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Cette fiction est une traduction de l'histoire de Squeemonster, elle ne m'appartient donc pas. Le liens vers le profil de l'auteur se trouve dans la description de mon profil. Pour l'image de cover, elle a été crée par Casmancy (liens sur mon profil également) et a été spécialement réalisé pour cette fic.
Je tiens quand même à remercier Fishy-chan18 (aka Marine) pour sa correction.
Je publierai un chapitre toutes les deux semaines (je pense plutôt le samedi ou le dimanche, mais ne vous en faites pas ce sera régulier)
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Note l'auteur :
Ecrit pour deancasbigbang. L'inspiration de cette histoire appartient à The Suburbs d'Arcade Fire, d'où les paroles de chanson au début de chaque chapitre. A quelques exception, toutes les paroles viennent de chansons de cet album. L'histoire est ce qu'il se passe lorsque je conduis à côté de deux magnifiques garçons qui frappent un balon de foot entre eux, en écoutant de la musique emo nostaligique.
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Oh those hours, we used to know (Oh ces heures, que nous connaissions)
Spent the summer starin' out the window (Passer l'été à regarder par la fenêtre)
The wind it takes you where it wants to go (Le vent, il t'emporte où il veut aller)
~Arcade Fire, "Wasted Hours"
10 ans
Deux des moments les plus significatifs de l'enfance de Dean Winchester tombe par coïncidence le même jour.
Cette journée commence tôt, alors que la famille Winchester s'amasse dans leur bien-aimée Impala, Dean et son petit frère tous deux à moitié endormis, les yeux à peine plus ouvert que des fissures alors qu'ils rampent sur la banquette arrière. Le soleil n'a pas encore fait son apparition, mais Dean sait par la nuance pré-aube du ciel que ça ne durera pas longtemps avant qu'ils doivent plisser les yeux face à la rude luminosité des rayons matinaux.
Il s'insère dans le siège et ferme les yeux, voulant retomber dans le sommeil malgré l'excitation qu'il ressent face à ce que promet cette journée. Il soupire et sourit doucement quand il entend sa mère monter dans la voiture, bordant Sammy et le couvrant avec une couverture. Quand il sent les mains chaudes ajuster sa propre couverture autour de ses épaules et les lèvres douces embrasser sa joue, il reste éveillé assez longtemps pour murmurer, « Merci, maman, » avant de dériver dans un profond sommeil.
Quand il se réveille, c'est pour voir le soleil se lever et sentir un fort courant d'air alors que son père descend la vitre côté conducteur. Dean se redresse dans son siège pour jeter un coup d'œil, et frotter ses yeux pour en faire sortir le sommeil alors qu'il observe le paysage passer rapidement. Avec le nombre de lieux différents où il a vécu au long de sa courte vie, voir des miles sur des miles de grandes prairies onduler sous le vent ne devrait pas avoir une si forte impression sur lui, mais c'est le cas. C'est une chose de déménager dans un nouvel endroit sachant que vous n'y resterez probablement pas plus de quelques mois, ou une année – vous ne vous laissez pas vous attacher à ce qui vous entoure.
Mais cette fois, ce déménagement, c'est pour de vrai. C'est l'endroit où Dean et Sammy sont destinés à grandir. Ou du moins, c'est ce que sa mère et son père n'arrêtent pas de dire, et Dean est plutôt sûr qu'ils doivent dire la vérité parce que son père a quitté les Marines et tout le reste, et c'est quelque chose que Dean pensait qu'il ne ferait jamais.
Il pose son front sur la vitre, inspirant l'odeur de l'herbe et de l'ozone, l'air sec et chaud promettant d'un été étouffant. Il peut entendre sa mère et son père se murmurer l'un à l'autre, mais le vent et le grondement du moteur de l'Impala rendent leurs mots indéchiffrables. Il sent Sam qui commence à s'étirer sur la banquette à côté de lui, et lève le regard à temps pour voir son père le fixer dans le rétroviseur.
« Devrait pas prendre trop longtemps avant qu'on y soit, » son père hausse la voix suffisamment pour que Dean puisse entendre. Sa mère regarde par-dessus son épaule et sourit à Dean, articule silencieusement bonjour, chéri, alors qu'elle se bat avec les mèches de ses cheveux qui flottent lâchement depuis sa queue de cheval dans le courant d'air s'écoulant entre les fenêtres.
« J'ai faim, » gémit Sam, et Dean se penche pour sortir un sandwich au beurre de cacahouète et à la gelée de son sac à dos avant que son bébé de frère ait même finit de dire ces mots. Sa mère le fixe affectueusement en retour, alors que son père se penche en avant pour augmenter le volume de la stéréo.
« Lord, I was born a ramblin' man, » chante son père en même temps que la musique, fort et faux, et il fixe de nouveau Dean à travers le rétroviseur avec un sourire sur son visage. Dean lui sourit largement en retour. Il aime toujours ça, quand son père chante avec la musique ; ça veut dire qu'il est heureux. Parfois Dean s'inquiète sur les raisons qui font qu'il ne le fait pas plus, mais il se dit que peut-être c'est juste parce que son père n'écoute pas beaucoup de chanson qui lui donne envie de chanter.
« Fait attention à ce moment, Deano, » l'appelle son père par-dessus la musique et le rugissement du vent. « Pour des hommes comme moi, parfois tout ce dont nous avons besoin c'est d'une bonne chanson, une bonne voiture, et une route ouverte. »
Il fait un clin d'œil à Dean dans le rétroviseur avant de reporter son attention sur la route devant lui. Dean gonfle sa poitrine et redresse son dos, se sentant plus fier et plus heureux qu'il ne s'était sentit depuis longtemps, parce que son père venait de l'appeler un homme, un homme juste comme lui. Il prend une autre grande inspiration, regarde par-dessus la banquette avant à travers le parebrise le bitume aller à toute allure devant eux, et écoute les paroles affaiblies de la chanson …
And when it's time for leavin', I hope you'll understand, I was born a ramblin' man…
(Et quand c'est le moment de partir, j'espère que tu comprendras, que je suis né en homme nomade)
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Ils arrivent à Lawrence tôt cet après-midi. Dean et Sam regardent le paysage passer des champs de blé ondulant et de maïs en récolte aux centres commerciaux en forme de cubes et aux maisons standards avec des carrés de pelouse verte qui sont tellement brillante qu'elles semblent fausses. Son père ralentit la voiture alors qu'ils avancent progressivement dans le voisinage, une banlieue juste à l'extérieure de Lawrence à proprement parler.
« Comment est-ce qu'on est supposé pouvoir se souvenir quelle maison est la nôtre, bordel ? » ronchonne son père depuis la siège conducteur. « Elles se ressemblent toutes. »
Dean entend sa mère soupirer. « Les maison sont biens. Mieux que tout ce qu'on a eu avant. Et tu ne peux pas parler de ces maisons qui se ressemblent toutes, étant donné que c'est le cas de toutes les bases dans lesquelles on a vécu. »
John grogne. « Ouais, eh bien au moins les militaires ont une excuse pour faire des maisons copie-carbones les unes des autres. En plus, personne ne prétend que c'était mieux que ce que c'était. On savait tous que c'était de la merde. »
« Langage, John. » Marmonne Mary, regardant derrière par-dessus son épaule pour voir si Dean et Sam y prêtent attention.
Quelques minutes plus tard, ils s'arrêtent sur le bord du trottoir devant une maison jaune avec un camion de déménagement dans son allée et « Home sweet home ! » s'exclame Mary.
Sammy saute sur son siège, et cri « Je dois faire PIPI ! » aussi fort qu'il en est capable, pendant que Dean se rue hors de la banquette arrière et court pour se tenir dans le jardin de devant, s'arrêtant pour regarder à leur nouvelle maison. Papa avait raison, pense-t-il. Toutes ces maisons se ressemblent. Mais il arrête ce train de pensée dès qu'il voit un des déménageurs sortir son vélo hors du camion. Il court pour le lui prendre, excité à la perspective de rouler dans le voisinage, mais la voix de son père le fait s'arrêter sur place.
« Fiston, tu ne vas nulle part avec ce vélo avant qu'on ait tout déballé, compris ? » dit John alors qu'il choisit une boite et se retourne pour aller à l'intérieur de la maison.
Dean ne peut pas retenir son air renfrogné, mais il tira son, « Oui, monsieur, » avec une précision militaire, et n'hésita pas à se pencher et prendre à son tour une boite à porter.
Ils travaillent avec application pendant une heure, aidant les déménageurs à finir de décharger les dernières boites pour qu'ils puissent leur demander de partir et qu'ils s'occupent de dépaqueter. Mary prend la peine de dépaqueter quelques-uns des jouets de Sammy en premier pour qu'il puisse être occupé et hors du passage. Dean lance un regard noir à son petit frère, lui en voulant que simplement parce qu'il n'a que six ans et qu'il est mignon, il est épargné de devoir faire quoique soit.
Il se faufile jusqu'à la fenêtre ouverte pour avoir un aperçu de la brise du printemps tardif. Ils n'ont pas encore de courant dans la maison, alors avec le soleil de l'après-midi tapant cela rendait l'air étouffant et défraichit. Il entend sa mère soupirer derrière lui.
« Mon cœur, tu voudrais me faire une grande faveur ? »
Dean tourne son visage vers elle. « Oui, m'dame, » dit-il à contrecœur, s'attendant à une autre corvée à ajouter à sa liste de chose à faire avant qu'il puisse y aller.
Mary pose la boite qu'elle était en train de dépaqueter par terre et marche vers Dean. Ses yeux sont chaleureux et doux alors qu'elle baisse les yeux sur lui, les doigts brossant les cheveux sur le front de Dean. « Ton père et moi avons oublié de vérifier si l'air de jeux à deux rues d'ici a une cage à écureuil, et tu sais combien Sammy aime ça. Je suis sûre qu'il voudrait aller dehors et jouer demain, alors ce serait d'un grand secours si tu pouvais prendre ton vélos et vérifier que l'air de jeux un peu plus minutieusement. »
La liberté est si proche qu'il peut la sentir, Dean hésite, tenu par l'honneur de cracher le morceau sur commandement de son père. « Mais, euh, Papa a dit que je ne pouvais pas y aller avant que je n'ai aidé à tout dépaqueter. »
Mary se penche pour poser un baiser sur le son front. « Laisses-moi m'occuper de ton père. C'est une affaire officielle pour Sammy, après tout. »
Dean entoure la taille de sa mère de ses bras et enfouit sa tête contre son estomac, l'enlaçant fermement. Il a toujours aimé la férocité de sa mère, mais depuis un matin effrayant un an plus tôt lorsqu'il l'avait trouvé seule dans la cuisine, pleurant parce que son père n'était pas rentré à la maison depuis une semaine, il avait ressenti une responsabilité et un instinct de protection qui aurait probablement été submergeant pour n'importe quel autre enfant de dix ans. Il pouvait encore sentir son corps trembler sous les sanglots lorsqu'il l'enlaça juste comme aujourd'hui, et murmura Ca va aller, Maman, se jurant à lui-même qu'il ferait tout ce qu'il faudrait pour empêcher à sa mère d'être à nouveau aussi triste.
« Merci, Maman, » murmure-t-il, lançant un regard vers elle avant de s'écarter.
Elle tire les manches de son T-shirt et frotte son dos. « De rien, chéri. Souviens-toi juste de faire attention aux voitures, reste sur la route qu'on t'a montrée quand on est arrivés, et soit de retour à la maison avant qu'il fasse sombre. »
Il se retourne et court vers la porte, criant par-dessus son épaule « Je le ferais ! »
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Dean n'a jamais avoué ça à personne, du moins pas après que ce crétin dans la dernière école où il est allé se soit moqué de lui, mais il adore prétendre qu'il est un explorateur. Ce n'est pas quelque chose de dur à imaginer, surtout puisqu'ils ont déménagé au moins une fois par an durant toute la vie de Dean, et à chaque fois qu'ils se trouvent dans un nouvel endroit, il doit mener l'enquête dans les environs.
Il trouva rapidement que le meilleur moyen de gérer le fait qu'ils déménagent si souvent est de transformer ça en aventure. Particulièrement puisqu'un grand nombre de fois les enfants qu'il rencontre dans ces nouveaux endroits peuvent être méchants ou pas cool, et la plupart du temps il finit par ne pas avoir beaucoup d'amis. Ce n'est pas un gros problème d'être un solitaire, pour beaucoup de chose c'est mieux, car de cette façon personne ne lui manque vraiment quand ils doivent de nouveau partir. Probablement que ce qui lui déplait le plus à propos de ça, c'est qu'il doive mentir à sa mère quand ils finissent dans un endroit où il ne se fait pas d'amis. Elle s'inquièterait si elle savait qu'il n'avait personne, alors quand il est dehors faisant du vélo et faisant semblant qu'il découvre un nouveau territoire ou qu'il s'échappe de méchants ou de monstres, Dean lui dit juste qu'il a retrouvé des amis et joué sur l'aire de jeux ou quelque chose comme ça.
Cette maison dans laquelle ils avaient emménagé à Lawrence semble mieux que la plupart des lieux où ils avaient vécu, il est soulagé de le découvrir. Ce n'est pas dur de faire mieux que des bases militaires, mais Dean s'inquiétait quand même, puisque que c'est le Kansas et au milieu de foutrement nulle-part, ou du moins c'est ce qu'il avait entendu son père dire à sa mère tard une nuit. Mais les arbres sont grands et dignes qu'on les grimpe, les routes sont larges et prêtes pour une bonne partie de hockey, et les oiseaux chantent, alors ça ressemble à un bon départ pour sa nouvelle vie ici.
Il se perd seulement pendant un moment avant de trouver l'aire de jeux que leur père et leur mère leur avaient montré sur le chemin de leur nouvelle maison. C'est une aire de jeux qui semble sympa aussi, avec au moins quatre différentes sortes de toboggans et cinq balançoires. Sammy se fera probablement dessus d'excitation quand il verra la cage à écureuil qui déchire, cachée derrière les balançoires, et Dean est quasiment sur le point de jeter son vélo et de courir pour la grimper, mais il repère un garçon d'environ sa taille se dirigeant vers les balançoires depuis l'autre côté de la rue.
Il n'y a aucun autre enfant dans l'aire de jeux, et Dean se sentirait un peu drôle de juste approcher sans crier gare sans avoir d'abord mener l'enquête sur ce gars, alors il change son parcours pour regarder dans la fenêtre des boutiques de l'autre côté de la rue. Il s'arrête devant la vitre du drug-store, faisant semblant de lire les publicités pour de l'aspirine et des pansements alors qu'il regarde l'enfant dans la réflexion de la vitre.
Le mec est probablement de l'âge de Dean, devine-t-il, puisqu'il a un peu près la même taille. Il a des cheveux foncés et en bataille, et son haut est rentré dans son pantalon, ce qui est un peu ringard, mais qui est Dean pour juger. L'enfant n'arrête pas de jeter des coups d'œil de l'autre côté de la rue dans la direction de Dean, se balançant doucement et frappant ses pieds dans la terre à chaque descente. Dean mordille sa lèvre, se demandant s'il devrait traverser la route et voir si le gars a l'air assez amical pour trainer avec lui, mais ses pensées s'interrompent alors qu'un homme habillé en noir s'approche de la librairie deux portes plus loin. Dean ne s'intéresserait pas à lui, sauf que l'homme a le plus gros chien qu'il n'a jamais vu. Dean se demande à moitié si c'est même un chien, pensant que c'est peut-être un loup ou même un cheval ou quelque chose comme ça. Sa tête a deux fois la taille de celle de Dean, et son dos arrive aux épaules de Dean.
L'homme attache la chaine du chien à un support à vélo, et entre d'un pas nonchalant à l'intérieur de la librairie, sifflant à lui-même. Dean ne peut poser son regard sur quelque chose d'autre que le chien, et le garçon avec les cheveux en bataille de l'autre côté de la route est complétement oublié. Le pelage de la bête est épais et noirs, avec un brun clair sur son visage et ses pattes. Il n'a pas l'air d'avoir de queue, mais Dean n'est pas sûr parce que le chien est assis, fixant à travers la vitre du magasin, de la salive pendant de ses bajoues en d'épais fils mouillés. Les pieds de Dean ont l'air d'avoir leurs propres esprits, trainant en direction du chien, un pas à la fois.
Le mouvement éraflé attire l'attention du chien, et il tourne sa tête vers lui. Dean se glace, attendant de voir si le chien va aboyer ou grogner vers lui, mais tout ce qu'il fait est de donner un coup de langue sur ses lèvres et de gémir, une étincelle curieuse dans les yeux. Dean pense que peut-être c'est un signe que le chien est gentil. Surement que l'homme n'aurait pas laissé un chien méchant attaché dehors en publique où juste n'importe qui pourrait marcher vers lui, non ? Ca ne lui vient à l'idée que plus tard que peut-être son propriétaire pensait que la plupart des gens sain d'esprit avait un bon sens d'auto-préservation et qu'ils resteraient à l'écart du molosse.
Il continue sa lente marche vers le chien, hypnotisé par ses sombres yeux perçants et ses halètements rapides. Quand il arrive au cœur de quelques trentaines de centimètres de lui, il s'arrête, et lui comme le chien semblent retenir leurs respirations, attendant de voir ce qui va arriver ensuite. Encouragé par l'apparent manque d'agression du chien, Dean lève doucement la main, la tendant vers le chien et murmurant, « Bon chien, bon garçon, bon – »
Il pousse un cri perçant lorsqu'il sent une main lui empoigné l'avant-bras, le tirant en arrière et le jetant sur le sol et à l'écart, juste au moment où le chien aboie et s'avance brusquement, la mâchoire se fermant fort alors qu'il essaie et manque d'atteindre Dean. Dean cri quand l'arrière de son crâne rebondit contre le trottoir, et tout devient noir.
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Quand Dean ouvre les yeux, il a pour un moment oublié où il est ou pourquoi il est là. Il regarde fixement le bleu profond du ciel, clignant des yeux plusieurs fois alors qu'il regarde les gros nuages floconneux déraper à sa vue. Il entend le chant des oiseaux, et le bruissement des feuilles d'un arbre quelque part près de lui. Au même moment où il sent enfin combien sa tête lui fait mal, un visage se penche sur lui, lui bloquant le ciel.
Le garçon qui avait été de l'autre côté de la rue juste un moment plus tôt, regardait maintenant Dean fixement. « Nous devons parler. » annonce-t-il.
Sa tête lui fait tellement mal, et la chute a dû lui bloquer la respiration parce que Dean semble ne pas pouvoir s'accrocher ou se concentrer sur quoique ce soit que d'autre qu'au combien les yeux du garçon étaient bleus, tellement bleus qu'il pense stupidement que le ciel devait en être jaloux. Mais il arrive finalement à sortir du brouillard, « Qui es-tu ? »
Le garçon le regarde en retour pendant un long moment. « Je suis Castiel, » offre-t-il.
Quand Dean répond, ce qu'il veut dire est, de quoi avons-nous besoin de parler ? mais ce qu'il finit par dire à la place est « Tu as le ciel dans tes yeux. »
Dean s'entend dire les mots, et les sent flotter entre eux deux, et il sait que ce pourrait être un moment ça-passe-ou-ça-casse pour sa vie dans cette nouvelle ville. Pour tout ce qu'en sait Dean, ce Castiel pourrait être le roi des enfants du quartier, et s'il pense que Dean est bizarre et qu'il vend la mèche à tout le monde sur ce qu'il vient de dire, alors Dean pouvait dire adieu à toutes ses chances d'avoir une réputation décente par ici.
Castiel se penche en arrière sur ses hanches et mordille sa lèvre. « Pourquoi tu as dit ça ? » demande-t-il, la tête penché sur le côté alors qu'il étudie Dean.
Dean se sent rougir, et se réprimande silencieusement pour avoir laissé ça lui échapper. « Euh, parce que tes yeux sont vraiment bleus comme le ciel. Pourquoi est-ce que je dirais ça autrement, andouille ? »
Le garçon sourit doucement et acquiesce pour lui-même, prenant une profonde inspiration de ce qui semblait être du soulagement. « J'ai cru que tu avais peut être une commotion, puisque tu t'es fortement cogné la tête, » dit-il solennellement.
« T'es quoi, un docteur ? » Dean sait qu'il sonne comme un abruti, mais il avait été jeté dans une spirale, autant figurativement que littéralement, et il a besoin de se sauver la face.
Le garçon souffle, secoua la tête alors qu'il époussette des graviers de sa paume. « Non, mais mon père l'est. Et parfois mes cousins peuvent être des abrutis, alors je sais ce que c'est d'avoir une commotion lorsqu'on se cogne ta tête. »
« Tes cousins ont l'air d'être des connards. »
La tête du garçon sursaute, ses yeux s'écarquillant au juron de Dean, et Dean le félicita silencieusement pour prendre le dessus encore une fois.
« Tu penses que tu peux te lever ? » demande Castiel, se redressant et tendant la main à Dean.
Avant même qu'il y pense, Dean attrape la main et s'autorise à être ramené sur ses pieds. Sa tête est encore un peu dans le cirage, alors il se penche vers le garçon, et est un peu surpris quand celui-ci ne se retire pas. A la place, il saisit Dean par l'épaule, les sourcils inclinés avec inquiétude alors qu'il fixe profondément son regard dans ses yeux. « Tu devrais vraiment faire plus attention lorsque tu approches un chien étranger. »
Dean roule des yeux, et aïe, sa tête fait encore mal, mais il la secoue et recule. « Mec, il n'avait pas l'air si méchant quand j'ai marché jusqu'à lui. »
« C'est comme ça que Furdition t'attire. Il fait en sorte que tu lui fasses confiance, puis il t'attaque. »
Dean loucha sur le garçon, se demandant s'il n'avait pas une commotion après tout. « Attends, comment tu l'as appelé ? Furdition ? Quel genre de nom zarbi c'est ça ? »
Le garçon lance un regard au chien, et le regard de Dean suit. La bête est assise dans la même position qu'elle était avant d'essayer de mettre Dean en pièce, les yeux fusillant entre Dean et le garçon, un air trompeusement innocent sur le visage.
Castiel se penche vers Dean, la voix basse. « Son nom complet est Furdition le Roi de l'Enfer. Son propriétaire, Mr. Crowley, l'appelle Lucifer en diminutif. »
Dean se frotta le visage confus. « Si son nom est Lucifer, alors pourquoi est-ce que tu ne l'appelles pas comme ça ? Ça a plus de sens que l'autre nom, au moins. »
Le garçon secoue la tête, les yeux écarquillés et tellement bleus qu'ils font repenser à Dean au temps où ils vivaient en Californie pendant un bref et splendide été. Ils allaient à la plage presque tous les jours, et l'eau miroitait comme des joyaux au soleil. « Missouri dit que ça porte malheur de dire le nom du diable trop souvent. »
« Qui est Missouri ? » dit Dean intrigué.
Castiel fixe le trottoir pensivement pendant un moment avant de répondre. « Elle … Elle aide à prendre soin de moi. »
« Alors, c'est quoi ton nom de famille ? Et tu es du coin ? » Dean ne peut s'empêcher de l'interroger, se demandant comment ils avaient pu parler pendant si longtemps sans en découvrir plus sur l'autre gars. Poser beaucoup de questions est habituellement l'une des premières choses qu'il fait lorsqu'il rencontre de nouvelles personnes, ayant appris il y a longtemps que le meilleur moyen de briser la glace et de se faire des amis est de faire parler les gens sur eux-mêmes.
Le garçon redresse son dos et rencontre le regard de Dean. « Mon nom complet est Castiel Novak. Et oui, j'ai vécus ici toute ma vie. »
« Castiel Novak, hein ? Ça te dérange si je t'appelle Cas à la place ? Castiel est un peu … long, » dit Dean avec un petit sourire. Ce qu'il voulait dire était que le nom du garçon était bizarre, mais ce n'est pas quelque chose que vous dite à quelqu'un quand vous le rencontrez pour la première fois, encore moins si vous voulez être ami avec lui, et Dean veut être ami avec Cas, il put le dire presque immédiatement.
Cas frotte sa chaussure contre le trottoir, fixant son pied. « Non, pas si tu me dis ton nom. »
« C'est facile. Je m'appelle Dean Winchester. »
Un petit sourire danse le long du visage de Castiel alors qu'il tend sa main pour serrer celle de Dean. « Ravi de te rencontrer, Dean Winchester. »
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Après que les présentations soient faites et que Dean décide que sa tête de lui fait plus si mal, ils courent de l'autre côté de le rue et sautent sur les balançoires de l'air de jeux. Ils alternent entre une compétition pour voir qui peut aller le plus haut (c'est toujours Cas, majoritairement parce que Dean a peur d'aller trop haut, même s'il ne l'admettrait jamais), et qui peut monter sur la cage aux écureuils le plus vite. Dean décide de tester Castiel pour voir de quoi est fait le gamin, le défiant te sauter de sa balançoire sur le sable en face de lui, mais son plan se retourne contre lui alors que Castiel dit qu'il le fera si Dean le fait aussi. Ne voulant pas montrer sa peur des hauteurs, Dean hausse les épaules alors qu'ils vont de plus en plus haut sur leurs balançoires. « Bien sûr, tu sautes moi je saute, pas vrai ? »
Castiel examine Dean du regard, leurs balançoires presque synchronisées. « Est-ce que tu viens juste de citer Titanic ? »
Dean peut sentir son visage devenir rouge, embarrassé d'être critiquer de regarde un film pour fille. « La ferme, les scènes de bateaux sont cools. En plus, » appelle-t-il, prenant une inspiration rapide alors qu'ils allaient de plus en plus haut, « si tu sais d'où cette phrase vient, ça veut dire que tu l'as vu aussi. »
Castiel lui lance un petit sourire. « Je saute, tu sautes ? » cri-t-il, lâchant les chaines de sa balançoire et se lançant dans les airs.
Dean se maudit alors qu'il regarde le garçon voler dans les airs et atterrir sur le sable en bas, riant et roulant jusqu'à s'arrêter. Dean avait espéré qu'il se dégonflerait, mais puisqu'il ne l'avait pas fait, Dean serre les dents, ferme les yeux, et saute.
Castiel gagne beaucoup de point de bonus avec Dean, lorsqu'il ne se moque pas de lui pour crier comme une petite fille alors qu'il s'élance dans les airs.
Bientôt, la soif de Dean et son mal de crâne renaissant prennent le dessus, et il décide que c'est le moment de rentrer chez lui.
« Ma maison est par là, » Dean pointe le nord le long de la large rue. « Tu veux venir, comme ça tu sauras où me trouver ? »
Cas hésite, envisageant l'invitation. Dean ne sait pas en quoi c'est une si grosse affaire, et commence à se demander si c'est parce que Cas ne veut pas être son ami. Il est sur le point de le balayer d'un revers de la main et de partir, ne voulant pas que Cas voit combien il est désespéré de se faire un ami, quand Cas répond.
« Oui, mais je ne pourrai pas rester longtemps. Ma maison est de ce côté. » Il montra la rue, dans la direction opposé de l'endroit que Dean avait désigné. « Je dois être rentré avant qu'il fasse sombre. »
« Okay, c'est cool, » répondit Dean soulagé. « Hey, tu vas pouvoir rencontré mon petit frère bizarre, et je peux te montrer le Slinky (1) que j'ai gagné à Plucky Pannywhistle's, et peut être que tu pourras m'aider à défaire les cartons de ma chambre. Enfin si tu veux, je veux dire. »
« J'aimerai ça, » dit Cas, se penchant pour ramasser son vélo par le guidon.
Dean sourit largement et monte sur son propre vélo, prenant un moment pour crier par-dessus son épaule, « Course jusqu'au panneau stop ! » avant de basculer vers l'avant et de pédaler rapidement sur le trottoir.
Ils continuent à travers les rues, pédalant l'un à côté de l'autre, appréciant la brise qui les pousse alors qu'ils pédalent plus vite. Dean essaie de frimer, s'asseyant droit et lâchant le guidon, et il rit avec plaisir lorsqu'il voit que Cas peut faire la même chose. Il n'est même pas jaloux lorsque Cas tient plus longtemps que lui sans rien tenir.
Quand ils arrivent à la nouvelle maison de Dean, ils s'arrêtent dans l'allée, et Cas suit les mouvements de Dean quand il laisse tombé son vélo dans la cour de devant et court en montant les marches, ouvrant la porte de la moustiquaire.
Dean hurle dans la maison, annonçant leur arrivé. « Maman ! Je suis rentré ! »
Dean fait un signe de la main à Castiel, lui signalant de le suivre à travers le salon jusqu'à la cuisine, où ils trouvèrent sa mère agenouillé plaçant des pots dans un placard du bas.
« Salut, chéri, tu t'es bien amusé ? » l'interpelle Mary, avant de se relever et de se tourner vers eux. Ses yeux s'écarquillent un peu quand elle voit Castiel, et sa bouche se change en un sourire de bienvenue. « Je suppose que oui, si tu rentres à la maison avec un ami. »
« Maman, voilà Castiel. Il m'a attrapé et sauver de Furdition ! » Dean bute sur les mots, excité de présenté sa mère à Cas. C'est la première fois depuis longtemps qu'il a assez envie de devenir ami avec quelqu'un pour le ramené chez eux.
Les yeux de Mary s'écarquillent de confusion. « Te sauver de … quoi ? »
« C'est un chien qui a la taille d'un cheval, et j'allais le caresser parce que je pensais qu'il était gentil, et ensuite Cas est arrivé derrière moi et a attrapé mon bras et m'en a écarté, et je suis tombé et me suis cogné la tête, j'aurai pu mourir, Maman, il ressemblait à une espèce de chien de l'enfer ou quelque chose du genre, ils l'appellent Lucifer en diminutif. »
Dean prend une grande inspiration, regardant sa mère traiter toutes les informations qu'il venait de déverser. Ça lui vient à l'esprit qu'il n'aurait peut-être pas du tout lui dire, parce que cela le faisait un peu ressembler à un idiot, faire confiance à un chien qui semblait si méchant, mais avant qu'il puisse essayer de faire marche arrière et de désamorcer la situation, sa mère sourit à Cas.
« Alors, tu as sauvé mon fils d'un chien de l'enfer ? Je suppose que ça fait de toi son ange gardien, surtout avec un nom comme Castiel, » plaisante-t-elle, s'étirant pour serrer la main de Cas.
Dean pouffe de rire. « Tu veux dire un ange comme ceux qui portent des couches ? »
Il le regarde alors que Cas prend un air renfrogné et rougit. « Je ne porte pas de couche, » murmure-t-il, laissant retombé la main de Mary et se retournant.
« En fait, Dean, les ange sont les guerriers de Dieu, » le corrigea Mary. « Ils sont les armes les plus braves que Dieu possède. » Elle se tourne vers le comptoir derrière elle et commence à sortir des ingrédients pour faire des sandwichs. « Et ils ne portent certainement pas de couches, » ajoute-t-elle.
Dean donne à Castiel un regard spéculateur. « Guerrier, hein ? Ça déchire. »
« Dean ! Fait attention à ton langage ! » le réprimande Mary, mais Dean est satisfait de voir que Cas semble fier de la description, le buste gonflé et la bouche tournée en un sourire.
« Vous avez faim, les garçons ? Je pourrai nous faire des sandwichs au beurre de cacahouète, et nous avons des bananes, des chips et du soda. Peut-être que nous pourrions faire un pique-nique, » dit Mary, par-dessus son épaule alors qu'elle fouille à l'intérieur d'une boite étiquetée 'couvert'. « Dean, ton père est allé au magasin de voiture pour parler à ton oncle Bobby de quand il irait commencer à travailler, alors il ne sera surement pas de retour avant un moment. »
« Okay, cool, » répondit Dean, guidant Cas dans le salon. « Bobby n'est pas vraiment mon oncle, » murmure-t-il à Cas. « C'est juste que mon père le connaissait déjà avant ma naissance, et c'est comme s'il faisait partis de la famille et tout. »
Il cherche parmi les boites du salon avant d'en trouver étiqueté 'couvertures', et il l'ouvre, sort une épaisse couette au motif écossait rouge. Il est sur le point de l'amener dehors et de l'étendre sur le gazon de derrière, mais Mary l'arrête.
« Dean, il y a un orage qui se prépare, alors nous allons juste avoir un pique-nique à l'intérieur à la place, » dit-elle alors qu'elle apporte un paquet de chips et une grappe de bananes dans la pièce. « Et si tu allais chercher ton frère dans le jardin ? »
Cas se tient maladroitement debout près de la fenêtre, fixant les nuages de l'orage imminent, alors que Dean court à l'arrière de la maison pour crier depuis la porte à Sam de venir à l'intérieur. Ils font la course jusqu'au salon, Dean laissant Sam gagner, comme d'habitude, mais quand Sam voit Cas de l'autre côté de la pièce, il s'arrête soudainement. Il va se cacher derrière Dean, la timidité prenant le dessus, mais Dean le pousse en avant.
« Ne soit pas un bébé, Sam. C'est Cas. Il est cool. Il peut même aller plus haut que moi sur les balançoires, » dit Dean, encourageant Sam à aller vers son nouvel ami.
Sam baisse les yeux sur le sol, frottant son pied conte une craqure dans le bois dur. « Tout le monde peut aller plus haut que toi sur les balançoires, Dean, » marmonna-t-il.
Cas glousse, et Dean voit Sam relever les yeux vers lui, le visage rouge de fierté d'avoir fait rire le garçon. « Ravi de te rencontrer, Sam, » dit Cas tranquillement, et il tend une de ses mains.
Sam l'étudie pendant quelques secondes avant que son visage ne s'éclaire alors qu'il s'étire, attrape la main et la secoue.
Dean roule des yeux. « Vous êtes bizarre les mecs, » se moque-t-il, et puis, « Maman, » cri-t-il en direction de la cuisine, « tu as besoin d'aide pour porter quelque chose ? J'ai faim. »
« Oui, chéri, prend juste ce plateau pour moi, s'il te plait, » appelle-t-elle. « Il commence à faire tellement sombre ici, je pense que nous allons avoir besoin de bougies pour nous voir les uns les autres. »
Dean remarque Cas se tourner pour regarder de nouveau fixement par la fenêtre, alors que le vent commence à se lever. Il y a un grondement de tonnerre au loin, avec l'odeur de la pluie dans l'air. Dean adore l'orage, surtout quand il fait sombre et qu'il y a une atmosphère effrayante comme celle-ci, mais il se demande si peut-être ce n'est pas le cas de Cas, parce qu'il a un air inquiet sur le visage, et on dirait qu'il n'arrête pas d'essayer de parler mais qu'il ne sait pas comment faire.
Quand Mary vient pour allumer une bougie sur le manteau de la cheminée, Cas parle « Mme Winchester, je suis désolé, mais je pense qu'il faudrait que j'y aille. »
Mary se retourne pour regarder fixement le garçon, sourcils froncés. « Quoi ? Pourquoi ? Tout va bien, mon chou ? »
Cas s'éclaircit la gorge. « C'est juste … Je dois suis censé être à la maison avant qu'il fasse noir, et je ne vis pas très près d'ici, et avec l'orage et tout … »
Il laisse sa voix s'éteindre sans terminer sa phrase, et commence à faire quelques pas incertains en direction de la porte.
« Il est hors de question que je t'autorise à partir d'ici sur ton vélo quand un orage est sur le point de tomber, » réplique la voix ferme de Mary. « Dieu merci pour tout le monde, notre ligne téléphonique fonctionne. Quel est ton numéro Castiel ? »
« Oh, m'dame, je ne peux pas vous demander d'appeler chez moi à ma place, vraiment, ce n'est pas un problème pour moi de – »
Mary pose sa main sur l'épaule de Castiel et serre sa prise. « Tu ne m'as rien demandé, et je ne te demande rien, je te dis. Maintenant, donne-moi ton numéro. » Ses mots était adoucis par un sourire doux, et Castiel n'avait d'autre choix que de répondre.
Dean regarde toute la scène avec fascination, mâchant une banane et se demandant pourquoi c'est une si grande affaire que Cas reste et que sa mère appelle pour demander la permission. Il n'est pas surpris quand sa mère règle tout en une question de minutes, planifiant avec cette Missouri le quand et comment Castiel rentrera chez lui.
« Nous te ramènerons chez toi en voiture dès que le père de Dean rentrera avec la voiture, et que l'orage sera passé, mon chou, » dit Mary une fois qu'elle eut raccroché. Elle conduit Castiel sur la couverture au milieu du sol, et le fait s'assoir. Elle jette un coup d'œil à chacun des garçons et rit, « Je ne sais pas pour vous mais un pique-nique au milieu de la maison dans le noir durant un orage est plutôt amusant. »
« On devrait raconter des histoires de fantômes ! » s'exclame Dean.
« NON, MAMAN, S'IL TE PLAIT, NE LAISSE PAS DEAN RACONTER DES HISTOIRES EFFRAYANTES ! » s'écrie Sam, se précipitant de l'autre côté de la couverture pour ramper dans les bras de Mary.
Dean sourit d'un air suffisant alors que Mary parle doucement à son petit frère. « Sammy peut être une telle chochotte, » marmonne-t-il. « Quand tu passeras la nuit ici un jour, je te raconterai les histoires de fantômes que je connais, » assure-t-il à Castiel. Le garçon lui sourit courageusement alors qu'il prenait une bouché de son sandwich, mais Dean le remarque quand, au premier fort coup de tonnerre, Cas se décala quelques centimètres plus près.
Dean soupire d'exaspération, mais il ne peut s'empêcher de cacher un sourire. Juste sa chance d'emménager dans une nouvelle ville, simplement pour devenir meilleur ami avec un autre chat apeuré comme Sam.
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Une fois qu'ils ont fini de manger, Mary trouve une lampe de poche à Dean pour que lui est Cas puissent monter dans sa chambre pour défaire quelques boites. Cas semble silencieux et timide à nouveau, alors Dean pense que c'est un bon moment pour lui faire parler du voisinage. Il a besoin d'y devenir familier et le plus tôt sera le mieux, après tout, et qui de mieux placé pour lui en parler que quelqu'un qui y vit ?
« Alors, comment c'est par ici ? » demande Dean, arrachant le scotch pour ouvrir une boite où est marqué 'GI Joe'.
Castiel s'écarte de la fenêtre et se rapproche de Dean. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Dean hausse les épaules. « J'sais pas. Juste, comment sont les autres enfants, où sont les endroits cools où traîner, qui a une piscine … t'sais, les trucs important dans le genre. »
Mâchouillant sa lèvre inférieure, Castiel semble plongé dans ses pensées pendant plusieurs secondes. « Je … Je ne le sais pas vraiment. »
« Qu'es'ce qu'tu veux dire, tu ne sais pas vraiment ? On ne t'a jamais laissé sortir de chez toi avant ? » plaisante Dean.
Castiel tend le bras dans une autre boite et attrape une paire de voitures miniatures. Il se tourne dos à Dean et les place près de l'étagère. « Non, j'ai le droit de sortir et de faire des choses, si je veux. »
Dean se frotte le visage confus. « Alors quoi ? » Il commence à se demander si peut-être, Castiel ne veut pas lui dire. Peut-être qu'il a décidé qu'il n'aimait pas Dean, ou peut-être qu'il pense qu'il serait embarrassé de le présenté à ses autres amis. Il est sur le point de dire à Cas de laisser tomber, il trouverait son propre chemin dans le voisinage, lorsque le garçon lui répondit.
« Je n'ai pas vraiment d'amis, » bredouilla Castiel.
Dean le regarde fixement incrédule pendant plusieurs secondes. « … Comment peux-tu ne pas avoir d'amis si tu as toujours vécut ici ? Tu ne parles pas au moins à des gens à l'école ? »
Il est complètement déconcerté par cette nouvelle. Dean avait toujours supposé que si vous viviez quelque part pendant plus qu'une poignée de mois, ça voulait dire que vous obteniez automatiquement des amis, que vous les vouliez ou non. En plus, Cas semblait assez cool ; Dean n'avait trouvé aucune raison de ne pas l'aimer, même si il était un peu bizarre parfois.
Embarrassé, Castiel refuse de rencontrer son regard alors qu'il répond. « C'est juste … ce n'est pas facile pour moi de parler aux gens, parfois. Et à l'école je suis souvent trop occupé pour me faire des amis. »
Dean rechigne à la nouvelle. « L'école est si dure par ici ? Oh mec, si je dois étudier plus dure que lorsqu'on était stationné outre-mer je vais me faire recaler, c'est sûr. »
« Tu es en école privé ? » demande Castiel, un regard confus sur le visage.
Riant, Dean secoua la tête. « Non, pourquoi est-ce que j'irai dans une école de snob, comme ça ? Je ne vais qu'en école publique. »
« Oh, alors je suppose que tu n'as pas à t'inquiéter. Je vais à Host Academy, » répondit Castiel. « C'est une école privé à environs une demi-heure d'ici. »
Dean se demande s'il devrait se sentir mal d'avoir dit que Castiel allait dans une école de snob, mais il se trouve qu'il est plus déçut du fait qu'ils n'iront pas à la même école qu'autre chose. Mais il fait quand même une tentative d'excuse. « Hey, mec, désolé d'avoir dit ça sur les écoles privés. Je ne voulais pas dire que tu es snob. »
Castiel sourit faiblement et s'assoit sur le sol, reposant contre le mur. « Pas de problème, je sais que tu ne l'entendais pas comme ça. En plus, je ne te blâme pas. Je déteste mon école. J'aimerai pouvoir aller autre part. »
« Peut-être que tu pourrais demander à tes parents s'ils te laisseraient aller à l'école publique ? » dit Dean, glissant le long du mur pour s'assoir à côté de Castiel.
Le garçon secoua tristement la tête. « C'est juste mon père, et il dirait non. Il veut que je sois un docteur, comme lui. Et il dit qu'aller dans cette école est le meilleur moyen de m'y préparer. »
« Tu ne veux pas être un docteur ? Ça serait plutôt génial, je pense.
Castiel fixa le sol. « Non, je veux être peintre. »
Dean essaie de réprimer le regard incrédule sur son visage. « Tu veux dire, de bâtiments ? »
Castiel tourne la tête pour fixer Dean, des sourcils froncés avec confusion. « Quoi ? » Ses yeux s'élargissent alors qu'il réalise ce que Dean voulait dire. « Non, pas comme un peintre en bâtiments ! Comme un artiste. Peindre des images, et tout. »
« Oh ! Okay, ouais, c'est plutôt cool, je suppose. » Dean ne peut s'empêcher un gloussement de s'échapper de ses lèvres quand il pense à son erreur, et quand Castiel glousse en réponse, cela commence une chaine de réaction en rire qui les conduit tous les deux à étreindre leurs estomacs, en boule sur le sol, et à court d'air.
« Ça craint qu'on ne soit pas dans la même école, » grince Dean alors qu'il essaye de retrouver son souffle.
Castiel se rassoit contre le mur, le visage soudainement plus sombre. « Peut-être que tu devrais essayer de te faire d'autre amis dans le voisinage, à la place. Des gens qui iraient dans ton école. »
Dean se moque de l'idée. « Pourquoi est-ce que je ferai ça ? Je peux devenir ami avec eux une fois que l'école commencera. »
« C'est juste … la plupart des enfants par ici pense que je suis un mec bizarre, » bredouilla Castiel, soudainement fasciné par un fil égaré du tapis. « Et s'ils savent que tu es ami avec moi, ils penseront probablement que tu es bizarre aussi. »
Dean fixe le mur blanc opposé à eux. Castiel a raison. Dean a déménagé assez souvent pour savoir que si vous commenciez à trainer avec les mauvaises personnes quand vous emménagez dans un nouveau voisinage, vous serez vu comme un perdant, et vous ne serez jamais capable de vous débarrasser de l'étiquette. Ça n'avait pas pour habitude de le déranger avant ; il avait toujours sut que même si les gens ne l'aimait pas, ils déménageraient probablement de nouveau rapidement de toute façon, alors ça n'avait pas beaucoup d'importance. Mais ici, le plan est de rester à Lawrence, d'y établir leur foyer, et Dean veut que ça marche, veut que ce soit le genre de vie qu'il a vu un nombre incalculable d'enfants prendre pour acquis.
Mais quand il lance un regard à Castiel, il voit quelqu'un qui, il le sait, pourrait être le meilleur ami qu'il n'aurait jamais cru qu'il pourrait avoir. Il n'est pas sûr de comment il le sait, mais au fond de lui, il sent qu'ils sont supposés être important l'un pour l'autre, et à ce moment, rien d'autre ne semble important.
« Si les gens veulent penser que nous somme bizarre, laissons-les, » dit Dean. Il regarde avec satisfaction la tête de Castiel tressauter, les yeux écarquillés d'incrédulité alors qu'il le regarde en retour. « J'ai géré des connards comme ça avant, je peux le refaire. »
« Mais – »
Dean poussa l'épaule de Castiel avec la sienne. « Cas, juste ferme la et aide moi à défaire les cartons, d'accord ? »
La bouche de Castiel se retroussa en un doux sourire. « D'accord, Dean. »
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Notes :
(1) Slinky : sorte de gros ressort, souvent multicolore, qu'on peut gagner dans des fêtes foraines, par exemple. Sam en offre un a Dean à la fin de l'épisode 14 de la saison 7 : « Plucky Pennywhistle's Magical Menagerie. »
