Note de l'auteur :

Première FF sur Star Trek ! C'est une série sur laquelle j'ai longtemps voulu écrire, mais je n'ai jamais su trouver l'idée que j'attendais. Beh, là... Je l'ai mdr ! Je tiens à préciser que je ne parle pas couramment Vulcain, clairement pas, et que je ne suis claaaaaaaaaairement pas certaine de mes traductions. Dites moi si erreur il y a.

Dif-tor heh smusma (longue vie et prospérité!)

Je regardais d'un air assuré mon Capitaine. Des cheveux blonds soyeux, deux yeux perçants qui décryptaient son environnement avec assurance... Je souris intérieurement. Mon Capitaine était, selon les critères humains, beau. Je vis apparaître sur mes écrans de contrôles un trou noir. Il venait tout juste d'apparaître ! Je marmonnais :

"Capitaine, mes instruments m'indiquent que...

-Je crois que nous avons tous compris, Mademoiselle Roussel. lâcha mon Capitaine

-Je suggère que nous calculions une nouvelle trajectoire afin de l'éviter, Capitaine Decker."

Il se retourna vers moi et ses yeux noisettes affrontèrent les miens. J'avais envie de vomir. Ce Capitaine était imbu de lui-même, misogyne, mais surtout inbuvable au quotidien ! Comment Starfleet pouvait se permettre d'engager de telles pourritures, je pouvais me le demander.

Sans doute parce que l'idée qu'une femme ait eu une hypothèse meilleure que celle qu'il devait avoir en tête, il me fixa en déclarant :

"Nous allons l'inspecter.

-Capitaine, il n'y a rien à inspecter dans un trou noir. De plus, l'attraction gravitationnelle risque de nous aspirer, et nous détruira.

-Je sais ce que je fais, Mademoiselle Roussel."

Me retenant de lui dire que le mot 'Mademoiselle' avait été effacé du dictionnaire depuis plusieurs siècles, j'eus un sourire de plastique. Dans ma tête, une voix retentit calmement :

"Conserve ton T'san'at (contrôle émotionnel) à l'aide de la Wh'ltri (méditation). Cela te sera utile en bien des situations, la logique pourra te le prouver."

Je sentis mon amertume descendre de quelques crans. Attendant patiemment que mon supérieur se rendre compte que de s'approcher d'un trou noir revenait à se suicider, j'attendis.

"Augmentation de la pression, Capitaine.

-Continuez.

-Le trou noir nous absorbe, Capitaine. Impact dans deux minutes.

-Continuez."

Je remarquais un léger plis sur son front. Dans quelques secondes, il se rallierait de mon point de vue et nous prendrons la fuite. Un officier déclara :

"Impact dans une minute, Capitaine !

-Bon, rebroussez chemin. Facteur de distorsion trois !

-La force est trop puissante, nous sommes trop prêts ! Impact dans vingt secondes !

-La pression continue d'augmenter, mon Capitaine !"

Je grinçais des dents et vis mon Capitaine aboyer quelques ordres furieux. Je calculais rapidement toutes les options que nous avions.

Ce fut plutôt rapide, en considérant que nous n'avions pas d'options.

Je vis notre vaisseau se rapprocher inexorablement de sa fin. Nous n'avions pas suffisamment de temps pour charger ne serait-ce qu'une personne dans une navette. Nous étions démunis.

"Impact dans trois... deux... un... imp..."

Un choc violent secoua le vaisseau.

PDV NEUTRE :

"Capitaine Kirk, nous avons perdu toute trace de l'U. S. S. Urani, vous êtes le vaisseau le plus proche de sa dernière position enregistrée. Nous voudrions que vous alliez enquêter quant à la raison de sa disparition.

-Amiral, un vaisseau ne disparaît pas d'un claquement de doigts... dit Kirk d'un ton visiblement amusé

-Capitaine Kirk, vous avez vos ordres. Exécutez-les."

L'écran s'éteignit sous le visage incrédule du Capitaine de l'U. S. S. Enterprise. Spock, son Commandant (mi-)Vulcain se plaça le dos bien droit, les mains derrière lui, pris une légère inspiration avant de déclarer :

"Capitaine, il semble que nous n'ayons pas d'autres alternatives que...

-Je sais, je sais, Spock. Cap sur la dernière position de l'U. S. S. Urani, Monsieur Sulu.

-Aye, Capitaine."

Le Japonais recalibra le cap et poussa une manivelle. Kirk le regarda faire, un petit sourire sur le visage. Cela faisait après tout seulement un an qu'il avait commencé sa mission à bord de ce joli petit bijoux de Starfleet. Il avait toujours du mal à s'y faire.

Une fois à l'endroit où l'USS Urani a été pour la dernière fois enregistré, Kirk marmonna :

"Et maintenant ? Aucune planète, aucun vaisseau à l'horizon, rien.

-Permettez-moi de vous contredire, Capitaine.

-Faites, Monsieur Spock.

-Nos radars ont détectés la présence d'un astre ayant pour particularité d'attirer la masse présente autour de lui.

-Autrement dit, un trou noir, Monsieur Spock !

-Certes, sauf que ce trou noir n'était pas là il y a trois mois, quand notre dernier vaisseau est passé.

-Et... Les trous noirs viennent des étoiles, non ?

-Il n'y avait non plus aucun astre pouvant être ou ressembler à une étoile, Capitaine."

Spock regarda son Capitaine, toujours impassible, toujours aussi droit, attendant les ordres. Il avait confiance en son Capitaine. Il avait confiance en son expertise et son jugement. Jim demanda :

"Monsieur Spock, détecte-t-on la présence de l'épave d'un vaisseau à proximité du trou noir ?

-Négatif, Capitaine. Cependant les radars sont brouillés, sans doute à cause de la présence du trou noir.

-Lieutenant Uhura, pourriez-vous contacter la Fédération pour rapporter les éléments que nous avons à notre disposition ?"

Jim semblait quelque peu perplexe et perdu. La Lieutenante expérimentée se figea quelques instants, comme attentive, puis déclara d'un ton professionnel qui ravit Spock :

"Toutes les fréquences sont brouillées, Capitaine. Impossible de contacter la Fédération, ni même quelqu'un d'autre.

-Autrement dit, nous sommes seuls au monde..."

Spock se retint de rappeler qu'il suffisait de s'éloigner de ce trou noir pour pouvoir contacter la Fédération, il commençait à connaître son Capitaine et savait bien que ce genre de remarques pourtant logiques ne feraient que polluer l'atmosphère. Voilà pourquoi il se tint toujours aussi droit, se contentant de faire fonctionner ses méninges.

En toute logique, il semblerait que l'USS Urani ait été absorbé par le trou noir, où du moins endommagé par celui-ci. Ce qui voulait dire que les membres de son équipage sont morts. Il se retint de le révéler à son Capitaine : celui-ci était toujours (trop) optimiste et de ce fait allait refuser la simple déductions des faits.

Jim regarda quelques instants de plus le trou noir, semblant désemparé. Il ne pouvait pas envoyer une navette, ne pouvait pas s'y téléporter, les communications étaient brouillées... Il lui semblait difficile de mener son investigation habituelle. Il allait demander de rebrousser chemin quand Monsieur Chekov signala avec son accent habituel :

"Capitaine, nous nous dirigeons vers le trou noir ! Impact dans trente minutes !

-Capitaine, le volume et la masse du trou noir ont doublé ! s'exclama Spock de concert"

Le Capitaine Kirk se ressaisit bien rapidement et s'exclama :

"Monsieur Sulu, passez en distorsion cinq et calculez une trajectoire pour éviter le trou noir !

-Capitaine, le trou noir continue de s'aggrandir. Selon mes nouveaux calculs l'impact aura lieu dans cinq minutes et vingt-deux secondes. déclara d'un ton calme le Vulcain

-Distorsion sept, Monsieur Sulu !

-Aye, Capitaine !"

L'équipage sur la passerelle semblait décidé à sortir vivant de cette mission et redoubla d'effort pour éviter le trou noir. Kirk appela l'ingénirie :

"Scotty ! Les moteurs tiennent bon ?

-Ah, Capitaine, je dirais qu'il ne faudrait pas trop forcer non plus !

-Mettez toute l'énergie dans les propulseurs !

-Aye, aye, Capitaine !"

L'écossais raccrocha. Le Capitaine ordonna d'augmenter la vitesse. Monsieur Spock débita sur un ton neutre :

"Le trou noir a quadruplé par rapport à sa taille d'origine. Sa vitesse d'expansion est pour l'instant proportionnelle. Selon mes estimations, aucune possibilité de fuite est envisageable.

-C'est une blague, Monsieur Spock ?!

-Les Vulcains ne plaisantent pas, Capitaine. Ce serait illogique.

-A-t-on une chance de s'en sortir ?!

-Uniquement si ce trou noir est en réalité un trou de ver. Dans ce cas, nous aurons une chance de survivre, mais le vaisseau s'en tirerait avec des dommages importants."

Kirk regarda son Commandant, déboussolé. Il se raccrocha à ce maigre espoir, priant sur sa chance d'humain illogique et ordonna à Scotty :

"Donnez toute l'énergie aux boucliers, Scotty ! Je veux qu'ils tiennent à tout prix !

-Capitaine, vous êtes sûr ?

-Certain, Scotty !"

Le Capitaine coupa la communication et remarqua avec une certaine fierté que son équipage restait calme. Certes, Spock était un Vulcain, il s'attendait à ce qu'il ait une expression froide, mais de voir les visages de ses autres officiers bien humains ne pas paniquer lui prouva à quel point il avait passé cette année dans l'espace aux côtés de personnes de valeur.

Ce fut sa dernière pensée avant de percuter le trou noir.

Tout fut secoué, les lumières clignotèrent, un crissement ignoble se fit entendre, c'était comme si on broyait l'Enterprise. Un Officier eut le temps de s'exclamer :

"Boucliers à cinquante pour cent, Capitaine !"

La plupart des officiers furent propulsés hors de leurs sièges et s'écrasèrent au sol, certains s'évanouirent même. Spock réussit de justesse à se rattrapper sur le fauteuil du Capitaine, quant à Kirk, celui-ci s'estima chanceux d'avoir le fauteuil le plus grand, ce qui lui permetta de ne pas quitter son siège.

Il fallait vraiment qu'il songe à une ceinture de sécurité, le vaisseau -et son équipage- étaient trop souvent secoués comme ça !

Siydaubenement, tout fut calme. De la même manière que tempêtes et marées s'étaient déchaînées contre l'Enterprise avec une violence immédiate, le calme fit son retour dans l'instant. Mais James Tibérius Kirk savait bien qu'il n'était pas au bout de sa peine. Il demanda, non, ordonna :

"Quels sont les dégâts ?!

-Plusieurs blessés graves, deux morts, les boucliers sont à plat et on constate plusieurs incidents mineurs dans les laboratoires et un majeur en inginérie. déclara Uhura

-Merci. Spock ? Où sommes-nous ?

-C'est... fascinant, Capitaine. Cela n'était jusqu'alors qu'à l'état d'une théorie, mais..."

Le Capitaine Kirk fut surpris de voir un maigre-éventuel-sourire-de-Vulcain se former sur le visage de son Commandant :

"Félicitations, il semblerait que vos scientifiques archaïques aient eu une excellente intuition quant aux trous de ver.

-Magnifique, Monsieur Spock, je ne peux que m'en réjouir. Où sommes-nous ?

-Hmm... Je ne sais pas, notre environnement n'a jamais été répertorié par les cartes déjà établies.

-Magnifique. Une trace de l'USS Urani ?

-Je ne sais pas s'il s'agit de ce vaisseau, mais les radars détectent la présence d'une épave. Il y a... Deux vies humanoïdes à l'intérieur.

-Magnifique ! s'exclama James Kirk, visiblement heureux. Lieutenant Uhura, ouvrez une fréquence !"

La belle jeune femme pianota sur ses panneaux avant de déclarer :

"Ils sont en audio, Capitaine.

-Ici le Capitaine James T. Kirk de l'USS Enterprise de la Fédération des Planètes Unies. déclara de sa voix habituelle Kirk, Veuillez décliner votre identité.

-Ici le Capitaine John Decker de l'USS Urani de la Fédération des Planètes Unies. toussota une faible voix, Vous êtes venus nous secourir ?

-C'était notre objectif premier avant que ce trou noir ne nous absorbent. Heureusement, nous avons pu vous retrouver. Il sembleraient que vous ne soyez que deux. Accepteriez-vous que j'envoie mon médecin en chef, le Docteur McCoy, vous administrer les premiers soins ?

-Oui, Capitaine..."

Le Capitaine Decker toussa une fois de plus et il marmonna :

"La passerelle est inaccessible depuis l'extérieur et j'ai mon thorax coincé sous un amas de ferraille... Je ne tiendrais pas très longtemps encore, je pense.

-Qu'en est-il de l'autre personne avec vous ? demanda Jim en faisant signe à Uhura de contacter Bones

-Elle est inconsciente. Il s'agit de mon Officière en second, Capitaine Kirk. Je n'ai pas pu sauver les autres... Sauvez-la elle, au moins.

-Nous allons vous sauver tous les deux. affirma James, Mon médecin en chef devrait bientôt arriver. Dès que celui-ci confirmera que votre état n'est pas critique, il vous ramènera sur l'Enterprise.

-Merci, Capitaine..."

Le Capitaine Decker toussota avant de soupirer, comme soulagé. Kirk ne quitta pas la conversation, il voulait être sûr que les deux survivants s'en sortent. Il entendit le Docteur McCoy et son infirmière, Miss Chapel, s'affairer aux premiers soins. McCoy s'approcha du communicateur, donc du Capitaine Decker, et il s'exclama :

"Je ne sens plus son pouls !

-C'est impossible, Bones, je l'avais en ligne à l'instant !

-Jim, je te le répète, je ne sens plus son pouls !

-Docteur, la jeune femme est inconsciente ! cria d'une voix sourde Miss Chapel

-J'arrive !"

Jim sentit que l'urgence était ailleurs et ferma la communication.

Plus de quatre cent personnes étaient à bord de ce vaisseau... Et elles sont mortes.

Il serra son poing fermement sur son fauteuil et son Officier en Second s'approcha de lui. Droit comme un I, Spock, manifestement mal à l'aise, dit :

"Toutes mes condoléances.

-Pourquoi, Spock ?

-Vous semblez affecté émotionnellement parlant par cette tragédie. Il me semble que c'est ce que les humains se disent lors de situations semblables.

-...C'est exact, Spock, je vous remercie."

Considérant avoir fait son boulot de Commandant, Spock se rassit sur son fauteuil, cependant légèrement... ennuyé de laisser son ami dans la détresse. Spock ne comprenait pas : le Capitaine ne connaissait aucune personne à bord, comment a-t-il pu en être affecté de cette manière ? Le Vulcain se dit que cela devait faire partie de l'illogisme émotionnel et pourtant si fascinant des Humains.

Quelques instants plus tard, Bones rappela l'Enterprise en commentant, soulagé :

"La fille est hors de danger. Téléportez-nous !

-Avec plaisir, Bones."

Kirk se leva et intima à Spock d'un regard de le suivre. Ils allèrent ensemble dans le turbolift. Là, le Vulcain jeta un oeil à son ami. Ils ne savaient pas où ils étaient, ils ne savaient pas quand et pourtant le Capitaine avait une attitude raisonnablement logique, à échelle humaine. Spock se considéra fier d'avoir un ami aussi responsable dans ce genre de situations et d'avoir un Capitaine aussi professionnel que celui-ci.

Le Capitaine alla jusque dans l'infirmerie où là, plusieurs blessés étaient allongés, leurs constances vitales affichées sur un panneau. N'y comprenant pas grand chose, il alla jusqu'au lit récemment aménagé. Là, une jeune femme y trônait. Elle avait des cheveux noirs comme la nuit, une peau pâle, des oreilles rondes à souhait, des courbes avantageuses. Elle portait un uniforme bleu, et Jim sourit en constatant les similitudes phyiques avec son Second, bien que très vagues. Ce n'était pas le même noir, ni la même couleur de peau qu'il avait face à lui, cela ne le trompait pas.

Bones, réalisant qu'il devait faire un semblant de rapport, déclara :

"Hum... Les blessés s'en sortiront.

-Quant à cette fille ?

-Ses blessures sont minimes, c'est leur nombre qui est inquiétant. Et le fait qu'elle soit inconsciente, aussi. Elle ne devrait pas l'être, au vu de l'état minime de ses blessures. marmonna Bones

-Il semblerait, Docteur, qu'elle soit dans une transe de guérison Vulcaine. lâcha Spock

-Spock, je sais bien que vous vous sentez seul avec vos oreilles pointues, c'est pas pour autant que vous devez chercher des trucs de Vulcain partout !

-Il est illogique que...

-LA FERME ! s'exclama McCoy"

Spock réhaussa un sourcil face au juron du médecin, mais ne commenta pas. Il fixait l'humaine. Il savait qu'elle était dans un état de transe de guérison. S'il aurait été humain, il aurait dit qu'il en avait l'intuition. Mais il était Vulcain donc il se contenta d'une hypothèse. Il était aussi persuadé de l'avoir déjà rencontrée quelque part, mais il ne saurait dire où. Jim suggéra :

"Et si... Et si Spock la contactait avec une fusion mentale pour la ramener parmis nous ?

-Jim, voilà une excellente idée ! Tu ne voudrais pas appeler la fanfarre non plus, afin de bien maximiser ses chances d'y passer !

-Le termes de 'chance' pour...

-Spock, fermez-la."

Légèrement vexé de s'être fait coupé la parole à deux reprises dans un laps de temps quasi-inexistant, Spock réussit à garder son calme. Le débat entre les deux amis continua jusqu'à ce que Jim fasse céder le Docteur. Comprenant que c'était à son tour, Spock se prépara.

Il frotta ses mains l'une contre l'autre en retenant sa respiration. Fermant les yeux, il sut d'instinct où poser ses doigts, c'est à dire sur le crâne de la jeune fille.

Il y sentit un état méditatif surprenant pour une Humaine et remarqua que son intui... hypothèse s'était avérée vraie : elle était bel et bien en transe de guérison. Enfin, une transe de guérison humanisée : contrairement à un Vulcain, elle ne combattait pas la douleur, elle se contentait de mettre en retrait son esprit le plus que possible à l'aide de la méditation afin de fatiguer le moins que possible son organisme et de laisser faire ses anti-corps. Cela revenait au même, mais avec une efficacité moindre. N'osant pas plus s'aventurer dans son esprit sans son accord explicite, il l'invita à se réveiller. Spock sentit s'agiter en elle de soudaines vague d'émotions indéchiffrables et il se retira précipitamment de son esprit. Cette fille était une Humaine : seuls les Humains peuvent avoir autant d'émotions illogiques.

Spock trouva cependant fascinant et rafraîchissant de voir une Humaine qui en connaissait autant sur la Wh'ltri (méditation) et les pratiques Vulcaines.

Il énonça :

"Cette humaine est bel et bien en transe de guérison, mon Capitaine. Quand je lui ai demandé de s'éveiller, celle-ci a été envahie de vagues d'émotions illogiques.

-Voilà qui nous rassure sur son ascendance humaine ! plaisanta Bones

-Tout à fait, Docteur, seuls les membres de votre espèce peuvent faire preuve d'autant d'illogisme."

Le Docteur se figea quelques instants, essayant manifestement de déterminer s'il devait prendre cela comme un compliment ou non.

Jim rigola de bon coeur et Spock eut cette étincelle dans les yeux si reconnaissable. Il était fier de lui.

Le Vulcain raccompagna son Capitaine jusqu'à la passerelle (celui-ci était tellement choqué qu'il n'avait même pas pensé à rappeler les deux compères pour leur contrôle de routine) et les deux s'assirent dans leur sièges respectifs. Jim demanda :

"Est-ce que vous détectez une planète de classe M dans les parages, Spock ? Ou, mieux, est-ce que vous détectez de la vie quelque part dans ce trou perdu ?

-Négatif dans les deux cas, Capitaine. Il semblerait que ce lieu soit désertique.

-MA-GNI-FIQUE ! s'exclama Jim

-Capitaine, je ne vois pas ce qu'il y a de superbe dans le fait d'être...

-C'était une expression, Spock.

-J'aurais dû m'en douter."

Faute de mieux, Spock recalibra ses instruments et vérifia avec son regard neutre, mais toujours rien. Aucune vie dans le rayon des radars. Ou du moins, aucune vie tel que la Fédération l'envisageait.

Il dut se faire violence pour refouler la lueur de désespoir qui perlait en lui.

PDV Mlle ROUSSEL :

J'étais seule, dans ma transe de guérison, et honnêtement j'étais bien ! Bon, j'aurais pu être mieux, je sais. Mais je n'avais certainement pas besoin qu'un Vulcain s'immisce dans mon esprit pour me demander gentiment de me réveiller ! J'entendais ce qu'ils se disaient, autour de moi !

Même si je n'y faisait pas vraiment attention. Un point pour le Vulcain.

Mais même, cela est impardonnable de faire des fusions mentales à tout bout de champs ! Ses parents ne l'ont jamais éduqué ?! Je n'ai même pas eu le temps de lui demander son nom qu'il était déjà parti. J'ai pourtant eu cette impression de... déjà-vu. Mais je connais des centaines de Vulcains -ou du moins, connaissait-, difficile de s'y repérer correctement dans tout ce fratras d'esprits aussi différents les uns que les autres.

Voilà pourquoi j'étais bien décidée à rester dans ma transe de guérison, en toute humaine que je suis ! Je me sentis soudainement coupable d'être aussi immature. N'ai-je donc rien retenu de mes longues années d'aprentissage auprès de plusieurs Vulcains ? Je soupirais intérieurement avant de me ressaisir. Il fallait que j'ouvre les yeux, et puis le Vulcain m'avait assuré que mes blessures étaient minimes. Et un Vulcain, ça ne ment pas, ou du moins pas tant qu'il n'y a pas de raisons logiques à mentir.

Je sortis lentement de ma transe de guérison, comme sur un petit nuage. J'entendis le cri estomaqué d'une infirmière et le bruit d'un médecin qui accourait vers moi. Ils n'avaient jamais vu un Vulcain se réveiller d'une transe de guérison ?

Certes, je suis Humaine, mais le Vulcain-violeur-de-mon-intimité-psychique leur a bien expliqué l'état dans lequel je me trouvais. J'entendis :

"C'est incroyable, ce satané oreilles-pointues avait raison...

-Sa température, son rythme cardiaque et sa tention artérielle remontent !

-Oui, j'ai remarqué !"

Quelques instants plus tard, j'ouvris les yeux. Je vis deux visages penchés sur moi. Celui d'un médecin, au vu de sa tenue bleue à manche courtes, et d'une infirmière au vu de son uniforme. Le médecin avait des traits marqués, des cheveux bruns, des yeux expressifs. Quant à l'infirmière, elle avait des cheveux blonds et un regard d'ange. Une vraie mannequine, celle-là. Je me relevais légèrement avant de déclarer :

"Je suis...

-Quelle est la dernière chose dont tu te souviens ?"

Légèrement vexée par le fait de m'être fait coupée mais aussi par le tutoiement, je répondis :

"L'USS Urani a été absorbé par un trou noir. Au vu du fait que je suis toujours en vie, force est de constater que c'était un trou de ver. Je crois que c'est la première fois dans l'histoire que...

-Oui, oui, super. Sais-tu ce qu'il est advenu de ton vaisseau ?

-Non.

-Les membres de l'équipage sont tous morts. Tu es la dernière survivante... marmonna avec un ton rempli de compassion l'infirmière."

Je hochais de la tête, silencieuse. J'aurais bien aimé rester en transe de guérison quelques instants de plus... Je soupirais intérieurement.

Je finis par marmonner :

"C'était prévisible : je sais que je ne suis pas à bord de l'USS Urani.

-Pardi, tu fais des transes de guérison et tu as une réaction digne d'Oreilles-pointues ! On a trouvé son sosie, Miss Chapel ! Son sosie humain !"

L'infirmière sourit légèrement face à la remarque du Docteur. Je gardais ma mine impassible. L'homme se présenta :

"Je suis le Docteur McCoy, médecin en chef du vaisseau l'USS Enterprise et voici Miss Chapel, une infirmière.

-Marine Roussel, Officière en Second du Capitaine Decker.

-Il est mort.

-Je sais, vous l'avez déjà dit.

-Toutes mes condoléances. marmonna Miss Chapel en posant avec délicatesse sa main contre ma cuisse."

J'aurais aimé dire que le destin du Capitaine Decker m'importait peu, surtout qu'il était mort, mais cela était faux : après avoir passé deux années entières dans l'espace avec un homme, tout buté et illogique qu'il soit, j'ai finis par... le comprendre, dirons nous. Le Docteur McCoy se dirigea vers l'interphone et déclara d'une voix joyeuse :

"Infirmerie à passerelle !

-Oui ? Capitaine Kirk, j'écoute.

-Ici Léonard, Jim ! La fille de l'Urani s'est réveillée !

-C'est une excellente nouvelle ! Spock et moi nous vous rejoignons."

Je fronçais mes sourcils. Spock et moi...? Je demandais au Docteur :

"Ce Spock, c'est...

-Oreilles Pointues. C'est un nom rare, n'est-ce pas ?

-Certes non, même s'il n'est pas commun, je connais plusieurs Spock.

-Ah ! Peut-être fait-il partie de vos connaissances, dans ce cas ?"

J'en doutais. Patientant calmement dans mon lit, je vis rapidement la porte de l'infirmerie s'ouvrir. Entra un homme aux cheveux blonds et aux yeux bleus qui avait un air charmeur. Il portait un uniforme jaune, il devait s'agir du Capitaine. Quant au second, il avait des cheveux courts noirs, des yeux noisettes, un uniforme bleu et deux oreilles pointues.

Le Capitaine se dirigea vers moi et me fit un sourire charmeur. Je détestais que l'on me drague, voilà pourquoi je me contentais d'un regard froid et apathique. Il me dit :

"Je suis le Capitaine James T. Kirk, de l'USS Enterprise... Nous vous avons sauvé !

-Merci, Capitaine, je vous en suis reconnaissante. Je me nomme Marine Roussel, je suis l'Officier en Second du Capitaine Decker.

-Etais. corrigea le Vulcain"

Je continuais d'observer du coin de l'oeil le Vulcain. A dire vrai, il semblerait qu'il soit un mi-Vulcain. Spock, l'enfant de deux mondes.

Je me figeais en fronçant légèrement mes sourcils. Etait-il le Spock que je connaisssais ? Malheureusement, cette pudeur légendaire des Vulcains allait le rendre muet jusqu'à ce que je lui pose la question et s'il s'avère que je me suis trompée, je nous aurais déshonorés. Tous les deux. D'un autre côté, c'est un mi-Vulcain. Je répliquais :

"Certes, sauf que d'un point de vue strictement légal, je reste son Officier en Second tant qu'il n'a pas été déclaré par la Fédération comme mort, ce qui n'est pas encore le cas. Selon la procèdure, je serais officiellement désaffectée de mon ancien poste dans une dizaine de jours. Spock, je pensais que tu avais une mémoire photographique, il se trouve que je t'ai battu une fois de plus."

Le Capitaine et le Docteur me regardèrent, semblant ne pas comprendre. Moi, mon coeur battait à cent à l'heure. J'avais sincèrement peur de m'être trompée. Et pourtant mon visage arborait la même neutralité que Spock. Je l'ai tutoyé, si c'est bien mon Spock ça peut passer, mais si tel n'est pas le cas, j'ai commis une faute grave...

Spock inclina légèrement de la tête avant de déclarer :

"Certes, sauf qu'en prenant en compte l'urgence de la situation, j'ai jugé préférable et logique de ne pas respecter cet article.

-Spock, vous la connaissez ? s'étonna le Capitaine

-Affirmatif, Capitaine. Madame Roussel et moi-même avons entretenue une relation comprenant des sentiments d'amitié durant notre formation à l'académie. Ce fut une expérience enrichissante pour nous deux.

-Ah là là, tout s'explique ! Tout était lié, Jim ! s'exclama le Docteur, Notre Spock a vulcanisé cette pauvre enfant !

-Je ne me suis pas 'vulcanisée', Docteur. J'ai vécu mon enfance sur Vulcain et ce jusqu'à mes dix-huit ans. Il est donc logique que j'ai...

-Pitié, déjà que j'ai du mal avec un seul, ne m'en rajoutez pas un autre ! Qu'ai-je fait pour mériter cela, Spock ?

-Cela n'a rien à voir avec le mérite, Docteur. Il est fascinant de voir l'attrait qu'ont les humains pour attribuer les évènements de leur vie à une force supérieure nommée Destin.

-ARGH !"

Je vis l'esquisse de sourire de malice sur le visage de Spock. Cela m'étonna mais je gardait cela pour moi. Le Capitaine Kirk m'expliqua rapidement la situation : l'Enterprise était perdu, n'avait croisé personne et nous ne savions ni où ni quand nous étions. Puis, rapidement, vint la question de ce qu'ils allaient faire de moi : après tout, je n'étais pas de l'équipage, mais j'étais une soldate donc une potentielle force. Spock intervint en ma faveur : nous occuperions désormais le même poste.

J'avais du mal à visualiser pourquoi est-ce que le Capitaine aurait besoin de deux Officiers en Second, mais je me tus. Il avait sans doute ses raisons et Spock avait surement analysé la situation et s'il ne disait rien c'était que j'avais une utilité à cette fonction.

Un autre siège fut donc installé aux côtés de Spock. Etrangement, les membres de l'équipage n'arrêtaient pas de parler de ma relation d'amitié avec Spock. Certains disaient que nous étions ennemis à présent, d'autre pensent que nous étions amants... Les théories fusaient et j'avouais éprouver un cartain amusement à voir s'étaller autant de bêtises.

Cependant, certains membres de l'équipage pensèrent que je voulais prendre la place de Spock. Et cela, ça me faisait moins rire. Néanmoins j'étais l'étrangère, je devais donc me plier à certaines contraintes.

Spock et moi nous étions facilement, sans paroles, répartis les tâches : durant la première partie du quart je m'occupais de la détection des vaisseaux, planètes et objets en tout genre quant à Spock il gérait les résultats et les avancées des laboratoires, tout en cherchant notre position. Au milieu de notre quart, après la pause, nous inversions les rôles.

Le Capitaine Kirk tentait vainement de me séduire. Je ne sais pas pourquoi il persistait. On dirait que j'étais devenu une sorte de défi inatteignable. A dire vrai, je ne le prenais pas mal, tant que cela restait en dehors des heures de travail. Mais j'appris rapidement que le Capitaine savait faire preuve de professionnalisme dès que nécessaire.

L'espace du vaisseau étant restreint, je devais co-habiter avec quelqu'un dans ses quartiers. Le Capitaine Kirk s'est proposé, en vaillant capitaine, mais j'avais préféré me tourner vers la seule personne à bord qui combinait mes deux critères (être une femme et apprécier le calme) tout en étant relativement proche de Spock pour être quelqu'un de confiance : le Lieutenant Uhura. J'avais bien perçu de l'étonnement dans les yeux de mon ami, et durant notre pause j'ai eu droit à une sorte d'interrogatoire à la sauce Vulcaine :

"Pourquoi avoir choisi de cohabiter avec le Lieutenant Uhura et refusé l'invitation du Capitain Kirk ?"

Je fermais les yeux en tentant de formuler cela de la meilleure façon. Les yeux intrigués de Spock m'apprirent qu'il ne voulait qu'une réponse et se fichait de la formule utilisée. Je lui avouais donc :

"Accepter la proposition du Capitaine aurait impliqué m'engager dans une relation à caractère sexuel avec lui et tel n'est pas mon souhait. Le Lieutenant Uhura semblait le choix le plus... humain, par rapport à mes critères.

-Pourquoi pas logique ?

-La logique aurait voulue que j'accepte la proposition du Capitaine."

Spock hocha de la tête et regarda fixement l'horloge. C'était ainsi que se déroulaient nos pauses : une simple attente devant un cadran. J'englobais Spock et moi dans 'nous' car en effet, nous passions toutes nos pauses ensemble. J'étais trop timide pour oser parler aux autres membres de l'équipage. Et il était hors de question d'approcher le Capitaine.

Me tournant vers mon ami, j'allais poser ma main sur mon épaule quand j'entendis la voix d'un officier :

"Demande de la présence des Officiers en Second sur la passerelle !"

Il n'y eut pas besoin de clore notre conversation, Spock et moi allâmes directement sur la passerelle. Il nous fut signalé la trouvaille d'une planète...

Une planète de classe M, habitée.

Note de l'auteur :

Voilààààà ! En espérant que ce chapitre 1 vous ait plu ;-)