Destins parallèles II : Le paradoxe de l'écrivain
par Lexyann
Disclaimer :L'univers, les personnes, noms et lieux sont la propriété exclusive de J.K. Rowling, notre mère à tous. Gloire à Rowling !
Dans les épisodes précédents :
En 1996, Harry et Ginny tombent sur une pensine avec d'étranges inscriptions runiques. Ginny décide de lire les runes. Grave erreur ! Tous deux se retrouvent projetés en 1971 ! Suite à une rencontre avec un Albus Dumbledore rajeunit de 25 ans, nos deux héros prennent alors l'identité de deux apprentis-sorciers décédés il y a tout récemment : James Potter et Lily Evans ! C'est ainsi que Harry alias James et Ginny alias Lily entament de nouveau leur scolarité à Poudlard dans les années 70, au beau milieu de l'ascension de Lord Voldemort. Harry se lie alors très vite d'amitié avec Sirius Black, Peter Pettigrew (à son plus grand désarroi) et Remus Lupin (tous Gryffondor). Ginny quant à elle tisse des liens très forts avec Samiva Island (Serpentard) et Ketza Ovsea (Gryffondor).
En 1975, alors que les Maraudeurs et les filles entreprennent leur cinquième année, un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal se joint à l'équipe professorale. Jeune veuve et mère d'un petit garçon, Edan, elle est une brillante pédagogue. Harry et Ginny, n'étant pas dupes, reconnaissent assez facilement Hermione Granger, venue au milieu des années 70 pour protéger les futurs parents de l'Élu. Or, en découvrant qui sont réellement ses deux protégés, son objectif change du tout au tout. Elle retourne donc dans son époque à la recherche des Horcruxes manquant pour rendre Voldemort mortel.
Samiva étant d'origine moitié sang pur, se fait tordre le bras pour rejoindre les fidèles du Mage noir, mais elle refuse catégoriquement. Son oncle Franz Lehnsman décide de la maudire pour cet affront aux valeurs de sa famille.
Tôt ou tard le secret de Harry et Ginny finit par être découvert par une de leur condisciple, Ophelie Cheestham, qui leur voue respectivement un amour intense et une jalousie maladive. C'est elle qui prend la place de Samiva au sein des recrues du Seigneur des Ténèbres et qui informe ce dernier que des voyageurs du futur sont à Poudlard. Voldemort laisse le soin à Bellatrix d'établir un plan pour capturer l'un de ces voyageurs temporels et Ketza est kidnappée par erreur. Remus est fou de rage et de désespoir de perdre aussi vite cette fille pour qui il avait commencé à éprouver un amour puissant. Très vite, une équipe de sauvetage est montée, mais au moment où elle parvient à pénétrer dans l'antre de Voldemort, il est déjà trop tard : Ketza est assassinée sous leurs yeux et le mage noir se sert de cette mort pour se créer un Horcruxe.
Et voici maintenant un extrait du dernier chapitre de Destins parallèles :
« La fin de l'année se déroula comme dans un rêve. L'enterrement de Ketza assombrit de beaucoup la joie qui accompagnait d'ordinaire l'approche des vacances. Les Maraudeurs, Lily et Samiva s'étaient refermés sur eux-mêmes et autour de la sœur et des cousines de Ketza. Tout autre contact étranger était accueilli par un regard vide, un regard absent, un vague sourire, une voix lointaine. Les ASPICs agirent comme un anesthésiant sur la douleur de leur deuil, mais quand ils quittèrent Poudlard pour la dernière fois, la douleur revint, constante et poignante. Ils se donnèrent l'été pour se remettre sur pied, et en septembre, ils se mirent à chercher un emploi plus sérieusement. Peu à peu, on réapprit à sourire, mais ce n'était jamais sans un pincement au cœur que le nom de Ketza était mentionné. Harry, Sirius et Samiva furent tout de suite acceptés pour la formation d'Auror au Ministère, grâce à leur rendement scolaire exemplaire. En décembre, Harry et Ginny unirent leur destinée à la vie à la mort.
Le 31 juillet 1980, ils devinrent les heureux parents d'un petit garçon. Qu'ils prénommèrent Harry.
L'étau se refermait dangereusement sur leur avenir à tous... »
Chapitre 1 :La croisée des chemins
...31 octobre 1981...
En cette soirée plutôt frisquette de la fin octobre, rien n'aurait pu présager que quelque part à la frontière de deux mondes, il se tramait un plan sordide dans la tête d'un homme. Mais qui aurait pu se douter que cette silhouette encapuchonnée de noir au visage émacié était plus qu'un simple célébrant qui arpentait les rues comme tant d'autres. Car après tout, on était à l'Halloween. Et les quartiers de Godric's Hollow regorgeaient de créatures de toute sorte. L'homme tout de noir vêtu arriva devant une petite maison discrète, mais agréable à regarder. Il lui jeta un bref regard dur et déterminé puis avança sur le petit chemin de dalles de béton. Arrivé devant la porte, il glissa sa main entre les plis de sa cape et en sortit un fin bâton de bois. Dans un silence total, la porte s'ouvrit, comme si elle obéissait à cet homme. Ce dernier pénétra alors à l'intérieur, la porte se refermant derrière lui, agita de nouveau la baguette qui libéra une douce lumière dorée et il poussa un grognement de rage. Ce ne fut qu'à cet instant qu'il décida de baisser sa cape, libérant son visage.
-Potter ! Espèce de trouillard ! Montre-toi et affronte ta mort ! s'exclama-t-il d'une voix forte, claire et menaçante.
Pour seule réponse une boule argentée avec l'inscription T.E. Jedusor apparut avec un message : Brisez-moi. De rage, l'homme à qui appartenaient autrefois ces initiales obéit et prit la boule entre ses longs doigts fins d'une pâleur extrême. On entendit alors un fracassement, comme si on venait d'échapper un verre par terre, mais les morceaux de cristal semblaient tomber au ralenti, comme s'ils s'enfonçaient dans du gel balistique. Puis une voix dure, froide, quasi métallique se fit entendre.
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont au moins par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois... »
L'ex Jedusor écarquilla les yeux de surprise et de frayeur. Il se mit alors à réfléchir à toute vitesse. Et il se rendit bien vite à une conclusion qui ne l'enchantait guère…
-Je te retrouverai, Potter. Toi et ta sang-de-bourbe de femme. Ton fils ne sera pas éternellement à l'abri.
Puis il disparut. Quelque part à l'étage on entendit deux soupirs de soulagement.
Aussitôt après avoir entendu le « pop! » caractéristique d'un Transplanage, Harry retira vivement sa cape d'invisibilité et se leva tout aussi brusquement. Ginny lui tendit leur fils Harry Jr endormi grâce à une potion de sommeil, pour qu'elle puisse se lever aussi.
-Peter nous a trahis, comme prévu. Le rat…, déclara sombrement Harry.
-Peut-être, mais au moins nous ne sommes pas morts et notre fils n'est pas orphelin. Et Voldemort connaît maintenant la prophétie en entier. Tu te rends compte tout le trouble qu'on lui aura évité dans 15 ans ? répondit doucement Ginny.
-Mouais… Hé…hé… C'est pas vraiment le moment d'en rire, chérie. Vite prends des affaires pour Junior et filons au QG de l'Ordre.
Quelques mètres à peine de la maison des Potter, une silhouette encapuchonnée d'où dépassait un long nez crochu poussa un soupir de soulagement et esquissa un bref sourire avant de sortir sa baguette et de conjurer un Patronus en forme de biche.
Il y avait vingt-sept membres dans l'Ordre du Phénix, mais à ce jour, il n'en restait plus que dix-huit actifs. Sept avaient été assassinés par Voldemort ou un de ses Mangemorts. Le huitième avait disparu il y avait de cela six mois (on ne l'avait jamais revu). Le dernier était un espion à la solde du Seigneur des Ténèbres et il devait maintenant payer. Évidemment, il ne se montrerait pas ce soir. Les premiers à arriver furent Frank et Alice Londubat, le petit Neville endormi dans les bras de son père.
-Alors c'est chez vous qu'il…?, fut la seule chose qu'eut le temps de souffler Alice à Ginny avant que douze pop presque synchronisés se fassent entendre, bientôt suivis de cognement à la porte. Dedalus Diggle, toujours vêtu de violet, s'empressa d'ouvrir la porte puisqu'il était le plus près. Rubeus Hagrid fit alors son entrée, couvant l'assistance de son regard humide, s'attardant sur les deux couples de parents.
-Merlin soit loué, vous êtes sains et saufs!
En deux enjambées, il serra les deux couples si fort que la pression réveilla les deux bambins qui se mirent à pleurer. Hagrid les lâcha tous aussitôt. Des bruits de pétarade se firent alors entendre.
-Par Merlin ! Un peu de calme je vous prie ! Seigneur! Cela doit être Black…, s'époumona Emmeline Vance de sa voix forte et hautaine.
Frank et Ginny, leur enfant dans les bras, se retirèrent aussitôt de la salle de réunion pour tenter de les calmer. Ginny sortit sa table à langer pliable et donna une couche propre à Frank, car dans la précipitation du départ, il n'avait rien préparé. Derrière la porte semi-close, le brouhaha des membres de l'Ordre du Phénix se faisait entendre, mais quelques bribes seulement parvenaient à les atteindre clairement. Les tons de voix étaient tantôt joyeux, tantôt tristes. Il ne fallait pas leur en vouloir : la dernière fois que tous s'était vus, c'était à l'enterrement de Marlene McKinnon. Voldemort avait envoyé une troupe de Mangemorts l'assassiner et décimer sa famille. Seules sa fille Leonora et sa nièce Sabine avaient survécu, la première parce qu'elle avait habilement réussi à échapper à ses poursuivants et la seconde parce qu'elle avait eu la chance de n'avoir pu assister à ce dernier repas familial, étant clouée au lit de Ste-Mangouste par la dragoncelle.
-Black ! Quand est-ce que tu vas te débarrasser de ce tas de ferraille !
-Oh content de te revoir aussi, vieille chipie !
-Alors, Voldemort a marqué un des deux enfants ?
-Non…
Les deux bambins enfin calmés, Frank et Ginny les couchèrent dans le même landau, puis retrouvèrent le reste de l'Ordre. Après les salutations d'usage, tout le monde prit place autour de la table. Ne restait alors plus que neuf places vides. La réunion commença par une minute de silence, puis Albus Dumbledore prit la parole.
-Nous avons maintenant l'identité du traître qui, pendant un an a fourni des renseignements à Voldemort.
Il fit un geste vers la place vide entre Remus et Sirius.
-Le neutraliser n'est hélas pas encore là notre priorité. Avant tout, il faut veiller à réviser au complet notre système de sécurité. Frank, Alastor et moi allons nous en occuper. Et maintenant, James, Lily, je crois bien que vous avez eu de la visite ce soir.
Harry et Ginny prirent un instant pour s'échanger un regard.
-Oui en effet, mais heureusement je m'y étais préparé. Je me doutais depuis un moment déjà que Pettigrew n'était pas digne de confiance. Hélas c'était notre Gardien du Secret.
À cette révélation, tous s'exclamèrent de surprise et Sirius afficha une mine sombre, car c'était son idée.
-Quoi? Mais vous n'aviez pas choisi Sirius ? s'exclama Elphias Doge de sa voix sifflante, son ridicule petit chapeau de travers.
-Nous avions cru que ce serait le stratagème idéal pour tromper Voldemort… Qui aurait pu se douter que l'incapable Peter puisse être leur Gardien du Secret? laissa Sirius tomber d'une voix morose.
Leonora McKinnon, assise juste à côté de lui, posa une main rassurante sur son épaule.
-Lily, Harry et moi nous sommes cachés toute la soirée sous ma cape d'invisibilité. Puis Voldemort est venu. Heureusement que la cape agit comme bouclier contre les sorts car autrement, un simple Humanum Revelio aurait pu nous trahir.
-Cette cape doit être exceptionnelle…, grogna Alastor Maugrey, faisant aller son œil d'un bleu vif fixé sur l'unique porte de la salle.
-Quand Voldemort est arrivé à Godric's Hollow, tout ce qu'il a trouvé c'est un exemplaire complet de la prophétie. En connaissant la totalité de la prophétie, il préférera sûrement attendre avant de marquer l'Élu.
Frank et Alice se jetèrent un regard inquiet et Ginny baissa la tête.
-Mais a-t-on vraiment besoin d'un Élu ? demanda Minerva McGonagall, sceptique.
Harry prit un instant pour réfléchir. Depuis le départ d'Hermione il y a cinq ans, il s'était beaucoup interrogé. Il avait également songé à sa cicatrice et à son étrange relation avec Voldemort. Mais comment leur dire que Voldemort ne sera mortel qu'au moment où toutes les parties de son âme seraient détruites ? Comment les mettre sur la piste des Horcruxes ?
Voyant le silence dans lequel s'était plongé le jeune Potter, Dumbledore prit la parole.
-Je crois que les prophéties n'ont d'importance que celle qu'on lui accorde. Ce n'est qu'à ce moment seulement qu'elles peuvent se réaliser pleinement. Alors je pose la question à vous, mes amis, avez-vous donc si peu confiance en vos capacités que vous préférez vous reposer sur les épaules d'un bambin sachant à peine parler ?
Il y eut un murmure d'approbation.
-Oui mais le hic, c'est que Voldemort, lui, y accorde une importance démesurée… Cela veut donc dire que le petit Harry, puisque là est sa cible, ne sera pas en sécurité tant que Voldemort ne sera pas hors d'état de nuire…, raisonna Samiva Island d'un ton neutre.
-Excusez-moi d'intervenir ainsi, mais… Voldemort… ne se prétend-il pas immortel ? fit remarquer Arabella Figg, une cracmole aux cheveux grisonnants.
Sturgis Podmore éclata de rire.
-Voyons Arabella ! Personne n'est immortel ! À moins d'avoir la pierre philosophale…
-Et aux dernières nouvelles, elle est toujours en possession de mon ami Nicolas Flamel, mais je ferais peut-être mieux de vérifier…, répondit Dumbledore.
-Il y a un autre moyen, finit par déclarer Ginny.
Harry lui lança un regard surpris. Qu'avait-elle en tête?
-Je suis tombée dessus par hasard en faisant de la recherche en Défense contre les forces du Mal pour mon ASPIC. C'était de la profonde magie noire et le livre qui en parlait effleurait à peine le sujet.
Il y eut des murmures interrogatifs et des frissons dans la salle.
-Il s'agissait, si je me souviens bien, de quelque chose appelé Horcruxe.
Le visage d'Albus Dumbledore s'assombrit et il fronça les sourcils. Il échangea un long regard sombre avec le professeur McGonagall que la dame austère fut la première à rompre. Le silence était total dans la salle. Ginny était encore debout, le cœur battant, attendant une réaction de son ancien directeur. Finalement, il reprit la parole.
-Merci, Evans. Ce sera tout.
La rouquine rougit comme prise en flagrant délit puis se rassit lentement. On aurait pu entendre une mouche voler.
-Sirius, Remus, je vous mets en charge de retrouver Pettigrew. La réunion est terminée pour ce soir. Rentrez tous chez vous et demain, reprenez vos postes habituels. La guerre est loin d'être terminée.
Tous acquiescèrent et se levèrent, mais le professeur Dumbledore fit discrètement signe à Harry et à Ginny de rester. Quand tout le monde fut parti, Albus Dumbledore s'avança vers le jeune couple, s'étant assuré au préalable qu'il ne restait plus qu'eux dans la salle.
-Je suppose, Ginevra, que vous comprenez les risques que vous avez pris en nous plaçant sur la piste des Horcruxes.
Harry et Ginny sursautèrent et écarquillèrent les yeux. C'était la première fois en onze ans que le professeur Dumbledore les appelait par leur vrai prénom.
-Je… je croyais que vous aviez oublié…, bafouilla Harry.
-Moi? Jamais.
-Normalement, nous aurions dû mourir cette nuit.
-Non. James et Lily auraient dû mourir cette nuit. Or, ils sont déjà morts.
Dumbledore prit une pause et soupira.
-Nous n'avons pas besoin d'Élu pour neutraliser Tom. Pas à notre époque du moins. Si vraiment il a réussi à faire des Horcruxes, n'importe qui peut le détruire. Par contre… -et il transperça de son regard azur Harry- vous Harry, vous ne devriez pas vous attarder plus longtemps en cette époque.
-Que… que voulez-vous dire ? bafouilla-t-il.
Le regard du directeur de Poudlard se perdit dans le vide.
-Vous le découvrirez bien assez tôt, Harry.
Le couple s'échangea un regard perplexe.
-Oh… et une dernière chose, Ginevra : les voyages temporels ne sont pas recommandés aux femmes enceintes.
Ginny plaqua aussitôt sa main sur son bas-ventre, interloquée, mais Albus Dumbledore devança sa question en lui envoyant un clin d'œil malicieux.
-Non, pas encore, mais… ça ne saurait tarder.
Il ponctua sa phrase d'un sourire complice, puis il transplana.
Ne restaient alors plus que Harry et Ginny, plongés dans une sorte de torpeur, se tenant par la main. Ce ne fut que lorsque Harry Jr se réveilla en pleurnichant que les jeunes parents décidèrent de rentrer à Godric's Hollow.
Et effectivement, deux mois plus tard, Ginny tombait de nouveau enceinte.
