Bonjour à toutes et à tous ! Voici le premier chapitre de ma première fanfiction !
J'espère qu'elle vous plaira !

J'ai mis un rating M au cas où, je ne voudrais pas heurter d'âmes sensibles... même si ce sera plutôt soft au début, le rating aura sûrement son utilité pour des chapitres qui paraîtront dans un moment !

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, j'aimerai beaucoup avoir vos impressions...

Sur ce, bonne lecture !
- Zaxxe

DISCLAIMER : and of course, tout appartient à cette chère J.K. Rowling ;)


Prologue : Cum tacent, consentiunt

- Qui ne dit mot consent -

Minerva McGonagall, professeur de métamorphose et directrice adjointe du collège de Poudlard, avait patienté toute la journée sur un muret du quartier moldu de Little Whinging, observant avec attention les alentours et ses habitants. Bien sûr elle passa totalement inaperçue sous sa forme Animagus, un chat tigré qui, pour les moldus des environs, devait sûrement appartenir à cette bonne vieille Mrs. Figg.

Vernon Dursley, propriétaire heureux du 4. Privet Drive, avait bien vu ce nouveau chat mais n'y avait pas fait beaucoup attention ; après tout ce n'était qu'un chat. Un chat au regard bien trop perçant, mais un simple chat, tout à fait normal. D'ailleurs, lui-même se vantait d'être le plus normal possible : il vivait avec son épouse Pétunia et son fils Dudley comme n'importe quel autre anglais moyen ; il avait une maison normale, une voiture normale, un emploi normal, bref, une vie normale.

Pourtant, alors qu'il allait se diriger vers les escaliers et rejoindre son épouse à l'étage pour entamer une bonne nuit de sommeil, il s'arrêta net, le regard fixé à travers la fenêtre du salon : le chat était toujours là, sur le muret, sous la lumière crue et jaunâtre d'un lampadaire. Et le chat… LISAIT UN LIVRE. Le sang de Vernon se glaça dans ses veines, et il fut parcouru d'un frisson. Il ferma vite les yeux, se pinça fort le bras et les rouvrit avec appréhension. Le satané chat était toujours là, il le fixait d'ailleurs étrangement, mais il n'y avait plus aucune trace d'un quelconque livre ; ce qui était, bien évidemment, tout à fait normal. Mr. Dursley se calma alors, reprit ses esprits et finit ce qu'il avait entreprit ; il monta se coucher.

Sur le muret, Minerva se maudit. Qu'est-ce qui lui avait bien pris pour s'être laissée aller à de la lecture enfin ?! Même chez les sorciers, les chats ne lisaient pas ! Heureusement qu'elle avait pu rapidement reprendre forme humaine et lancer au gros moldu un charme de confusion, sinon cela aurait posé de gros, gros problèmes.

La soirée reprit son cours, et quelques heures plus tard, alors que le calme quartier de la banlieue londonienne était lourdement endormi, un léger « PLOP » retentit, et un vieux sorcier barbu apparut, à une dizaine de mètres de Minerva. Il éteignit rapidement les lampadaires environnants grâce à un petit briquet, et s'adressa au chat :

- Ah Minerva ! je me doutais bien que vous seriez là, lança-t-il.

- Oh Albus, Hagrid m'a prévenue, répondit-elle en reprenant forme humaine. Comment est-ce possible ? Vous… Vous-savez-Qui a-t-il réellement été battu par un bambin ?

- Eh bien, il semblerait que le sort de mort ait ricoché en effet…

- Alors Lily et James… commença-t-elle, n'osant pas finir sa phrase.

- Oui, ils ont été assassinés, termina Dumbledore froidement. Nous devons veiller sur le jeune Harry désormais.

- Hagrid m'a dit qu'il vivrait ici ?! Je ne peux pas croire cela Albus ! Ce sont des gens odieux ! Et puis ils ne connaissent rien à la magie, ils ne savent pas que le jeune Harry Potter est désormais un héros !

- Ce sera le mieux que l'on puisse faire pour lui, il a besoin d'être loin de tout ça pour se développer en paix… Ah ils arrivent.

Sur ces mots, un rugissement se fit entendre, de plus en plus fort, alors qu'une forte lumière arrivait des airs. Une immense moto surgit alors des cieux, conduite par un homme d'une taille considérable, et atterrit en douceur sur le bitume de Privet Drive. Rubeus Hagrid, demi-géant de son état, garde-chasse et gardien des clefs de Poudlard descendit de l'engin, et l'on pouvait apercevoir sous l'amas de cuir qui composait son manteau, sa main gauche soutenant un petit ensemble de draps emmaillotés.

Minerva saisit le paquet et l'ouvrit doucement, observant le petit être emmitouflé qui dormait d'un sommeil agité.

- Il s'est endormi lorsque nous survolions Bristol… commença Hagrid.

A ce moment, le bambin ouvrit grand les paupières, et fixa Minerva de ses yeux d'un vert émeraude profond. La professeure de Métamorphose resta subjuguée par l'intensité du regard, qui semblait la sonder au plus profond de son âme. Elle détourna le regard après quelques instants, gênée par ces yeux incroyables.

- Êtes-vous sûr de votre décision, Albus ? demanda Minerva McGonagall avec appréhension.

- Oui, nous le devons pour…

Il fut interrompu par un long sanglot et un reniflement du demi-géant, qui, en s'excusant, sortit une immense serviette qui était… probablement un mouchoir, vu l'utilisation qu'il en faisait. Dumbledore se saisit alors du garçon, qui avait refermé les yeux, plaça une lettre scellée aux armoiries de Poudlard sur le couffin et le déposa sur le perron de Vernon et Pétunia Dursley.

- C'est grâce au sang de sa mère, il lui permettra une protection de magie antique ici… reprit-il.

Et sur cet argument incontestable, Hagrid remonta lourdement sur la moto, reprit le volant et s'en retourna vers Poudlard. McGonagall, après un dernier regard sur l'enfant devant la porte se tourna vers Dumbledore, qui lui lança :

- Je vous rejoins à Poudlard, Minerva, je dois encore régler certaines choses.

Sur ces mots, elle transplana dans « PLOP » discret. Une fois seul, Albus sortit sa baguette, la légendaire baguette de sureau, et se mit à psalmodier en latin des formules que – probablement – il était le seul à connaître.

Et c'est en cette nuit du 1er novembre 1981 qu'Harry Potter fut confié à son oncle et sa tante, dans le quartier moldu de Little Whinging, et que débutaient de longues années de souffrance pour ce jeune garçon, déjà marqué par le destin.


PARTIE I : Avant Poudlard

Chapitre 1 : Macte animo, generose puer ! Sic itur ad astra

- Courage noble enfant ! C'est ainsi qu'on s'élève vers les étoiles -

Harry Potter, 6 ans, était allongé sur son lit, dans sa chambre. Enfin, pour être précis, il serait exact de dire : Harry Potter, 6 ans, était allongé sur la planche qui lui servait de lit, dans le placard sous l'escalier du 4, Privet Drive. Il massait doucement le haut de sa cuisse droite, endolorie, soumise aux coups de ceinture rageurs et répétés de son oncle.

Il commençait à s'habituer à subir ses foudres, après tout il était « le monstre ». Pour Vernon et Dudley, il était l'exutoire parfait pour leurs colères, pour Pétunia il n'était qu'un indésirable qui ne méritait aucune attention : l'indifférence froide dont elle faisait preuve – qui tranchait fortement avec l'attitude qu'elle avait avec son fils – était peut-être le plus difficile à supporter. Autant les coups des Dursley père et fils lui accordaient de l'attention, ils le faisaient exister d'une certaine manière ; autant l'attitude de Mrs. Dursley lui montrait clairement qu'il n'était en aucun cas le bienvenu dans cette maison.

Il n'avait appris son nom que l'année précédente, en entrant à l'école publique, « Harry Potter ». Il avait toujours été appelé par les Dursley « le monstre » alors il avait été surpris quand son oncle lui avait ordonné de réagir lorsque l'institutrice l'appellerait Potter, Harry ou Harry Potter. Mais même à l'école, il était resté le monstre : Dudley dominait la classe, et Harry était le souffre-douleur. Le gros garçon prenait un plaisir malsain à l'humilier avec sa bande, chaque récréation, renforçant ainsi son hégémonie sur la classe. Il fallait suivre Dudley Dursley et ses amis, ou vous finiriez comme Harry Potter, ce qui n'était vraiment, vraiment pas une solution enviable. Alors, en bon moutons, la classe suivait Dudley. Et Harry souffrait.

Harry avait espéré qu'à l'école, les choses se seraient peut-être améliorées : il sortait enfin du 4, Privet Drive ; il y aurait d'autres adultes, les règles seraient sûrement différentes. Au bout de deux jours il fut détrompé, comprenant qu'il avait eu de trop grandes espérances. Même l'institutrice, une certaine Mrs. Jennings, s'acharnait sur le garçon mal coiffé et aux yeux cernés. Des yeux bien trop dérangeants d'ailleurs, qui semblaient sonder votre âme et instauraient facilement une sensation de mal-être. Mrs. Jennings savait qu'elle n'était pas impartiale, mais elle avait bien compris que le petit Dudley Dursley n'aurait pas laissé quelqu'un d'autre que lui s'occuper de son jouet, alors elle préférait garder un calme relatif dans sa classe, en laissant le gros garçon faire sa loi. C'était bien plus reposant pour elle, après tout.

Le jeune Potter avait bien remarqué qu'il était différent des autres : jamais il n'avait eu d'amis, jamais il ne riait, pleurait, criait. Il n'était pas joyeux, il n'était pas triste, ni dépressif. Il survivait, c'était tout ce qui importait. Les sentiments n'avaient pas de place dans son monde. Il était froid, distant des autres, ce qui n'avait jamais aidé pour ainsi dire. Souvent, lorsqu'il était en danger, de drôles de choses se passaient – au grand contentement d'Harry. Une fois, il avait réussi à casser le bras de Dudley sans le toucher alors que ce dernier avait décidé de lui mettre la tête dans la cuvette des WC, et il avait pu s'enfuir. Il s'était pris la correction du siècle par Vernon, et même Pétunia l'avait giflé, mais rien ni personne n'avait pu lui retirer la satisfaction d'être vraiment différent. Il savait. Il le sentait. Il était puissant, oppressé par des bâtards, mais puissant, comme jamais personne d'autre n'avait pu l'être.

Depuis un an et demi, Harry se rendait en classe à reculons, mais jamais n'avait abandonné. Il aurait offert une victoire sur un plateau d'argent à Dudley, s'il abandonnait. Alors il évitait son cousin la plupart du temps, il ne savait comment, et se réfugiait dans un coin de la bibliothèque où il passait inaperçu aux yeux de tous. Il n'allait plus en classe, et personne ne l'avait remarqué, pas même l'institutrice. Alors il avait écumé rapidement et en toute impunité les rayons du petit centre documentaire de l'école, là où il passait ses journées. A la fin du premier trimestre de sa première année à l'école, il avait lu l'ensemble des ouvrages proposés, c'est-à-dire essentiellement des albums miteux pour jeunes enfants. A partir de ce moment, il ne se rendait en classe que deux jours par semaine, faisant acte de présence et réussissant haut la main les quelques examens ; le reste du temps il allait à la bibliothèque municipale, à quelques rues de l'école. Pétunia et Vernon ne se doutaient pas un instant de cela, après tout ils ne s'intéressaient pas au monstre et ce qu'il faisait de ses journées : ils n'avaient pas de nouvelles de l'école pour lui, c'était très bien ainsi. Dudley, grâce à ses capacités intellectuelles sous-développées et son sens de l'observation digne d'une taupe, n'avait même pas remarqué que le monstre ne venait que rarement en cours.

A la bibliothèque municipale, Harry avait trouvé une nouvelle source de contentement dans sa vie : de vrais livres, traitant de vrais sujets ; pas la bouillie intellectuelle donnée aux enfants sous forme de pseudo-livres moralisateurs. Il avait commencé par une encyclopédie, dans laquelle il avait eu un aperçu des immenses connaissances qu'il pourrait acquérir. Il avait développé un esprit critique, s'était découvert des capacités d'analyse importantes et apprenait vite, très vite. Il n'était définitivement pas comme les enfants de son âge. Alors chaque jour, du matin au soir, il lisait, faisant fi des protestations de son estomac, et rentrait toujours à l'heure à la maison, quelques minutes avant Dudley.

Un dimanche après-midi, alors qu'il s'occupait du jardin, ordre de Pétunia qui concourrait comme chaque année au concours de fleurissement, il fit une nouvelle découverte des plus intéressantes. Alors qu'il était penché sous un massif de rosier, retirant les mauvaises herbes, il vit une petite vipère roulée en boule, près de la clôture, le regardant d'un air méfiant.

- Qu'est-ssse qu'il me veut cet humain ? siffla-t-elle, mécontente

- Que… tu parles? demanda le jeune garçon, intéressé.

- Bien sssûr que je parle, mais comment est-ssse posssible que tu me comprennes, humain ? A moins que… oui tu dois… excusssez-moi, Seigneur !

- Je… seigneur ? Vous devez vous tromper, je ne suis qu'Harry, je ne suis pas ton seigneur… Quel est ton nom ?

- Sssi tu me comprends, sss'est que tu parles Fourchelangue… donc tu dessscends du Ssseigneur des Ssserpents… Qu'est-ssse qu'un nom ?

- C'est la façon dont quelqu'un est appelé… Je m'appelle Harry, Harry Potter.

- LE MONSTRE ! VIENT METTRE LE COUVERT IMMEDIATEMENT ! Cria la tante Pétunia depuis la cuisine.

- Je dois y aller, au revoir petit serpent. Après une courte réflexion, Harry prit conscience que son nouveau statut pourrait toujours lui être utile. Fais passer le message, reprit-il, dis aux autres serpents que l'héritier du Seigneur des Serpents, Harry Potter, sera bientôt de retour.

- Bien mon Ssseigneur… Adieu, finit la petite vipère en se faufilant sous la palissade.

Et Harry fut de nouveau happé par sa routine de serviteur, au service de la famille Dursley. Au bout de quelques temps, sans nouvelles des serpents, il mit cet épisode de sa vie de côté, après tout il avait dû rêver, ou subi une insolation : aucun ouvrage de la bibliothèque ne traitait d'une quelconque capacité à parler aux serpents.

En revanche, il avait trouvé un livre de psychologie traitant des mauvais traitements et des abus sur les enfants, et il avait bien compris que la situation qu'il vivait n'était vraiment, vraiment pas normale. L'idée d'en parler à quelqu'un traversa rapidement son esprit, mais il la balaya rapidement : les adultes n'avaient que faire de sa situation ; pour preuve, à l'école personne ne l'avait remarqué, encore moins soutenu. Finalement, tout le monde s'occupait de ses propres affaires, délaissant les poids lourds qui pourraient les encombrer et casser leur routine bien établie.

Harry prit conscience qu'il ne devrait de toute façon son salut qu'à lui-même, et il le ferait de la plus belle des manières : le petit souffre-douleur rachitique les surpasserait en tout point. A partir de ce moment, il décida qu'il travaillerait désormais sur lui, pour lui. Il se jeta à corps perdu dans ses études, travailla plus dur que jamais : il n'allait même plus à l'école – mais personne ne faisait attention à lui, jamais on ne s'inquiéta de sa disparition. La bibliothèque était devenue son repaire, il y passait absolument toutes ses journées, pendant que Pétunia et Vernon pensaient qu'il était à l'école. Et le soir il revenait au 4, Privet Drive, faire les corvées que les Dursley exigeaient de lui, sans qu'ils ne se doutent de quoi que soit. Dudley remarquait, quelques fois, que le jeune Potter n'était pas en classe, mais quelques instants plus tard, un voile passait devant ses yeux et son esprit passait à autre chose. La volonté d'Harry qu'on ne remarque pas son absence faisait faire à sa magie des prouesses qu'un jeune sorcier de son âge n'aurait pu faire. Même à la bibliothèque, personne ne le remarquait – et surtout pas la vieille bibliothécaire à moitié aveugle – alors qu'il y passait littéralement ses journées. Il paraissait comme invisible, et profitait de la situation. Il s'était installé dans un coin, près d'une fenêtre de laquelle il observait de temps en temps la rue peu animée. S'il avait pu, il aurait dormi dans la bibliothèque, mais les Dursley l'auraient alors forcément remarqué : la vaisselle, le ménage, la lessive et le repassage n'auraient pas été fait, et le soir, Vernon avait vraiment besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un… Son travail à la Grunnings, la société de perceuse, se passait de plus en plus mal.

Vernon Dursley avait besoin de trouver un bouc-émissaire à ses problèmes, et il en avait un de disponible dans le placard sous l'escalier. Le garçon fut d'autant plus requis au début de l'année 1987 que l'entreprise connaissait un grand plan de restructuration, après deux trimestres consécutifs en perte de profits. La trésorerie était pratiquement vide, il fallait libérer des postes pour l'entreprise puisse se relancer : Vernon voyait une épée de Damoclès planer au-dessus de sa tête. Harry avait mal partout ; le ceinturon d'acier de son oncle laminait pratiquement toute la surface de son corps.

Il n'avait jamais autant souffert, Vernon Dursley n'avait plus aucun scrupule à passer ses nerfs sur lui, et on l'enfermait dans son placard de plus en plus tôt.

Harry Potter avait alors pris une décision. Cela faisait plus d'un an qu'il écumait la bibliothèque municipale, il avait lu tous les ouvrages qui l'intéressaient et il était lassé d'être le souffre-douleur des Dursley, en plus d'être leur bonne à tout faire. Alors il avait décidé qu'il tuerait la famille Dursley, et qu'enfin il se vengerait à la hauteur de ce qu'ils lui avaient pris : son enfance et son innocence. Ces porcs allaient mourir, quoi qu'il advienne.