Titre : MEILLEUR QUE DU CHOCOLAT
Auteur(e) : Athena
Date de création : Février 2005
Cote : R - Et cette voix ensorcelante, était-ce la voix d'un ange ? Peut-être était-il au paradis ? Peut-être valait-il mieux jeter un coup d'œil pour s'en assurer, après tout, ce n'était pas tous les jours qu'un ange s'adressait à vous.
Saison: 1 – Avant l'épisode no. 4 de la saison 1, soit LA THÉORIE DE BROCA (THE BROCA DIVIDE).
Spoilers: Aucuns
Avertissements : Ces personnages appartiennent à une panoplie de gens (MGM, Gekko, Double Secret, Showtime, etc…) ou du moins les personnages, lieux etc... Cependant, cette histoire sort tout droit de mon imagination ! Hé oui… Cette histoire implique une certaine relation (quoique rien d'explicite) entre les deux femmes les plus importantes de la série Stargate SG-1, soit Samantha Carter et Janet Fraiser. Si ce genre de relation ne vous sieds pas, veuillez passer votre chemin. Sinon, alors je vous souhaite bonne lecture !
MEILLEUR QUE DU CHOCOLATPar Athena
Chapitre 1Quand le Colonel Makepeace revint à lui, il avait cette drôle de sensation comme si son corps flottait en suspends à la surface d'une eau limpide et calme. Une voix lui parvint de nulle part et de partout à la fois, mais il était encore trop engourdit pour vraiment entendre ce qu'on voulait lui dire.
"Docteur Fraiser, le Colonel Makepeace semble reprendre conscience."
Quelqu'un vint vers lui d'un pas pressé, car il reconnut le son distinctif d'une paire de talons qui se rapprochait en martelant le sol bétonné. Un doux parfum vint agréablement lui chatouiller les narines et il crut s'envoler pour un monde meilleur. Un sourire gourmant étira ses lèvres sans qu'il n'y puisse rien. Il se sentait si bien, et cette odeur était si envoûtante… Il n'était plus certain de vouloir lutter pour ouvrir les yeux.
"Colonel Makepeace ?"
Entendit-il encore avant de sentir de délicats doigts à la peau douce et chaude lui enserrer légèrement le poignet. Cette voix était si ensorcelante… était-ce la voix d'un ange ? Peut-être était-il au paradis ? Peut-être valait-il mieux jeter un coup d'œil pour s'en assurer, après tout, ce n'était pas tous les jours qu'un ange s'adressait à vous.
"Colonel Makepeace, vous m'entendez ?" Lui demanda encore l'ange de sa voix céleste.
Son sourire s'élargit davantage et il se décida enfin à ouvrir les yeux.
Elle se tenait au-dessus de lui, ses yeux noir profond le sondaient et il crut un instant qu'elle pouvait voir son âme. Le visage de la petite femme respirait le calme et elle lui sourit doucement. Non, il n'était pas au paradis - quoi qu'il lui fallut quelques secondes pour en arriver à cette conclusion - il était de retour sur la base.
Pourtant, jamais il n'avait vu cette femme auparavant, les gallons d'argents sur les pointes de son collet lui affirmaient qu'elle avait le grade de capitaine. Quand elle se pencha sur lui pour replacer son oreiller, il eut la chance d'entrevoir l'épinglette d'identification qui était accrochée à sa chemise sous son long sarrau blanc. Cpt. Fraiser. Se délectant de ce nom, il le répéta plusieurs fois mentalement avant de sourire de plus belle. "Fraiser…" Murmura-t-il faiblement sans vraiment se rendre compte qu'il avait parlé tout haut.
Janet porta les yeux sur son épinglette d'identification et sourit. "Oui, Docteur Janet Fraiser. Je suis votre nouveau CMO. Comment vous sentez-vous ?"
Makepeace sourit à belles dents. "Soif…" Dit-il simplement. Warner et tous les autres pouvaient aller se rhabiller, ils n'étaient pas de taille ! Une telle femme, se dit le marine, était un rare trésor. Des mèches brunes au reflets cuivrées encadraient son visage, sa peau hâlée et soyeuse évoquait la douceur du soleil matinale, ses yeux marrons brillaient d'une vive intelligence, ses lèvres avaient la couleur des fruits mûres et elle avait les plus belles dents blanches qu'il lui ait été donné de voir de toute sa vie. Quand elle lui sourit une fois de plus, il crut que son cœur allait éclater. Comme un enfant qu'une flamme hypnotise, il ne pouvait plus détacher ses yeux de son visage. Le plus beau joyau du SGC, c'était elle. Intouchée et intouchable. La perfection personnifiée. De petite carrure, il émanait d'elle un enchantement indescriptible qui le captivait.
"Est-ce que ça va ?" Lui demanda-t-elle encore en fronçant les sourcils.
Dieu qu'elle était mignonne ! Il hocha doucement la tête incapable de prononcer la moindre parole.
"Vous pouvez m'expliquer ce qui c'est passé là-bas ?" Le questionna-t-elle doucement.
Il secoua négativement la tête. "Non."
"Vous ne vous rappelez de rien ?"
"Si, de presque tout…" Répondit-il en reprenant du poil de la bête.
"Alors racontez-moi." Le pressa tranquillement Janet.
"Non." Pavoisa-t-il en souriant vertement et en la détaillant sans gêne.
Elle plissa les yeux. À quoi est-ce qu'il jouait ? S'il voulait qu'elle lui tire les vers du nez, il allait être servit ! Sur le point de le gratifier de quelques menaces assaisonnées à la Fraiser, elle fut interrompue par Moretti, une des jeunes infirmières.
"Docteur Fraiser, le Docteur Jackson semble revenir à lui."
Janet regarda Makepeace un bref instant avant de se détourner de lui.
Quand elle disparut de sa vision, le marine cru que le soleil venait de s'éteindre pour de bon dans le ciel et il soupira lourdement. Bah… elle finirait bien par revenir s'occuper de lui. Il savait se montrer patient.
Janet s'empressa de gagner le chevet de Daniel Jackson. Elle lui attrapa le poignet pour prendre son pouls. Elle le sentit aussitôt, bien frappé et régulier.
Daniel cligna plusieurs fois des yeux. "Où suis-je ?" Demanda-t-il un peu confus.
"À l'infirmerie, Docteur Jackson." Le rassura Janet en relâchant son poignet. "Comment vous sentez-vous ?" Lui demanda-t-elle ensuite.
"Mal en point." Grogna-t-il en portant la main à son front. "J'ai un terrible mal de crâne…" Poursuivit-il d'une voix pâteuse. Elle lui tendit ses lunettes qu'il s'empressa d'enfiler et il put enfin la voir clairement. Il resta un moment les yeux ronds et la bouche entrouverte. C'était elle le nouveau CMO qu'avait engagé le Général ! Il prit une note mentale de ne pas oublier de féliciter Hammond pour ce choix des plus exquis. Le vieux singe avait du goût finalement.
"Vous pouvez m'expliquer ce qui c'est passé sur P3X-596, Docteur Jackson ?" Demanda Janet.
Daniel entendit Teal'c grogner à ses côtés. Il était hors de question qu'il réponde à cette question. Jack aurait sa tête s'il le faisait. "Vous feriez mieux de demander à Teal'c." Lui répondit Jackson en s'emparant du verre vide sur la petite table de chevet. "Dieu que j'ai soif…"
Janet soupira et laissa Daniel en plan pour se retourner vers le Jaffa.
Doucement elle prit son poignet entre ses doigts et trouva rapidement le pouls. Il était ce qu'il y a de plus normal.
Teal'c ouvrit les yeux et les tourna vers elle. Aussitôt, il pencha la tête avec humilité.
"Bonjour Monsieur Teal'c." Dit doucement Janet. "Contente de vous revoir parmi nous." Il lui sourit un peu, ce qui de sa part était tout à fait inhabituelle, mais comme elle ignorait ce fait, elle ne trouva rien de miraculeux à ce sourire.
Daniel de l'autre côté, par contre, s'émerveilla tout à fait. "Woohooo… il sourit !?"
Janet lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et enfouis les mains dans les poches de son sarrau sans même relever.
"C'est bien la première fois que je le vois sourire." Ajouta Daniel impressionné.
Janet jeta un autre coup d'œil vers Daniel avant d'observer attentivement Teal'c qui souriait toujours. Il est vrai que ce sourire avait quelque chose de pas tout à fait rassurant. "Vous, vous sentez bien Monsieur Teal'c ?" Lui demanda-t-elle alors un peu décontenancée.
Le Jaffa inclina de nouveau la tête. Son sourire disparut, mais quelque chose brilla dans ses prunelles noires tandis qu'il les posaient de nouveau sur elle. Elle soupira un peu. Ils agissaient tous de façon si bizarre. "Vous voulez me raconter ce qui c'est passé ?"
Le Jaffa se recala dans ses oreillers et ferma les yeux.
Il ne dit plus rien.
"Kelnoreem…" Entendit-elle. C'était Jackson derrière elle. "Il en a pour un bon moment, Docteur." Dit encore ce dernier dans son dos.
De toute évidence ce n'était pas Teal'c qui lui fournirait les explications qu'elle voulait tant acquérir. Elle roula les yeux au plafond et se tourna vers Jackson, bien déterminée à ce qu'il lui explique enfin ce qui c'était passé sur cette foutue planète. Tout ça commençait à lui porter un tantinet sur les nerfs.
Daniel comprit aussitôt qu'il allait avoir droit à un interrogatoire en règle. Leur nouveau CMO semblait un peu tendu, et il se dépêcha de se resservir un autre verre d'eau. Quand elle fut sur le point d'ouvrir la bouche, il entendit grogner O'Neill de l'autre côté de l'infirmerie. Sans dire un mot, il porta le verre à sa bouche et fit, à l'adresse du petit médecin, un signe de la main en direction de Jack.
Janet les mains toujours fourrées dans les poches inspira profondément, cette fois elle commençait vraiment à perdre patience. Il était impératif qu'elle obtienne des explications si elle voulait être en mesure de bien évaluer la situation. Dardant une dernière fois Daniel du regard, elle se détourna pour rejoindre le chevet de Jack O'Neill.
"Colonel, vous m'entendez ?" Demanda Janet Fraiser en lui saisissant le poignet. Elle vit Makepeace étirer le cou dans sa direction, apparemment il surveillait chacun de ses mouvements. Elle soupira lourdement. Oh, pas qu'elle n'était pas habituée à ce genre de réaction, ça lui arrivait assez fréquemment. Les soldats étaient si prévisibles, de vrais gamins.
O'Neill ouvrit les yeux et sourit comme un écolier. "Wow !" Il écarquilla les yeux. "La chirurgie plastique a fait des miracles sur vous, Warner !" Lâcha-t-il, fort impressionné par la beauté qui lui tenait le poignet. Hammond lui avait mentionné qu'il avait engagé un nouveau CMO, mais il avait omis de lui dire à quel point elle était mignonne. Il jeta un coup d'œil à la ronde pour s'apercevoir que presque tous les lits de l'infirmerie étaient occupés. Puis son regard revint se poser sur le petit médecin.
"Comment vous sentez-vous, Colonel ?" Se contenta de demander Janet, ne voulant pas relever ce commentaire un peu limite.
"Comme quelqu'un qui a la gueule de bois ! Que s'est-il passée ?" Demanda-t-il n'ayant plus aucun souvenir de la façon dont ils étaient revenus sur terre.
"Le Capitaine Carter a réussi à nous envoyer un message avant de perdre conscience. Nous avons ensuite été en mesure de vous récupérer sur P3X-596. On ne sait toujours pas ce qui c'est produit. Tous les membres de SG-1 et SG-3 étaient inconscients, ça et là, éparpillés dans les bois près de la Porte." Elle passa sous silence qu'ils étaient pour la plupart à moitié dévêtus.
"Oh ?! Comme c'est étrange… Pourtant…" Répondit-il en se ravisant. Il n'allait certainement pas raconter ça au nouveau CMO du SGC ! Il n'allait pas se vendre lui-même, pas plus qu'il ne vendrait ses compagnons, même si SG-3 était entièrement composé de marines… il n'avait pas du tout envie d'être le mouchard de service… non, mieux valait laisser ça à quelqu'un d'autre.
"Pourtant quoi ?" Demanda aussitôt Fraiser d'une voix impatiente.
Comme il ne répondait pas, Janet porta son poids d'un pied à l'autre en croisant les bras sur sa poitrine. Maintenant sa bonne humeur venait de s'envoler pour de bon. Makepeace un peu plus loin lui adressa un sourire éclatant et lui envoya un petit signe de la main. "C'est pas vrai…" Murmura-t-elle plus pour elle-même que pour O'Neill qui se retourna pour jeter un œil vers Makepeace. Janet tira brusquement le rideau pour le faire disparaître de sa vue.
"Il en pince pour vous on dirait…" Badina Jack en faisant un petit geste de son pouce par-dessus son épaule pour pointer en direction du Colonel Makepeace.
Elle lui lança un regard furibond en guise d'avertissement et il leva les mains en guise de reddition.
"Voulez-vous, je vous prie, enfin répondre à ma question. Que s'est-il passé sur P3X-596 ?" Les mains sur les hanches, Janet le foudroya du regard.
Jack se massa les tempes, de toute sa vie, il ne se rappelait pas avoir été aussi mal en point. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'il… Il avisa le nouveau petit médecin qui le pressait du regard. Apparemment elle n'allait pas lâcher le morceau. "J'ai terriblement soif…"
Janet soupira excédée. Elle ferma un moment les yeux pour retrouver son calme. Celui-là était pire que les autres. Pourquoi évitaient-ils tous la question ? "Je vous ai posée une question, Colonel. Je répète. Que s'est-il passé sur P3X-596 ?" S'enquit-elle une fois de plus d'une voix qui venait de perdre quelques octaves.
Une petite plainte monta du lit voisin et Jack entrevit Carter qui commençait à revenir à elle. "Demandez à Carter…" Dit-il sans perdre de temps, c'était l'opportunité qu'il attendait. Il croisa cependant les doigts pour que cette dernière sache tenir sa langue.
Janet se retourna pour faire face au Capitaine Samantha Carter qui reprenait peu à peu conscience et tira avec brusquerie le rideau derrière elle pour s'isoler du Colonel O'Neill. Le Capitaine Carter, allait lui répondre. On pouvait toujours compter sur la solidarité féminine. Le SGC comptait très peu de femmes haut gradées et de plus Samantha Carter était, elle aussi Docteur, certes en Astrophysique, mais tout de même, ça leur faisait déjà deux points en commun. Elle lui dirait ce qu'elle voulait savoir.
"Hey ! Hey ! J'ai soif !" Se plaignit Jack que l'on venait de laisser à lui-même de l'autre côté. "Docteur ?!"
Janet l'ignora de superbe façon. Il n'avait qu'à se servir lui-même !
"Aïe !" Se plaignit Sam en portant une main à son front. Janet s'empara de son poignet comme elle l'avait fait pour tous les autres et en fixant sa montre elle compta les pulsations. Le pouls de Carter était un peu rapide, mais rien d'alarmant.
Bientôt Sam ouvrit les yeux et ses prunelles bleu ciel se rivèrent aux yeux de la petite femme qui se trouvait à ses côtés.
Janet entendit O'Neill grogner derrière le rideau et fit un signe en direction de l'une des infirmières qui passait par-là. "Occupez-vous de lui, voulez-vous." Lui ordonna-t-elle. De nouveau elle posa les yeux sur sa patiente. Cette dernière la regardait toujours d'un air gaga.
Quand elle vit la petite femme qui se tenait devant elle, Sam en oublia derechef son affreux mal de crâne. Drapée d'une aura de magnificence, elle imposait le respect. Elle s'arrêta aussitôt de respirer, cette femme était à vrai dire à couper le souffle. Cette dernière bougeait avec une grâce royale comme elle n'en avait jamais vu. Elle semblait soumettre à distance l'infirmerie tout entière par la force de son esprit. Ses cheveux bruns aux reflets cuivrés et brillants, semblaient parés d'étoiles et irradiaient parfois de petites étincelles rougeoyantes au gré de la luminosité qui émanait des plafonniers. Tombant en ondulations dans son cou, ils balayaient ses épaules si frêles et parfaites pour aller mourir au creux de ses omoplates. Son visage semblait taillé dans l'albâtre, admirable interprétation d'une ancienne déesse pleine de feu et de sensualité, aux pommettes saillantes et aux lèvres rouges et pleines. Et ses yeux. Si elle devait vivre un siècle, elle ne serait jamais capable de décrire la beauté de leur perfection. D'un brillant féroce et fier, ils passaient du noir le plus profond au brun le plus chaud selon l'éclairage dans lequel elle se tenait. Son regard soufflait le chaud et le froid en même temps, elle pouvait à l'aide d'un seul battement de cils les consumer d'un coup ou bien tous les rejeter. Fascinée par son regard noir perçant, Sam se sentit mise à nue et un peu honteuse. Comme un coup de poignard, sa beauté lui pénétra le cœur.
Son regard fixé droit devant elle, cette dernière semblait réfléchir. Puis, toujours aussi lentement, sa tête tourna et Sam sentit la chaleur de ses yeux la brûler comme une flamme avant de l'engloutir, en la tirant vers un point d'eau si profond et si pur qu'elle ne put s'empêcher de la suivre de son plein gré. Une éternité s'écoula dans cette brève seconde. Son âme appelait et la sienne répondait. Elle ne pouvait rien contre son asservissement. Tu déraisonnes complètement, ma vieille. Se dit Sam en secouant la tête pour s'éclaircir les idées. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait sinon qu'elle était totalement court-circuitée et surtout totalement sur les genoux.
"Capitaine Carter ?" Demanda la petite femme. "Ça va ?"
Sa voix vint basse et inquiète. Pendant que de grands frissons lui parcouraient l'échine et que des papillons géants s'agitaient en battant frénétiquement des ailes dans son ventre, Sam fit quelques pénibles efforts afin de ne pas trop trembler. Elle avait l'impression qu'une ombre venait de passer juste au-dessus de son âme. Du moins, s'il lui restait une âme. Ok, Sam… inspires… expires… inspires… c'est ça… tu y arrives… tu n'aurais jamais dû boire cette eau… résultat, maintenant tu débloque à fond… Sam ferma les yeux un moment pour chasser toutes ces inepties de sa tête. Voilà… maintenant ouvres les yeux et agit comme un être normal…
Janet la regardait toujours un peu interdite et réitéra sa question. "Vous allez bien, Capitaine ?"
La gorge sèche Sam déglutit avec difficulté avant de répondre. Elle se sentait tout juste mieux. "Oui… heu… oui… soif…" Dit-elle de façon monosyllabique. Le petit médecin s'empressa de lui servir un verre d'eau et le lui tendit. Sam le but d'un trait, elle avait si soif.
Janet balaya une fois de plus l'infirmerie des yeux. Ils étaient presque tous conscients maintenant, et pour la plupart, étaient fort occupés à boire de grande quantité d'eau. Une hypothèse se présenta à elle tout naturellement. Ils étaient tous déshydratés. Où encore - si son intuition ne la trompait pas – ils souffraient des effets secondaires qu'engendrait la surconsommation d'alcool. Si tel était le cas, ils avaient dû prendre une cuite d'enfer, surtout si elle se fiait à ce qu'elle voyait en ce moment. Sam lui tendit son verre et elle le remplit à nouveau. Cela expliquerait aussi le fait qu'aucuns d'eux ne veuille lui fournir de détails concernant cette mission. Voyant une infirmière qui passait près d'elle Janet lui fit signe de venir. "Pourriez-vous aller me chercher le résultat de toutes les FSC, s'il vous plaît." Elle pourrait facilement vérifier le taux d'alcoolémie. Comme ça elle en aurait le cœur net !
"Oui, madame." Répondit la jeune infirmière en se dépêchant d'acquiescer à la demande de Janet. Il n'était jamais bon de faire attendre un supérieur.
Occupée à vider son troisième verre d'eau, Sam vit revenir la jeune infirmière. Elle est fichtrement rapide… Songea-t-elle en portant les yeux sur le petit médecin qui attrapa les analyses avant de les examiner en vitesse. L'astrophysicienne qui n'avait toujours pas réussit à aligner plus de trois mots dans la même phrase vit le sourire mi-amer, mi-amusée se dessiner sur les traits du visage de leur nouveau CMO. Cette dernière leva la tête vers elle et lui décocha un regard malicieux presque pervers. Sam passa près de s'étouffer…
"Une dose de B-12 pour tout le monde !" Cria Janet pour bien se faire entendre. Et elle le fut. Aussitôt, l'infirmerie sembla se mettre à bourdonner comme une ruche, le personnel était les abeilles et elle leur reine.
L'une des infirmières vint vers Sam avec une seringue contenant un liquide translucide un peu brunâtre. Les injections de B-12 étaient miraculeuses pour ce qu'ils avaient. Janet tendit la main. "Donnez, je vais le faire moi-même." Dit-elle avant d'attraper la seringue et de tirer sur l'autre portion du rideau pour les isoler complètement.
Sam la regarda un peu sur la défensive.
"En passant, mon nom est Janet." Elle lui décocha son plus ravissant sourire, celui qui, elle le savait, avait le don de lui obtenir tout ce qu'elle désirait et plus encore. C'était son arme secrète. Oh, pas qu'elle voulait obtenir quelque chose d'autre que des confessions de la part de Samantha Carter, loin de là, mais il n'y avait rien de mal à s'amuser un peu. Ils n'avaient qu'à ne pas boire comme des veaux ! Songea-t-elle en repensant aux taux d'alcoolémie qu'elle avait relevés sur les formules sanguines de ses patients. Je vais leur en faire passer l'envie vite fait bien fait ! Se dit-elle encore. Boire hors service était une chose mais boire pendant une mission, sur une planète inconnue de surcroît, en était une toute autre. Elle enleva le capuchon de l'aiguille. "Retournez-vous, s'il vous plaît, Capitaine."
Sam qui était encore sous le choc complètement renversée par le sourire dévastateur qu'on venait de lui adresser, ne réagit pas, elle se contenta de battre des cils comme un hibou. Pourquoi voulait-elle qu'elle se retourne ? Ses yeux louchèrent vers la grosse seringue et elle comprit enfin. Elle posa le regard sur Janet en rougissant jusqu'à la moelle. Elle la vit sourire de plus belle.
"Retournez-vous, Capitaine."
Comme première impression, on repassera… Se dit Sam en rougissant encore. Elle n'eut d'autre choix que d'obtempérer.
"Merci." Rétorqua Janet avant de plonger l'aiguille profondément dans le quadrant supérieur droit de son muscle fessier. Sam émit un petit gémissement. "Désolée…" S'excusa Fraiser avant de pousser le piston à fond. Sam sentit le liquide se répandre dans son muscle, s'était tout ce qu'il y a de plus désagréable.
L'injection terminée, Janet retira l'aiguille et y remit le capuchon. De partout on pouvait entendre de petites plaintes et elle afficha un sourire satisfait. "Ceci étant dit, maintenant que nous nous connaissons un peu mieux, j'espère que nous pourrons être amies malgré le fait que mon travail consiste à vous torturer."
Sam se remit sur le dos et lui sourit béatement. Cette femme avait un sacré sens de l'humour. "Vous pouvez m'appeler Sam."
"D'accord, alors Sam, que s'est-il passé exactement sur P3X-596 ?"
Elles entendirent toutes les deux la voix plaintive de Jack O'Neill monter de derrière le rideau.
"Carter !" Sam, il le savait, solidarité féminine oblige, allait tout lui raconter. Il aurait dû y penser avant. De plus ce nouveau CMO, semblait très déterminée et rusée… et aussi très… très… têtue… "Carter !"
Janet soupira en serrant les mâchoires, cette fois il dépassait les bornes.
"Carter !?" Répéta-t-il encore sur un ton menaçant.
"Si vous voulez bien m'excuser un instant, Capitaine, je ne serai pas longue." Janet se détourna brusquement et disparut derrière le rideau.
Sam rentra un peu la tête dans les épaules en grimaçant.
"Écoutez-moi bien, Colonel O'Neill. Si le Capitaine Carter n'a pas répondu à mes questions dans la demi-heure, je vous jure que vous allez regretter d'être venu au monde. N'oubliez pas à qui vous avez affaire. Je peux vous mettre en congé forcé pour le reste de votre vie si ça me chante. Et si ce n'est pas assez, j'ai ici quelques traitements fort douloureux que je ne me gênerai pas d'employer sur vous si vous persistez en ce sens, me suis-je bien fait comprendre ?"
"Des traitements ? Quel genre de traitements ?" Badina O'Neill sur un ton peu rassuré.
"Vous voulez vraiment le savoir ?" Comme il ne répondait pas elle poursuivit. "Je suis le CMO de cette foutue base, que ça vous plaise ou non, ce qui implique que vous avez l'obligation de ne rien me cacher de vos missions ! Alors quand je demande des explications vous vous devez de me les fournir et pronto ! J'ai toute autorité à ce sujet et vous le savez très bien, alors le Capitaine Carter va tout m'expliquer où bien je m'arrange pour vous faire virer de cette base et de l'armée pour manquement au devoir ! Compris ?"
Jack soupira et grogna à la fois. "Ça va, ça va… J'ai compris… Vous êtes vraiment sans pitié, Docteur…"
"Et bien pire encore quand on me pousse à bout !" Badina Janet.
"Je suis désolé, doc. Vous avez raison, je ne suis qu'un idiot." Finit-il par déclamer d'une petite voix.
"Excuses acceptées." Répondit Janet un peu plus doucement.
"C'est bon… Racontez-lui tout Carter !" S'écria-t-il de l'autre côté du rideau. De toute façon, il faudrait bien que quelqu'un le fasse. Il avait espéré n'en parler qu'au Général, lui comprendrait, mais maintenant que ce petit Napoléon en jupon le menaçait des pires châtiments mieux valait hisser pavillon blanc et battre en retraite. Ce CMO n'avait rien à voir avec l'ancien. Une main de fer dans un gant de velours. Elle était implacable. Si Nimsiki, l'ancien CMO, n'avait pas plus de colonne vertébrale qu'un piton d'Amazonie, cette Fraiser en était l'antithèse. Bon sang ! Il adorait les femmes de caractère ! Quand il la vit quitter son chevet pour repasser derrière le rideau, il sourit tout heureux. Hammond avait fait le bon choix. Les jours à l'infirmerie seraient des plus intéressants !
Janet retrouva son calme presque aussitôt, cela lui avait fait grand bien. Maintenant que les choses étaient claires, tout irait pour le mieux dans son infirmerie. Ici c'était son royaume, ici on lui devait obéissance et respect, ici on comblait ses moindres désirs, ici c'est elle qui battait la mesure et on répondait quand elle posait une question ! Tous ceux qui se trouvaient dans cette infirmerie en cet instant passeraient le mot ! Qu'ils se le tiennent pour dit ! Elle revint aux côtés de Carter qui avait les yeux aussi grands que des soucoupes.
"Où en étions-nous, Capitaine ?" Lui demanda le petit médecin en croisant les bras.
Sam la regarda un instant mi-admirative, mi-craintive. "P3X-596." Lui répondit-elle en déglutissant avec peine. Pourquoi son cœur battait-il la chamade ? Et que pouvait bien être ce petit pincement qu'elle ressentait au creux de l'estomac ?
"Quand nous sommes arrivés sur P3X-596, moi et le Docteur Jackson sommes partis chacun de notre côté pour effectuer les prélèvements de routine. Le Colonel O'Neill et Teal'c, sont partit en reconnaissance dans une autre direction comme ils le font toujours dans ce cas là. Les membres de SG-3 quant à eux, sont restés derrière pour garder la Porte. Le MALP, comme vous le savez déjà, avait détecté des formes de vies, et nous ne voulions courir aucuns risques. Une fois dans les bois, alors que je m'apprêtais à recueillir quelques spécimens sur lesquels nous allions pouvoir effectuer des analyses, une voix harmonieuse m'a distraite de ma tâche."
"Une voix ?" Répéta Janet un peu dubitative.
Sam sourit faiblement. "Oui, une voix."
"Et que disait cette voix ?"
"Rien… Elle fredonnait un air mélancolique…"
"C'était une voix de femme ou une voix d'homme ?" Demanda Janet.
"Ni l'une, ni l'autre." Répondit Sam.
Janet soupira. Allait-elle devoir lui extirper chaque information une à une ? "Ni un homme, ni une femme…" Répéta Janet, c'était une technique qui fonctionnait avec la majorité des gens.
"Non. C'était la voix d'une chèvre." Lui répondit Sam le plus sérieusement du monde.
Janet passa près de s'étouffer. "Une chèvre ?" Elle fronça les sourcils et son regard se durcit. "Vous, vous moquez de moi, Capitaine ? Je tiens à vous aviser que ma patience à atteint son seuil de tolérance le plus bas, vous remercierez le Colonel O'Neill pour ça…" Samantha Carter ne s'en tirerait pas comme ça si elle croyait pouvoir lui raconter n'importe quoi pour ne pas passer - auprès de ses coéquipiers - pour le panier percé. "Je veux la vérité et je ne le redirai pas une seconde fois, vous m'avez compris ?" Ajouta-t-elle d'un ton ferme.
Sam déglutit avec peine en hochant la tête. "Heu… Je ne me moque… pas…" Elle vit une lueur dangereuse s'allumer dans le regard de Fraiser et elle rougit. "La voix venait vraiment d'une chèvre." Janet ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Sam fut plus rapide et reprit. "Je sais, cela est plutôt incroyable, mais j'ai réellement vu cette chèvre… et elle fredonnait… je l'ai suivi. J'étais pour ainsi dire, hypnotisée, ensorcelée, envoûtée enfin appelez ça comme vous voulez, j'étais incapable de m'arrêter. Je devais suivre cette chèvre…"
Janet la regarda un long moment en silence en se demandant si elle devait la croire ou non. Sam semblait pourtant lui dire la vérité. Soit, elle disait la vérité, soit, elle était une sacrée comédienne. "Poursuivez, je vous prie, Capitaine." Dit-elle au bout d'un moment. Elle verrait bien… Son œil aguerrit et son intuition ne la trompait que très rarement. Elle savait différencier ceux qui lui mentaient de ceux qui lui disaient la vérité. En tant que médecin, elle avait une expérience hors du commun pour déceler ce genre de chose.
Sam reprit d'une voix qui contenait une certaine nervosité. "Elle m'a menée de plus en plus profondément dans les bois, je savais que c'était une énorme erreur de la suivre aussi loin de la Porte et des autres, mais encore là, j'étais incapable de m'arrêter. Nous sommes enfin débouchés dans une large clairière. En arrière plan je pouvais voir cette énorme montagne au sommet enneigée, la végétation tout autour était des plus luxuriante et les deux soleils baignaient le tout d'une lumière éclatante, c'était tout ce qu'il y a de féerique."
"Il y avait aussi ce lac ! Il ne faut pas oublier le lac, Carter !" Vint la voix de Jack derrière le rideau. De toute évidence il n'avait pas perdu un seul mot de leur conversation.
"Taisez-vous, Colonel ! Je ne veux plus entendre un mot. Quand je voudrais votre avis je vous le ferai savoir, compris ?" Grogna Janet.
"D'accord je la boucle." Dit encore Jack.
Sam soupira, O'Neill allait leur attirer de gros ennuis s'il se mettait le CMO du SGC à dos. C'était déjà assez mal parti…
"Vous voulez me parler de ce lac ?" Lui demanda Janet en se retournant vers elle.
"Il était situé au centre. La chèvre était disparue, et maintenant, c'est le lac qui m'attirait à lui."
"Ne me dites pas qu'il fredonnait…" Dit sarcastiquement Janet en grimaçant.
"Non, il ne fredonnait pas." Lui répondit Sam comme si c'était la chose la plus ridicule qu'elle n'ait entendu de toute sa vie. "Il scintillait." Finit-elle par dire. "J'étais attirée par les eaux de ce lac comme les papillons le sont par la lumière." Elle se tut satisfaite de cette parfaite analogie.
Janet soupira. Peut-être que Carter mentait comme une arracheuse de dents, après tout, elle ne la connaissait que depuis moins d'une heure… Décidément, elle allait devoir l'écouter jusqu'au bout pour être en mesure de se faire une idée. "Et…" Dit-elle pour l'inciter à poursuivre son récit.
"Je me suis donc approchée, et c'est à ce moment que les choses se sont un peu précipitées." Elle se tut encore mais cette fois c'était pour prendre le temps de bien mesurer ses paroles. Quand elle vit Janet lever un peu les yeux au plafond et se mordre la lèvre inférieure, elle comprit qu'elle ferait mieux de se dépêcher. "Sur les berges du lac, il y avait une série d'amphores toutes plus colorées les unes que les autres. La première idée qui me vint en tête, à ce moment, fut de vérifier ce qu'elles contenaient en songeant que si j'y trouvais quelque chose cela pourrait être intéressant de prendre des échantillons pour les analyser quand nous rentrerions sur terre." Les yeux de Janet étaient vraiment superbes, se dit Sam en s'arrêtant une fois de plus de parler. Elle avait beau essayer de ne pas y penser, c'était plus fort qu'elle, cette femme la distrayait et lui faisait perdre le fil de ses idées.
"Et elles contenaient quelque chose ?" Lui demanda calmement Janet.
"Oui… Enfin… Ce n'est pas à ce moment que je l'ai découvert, mais un peu plus tard. Comme j'étais sur le point de sortir mon attirail d'échantillonnage, des rires cristallins sont montés du sous-bois à l'extrême ouest de la clairière. À mon grand étonnement, le Docteur Jackson en est sortit accompagnée d'une bande de jeunes femmes et d'un troupeau de chèvres."
"Des chèvres et des femmes ?" Répéta Fraiser extatique. Ce récit prenait des allures de mauvais conte de fée.
"Ce n'est pas tout."
"Ah, non ?" Lâcha Janet qui en avait suffisamment entendu.
"Non, elles dansaient et chantaient en déversant du liquide dans la bouche de Daniel. Quelques-unes d'entres-elles jouaient du tambourin et de la flûte aussi." Sam lui sourit. "C'était assez déroutant, je dois l'avouer."
Le mot était faible. Janet arrivait à peine à en croire ses oreilles. "Les autres n'étaient pas avec lui ?"
"Non, pas à ce moment là."
"Je vois. Et que s'est-il passé ensuite ?" Demanda Janet.
"Toute la bande s'est dirigée vers moi en dansant, en riant et en chantant. Les chèvres se sont éparpillées pour brouter ici et là, et le Docteur Jackson a commencé à me raconter toute sorte d'inepties, sur le fait que cette planète vouait un culte à Sabazios, que ces femmes étaient des Ménades et qu'il allait y avoir une fête du tonnerre."
"Donc déjà le comportement du Docteur Jackson n'était pas habituel ?" Demanda Janet un peu interloquée.
"Bien, Daniel, surtout quand il fait des découvertes intéressantes, est souvent exalté de la sorte, mais je dois avouer qu'il était un peu plus fébrile qu'à l'habitude. J'étais moi-même un peu désabusée et toujours sous l'emprise de je ne sais quel phénomène." Elle se racla la gorge. "Daniel m'a ensuite dit qu'il devait aller chercher les autres et ils sont partis sans attendre. Avec les chèvres…"
"Vous êtes donc restez là, toute seule."
"Oui. Je lui ai bien crié de revenir, mais ça n'a servit à rien du tout. J'ai tenté de rejoindre le Colonel Makepeace à l'aide de notre fréquence radio, mais curieusement ça ne fonctionnait plus… Je me suis dit que le Colonel O'Neill s'occuperait de la situation quand Daniel les aurait rejoint, mais j'avais tort…" Elles entendirent toutes les deux le raclement de gorge en provenance du lit voisin.
Janet haussa les épaules avec nonchalance. "Que s'est-il passé ensuite ?" Demanda-t-elle.
"J'ai attrapé une amphore et l'ai mise dans mon paquetage. Vous pouvez vérifier si elle s'y trouve toujours ?"
Janet héla aussitôt un infirmier qui s'amena en trottinant à la manière d'un jeune chiot. "Vous seriez gentil d'allez fouiller le paquetage du Capitaine Carter et de me ramener l'amphore qui s'y trouve." C'était plus un ordre qu'un service.
"Oui, madame."
Sam le regarda repartir en quatrième vitesse et elles entendirent le sifflement qu'émit O'Neill de l'autre côté du rideau.
"Vous l'avez bien dompté, doc, félicitation !"
"Shhhhhhhhh." Fit Janet à la manière d'un chat.
"Je me tais…" Ajouta rapidement Jack.
"Désolée." S'excusa Sam.
Janet se pencha à son oreille pour lui murmurer quelque chose, afin que Jack O'Neill ne puisse pas entendre. "Ne vous excusez pas pour lui. Et ne vous en faites surtout pas pour moi, j'ai l'habitude des gamins puérils." Le souffle chaud de Janet lui chatouilla la nuque et elle frissonna en fermant les yeux. C'était fou l'effet que cette femme avait sur elle. Sam se dit qu'une bonne douche froide lui remettrait les idées en place. Oui, une bonne douche froide… très, très froide… Songea-t-elle.
Janet se recula et Sam lui sourit un peu embarrassée ne comprenant pas trop bien ce qui lui arrivait.
"Poursuivez, Capitaine."
"Je suis ensuite partit dans le but de rejoindre Daniel et les autres. Une fois arrivée à la Porte, il n'y avait plus personne. La nuit commençait à tombée et je les ai cherchés un moment dans les environs puis ne les trouvant nulle part, je me suis dit qu'ils devaient tous être retournés au lac. Je ne les avais simplement pas croisés. Comme vous le savez, impossible de les joindre par radio. J'ai alors prit la décision de refaire une fois de plus le chemin inverse. Arrivée là-bas, j'ai pu constater que je ne m'étais pas trompée. Ils y étaient."
"Tous ?"
"Oui, tous sans exception… Sauf les chèvres, elles je ne les ai pas revues."
"Et que faisaient-ils ?"
"Ils étaient en bonne compagnie si vous voyez ce que je veux dire… Les femmes leurs déversaient des quantités inépuisable de liquide dans la bouche. Un liquide rouge, probablement du vin. Ils s'évertuaient aussi à ingurgiter le contenu des amphores, ceux de la berge, certains dansaient au rythme ensorcelant de la musique, ils étaient tous si euphoriques… et… et…" Sam rougit furieusement.
"Et ?" La somma Janet d'une voix traînante.
Sam se racla la gorge et fit signe à Janet de s'approcher. Collant sa bouche à son oreille elle poursuivit.
