22/10/2016

Disclaimer : ça me parait évidement...la franchise et ses personnages ne m'appartiennent pas..*sigh*

Hello world ! A toi, jeune lecteur qui vient de cliquer, je te souhaite la bienvenue et j'espère sincèrement que cette pauvre chose là en dessous te plaira. Il s'agit d'une petite fiction sans prétention qui suit la trame de la série à partir du 2x10. Comme beaucoup je théorise sur la suite. C'était CRUEL de nous laisser sur une telle scène de fin !

J'ai vu la promo du 11, mais n'en tiendrais pas compte. Ce sera quelque chose de court, je ne suis moi même pas sûr de ce que je vais mettre dedans par la suite, j'y vais au feeling (sinon on y sera encore pour Noël prochain). Je vais essayer, mais je ne promets rien, de finir ça avant la reprise de la série. Au pire...voilà !

Bonne lecture !


Chapitre 1

« Détective, ce que vous avez dit aujourd'hui au tribunal...

- ...Était la vérité. »

La sincérité. Voilà ce qui faisait chavirer son esprit.

Jamais depuis son arrivée sur Terre, Lucifer n'avait éprouvé autant d'empathie pour un être humain. Mais Chloé Decker n'était pas n'importe quelle humaine. Il avait d'abord été intrigué par son immunité, amusé par son caractère et le charme qui se dégageait de cette curiosité de la nature. Puis étrangement séduit par le duo qu'ils formaient et du bien fout que lui procurait la résolution d'enquêtes et de mystère aboutissant sur un jugement, une sentence donnée, une justice rendue.

C'était plus agréable qu'en Enfer.

La mettre dans son lit semblait si superflus aujourd'hui. Il avait apprit bien plus sur lui-même et l'humanité en quelques mois à travailler avec elle, qu'en cinq années de fête sans fin, célébrant l'hédonisme et l'excès. Elle avait tant fait pour lui qu'il se demandait bien comment lui rendre la pareille.

Ce soir, l'idée de simplement se resservir du vin lui semblait bête, car il avait devant lui une source d'ivresse d'un autre genre.

Leurs mains se touchaient, une douce caresse qui traversa son corps comme jamais. Il y avait quelque chose chez elle, chez eux. Quelque chose que le Dr Linda avait deviné, lui avait fait comprendre. Et pourtant, s'il avait bien un mot à mettre dessus, il n'en saisissait pas encore l'ampleur.

Sans qu'il ne sache comment, leurs visages s'étaient rapprochés sans jamais se quitter des yeux. Elle souriait. Téméraire, il se pencha plus en avant pour chercher le contact de ses lèvres qu'il imagina douces et fruitées.

C'est alors qu'une sonnerie retentit de la veste du détective, les faisant sursauter tous les deux. Elle se fondit en excuse en cherchant l'appareil maudit pour répondre, pendant qu'il songeait éventuellement à créer une place spéciale en enfer pour les individus qui survenaient toujours au mauvais moment.

Son propre téléphone sonna lui-aussi. Quitte à briser l'ambiance, autant ne pas faire les choses à moitié. Il s'éloigna vers le balcon pour lui aussi prendre son appel.

« Je ne sais pas ce qui est le pire Amenadiel, que tu distordes le temps pour papoter ou que tu m'appelles à défaut de savoir voler. J'espère pour toi que c'est important.

- ça l'est. Cependant, il serait préférable que nous t'en parlions de vive voix.

- Nous ? Ria-t-il. Après la petite comédie d'aujourd'hui, tu penses bien que je n'ai aucune envie de discuter avec notre mère. Encore moins si c'est pour me parler de rédemption ou de...

- C'est à propos de Chloé, répondit-il.

- Je suis au courant pour la bombe, souffla Lucifer. Affaire classée.

- Je sais pourquoi elle te rend mortel. »

Il perdit son sourire mesquin. Un bref coup d'œil en arrière lui assura qu'elle était encore absorbée par sa propre discussion, plus houleuse.

« Où et quand ?

- Le plus tôt possible, au bureau. Luc... »

La communication coupa au moment où Lucifer écrasa l'appareil dans sa main. Il était furieux. Furieux par la probable conclusion de cette soirée. Il regarda le ciel d'un œil mauvais. Il devait rire aux éclats, de voir son fils « préféré » être frustré de la sorte, si tant est qu'il se souciait encore un peu de ce qu'il se passait sur Terre.

Lucifer avait une dette envers lui, dette qu'il avait bien sûr réglé en faisant vivre sa mère dans l'enfer terrestre, mais les retournements des derniers jours laissaient clairement penser qu'elle prenait beaucoup trop de plaisir dans sa peine. Et son intérêt croissant pour l'inspectrice ne laissait rien présager de bon. En y repensant, il avait prit la tentative d'assassinat avec bien trop de légèreté. Oui, il connaissait sa mère, trop bien au point de laisser passer des choses qui ne devraient pas.

A l'idée de perdre l'inspectrice, il eut une drôle de sensation, là au niveau du cœur. Une sensation familière à la perte du révérend Frank, mais en moins...en plus...différente.

Il retourna dans le salon et fini son verre de vin en attendant que la détective termine son appel. Ce qui en ressortait n'avait rien de bon, si bien qu'elle s'exclama.

« Je me fiche de savoir que ce soit les Russes ou les Chinois, Perry Smith a encore des comptes à rendre à la justice...Bien sûr que non...Entendu... » Et elle raccrocha.

Quand elle lui fit face, ses yeux brillaient, humides par la colère montante. Aussitôt, il oublia ses propres soucis.

« Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-il doucement.

- Smith vient de se faire embarquer par la mafia russe. Dit-elle d'une voix tremblante.

- Intéressant, l'idée qu'il reçoive ce qu'il mérite après toutes ses petites magouilles m'enchante grandement...mais cela ne semble pas vous faire plaisir... remarqua-t-il.

- Ce n'est pas parce que la justice a échoué une fois, qu'on peut laisser des organisations criminelles se charger du travail.

- Donc vous...désolé, je ne vous suis plus, vous préférez qu'il continue à marcher en toute impunité dans les rues de L.A. Plutôt que de voir la justice vraiment rendue ?

- Il y a des lois, Lucifer. Fit-elle. Mon travail est de les faire respecter. Et la justice...elle doit être juste. C'est pour ça que je me bats. Il...il faut que j'y aille...je suis désolée de...

- Non, ne vous en faites pas. Il faut moi aussi que je me charge de quelque chose d'important. Mais je vois dois toujours ce dîner ! »

Elle sourit. Mais son sourire n'était plus aussi radieux qu'avant. Elle enfila son manteau, puis s'en alla par l'ascenseur.

Lucifer déglutit difficilement. Il n'avait pas commandité la chose, juste suggéré à Maze que quelqu'un avait besoin d'une milost. Si elle venait à faire une quelconque connexion, il ne donnerait pas cher de sa peau.

Une bouteille de bourbon plus tard, il prit sa voiture et se rendit au bureau d'avocat Richards and Wheeler. Pas une âme ne traînait à cette heure, heureusement.

Quand il pénétra dans le bureau, une chaise l'attendait en son centre. Son frère et sa mère se tenaient chacun d'un côté. Amenadiel était nerveux, au contraire de leur mère qui semblait jubiler sur place. Léger, mais suffisamment remarquable pour être étrange.

« Mon fils, dit-elle d'un ton quasi solennel, avant toute chose, il vaudrait mieux que tu t'assoies.

- Je suis très bien là où je suis Mère, venez en au fait. Ma soirée est déjà gâchée. »

Amenadiel le racla la gorge et dansa d'un pied sur l'autre, leur mère luttait pour ne pas cracher le morceau.

« C'est délicat à expliquer, dit-il.

- C'est une merveilleuse nouvelle ! S'exclama aussitôt la Déesse.

- Maman, s'il te plaît. C'est à moi de lui dire.

- Me dire quoi ? Cingla Lucifer, déjà agacé par autant de suspens. »

Cela dit, entendre de sa mère que quelque chose à propos de Chloé était une merveilleuse nouvelle ne présageait rien de bon.

S'il détestait son cher père, il ne savait pas encore comment considérer sa mère. Son amour et son écoute n'étaient pas à la hauteur de ses manipulations et sa soif de pouvoir en plus de liberté. Rentrer à Silver City après des siècles d'exils était sa principale motivation, quelques en étaient les conséquences. Les humains subissaient déjà ses caprices, peut-être était-il temps de réellement la ramener en enfer ?

Amenadiel le fixait, il semblait, gêné, désolé. Honteux même.

Si cela ne concernait pas Chloé, Lucifer serait parti sur le champ, en feignant de ne rien vouloir savoir.

« Luci... Il faut que tu saches que...

- Elle est un miracle ! S'exclama Charlotte en coupant son fils. »

Ses fils la regardèrent de travers, l'un d'incompréhension, l'autre d'horreur. Elle esquissa un faux sourire désolé et un petit gloussement. Elle était beaucoup excitée.

Lucifer n'arrivait cependant pas à traiter l'information.

« Comment ça, un miracle ? Demanda-t-il doucement.

- Et bien figure-toi que...

- Maman ! Stop ! S'écria Amenadiel. S'il l'entend de ta bouche ça pourrait mal se passer.

- Bien, très bien ! »

Elle recula et s'assit sur le bureau, d'une façon qui fit rouler les yeux des deux anges. Amenadiel reprit la parole.

« Il y a environ trente-cinq ans. Je suis descendu sur terre pour accorder une bénédiction à un couple qui n'arrivait pas à avoir d'enfant. C'était une demande particulière de notre père, or c'est quelque chose qu'il ne m'a jamais demandé de faire, il laisse toujours ça aux autres et encore cela faisait des siècles qu'il a abandonné l'idée d'offrir des bénédictions aux Hommes. Sur tous les couples qui existent sur terre, il m'a demandé spécifiquement de bénir John et Pénélope Decker. »

Il s'arrêta, attendant une réaction. Lucifer avait très bien comprit, seulement, il semblait vouloir l'entendre de vive voix, son regard perçant le fusillant sur place.

Des miracles, il en existait de toute sorte, des personnes, des animaux, des événements précis que le commun des mortels n'expliquent que par une chance inouï. Les miracles, c'était la spécialité de leur père. Un moyen pour lui d'intervenir sur sa création et d'influencer plus ou moins son évolution.

Mais la chose était assez exceptionnelle. Tous les miracles n'étaient pas de sa main et parfois certains prenaient une tournure inattendue : par exemple Remus aurait dû fonder une ville et non Romulus. Et le Christ... ne surtout pas évoquer le messie, plus grande réussite et le plus grand échec de l'histoire, au grand patron au risque d'y perdre des plumes.

« L'enfant qui est né grâce à mon intervention, c'est Chloé, Luci. C'est un enfant miracle.

- N'est-ce pas merveilleux Lucifer ? S'exclama Charlotte ouvrant les bras en grand. Cette humaine qui te rend mortel, elle est notre ticket de retour à la maison ! Il semblerait que ton père ne pense qu'à une chose depuis quelques temps, en dehors sur fait de me ramener dans ma cellule. Il t'accorde son pardon ! Avec cette humaine, c'est la rédemption qui t'attend. Qui nous attend !

- Dois-je te rappeler que tu as voulu la tuer ? Soupira Amenadiel, qui guettait le moindre geste de son frère.

- Oh mais ce n'est rien, c'est du passé. Et puis, si je ne l'avais pas fait, jamais elle ne se serait montrée digne de mon fils, elle n'a jamais remis en question son honneur. Elle n'est pas si mal, plutôt jolie et avec une certaine noblesse d'âme, elle convient pour une mortelle. Avouez que sans moi, on aurait attendu encore longtemps avant qu'ils ne... »

Sa vantardise se perdit dans un étranglement.

Lucifer la tenait soudainement par la peau du cou, ses yeux flamboyaient littéralement d'une rage sans nom et son véritable visage dévoilé, écorché et brûlé se tordait dans une grimace de dégoût et de colère. Amenadiel n'avait pas anticipé à temps, sa main resta suspendu entre les deux.

Une odeur de brûlé s'éleva dans l'air, la poigne du Diable calcinait la chaire mortelle de Charlotte Richards. Un grognement sorti de la bouche de Lucifer. Il fusilla son frère du regard. Il lui en voulait et mourrait d'envie de l'étrangler lui aussi, de le punir. Mais la honte le faisait déjà très bien.

Charlotte aussi méritait un châtiment pour jubiler ainsi du malheur d'autrui, d'être une manipulatrice sans limite, d'être égoïste. Quoiqu'il se demanda alors, si ce n'était pas lui l'égoïste.

Instable, il jeta sa mère sur le bureau, sur lequel elle roula avant de tomber de l'autre côté. Amenadiel n'eut que le temps de le voir partir à grands pas. Il aurait aimé faire mieux.

Une fois encore, il doutait du hasard des choses ou de leur planification. La coïncidence était bien trop grande et les mystères, l'étrangeté même de la demande de leur père trente-cinq ans auparavant, ne lui avait pas sauté aux yeux.

C'est bien sûr ce point qu'il enviait Lucifer aujourd'hui, son libre arbitre.


milost : D'après google traduction, c'est "faveur" en russe, mais j'ai de gros doutes