Disclaimer : le monde d'Harry Potter et ses personnages sont la propriété de JKR.

Rating : M - NC17

Résumé : UA. Harry Potter est un jeune écrivain qui a des relations difficiles avec sa belle-famille. Alors que lui et sa femme font des démarches d'adoption pour de mauvaises raisons, il rencontre un jeune orphelin.

Genres : Drama / Romance

Paring : HPTJ

CHAPITRE 1 :

A vingt-quatre ans Harry Potter avait pris pour épouse Ginny Weasley, la sœur de son meilleur ami. Ronald n'était d'ailleurs pas très enchanté à l'idée que sa sœur se marie avec qui que ce soit. Cela avait créé des tensions et de violentes disputes entre les deux anciens camarades. Mais à présent il acceptait plus ou moins Harry, même si étrangement il ne téléphonait plus, ne l'invitait plus à venir partager une soirée entre amis, et ne le voyait plus que lors des fêtes de famille. Le jeune homme délaissé pensait qu'une fois sa relation officialisée avec Ginny, tout reviendrait à son état normal. Il se le dit et répéta encore une fois lors du mariage quand il se retrouva seul à une table pendant que sa femme dansait avec Mr Weasley. Il se rassura ainsi pendant quelques mois encore. Puis il oublia. Il se dit qu'il trouverait d'autres amis, et il n'y pensa même plus. Il se dit que sa famille lui suffisait. Ils essayèrent de faire un enfant, mais après maints essais Harry appris alors qu'il ne pourrait pas avoir de famille. Ginny était stérile.

Les disputes recommencèrent. Ronald rejeta la faute sur Harry, sa sœur ne pouvait pas être stérile, toutes les femmes de sa famille avait eu de nombreux enfants. Malgré les résultats d'analyses en double exemplaire il s'obstina à faire de lui sa bête noire. Finalement il aurait encore préféré que Ginny accepte la demande de Dean Thomas qui s'était déclaré quand il avait appris qu'Harry ne comptait pas rompre un jour.

Le jeune marié ne put supporter les accusations. Il s'enferma pendant deux semaines dans son bureau. Il ne put rien écrire pourtant, pas une seule idée ou phrase cohérente ne lui vint à l'esprit. Ronald disait qu'il n'était qu'un raté se cachant derrière l'amour de l'art et des lettres pour se donner un semblant de métier. C'était ainsi à présent qu'il considérait le métier d'écrivain. C'était pourtant lui qui l'avait encouragé à écrire son premier article pour le journal de l'école.

Ginny le sortit de sa torpeur. Elle l'obligea à venir s'asseoir dans le salon et le supplia d'adopter. «Pour le bien de notre couple, et pour mon frère, pour qu'il se calme».

C'est ainsi que moins de trois mois avant ses vingt-cinq ans, Harry se retrouva devant un orphelinat, traînant des pieds derrière sa femme, un air indifférent sur le visage.

«Bonjour messieurs dames, si vous voulez bien vous donnez la peine d'entrer. Nous allons remplir les papiers.»

Ils passèrent deux heures dans le bureau à tenter de réunir toutes les informations avec la secrétaire. Ensuite ils rencontrèrent le directeur de l'orphelinat. Un homme avec un nom à coucher dehors, Harry le retint car il aimait donner à ses personnages des noms originaux. Mr Dumbledore les accueillit donc, leur fit faire le tour du bâtiment, et les fit assister à un cours d'histoire de terminale. Un élève leur jeta un regard curieux, puis se renfrogna en voyant Harry. Cet incident fut comme un coup de fouet pour le jeune marié. Il se demanda soudain s'il ne passait pour un malpoli depuis son arrivée. Le directeur sembla remarquer son malaise, et lui chuchota à l'oreille que ce garçon était sur la défensive chaque fois qu'un couple venait pour adopter. La sonnerie retentit et Harry n'en sut pas plus.

«Bien vous pouvez revenir dans deux semaines, et nous organiserons des rencontres en vue de l'adoption. Chaque fois vous serez accompagnés d'une assistante sociale qui donnera son impression sur le contact établi avec l'enfant. A ce propos vous ne nous avez pas fait part de votre préférence concernant l'âge.

-Oh eh bien, nous ne savons pas encore très bien mais un enfant assez jeune serait sans doute le mieux, qu'en dis-tu chéri ?

-Je ne sais pas.

-Un enfant encore jeune... ce doit être plus facile non ?

-Pourquoi ? De toute manière il finira par grandir... Mais c'est comme tu veux. Je m'en... Je n'ai pas vraiment de préférence.

-Eh bien, prenez le temps d'en rediscuter et nous reverrons cela à notre prochaine entrevue. Au revoir.»

Le retour se fit en silence, sous la pluie.

Deux semaines plus tard, ils étaient à nouveau à l'orphelinat. Ils virent trois garçons âgés de huit, sept et trois ans. Une fille de dix ans. Le directeur suggéra qu'ils voient des adolescents, mais chaque fois ce fut la même constatation. Aucun lien ne semblait se former, ou du moins l'un des deux semblait avoir atteint le paroxysme de l'antipathie.

«Êtes-vous certain que vous désirez adopter Mr Potter ?

-Pardon ?

-Vous ne semblez manifester aucune volonté à aller vers l'enfant.»

Il ne répondit plus rien. L'assistante fit donc part de ses remarques au directeur, au grand dam de Ginny qui, rouge de honte, s'emmura dans un silence gêné. Le vieil homme demanda à voir Harry seul.

«Est-ce votre femme qui désire adopter ?

-C'est une décision commune.

-Est-ce elle ou vous qui avez exprimé le désir d'avoir un enfant ?

-... c'est elle.

-Et pour quelles raisons avez-vous accepté son désir d'adoption ?

-...je ne sais pas. On ne peut pas avoir d'enfants.

-Vous êtes encore jeunes, et vous vous êtes mariés cette année. Pourquoi une telle précipitation ?»

Harry avait envie de fuir ce bureau. Fuir toutes ces questions. Fuir cet homme qui semblait le transpercer du regard. C'est alors que quelqu'un frappa à la porte.

«Entrez!

-Bonjour professeur. Excusez-moi madame Mc Gonagall m'envoie pour une colle.

-Tu as encore été collé Tom ?

-Il semblerait.

-Bien, je vais remplir la feuille. Tu veux bien aller attendre dans le couloir le temps que je finisse avec Mr Potter.»

Le garçon le regarda avec curiosité cette fois, puis referma la porte derrière lui.

«Veuillez m'excuser.

-Ce n'est rien. C'est le jeune homme que nous avons vu l'autre fois n'est-ce pas ? Lors du cours d'histoire.

-Oui en effet, c'est Tom. Vous vous souvenez de lui ?

-Je me souviens des gens en général, ça fait partie de mon métier.

-Je vois.»

Le directeur eut un regard malicieux derrière ses lunettes à monture en écaille. Peu après Harry sorti du bureau, mais il n'y avait personne dans le couloir.

«Encore évanoui dans la nature...» murmura le vieil homme.

Ils rentrèrent à la maison. Harry resta pensif pendant quelques heures, puis la routine repris. Ils avaient rendez-vous une nouvelle fois dans trois jours, et il échafaudait déjà des plans pour ne pas y aller. Finalement sa femme insista tant qu'il se résigna. Ce fut moins éprouvant que la dernière fois, car ils eurent quelques problèmes administratifs. Le métier d'Harry étant considéré comme une source de revenus peu fiable, et Ginny ayant un salaire moyen, la secrétaire leur signifia que cela risquait de ralentir la procédure. Ils ne virent donc que deux enfants ce jour-là.

Dès qu'ils eurent quittés l'orphelinat, sa femme lui suggéra fortement de s'inscrire à un colloque sur «le polar et les auteurs anglophones».

«Tu pourrais donner des cours d'écriture, ça ferait sans doute bien dans le dossier.

-Pourquoi pas. Mais de toute façon nous n'avons pas encore trouvé chaussure à notre pied.

-Ce serait sans doute déjà fait si tu t'intéressais un peu plus à ton futur enfant.

-Mais je ne peux pas choisir comme ça, comme si c'était un chien qu'on aller adopter à la S.P.A.!

-Ne me sors pas ton baratin idéologique pour justifier ton incapacité à fonder une famille!

-Ah bon, pourtant c'est toi qui est incapable de nous donner un enfant, non ?»

La gifle claqua fort sur sa joue. Beaucoup trop fort. Ginny pleurait maintenant derrière la porte de leur chambre. Harry dormit sur le canapé cette nuit-là, et les deux précédentes également. Ensuite l'affaire se tassa, et il assista à ce colloque. Puis à d'autres, et donna des cours à des amateurs désireux d'apprendre l'art d'écrire un roman noir.

Quand il revint à l'orphelinat à la fin de la semaine, le directeur trouva l'idée excellente et lui proposa même de venir dispenser quelques heures de cours à ses élèves.

«Oh, mais je ne suis pas habilité à enseigner.

-Ne vous inquiétez pas nous ferons ça sous la forme d'exposés et de débats. Il est très enrichissant pour les élèves de parler avec des professionnels. Votre métier est assez atypique si je puis me permettre, vous pourriez leur expliquer en quoi cela consiste d'être écrivain.

-Il n'y a pas vraiment de définition, c'est propre à chacun...

-Bien sûr, bien sûr, mais justement exposez leur votre définition du sujet.

-Bon... et quand voulez-vous programmer ces cours ?

-Hum, voyons. Lundi et mercredi prochains ? Vous aurez le temps de vous préparez ?

-Je pense oui.

-Bien dans ce cas, à lundi.

-A lundi.»

Harry sorti du bureau suivi par le directeur. Cette fois-ci Tom attendait dans le couloir.

«Ah Tom! As-tu trouvé les livres que je t'ai demandé ?

-Oui.

-Parfait, parfait. Oh à propos, je te présente Mr Potter. Il fera quelques exposés sur le métier d'écrivain, tu l'auras sans doute dans ton cours de littérature contemporaine.

-Bonjour.»

Le garçon lui tendit la main, et Harry lui sourit, essayant de paraître aimable cette fois-ci.

«Bonjour Tom.

-Alors comme ça vous n'êtes pas un de ces bons samaritains stériles en mal d'enfants ?

-... je crains que si.

-Tom, je t'ai déjà dit de cesser ces grossièretés infantiles. Veuillez l'excuser Mr Potter.

-Ce n'est rien.»

Le jeune homme ne semblait pas gêné le moins du monde. Il avait un petit sourire narquois aux lèvres, même si son visage restait neutre.

«Alors la rousse qui vous accompagnait l'autre jour c'est votre femme ?

-En effet. Nous sommes jeunes mariés.

-Je m'en doute, vous devez avoir à peine plus de mon âge non ?

-Je vais avoir vingt-cinq ans dans deux mois.

-Je vois.

-Décidément...

-Pardon ?

-Je ne tombe que sur des gens qui voient ici.

-Tom aime à énoncer des remarques pertinentes. Il faudra vous y faire quand vous l'aurez en cours. Bien sûr ce, nous allons vous laissez disposer Mr Potter.»

Le garçon lui tendit à nouveau la main, et la serra assez fort cette fois-ci.