui s'était passé, il se sentait même probablement encore plus obligé de faire tout ce qui était en son pouvoir pour amener de la joie à Dean, sans prendre en compte ses propres désirs.

Sam était certain que Dean et lui pourraient être heureux ensemble, il avait les yeux pour ça. Il avait vu la manière avec laquelle ils interagissaient, les regards qu'ils avaient l'un pour l'autre quand ils pensaient que personne ne pourrait les voir. Sam savait avec certitude que Cas aimait Dean, et il était presque sûr qu'il ne faisait qu'attendre que Dean lui fasse des avances.

Presque.

Mais avec la situation dans laquelle ils étaient… Maintenant n'était pas le bon moment, ce n'était pas bien. Car même si Cas disait oui, serait-compté comme un consentement s'il y avait une grande chance que Cas se sente obligé de suivre Dean ? Probablement pas.

Sam fit un pas en avant et posa sa main sur l'épaule de Dean, qu'il pressa légèrement avec soutien. Celui-ci hocha la tête une seule et unique fois, sans le regarder.

- Je suis désolée, dit-il doucement.

Dean hocha à nouveau la tête, rinçant finalement le bol qu'il avait lavé encore et encore alors qu'ils parlaient.

- Ce qui est est, prononça difficilement Dean. Prier n'y changera rien.

Sam confirma, renfrogné, d'un mouvement de tête. Il ne pouvait qu'imaginer ce que c'était pour Dean que d'avoir enfin le bonheur, qu'il soit enfin à portée de main, mais d'être incapable de l'attraper.

Il n'y avait rien de plus à dire, alors Sam se tut.