Poof ! Un Jelsa fraternel, ça vous dit ? Bah oui, j'aime pas faire des couples, l'amour c'est pas mon truc, et puis de toute façon je trouvais ça plus logique de faire un lien familial entre la reine des neiges et l'esprit du froid que d'en faire un romance... Enfin bon, j'espère que vous apprécierez ! :)

Ça commence doucement, je tiens beaucoup à installer le contexte et les personnalités des deux héros, pour l'instant enfants...

DISCLAIMER : Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Walt Disney Pictures ou de DreamWorks Animation~

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- PARTIE 1 -

Prologue

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- Psst ! Elsa ! Réveille-toi ! » murmura avec enthousiasme une voix claire.

Dans la chambre d'enfant baignée par la douce lumière de la lune, dont les rayons traversaient les vitres de l'imposante fenêtre triangulaire, il y avait deux grands lits. L'un était vide, les draps défaits. Dans l'autre, une petite fille dormait paisiblement. Un petit garçon aux cheveux bruns en bataille était accroupi juste à côté de sa tête, la main secouant son épaule. Un sourire rempli d'innocence illuminait son visage, sans doute plus encore que la lune. Celle que l'enfant avait appellé Elsa, somnolente, remua, sortant tout juste d'un rêve.

- Jack... Retourne te coucher... » marmonna-t-elle dans un chuchotement fatigué.

- Allez ! » insista le petit Jack. « C'est l'heure de jouer ! On va bien s'amuser !

- Va jouer tout seul ! » fit la fille, un petit sourire amusé sur les lèvres, en repoussant son ami de sa main : poussé hors du lit, il tomba, la mine boudeuse.

Mais sa détermination et son enthousiasme prirent le dessus, et il sauta sur le lit, s'allongea à plein ventre sur la petite fille qui laissa échapper un cri de surprise. Il se pencha vers son oreille en écartant quelques mèches brunes, et lui dit d'un ton enjoué, tel celui qu'un petit chenapan utilise pour faire cèder quelqu'un par un point faible qu'il connait par coeur - car c'était bien le cas :

- On va faire des bonhommes de neige ?

La petite Elsa ouvrit alors des yeux brillants et un sourire approbateur.

Les enfants dévalèrent les escaliers du château à toute allure, Jack pressant le pas à Elsa, qui, malgré le doigt pressé sur ses lèvres, ne pouvait s'empêcher de pouffer de rire face à ses grimaces.

- Allez, petite soeur, dépêche-toi ! » s'exclama-t-il en sautant par-dessus cinq marches aussi légèrement que s'il avait pesé le poids d'une plume.

- Jack, on est jumeaux, et je suis née deux minutes avant toi en plus ! » le contredit-elle, les yeux levés au ciel en riant.

- Non, c'est moi qui suis né avant toi ! » protesta le petit garçon en poussant une grande porte menant à une gigantesque salle de bal.

Si la porte à double battant était somptueuse, avec sa taille impressionnante, sa couleur carmin et ses dorures royales, elle se faisait vite oublier à côté de la pièce à l'espace démesuré. Le parquet était lisse, impeccable, et de chaque côté de la salle se tenaient des piliers de bois verni, aux longs rideaux grenat soigneusement attachés derrière, et le plafond, aussi haut qu'un pin, formait une pointe nette vers le ciel. D'intouchables fenêtres filtraient la lumière lunaire en de doux faisceaux bleutés, penchant vers le violet, et éclairaient le sol d'une irréelle étoile à six branches, claire comme de la glace.

Les enfants y entrèrent. Tandis qu'Elsa refermait la porte derrière elle, Jack se précipitait en courant vers le centre, avant de faire vivement demi-tour pour tirer le bras de sa soeur avec impatiente.

Arrivés au milieu, ils se regardèrent d'un air malicieux et entendu, et tendirent leurs paumes vers l'autre, sans se toucher. Ils mimèrent avec leurs lèvres un compte à rebourd de trois secondes, puis sourirent, les yeux pleins d'étoiles, les doigts dansant subtilement avec l'air, en créant une boule lumineuse d'un blanc éclatant qui flottait dans l'air avec un tournoiement de petites étincelles. Puis, au même instant, ils déployèrent leurs bras vers le plafond, et la boule lumineuse s'envola, et explosa en un million de petits flocons argentés qui se répendirent dans toute la salle. Jack poussa une exclamation joyeuse en effectuant un bond enjoué. Elsa, elle, souriait de toutes ses dents.

Ensemble, de leurs mains, ils créèrent d'autres flocons, une patinoire de glace, un bonhomme de neige, un toboggan. Ensemble, ils riaient, épanouis, heureux, ils dansaient, ils chantaient.

Notre pouvoir vient du ciel et envahit l'espace !

Notre âme s'exprime en dessinant et sculptant dans la glace !

Et nos pensées sont des fleurs de cristal gelées !

Soudain, les portes s'ouvrirent en grand, et le Roi et la Reine entrèrent dans la salle enneigée en ouvrant des yeux ahuris en voyant son état : si les murs n'étaient pas recouverts de tas de neige, ils l'étaient de givre scintillant qui dessinait des fractales aux nuances éclatantes. Ils se dirigèrent vers les enfants avec précautions afin de ne pas glisser sur la glace, tandis que ceux-ci s'étaient arrêtés, ne sachant pas s'ils allaient les gronder ou trouver tout ça splendide. Mais visiblement, ils ne semblaient pas vouloir jouer.

La Reine, dont les cheveux du même brun que les jumaux étaient ramenés derrière sa tête en une coiffure complexe, affichait une mine, non pas déçue, non pas furieuse, mais découragée. Arrivant devant le frère et la soeur, elle s'agenouilla avec tenue et leur dit :

- Elsa... Jack... Nous vous avions pourtant dit de ne pas recommencer un tel désordre... Nous avons déjà réduit le personnel le mois dernier, je vous en prie, évitez d'attirer les soupçons...

- Mais, Maman, nous... » protesta le garçon avant d'être coupé par le Roi qui ajouta d'un ton affectueux mais sévère :

- Jackson, ta mère a raison. Elle fait ça pour vous protéger : tant que personne ne sera au courant pour votre magie, vous serez en sécurité. Faire se genre de chahut alors que le soleil n'est même pas encore levé est déjà quelque chose que nous vous avons déconseillé de faire.

- Je suis désolée. » s'excusa Elsa en baissant la tête.

- Pourquoi les gens nous feraient-ils du mal s'ils savaient ce dont on est capables ? » demanda avec rudeur Jack, le menton haut.

- Vous-mêmes ne savez pas encore tout ce que vous pouvez faire, lui répondit sa mère d'une voix douce. Vos pouvoirs peuvent être dangereux.

- Pas si on sait les contrôler ! » insista-t-il.

- Te rappelles-tu du dernier orage ? » lança le Roi. « Ta soeur était terrifiée et a créé de la glace partout dans votre chambre ! Quand on a enfin réussi à ouvrir la porte gelée, son lit était entouré de sorte de... de pics de glace, comme une barrière de ronces tout autour d'elle ! Que ce serait-il passé si quelqu'un d'autre que vous aurait été dans la pièce à ce moment-là ? C'est tout à fait le genre d'accident qui pourrait blesser quelqu'un, ou pire.

- Tu accuses ma soeur d'être une meurtrière ? » s'exclama le garçon en se plantant devant elle, les bras légèrement écartés.

- Non, le rassura son père avec tendresse, en posant sa main sur l'épaule couverte de flocons de Jack. J'essaie juste de te faire comprendre.

- Imagine aussi le contraire, ajouta la Reine. Et si, en apprenant son pouvoir, les gens avaient peur et se mettraient à attaquer ta soeur ?

Jack écarquilla les yeux, épouvanté, se tourna vivement vers Elsa pour croiser son regard et lui prit la main. Il se retourna tout de même vers ses parents, les protestations et les contradictions se bousculant dans sa tête, n'osant pas s'éjecter de sa bouche, qui restait ouverte sans qu'il ne dise rien. Ne pouvant faire face, il baissa la tête, fixant le sol blanc, plein de frustration et de quelque chose d'autre, entre le désespoir et la tristesse, qui rendait ses yeux lourd de larmes - qu'il se refusa de goutter de ses paupières.

Elsa s'était laissée convaincre. Elle se disait qu'elle était obligée de prendre les responsabilités qui lui appartenaient. Qu'elle devait grandir et devenir forte. Oui, avoir la force d'être une héritière digne du trône comme sa mère Annabel avant elle, car c'était ainsi, elle devait l'accepter.

- Allez vous recoucher, à présent, leur demanda la Reine. Demain, votre père et moi-même partirons à Corona pour voir mon frère. Nous ne seront absent que deux semaines. Je compte sur vous pour ne pas faire de bêtises, mes chéris.

Les enfants aquiescèrent silencieusement, et repartirent, les doigts entremêlés, vers leur chambre. En montant pas à pas les escaliers du château, Elsa dit à son frère :

- Jack... À partir de maintenant, pourrons-nous remplacer nos temps de jeux magiques par... par une sorte d'entraînement, pour qu'on s'aide à se contrôler, pour...

- Tu ne veux plus qu'on joue ensemble ? » la coupa Jack, s'arrêtant sur sa marche.

- Bien sûr, que l'on continuera de jouer ensemble ! » affirma la petite brune, tournée vers lui, à une marche d'avance. « Mais plus avec de la magie. Je... je préfère qu'on la réserve pour ces entraînements.

- Tu ne veux plus de nos pouvoirs. C'est un don exceptionnel et tu... Tu n'en veux pas ?

- Tu as entendu Papa et Maman... Il peut être dangereux... Je pourrais blesser quelqu'un, je pourrais te blesser, ou...

- On ne peut pas se blesser tous les deux. Notre pouvoir s'annule. » maugréa le garçon brun.

- Je pourrais blesser Papa ou Maman ! » insista-t-elle. « Tu ne crois pas que l'on devrait... Grandir ?

- Jouer est la seule chose d'amusante à faire ici ! Je sais que tu le penses aussi. On est des enfants, Elsa !

- Oui... Mais...

Elle soupira. Jack s'approcha d'elle, posa sa petite main pâle sur son épaule, et pencha la tête sur le côté en lui disant :

- Je sais que tu veux faire de ton mieux pour obéir à Papa et Maman. Mais tu n'es pas obligée de grandir si vite. La maîtrise de nos pouvoirs se fera avec le temps. Tu as le temps, on a le temps, on a l'âge de s'amuser !

Elle releva la tête, souriante, mais indécise, bien qu'elle n'en dit rien. Main dans la main, ils retournèrent se coucher.