Auteur : Fisou
Titre : Datura
Genre : AU, Shônen-Ai KaixRei, vais essayer d'y mettre de l'angst.
Base : Bakuten Shoot Beyblade, ou tout simplement Beyblade.
Disclaimer : Not mine !
Note : Pour Katiel-chan :) Tu m'as laissé champ libre pour le couple et la série, et j'étais en plein dans ma période KaixRei, alors voilà, j'espère que ça ira, pour une fois que je ne fais pas du HaoxYoh lol
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Datura
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Un chat errant aplatit ses oreilles lorsqu'il entendit des pas lourds faire crisser la neige, brisant ainsi le silence qui régnait dans la ruelle sombre. Eclairée à contre-jour, une silhouette chancelante avançait lentement, quelques plaintes émanant parfois d'elle. Le chat feula puis s'enfuit lorsque la silhouette se laissa glisser brutalement le long d'un mur, retenant à peine un gémissement de douleur. Elle retira sa main de son flan droit, et la porta devant son visage, essayant de la discerner malgré l'obscurité et sa vision floue. La silhouette frissonna et laissa tomber sa main ensanglantée dans la neige. Elle avait perdu du sang, et sentait la froidure du vent russe s'infiltrer en elle. Elle allait finir ici, certainement.
Un ricanement rauque s'éleva de sa gorge. Quelle ironie. La mort était sa vie, après tout.
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Un jeune homme à l'air pressé remonta une fois de plus son écharpe jusqu'à ses yeux. Il avait eut beau séjourner ici depuis plusieurs mois, il ne s'était toujours pas habitué au froid extrême qui caractérisait la Russie. Ni à certains Russes d'ailleurs. Mais ça c'était autre chose, surtout avec son métier, s'il pouvait appeler ça comme ça, il ne pouvait pas choisir ses fréquentations.
Il grogna. Cette satanée neige qui tombait l'empêchait presque de voir où il allait. Il tourna dans une ruelle mal éclairée qu'il reconnu comme étant la sienne, et fouilla sa poche à la recherche de ses clés d'appartement. Vite, rentrer, une douche brûlante, un chocolat chaud, un lit douillet, c'était tout ce qu'il demandait à cet instant. Mais c'était à croire que son dieu protecteur avait fui la Russie pour retourner dans son pays natal, car à peine avait-il retrouvé ses clés dans son bazar de mouchoirs, de petite monnaie, et d'emballages de chewing-gum, qu'il trébucha il s'étala de tout son long dans la neige blanche.
Un grognement frustré s'échappa de ses lèvres. Il se releva nerveusement, et s'apprêta à shooter dans ce contre quoi son pied avait buté, mais s'arrêta juste à temps. Il cligna des yeux plusieurs fois en s'accroupissant à côté de la forme allongée recouverte de neige.
Quelqu'un d'inconscient, génial. Rien de mieux pour finir la soirée en beauté… Le jeune homme soupira, puis se débrouilla pour porter l'autre, un bras sous le dos et l'autre sous les genoux. Ça n'allait pas être du gâteau de le ramener chez lui, mais heureusement, il n'était pas une mauviette, et surtout, il y avait un ascenseur dans son immeuble.
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Le jeune homme revint de la cuisine et rentra dans sa chambre avec son chocolat chaud, pour surveiller son patient. Depuis une heure qu'ils étaient rentrés, il ne s'était pas réveillé. Mais il n'était pas inquiet. L'autre garçon n'était pas mortellement blessé, et il avait foi en la médecine qu'on lui avait enseignée dans son village, et qu'il avait pratiquée sur ce garçon.
Il alla se mettre face à la fenêtre, contemplant la tombée de la neige. Y'avait pas à dire, c'était beaucoup plus beau quand lui-même était au chaud. Il trempa ses lèvres dans son chocolat et se demanda s'il devait aller se coucher ou attendre que l'autre se réveille. La dernière fois qu'il avait regardé sa montre il était 4h25 du matin, et cela remontait à quand il attendait que le lait de son chocolat chauffe. Sa vue se régla sur son reflet dans la fenêtre. Oui, il avait l'air fatigué, avec son teint pâle et ses yeux rouges. Même s'il ne dormait pas, un peu de repos était nécessaire.
Il but une nouvelle gorgée, et s'adossa à la fenêtre, reportant ses yeux dorés sur la forme allongée sur son lit. Le garçon qu'il avait recueillit semblait avoir dans la vingtaine, à peu près le même âge que lui donc. Ses cheveux étaient colorés avec deux tons de bleu : très clair en haut, et profond en bas. Il portait sur le visage, deux triangles bleus à chaque joue, qui devaient être des tatouages. Ses vêtements noirs n'étaient plus sur lui, car en train de sécher, et sa musculature montrait que lui non plus n'était pas une mauviette.
Sa tasse de chocolat vidée, il alla la poser sur sa table de nuit, et déposa une main douce sur le front de son patient, pour vérifier qu'il n'avait pas de fièvre. Ça aurait été un miracle qu'il n'ait rien attrapé, glacé comme il l'était lorsqu'il l'avait trouvé sous la neige. Mais pour l'instant il n'avait rien, c'était toujours ça d'ennuis en moins.
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Sa vue était trouble. C'était la première chose dont il se rendit compte en ouvrant les yeux. Il battit lentement des paupières, jusqu'à y voir clairement. Assis devant lui sur le bord du lit dans lequel il était visiblement, un garçon retirait d'un geste automatique le ruban qui entourait ses cheveux noirs. Il essaya de lui parler, mais cette simple chose lui donna une brusque quinte de toux qui le força à se redresser. L'autre garçon fit un bond hors du lit, et disparut dans une autre pièce. Il revint quelques secondes plus tard, un flacon dans la main qu'il lui tendit.
– Bois-ça, ça te calmera.
Il fit de son mieux pour calmer sa toux un temps soit peu, et attrapa le médicament qu'il avala avant de se remettre à tousser, de moins en moins fort.
– Tu parles d'un réveil, fit le brun en ramassant son ruban qui était tombé à terre. Je m'apelle Rei Kon. Je t'ai trouvé inconscient et t'ai ramené ici.
Il fit une pause, fixant son interlocuteur comme s'il attendait lui aussi quelques informations.
– Kai, dit enfin celui aux cheveux bleus.
– Seulement Kai ?
Pas de réponse. Lui dire son nom de famille serait prendre un trop gros risque pour eux deux.
– Eh bien, seulement Kai, ceci est mon lit, alors décale-toi un peu que j'y dorme, merci.
Le jeune Russe regarda l'étranger en face de lui puis essaya de se lever, mais une vive douleur sur le flanc lui fit bientôt regretter son geste.
– Si j'étais toi je cesserai de gigoter, lui conseilla Rei qui en avait profité pour se glisser entre les draps. Ta blessure risque de se rouvrir.
Kai soupira intérieurement se rallongea à regrets, puis tourna la tête vers le brun, qui s'était positionné dos à lui, et qui visiblement était déjà endormit.
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Lorsqu'il rouvrit les yeux, Kai se rendit compte que la place à sa droite était vide. Il fronça les sourcils et prit précautionneusement une position assise. Les volets de la chambre étaient fermés, il ne pouvait donc pas déterminer par la luminosité du soleil quel moment de la journée il était, mais lorsqu'il balaya la chambre du regard, il remarqua les chiffres fluorescents du réveil de l'autre garçon. 10h24. Il n'avait pas le souvenir de s'être déjà levé aussi tard.
Le Russe poussa la couverture qui le recouvrait à moitié, et effleura le bandage qui recouvrait la blessure qu'il portait au flanc droit. Il serra légèrement les dents. Elle était toujours sensible, mais rien à voir avec ce qu'il avait enduré la veille. Quoi que ce Rei Kon avait fait, il s'était bien débrouillé.
Kai se risqua alors à laisser glisser ses jambes hors du lit et les déposa par-terre une à une, puis se leva du lit et avança vers la porte de la chambre. Il entendit une mélodie venant de la pièce voisine, qui signifiait que son hôte était toujours là. Il entrouvrit la porte et risqua un œil à l'extérieur. La pièce semblait vide. Un poste posé sur une étagère remplie de livres chantait la musique qu'il avait entendue plus tôt. Il lui sembla aussi voir de la lumière venant d'une autre pièce. Le garçon ouvrit alors la porte, et se dirigea à pas de loups vers cette pièce éclairée. Une cuisine, tout ce qu'il y avait de plus simple, et l'étranger lui tournant le dos, était assis sur une chaise en bois, sa tête reposant mollement sur la table en face de lui, une tasse fumant à quelques centimètres de son visage.
Kai pensa qu'il s'était endormit, mais lorsqu'il posa un pied à l'intérieur de la cuisine, le brun se redressa doucement, baillant et s'étirant comme un chat.
– 'Jour Kai…
Sans se retourner, Rei lui désigna une chaise de la main, lui proposant de s'asseoir.
– Tu as peut-être faim ?
Kai s'assit silencieusement et regarda la théière aux décorations asiatiques. Il se demandait ce qu'il faisait là, en boxer dans la cuisine d'un étranger. Les évènements avaient pris une tournure étrange. Boire un café serré à une immense table, avec son grand-père à l'autre bout, dans une atmosphère froide et silencieuse, ça c'était normal.
– C'est du thé vert, si tu n'aimes pas ça, y'a du café instantané.
Du thé, c'était bien, du café c'était mieux. Seulement les mots ne semblaient pas vouloir sortir de la bouche de Kai – non pas qu'il s'y força beaucoup – et il ne savait pas où était le café. Il fronça légèrement les sourcils en fixant la théière. Rei sourit et se leva alors que le Russe s'était enfin décidé à attraper l'anse du récipient. Il alla ouvrir le placard juste au-dessus de l'évier et attrapa le bocal de café puis il le posa sous le nez de Kai.
– Tu préfères ton café avec de l'eau ou du lait ?
Kai cligna deux fois bêtement des yeux et répondit au garçon qu'il sentait toujours debout derrière lui :
– De l'eau.
Il entendit alors Rei se déplacer. Le brun attrapa une tasse qu'il remplit d'eau et la fit chauffer au micro-ondes. Kai avait fermé les yeux et se contentait d'écouter les pas de Rei, qui s'assit à sa place pour boire une gorgée de thé.
– Est-ce que tes blessures vont mieux ?
Les paupières de Kai se soulevèrent à moitié.
– Ouais.
– Tant mieux.
Le micro-ondes bipa, et Rei se leva pour aller chercher la tasse d'eau chaude de Kai, qu'il lui posa aussi devant le nez. Kai ouvrit la bouche pour parler, mais le téléphone sonna. Rei soupira et sortit de la pièce. Le Russe posa ses yeux sur sa tasse fumante.
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Quelques minutes plus tard, Rei, toujours au téléphone avec Maria une de ses amies d'enfance, vit son patient sortir rapidement de la cuisine, et s'arrêter devant lui, les bras croisés sur le torse.
– Joi gin Maria…Joi gin ! fit le brun avant de reposer le téléphone sur son socle. Qu'y a-t-il Kai ? (joi gin signifiant ici : au revoir)
– Tu es Chinois.
– Tu es perspicace.
– Mes vêtements.
– Ils sont sur l'étendoir, dans la salle de bain. Viens.
Il le guida jusqu'à la pièce en question. La salle de bain était une pièce claire, aux murs et aux sols carrelés de blanc. A gauche se trouvait un grand évier blanc, avec en dessous un placard, et au-dessus un miroir surmonté d'un néon, à gauche était une grande baignoire blanche elle aussi. L'étendoir était au milieu de la pièce, et Kai remarqua que ses vêtements n'étaient plus couverts de sang.
– Je te proposerais bien de te doucher, mais avec ta blessure encore fraîche, je ne préfère pas. Mais je peux toujours te passer un gant…dans le dos, dit Rei en regardant le sol.
– Tu l'as fait hier ? demanda Kai.
Le Chinois releva brusquement les yeux.
– De quoi ?
– Me passer un gant.
– O-oui, pour t'enlever le sang.
Kai hocha la tête.
– Je te laisse t'habiller alors.
Et sur ce, Rei fila hors de la salle de bain, les joues roses, puis sourit. L'autre garçon lui avait enfin parlé en faisant des phrases complètes, y'avait du progrès.
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– Tu t'en vas déjà ? fut la réaction d'un Rei à la vue d'un Kai enfilant son blouson noir, quelques secondes après qu'il soit sortit de la salle de bain..
Le Russe arqua un sourcil. Il n'avait plus rien à faire ici, c'était donc normal qu'il parte non ? Sans compter que le temps qu'il passait ici mettait son hôte en danger.
– Ma famille m'attend, expliqua-t-il platement.
« Et quelle famille… » dit une voix sarcastique dans son esprit.
– Oh, bien, fit Rei l'air désappointé. Je ne te retiens pas alors. Fais attention à toi, j'aimerais te revoir d'une autre manière qu'à moitié mort dans mon quartier.
Kai regarda le visage de Rei, puis passa la porte sans dire un mot, laissant derrière lui le Chinois esseulé. Il descendit l'escalier de l'immeuble puis débarqua dans la rue, le vent glacial lui congelant instantanément les oreilles. Il lança un regard vers la fenêtre de Rei, y croisant le regard de ce dernier.
« Se revoir sans que je sois à moitié mort hein ? Le plus dur sera de nous rencontrer à nouveau » c'était déjà assez rare pour lui d'être blessé…
Tsuzuku…Fisou : Mouais, j'aime bien le début, mais pas la fin, et chuis toujours une merde pour les dialogues -- ( ou monologue de Rei, ça dépend comment on voit ça lol ) Mais bon ce n'est qu'un début, j'espère que le reste tournera mieux ! J'ai aussi décidé que dans le village natal de Rei ils parlaient Cantonais, vu que c'est le seul dialecte pour lequel j'ai trouvé un dico…
Review please :)
