Jour 0, Norvège :
Rose ;
« Il a besoin de toi. Et ça c'est vraiment moi. »
Les mots du Docteur, parmi les derniers mots que le Seigneur du Temps lui avait adressé avant de l'abandonner une fois encore, seule, sur cette même plage de Norvège. Ces mots revenaient sans cesse à l'esprit de Rose Tyler.
Le clone de ce dernier lui avait ensuite avoué n'avoir qu'un seul cœur, qu'une seule vie. Et surtout il avait déclaré vouloir la passer à ses côtés et vieillir avec elle. Ça aurait dû être comme un rêve qui se réalisait… Mais ça n'en était pas un.
Elle avait voulu obliger le Docteur à lui dire enfin qu'il l'aimait et c'est son clone, le clone qui était resté avec sa mère et elle dans cet univers parallèle, cet univers sans Docteur, qui lui avait répondu ce qu'elle attendait. Et elle l'avait embrassé. Elle en mourait d'envie depuis si longtemps… Mais ce n'était pas le Docteur. Ce ne serait jamais le Docteur…
Voilà à quoi pensait encore Rose Tyler, ses seules pensées depuis que le TARDIS du Seigneur du Temps s'était évaporé dans les airs, avec à l'intérieur le seul grand amour de sa vie.
Et elle se ressassait avec mélancolie les derniers instants qu'elle avait pu passer avec lui. Qu'allait-elle faire maintenant ? Elle avait embrassé le clone à moitié humain du Docteur mais ensuite ? Elle ne lui faisait pas entièrement confiance. Elle s'était rendue trop vite. Elle avait besoin de temps pour digérer ce qui lui était arrivé, elle allait avoir besoin de temps pour accepter – si elle l'acceptait un jour – que ce Docteur à moitié humain puisse combler le vide de son cœur. Elle aimait le Docteur mais était-il vraiment le Docteur et pourrait-elle l'aimer ? Elle en doutait.
L'homme, puisque ce n'était pas un Seigneur du Temps, gardait ses distances depuis la dernière dématérialisation du TARDIS dans cet univers. Son monde comme l'avait appelé le Docteur. Son Monde… Jamais ce ne serait son monde. Son monde, c'était le Docteur. Et Rose claqua la porte de son cœur et celle de sa chambre d'auberge tout en laissant couler ses vaines larmes de douleur…
Le Docteur bis ;
Rose pleurait dans sa chambre. Accolé à la porte de celle-ci, qu'elle venait juste de claquer, le Docteur l'entendait déverser ses larmes sur son oreiller.
Et il savait que son unique cœur pleurait en silence de ne pas savoir comment consoler la femme qu'il aimait. Qu'est-ce qui la faisait pleurer ? L'abandon du Seigneur du Temps certainement. Et le clone de celui-ci comprenait parfaitement la douleur de Rose Tyler. Son double, l'origine de son être, de son existence, n'avait pas vraiment laissé le choix à la jeune femme. Et c'était une erreur. Mais lui non plus n'avait pas eu le choix, les murs des dimensions étaient en train de se ressouder, le TARDIS devait rentrer dans son univers d'origine. Et si le Docteur et le Docteur Donna étaient restés plus longtemps, ils auraient été aussi coincés qu'eux. Peut-être aurait-il mieux valu que ce voyage soit le premier plutôt que le Dernier... Mais le clone du Docteur comprenait que le Gallifréen avait voulu profiter le plus longtemps possible encore de la présence de Rose Tyler à ses côtés. Et il voulait lui faire ses adieux dans une plus grande intimité.
Il avait été gauche pour cela et son clone savait que Rose allait sûrement lui faire payer sa gaucherie, aujourd'hui. Mais il le méritait. Ils ne formaient qu'un quand Rose Tyler voyageait dans le TARDIS, quand elle avait été enfermée dans cet univers parallèle, le Monde de Pete. Et quand il lui avait fait ses adieux et qu'il n'avait pu finir l'aveu de ses sentiments qu'avec le simple nom de la femme pour qui battaient alors ses deux cœurs de Seigneur du Temps. Oui, Rose Tyler avait tous les droits de lui en vouloir. Et lui, le Docteur à moitié humain qu'il était, avait aussi tous les droits de vouloir consoler sa bien-aimée. Mais il ne savait toujours pas comment s'y prendre…
Jackie ;
Quand Jacqueline Tyler monta à sa chambre, après avoir fait le tour du village et acheté quelques vêtements pour la nuit, elle remarqua en premier lieu que le Docteur, ou son clone à moitié humain, elle ne comprenait pas très bien, n'était pas encore couché et semblait surtout attentif aux moindres bruits qui provenaient de la chambre de sa fille. Il avait l'oreille collée à la porte en bois. Un verre vide en plus, et elle l'aurait pris en flagrant délit d'espionnage…
Mais Jackie Tyler entendait les pleurs qui retenaient l'attention du Docteur. Et elle se sentit légèrement adoucie voire attendrie par la tristesse de sa fille chérie. Le Docteur ne lui épargnait vraiment rien en laissant son maudit clone avec elle…
« Elle pleure comme ça depuis longtemps ? Demanda Jackie.
- Une bonne dizaine de minutes. Depuis qu'elle est entrée à l'intérieur je dirais.
- Et vous avez essayé de lui parler ?
- Elle ne veut pas m'ouvrir la porte.
- Pas étonnant, c'est bien à cause de vous qu'elle pleure après tout !
- A cause du Docteur, corrigea le clone du Seigneur du Temps.
- Et vous n'êtes pas le Docteur ? Railla Jacqueline Tyler. »
Le Docteur bis ;
Si, songea le clone, et il pensa qu'en effet il restait responsable de son état. Mais il ne voulait pas la voir en pleurs !
« Si.
- Alors c'est normal qu'elle ne veuille pas vous parler.
- Oui, murmura-t-il, mais peut-être qu'elle vous parlerait à vous.
- Et pour lui dire quoi ? Qu'elle a raison d'être triste parce qu'elle a été abandonnée encore une fois par un idiot qui n'a jamais su lui dire qu'il l'aimait et qui a laissé son maudit clone prendre tous les coups à sa place de cet abandon injustifié et injuste pour elle ? Je crois qu'elle le sait déjà et c'est bien pour ça qu'elle pleure.
- Oui, dites-lui ça. Au moins, ce sera un début.
- Et c'est surtout vrai.
- Oui. »
Jackie ;
La mère de Rose n'en revenait pas que le Docteur lui demande d'enfoncer encore le clou. Rose ne méritait pas ça. En même temps, elle ne méritait pas de tarir sa réserve de larmes en une seule nuit et c'était ce qui semblait arriver…
Jackie demanda au Docteur de se reculer et frappa à la porte, en appelant sa fille pour qu'elle lui ouvre.
Rose ;
En entendant la voix de sa mère, Rose se leva et ouvrit la porte. Ses larmes coulaient encore sur ses joues même si on voyait qu'elle avait cherché à les essuyer. Jackie entra et referma la porte sur le Docteur.
Elle répéta ensuite, assez confuse, ce qu'elle venait de dire au Docteur bis et Rose ne lui en voulut pas. Elle en sourit même tant la vision de Jackie lui semblait vraie. Sa mère avait raison, il fallait qu'elle avance.
Jackie lui déposa un baiser sur son front et ressortit ensuite, heureuse d'avoir au moins pu faire sourire sa fille malgré l'épreuve qu'elle traversait.
Une fois sa mère sortie, Rose demanda au Docteur, qu'elle savait toujours accolé à la porte de sa chambre, d'entrer à son tour. Elle se sentait prête à l'affronter, elle avait besoin de l'affronter. Pleurer n'allait rien résoudre.
Le Docteur entra, un peu hésitant, et s'arrêta net quand il vit que la jeune femme était allongée sous ses couvertures. Elle sourit de sa gêne mais l'invita à s'avancer plus près d'elle. Obéissant, il ferma la porte et alla s'asseoir sur le lit de la jeune femme, à distance raisonnable…
« Merci, dit-elle.
- Pour quoi ?
- Pour avoir envoyé ma mère.
- Elle a raison sur ce qu'elle a dit.
- Tu lui as vraiment demandé de me dire ça ?
- C'étaient ses mots.
- Mais tu lui as demandé de me les dire.
- Oui. »
Rose sourit plus encore. Le Docteur se permit un sourire lui aussi, puis, de concert, ils se mirent à éclater de rire. Comme dans le temps où ils voyageaient ensemble dans le TARDIS. Enfin, qu'elle voyageait avec le Docteur, pas avec ce clone à moitié humain...
« Ta mère est partie dormir, dit le Docteur bis.
- Alors tâchons de ne pas faire de bruit. Mais j'ai besoin de parler.
- Je sais. Moi aussi.
- Alors commence.
- Pour dire quoi ? Que je suis désolé, que tu peux reporter toute la haine que tu dois avoir envers le Seigneur du Temps original sur moi puisque je suis là ? Que je me sens moi-même mal de la façon dont il t'a laissé ici avec moi alors que je devrais en être heureux ?
- C'est vrai ? Tu trouves qu'il a mal agi ? Tu crois qu'il pense ça aussi ?
- Il n'avait pas le choix, Rose. Ça c'est vrai. Et je suis sûr que ça lui a brisé les cœurs de te laisser là. Mais il survivra… Comme j'ai survécu quand je t'ai dit adieu sans te dire que je t'aimais. Je ne croyais pas possible de te revoir un jour à l'époque, ma Rose Tyler.
- Que tu as survécu ? Tu n'étais même pas né !
- Je suis un clone par métacrise, Rose Tyler, issu d'une régénération incomplète du Docteur. Mais quand il a dit que j'étais lui, c'est la vérité : je suis une de ses régénérations autant que le premier Docteur que tu as rencontré.
- Mais tu as son physique. Je ne peux pas vraiment te voir comme une de ses régénérations et je ne peux pas non plus te voir comme le Docteur, comme le vrai Docteur.
- Je suis le vrai Docteur, seulement un Docteur humain.
- C'est trop dur à comprendre tout ça… Mais acceptons que tu sois lui, humain. J'ai donc encore plus de raisons de t'en vouloir.
- Tu as toutes les raisons du monde. Parce que je m'en veux déjà, je m'ne veux pour tant de choses que je t'ai faites – ou plutôt que je n'ai pas faites alors que je l'aurais pu par le passé. Mais j'étais retenu par notre différence d'espèces et notre différence d'âges à l'époque.
- Et tu ne l'es plus ?
- Je sais ce que j'ai perdu. Je ne referais jamais la même erreur. Et ces différences s'amenuisent maintenant. Elles ne sont plus un obstacle. »
Rose avait du mal à le croire. Mais elle le voulait pourtant, elle voulait croire que ce Docteur même s'il était un clone pouvait quand même lui offrir le bonheur auquel elle aspirait à ses côtés.
« Tu as vraiment été aussi triste après nos adieux ?
- Autant que tu pouvais l'être. Non, plus en fait : toi, tu avais ta famille. Moi, je n'avais plus personne.
- Il y a eu cette Martha. Et puis Donna après.
- Elles ne t'ont jamais remplacée dans mes cœurs, Rose Tyler.
- Et ma famille ne me suffisait pas non plus. Pourquoi crois-tu donc que j'ai risqué ma vie en retraversant le Void ? »
Le Docteur bis ;
Le Docteur sourit. Il avait eu tellement peur de l'expression « Bad Wolf » qu'elle avait utilisé pour le prévenir de son arrivée qu'il n'avait pas songé que le revoir avait pu être sa première motivation pour revenir. Il aurait dû le comprendre pourtant : Rose Tyler n'abandonnait jamais. Et lui non plus n'abandonnerait pas. Il ne laisserait plus jamais le destin les séparer, Rose et lui.
« Je croyais que tu voulais sauver l'univers… Blagua-t-il.
- Et non, je voulais juste en finir avec cette vie sans toi. »
Là, le Docteur tiqua. Dans quel sens devait-il donc prendre ses paroles ? Rose Tyler avait-elle eu envie de mourir plutôt que d'être loin de lui ? Et puis lui-même n'avait-il donc pas ordonné à un Dalek, voire même supplié un Dalek, de le tuer, de l'exterminer ? Il ne valait pas vraiment mieux qu'elle pour surmonter les peines de ses cœurs.
« Elle est finie, dit-il.
- Oui. Mais est-ce une meilleure vie qui nous attend ?
- Il ne tient qu'à nous de la rendre meilleure. »
Rose ;
Rose sentait que le Docteur parlait de cette vie, cette vie qu'il avait dit vouloir partager avec elle, avec tendresse, avec amour. Mais elle n'arrivait toujours pas à comprendre qui il était vraiment et qui il pourrait alors devenir pour elle.
« Mais si tu es un clone par métacrise, tu viens du Docteur mais aussi de Donna, non ?
- Oui, mais très peu. De Donna je veux dire. Elle a seulement été le catalyseur de la régénération finale qui a abouti à ma création, et durant le transfert d'énergie j'ai hérité de quelques-unes de ses manies, dont son langage. Mais c'est tout, mon esprit reste celui du Docteur.
- Alors si tu es vraiment le Docteur, pourquoi tu as autant raté notre sauvetage ?
- Le Docteur n'aurait pas fait mieux. J'ai fait avec les données que j'avais et j'ai improvisé comme il le fait toujours. Quoi ? Attends! Tu ne crois toujours pas que je sois vraiment le Docteur, c'est ça ? Qu'est-ce que je dois faire pour que tu y croies ?
- Je veux bien croire que tu es le Docteur. Mais tu es son clone, alors à quel point es-tu semblable au Seigneur du Temps que j'ai connu ?
- Entièrement ! A 100% ! Je suis lui, Rose ! Et puis tu ne devrais te poser qu'une seule question, Rose : Si je t'aime.
- Tu me l'as dit… Mais pas lui, alors je ne peux pas savoir si tu étais sincère. Et si le Docteur me l'aurait dit un jour.
- Je ne suis pas sûr qu'il l'aurait fait… Mais pourtant j'avais essayé, j'étais vraiment sur le point de te le dire quand j'ai brûlé cette étoile pour te dire au revoir.
- Et maintenant, pourquoi tu veux autant que je t'aime alors que tu t'étais toujours refusé à m'ouvrir tes cœurs quand tu le pouvais ?
- Je ne le regretterais jamais assez, Rose Tyler. Mais maintenant je peux t'ouvrir mon cœur.
- Ton seul cœur… C'est parce que tu es humain que tu as su me le dire ?
- Quoi ? Non !
- Alors pourquoi il ne l'a pas fait ?
- Parce qu'il savait qu'il devait te laisser dans ce monde, avec moi. Quand tu nous as demandé de te dire la fin de la phrase restée en suspens depuis si longtemps dans ton cœur, il m'a fait un très léger signe de tête pour m'inciter à te la dire. Mais il l'aurait fait s'il avait voulu te garder. Il était prêt à sacrifier son bonheur pour le tien. J'y serais prêt aussi s'il le fallait. Et je dois te dire une chose : tu sais quel est mon dernier souvenir d'avant cette régénération ? Toi, revenue miraculeusement, ton sourire éclatant qui te faisait paraitre, telle un ange, penchée sur mon corps mourant et blaguant sur ton retour pour me faire oublier la douleur. Et ensuite encore toi qui me suppliais de ne pas changer et te plaignais d'avoir fait tout ce chemin pour me voir mourir et me régénérer. Ça a formé l'esprit que j'ai aujourd'hui, Rose, comme quand mon dernier souvenir avait été ton sourire triste et la peur de me perdre que je lisais dans tes yeux.
- Alors c'est pour ça que tu veux autant que j'accepte de t'aimer ? Parce que tes derniers souvenirs de Seigneurs du Temps se résument à mon retour et la joie que ça provoquait en toi ?
- Oui. Mais surtout parce que j'ai tous les souvenirs du Docteur et les mêmes élans des cœurs bien que je n'en ai plus qu'un.
- Et il bat pour moi ?
- Il ne bat que pour toi, Rose Tyler. »
Les larmes affluèrent à nouveau aux yeux de la jeune femme mais elles étaient plus dues à la fatigue et au stress qu'à la tristesse ou la joie. Ça avait été une journée terrible, et chargée en émotions…
« Mais le Docteur me manque quand même, dit-elle finalement. »
Le Docteur bis ;
Vexé, le clone humain interpréta les larmes de Rose comme un aveu de l'indifférence qu'elle lui portait malgré les marques d'amour dont il venait de lui témoigner. Il s'éloigna d'elle et osa s'énerver contre elle :
« Il te manque ? Encore ? Je suis lui et tu l'as compris. Alors qu'est-ce qui peut bien encore te manquer, dis-moi, Rose Tyler ? Attends, je sais, j'ai compris ! Ce n'est pas le Docteur qui te manque, ce n'est pas son amour que tu recherches, c'est cette vie d'aventure qu'il mène. N'est-ce pas ? Comme j'ai vraiment été sot de te croire ! Pourtant tu me l'as déjà dit tant de fois que tu détestais ta vie avant de me rencontrer. Et je me suis imaginé que tu m'aimais. Non, tu m'as trompé même, tu as trompé mes sentiments ! Tu as osé me dire que tu m'aimais ! Mais qu'est-ce que tu aimes chez moi, au juste ? Le danger, le TARDIS et les voyages partout dans l'univers ? Ce n'est pas de l'amour, c'est… C'est du mensonge, de la trahison ! Et tu voulais rester avec lui ? Comment crois-tu donc qu'il l'aurait pris quand il aurait compris que tu t'étais servie de lui et de ses sentiments ?
- Arrête ! Arrête ! Comment tu peux me dire ça ? Tu crois vraiment que j'aurais risqué la mort comme ça, tellement de fois, juste pour l'aventure et le danger ? Tu crois que c'est ça que j'aime chez toi ? Tu es fou si tu crois ça. Je t'aime, je t'aime vraiment du plus profond de mon être. Et jamais je ne t'aurais trompé là-dessus ! Je m'en fiche du TARDIS et de nos aventures, je t'aime, toi et je te veux, toi ! Toi, seul.
- Oh Rose, ma chérie… »
Les larmes et la colère de Rose n'étaient pas feintes. Elle avait raison : comment pouvait-il avoir imaginé qu'elle lui ait voulu tant de mal et qu'elle soit autant intéressée ? Il connaissait Rose Tyler. Il ne serait pas tombé amoureux d'elle s'il ne l'avait pas bien connue.
Le Docteur se rapprocha de sa Rose en pleurs et la prit dans ses bras. Elle était sortie de ses couvertures pour l'arrêter et il voyait maintenant qu'elle n'était vêtue que de ses sous-vêtements mais il n'en fut pas gêné, il était bien trop gêné par sa réaction et aussi heureux de celle de Rose qui témoignait du véritable amour qu'il avait toujours vu en elle. Blottie dans les bras protecteurs du Docteur - et il la serrait comme son Seigneur du Temps le faisait si bien, avant - Rose Tyler réussit enfin à calmer ses pleurs et elle se sentit même en paix. Comme elle aimait être dans ses bras, clone ou pas, il restait le même homme : il avait la même odeur, la même force insoupçonnable, les mêmes caresses et la même flamme qui brillait dans ses yeux. C'était vraiment le Docteur. Mieux, son Docteur.
Rose approcha ses lèvres de celles du clone du Docteur qui répondit à son baiser, en comprenant que celui-là ne serait pas interrompu par le départ du TARDIS. Il embrassa Rose avec plus de passion qu'il n'avait jamais embrassé personne jusqu'ici en neuf cent ans d'existence. Et lentement leur baiser s'intensifia encore et Rose commença à vouloir défaire sa cravate… Le Docteur fut d'abord surpris de l'entreprise puis se souvint qu'elle-même était déjà à moitié nue dans ses bras.
« Pas la cravate, Rose.
- Pourquoi ? Tu n'es pas prêt ?
- Oh, si. J'ai bien eu quatre ans pour en rêver, mais juste, la cravate, enlève-la en dernier… »
Il embrassa ensuite son oreille et son visage en descendant jusqu'à son cou. Rose tressaillit à ce contact tout nouveau et ne dit rien mais lâcha la précieuse cravate. Après tout, elle pouvait tirer dessus si elle restait attachée à son cou. C'était encore mieux. Elle tira lentement sur le bout de tissu, obligeant le Docteur à tomber à la renverse à sa suite.
Allongée sur le lit sous le Docteur, Rose Tyler commença ensuite à défaire les boutons de la chemise du Docteur bis alors qu'il enlevait sa veste bleue et la faisait voler au pied du lit. Il fit de même ensuite avec sa chemise et son pantalon alors que Rose continuait de l'embrasser ; Le Docteur s'occupa ensuite des légers sous-vêtements de la jeune femme et alors que minuit sonnait au loin, Rose murmura à son oreille que si sa mère les surprenait, elle voulait bien prendre la claque à sa place puisque c'était son idée. Le Docteur grimaça au souvenir de la première claque de sa vie, donnée par Jackie, et accepta en ajoutant que pour autant c'était une merveilleuse idée qu'elle avait eu…
