Salut à tous ! Bon ok, vous devez vous demander ce que je viens faire avec une nouvelle fic alors que je n'ai toujours pas fini l'autre… Mais voilà, j'avais cette idée qui me trottait dans la tête depuis quelques mois déjà et j'en ai eu marre alors j'ai écrit ce premier chap. J'en profite pour dire que pour mon autre fic et pour celle-là, s'il devait y avoir d'autre chap (ça va dépendre de vous…), les updates seraient assez irréguliers, la rentrée approchant…

Donc voilà, je vous présente celle-ci qui se déroule plusieurs années après le Monde de la Mémoire. Il y a, bien sûr, comme dans mon autre fic, toujours Bakura et Atem (je peux vraiment pas imaginer Yu Gi Oh sans eux…) et… euh… voilà, je pense que c'est tout ce qu'il y a à dire pour l'instant. Ce n'est que le début et je n'ai qu'une vague idée de la suite alors on verra comment ça va évoluer !

Ah oui, et juste pour la traduction du titre (même si je pense que c'est assez transparent…) ça peut être "certaines choses ne changent jamais" ou " il y a des choses qui ne changent pas", c'est comme on veut… Enfin vous voyez l'idée quoi…

Je crois qu'il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !

Some Things Never Change…

Chapitre I : Retour au bercail et quotidien

L'avion allait atterrir dans quelques instants. Cela faisait des années qu'elle attendait ce moment. Enfin, elle allait revoir ceux qu'elle considérait comme sa vraie famille. Bien sûr elle avait ses parents. Mais depuis longtemps déjà, elle s'était rendue compte qu'elle ne pourrait jamais goûter aux plaisirs les plus simples de moments heureux avec eux. La seule chose qui les intéressaient était qu'elle ait un avenir brillant. Non pas pour elle, mais pour eux. Que dirait le monde si leur fille unique venait à rater un concours ou n'arrive pas première dans toutes les matières ? Les universités les plus prestigieuses lui avaient ouvert leurs portes rien qu'en entendant son nom. Parfois, elle s'amusait à imaginer comment aurait tourné le monde si elle était née infirme, avec une quelconque déformation. Mais si cela avait dû se produire, elle voyait très bien ses parents discrètement se débarrasser d'elle en montrant au monde un autre bébé. Dans cette "famille", si on pouvait encore la nommer ainsi, il fallait que tout soit parfait. Et si elle s'était contentée de jouer les bonnes filles jusque là, c'était uniquement dans l'espoir qu'un jour, une fois qu'elle serait lancée dans la vraie vie, ils pourraient tous les trois passer du temps ensemble, tels une vraie famille.

Mais voilà. A 22 ans, son père avait décidé de lui céder sa société au Japon comme premier test, la jugeant enfin apte à pouvoir se débrouiller par elle-même. "Tu dois apprendre à gérer l'entreprise familiale" lui disait-il "Un jour, c'est toi qui reprendras le flambeau." "Tu dois faire la fierté de tes parents" lui disait sa mère. A une contre deux, elle n'avait pas eu le choix. Ses parents avaient bien sûr gardé pour eux le plus gros du business aux Etats-Unis et en Europe, là où les sites de production étaient déjà bien implantés. Elle se retrouvait donc sur le chemin de son nouveau bureau dans la capitale du pays des Nippons. Il s'agissait là d'un véritable retour au pays après des années d'exil !

Bien qu'elle soit née aux Etats-Unis, elle et ses parents étaient arrivés au Japon alors qu'elle était seulement âgée de 2 ans. Quand ils vivaient encore là-bas, elle passait quasiment plus de temps chez la sœur de sa mère que chez ses parents, toujours en déplacement professionnel. Ses cousins étaient même devenus ses meilleurs amis, pour ne pas dire ses seuls amis. Et un jour, ses parents lui avaient annoncé qu'ils allaient déménager de nouveau. Toute sa vie était ici, mais ils étaient repartis de l'autre côté du Pacifique.

Elle en voulait encore à ses parents pour avoir coupé les ponts avec le reste de la famille qui comptait tant pour elle. Cela faisait maintenant près de 15 ans ! Malgré ça, elle avait encore quelques bribes de souvenirs de moments heureux. En premier, ses parents avaient rompu toute communication avec le côté de son père qui vivait sur la côte Ouest des Etats-Unis, non loin de San Diego, tandis qu'eux s'étaient installés à Washington. Puis cela avait été au tour de la famille du côté de sa mère au Japon, ceux chez qui elle avait trouvé comme une seconde famille, un second toit. Le tout en utilisant le même argument à chaque fois : ces familles n'étaient pas assez bien pour eux.

A ce sujet, ils lui avaient d'ailleurs quasiment ordonné d'avoir des rapports extrêmement discrets avec ses cousins au Japon une fois là-bas. Ce ne serait pas bon pour son image de trop s'afficher en public avec des gens "du peuple" comme ils les appelaient. Mais lui permettre de les voir était déjà un exploit ! Alors elle accepta ces conditions sans trop protester. Cependant, même là-bas, ses parents allaient la surveiller. Et ça, elle le savait très bien.

Bien sûr, elle avait prévenu ses cousins de son arrivée au Japon, quoiqu'ils avaient pu le lire en première page dans les journaux : "Fitz confie son business japonais à sa fille !" "La première épreuve de Fitz Jr !" ou encore "Fitzy sera-t-elle capable de survivre loin du nid familial ?" Depuis de nombreuses années déjà, la presse avait l'habitude d'appeler son père par le doux nom de "Fitz" qui n'était autre que le diminutif de leur nom de famille, Fitzgerald. Même si sa mère et son père étaient tous les deux à la tête de la société, Fitz Sr, était souvent, pour ne pas dire toujours, le seul qui apparaissait dans les journaux. Quant à elle, sa fille, elle avait toujours été "Fitz Jr" ou "Fitzy" pour la presse. L'ombre du père. C'était à se demander si les journalistes connaissaient même son prénom !

Ainsi, depuis qu'elle avait su qu'elle revenait au Japon, elle avait sérieusement renoué des contacts avec sa famille de là-bas, et ce toujours sous la stricte surveillance de ses parents. Il ne s'agissait que de quelques messages sur msn ou quelques mails, afin de ne pas trop se faire remarquer, les faits et gestes des Fitzgerald étant épiés par un nombre de journalistes inimaginable. Mais ces quelques messages représentaient déjà beaucoup pour elle!

Et à présent, elle y était presque ! Ce qui lui importait, c'était d'atterrir saine et sauve pour enfin pouvoir se jeter dans les bras de ceux qui l'attendaient à l'arrivée. Sachant très bien qu'une horde de journalistes serait aussi là pour l'accueillir, elle avait décidé de prendre un jet privé de ses parents, toujours avec leur accord, pour arriver directement dans la petite ville dans laquelle résidait ceux qu'elle attendait de voir avec impatience, et non à Tokyo, là où tout le monde l'attendrait. Il était d'ailleurs étonnant qu'aucun journaliste n'ait su qu'elle avait de la famille au Japon. Décidément, ses parents avait dû effacer toute trace possible de liens.

Finalement, elle sentit les trains d'atterrissage entrer en contact avec la piste. Encore quelques formalités et elle y serait enfin. Bien sûr, elle avait également pris soin de modifier un minimum son apparence sachant qu'en ce jour précis, elle était la personne qui attirait sûrement le plus l'attention.

Ses longs cheveux d'une teinte perdue entre le blond et le brun, variant selon les jours, étaient soigneusement coincés dans une casquette noire, lui conférant par là un véritable air de garçon manqué. Elle avait troqué son habituel et très inconfortable tailleur bleu marine de travail contre un simple jean surmonté d'un débardeur vert kaki, au grand damne de ses parents qui avait eu bien du mal à la laisser partir dans une telle tenue. Et si quelqu'un la reconnaissait avec ces vêtements ? Ils n'osaient même pas imaginer les gros titres du lendemain ! Ils avaient dû se résoudre à accepter une telle tenue, comprenant que c'était là le seul moyen de ne pas attirer l'attention. Elle trouvait tout de même que ses parents avaient légèrement tendance à tout dramatiser : le monde n'allait pas s'arrêter de tourner si elle portait un débardeur qui laissait entrevoir deux centimètres de son ventre ! Une paire de baskets noires complétait la tenue de "Monsieur tout le monde", ou plutôt de "Mademoiselle tout le monde", qu'elle avait choisie pour voyager incognito.

Au moment de descendre de l'appareil, elle remercia les pilotes puis sortit ses lunettes de soleil, cachant ainsi ses yeux émeraude, lesquelles consistaient la dernière barrière pour dissimuler sa véritable identité au monde extérieur.

D'un pas pressé, elle traversa le tarmac sous un soleil brûlant, suivie de près par le steward à la tenue impeccable qui portait son dernier sac, un simple bagage à main, tout le reste ayant déjà été acheminé dans son futur lieu d'habitation à Tokyo durant les dernières semaines. Arrivant à proximité du bâtiment même, elle se retourna pour prendre son sac, prenant ainsi congé du steward puis respira un bon coup avant d'entrer pour de bon dans l'aéroport qu'elle devinait bondé.

En effet, son heure d'arrivée avait été calquée sur celle d'un autre vol de telle sorte qu'elle puisse se fondre dans la masse des passagers au terminal d'arrivée. Le timing était parfait. S'infiltrant dans la foule en marche, elle fit semblant d'attendre un bagage puis, jugeant que suffisamment de temps s'était écoulé, elle se dirigea enfin vers la sortie.

Elle n'eut pas à chercher longtemps en face d'elle pour voir la silhouette de trois personnes familières se dessiner, bien qu'après autant de temps, elle dût admettre que sescousins avaient bien changés ! Ôtant ses lunettes de soleil et affichant un sourire des plus francs, elle se dirigea directement vers eux.

« - Oh mon dieu Neko ! J'ai failli ne pas te reconnaître ! S'exclama sa tante en la serrant dans ses bras.

- Euh… Moi aussi tu m'as manqué Taty ! Lui répondit joyeusement Neko un peu étonnée par tant de familiarité, elle qui était si peu habituée à ces étreintes quasi-maternelles, faisant même tomber son sac sous le coup de la surprise.

En 15 ans, sa tante avait à peine changé. Un visage plus marqué certes, mais toujours aussi chaleureux, tel qu'elle l'avait toujours connu. Exactement la même coupe de cheveux qui la faisait tant rigoler étant petite : bruns, bouclés et un peu en désordre. Tout le contraire de sa mère chez qui tout était toujours net et précis. C'est ça qu'elle aimait chez sa tante.

« - Ca fait des années qu'on ne m'a plus appelé comme ça ! Déclara sa tante en desserrant finalement son étreinte alors que des larmes commençaient à apparaître au bord de ses yeux. « Qu'est-ce que tu as changé ! Oh bien sûr je t'avais déjà vue en photos dans les journaux, tu sais… Mais là, je peux m'en rendre compte par moi-même !

- Alors Fitzy ! Commença son cousin tandis que Neko lui faisait signe d'être plus discret. « Oups pardon, c'est vrai… S'excusa-t-il immédiatement en se grattant la nuque sous le regard exaspéré des trois autres.

- Some things never change…Lança Neko en soupirant.

- Hey ! Commence pas à frimer ! Y'en a qui ont pas eu la chance de grandir aux USA ! Répliqua son cousin alors que Neko serrait sa cousine dans ses bras.

- Taty, tu peux dire que j'ai changée, mais c'est rien comparé à ta fille ! Déclara Neko en faisant un clin d'œil à sa tante. « Tu es superbe Sérénity ! Complimenta Neko alors que la jeune fille rougissait en face d'elle.

La dernière fois qu'elle avait vu sa cousine, elle ne devait avoir que 5 ans. Mais malgré les nombreuses différences, il y avait toujours cette même lueur dans les yeux noisette de Sérénity. On avait toujours l'impression qu'elle était timide et naïve. Ce qu'elle n'était pas, ou du moins, ce qu'elle n'était plus. Elle donnait envie qu'on la protège. Elle comprenait à présent pourquoi son frère en était si fier : une belle jeune fille loin d'être idiote dont le gentillesse ne semblait pas avoir de limites.

« - Et moi, je vais avoir droit à un "bonjour" oui ou non ? Commença à s'impatienter le blond à côté d'elle.

Et puis bien sûr il y avait Joey. Elle ne l'imaginait pas autrement : grand, blond, fier, bien bâti et…toujours aussi gaffeur ! Elle avait su pour le divorce de ses parents, ainsi que pour la séparation de lui, qui était resté avec leur père, et de sa sœur, partie avec Taty. Mais ça ne s'était pas arrêté là. Il y a deux ans, Taty avait appelé à la maison à Washington pour leur apprendre la mort de son ex-mari. Il avait pris la voiture alors qu'il venait de boire, comme tous les soirs, et il avait raté un virage. Il était mort sur le coup. Après tout ces événement, cela la rendait d'autant plus heureuse de les voir tous les trois ici.

« - Je sais pas… J'hésite encore… Finit par lui répondre sa cousine en se grattant le menton.

- T'as intérêt sinon il va bouder pendant toute la soirée… Prévint Sérénity en souriant.

- Bon, puisque c'est ça je suppose que je n'ai pas le choix… Soupira Neko avec un air des plus sérieux.

- Neko… La menaça Joey.

- Mais voyons ! Tu sais très bien que tu m'as manqué toi aussi ! Déclara la jeune fille avant de sauter dans les bras de son cousin.

- Je préfère ça ! Répliqua le blond en serrant sa cousine.

- Je vous propose de ne pas trop tarder pour partir, je suppose qu'on sera mieux pour parler à la maison. Proposa Taty.

- Je suis d'accord. Répondit Neko tandis que Joey prenait déjà le sac de sa cousine. « Je dois juste appeler mes parents, histoire de leur dire qu'a priori, le crash de leur jet privé ne fera pas la une des journaux demain. Lança-t-elle sarcastiquement avant de sortir son téléphone portable tandis qu'ils se dirigeaient vers la voiture.

Elle composa rapidement le numéro et immédiatement, elle fut en contact avec le bureau de son père :

« - Helen, est-ce que mon père est là ? Demanda-t-elle alors que Joey mettait son sac dans la voiture. « Dans ce cas dites-lui juste que je suis bien arrivée à Domino City, c'est tout ce qui l'intéresse je pense. Merci. Au revoir. Dit-elle finalement avant de raccrocher et de monter à l'avant de la voiture.

- Il n'était pas là ? Interrogea Taty en allumant le moteur de la voiture.

- Nan, il était en meeting avec les représentants d'Europe. Répondit simplement Neko en rangeant son téléphone.

- Au fait, quand est-ce que tu dois commencer à travailler ? Demanda Joey.

- J'ai une semaine pour "m'habituer aux nouveaux bureaux de Tokyo avant de me lancer dans la cour des grands" dixit Fitz Sr. Répondit la jeune fille sur un ton maussade en regardant par la fenêtre. C'était impressionnant à quel point parler de ses parents pouvaient lui faire baisser le moral !

- Ah je vois… Et tu pars quand pour Tokyo ? Interrogea à nouveau le blond.

- Je pense que le plus tôt sera le mieux… Enfin, pour le business je veux dire. Répliqua-t-elle en enlevant sa casquette, laissant ainsi tomber ses cheveux.

- Tu restes quand même dormir ce soir j'espère ! Intervint sa tante.

- Bien sûr Taty, j'avais même prévu de rester avec vous demain si… ça ne vous dérangeait pas… Avança-t-elle sur un ton incertain, ne sachant pas encore exactement à quoi s'attendre avec sa tante, quoiqu'elle dût admettre que l'accueil était encore plus chaleureux que ce qu'elle avait pensé…

- Bien sûr que ça ne nous dérange pas ! S'empressa de répondre Taty avec un air presque choqué : comme si elle pouvait refuser !

- Et puis… Je ne voudrais pas manquer ta fameuse tarte à la ratatouille ! Ajouta Neko sur un ton plus joyeux alors que les deux adolescents à l'arrière grimaçaient.

- Tu sais, je n'en ai plus refait depuis que vous êtes partis, mes deux chers enfants n'ont jamais aimé… Répondit Taty sans quitter la route des yeux.

- Je ne comprends pas comment vous pouvez ne pas aimer ! S'exclama la jeune fille. « C'est un délice !

- Simple, il suffit de ne pas aimer la ratatouille. Lui répondit Joey.

- De ce point de vue là, je suis d'accord… Admit Neko en souriant.

- De toute façon, il y aura le choix pour manger ce soir. Intervint Taty. « J'avais aussi prévu de commander des pizzas… Avoua-t-elle sans réprimer un sourire alors que Joey sautait quasiment sur son siège à l'arrière ce qui fit soupirer lourdement Neko.

- Certaines choses restent les mêmes malgré les années… Pensa le jeune fille alors que la maison était en vue.

&&&

« - Je vous avais demandé ce rapport pour 22h, or il et 22h15 et je n'ai toujours rien. Explications ? Demanda, ou plutôt exigea, la voix glaciale de Seto Kaiba dans le téléphone. « Comment ça vous rentrez chez vous ? Je vous ai demandé quelque chose et je suis votre patron ! Et bien votre famille attendra ! Vous avez intérêt à revenir à votre bureau dans les cinq minutes sinon vous pouvez dire adieu à votre travail. Dans ce cas vous ne me laissez pas le choix. Vous pouvez passer prendre vos affaires ce soir.

Et sans un mot de plus, il raccrocha le téléphone avant de retourner à son ordinateur, continuant à travailler sur un nouveau système holographique.

Du haut de ses 23 ans, Seto Kaiba était sans doute le plus craint et le plus respecté des PDG au niveau japonais, si ce n'est mondial. Il était connu pour sa froideur et son arrogance, mais aussi pour son intelligence et ses capacités à gérer une société d'une telle envergure malgré son jeune âge. Il avait réussi à faire de sa compagnie la numéro un mondial en matière de jeux, place qu'elle occupait quasiment depuis son accession au poste de PDG il y a près de neuf ans, après le suicide de son beau-père Gozaburo Kaiba.

Son jeune frère âgé aujourd'hui de 18 ans occupait quant à lui la place de vice-président. Depuis maintenant quelques semaines, le cadet avait sérieusement pris une place active dans la société et il était en ce moment même en train de faire une sorte de tournée européenne afin de décrocher de nouveaux contrats pour la Kaiba Corp. Si Mokuba pensait encore il y a à peine un an ne jamais travailler avec son frère, tout changea le jour où Seto lui proposa de créer une branche spécialement pour lui dans la compagnie. Avant, la Kaiba Corp s'occupait seulement de "donner vie" à des jeux préexistants, tels que les cartes du jeu Magic & Wizards. Aujourd'hui, elle avait annoncé sous peu la création de jeux made in Kaiba Corp. Autrement dit, Mokuba donnerait l'idée, lancerait le projet et Seto s'occuperait de le matérialiser. Cependant, avant de pouvoir réellement travailler ainsi, l'aîné avait demandé au cadet de se plonger dans le milieu des affaires qui était tout sauf accueillant.

Alors que Seto était concentré sur son écran d'ordinateur, son téléphone sonna et sans quitter l'écran des yeux il décrocha :

« - Kaiba. Annonça-t-il froidement.

- Salut grand frère ! Lui répondit la voix chaleureuse de Mokuba qui, depuis quelques années déjà, était devenue plus grave. « Je déduis de ton accueil que tu n'as pas eu une super journée…

- Désolé Mokuba, mais ces employés incapables de s'assumer ça me met hors de moi. Répondit Seto en arrêtant de pianoter sur son clavier pour se laisser tomber dans le fond de son fauteuil. « Comment ça se passe là-bas ?

- Et bien les Allemands sont assez accueillants, enfin Siegfried et Léon je veux dire, et je dois dire que la bière n'est pas mauvaise… Commença le cadet.

- Epargne-moi ce que je ne veux pas entendre. L'interrompit Seto sur un ton sarcastique, sachant très bien que son petit frère ne faisait que jouer avec lui.

- T'as raison, c'est mieux pour ta santé je crois… Admit Mokuba. « Pour en venir à la réunion ça s'est bien passé, enfin je crois…

- C'est-à-dire ?

- Et bien tu sais, ils m'ont fait le coup classique du baratin au début alors j'ai abrégé comme tu m'as appris ! Déclara fièrement Mokuba ce qui fit apparaître un certain sourire sur le visage de son aîné.

- Et après ?

- Après ils m'ont tout de suite tendu un contrat, sans que j'ai rien dit d'autre.

- J'espère que… Commença Seto.

- T'inquiète ! J'ai bien tout lu, comme tu m'as appris et je les ai questionnés sur les points sensibles comme tu m'as appris. Faut dire, je les sentais assez nerveux… J'ai compris pourquoi quand j'ai lu la dernière page avec le montant du contrat : ils avaient légèrement "oublié" un petit zéro… A croire qu'ils me prenaient pour un naïf ! S'offusqua Mokuba.

- Toi ? Naïf ? Ironisa son frère.

- Très drôle… Pour en revenir au contrat, ils étaient tellement gênés après qu'ils ont carrément rajouté trois zéros !

- Je commence à croire que j'ai bien fait de t'envoyer là-bas… Déclara Seto.

- Ca fait plaisir de voir que tu commences à me faire confiance…

- Et pas de problème au niveau de la langue ?

- Je gère totalement ! Je les ai même laissés bouche bée ! Ils avaient commencé à me parler lentement et avec des mots simples, comme à un gamin… Et dès que j'ai commencé à parler, ils me regardaient tous avec des yeux ronds ! Se vanta le cadet. « Finalement je crois que t'avais raison, c'est quand même important de pouvoir parler leur langue, ils ne jouent plus à domicile !

- Bien, alors tu penses être prêt pour la suite ?

- Tout à fait ! Et toi, t'étais pas censé retrouver les autres ce soir ? Il est quoi… 22h chez vous ?

- C'est ça. Mais je crois que Yugi devait aider son grand-père à faire l'inventaire au magasin et les Wheeler avaient une sorte de réunion familiale si j'ai bien compris. Ils sont restés assez vagues à ce sujet. Répondit simplement Kaiba.

- Bien. Au moins tu ne causeras pas de scandale avec Joey comme à mon anniversaire…

- Pas de ma faute s'il ne sait pas se tenir convenablement à table… Maugréa Seto en se remémorant l'incident.

- Je crois me rappeler que c'était un peu toi qui avait commencé !

- Bref, tu sais bien que c'était juste un malentendu…

- Tu dis la même chose à chaque fois… Soupira Mokuba. « Bon, je vais te laisser, je dois aller petit-déjeuner, il est 7h30 ici ! Y'en a qui doivent se préparer à une dure journée de travail ! Se lamenta le jeune Kaiba.

- Je pense que je vais faire abstraction de cette dernière phrase. Répondit l'aîné. « Alors je ne vais pas te retenir plus longtemps. Rappelle-moi ce soir après tes réunions de la journée.

- Ok. A plus tard Seto ! Dit-il avant de raccrocher, laissant un sourire sur les lèvres de son frère.

En donnant ce "travail" à Mokuba, il avait peur de s'être trompé. Après tout, son petit frère était beaucoup plus…naïf que lui et il avait eu des doutes quant à sa crédibilité. Mais l'expérience s'était finalement révélée concluante : Mokuba était tout simplement parfait dans ce rôle, il laissait les autres le sous-estimer par son apparence enfantine, quasi-angélique, puis il les attaquait par derrière, sans pour autant perdre cette candeur et cette innocence que Seto avait à tout prix voulu préserver en lui.

Pour ses amis il était resté le même.

En affaires, il était devenu un véritable requin.

Seto ignorait cependant s'il devait se féliciter de ce changement…Mais après tout, c'était bien de la faute de Mokuba si lui-même il avait changé ! Il ne faisait que lui renvoyer la balle. En esquissant un nouveau sourire, il se remit à taper frénétiquement sur le clavier de son ordinateur.

&&&

Flash back

Trois semaines auparavant, dans un restaurant chic de Domino City

« - C'est super sympa de tous nous inviter à dîner pour l'anniversaire de Mokuba ! Déclara Yugi alors qu'ils pénétraient dans le restaurant.

Mokuba, alors toujours en plein milieu de sa tournée en Europe, était spécialement rentré trois jours pour fêter l'événement avec ses amis. Pour répondre à Yugi, Seto s'était contenté d'acquiescer lentement en soupirant.

« - Puppy dog eyes ? Interrogea à nouveau le porc-épic, un sourire aux lèvres.

- Je comprends toujours pas pourquoi je me fais avoir à chaque fois…Répondit le brun alors que le serveur les conduisait à leur table prévue pour 12 personnes : les frères Kaiba, Yugi, Téa, Sérénity, Joey, Maï, Rébecca, Ryou, Tristan, Duke et Léon.

Cela faisait presque deux ans à présent que les relations entre Kaiba et la Yugi team s'étaient sensiblement améliorées. La raison en était simplement un léger changement concernant Mokuba. Il y a un peu plus de deux ans maintenant, le jeune Kaiba avait commencé à sortir avec une certaine Rebecca Hawkins, résidant de façon permanente à Domino avec son grand-père, ce qui avait forcé l'aîné à fréquenter le groupe malgré lui. Entre les arrivées à l'improviste de toute la bande au manoir et les sorties de plus en plus fréquentes de Mokuba, Seto n'avait eu d'autre choix que de se faire à l'idée qu'il ne pourrait jamais vraiment se débarrasser de la Yugi team. Et même s'il avait encore du mal à l'admettre, il s'était mis à apprécier leur compagnie, ce qu'il n'avait pas réussi en plusieurs années par le passé. Finalement, il avait fini par admettre qu'il avait, en un sens, toujours fait parti du "groupe" sans en avoir été conscient. Même s'il restait l'imperturbable Seto Kaiba pour ses employés, il s'était largement décoincé avec les autres de la Yugi team et cela au fur et à mesure des deux dernières années qui s'étaient écoulées, au plus grand plaisir de son cadet.

« - Pourquoi il faut toujours que tu trouves le moyen d'étaler ton fric Seto ? Demanda Joey en regardant autour de lui comme un touriste.

Mais certaines choses ne changeront jamais…

« - Pourquoi faut-il toujours que tu trouves le moyen de poser des questions débiles Joey ?

- Vous n'allez pas commencer vous deux ! Lancèrent d'un coup Maï et Mokuba.

- Voilà la carte mademoiselle. Les interrompit un serveur en tendant le menu à Rebecca assise à côté de son petit-ami.

La suite du dîner se passa sans trop de soucis et c'en était même inquiétant. Cela ne présageait rien de bon pour la suite… Finalement, au moment de choisir le dessert, le problème tant redouté survint : il ne restait plus qu'une seule Mousse au Chocolat Royale alors que Joey et Seto, chacun, en avaient commandé une. Ils trouvaient toujours le moyen d'entrer en conflit. Il aurait pu s'agir d'une simple miette de pain qu'ils auraient agi de la même manière ! Mais au fond, tous savaient qu'il ne s'agissait que d'un simple jeu entre les deux garçons, histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes…

« - Oh oh… Laissèrent échapper Sérénity et Rébecca tandis que les autres se contentaient de soupirer lourdement.

- Ne compte pas sur moi pour te la laisser ! Déclarèrent d'une même voix le blond et le brun.

- Alors… Euh… Commença le serveur, embarrassé par une telle situation.

- Vous pourriez vous la partager sinon ? Proposa la voix timide de Léon.

S'il n'avait pas le statut de "meilleur ami de Mokuba", il ne se serait jamais permis une telle intervention. Mais sa réplique eut l'effet escomptée, ou du moins au début. Les deux garçons furent en effet d'accord pour "partager". Mais une fois le dessert amené, se posait la question de celui qui allait manger en premier sa part.

« - On tire au sort ? Proposa Joey.

- Pourquoi pas. Après tout, c'est le seul jeu auquel tu as une chance de gagner. Répliqua Seto sur un ton de dédain en sortant une pièce. « Pile je gagne et face tu perds. Annonça-t-il.

- Ca marche ! Répondit Joey alors que tous les autres le regardaient en soupirant : Joey Wheeler pouvait vraiment être stupide des fois ! « Mais c'est moi qui lance !

- Si tu veux…Dit le brun en lui envoyant la pièce.

Joey se concentra puis lança la pièce pour la faire réatterrir sur son poignet avec un geste très professionnel.

« - Pile… Maugréa-t-il.

- Dommage… Se contenta de répondre Seto en attrapant la fameuse Mousse au Chocolat Royale d'une main et sa cuillère de l'autre.

- Et mais attends un peu, même si ça avait été face… Commença le blond.

- Et c'est maintenant qu'il s'en rend compte ! S'exclama Tristan. « Tu t'améliores Joey !

- Des questions Joey ? InterrogeaSeto en dégustant son dessert alors que l'autre fulminait.

- Vous n'allez pas faire tout un cinéma pour une simple mousse au chocolat tout de même ? Interrogea Rébecca.

- Je crois que c'est déjà fait… Lui répondit Mokuba en soupirant une fois de plus.

Le fait que le ton était légèrement monté depuis quelques minutes avait attiré l'attention des tables voisines et déjà, on entendait les gens chuchoter des phrases du genre : "Tu as vu, c'est Seto Kaiba !" "Ils ne se sont quand même pas disputés pour un simple dessert ?" Il ne fallut pas longtemps au groupe pour s'en rendre compte et, conscient d'être observés, Joey profita de l'occasion pour déclarer un peu plus fort que la normale :

« - Mon pauvre, pour attacher autant d'importance à de la simple nourriture, tu dois effectivement être ruiné !

Cela avait suffit à Seto pour s'arrêter de manger tandis que les autres savaient très bien que le blond avait largement dépassé les bornes, voyant toutes les têtes à présent tournées vers eux.

Provoquer Seto Kaiba avait ses limites.

Le "jeu" pouvait parfois passer à un niveau au-dessus, ressemblant d'avantage à un véritable conflit.

Cependant, ne souhaitant pas créer un scandale en public pour l'anniversaire de son petit frère qu'il savait déjà taché, Kaiba se contenta de faire passer le fameux dessert à l'autre bout de la table pour Joey qui le dégusta à son tour sous le regard meurtrier du brun et dans un silence pesant.

Une fois le repas fini, le groupe se leva et, alors que Joey et Seto partaient étrangement vite, le reste quitta le restaurant plus lentement en prenant soin d'adresser aux autres clients des sourires d'excuse. A l'extérieur, chacun se préparait à entendre les deux garçons s'expliquer mais il n'en fut rien. Les deux étaient "sagement" en train d'attendre le reste du groupe. Le seul détail qui pouvait laisser supposer qu'ils s'étaient effectivement expliqués était peut-être le fait que le blond se massait le côté droit. Se contentant de soupirer une fois de plus et sans demander plus de détails, chacun se sépara et prit la direction de sa maison.

Fin du flash back

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Sérénity et Taty étaient finalement montées se coucher tandis que Joey et Neko étaient restés dans le salon pour discuter. En une soirée, ils avaient essayé de rattraper le temps perdu, si c'était possible. Ainsi, Neko avait su que Sérénity faisait des études de droit, ce qui lui réussissait plutôt bien, tandis que son frère avait opté pour des études scientifiques. Joey était ainsi à présent ingénieur pour une grande compagnie automobile, lui qui n'avait jamais été un grand fan de l'école, des études longues lui avaient étonnamment bien réussi ! Pour ce qui était de sa vie privée, cela faisait à présent 7 ans qu'il était avec une certaine Maï Valentine et ils vivaient ensemble non loin de là. Ils songeaient au mariage mais n'avaient pas de projet concret.

Neko s'amusait à imaginer Joey marié. Lui qui était sûrement le premier des gaffeurs ! Alors avec une femme et des enfants.. Mais elle savait également qu'il pouvait être extrêmement sérieux quand il le voulait.

Ce qui l'avait également frappée, c'était le fait qu'elle l'avait vu à plusieurs reprises se masser le côté droit. Ne préférant pas trop poser de questions, elle avait juste rangé ce détail dans un coin de sa tête.

Ainsi, vers 5h du matin, ils finirent par s'endormir chacun dans un canapé.

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…Alors ?… Qu'est-ce que vous en pensez ? Dois-je continuer ou pas ?…

Bon, j'espère que ça ne vous dérange pas que j'ai "un peu" changé Seto, j'avais pas envie de tout écrire, tout le changement de comportement etc… Ca aurait été trop long ! Je voulais tout de suite commencer la vraie histoire avec ce nouveau perso… Alors j'ai un peu tout résumé en un flash back…

Voili voilou !

Bon…

Read & Review please !

Merci