Hello !
(Je n'ai pas abandonné Le Manoir, j'ai juste besoin de changer un peu d'air pour vaincre ma lassitude.)
Je sais, le pairing peut paraître bizarre, mais Michael Rady est monstrueusement hot, il faut l'admettre.
Merci à FewTime et Totorsg, sans qui cette histoire n'aurait jamais vu le jour et n'aurait sûrement pas été publié. Les filles, cette fiction vous est dédié. =)
Du reste, bonne lecture ?
A tale of Frustration
PARTIE I
Dire que Lisbon était énervée ne représentait en rien la rage qui l'habitait. Pour la énième fois du mois, Luther Wainwright, cet horripilant blanc-bec qui lui servait de boss avait cédé à Jane. Était-il si peu doué de bon sens ? D'accord, il était jeune et impressionnable, mais tout de même, comment faisait-il pour se faire avoir à chaque fois ? Il était sensé être fin psychologue, pas un gamin qui applaudirait à tous les tours de clown de Jane. Il n'allait pas gagner le respect autour de lui s'il passait son temps à dire oui aux moindres aléas du consultant à grand renfort de « c'est novateur ».
Novateur de rien du tout d'abord, s'agaça-t-elle pour la énième fois. Permettre à une criminelle redoutablement intelligente et dangereuse, une veuve noire par-dessus le marché, de s'évader, ce n'était pas novateur. C'était stupide. Et puis il ne fallait pas être Einstein pour voir que Jane n'avait pas été objectif, il mangeait dans la main de cette Erica Flynn comme la plupart des hommes qui croisaient son chemin. On aurait pu espérer de Wainwright qu'il prendrait du recul, ne la connaissant pas et voyant que Jane n'était pas au clair avec cette femme, il aurait dû réaliser que c'était une très mauvaise idée… Mais non. Il avait été enchanté par cette stupide innovation et maintenant elle n'avait même pas le soulagement de pouvoir dire qu'elle les avait prévenus –elle tenait à sa place et ce blanc-bec ne lui inspirait définitivement pas confiance.
Dire que la veille, il était retombé dans le panneau… N'apprendrait-il donc jamais que plan de Jane signifiait catastrophe à venir ? Ou alors il était sadomasochiste et le fait de voir Jane détruire des carrières –la sienne comprise– lui plaisait énormément.
Ce nouveau chef allait la rendre folle à force de tester ses limites. La colère n'était qu'un début…
-Bonjour agent Lisbon, lui lança dans un semi-sourire un Luther Wainwright enthousiaste en ce mardi matin de bonne heure.
-B'jour, marmotta-t-elle en dissimulant mal son regard encore noir.
-Un problème Lisbon ? s'enquit-il en se retournant sur son passage, surpris.
-Aucun, lâcha-t-elle laconiquement avant de s'engouffrer dans son bureau.
Wainwright resta un moment songeur, puis haussa les épaules. Il n'avait pas le temps de s'occuper des états d'esprit de sa subalterne avec la matinée chargée qui l'attendait, mais il se promit de creuser le problème dès que possible. Il préférait en savoir un maximum sur l'équipe la plus animée du service, ça évitait les mauvaises surprises.
Il croisa Jane qui lui offrit son habituel sourire déstabilisant et il répondit par un léger sourire de son invention, espérant bêtement faire le poids.
L'inconvénient lorsqu'on était plus jeune que les gens dont on avait la charge, c'était que le respect était une lutte de tous les jours, à en devenir paranoïaque. Et Luther devait bien avouer que ne pas savoir décrire certaines expressions faciales de ses subalternes l'agaçait bien souvent. Il aimait avoir le contrôle d'une situation et il était sensé avoir le contrôle de cette équipe.
Jane était un défi à son autorité, voilà pourquoi il préférait se prononcer avec lui plutôt que contre lui, puisque de toute façon, avec ou sans son accord, il mettrait n'importe quel plan à exécution. Luther préférait qu'on lui reproche quelque chose dont il était responsable, ça lui donnait la sensation rassurante de contrôler quelque chose.
Il était près de vingt heures lorsque Lisbon accepta de lâcher sa paperasse –après insistance de Jane– et elle découvrit pour son plus grand déplaisir qu'elle allait devoir partager l'ascenseur avec Luther Wainwright.
Elle l'avait croisé plusieurs fois dans la journée et il avait tenté de savoir si tout se passait bien avec la nouvelle enquête, elle s'était montrée à chaque fois évasive, toujours en colère contre son incompétence.
Lisbon pria donc pour qu'il se contente de la saluer, mais fut déçue à l'instant même où les portes se refermèrent. Wainwright appuya sur le bouton d'arrêt pour bloquer l'ascenseur avant de se tourner vers elle, les bras croisés pour se donner l'impression qu'il avait du pouvoir sur elle.
-Un problème monsieur ? s'enquit-elle innocemment.
-Je vous retourne la question agent Lisbon, répliqua-t-il aussitôt, un sourcil levé. Votre comportement à mon égard a été fort peu professionnel. Je souhaiterai donc savoir ce qui m'a attiré votre mécontentement.
-Je ne vois pas de quoi vous voulez…
-Vous êtes plus intelligente que ça Lisbon, ne vous faîtes pas cet affront, la coupa-t-il dans un sourire presque moqueur.
Elle eut du mal à ne pas lui lancer un regard noir mais parvint à rester relativement impassible.
-Je ne remettrai pas l'ascenseur en route tant que je n'aurai pas obtenu de réponse, j'ai toute la nuit.
-Je n'ai rien à vous dire monsieur, répondit-elle en le fixant sans ciller.
Il la sonda du regard un moment, réprimant son propre agacement envers elle. Il détestait cet air supérieur qu'elle prenait presque inconsciemment avec lui. La docilité qu'elle affichait n'était que de la poudre aux yeux, elle n'avait aucune croyance en son autorité, elle le lui avait déjà prouvé. La frustration était à son paroxysme à chaque fois qu'elle lui envoyait son regard incrédule, comme si elle désapprouvait chaque mot qu'il aurait pu prononcer juste parce qu'ils venaient de lui.
Mais il ne la laisserait pas s'en tirer, pas cette fois-ci. Il avait beau être un gamin à ses yeux, il n'en était pas moins véritablement son supérieur.
-La cohérence d'un travail d'équipe vient du fait que chaque tension est apaisée avant d'exploser, insista-t-il.
-Arrêtez de toujours dire oui à Jane, lâcha-t-elle soudainement.
-Je vous demande pardon ? s'étonna-t-il.
-Sauf votre respect, vous vous pavanez devant lui c'est ridicule, s'agaça-t-elle. Vous dîtes oui à chacun de ses faits et gestes, c'en est presque pathétique. Et ce n'est pas une bonne idée de le laisser tout diriger. Il est efficace pour résoudre des crimes mais il sait aussi bien provoquer des ennuis. Si vous ne posez pas de limites, il se contentera de supposer que vous êtes trop stupide pour dire non.
Elle croisa les yeux écarquillés de Wainwright et se maudit pour avoir été aussi crue… Mais il l'avait cherché, il n'aurait jamais dû la pousser à bout.
-Eh bien, se reprit-il en se raclant la gorge. Voilà qui éclaircit nos rapports agent Lisbon.
Elle fut tentée de s'excuser, mais sa fichue fierté l'en empêcha. Après tout, elle pensait chaque mot prononcé.
-Nous voilà face à un sérieux problème, statua-t-il. Car de toute évidence, vous ne montrez pas plus de respect que Jane envers moi.
Elle voulut protester mais il lui tourna le dos pour remettre l'appareil en route. Il ressortit à l'étage dont ils venaient tous deux.
-Nous discuterons demain de la solution adéquate, lança-t-il en se tournant brièvement vers elle avant de reprendre le chemin de son bureau.
Elle acquiesça, presque choquée par la réaction qu'il avait eue. Elle s'était attendue à se faire mettre à pied après une telle déclaration… et au lieu de ça, elle aurait juré déceler qu'il n'avait été que profondément vexé.
A cette pensée, elle leva les yeux au ciel.
Il avait l'apparence d'un gamin et les réactions également.
N'hésitez pas à me dire tout ce qui vous passe par la tête. (Y compris ce que vous avez mangé ce midi... ok je sors)
Prochain post dimanche si ça vous intéresse un peu. =)
