Disclaimer : Albator, Toshiro et l'Arcadia, sont à leur créateur M. Leiji Matsumoto.
Jack l'Eventreur appartient à l'Histoire.
Les autres sont à moi.
1.
Boucles blondes, robe rose, la fillette avait fait irruption dans le petit salon de ses parents, Edwina et Arthur Hall.
- Et tes bonnes manières, Lisbeth chérie ? fit sa mère, tout aussi blonde, la coiffure pareillement raffinée, en longue robe pourpre, sans pour autant s'interrompre dans sa broderie.
La petite Elisabeth fit une petite révérence avant de se tourner vers son père assis à un bureau aux délicates sculptures, en redingote d'intérieur et cravate au nœud impeccable.
- Je sais que je n'aurais pas dû. Mais Nounou Emily est allée au cellier pour me chercher les bonbons que vous y avez caché après ma dernière punition.
- Vous le saviez ?
- Oui, bien sûr ! Mais Nounou Emily y a trouvé un homme blessé !
- Lisbeth, n'affabulez pas encore une fois, la gronda cette fois son père. La punition pourrait être plus sévère que de vous priver de vos sucreries préférées !
- Mais c'est vrai ! protesta la fillette.
Ce fut alors qu'Edwina sa mère remarqua les gouttelettes écarlates au bas de la robe de sa fille.
- Lisbeth !
- Nounou Emily avait du sang sur les mains, elle s'est juste agrippée à ma robe avant de tomber. Je ne savais pas quoi faire…
Arthur se leva, agitant une cloche pour rassembler les éléments masculins de son personnel.
Lanterne à la main, Arthur s'était rendu au cellier, accompagné de plusieurs hommes de sa maison.
Il avait alors constaté que sa fille ne lui avait pas menti, des traces de sang au sol, menant vers un recoin de la pièce, entre deux étagères.
Un étranger s'y trouvait bel et bien, simplement en pantalons et chemise, pieds nus, et ladite chemise blanche à l'origine rouge de sang.
Levant le tisonnier dont il s'était armé, le pistolet prudemment glissé dans la poche de sa redingote, il avait piqué le dos de la main de l'inconnu, tâchant de s'assurer s'il était vivant ou mort, ou en tous cas hors d'état de faire du mal aux siens.
- Vous êtes en vie ? Que nous voulez-vous ?
Les épaules de l'inconnu eurent comme un frisson.
- Je ne vous veux pas de mal… Juste abri… Ensuite je partirai, fit-il dans un chuchotement à peine audible.
Celui qui était le majordome de la maison, de sa main libre, l'autre tenant de façon beaucoup plus prudente un pistolet, avait palpé le blessé.
- Aucune arme, Monsieur. Mais c'est un étranger !
- C'est un homme en souffrances qui a besoin de soins. Et nous n'avons jamais fermé notre porte à un être en détresse, intervint Edwina qui les avait discrètement suivis.
- Ma tendre, votre bonté nous perdra, grommela Arthur.
- Notre bonté, rectifia son épouse. Qu'on le porte à une chambre et qu'on appelle un médecin !
- Oui, Madame.
Une bonne ayant apporté le journal du matin, Arthur Hall avait immédiatement eut le regard rivé sur sa Une.
- Oui, mon ami ? interrogea Edwina qui grignotait ses toasts à la marmelade.
- IL est de retour ! En fait, il n'a jamais cessé d'être là…
La jeune femme tressaillit.
- Une victime ?
- Oui, une certaine Catherine Eddowes. Toujours ce lien avec Whitechapel.
- C'est loin de notre quartier. Oubliez vite cela, pria-t-elle.
Arthur eut comme un sourire d'excuse.
- Je suis écrivain. Je dois m'inspirer de ce qui se passe dans les rues de Londres. Qui sait, un jour j'en sortirai peut-être un bouquin !
- J'aime vos rêves, mon ami. Mais cette actualité est malsaine au possible. Et ces filles n'ont aucun intérêt !
- Elles doivent en avoir un sérieux pour ce Jack l'Eventreur, remarqua Arthur en finissant sa tasse de thé.
- Quand donc cette série s'achèvera-t-elle ? s'attrista sa femme.
- Quand on le pendra selon la loi, j'imagine. Quand on l'attrapera. La meilleure police est sur ses traces. Il ne fera plus long feu !
Entrant, une bonne interrompit la discussion.
- Maîtres, l'étranger s'est réveillé.
Edwina et Arthur, toujours avec quatre hommes de la maison, s'étaient rendus à la chambre où l'inconnu avait été conduit et où on lui avait prodigué les premiers soins.
- Je serai direct. Je ne peux plus mettre ma famille en danger par votre présence, même sans que vous soyiez armé. Qui êtes-vous ?
- Je m'appelle Albator.
- Mais ce n'est pas un nom ! D'où venez-vous ?
- C'est une longue histoire…
La porte de la chambre s'ouvrant, Elisabeth entra, tout sourire.
- Lisbeth ! protestèrent en chœur ses parents.
La fillette s'approcha du lit.
- Voici ma poupée préférée ! Je lui ai donné le nom de Nausicaa, comme la nymphe grecque !
- Joli nom, murmura le presque inconnu avant de se rendormir.
