Bonjour! Honte sur moi, je ne travaille pas sur The Cheshire Case O_O Je vous rassure, ça ne durera pas, ce petit loulou-ci est juste un one shot! J'étais d'humeur maussade hier soir, et j'ai écrit cette fanfiction post-Reichenbach dans un état d'esprit très… mélancolique? (je m'écoutais en fond sonore Tindfjöll de Zazie… pour ceux qui connaissent, vous voyez l'ambiance…)
Bon, sinon, c'est ma première songfic, j'espère que l'idée vous plaira! Je trouvais que les paroles de Telle est ma prière, du groupe Kyo (*paroles*) étaient pas mal pour cette ambiance, même si je n'avais pas dans l'idée de faire une songfic au début *Layla qui improvise au fur et à mesure qu'elle écrit et qui s'étonne de devoir réécrire certains passages*
Bref, je rappelle que je ne détiens pas la série Sherlock. Et je déconseille cette fic à ceux qui n'ont pas vu la fin de la deuxième saison de la série et à ceux qui sont déjà déprimés (elle n'est pas marrante, cette fic, non, non).
(Merci tout particulier à ma carte de Londres pour l'exactitude des trajets en métro *souci du détail oblige*)
*Le temps me vole ce que j'ai de plus cher*
"Allô?"
"John? C'est Mrs Hudson à l'appareil."
"Oh, euh… Bonjour, que…? Pourquoi est-ce que…?"
"John, j'ai besoin d'un service."
"Oui?"
"Mycroft rôde autour de l'appartement depuis quelques temps… Il cherche des réponses, John, et il pense qu'il va les trouver ici."
"Grand bien lui fasse s'il trouve des réponses."
"Je vois. Qu'est-ce que je viens faire là-dedans?"
"John… Personne n'a touché aux affaires de Sher- à ses affaires. Tout est resté en l'état depuis six mois, et même toi tu n'es pas venu rechercher le peu de bricoles qu'il te restait ici. Mais cela fait déjà six mois, John. Je ne saurais pas vider tout ça, trier ce qui est à jeter, à garder, à donner… Je ne pourrais pas."
"C'est à Mycroft de faire ça, Mrs Hudson. Tout lui revient de droit, par les liens du sang."
"Et moi qui l'aimais plus que quiconque, il ne me reste rien."
"John… Je ne veux pas que Mycroft entre ici, après ce qu'il a fait."
"Alors faites venir une entreprise, Mrs Hudson. Moi, je ne peux pas."
"John… S'il a laissé un message pour toi là-haut, je ne veux pas qu'il soit découvert par des étrangers."
"…"
"John?"
"Je viendrai. Je ne sais pas quand, mais je viendrai."
"Quand je serai prêt. Dans dix ans s'il le faut."
"Merci, John. Prends soin de toi."
"Vous aussi, Mrs Hudson. Vous aussi."
oOoOoOo
Chaque semaine, ma psychanalyste commence notre séance avec la même question : "Comment allez-vous, aujourd'hui?". Je suis censé lui répondre, semaine après semaine, que je vais de mieux en mieux, et c'est ce que je fais. Pourtant, il ne faut pas être un Holmes pour deviner qu'une personne qui voit un psychanalyste ne va, par définition, pas bien.
La séance d'aujourd'hui est semblable à toutes les autres. Je lui raconte que je dors mieux et que les cauchemars s'éloignent, alors que mes nuits sont de plus en plus courtes. Je lui raconte que j'ai rencontré cette fille, dans la clinique où je travaille à mi-temps, qu'elle a flirté avec moi et que j'ai trouvé ça agréable, même si c'est un mensonge. Je lui raconte comment se passe l'écriture de mon livre, où je mets en scène les aventures du seul et unique détective consultant au monde, même si je ne l'écris que très lentement. Je lui raconte que je n'ai presque plus mal quand je prononce son nom, et c'est le plus gros de tous mes mensonges.
Je sais qu'elle voit à travers la plupart de ces mensonges que je lui raconte. Mais ce qui importe, c'est qu'elle me croie quand je lui dis que je n'ai pas aimé Sherlock (revoilà la douleur, à nouveau…) comme elle pense que je l'ai aimé. Même si je l'ai aimé de tout mon cœur et de toute mon âme, je m'étais juré de ne jamais dévoiler mes sentiments à quelqu'un d'autre qu'à lui. Même après sa mort, j'ai tenu la promesse que je m'étais faite. Personne ne sait.
Mycroft aura deviné, sans doute. Ce n'est pas un Holmes pour rien.
La séance se termine, et je souris, d'un sourire qui n'atteint pas mes yeux, à cette femme manucurée et permanentée qui sent l'ordre et la vie bien rangée. Pas une pensée qui sorte de sa case, pas un cheveu hors du chignon, pas un conflit irrésolu. Cette femme n'a jamais été brisée par la vie. Comment pourrait-elle comprendre la douleur d'un homme détruit au-delà de toute réparation, d'un homme tombé en ruines pour devenir un terrain vague où erre le souvenir d'un nom chéri qui l'a abandonné?
Je marche dans les rues de Londres, et j'ai l'impression de n'être plus qu'un spectre dans une ville vide et muette. J'ai l'impression de ne jamais croiser personne, ni physiquement, ni du regard. Je garde les yeux fixés sur les pavés sales qui défilent sous mes pas, et chacun d'entre eux me semble souillé de quelques éclaboussures de son sang. Je regarde mes pieds, et il me semble que c'est la ville qui est un fantôme, alors que je suis celui qui la hante. Je ne vois pas les gens qui m'entourent. "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé."
Depuis six mois, je dors dans une chambre d'une seule pièce au septième étage d'un immeuble sans ascenseur. La salle de bain est commune à l'étage, et le lit est dur, mais je ne voulais, et ne veux toujours pas, retourner à Baker Street. Les murs de cet appartement sont tellement imbibés par les souvenirs que j'aurais peur qu'ils se mettent à me parler. Et puis, son odeur doit encore être partout, et je ne sais pas si je pourrais le supporter. Sentir son odeur devenir froide puis disparaitre pour ne plus être qu'un souvenir, voilà le genre de choses qui m'achèveraient pour de bon.
Pourtant, j'ai toujours envie de repartir vers Marylebone et de rentrer, de faire comme si de rien n'était. Peut-être alors découvrirais-je que ces six derniers mois n'ont été qu'un très long et très désagréable cauchemar, et qu'il est en fait bien vivant, chez nous, à m'attendre?
Lorsque je ne regarde pas mes pieds, dans la rue, je guette les hommes à la silhouette élancée et aux hautes pommettes. Je me dis qu'il pourrait être là, déguisé, parmi eux, et que je n'en saurais rien. Je ne suis pas aussi doué que lui en ce qui concerne l'observation. Je vois les choses, mais je ne les regarde pas, je ne les regarde plus. Je ne regarde plus rien, à part les pavés de la ville morte dans laquelle je marche sans but.
*Dans mes souvenirs, tu rigoles et tu fais tourner la terre*
Dans les rares moments où je peux penser à lui sans pleurer, je me rappelle surtout de son rire, de son côté hautain et sûr de lui, de sa façon de me prendre de haut, de me traiter d'idiot… J'avais l'impression qu'il était tout puissant, capable de toutes les déductions, digne de tous les mystères, inébranlable et imperméable au qu'en dira-t-on… Mais j'avais tort. Il avait suffit d'un homme pour faire tomber en poussière le château de sable de notre vie. Il avait suffit d'un seul énorme mensonge au milieu de dizaines de petites vérités.
Aujourd'hui, j'ai décidé de retourner dîner là où nous avions dîné ensemble pour la première fois. S'en souvenait-il, lui, de cette soirée? Faisait-elle partie des informations importantes dont il remplissait son palais mental? Je suppose que non. Il ne devait se souvenir que des personnes qu'il avait observées dans la rue, ce jour-là. Moi, après tout, je n'ai jamais été un mystère pour lui. Il m'a connu par cœur à la seconde où il a posé les yeux sur moi.
J'entre dans le restaurant, et la table devant la fenêtre est libre. Je ne peux pas m'en empêcher, je m'y installe. Des bribes de souvenir me reviennent en mémoire, et je souris presque en repensant à la bougie que le serveur était venu poser entre nous deux, et à notre conversation bizarre, qui pouvait se résumer à "Ce n'est pas un rencard", et "Je suis marié à mon travail." Je ne me souviens plus de l'expression de son visage lorsqu'il m'avait dit ça.
*Ce qui me désole est que je désespère
Que ton image s'envole mais y a rien à faire*
De plus en plus de petits détails m'échappent. Certains jours, je n'arrive plus à me souvenir du son de sa voix, et je réécoute un message qu'il m'avait laissé sur ma boite vocale et que j'ai conservé. Ce n'est pas grand-chose, à peine une phrase, "John, tu as un portable pour que je puisse te joindre, alors garde-le sous les yeux, bon sang!" Une seule phrase, qui me permet de ne pas oublier le son de sa voix.
Certains jours, j'oublie que je vis tout seul dans ma petite chambre vide et impersonnelle, et je fais du thé pour deux. Je me retrouve avec une tasse de thé noir pour moi, et une tasse trop sucrée pour lui. Mais il n'est pas là, et je laisse la tasse sur la table jusqu'à ce que le thé devienne froid et que je n'aie plus de larmes. Ces jours-là, je ne sors pas de chez moi. Si je dois travailler, je téléphone pour dire que je suis malade, mais je ne quitte pas du regard cette tasse devenue froide, comme son corps, sous mes yeux.
Le serveur vient prendre ma commande, et je prends la première chose que je vois dans le menu. Tout a le même gout, pour moi, de toute façon. Tout est devenu insipide. Tous les aliments que j'avale ont pris un gout de terre, un gout de cimetière et de passé, comme si ma vie était morte avec lui, et que je n'étais plus qu'un corps mort qui prétendait être vivant.
*Tu es ce pour quoi j'ai vécu jusqu'à maintenant
Mais voilà que tu n'es plus, plus rien n'est important*
Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, mon existence était devenue stagnante, elle était entrée en décomposition, et je ne faisais rien pour arrêter le processus. J'étais revenu d'Afghanistan avec le sentiment d'être devenu étranger à mon propre pays, de ne plus être à ma place nulle part, puis… un regard. Il avait suffit d'un seul regard pour que tous les morceaux de ma vie en lambeaux se renouent les uns aux autres pour me rendre une nouvelle vie – rapiécée, certes, mais entière.
"Il t'a suffit d'un regard, Sherlock, pour détecter mes blessures et comprendre comment elles devaient être soignées. Ce n'est pas d'une psychanalyste dont j'ai besoin. C'est de toi."
*Si seulement j'avais su que tu me manquerais autant
Je t'en aurais voulu de t'aimer tant*
Je ne sais plus comment je suis tombé amoureux de lui. Je sais que je suis sorti avec des dizaines de filles avant de me rendre compte que j'étais prêt à toutes les laisser en plan s'il avait besoin de moi. Au début, je pensais que c'était mon gout pour l'action qui me faisait revenir vers lui, mais il suffisait qu'il me demande de venir pour que j'accoure, sans demander pourquoi il avait besoin de moi. S'il m'appelait pour me dire qu'il manquait du lait dans le frigo, je lui faisais un sourire, et j'allais chercher du lait. Et si ma petite amie du moment m'envoyait un sms dans la soirée pour me demander si on pouvait se voir alors que j'étais devant la télévision avec lui, je lui répondais que j'avais du travail, et je ne me sentais même pas coupable de lui mentir.
Irène Adler avait sans doute contribué à me faire réaliser mon attraction pour lui. Quand je compris que ma colère envers elle était due à la jalousie, je cessai du jour au lendemain de sortir avec d'autres personnes, et je me mis à réfléchir beaucoup plus au fait que je puisse avoir des sentiments pour un autre homme. Je réalisai assez vite que je n'étais pas amoureux de lui parce qu'il était un homme, mais parce qu'il était lui, tout simplement.
Les pâtes, dans mon assiette, sont devenues froides. Je soupire et mange quelques bouchées avant de payer ma note et de quitter le restaurant. Les souvenirs n'aiment pas qu'on les remue, et je ne supporte pas cette douleur qui palpite dans ma poitrine à chaque fois que je pense à lui. J'ai éradiqué son prénom de la surface de mon cœur, mais il reste gravé, en lettres de sang, sur les murs de mes entrailles. J'ai effacé son visage de mon cerveau, mais la couleur de ses yeux refuse de s'effacer de ma rétine, y laissant une empreinte indélébile.
*Apprends-moi à croire qu'on oublie d'avoir mal
Apprends-moi à croire que t'es devenu mon étoile*
Si les gens que l'on a connus veillent sur nous depuis l'Au-delà, j'espère qu'il veille sur moi. J'espère qu'il me voit et qu'il sait, maintenant, combien je l'ai aimé. J'espère qu'il voit à quel point il me manque, et qu'il sait que je n'ai pas cessé une seconde de croire en lui. Je jette un œil vers le ciel, et je me prends à espérer que l'une des étoiles que je ne peux pas voir à cause de la pollution ambiante ne brille que pour moi, et que cette étoile porte son nom.
*Mon ange, ma lumière, mon intime repère
Mon ange, ma lumière, qui chaque jour m'éclaire*
Je soupire et je me dirige à pas lents vers la station de métro, au bout de Northumberland Avenue. Je vais aller au cimetière, aujourd'hui. Peut-être qu'il est pour aujourd'hui, ce miracle que j'attends.
*Telle est ma prière*
Je déteste les trajets en métro. Il y a trop de monde, trop d'assassins et d'agresseurs potentiels, trop de gens qui ont tous la même valise et le même costume trois pièces pour aller au même endroit, trop d'hommes aux hautes pommettes et aux yeux gris. Parfois, je crois un des clochards de son ancien réseau, et nous échangeons un signe de tête un peu triste. Si j'ai un peu d'argent sur moi, je le partage, même si je n'ai pas grand-chose, puis c'est terminé. Ce petit morceau de lui disparait, comme le reste, dans la marée humaine qui m'avale.
Je monte dans la rame qui part vers West Brompton, et je laisse le bruit ambiant devenir un bourdonnement auquel je ne prête plus attention. Je laisse à nouveau mes souvenirs remonter à la surface, même si chaque image me pousse un peu plus vers le gouffre que je vois se former à mes pieds depuis six mois. Je repense à Baskerville, et à ces gens qui avaient cru que nous étions ensemble. J'aurais voulu ne pas devoir leur donner tort, et me contenter de glisser avec désinvolture que non, le mien ne ronflait pas. J'aurais aimé le rassurer après sa rencontre avec l'énorme molosse qui terrorisait la région, et lui dire qu'il ne lui servait à rien d'avoir peur tant que j'étais là.
Mais Baskerville est loin d'ici, et je laisse les images retourner aux tiroirs de ma mémoire pendant que la rame continue son voyage vers le cimetière où son corps repose. L'air frais me redonne un peu de vigueur après le long trajet que je viens de faire sous terre, et je marche, lentement, vers les grilles du cimetière. Je déambule entre les pierres tombales que je commence à connaitre par cœur, et je me dirige sans hésitation vers sa sépulture.
Je caresse d'abord la pierre du regard avant de la caresser de la main, comme si je caressais sa joue, ou ses cheveux. Je ne pleure jamais lorsque je suis ici. La pierre tombale ne me rappelle aucun souvenir de lui, et je ne lui accorde pas de larmes. Je les réserve à la tasse de thé qui refroidit sur la table, et aux rares notes de violon que j'entends parfois résonner en ville.
*Tu n'avais pas de royaume à tes pieds mais
Je verserais pour toi plus de larmes qu'un peuple entier
Mais ça ne suffira pas à me faire oublier que tu n'es plus*
Aujourd'hui, j'ai l'impression que tout me fait encore plus mal qu'à l'ordinaire. Je finis par tomber à genoux sur la terre humide, et j'essaye d'alléger mon cœur en lui parlant. Qu'importe qu'il ne soit plus là. S'il veille sur moi, de là-haut, il m'entend.
"Bonjour, Sherlock, je… Désolé, j'ai encore mal rien qu'à dire ton nom. Je n'ai pas apporté de fleurs, cette fois, mais je vois que Mrs Hudson ne manques pas d'en amener toujours plus, donc j'espère que tu ne m'en veux pas trop…"
*Apprends-moi à croire qu'on oublie d'avoir mal
Apprends-moi à croire que t'es devenu mon étoile*
"Je suis allé manger sur Northumberland Avenue, aujourd'hui. Ça m'a fait penser à toi. Mrs Hudson a appelé, elle voudrait que je l'aide à vider Baker Street, mais… Je ne peux pas. Si je n'y retourne pas, c'est comme si ce n'était pas réel, tu comprends, c'est comme si tu pouvais encore y être, à m'attendre… Tant que je n'y mets pas les pieds, tu ne disparais pas vraiment, tu comprends…"
Je lève les yeux au ciel, animé par l'espoir naïf de voir son visage apparaitre dans les nuages pour me dire que tout va bien se passer et qu'il va veiller sur moi jusqu'à ce que la mort me prenne aussi.
"Tu dois bien casser les pieds à Dieu et à ses anges, là-haut. Si tu t'ennuies, tu as sûrement déjà essayé de disséquer quelqu'un ou de régler les problèmes de tout le monde. Si tu pouvais demander au grand patron quand ce sera mon tour… Je ne sais pas si je tiendrai encore longtemps, sans toi."
*Mon ange, ma lumière, mon intime repère
Mon ange, ma lumière, qui chaque jour m'éclaire*
"Tu es sûr de ne pas vouloir le faire, ce miracle de plus, pour moi? Tu es sûr de ne pas vouloir revenir du monde des morts? La vie est tellement moins ennuyeuse…"
*Telle est ma prière*
Comme à l'ordinaire, seul le silence me répond, et l'envie de pleurer, cette fois, me déchire le ventre. Je me mets à hurler dans le silence du soir qui approche pour que mes larmes restent dans ma gorge et ne s'échappent pas.
"Pourquoi? Pourquoi?"
Le silence n'a pas de réponse à cela non plus, et la colère prend le dessus sur la tristesse. Je roue la pierre tombale de coups jusqu'à ce que mes jointures se mettent à saigner, et la douleur physique engourdit, pour un temps, la douleur psychologique.
*Le temps me vole ce que j'ai de plus cher
Dans mes souvenirs, tu rigoles et tu fais tourner la terre
Ce qui me désole est que je désespère
Que ton image s'envole mais y a rien à faire*
Je reprends mon souffle, et je me calme, peu à peu, le front appuyé contre la pierre glaciale. Je la prends dans mes bras un instant et laisse couler une larme unique sur les lettres d'or de son nom. Je me relève, les genoux pleins de terre et les mains couvertes de sang, et je jette un dernier coup d'œil vers le ciel.
*Apprends-moi à croire que t'es devenu mon étoile*
Mon miracle n'est visiblement pas pour aujourd'hui. Mais je peux considérer comme une amélioration d'avoir réussi à me mettre en colère. Peut-être que j'arriverai à lui dire, alors, aujourd'hui…
*Mon ange, ma lumière, mon intime repère
Mon ange, ma lumière, qui chaque jour m'éclaire*
"Sherlock… Je suis en colère après toi. Vraiment en colère. Et je suis… incroyablement malheureux. Je n'avais personne d'autre, je…"
Je laisse échapper quelques syllabes chevrotantes avant de reprendre le contrôle de ma voix.
"Je n'avais personne d'autre que toi, et je n'ai plus personne. Et il y a quelque chose que tu dois savoir, quelque chose que tu n'as peut-être jamais deviné…"
*Mon ange, ma lumière, mon intime repère
Mon ange, ma lumière, qui chaque jour m'éclaire*
"Je n'aime que toi, et je n'aimerai jamais plus que toi."
Je n'ai pas besoin d'en dire plus. S'il est là, autour, quelque part, il a tout entendu, et il a compris. S'il veille sur moi, maintenant il sait pourquoi je suis le seul à ne pas avoir tourné la page, à ne pas avoir continué à avancer. Je me suis arrêté sur la route que nous parcourions ensemble, et je ne quitterai pas ce carrefour où il a pris un autre chemin. Je resterai à l'endroit exact où il m'a quitté, pour qu'il puisse toujours me retrouver s'il décidait de revenir.
"Je serai là, Sherlock, le jour où tu auras décidé d'arrêter de bouder et de m'accorder ce miracle, et nous reprendrons la route ensemble là où nous l'avons laissée."
Je caresse une dernière fois la tombe du regard avant de lui tourner le dos et de reprendre ma marche solitaire dans un monde où tu n'es plus.
Fais-moi un miracle, Sherlock.
*Telle est ma prière*
Voilà, voilà, j'espère que ça vous a plu même si c'était triste :)
Review?
- Layla
