Bonjour à vous.
Il parait que cette semaine c'est l'anniversaire de Rhadamanthe et pour cette occasion je publie cette fic.
Je posterai un chapitre par jour jusqu'à vendredi. Bonne lecture...
Je tiens à signaler que les personnages et l'univers n'appartiennent qu'à Masami KURUMADA.
YAOI / LEMON
Chapitre 1
Le Premier juge des Enfers venait de juger la dernière âme de la journée. Il était retourné dans son bureau afin de rédiger ses rapports et remplir les registres. Il avait donné congé à Valentine. Il voulait rester seul, au calme pour terminer mais il ne travaillait pas. Il se tenait debout face à la fenêtre, les bras derrière son dos, sa main gauche tenait son poignet droit. Pas que la vue soit exceptionnelle mais cela lui permettait de s'évader. Il resta, là, près d'une heure sans bouger, le regard perdu dans le vague. Il soupirait à intervalle régulier, comme s'il voulait se libérer d'un poids. Mais quel poids ? Il n'était pourtant pas dans ses habitudes d'être ainsi. Quelque chose le tracassait, le minait au plus profond de son être. Cela ne pouvait pas être à cause de ses maudits rêves ? Si ?
Quelqu'un frappa à la lourde porte de son bureau, le faisant sortir de sa torpeur.
— Entrez ! dit sèchement le juge sans se retourner.
— Le Seigneur Hadès vous fait demander, fit un garde genou à terre et la tête baissée en guise de déférence.
Rhadamanthe se retourna, enfin, et regarda ou plutôt toisa le sous-Spectre venu le déranger. Le messager déglutit difficilement, se demandant s'il avait manqué de respect d'une quelconque manière à ce juge craint de tous.
— Tu peux disposer ! lâcha la Wyvern.
Le garde quitta les lieux avec discrétion, tandis que Rhadamanthe rangeait son bureau avant de se rendre au Palais du Souverain des Enfers.
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La lourde porte de la salle du Trône des Enfers s'ouvrit. Le juge pénétra dans la pièce et s'avança jusqu'au milieu. Il s'inclina respectueusement devant son Souverain, et ne se releva que lorsque le Dieu l'y invita.
— Rhadamanthe, je t'ai fait demander car je m'inquiète pour Pandore, commença Hadès.
La Wyvern haussa les sourcils et prit un air interrogateur. Hadès sourit et reprit.
— Elle semble si triste, que c'est donc t-il passé entre vous ?
— Ce n'est pas le genre de chose que je souhaite aborder avec vous, mon Seigneur, répondit respectueusement le premier juge.
— Je me doutais que tu répondrais cela mais je te le redemande. Que s'est-il passé ? insista le Dieu.
Rhadamanthe prit une profonde inspiration, se redressa et marcha vers l'une des fenêtres de l'endroit. Pandore était la soeur de son Seigneur il était normal qu'il s'inquiète. Il se décida à lui répondre.
— Disons, qu'elle s'est aperçue qu'elle m'aime plus que je ne tiens à elle.
— Lui en as-tu parlé ?
— Non, pas vraiment.
— Tu devrais lui dire, vous vous sentiriez mieux tous les deux.
— Vous avez surement raison.
— Il y a autre chose, n'est-ce pas ? poursuivit Hadès.
Le juge se retourna vers la Divinité, oui il y avait autre chose mais il n'était pas enclin à dévoiler ses songes pour le peu étranges qui le tourmentaient depuis plusieurs semaines.
— Vous avez raison, mais je préfère ne pas en parler.
— Et bien, soit ! Mais je te demande de parler à Pandore. Dis-lui ce que tu as sur le coeur même si cela la fait souffrir. Je m'occuperais d'elle. Et tu vas prendre quelques jours de repos.
— Je n'ai pas besoin de repos !
— Tu as vu la tête que tu as ?
La Wyvern soupira et répondit qu'il dormait à peine quelques heures par nuit depuis plusieurs semaines. Hadès en conclut que ce qui tourmentait son juge devait être bien plus important qu'il ne le supposait. Il fallait beaucoup pour déstabiliser son juge. Le Dieu des Enfers insista pour qu'il prenne quelques jours de congés afin de régler le tourment qui le rongeait. Le juge dut accepter à contre-coeur.
Hadès congédia son premier juge, lui disant qu'il devait se préparer à quitter les Enfers pour quelques temps. Qu'il avait le reste de la journée et toute la nuit pour décider d'un endroit, sinon c'est lui qui trancherait et que cela risquerait de ne pas lui plaire.
De retour dans son Palais, Rhadamanthe se mit à réfléchir. Où aller ? Il décida, au bout d'une bonne heure, de remettre sa réflexion à plus tard. Pour l'heure, il devait s'acquitter d'une corvée : parler à Pandore.
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— Rhadamanthe, je suis heureuse que tu me rendes visite, avoua la jeune femme en sautant au cou de son amant.
— J'ai à te parler, Pandore.
A ces mots, la cadette d'Hadès fit un pas en arrière. Son visage passa de la joie à l'incompréhension. Le regard planté dans celui de Pandore, le Juge ne cilla pas.
— Il n'est plus nécessaire de nous voir. Je me suis pas amoureux de toi, ajouta t-il presque las.
— Mais enfin, je ne comprends pas ! supplia presque la jeune femme.
— Tu le sais parfaitement. Tu es amoureuse de moi, alors que je ne t'aime pas, cingla la Wyvern en quittant les lieux.
La pauvre Pandore tomba à genoux, les larmes coulaient à flots sur son visage blême. Elle se doutait bien que son amant ne l'aimait pas aussi fort qu'elle pouvait l'aimer, mais elle n'aurait jamais pensé qu'il ne l'aimait pas. Il est vrai que Rhadamanthe avait été dur, mais il ne servait à rien de tourner autour du pot. Mieux valait lui dire de but en blanc. Et puis il n'était pas dans ses habitudes de tergiverser.
C'était pour le juge, une bonne chose de faite. Peut-être que maintenant il pourrait se concentrer sur ses rêves pour le moins étranges. Arrivé dans sa chambre, il prépara quelques affaires qu'il plaça dans un sac de voyage. Caleçons, chaussettes, t-shirts, jean's, pulls, un costume complet, sa tenue d'entrainement et tout le nécessaire de toilette. Mais il ne savait toujours pas où aller. L'Angleterre ?
— Non, il y fait froid et il pleut en cette saison, Rhadamanthe laissa échapper un soupir de lassitude. Et puis, je déteste cet endroit !
Laissant son sac où il était - sur son lit - il se rendit dans le salon et se servit un verre de sa boisson favorite qu'il ingurgita cul-sec. Il aimait cette sensation de se brûler la gorge en avalant le breuvage.
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Le lendemain, le premier juge se rendit au Palais d'Hadès pour l'informer du lieu où il comptait séjourner. Mais, il ne savait toujours pas. Il n'avait jamais pris de congés, comment pourrait-il savoir où partir ?
Hadès dut trancher, mais cela ne l'étonna pas. Il décida d'envoyer son juge en Grèce, là où le soleil brillait, là où la mer s'échouait sur les plages de sable.
— Tu séjourneras donc au Sanctuaire d'Athéna.
— Monseigneur ! Je refuse d'aller là-bas, s'insurgea Rhadamanthe. La paix est peut-être signée mais les tensions sont palpables.
— Et bien soit tu y vas, soit tu vas dans ton pays natal !
La Wyvern ne voulait aller ni chez Athéna ni dans son pays. Aussi, il tenta quelque chose.
— Dans ce cas, je ne vais nul part. Je n'ai nullement besoin de ces congés.
— Je vois bien que tu n'es pas dans ton état normal. Même ton cosmos est instable. Ces vacances te seront profitables et tu pourras aussi régler ton problème de sommeil. Alors ? La chaleur ou l'humidité ? questionna le Dieu.
Résigné, le juge opta pour la Grèce, tant qu'à prendre des vacances autant que ce soit au soleil. Shion fut prévenu de son arrivée et ce fut le début des congés de Rhadamanthe. Enfin, pour lui cela ressemblait plus à une corvée….
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Quelques heures plus tard, le premier juge d'Hadès arriva au Sanctuaire et fut reçu par Shion. Rhadamanthe n'avait que pour bagage, son sac et sa mauvaise humeur.
— Soit le Bienvenu, Rhadamanthe, dit Shion en accueillant le Spectre.
— Merci ! répondit-il simplement.
— Hadès m'a fait prévenir de ton arrivée et de ton envie de rester un moment pour prendre du repos, mais je doute que tu sois vraiment enchanté d'être ici. Je ne trompe ?
— Non, tu as raison.
Devant l'attitude plus que fermée de son invité, le Pôpe n'insista pas davantage et le fit conduire dans une petite maisonnette qui avait été préparé à son intention. Elle se trouvait non loin de la montée des douze temples. Shion avait pensé que cela serait mieux pour leur invité s'il avait de l'intimité.
La petite maison avait été nettoyé et aménagé pour recevoir un invité tel que lui. Dans la pièce principale, les tentures qui décoraient les fenêtres étaient beige ainsi que les coussins qui se trouvaient sur le canapé en cuir couleur chocolat. Les murs étaient blanc et les poutres étaient restées apparentes, les boiseries des fenêtres et les portes étaient teintées dans une lazure chêne foncé. Les meubles semblaient être en hêtre clair pour trancher avec le foncé du canapé et des boiseries.
Le grand blond pénétra dans la chambre où il jeta négligemment son sac sur le lit deux places et s'assied dessus. Il observa la pièce. Rien à voir avec la sienne à Caïna. Celle-ci était bien plus simple. Mis à part le lit, il y avait une armoire - suffisamment grande pour contenir toutes ses affaires - et une petite table de chevet prés du couchage. Un petit bureau et une chaise trônaient également dans cette pièce. Pour trancher avec les murs blancs, les meubles étaient en bois foncés.
Rhadamanthe soupira lourdement. Vraiment, il n'avait pas envie d'être ici et aurait préféré rester au Cocyte, dans son Palais. Quitte à y rester enfermé. Mais, il était ici et devait maintenant faire avec. Qu'allait-il bien pouvoir faire ? De plus, il ne connaissait pas vraiment les Chevaliers d'Athéna et les tensions entres les camps étaient encore palpables.
Et puis, il y avait ces rêves étranges qu'il faisait pratiquement chaque nuit depuis des semaines. Songes qu'il ne saisissait pas. Non pas qu'il ne voyait pas ce qu'il s'y passait, au contraire, mais il ne comprenait pas. Non, il ne comprenait pas pourquoi il rêvait d'un homme, de ce Chevalier qui plus est. Le pire pour lui c'était le genre du rêve. Erotique. Sensuel. Electrisant. Enivrant.
A chaque réveil, il était en sueur. A chaque réveil, il se demandait pourquoi. A chaque réveil, il devait prendre une douche froide pour calmer sa libido. Il était pourtant hétéro. Il avait mis dans son lit un bon nombres de femmes mais jamais d'homme. Il n'avait même jamais pensé à en mettre un dans son lit. Alors pourquoi celui-là hantait-il ses nuits ?
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Vers dix-huit heures trente, quelqu'un frappa à la porte de la maisonnette. Rhadamanthe avait profité de ce premier jour de repos pour faire une petite sieste récupératrice - cela faisait des années que cela ne lui avait pas été permis - puis avait rangé ses affaires dans l'armoire de la chambre. Lorsqu'il entendit le coup résonner sur la porte en bois, il était en train de lire un livre qu'il avait pris au hasard dans la bibliothèque qui trônait dans le salon. Un roman policier de Ruth Rendell : Le Lac des Ténèbres [*]. Ce livre ne l'intéressait pas vraiment mais cela lui avait fait passer le reste de l'après midi. Le juge ferma le roman tout en y laissant un marque page, après tout il aurait peut-être l'occasion de le terminer. Puis, il se leva pour aller ouvrir la porte.
L'homme qui se tenait face à la Wyvern semblait troublé. Il avait du mal à articuler. C'était un garde. Rien qu'à ses vêtements, le premier juge des Enfers le sut. Le messager portait une tunique simple bardée de protections qui semblaient plus que ridicules à ses yeux. Rhadamanthe supposa que c'était à cause de son statut aux Enfers qu'il impressionnait le garde.
— Le Grand Pôpe Shion vous fait savoir que si vous le désirez, vous pouvez vous joindre à lui ainsi qu'à tous les Golds pour le dîner de ce soir, annonça l'homme en fixant le sol.
— Très bien, remercie-le et dis-lui que je viendrais.
— Le dîner sera servi vers vingt-heures. Souhaitez-vous que je revienne afin de vous guider ? demanda t-il hésitant.
— Je pense que cela sera inutile. Vingt-heures, donc.
Le garde fit une révérence à Rhadamanthe puis regagna le Palais pour confirmer la présence de leur invité pour le dîner. Le juge, quant à lui, regarda sa montre et décida de se préparer. Aussi, il alla prendre des vêtements propres dans l'armoire de la chambre et alla prendre une douche. Une bonne demi heure plus tard, il était fin prêt. Il n'avait pourtant guère l'envie de se rendre à ce dîner qui promettait d'être tendu par rapport à sa présence et il supposait également que cela serait très pompeux. Cependant il avait prit sur lui, lorsque le garde était venu lui apporter l'invitation et qu'il l'avait accepté. Les tensions entre les différents Sanctuaires étaient palpables et la paix était en équilibre. C'est pour ne pas engendrer de discordes supplémentaires, qu'il avait accepté de se rendre au Palais.
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Cela devait bien faire un peu plus d'une heure que Rhadamanthe errait dans le Sanctuaire à la recherche du chemin qui menait au Palais. Il commençait à fortement à s'énerver. Pourquoi avait-il refusé que ce fichu garde l'accompagne ? Pourquoi avait-il accepté ce fichu dîner ? Plus il s'énervait et plus son cosmos s'enflammait. Depuis le Palais, il était ressentit par tous les Golds ainsi que par le Pôpe.
— Je pense que notre invité à quelques problèmes pour nous rejoindre, ironisa Shion.
— Il n'avait qu'à pas refuser que le messager lui serve de guide ! intervint Milo.
— Il est bien trop fier pour l'admettre, dit à son tour Mû.
— Cela suffit ! les interrompit gentiment Shion. Quelqu'un se dévoue pour aller le récupérer avant qu'il ne dévaste tout le Sanctuaire ?
Aucun des Golds n'avaient envie de se déplacer pour ce juge imbus de lui-même au point de refuser de l'aide. Un silence lourd de sens emplissait la pièce. Personne n'avait bougé.
— Bien ! Puisque personne ne veux aller aider notre invité, ce sera Kanon qui ira ! trancha le Pôpe.
— Hein ! C'est hors de question, il n'a qu'à se débrouiller tout seul ! Ce n'est plus un gosse…
— Kanon, tu y vas et tu le ramènes en bon état ! reformula Shion.
— Shion ? Tu es sûr de vouloir envoyer mon frère ?
— Oui, pourquoi ?
— Il n'est pas diplomate et il est, comment dire ? Incontrôlable ! dit Saga.
— C'est vrai, tu as raison. Dans ce cas, Camus tu iras également.
Fidèle à lui-même le Verseau resta complètement transparent à cette nouvelle. Camus se leva et se dirigea vers la sortie. Kanon ne voulait pas y aller mais se résigna. Il rattrapa Camus sur le parvis du Palais. Ensembles, ils descendirent les marches interminables qui passaient par tous les temples. En intensifiant légèrement leurs cosmos, ils localisèrent rapidement l'endroit où avait échoué le juge des Enfers et le rejoignirent assez vite.
— Tu veux une carte pour t'aider à trouver ton chemin, cingla Kanon à l'intention de Rhadamanthe.
— Kanon ! s'insurgea le Verseau. Essayes d'être un peu plus diplomate, veux-tu ? Tu n'es plus un gosse !
Le Juge se retourna brusquement, les sourcils froncés et l'air rageur.
— Je ne vous ai rien de demandé, il me semble !
— Shion nous envoie te chercher, nous t'attendions, expliqua Camus.
Les trois hommes se mirent en route dans une ambiance disons….. pesante. D'autant que Rhadamanthe se trouvait juste à quelques pas de l'objet de ses fantasmes mais il l'agaçait au plus haut point. Kanon ne faisait que ricaner, se moquant de lui ouvertement. Heureusement que Camus était là pour temporisé, un peu, car avec Kanon c'était plutôt difficile.
Leur arrivée dans la salle à manger du Palais ne passa pas inaperçue. Le juge le plus craint des Enfers se fit chahuter et cela lui déplut fortement. Personne aux Enfers n'osait le faire. Alors évidement, la colère le gagna. Shion intervint au bon moment, demandant à tous de reprendre leur calme. Après tout, Rhadamanthe n'avait pas l'habitude d'évoluer seul au Sanctuaire. Mû, Shaka et Saga furent les premiers à s'excuser de leur comportement à tous.
Après cette arrivée peu glorieuse pour le juge des Enfers, le repas put commencer et l'ambiance s'adoucit. L'invité put se détendre à son tour pour le plus grand soulagement du Pôpe. Parfois son regard s'égarait vers Kanon. Il le détaillait discrètement. Il dut admettre qu'il était plutôt bel homme mais comparé à une femme …. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il rêvait de lui. Ou plutôt pourquoi il fantasmait sur lui. En plus, le second gémeaux n'était pas franchement le genre de personne qu'il appréciait en général. Il était bien trop excentrique mais il reconnaissait qu'il avait tout de même réussit à manipuler un Dieu et que cette partie de sa personnalité lui plaisait.
Il remarqua également que Kanon ne le regardait jamais, bien trop occupé à discuter avec Milo. Ils riaient ensemble, surement à cause de son stupide sens de l'orientation. Cela l'agaça. Il observa chacun des Chevaliers présents. Il n'y avait que les Golds. Shura lui avait dit que les Bronzes étaient au Japon avec Athéna qui avait besoin de remettre un peu d'ordre dans les affaires Kido. Cela lui convenait.
A la fin de la soirée, Camus et Milo se proposèrent pour raccompagner leur invité qui accepta, cette fois, pour éviter d'errer dans le Sanctuaire comme une âme en peine. Le regard du juge s'égara sur les mains enlacées de ses deux guides. Il sembla surpris.
— Quelque chose ne va pas ? demanda Milo.
— …. Je.. j'ignorais que vous …, Rhadamanthe ne savait pas comment terminer se phrase.
— Que nous étions ensemble, intervint le Français en regardant son amant.
— Oui ! Je suis désolé, je ne voulais pas être indiscret.
— Ne t'inquiète pas pour cela, tout le monde est au courant. On ne se cache pas, reprit le Scorpion.
— Bien que je préfère rester discret, fit Camus en se noyant une fois de plus dans le regard bleu de son tendre ami.
— Oui, je le sais mais je ne peux m'empêcher de te prendre la main lors de nos promenades nocturnes, sourit Milo.
— Mais nous ne sommes pas seuls. T'es-tu demandé si cela n'allait pas gêner Rhadamanthe ?
— Ne t'inquiète pas Camus, cela ne me dérange en rien. Je suis simplement surpris, c'est tout !
— Surpris ? reprit le Verseau.
— Lors du dîner, Milo avait l'air tellement proche de ce crétin…..
— Crétin ? Mais de qui parles-tu ? interrogea Camus.
— Ce gémeaux de pacotille qui était avec toi lorsque tu es venu me chercher.
Rhadamanthe prenait un risque en répondant à cette question, mais il voulait savoir. Mais savoir quoi en fait ? Pourquoi fallait-il que ce minable hante ses pensées ?
— Tu parles de Kanon ? On est ami, oui mais rien de plus. J'ai été le premier à l'accepter dans l'ordre des Golds après qu'il ait rejoint Athéna. Mon coeur ne bat que pour mon glaçon, conclut le Scorpion en serrant davantage la main de son amant, bien qu'en cet instant il aurait voulu lui voler un baiser.
Camus ne dit rien mais il se demanda pourquoi Rhadamanthe souhaitait en savoir plus sur la relation entre Milo et Kanon et pourquoi il ressentait un petit quelque chose d'étrange dans son cosmos.
— Tu pensais que j'étais avec Kanon ? reprit Milo.
— Oui …. non… En fait, je ne sais pas ! Désolé, ça ne me regarde pas.
— Tu es bizarre, qu'est que tu as ? demanda Milo.
— Ce n'est rien ! Rien d'important en tout cas, murmura t-il plus pour lui que pour ses guides.
Camus et Milo s'entre-regardèrent. Ils ne comprenaient pas le comportement de Rhadamanthe. Il semblait perdu, lui le plus farouche juge des Enfers.
— Si tu veux parler de quoique ce soit, nous serons là. Si tu le souhaites bien sûr, lui proposa alors le Verseau.
— Merci, mais il n'y a vraiment rien.
Les trois hommes étaient enfin arrivé près de la maisonnette où logeait le Spectre. Aussi, il prit congé des Golds et les remercia comme il se devait. C'était peut-être un Spectre d'Hadès mais il connaissait les bonnes manières.
— Merci de m'avoir raccompagné, et encore désolé pour mes indiscrétions.
— Ne t'inquiètes pas pour ça. Souhaites-tu te joindre à nous demain pour l'entrainement ? demanda Camus.
— Ce serait avec plaisir….
— Nous viendrons te chercher, reprit rapidement Milo. Vers sept heures trente, c'est ok ?
— Oui, merci. A demain.
A suivre…..
[*] : Source Wikipédia : Le Lac des ténèbres — The Lake of Darkness dans l'édition originale britannique — est un roman policier publié par Ruth Rendell en 1980.
