-C'est magnifique.
Rose était bouche bée lorsqu'elle sortit du Tardis. Le ciel était d'un vert émeraude, éclairé par un soleil jeune et énergique. Ils étaient dans une clairière, entourés d'arbres aux feuilles topazes qui ondulaient doucement grâce à une brise légère.
-Nous sommes sur Appollonia, 30ème siècle de votre ère, à quelques milliers de kilomètres de Raxacoricofallapatorius. Cette planète est encore vierge de l'arrivée des humains, elle est totalement sauvage, expliqua le Docteur.
-Pourquoi on est là alors ? demanda Rose.
-Pour des vacances, répondit simplement le Docteur.
Les deux voyageurs passèrent donc leur temps à se balader dans la forêt aux feuilles d'or, respirant les essences inconnues des arbres. Lorsqu'ils furent fatigués de marcher, ils s'assirent sous un arbre et dégustèrent ses fruits, des sortes de poires bleus avec une écorce d'orange. Après une petite sieste, le Docteur voulut absolument apprendre à Rose un jeu de cartes qu'il avait appris avec Arthur Rimbaud.
- Il gagnait tout le temps, je suis sûr qu'il trichait.
Mais il semblait que Rimbaud n'avait pas besoin de tricher, parce que Rose gagnait toutes les parties. A chaque fois, le visage du Docteur s'assombrissait. Après la troisième partie, il lança d'un air naturel :
-Bon, je crois qu'il est temps de rentrer au Tardis.
-Oh, vous ne voulez pas en refaire une ? demanda Rose, moqueuse. Ou vous en avez marre de perdre ?
-Je n'ai pas perdu, je vous ai laissée gagner, nuança le Docteur.
Sa compagne s'apprêtait à répliquer, quand un son étrange s'éleva.
-Qu'est ce que c'est que ça ? S'inquiéta Rose.
Quelque chose sortit des bois et fit encore ce bruit, comme un brame. C'était une curieuse bête bleue. Si l'on voulait la comparer avec des animaux terrestres, ce serait un mélange de rhinocéros et d'éléphant. Imposante, elle brandissait sa trompe vers les voyageurs, puis vers le ciel. Les antennes qu'elle avait semblaient vibrer, comme si elle envoyait un message télépathique par elles.
-Il y en a d'autres constata le Docteur. Et je ne sais pas ce que c'est, c'est la première fois que j'en vois. Ils n'ont pas l'air amical.
Trois autres créatures sortirent des bois, bramant plus fort.
-Je crois que nous sommes sur leur territoire, et qu'ils vont nous attaquer. COURREZ !
En effet, à ce moment, les créatures envoyèrent un liquide rose visqueux de leurs trompes, atterrissant à l'endroit même ou le Docteur était l'instant d'avant. Les deux voyageurs courraient, pourchassés par ces « rhinophants ». Malgré leur apparence massive, ils étaient rapides. Le Docteur et Rose étaient bombardés de projectiles visqueux, qu'ils arrivaient à esquiver. Quand ils arrivèrent enfin au Tardis, ils se ruèrent à l'intérieur de la boite bleue.
-Vite, vite, vite ma belle, décolle, murmura le Docteur à sa machine à voyager.
Un choc fit trembler le Tardis, un autre le fit tanguer. Enfin, le vaisseau décolla.
-Ouf ! s'exclama le Docteur
-Eh bien, ces vacances ont été courtes ! Plaisanta Rose, essoufflée.
Le Tardis émit soudain un son étrange, comme un soupir de fatigue.
-Oh, désolé ma belle, pour tout ça… atterris dès que tu peux.
-Qu'est ce qui se passe ? Le Tardis n'a rien ? demanda Rose, inquiète pour le vaisseau.
-Elle est un peu sonnée par l'attaque des créatures, et il faut la recharger. Elle va atterrir vers la première faille qu'elle trouvera. Les capteurs sont déréglés, l'écran est flou, je ne sais pas ou nous allons atterrir ! J'adore le suspense ! Quand, où ? Là est la question !
Quelques secondes plus tard, le vaisseau du Docteur atterrit, et les deux voyageurs sortirent pour découvrir où ils étaient arrivés.
Et là, ce fut une surprise.
