LA LETTRE :
Ce matin, je me réveille, toujours avec cette douleur ancrée en moi, et je me dis qu'au bout d'un moment je n'y penserais plus, mais je me trompais lourdement… .
« Je m'appelle Katniss Everdeen, j'ai 22 ans, je vis dans le district douze, ma petite sœur Prim est morte, j'aime Peeta, j'ai tué le président Coin, j'ai gagné les Hunger Games… ».
Je n'ai toujours pas perdu cette habitude prise dans le district 13, de répéter mes pensées en allant de la plus simple à la plus compliquée.
J'ouvre les yeux et je m'aperçois que Peeta est déjà levé, comme souvent.
Je descends les marches assez rapidement et le découvre en compagnie de Sae Boui-boui, bavardant autour d'une tasse de café.
- Bonjour tout le monde dis-je
- Hello, me répondit Peeta
- Bonjour ma chérie, s'écria Sae en me servant une tasse de café fumant, tiens voilà ton courrier, ça vient du Capitole.
Peeta et moi nous regardons, puis j'ouvre cette enveloppe blanche nacrée, mes doigts tremblent. Soudainement je sens une main sur mon épaule : c'est Peeta, comme toujours, il est là quand j'ai besoin de lui. A l'intérieur de l'enveloppe se trouve un carton d'invitation :
Cher ami,
Nous invitons tous les rescapés des Hunger Games ainsi que ceux qui ont livré la bataille finale à un dîner-bal en mémoire de cette terrible période.
Nous vous prions de vous habiller de manière appropriée à l'évènement (vous pourrez dansez si vous le souhaitez).
Le banquet aura lieu le samedi cinq juin de vingt et une heure à minuit.
Espérant que vous pourrez venir.
- J'ai eu, moi aussi, cette invitation m'expliqua Peeta avec douceur.
- Tu penses qu'on devrait y aller ?
- Non, je ne veux pas y retourner, tous ces visages connus me rappelleraient trop de mauvais souvenirs.
- Mais protestai-je, ça fait cinq ans que l'on reste enfermés, ça nous ferait peut-être du bien tu ne penses pas ?
- Je te répète que je ne veux pas y aller !
- Oui, ne t'inquiètes pas j'ai compris, pas la peine de me crier dessus, tu n'es pas obligé d'y aller mais moi, j'irais et je te trouverais une excuse s'il le faut !
- D'accord me répond dit t-il avec son sourire que j'aimais tant, désoler de m'être laisser emporter.
- Pas grave renchéris-je, même si j'étais contente qu'il se soit excusé.
Cinq jour plus tard, je me réveille, il est six heures et me dépêche de m'habiller pour allez chasser.
J'enfile le blouson de mon père, prend mon arc tout en veillant à ne pas réveiller Peeta.
Sortie de la maison, je trottine jusqu'à la forêt. Une fois arrivée à la lisière je cours vraiment, c'est comme ça que je me libère. Je m'arrête, écoute attentivement, bande mon arc et tire. Bien sûr je ne rate pas ma cible. Un renard s'écroule derrière le buisson.
Et je chasse comme ça pendant deux heures : deux heures de bien être.
Sur le chemin du retour, je marche, trop fatiguée pour courir. Et je laisse mon esprit vagabonder sur ce bal.
« Je vais surement revoir Annie, elle s'est peut-être mariée qui sait, et aussi Beete, il aura sûrement fabriqué des armes, les unes plus impressionnantes que les autre, pour l'armée. Et puis il y aura sûrement Gale ».
Je pile net, je repense à tous ses moments passés ensemble, d'ailleurs je suis à proximité de notre ancien lieu de rendez-vous de chasse, je décide d'aller y faire un tour. Une fois arrivé, je trouve l'ancien couteau de chasse de Gale, tout propre, sans…. Et mais attendez une seconde, comment ce couteau, qui a du resté ici pendant au moins six ans, n'est pas rouillé. De plus, il n'y était pas le jour où nous y somme venus avec Cressida. Et si Gale était venu ici, rien qu'à cette pensée mon sang se glace. Non ce n'est pas possible, il ne serait même pas venu me voir. Me déteste t-il à ce point. Je regarde le soleil et me rends compte qu'il est déjà dix heures. Je sprint vers notre maison, salue brièvement Peeta et fonce dans la salle de bain. Ensuite je vais dans la chambre de ma mère.
« Tiens, je n'y suis pas allée depuis longtemps »
En fait je n'y étais pas allée depuis six ans. Et je me recompte que pendant ces six ans je suis restée enfermée sur moi-même, pensant que Peeta me suffirait, pensant que rien ne pouvait m'atteindre. Et aujourd'hui, je réalise combien cela m'a manqué : ouvrir le placard, sentir les étoffes coulées entre mes doigts, respirer le parfum de ma mère…
« Peut-être la reverrais-je, elle aussi, qu'elle sera sa réaction… »
Je choisis une robe violine, qui serre à la taille, et est ondulé au niveau des genoux.
Puis je descends, embrasse Peeta, prends vite fait une tranche de brioche et sort.
- Tu vas où me crie Peeta juste avant que je ne ferme la porte.
- Acheter ma tenue pour le bal bien-sûr lui répondis-je
