Hey !

Alors oui, commencer une traduction alors que je suis en plein dans une fiction, ce n'est pas raisonnable, vous me direz ! Mais que nenni ! (mouhahaha)

Je suis en vacances, et j'ai tout mon temps ! =) Voilà donc la traduction d'une fiction qui m'a toujours touchée et plu. J'espère que j'arriverai à vous faire ressentir ce que j'ai ressenti en la lisant en Anglais !

Disclaimer : Histoire d'origine de ink-wells. L'univers d'Harry Potter, et tous ses merveilleux personnages, appartiennent à JK. Rowling.


Sa mère sanglotait encore dans son mouchoir

"Chère enfant," se lamenta-t-elle. "Votre tête est toujours plongée dans ces livres. Vous les portez plus en estime que vos propres parents, ou que vous-même !"

"Ce n'est pas vrai," Contredit Hermione, qui avait tant bien que mal tenté de cacher le livre qu'elle lisait entre les plis de sa robe. Elle avait naïvement pensé que sa mère ne le remarquerait pas. Mais trop tard. Ses reniflements bruyants en étaient la preuve.

"Mon Dieu!" Gémissait sa mère, tout en levant ses bras au ciel dans un geste théâtral. Pourquoi m'avez-vous affublée d'une fille pareille ? Vous auriez au moins pu accorder son sexe avec ses idées radicales!"

"Bien, bien" Interrompit le comte Granger d'un ton grave. "Hermione est une enfant adorable, et n'importe quel parent serait fier de l'avoir." Il s'éclaircit la gorge. "Nous avons juste à supprimer sa lecture, voilà tout."

"Pas vous aussi, père!" S'étrangla Hermione, se levant si rapidement que le livre désespérément caché dans sa robe glissa sur le sol dans un bruit sourd. Dame Granger tira vivement sa chaise quand le bruit sourd se répercuta aux quatre coins de la bibliothèque. Hermione dut lutter pour ne pas rouler des yeux. Ils étaient dans une bibliothèque, pas sur une place de marché, vraiment. L'idée de lire entre quatre murs était-elle si ridicule que ça ? Vraiment?

"Vous devriez vous asseoir, jeune fille," réprimanda sa mère, en réponse à l'outrage de sa fille.

"Non, je ne devrai pas! Je ne le ferai pas ! Vous me refusez un accès aux livres, n'est-ce pas une punition suffisante ?" Une punition bien trop sévère, si on voulait son avis.

La bibliothèque du comte était grande, mais bien trop petite pour un esprit curieux et éclairé comme celui d'Hermione. Après la lecture de tous les débris qu'elle offrait, elle a du recourir à une seconde lecture, encore plus ennuyeuse. La plupart d'entre eux n'étaient constitués que de lois écrites par des individus archaïques et extrêmement étroits d'esprit.

Mais c'était toujours aussi intéressant de constater à quel point ils se trompaient.

Son frère, Henley, était un être à l'esprit fermé lui aussi. Il avait beau aimer Hermione énormément, il n'hésitait pourtant jamais à la remettre dans le droit chemin lorsque cela était nécessaire, et à sa manière – c'est-à-dire brutalement. En ce moment, Henley était absent de la demeure familiale : il était au Service Militaire. Mais il était prévu qu'il vienne visiter les Grangers durant l'été avant de ne repartir à nouveau pour l'Alaska, lieu de sa formation.

Hermione attendait son arrivée avec impatience. Tellement, qu'elle en oublia la dispute dans laquelle elle était victime lorsque la porte de la bibliothèque s'ouvrit sur un Henley en uniforme. Le comte Granger esquissa rapidement un mouvement pour se relever et la mère cacha à grand peine un sanglot enjoué, mais Hermione fut celle qui les devança en courant le long de la bibliothèque pour venir se jeter au cou de son frère.

"Henley!" S'écria-t-elle. "Enfin tu es rentré!" Elle embrassa la figure fatiguée de son frère.

"Allons Hermione," Soupira son père tout en se rasseyant. "Laissez vos vieux parents l'accueillir aussi. Allez plutôt dire à Mary de commencer à préparer le repas de ce soir. Henley est de retour à la maison maintenant."

Mécontente, Hermione hocha la tête de mauvaise grâce et délaissa son cher frère en compagnie de leurs parents. Son pas était léger et elle traversa le couloir avant de s'arrêter devant une armure.

"Et en vous souhaitant une bonne journée à vous aussi," Elle fit une révérence, dans un geste caricatural, et s'appuya sur le bras de fer. Mon dieu, ce que cette noblesse et cette courtoisie l'énervait. Mary était plus bas, dans la cuisine. La tête inclinée, elle était occupée elle coupait finement quelques carottes et du céleri. Le fourneau, derrière elle, était sur le point d'exploser : l'eau s'en écoulait joyeusement. Hermione fronça les sourcils et s'y dirigea immédiatement, en baissant la température, avant qu'il ne reste plus rien du plat qui était en train de mijoter dangereusement.

"Mary," Déclara Hermione, retirant les blancs de poulet de leur papier et les entailla profondément à l'aide d'un couteau. Elle poursuivit rapidement en battant le jaune des œufs dans de la chapelure. Elle revint ensuite à la hauteur de Mary pour lui lancer un regard insolent, mais celle-ci était à présent au bord de l'hystérie.

"Dame Hermione!" Elle couina, maintenant sortie de sa torpeur culinaire. "Je devais faire du bouillon avec ce poulet! Allez, loin de ma vue, gaspilleuse! Et prenez vos leçons de cuisine avec vous ! Allez donc ouvrir un restaurant et vous m'en direz les résultats, sale petite…"

"Hey, Mary," Hermione haleta, s'éloignant rapidement de la main tendue de Mary. "Je suis votre maîtresse, alors nous n'avons pas besoin de ce cinéma-là - "

"Maîtresse! Venez donc par ici, et je vais vous montrer qui est la maîtresse !"

Au final, les deux filles s'étaient retrouvées sur la table de la cuisine, riant toutes les deux devant la scène qu'elles venaient de faire. Mary était la seule employée de la maison avec qui Hermione pouvait s'échapper de sa triste condition, en ne se prenant jamais au sérieux. Un lien sororal s'était rapidement installé entre elles. Hermione lui parlait de l'aristocratie de Grande-Bretagne, et Mary elle, était curieuse des péripéties d'une vie de roturier.

"Henley est de retour," Ria Hermione, faisant mine de ne pas avoir remarqué à quel point Mary venait de rougir. "Alors prépare nous un festin digne de ce nom. Il faut que j'y retourne. Il y a tellement de choses que je veux lui demander."

"Oh, Dame Hermione," Gronda Mary."Vous ne vous attendez pas encore à un nouveau livre, n'est-ce pas ?" Un clin d'œil fut son unique réponse.

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Durant tout le diner, Henley sentait qu'Hermione n'attendait que ça: lui demander quelque chose. Dès qu'il levait la tête pour renchérir la conversation, ou en commencer une, il voyait Hermione, le fixer avec adoration, dénigrant complètement ce qui se trouvait dans son assiette.

Après tout le mal que Mary s'était donné!

Petit à petit, la soirée touchait à sa fin, alors il décida d'aller lui parler en tête-à-tête pour s'assurer que son instinct ne s'était pas trompé. Il recula sa chaise et s'excusa, repliant sa serviette sur sa table et faisant mine de se diriger vers la chambre qui lui était attribuée. Une fois hors de vue de ses parents, il tourna rapidement dans la direction opposée et attendit, jusqu'à ce que, doucement mais sûrement, la porte de la salle de réception se rouvrit à nouveau. Hermione en sortit la tête et fixa les horizons avec attention.

Elle avait l'air déçue de trouver le hall d'entrée vide, et marcha sur la pointe des pieds pour pouvoir observer des deux côtés.

La dernière chose à laquelle elle s'attendait était de voir son frère sortir de nulle part, pour l'attirer violemment avec lui dans une seconde pièce. Le cœur d'Hermione rata un battement lorsqu'Henley la poussa dans une chaise et se dirigea vers elle, plantant ses yeux dans les siens.

"Que se passe-t-il, Hermione ? Ma patience a des limites !"

"Je-je,"

"Eh bien, dites-moi!"

"Avez-vous mon livre ?"

Étrangement, la question était attendue, et gênée, Hermione baissa les yeux vers le sol avant de dessiner une ligne imaginaire avec son orteil.

"Hermione..."

"C'est juste que...j'ai tout lu ici ! Et l'ennui me fait perdre la tête! Vous m'aviez promis, Henley. S'il-vous-plait, ne me laissez pas comme ça."

Le silence semblait confirmer ses peurs. Hermione s'éloigna de son frère, les larmes aux yeux. Henley était ahuri devant cette explosion de passion de la part de sa sœur, d'ordinaire si tranquille. Pendant que les filles de son âge étudiaient sérieusement toutes les caractéristiques de leurs prétendants, Hermione, elle, semblait avoir trouvé l'amour auprès de quelque chose d'inanimé.

Comment allaient-ils bien pouvoir s'y prendre pour la marier un jour ?!

"Je suis désolé Hermione, mais si j'ai rejoint la Garde Royale, c'est pour le combat corps à corps, et pas pour les livres. D'ailleurs en parlant d'eux, vous en devenez beaucoup trop dépendante. J'ai parlé à Père plus tôt, et il approuve le fait de cadenasser la librairie."

Hermione sentit son cœur se briser en deux. Elle plaça son poing contre sa poitrine. Elle pleurait résolument maintenant.

"Vous êtes une dame, Hermione. Ne comprendrez-vous donc jamais ce que cela signifie ? Vous n'allez pas devenir une guerrière, ou une femme de lettres. Les leçons de Français et de Latin, la broderie…Tout cela, ce n'est pas fait pour vous questionner sur le monde et essayer de le changer. C'est fait pour que vous puissiez devenir quelqu'un de raffinée. Pas subversive. Lorsque vous serez mariée, votre mari attendra de vous d'être une bonne femme. De savoir l'aimer et de savoir respecter l'hospitalité que vaut votre condition. Pas que vous puissiez déclamer du Shakespeare plus que lui ne le peut."

Les gémissements d'Hermione redoublèrent.

"Je vous aime de tout mon Cœur ma sœur, mais vous devriez savoir à présent que la femme n'est pas l'égale de l'homme. Elle est inférieure. Mentalement et physiquement. Alors tirez une leçon de tout ceci, et cessez vos questionnements périlleux une bonne fois pour toute. Plusieurs jeunes hommes ont déjà demandé votre main, et vous serez certainement mariée à la fin du mois."

Henley fut pris de court lorsque les reniflements de sa sœur se stoppèrent Presque instantanément, à la fin de sa tirade. Elle releva vers lui des yeux rouges et bouffis, larmoyants. Sa lèvre inférieure tremblait mais elle sut rassembler le courant qui lui restait pour hocher la tête en silence. Elle se dirigea d'un pas non assuré vers la porte. Selon le protocole, une femme n'était pas autorisée à quitter une pièce avant qu'on ne lui ai dit, mais Henley, pour une fois, écouta son cœur et ne trouva rien à lui redire.

"C'est dommage" murmura-t-il. "Si vous étiez un garçon, avec un esprit comme le votre, vous seriez sans doute allée très loin. Même si la Garde Royale est violente, vous auriez pu demander clémence et étudier les livres. La bibliothèque est exubérante, de loin la meilleure dans le Pays, et peut-être même le Monde. Tous les livres se trouvent là-bas. C'est vraiment quelque chose d'extraordinaire, mais hélas…"

Les larmes gouttaient à présent sur le menton d'Hermione, et elle sortit telle une furie de cette pièce désormais maudite. Cette nuit-là, un orage sombre et violent l'empêcha de tomber dans un sommeil réparateur. Cette soirée avait été riche en révélations. Et pas des moindres : elle sera mariée dans moins d'un mois. Si Henley ne lui avait pas vendu la mèche, Hermione aurait certainement appris ses noces le jour-même.

C'était la marque de fabrique de ses parents : le doute.

Chaque fois qu'elle pensait à ce gros nuage noir que représentait son futur mari, ses boyaux se serraient douloureusement. Lui devait vivre la situation beaucoup plus aisément, puisqu'il était un homme. Hermione passa une bonne partie de la nuit à noyer sa tristesse, mouillant de larmes ses oreillers.

Quelle était la réponse? Quelle était la solution?

À moins d'être un garçon, il semblait qu'elle n'ait aucune chance dans le monde. Si elle était un garçon, elle aurait été autorisée à lire autant de livres qu'elle le souhaitait. On aurait demandé son avis concernant un mariage quelconque. Si elle était un garçon, le mariage ne serait pas une priorité et ne l'effraierait pas autant. Un homme pourrait rester seul, même âgé, et personne ne sourcillerait – elle en était certaine !

Si seulement elle était un garçon !

Hermione, dans un geste rageur, frappe de son poing le couvre-lit. Au même moment, un éclair illumina sa chambre d'un bleu électrique. Elle se redressa subitement, alors que le tonnerre dehors grondait de plus belle.

Et si elle en devenait un ?