A Desperate Arrangement

Auteur : mikkimouse

Traduction : phoenix8351

Correction : NathDW

Relecture : Minipou

PS : J'en profite pour faire un peu de pub pour un groupe FB qui crée un fanbook (qui sera remis lors d'une convention début 2016) pour l'actrice qui joue Victoria Argent, et qui s'implique beaucoup dans la promo de la série ^^ Donc si vous avez facebook, n'hésitez pas à aller voir ^^ "Fanbook Eaddy Mays The Spark Zenista Convention" (j'aurais bien mis le lien mais on ne peut pas...)

AU fantastico-médiéval. L'existence des loups-garous est connue.

AVERTISSEMENT : Derek apparaît dans le chapitre 2, il risque de vous paraître OOC, il a une faible opinion de lui-même à cause d'abus psychologiques qu'il a subis lors d'une précédente relation. Si ce sujet vous met mal à l'aise, évitez !

Résumé :

« Désolé, je crois que j'ai des problèmes d'audition, » dit Stiles. « Parce que j'ai cru t'entendre dire que tu avais arrangé des fiançailles avec les Hale. Un arrangement qui me concernerait, moi. MOI. »

Scott fit son sourire habituel et hocha la tête, ce qui informa Stiles que, oui, il avait bien entendu.

Après sept années de dures négociations, le traité entre les Hale et les Argent avait été aboli, et les deux pays étaient entrés en guerre.

Des mois plus tard, une trêve a été, difficilement, mise en place grâce à l'intervention du Roi Scott McCall, mais cela risquait de ne pas durer. Dans une tentative désespérée de garantir la paix, les Hale ont signé un traité avec les McCall pour unir le Prince Derek au Prince Stiles Stilinski, le frère du Roi Scott.

Dans toute l'histoire du monde, il y avait certainement eu des idées bien meilleures que celle-ci.

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Note de l'auteur :

Je traînais sur Tumblr, et je suis tombé sur le post de Helenish. ( helenish . tumblr post / 59249580960 / jerakeenc-theragnarokd-so-now-i-want-an)

Cette idée ne m'a pas quittée. Et c'est devenu un AU mariage arrangé de plus de 100 000 mots.

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Chapitre 1 : L'arrangement.

Scott observa attentivement les portes sculptées qui marquaient l'entrée du bureau de la Reine Talia, et déglutit. C'était ridicule d'être aussi nerveux, son cœur s'affolait dans sa poitrine rien qu'à l'idée d'ouvrir ces portes. Cela faisait presque deux ans qu'il était devenu Roi, il ne devrait pas être aussi nerveux, pas pour une mondanité telle que cette négociation en vu d'un traité.

Non, il y a quelques mois, ça n'aurait été qu'une mondanité, rien de plus que quelques heures de son temps pendant sa visite d'une semaine chez les Hale. Maintenant, après la rupture des négociations entre les Hale et les Argent, et après la mort du Roi Bruce lors d'une embuscade, il y a moins de deux mois. Scott n'était plus sûr de savoir à quoi s'attendre de la part de la Reine Talia, mais il doutait que cela ne soit qu'une simple mondanité.

Il aurait souhaité que Stiles soit avec lui, mais la Reine avait insisté pour le voir seul.

Scott prit une autre inspiration pour se calmer, puis il toqua deux fois pour annoncer sa présence.

« Entrez, » répondit une voix étouffée provenant de la pièce.

Il ouvrit la porte et entra. La taille de la pièce l'étonna car son propre bureau, chez lui, faisait facilement le double en superficie. Des étagères remplies de livres et de manuscrits occupaient un pan du mur, deux bureaux étaient accolés l'un contre l'autre, dont un était recouvert de papiers et le centre de la pièce abritait deux sièges et un canapé où une broderie avait été abandonnée sur un coussin. Il y avait une table sous la fenêtre la plus éloignée de lui, alors que celle du milieu contenait un vitrail représentant deux loups sous une pleine lune.

La Reine Talia se tenait droite près de la fenêtre, les rayons du soleil de l'après-midi l'enveloppaient. Un voile noir dissimulait le bas de son visage, seuls les yeux rouge vif apparaissaient.

Scott s'inclina respectueusement. « Votre Majesté. »

Les yeux rouges se plissèrent, et elle hocha la tête. « Votre Majesté. »

Après deux années, on aurait pu croire qu'il se serait habitué à s'entendre appeler de cette façon mais ça lui donnait toujours l'impression de porter une paire de bottes trop grandes pour lui.

La Reine Talia leva la main qu'elle avait posée sur la table. « Je vous en prie, asseyez-vous. J'apprécie beaucoup que vous ayez pris le temps de venir me rencontrer. »

« Bien sûr. » Scott contourna le canapé et s'installa sur une chaise de la table, puis il décida d'en venir directement au fait. « De quoi vouliez-vous discuter ? »

La Reine passa un doigt au coin de son œil comme pour chasser une larme, mais sa voix était posée quand elle prit la parole. « Je souhaitais vous remercier en personne pour votre intervention auprès du Roi Gérard. Je n'étais pas sûre que vous viendriez à notre aide. »

Il trouva cette déclaration absurde. « Ma Dame, cette alliance avec votre famille est une des rares bonnes choses que mon père m'a légué. Je me devais de venir à votre aide. »

Scott avait été très inquiet en apprenant que les négociations entre les Hale et les Argent avaient échoué, et il avait été horrifié quand il avait eu connaissance de l'attaque organisée par le Roi Gérard. Il avait immédiatement rédigé une lettre, rappelant au Roi Gérard que l'accord entre leurs deux pays interdisait formellement d'attaquer un pays allié de l'autre. Cela avait fonctionné, à son grand soulagement, malheureusement, c'était trop tard pour éviter la mort du Roi Bruce. « Honnêtement, l'échec d'une négociation est loin d'être une raison suffisante pour déclarer une guerre. »

La Reine Talia se retourna vers la fenêtre. « Malheureusement, beaucoup trouvent que c'est une raison suffisante. »

Scott eut un petit rire qu'il étouffa aussitôt avec un toussotement. « Je me fiche de ce que pense le Roi Gérard, l'Empereur Deucalion est une menace bien plus importante. Nous sommes beaucoup plus forts ensemble que séparément, et il nous est impossible de faire front commun si Gérard fait un caprice en envoyant son armée à chaque fois qu'il a l'impression que l'honneur de sa famille a été souillé. »

La Reine Talia haussa un sourcil. « Un caprice ? »

Scott gigota un peu en entendant le ton légèrement amusé de la Reine. « C'est le terme employé par mon frère. » admit-il. « Mais je trouve que ça ne manque pas de pertinence. »

Elle ferma les yeux et secoua la tête, mais Scott pensa que la légère expiration qu'il avait entendu aurait bien pu être un petit rire camouflé.

« Caprice ou non, cela nous a placé dans une situation intenable. » L'amusement disparut de sa voix. « Jason sera un bon roi, je le sais, mais… mon fils a un excès de confiance dans nos capacités. »

« Et pas vous ? »

Elle le regarda dans les yeux avec un air résigné. « Je suis à la fois reine et Alpha. Un excès de confiance est un luxe que je n'ai jamais pu me permettre. »

Scott hocha la tête. Son père aussi avait fait preuve d'excès de confiance, et il savait qu'il allait passer une grande partie de son règne à s'assurer de ne pas répéter ce genre d'erreur.

La Reine Talia finit par le rejoindre à la table, elle posa ses mains à plat sur le bois sombre. Le rouge de ses yeux s'effaça pour laisser place à un brun chaleureux. « Votre intervention nous a permis d'obtenir un répit, mais ses hommes sont toujours à nos frontières. Le traité signé avec votre père n'était que temporaire, et il est beaucoup moins complet que ce que j'aurais souhaité. »

C'était malheureusement exact. Après la mort de son père, une des premières choses que Stiles et lui avaient faites, avait été de passer en revue chaque traité pour être sûr d'en comprendre les termes. Stiles avait pratiquement réussi à mémoriser tous ses satanés parchemins, mais Scott s'en souvenait assez bien aussi. Le contrat de fiançailles qu'ils avaient avec les Argent – qui devait être scellé par le mariage de Scott avec la Princesse Allison, la petite fille de Gérard - était aussi solide que l'acier, mais l'alliance qu'ils avaient avec les Hale l'était beaucoup moins.

« J'ai peur que Gérard nous attaque, à nouveau, dès que le traité expirera. » dit la Reine Talia. « Nous ne sommes pas faibles, mais son armée est bien plus puissante que la nôtre, et elle est composée de gens qui savent se battre contre les loups-garous tout aussi bien que contre les humains. Et avec le nombre de mes sujets qui ont disparu ses derniers mois… » Elle s'arrêta là. « Je ne crois pas que nous pourrons résister à une véritable attaque. Pas très longtemps en tout cas. »

L'instinct de Scott lui dit de lui prendre la main, mais il retint ce geste un peu trop familier. Même s'ils étaient égaux, ils n'étaient pas encore amis. « Ma Dame, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous venir en aide, je vous le promets. Si l'alliance entre nos deux pays était plus forte, le Roi Gérard ne pourrait pas vous attaquer, pas sans rompre le contrat de fiançailles qu'il a signé avec mon père. »

« Je suis d'accord, » dit la Reine Talia. « Cependant, je crains que le seul accord qu'il acceptera vraiment de respecter ne soit un lien au moins égal à celui que votre famille partage avec la sienne. »

Scott voyait où cela allait les conduire. « Le mieux serait un mariage. »

Avec le voile qui couvrait la partie inférieure de son visage, Scott ne pouvait déchiffrer l'expression de la Reine Talia, mais elle avait l'air d'être perdue dans ses pensées. « Malheureusement, je ne sais pas comment rendre cela possible. Je ne connais personne qui puisse convenir dans votre famille, et dans la mienne, Jason et Laura sont déjà engagés, Cora n'a que treize ans, et Derek… » Son regard se dirigea vers la fenêtre, et son expression devint plus triste. « Je ne sais pas. »

Il pouvait comprendre son hésitation. Scott n'avait rencontré le Prince Derek que brièvement lors de son séjour chez les Hale, mais il avait pu remarquer à quel point il était renfermé et silencieux. Scott ne le connaissait même pas, et pourtant il avait eu envie de recouvrir ses épaules d'une couverture en lui assurant que tout allait bien se passer.

C'était triste, mais ce n'était pas le sujet du moment. Si une femme comme la Reine Talia demandait de l'aide, Scott savait que c'était parce que sa famille et son pays risquaient le désastre sinon. Il ne restait que quelques jours avant que le traité expire. Il devait faire quelque chose.

Mince, il aurait voulu avoir amené Stiles avec lui. Ses idées sortaient toujours de l'ordinaire, mais c'était exactement ce dont ils avaient besoin en ce moment.

Attendez.

Une idée le titilla. Ce n'était sûrement pas une bonne idée –Scott en doutait vraiment- et ça rendrait certainement beaucoup de gens mécontents, il n'en doutait pas une seconde. Cependant, cela réglerait tous leurs problèmes en matière d'alliance. Et il était quasiment sûr que Stiles lui pardonnerait.

Probablement.

« Vous avez l'air en pleine réflexion, » commenta Talia.

Scott hocha la tête. « Je pense à notre problème, Ma Dame. »

Il aurait juré avoir pu lire la question, rien qu'en la regardant dans les yeux. « Et est-ce que vous avez la moindre solution ? » demanda-t-elle.

Scott lutta pour ne pas sourire. Stiles allait sûrement le tuer. Il ne devrait vraiment pas être autant amusé par cette pensée. « Je pourrais bien avoir une idée. Par pure curiosité, savez-vous quels sentiments le Prince Derek éprouve pour les hommes ? »

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Stiles aimait son frère. Il l'avait aimé de tout son cœur depuis aussi longtemps qu'il pouvait s'en rappeler, probablement depuis le moment où Scott l'avait surnommé 'Stiles' quand il avait trois ans, parce qu'aucun d'eux n'arrivait à prononcer la monstruosité qui lui servait de prénom. Scott était un bon roi, avec un cœur généreux, compatissant avec son peuple, fidèle à ses convictions et si optimiste que c'en était presque un défaut.

Mais parfois –rarement, occasionnellement, plus souvent que Stiles ne le voudrait- Scott avait des Idées.

Durant les dix-neuf années qu'ils avaient vécues, Stiles pouvait compter sur les doigts d'une main, le nombre de fois où les Idées de Scott avaient fonctionné comme prévu, sans modifications de la part de Stiles ou une grande part de discussion pour les tirer d'affaire.

Stiles aimait Scott, mais Stiles n'aimait pas les Idées de Scott.

Il se rappela de tout ça alors qu'il se tenait devant son frère dans un couloir du château des Hale, et qu'il clignait des yeux d'incrédulité.

« Désolé, je crois que j'ai des problèmes d'audition, » dit Stiles. « Parce que j'ai cru t'entendre dire que tu as arrangé des fiançailles avec les Hale. Un arrangement qui me concernerait, moi. MOI. »

Scott fit son sourire habituel et hocha la tête, ce qui informa Stiles que, oui, il avait bien entendu. « J'en ai discuté pendant un long moment avec la Reine Talia. C'est la meilleure solution que nous ayons pu trouver. »

Stiles fit un mouvement brusque avec le bras et faillit briser un vase inestimable en le faisant tomber. « La meilleure solution ? Vraiment ? Vous avez parlé, tous les deux, pendant quatre heures, et c'est le mieux que vous ayez pu faire ? Par l'enfer de Dante, que croyez-vous que va faire Gérard quand il va l'apprendre ? »

« Il va sûrement utiliser beaucoup plus de jurons que tous ceux que toi et moi connaissons, » dit Scott. « Mais tu connais le contrat de fiançailles aussi bien que moi. Il interdit toute attaque sur n'importe quel pays avec lequel l'un de nous a une alliance. Si nous scellons notre alliance avec les Hale d'un mariage, même Gérard ne pourra pas protester. »

Très bien, c'était plutôt vrai. Mais quand même, les négociations ratées entre les Hale et les Argent avaient apparemment mis le Roi Gérard sur les nerfs, et Stiles pensait bien qu'en retour, ils n'allaient pas écoper seulement d'une petite tempête de rage. « Ou alors il pourrait déclarer la guerre à nos deux pays. »

Scott continua de marcher dans le couloir. « C'est possible, mais improbable. Le contrat de fiançailles entre Allison et moi lui procure de nombreux avantages, je doute qu'il le risque juste pour une question de fierté. »

« Tu supposes qu'il est raisonnable, » dit Stiles.

Scott haussa les épaules. « Je n'ai aucune raison de penser qu'il ne le sera pas. De plus, nous pourrions certainement négocier un traité équitable pour eux. »

« Tu penses vraiment que ça suffirait pour l'empêcher de continuer cette guerre d'orgueil ? » demanda Stiles.

« Avec nous en tant que médiateurs ? » Scott haussa les épaules. « Je pense qu'ils auront plus de chance qu'autrement, pas toi ? »

C'est vrai, Stiles n'avait aucun argument contre ça. Il savait aussi que 'nous' voulait dire 'moi', parce que Scott avait l'air deux ans plus jeune que son âge, était gentil avec tous ceux qu'il rencontrait, et avait l'âme d'un jeune chiot. A quelques rares exceptions, tout le monde aimait Scott. Si quelqu'un pouvait faire en sorte de calmer un roi en colère pour qu'il arrête d'agir comme un imbécile, c'était bien Scott.

« C'est assez juste, » dit Stiles, « mais le truc qui me bloque, c'est pourquoi moi ? »

« Je suis promis à Allison, » dit Scott, comme si ça répondait à toutes les questions que Stiles n'avait pas encore posées.

Vu qu'ils étaient seuls, Stiles se laissa porter par des années d'habitude et d'amitié, il se frappa le front avec la paume de sa main. « Oui, je sais que tu n'es pas sur le marché, mais et ta mère ? »

Le sourire de Scott disparut, et Stiles regretta aussitôt ce qu'il venait de dire. « Pour des raisons politiques, parce que c'est la Reine. Nous voulions que les traités soient égaux, autant que possible. » Scott prit une profonde inspiration et dit d'une voix plus basse. « Et parce qu'elle a à déjà passé la majorité de sa vie dans un mariage avec quelqu'un qui ne la traitait pas à moitié aussi bien qu'il aurait dû le faire, et je refuse de lui voler sa chance d'être heureuse. »

Ce rappel faisait mal, et Stiles se mordit la lèvre en se détournant. Scott et lui avait essayé, plus ou moins subtilement, de jouer les marieurs, depuis que la période officielle de deuil de la Reine Melissa était finie, et Stiles ne voulait pas retirer à la mère de Scott ou à son propre père leur chance d'être heureux. Mais… « Donc, à la place, c'est à moi que tu demandes d'être piégé dans un mariage ? »

Scott eut la décence d'avoir l'air coupable. « Je sais ce que je te demande, » dit-il, « et je te jure que je ne te le demanderais pas si je ne pensais pas que tu pourrais en être au moins un peu content au final. »

Stiles serra les poings et se détourna. Il n'allait pas balancer son poing dans le visage de son frère. Il n'allait pas le faire. « Tu me l'as promis. Tu m'as promis que je n'aurais pas à faire ça. »

« Je sais. Je suis désolé. »

Maudit soit-il. Il savait que Scott le pensait, tout comme il savait que Scott ne lui aurait jamais demandé de le faire s'ils n'étaient pas bloqués entre le marteau et l'enclume. Non, plutôt entre une falaise et une avalanche.

Une part de lui pensa qu'ils pourraient juste partir, parce que, après tout, ce n'était pas leur problème. Pourquoi est-ce que Stiles devrait se sacrifier pour sauver les Hale.

Parce que ça ne vaut pas le coup de risquer une guerre alors qu'il y a tant d'ennemis attendant qu'ils échouent. Et parce que ces négociations durent depuis sept ans, lui murmura une voix traîtresse dans sa tête. Tu veux savoir la vraie raison de cet échec.

Stiles se passa une main dans les cheveux. Il devait y avoir une meilleure solution, mais même lui n'arrivait pas à en trouver une sur le moment. « Donc tu me le demande à moi, parce que j'ai un rang assez élevé pour que l'alliance soit forte, mais pas assez élevé pour pouvoir devenir une menace pour celle qui existe entre toi et Allison. »

Scott hocha la tête. « Exact. »

« Et Sa Majesté n'a aucun problème à donner son fils à un autre homme ? » demanda Stiles.

Scott haussa les épaules. « Apparemment ses préférences sont similaires aux tiennes. »

« Et pour ce qui est des héritiers ? » demanda Stiles, et il devina la réponse en voyant la tête de Scott. « Ah. Un mariage entre un second fils et un fils illégitime. C'est mieux qu'il n'y ait pas d'héritiers, hm ? »

« Stiles… »

Il fit un geste de main pour faire taire Scott. « Je comprends, tout comme je comprends que c'est la Reine qui a avancé cette raison, pas toi, n'est-ce pas ? »

Scott soupira et alla jusqu'à une fenêtre qui surplombait le jardin. « Elle voulait s'assurer qu'il n'y aurait pas de problème lors de la succession, même si j'ignore pour quelle raison il y en aurait. » Ses sourcils se froncèrent de confusion. « Je ne pense pas que le Roi Jason et le Prince Derek soient aussi proches que nous le sommes. »

Stiles s'approcha de Scott et lui mit une main sur l'épaule. Malgré leur sang commun –Scott était l'héritier légitime, alors que Stiles était le résultat d'une indiscrétion du Roi avec une des dames de compagnie de la Reine- ils étaient devenus amis très vite à l'âge de deux ans et étaient restés proches, malgré toutes les tentatives du défunt Roi pour les séparer. Stiles savait qu'il avait de la chance, qu'ils avaient de la chance, mais Scott avait tendance à supposer que tous les frères avaient la même relation qu'eux, et il n'avait jamais l'air de comprendre quand ce n'était pas le cas.

Scott se tourna vers lui avec une expression de regret et culpabilité sur le visage. « Je sais que je t'ais promis de te laisser le choix. Et c'est ce qu'il y a de pire avec cet arrangement. »

Malédiction. Stiles était furieux, mais il ne pouvait pas laisser son frère s'en vouloir à mort pour ça. Il enlaça à moitié Scott. « Mais les besoins des pays passent avant les promesses faites quand on avait douze ans, pas vrai ? »

Scott se frotta le haut du nez. « Oui, mais je ne veux pas… Bon. Il y a un lunch demain après-midi. Rencontre-les. Rencontre Derek. Et si tu penses vraiment que ça ne pourra pas fonctionner, dit-le-moi. Nous trouverons un autre moyen. »

Et cela suffit pour que Stiles ait l'impression d'être un sale gamin pleurnichard. Illégitime ou pas, il était un Prince, et il savait parfaitement bien que Scott ne le lui aurait pas demandé s'il avait eu une autre option. « Très bien, ça va. Je vais le faire. Lunch avec la famille potentielle. Il n'y a sûrement rien qui pourrait mal tourner. »

Scott sourit, et la tension de ses épaules diminua. « Merci. J'irais bien aussi, mais je dois aller au port tôt demain matin, nos parents et Lydia arrivent de bonne heure. »

Stiles sourit. « Alors, est-ce que c'est toi qui va faire cette annonce à mon père et à ta mère, ou est-ce que tu me laisse ce délicieux devoir ? »

Un air de panique passa sur le visage de Scott. « Nous leur en parlerons ensemble. »

Stiles leva les yeux au ciel. « Parce que tu penses qu'ils accepteront plus facilement cette idée si nous sommes là tous les deux ? »

« Eh bien, il y a ça, et s'ils se mettent en colère, je pourrai toujours leur dire que c'était ton idée. »

Stiles le fixa et lui donna un coup de coude dans les côtes. « Oh non. Tu vas assumer la pleine responsabilité pour ça. »

Scott rigola et s'éloigna. « Je plaisante. Je voulais aussi qu'ils soient là, parce que je sais que Mère voudra parler avec la Reine Talia immédiatement, et j'aimerais m'assurer que tout soit réglé le plus vite possible. » Il reprit un air songeur. « Notre traité avec les Hale expire dans moins de deux semaines. »

Stiles comprit ce que Scott ne disait pas. S'ils n'avaient pas un nouveau traité signé, scellé, avec un mariage à la clé avant cela, la trêve n'en sera plus une.

Il posa son bras sur les épaules de Scott et lui emmêla les cheveux. « Ne t'inquiète pas Scott. Nous allons nous en occuper. En plus, nous avons oublié un point positif dans tout ça. »

Scott l'observa, avec un petit sourire au coin des lèvres. « Oh ? Et quel est-il ? »

Stiles rayonna. « Je vais perdre ma virginité avant toi. »

Scott grogna, mais au moins, il souriait vraiment cette fois. « Promets-moi juste que tu ne me révélera jamais, au grand jamais, ce qui se passera une fois les portes closes. »

« Quoi, tu ne veux pas connaître les activités qui auront lieu dans ma chambre ? » demanda innocemment Stiles. « Tu m'as lu chaque lettre dégoulinante d'amour qu'Allison t'a envoyé. Je pense que j'ai mérité d'avoir au moins une conversation sur le sexe, qui horrifiera ton esprit. »

« Je te promets d'être un auditeur attentif à chaque occasion, si Derek et toi vous mettez à vous écrire d'épiques poèmes d'amour. »

« Mes poèmes d'amour épiques comprendront de nombreuses rimes avec le mot 'queue' dans tous les langages que je connais. Et même dans certains que je ne connais pas. Je vais apprendre de nouveaux langages, juste pour cette raison, Scott. » Stiles pointa son doigt devant le visage de Scott. « Et tu devras les écouter, tous jusqu'au dernier. »

Scott grogna et mit un coup de coude dans le flanc de Stiles. « Je ne peux te dire à quel point j'en suis impatient. »

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Fin du chapitre 1

Publié le 06 09 2015