Salut la compagnie! Voici ma première fiction, que j'ai hâte de vous faire découvrir! J'espère être à la hauteur de vos attentes! Je ferais bien tout un blabla, mais je crois que je vais vous laisser lire avant x)
Kissouilles,
Charly
CHAPITRE 1
Le Mage Noir. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Tu-sais-qui. Voldemort. Autant d'appellations pour cet effrayant et puissant personnage qui terrorisait le monde magique. Qui aurait cru qu'il allait être abattu par un petit être innocent, à peine doué de parole? Qui aurait cru qu'un bambin gazouillant allait mettre au tapis le Grand Méchant du moment? On aurait rit au nez de celui qui aurait osé dire que le Mal incarné allait être éliminé par une petite fille de 18 mois tout juste, aux grands yeux verts et aux poignets dodus. Et pourtant. L'illustre James Potter avait succombé face au Grand Mage, la belle et intelligente Lily Potter avait également péri malgré sa volonté et sa résistance hors du commun. Ces deux parents, avec l'espoir ardent de protéger leur enfant, s'étaient battus avec hargne et conviction, poussés par un amour inconditionnel envers ce bébé qu'ils chérissaient tant, malheureusement ils n'avaient pas fait le poids. Et la petite Arielle, fermement accrochée à son lapin en peluche duveteux, ses petits cheveux noirs en batailles sur sa minuscule tête d'enfant avide de connaissance, avait survécu au sortilège mortel par excellence. Elle avait détourné l'Avada Kedavra, comme par miracle. Elle avait désintégré le plus malfaisant des sorciers, sans même en avoir conscience, riant innocemment devant le jet de lumière verte, et remuant ses petits poings pour en redemander. Elle venait de sauver le monde du haut de son berceau. Mais ses parents n'étaient plus. Elle avait beau chouiner, ni sa maman ni son papa ne se montrèrent. Seul un vieux monsieur barbu et une dame vêtue d'une longue robe et un chapeau pointu entrèrent dans sa chambre. Ces personnes l'emmenèrent chez la seule personne susceptible de l'élever correctement. La famille Evans étant exclue des possibilités, et les grands-parents tous morts, ils se tournèrent vers une jeune femme dont James Potter lui-même ignorait l'existence: Mary Potter. De douze ans plus âgée, l'ainée de la fratrie Potter avait depuis longtemps été bannie de la famille, depuis toujours appartenant à la Maison Gryffondor, et très peu tolérante. En conséquence, lorsque la jeune fille qu'elle était à son entrée à Poudlard avait été admise à Serpentard, ses parents avaient pris cela pour un acte de trahison familiale et l'avaient reniée violemment, ne voulant plus avoir de ses nouvelles. Ils lui avaient expédié toutes ses affaires en lui précisant bien de ne jamais revenir, car cela aurait de toute manière été inutile puisqu'ils projetaient de se soumettre à l'Oubliette, ne supportant pas la honte d'avoir un fille ingrate. Et ils l'avaient fait. Tous leurs souvenirs avaient été remodelés pour effacer la présence de leur fille de leur vie et c'est à ce moment là que James Potter fut conçu. Il n'eut donc aucunement connaissance de cette soeur qui habitait quelque part près de lui, se débrouillant comme elle le pouvait avec sa vie désastreuse et son esprit blessé, faisant de Poudlard son chez soi et s'arrangeant pour passer l'été chez ses amis, qui connaissaient sa situation. Elle s'était battue pour avoir une vie correcte, avait réussi ses examens brillamment, avait fait des études de droit magique et s'était même mariée à un sorcier français travaillant dans les affaires étrangères au Ministère de la Magie anglais. Elle possédait une grande maison dans les beaux quartiers du Londres magique, était reconnue dans son métier et gérait tant bien que mal son traumatisme. Alors quand un matin, le directeur de Poudlard qui l'avait tellement aidé lors de ses années d'études, apparut à sa porte pour lui présenter sa nièce dont elle n'avait jamais entendu parler, elle fut très perturbée. On lui demandait de s'occuper d'un enfant qui lui rappelait bien trop la famille qu'elle se désespérait d'oublier. Elle ne se sentait pas capable d'élever une petite fille, de se comporter comme une mère, tout simplement. Pourtant elle savait bien qu'elle n'avait pas le choix. Ce petit bout de choux n'avait plus de famille, et Dieu ! ,elle savait ce qu'on ressentait dans ce cas-là et elle ne le souhaitait à personne. Et puis, sans même qu'elle ne puisse s'en empêcher, elle avait aimé cet enfant dès qu'elle avait l'avait regardé pour la première fois, emmitouflée dans un gros manteau vert bouteille. Ces cheveux noirs, ce petit nez recourbé étaient caractéristiques des Potter. Elle avait toujours imaginé son enfant de cette façon, jusqu'à ce qu'elle sache que son mari était stérile. D'une certaine façon, la petite Arielle illuminait sa vie trop lisse et terne. Lorsqu'elle réalisa cela, elle se fit la promesse que cette fillette serait heureuse et qu'elle ferait de son mieux pour l'éduquer, quoi qu'il lui en coûte.
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La neige s'abattait avec force sur Poudlard, forçant tout le monde à passer le week-end à l'intérieur. Le Quidditch était impratiquable, au grand désespoir des élèves, qui maudissaient le temps de leur repousser le match Serpentard-Gryffondor, ô comble du malheur!
En particulier, Arielle Potter, faisait les cent pas devant le dortoir des filles de Gryffondor. Elle ne supportait pas de passer un week-end sans jouer, ce qui la rendait nerveuse. Elle était l'attrapeuse de son équipe depuis sa troisième année, et elle avait attendu ce match pour avoir enfin la possibilité de donner une raclée (légale) à ce petit con de Malfoy, l'attrapeur des Serpentard. Il avait toujours été désagréable avec elle, et quelques semaines plus tôt il avait osé couper une mèche de ses précieux cheveux noirs en sortant du cours de potion. Il était parti en courant aussitôt sa besogne accomplie, et n'avait donc pas profité de sa monumentale crise de colère hystérique, assez effrayante d'après son ami Ron qui était à côté d'elle à ce moment là, et qui en paraissait traumatisé. Elle pensait le ridiculiser pendant ce match, mais à présent qu'il était annulé, il fallait trouver une autre solution pour lui rendre la monnaie de sa pièce, avec les interêts s'il vous plaît, et rapidement. Aussi, quand Hermione, sa meilleure amie, sortit des dortoirs, les bras chargés de grimoires et sans doute dans le projet d'étudier à la bibliothèque, elle sauta sur l'occasion et l'attrapa par le bras.
- Mimi, j'ai vraiment besoin de toi! Aide-moi à me venger de l'idiot qui a massacré ma si belle chevelure! S'il te plaît!
- Pourquoi tu te plains, ça te va très bien! S'exclama la concernée en levant les yeux au ciel.
- Peut-être, mais si je voulais changer de coiffure, je l'aurais fait de moi-même, pas sous la contrainte! Protesta Arielle. Mais on s'en fout d'abord! Dis-moi que tu vas m'aider!
Hermione éclata de rire.
- Bien sûr que je vais t'aider. Je ferais n'importe quoi pour emmerder ce crétin de décoloré arrogant!
- Je t'adore, tu le sais ça?!
Les deux jeunes filles entrèrent dans la bibliothèque et s'assirent à la table la plus éloignée des oreilles de Mme Ponce. Hermione sortit un parchemin et sa plume pour donner l'illusion qu'elle bossait et elles commencèrent à élaborer différentes stratégies. Toute sorte de farces et sortilèges interdits par le réglement furent évoqués mais aussitôt repoussés, car trop voyants et il était improbable qu'elles ne se fassent pas prendre. Ce n'est qu'après avoir imaginé un guet-apens impossible à réaliser qu'Hermione trouva la solution.
- Je sais! S'exclama-t-elle, comme illuminée. Malfoy est un coureur de jupons, n'est ce pas?
- Eh bien, oui... fit Arielle, ne voyant pas du tout ce que son amie avait derrière la tête.
- Et, en général, il jette ses conquêtes dès qu'elles s'attachent, tu es d'accord?
- Oui, il me semble, oui... pourquoi tu me demandes ça?
- C'est évident! Il faut que tu le prennes à son propre jeu!
- Pardon?! Arielle crut mal entendre. Hermione ne lui proposait pas réellement de séduire ce con de Malfoy?
-C'est la seule façon, il ne pourra rien dénoncer sans bousiller sa précieuse réputation! Tu dois le faire tomber amoureux de toi!
Quelques "chuuuuuut" indignés s'élevèrent de la tablée de serdaigle voisine, qui avaient été dérangés par le soudain éclat de voix de la Gryffondor. Arielle regarda sa meilleure amie, bouche bée. Comment espérait-elle ne serait-ce que réussir à attirer l'attention de ce frimeur superficiel?
Elle lui posa la question, ce qui lui valu un sourire malicieux.
- J'ai mon plan... murmura-t-elle d'un air conspirateur.
OOOO
C'est précisément le plan de Mlle Granger qui fit qu'Arielle entra dans la grande salle pour le repas du soir en retard. Hermione, avec l'aide de Lavande Brown, avait entrepris de dégager son visage pour soi-disant montrer ses yeux verts irrésistibles ainsi que de lui trouver des vêtements décolettés. Arielle n'avait pas eu droit aux protestations et elle se retrouvait à présent avec la frange en arrière au moyen d'une pince, sa cicatrice exposée aux yeux de tous. D'après Lavande, cela donnait un petit air rebelle et provocateur. Ainsi donc, alors que le repas avait déjà commencé, elle poussa la lourde porte en bois et tout en dénouant son écharpe se dirigea vers sa place où l'attendaient déjà ses amies, dévoilant ainsi son pull noir moulant col en V . Hermione observait discrètement les Serpentard. Quand elle s'assit, cette dernière la regarda en souriant.
- T'es vraiment pas mal comme ça, en fait! Rit-elle en se servant du jus de citrouille.
- Et sinon? Questionna la brune, déjà ennuyée.
- Tu veux parler de sa réaction? Un haussement de sourcils, c'est tout. Mais on est en bonne voie!
- Mouais si on veux. Je suis toujours persuadée que c'est peine perdue...
Ron, qui parlait avec Seamus Finnigan s'est soudainement tournée vers elles.
- Les filles, Seamus a trouvé... Oh Merlin, Arielle, c'est quoi cette coiffure?!
La concernée prit un air vexé et Hermione éclata de rire. Le rouquin s'excusa quand il vit l'expression de la brune, ce qui fit redoubler le fou rire de leur meilleure amie. Arielle faisait exprès de le faire culpabiliser et il ne le remarquait même pas. Cependant, l'hilarité d'Hermione finit par la gagner et elle explosa de rire à son tour, jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Les elèves aux alentours les regardaient comme si elles étaient folles, notamment les petits qui n'en revenait pas que des sixièmes années fassent autant de bruit.
Le repas se finit dans la bonne humeur et ce n'est qu'au moment de sortir de la Grande Salle que l'ambiance se refroidit. Dans le couloir en face de la porte, Pansy Parkinson et Draco Malfoy se disputaient violemment, à cause de l'attitude volage du blond. Ces deux-là "sortaient ensemble" depuis plus d'un an mais Malfoy était toujours abonné aux coucheries d'un soir, ce qui énervait prodigieusement Mlle Parkinson. Même si Arielle détestait cette pimbêche, elle devait avouer qu'elle la comprenait un peu – solidarité féminine oblige. Cette pensée lui fit prendre conscience d'une chose: pour se venger, elle allait devoir se mettre à dos le redoutable bulldog Pansy Parkinson plus qu'elle ne l'était déjà. Elle frissonna à cette idée et accéléra le pas vers les dortoirs, suivie de près par ses amis qui ne souhaitaient pas non plus se trouver pris dans la dispute.
Arrivée dans la salle commune, la jeune femme se laissa tomber dans le premier canapé disponible et remis sa frange en place tout en desserant sa cravate. La pièce, décorée dans les tons rouges et or chaleureux, comportant une cheminée qui réchauffait la pièce H24, était pleine de monde à cette heure-ci, et les amis de la brune décidèrent de rejoindre leurs chambres, la laissant seule. Alors que la salle se vidait lentement au fur et à mesure que l'heure avançait, Arielle se perdit dans ses pensées, le regard fixé sur les flammes chatoyantes. Elle était dépassée par les évènements. Ce matin, elle pensait encore à flanquer une pâtée à ce merdeux en le ridiculisant au Quidditch et à présent, elle était engagée dans une mission séduction absolument ridicule et de son point de vue totalement vaine. Elle n'en revenait d'ailleurs toujours pas qu'Hermione Granger, la fille la plus intello de Poudlard depuis des génération puisse ne serait qu'avoir ce genre d'idée. Elle, qui pourtant n'était pas particulièrement une sainte, n'aurait pu imaginer ce scénario; même après plus de cinq ans d'amitié, la née-moldue l'étonnait toujours!
Plus elle pensait à ce qu'elle allait faire, plus elle se trouvait ridicule. Malfoy et elle s'étaient toujours entendus comme chien et chat, depuis la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, sur le quai 9 3/4. Le jour de la rentrée en première année, elle venait de dire au revoir à sa mère/tante – c'était un peu confus à l'époque – et elle s'apprêtait à entrer dans le train quand un petit blond l'avait poussée pour passer devant elle. Il lui avait adressé un regard supérieur et hautain insupportable qui l'avait mise de mauvaise humeur. Ce n'était pas grand chose, mais à l'époque elle n'avait jamais été traitée de la sorte et sa vie était calme et sans désagrément, aussi ce petit incident avait pris plus d'importance qu'il n'aurait dû.
Quand elle avait su qu'il était envoyé à Serpentard, elle avait prié pour ne pas y atterir elle aussi, car il était hors de question qu'elle côtoie ce prétentieux pendant sept ans. C'est sûrement pour cette seule volonté que le Choixpeau l'avait expédiée à Gryffondor car elle avait d'après pas mal de personnes toutes les qualités d'un vert et argent.
Et comme elle était assez rancunière, elle ne pouvait s'empêcher de lui lancer des regards de travers, que Malfoy ne supportait pas, ce qui avait suffi à déclencher les hostilités.
Depuis, toutes les occasion étaient bonnes pour se chercher des noises. Monsieur, en bon petit aristocrate, méprisait tout le monde, même les sangs-purs dont il se plaisait à vanter la supériorité. C'était ça aussi, qui insupportait Arielle: cette manie qu'il avait de rabaisser les autres, de les insulter, de faire du mal sans raison, comme il lui plaisait.
Finalement elle ne savait pas si elle avait envie que ce mec tombe amoureux d'elle... il était si orgueilleux et agaçant. Et puis, de toute façon, il la détestait trop pour que ses sentiments changent. Il était peut-être sexy avec ses cheveux blonds qui finissaient toujours ébouriffés et son corps athlétique typique des joueurs de Quidditch, mais il était trop insupportable pour que ces qualités ne soient suffisamment convaincantes. La jeune fille ne pouvait le nier: il n'était plus ce gamin maigre aux cheveux affreusement gominés. A présent, avec son bon mètre quatre-vingt et ses muscles forgés à force d'entraînements les samedis après-midi, il était l'objet de fantasme de beaucoup d'étudiantes, toutes maisons confondues, encore que la proportion était moindre chez les Gryffondors, rivalité oblige. Et il avait, d'après sa voisine en cours de Runes, une grande blonde de Poufsouffle, un superbe sourire "absolument craquant, j'ai pas pu résister tu vois, c'était trop sensueeeel!" . Arielle n'avait jamais profité de ce genre de sourire, chaque fois qu'ils se regardaient, il avait un air haineux et presque dégouté sur le visage. A tel point qu'elle avait du mal à l'imaginer avec une autre expression.
La petite horloge placée au-dessus de la cheminée sonna minuit et tira la jeune fille de ses pensées. Elle se leva mollement, étouffant un bâillement et rejoignit sa chambre, épuisée par ses réflexions.
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Quand Arielle se leva le lendemain matin, alors que ses compagnes de chambre dormaient toujours, la première chose qu'elle fit fut de regarder par la fenêtre. Malheureusement son espoir que la tempête ait cessé mourut aussi vite qu'il était apparu: la neige qui tombait était tellement dense qu'on y voyait pas à deux mètres. Cependant, la jeune fille avait vraiment besoin d'exercice, cela faisait plus de trois jours qu'elle n'avait pas couru, et cela lui était insupportable. Se revêtant rapidement de son survêtement, ses cheveux ramenés en une queue de cheval et sa frange en arrière, elle sortit du dortoir et entama un footing dans l'enceinte du château qui était bien assez grand pour ne pas avoir à tourner en rond, et priant pour ne pas croiser Rusard. Etant un dimanche matin, à sept heures, les couloirs étaient déserts, ce qui arrangea la jeune fille qui n'avait pas particulièrement envie de taper la discute.
La course lui faisait vraiment du bien, lui dénouait ses muscles serrés d'anxiété, lui vidait l'esprit et dépensait l'énergie qu'elle accumulait depuis que l'accès à l'extérieur était devenu propice à l'hypothermie. Elle avait presque envoyé Malfoy dans un recoin de son cerveau, dans cette pièce sombre, au bout du couloir, qui est remplie de dossiers de souvenirs embarrassants ou malheureux, dont la porte est cadenassée. Mais elle ne put pas être fermée définitivement car un Malfoy ne se laisse pas oublier si facilement: au détour d'un couloir, elle rentra dans le torse du jeune homme qui courrait lui aussi, vraisemblablement. La violence du choc faillit la faire tomber mais le garçon la rattrapa in extremis. Quand elle releva la tête, et qu'elle aperçut cette tignasse blonde et ces orbes grises, Arielle équarquilla les yeux . Le visage du blond se ferma soudainement et ses mâchoires se serrèrent quand il réalisa qui il avait heurté et retenu inconsciemment. Il la repoussa d'un coup sec, et comme son équilibre n'était pas stabilisé, elle tituba et fut contrainte de s'appuyer sur le mur pour éviter la chute. Elle aurait voulu s'énerver, comme elle en avait la coutume, mais la vue de son visage, avec tout ce qu'elle avait prévu hier, la mettait mal à l'aise.
- Qu'est ce que tu fous là, Potter? Cracha-t-il avec hargne, une grimace déformant son beau visage. Beau? Non.. Ce type n'est pas beau...
- En plus d'être con, t'es aveugle, Malfoy?! Lui répondit la brune sur le même ton, quoique moins convaincue par ses paroles.
Le Serpentard s'approcha dangereusement d'elle et chuchota entre ses dents, retenant visiblement sa colère à grande peine.
- Tu vas regretter de m'avoir insulté, Potter... Et répond à ma question. Qu'est ce que tu fous à dix mètres du dortoirs des Serpentard?
A ces mots, Arielle tourna la tête pour constater qu'effectivement, elle se trouvait dans les cachots à quelques mètres du dortoir. Elle ouvra la bouche, puis la referma, cherchant une excuse. Puis elle se dit qu'elle n'avait pas à se justifier.
- Je ne vois pas pourquoi je devrais te répondre, j'ai autant le droit d'être là que toi, et ce n'est pas une fouine dans ton genre qui va me dicter ma conduite! S'exclama-t-elle en braquant son regard dans celui de son ennemi.
Le regard du jeune homme s'alluma de fureur et il recula d'un pas en serrant les poings jusqu'à en faire blanchir ses phalanges. Apparemment, le fait qu'ils soient seuls sans témoins avait fait son chemin dans son esprit et l'idée de frapper son ennemie de toujours le titillait fortement. Cependant, son éducation noble lui avait inculqué certaines valeurs et faire du mal à une femme était pour lui le comble de la lâcheté, ce pourquoi il luttait contre ses envies de violence.
Mais la jeune femme, elle, ne savait rien du combat intérieur de Malfoy et la haine et la fureur presque animale qui brûlaient dans son regard lui fichaient une peur bleue. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, si proche d'exploser. Elle avait peur de ce que ses excès de colère pouvait avoir comme conséquences... Ce qui était sûr c'est qu'elle allait passer quelques temps à l'infirmerie, dans un sale état.
Arielle ne savait plus quoi faire. Devait-elle partir en courant? Cette solution était trop lâche, elle ne se supporterait plus...
Un courant d'air glacé la fit frissonner et quelques mèches de sa frange échappèrent à l'emprise de la pince, lui barrant le front et l'oeil gauche. Mais, bien que cela la dérange, elle ne fit pas un geste, trop apeurée à l'idée de déclencher la violence du Serpentard. Elle n'avait jamais eu autant peur de lui. D'habitude, elle se foutait de lui, le pensait incapable de quoi que soit. Aujourd'hui, elle se demandait si elle ne l'avait pas trop sous-estimé.
Elle le regardait fixement, une lueur de crainte dans les yeux, et épiait la moindre de ses réaction. Le fait de la savoir tétanisée le calmait légèrement et il recula lentement, desserant les poings. Son poignet craqua, bruit assourdissant dans le silence, ce qui fit sursauter la brune. Le blond se retourna et partit dans ses dortoirs sans un mot de plus, laissant Arielle immobile au milieu du couloir.
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Draco Malfoy entra en trombe dans la salle commune des Serpentards, faisant claquer la porte derrière lui avec colère. Heureusement, la pièce était vide à cette heure matinale, et il pût se laisser aller à ses émotions sans craindre de compromettre sa précieuse réputation de bâtard froid et sans âme. Avec un grognement de fureur, il donna un coup de pied dans un des fauteuils de velours vert émeraude, le faisant tomber à terre dans un bruit sourd. Il passa ses deux mains dans ses cheveux, geste typique de rage contenue, les mâchoires serrées, et tira dessus de toutes ses forces en étouffant un cri de frustration, avant de s'écrouler sur le canapé de cuir et de poser son front sur le verre glacé de la table basse. Les poignets croisés sur sa nuque, il tentait de contenir des sanglots rageurs inopportuns. Et ce qui l'énervait le plus, dans tout ça, c'était qu'il était plus en colère contre lui-même que contre cette salope tentatrice de Potter. Il était en colère de s'être fait prendre par surprise et de n'avoir pas su gérer la situation. Il avait perdu le contrôle dès lors qu'il avait vu cette fille titubant devant lui pour retrouver son équilibre, légèrement essoufflée, le front dégagé et les joues roses de sa courses. Il avait été agressif, comme d'habitude, et elle l'avait défié... Il se détestait d'adorer son insolence, et cela ne faisait qu'accentuer la haine et la violence qui le prenait dans ces moments là. Mais il pouvait pas la frapper. Il s'en savait tout simplement incapable. Parce qu'il savait que ce n'était pas de sa faute à elle, mais bien la sienne, à être aussi faible quand il s'agissait d'elle. C'était sa faute si il ne savait pas agir correctement lorsqu'elle était dans les parages. Il s'était forgé un attitude de goujat en sa présence, un comportement de pur connard, il devait l'avouer, car c'était seulement comme ça qu'il pouvait prendre le dessus et ne pas se faire dominer par cet espèce de sentiment emmerdant qui le prenait par surprise. Au départ, c'était venu par hasard. En première année, il l'avait aperçue à la gare de King's Cross, rayonnante de joie de vivre, avec un grand sourire communicatif, son grand hibou blanc sur l'épaule, sa valise aussi grosse qu'elle reposant à ses côtés. Sa vie semblait tellement parfaite qu'il la méprisa immédiatement. Ce genre de personne heureuse lui filait de l'urticaire, lui rappelant sans cesse que malgré l'apparence que donnait sa famille aristocratique, sa vie à lui était désastreuse. Son père était désagréable et hautain, sa mère soumise et effacée, essayant de lui prodiguer un peu d'affection dans le dos du patriarche. Il savait jouer du piano parfaitement, monter à cheval, danser... mais ces obligations étaient contraignantes, et le gamins qu'il était ne demandait qu'à se rouler dans la boue et jouer avec trois bâtons. Mais les vêtements étaient biens trop beaux et chers pour qu'on les salisse de la sorte. Il se sentait emprisonné dans une cage de bienséance, et il ne pouvait plus supporter cela.
Alors, quand il a vu cette gamine, aussi connue que lui, visiblement, se complaire de bonheur, c'était mal passé, et en sale gosse, il l'avait bousculé avec mépris. Ce qui avait déclenché la guerre. Mais bizarrement, cela lui faisait du bien, de se quereller. Personne n'avait jamais osé lui causer de torts, tout descendant Malfoy qu'il était, et ce changement était bienvenue, aussi étrange que cela puisse paraître. Et puis au fur et à mesure des années, il s'était surpris à la chercher du regard dans les couloirs, dans l'attente du prochain conflit. C'était presque devenu un besoin pour lui, de s'engueuler avec elle. Mais il n'avait jamais autant pété un câble qu'aujourd'hui... au moins depuis la 4eme année, lorsqu'il s'était violemment disputé avec elle et qu'il l'avait vue, quelques minutes plus tard, danser avec ce con de Seamus Finnigan au bal de Noel. C'était à ce moment là qu'il avait réalisé que cette fille l'attirait, et cela l'avait tellement retourné qu'il s'était violemment énervé, agressant toute personne qui osait lui parler ce soir là, même son meilleur ami. Il était devenu encore plus hargneux que d'habitude. L'année qui suivit fut très tendue, tout d'abord car Arielle se rebellait de plus en plus, allant jusqu'à venir le provoquer sur son propre "territoire", et aussi parce qu'elle devenait de plus en plus belle. Ses formes de femme s'étaient développées, et elle prenait davantage soin de son apparence, abandonnant son attitude de garçon-manqué. Ses moues séductrices à l'égard de ses camarades, ses cils allongés par le mascara, ses longs cheveux lisses qui tombaient soyeusement sur ses reins avaient eu raison de sa santé mentale. Il tentait désespérément de se défaire de cette emprise en couchant à droite et à gauche mais sans succès. Il sortait d'ailleurs avec Pansy depuis un an pour l'unique raison que lorsqu'il empoignait sa lourde chevelure noire pendant leurs ébats, il avait l'impression de la tenir elle. Elle ne s'en était jamais rendue compte, heureusement pour lui. Bien que cela le réconforte sur le moment, il détestait cette situation. C'était comme se mentir à soi-même, et leur relation avait bien trop d'inconvénients pour qu'il puisse continuer. Mais malgré cette conviction, il n'arrivait pas à y mettre un terme; Pansy avait beau être chiante, jalouse, médisante et ennuyeuse, elle était néanmoins son point de repère, celle qui l'empêchait de se discréditer aux yeux de tout Poudlard en tentant quelque chose d'insensé, comme déclarer toute l'étendue de son désir à la personne concernée lors d'un excès d'alcool, ou de faiblesse. Pansy était d'ailleurs sûrement la seule personne pour qui il éprouvait un quelconque sentiment d'affection, outre Blaise. Ce genre de sentiment qu'on développe à l'égard des gens que l'on côtoie depuis des années, avec qui l'on a grandi, même si il fût un temps où on ne pouvait pas les supporter. Ce sentiment comme quoi, peut importe à quel point la personne est agaçante, elle fait partie intégrante de notre vie. Ils se connaissaient depuis le jardin d'enfant, et étaient obligés de passer du temps ensemble pour ne pas s'ennuyer, leurs parents étant amis, si on pouvait appeler leur relation ainsi, puisque les Parkinson auraient léché les chaussures en cuir verni de son père s'il le leur avait demandé.
Le jeune homme soupira. Il avait une irrésistible envie de hurler, de tout foutre en l'air, de dire merde à sa putain de famille conventionnelle, et d'enfin être lui-même. Mais il ne pouvait pas, bordel, il ne pouvait tout simplement pas! Il grimaça de frustration et se redressa rapidement lorsqu'il entendit quelqu'un sortir des chambres. Draco se releva et se dirigea vers la salle de bain, envoyant un regard noir au deuxième année qu'il croisa, le faisant se recroqueviller sur lui-même.
MODE GROS CON – ON
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Ce soir là, Blaise sortit des dortoirs silencieusement, les chaussures à la main pour ne pas se faire trahir par le bruit de ses semelles sur le carrelage, et la capuche de sa cape rabattue sur sa tête. Il jeta un regard nerveux dans le couloir, avant de marcher rapidement vers le bâtiment des Serdaigles, visage baissé vers le sol. Lorsqu'il arriva devant les dortoirs, il bifurqua sur la droite, et au bout de quelques pas se planta devant une statue située dans une petite alcôve du mur. Il sortit de sa poche un petit bout de parchemin froissé et le relu avec appréhension.
Rejoins-moi ce soir devant la statue d' Herbert Nez-crochu, à 23 heures.
Viens seul. Et ne fais pas le malin, je connais ta faiblesse.
Elle est rousse, si je ne m'abuse?
Le mot n'était pas signé, et il ne reconnaissait pas l'écriture, ce qui le rendait extrêmement angoissé. Il n'avait parlé de son attirance à personne, pas même son meilleur ami, ce qui voulait dire qu'il n'était sans doute pas très discret dans ses reluquages, si cet inconnu l'avait démasqué.
Le jeune métisse se mordit la lèvre, et entreprit de remettre ses chaussures, histoire de ne pas se retrouver en chaussettes devant son "rencard" . On ne pouvait jamais savoir sur qui on allait tomber, et il valait mieux être présentable. Surtout quand on fait parti de Serpentard, qu'on s'appelle Zabini et qu'on a une réputation de beau-gosse hyper-cool à maintenir. Sans se vanter, il devait être le plus accessible et le plus sympathique de sa maison, même si le fait qu'il soit le meilleur pote de Malefoy ralentissait légèrement le processus de socialisation amicale.
Il regarda sa montre, impatient, et constata qu'il avait trois petites minutes d'avance. Il avait sous-estimé sa vitesse en état de stress, visiblement. D'un geste compulsif, comme toujours lorsqu'il était sous pression, sa main gauche tapota sa cuisse en un rythme rapide, sans jamais cesser. Une chance qu'il soit seul, autrement il se serait prit un pain de la part des personnes aux alentours, tellement ce geste était agaçant! Il ne voyait vraiment pas qui de Serdaigle, aurait quelque chose à lui dire. Il y avait bien un septième année, à qui il avait piqué la copine le mois dernier, qui aurait un motif pour le menacer, mais il lui avait fait si peur que Blaise doutait qu'il tente quelque chose, à part essayer de ne pas se pisser dessus à chaque fois qu'il le croisait. C'était d'ailleurs comique de voir à quel point un nom pouvait effrayer quelqu'un. Plus que la menace en elle-même pour ainsi dire! Dans Si tu tentes quoi que ce soit, Draco et moi, on te coupe les couilles, on les fait revenir avec du persil et on te les fait bouffer. , le seul groupe nominal qui fasse franchement de l'effet, c'était bien "Draco et moi". Parce que le reste était carrément irréalisable, et légèrement dégoûtant. Même avec du persil.
Blaise n'eut pas le temps d'examiner une autre candidature que des bruits de pas se firent entendre au bout du couloir. Des pas rapides, légers. Il n'y avait qu'un fille pour marcher comme ça. Ou un première année, ce qui était directement exclu des possibilités, le pourcentage de chance qu'un gamin ose se confronter à lui dans un couloir vide en pleine nuit avoisinant le zéro. Il attendit qu'elle soit à quelques mètres de lui pour regarder la personne qui avançait vers lui. Et lorsqu'il la reconnut, il équarquilla les yeux de stupeur tout en reculant, ce qui le fit marcher sur le rebord de sa cape et tomber en arrière, comme un idiot. Il était sur le cul, au propre comme au figuré.
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Voilà le premier chapitre! Harcelez moi de review, dites moi tout ce qui vous passe par la tête, même le contenu de votre liste de course si ça vous chante! :D J'adoooore les critiques constructives, avec un petit mot gentil à la fin! Mes proches peuvent en témoigner, j'excelle dans cette discipline d'ailleurs! ;)
Etant nouvelle en tant qu'auteure, j'ai sûrement beaucoup de choses à revoir, comme l'orthographe du verbe "équarquiller"... Sérieusement, ce verbe est un mystère pour moi! O_o Ce chapitre pose surtout les bases, et il n'est pas encore dans le style que je voudrais avoir, mais ça va venir!
Si vous voulez me faire plaisir, écrivez une petite review! Vos pronostics pour la suite, par exemple!
Bisous à vous, petites licornes saveur guimauve! :3
Charly, pour vous servir.
