Disclaimer : Albator, Warius, l'Arcadia, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto
Les autres sont à moi
1.
Après avoir laissé sa belle-mère se reposer dans la serre surchauffée de la villa d'Heiligenstadt, Alérian avait été retrouver son père au bar de la piscine couverte.
- Je croyais avoir mauvaise mine mais Chalandra me bat malheureusement à plates coutures ! Que diagnostique le médecin ?
- Une anémie généralisée, et dont il n'arrive pas à trouver l'origine, soupira Albator. Et le fait qu'elle ait largement dépassé les trois mois de grossesse rend plus délicat encore le traitement minimal pour au moins lui conserver des forces.
- Je suis tellement désolé…
- Tu ne peux rien y faire, mon grand chéri, se contenta de remarquer le grand brun balafré.
- En effet. Et comme il ne s'agit pas non plus d'une blessure physique, les larmes de Dragons ne peuvent la guérir.
Albator posa une main apaisante sur l'épaule de son fils à la crinière d'acajou qui tremblait légèrement.
- Je crois que tu as largement ta dose de soucis. Je peux me charger des miens. Chalandra et moi apprécions que tu aies pris le temps de venir nous visiter, sans parler d'Enysse et d'Aérandor ravis de voir leur frère.
- Si le Conseil de l'Alliance Galactique ne m'avait pas convoqué, tu peux croire que je ne serais pas là, papa ! Non pas que je me désintéresse de votre situation…
- Je sais, assura rapidement Albator. Il te reste une Gorgone à dégommer !
- Sans compter son avant-garde les Kerstiens qui sont en réalité ses gardiens et qui se servaient des Varians en guise de sacrifices aux Dorkeurs pour s'attirer ses bonnes grâces et maintenir le status quo de non-agression ! ragea Alérian en se ranimant légèrement.
Délaissant la piscine, les deux hommes avaient rejoint la lumière du jour, au salon donnant sur les fontaines latérales du domaine.
Albator avait rempli deux verres d'une liqueur très sucrée avant de reprendre la discussion.
- Donc c'est bien Talboïne la Leadeuse des Kerstiens qui avait ordonné au Dorkeur de te gober et de te ramener ?
Alérian acquiesça.
- Ses intentions me demeurent nébuleuses, j'avoue, fit-il en esquissant une grimace. Elle me fait avaler par ce monstre, ensuite elle n'a eu de cesse de me caresser dans le sens du poil, alors qu'en réalité Euryale la dernière Gorgone a toujours eu comme objectif de me vaporiser !
- De fait, ces agissements sont à contre-courant les uns des autres.
Albator fronça le sourcil.
- D'autant plus que d'après ton récit, tu as cramé sa sœur qui était, avec les Varians le seul rempart des Kerstiens si jamais Euryale pétait les plombs !
Une ombre de tristesse passa dans les prunelles vertes du jeune homme.
- Sténo devait être prisonnière depuis bien longtemps et vraiment désespérée pour supplier que je la « suicide », soupira Alérian en passant les doigts dans les mèches blanches de sa chevelure. Ça, je crois que les Kerstiens ne s'y attendaient pas !
Albator ne put retenir un petit rire.
- Toi, tu es demeuré fidèle à ta ligne de conduite, releva-t-il. Tu es sur le sentier de la guerre contre les Gorgones. Donc à moins que Sténo t'aurait fait allégeance, tu avais à la faire brûler !
Alérian quitta son fauteuil pour faire quelques pas.
- Denver m'a filé un sacré coup de patte juste au bon moment, sourit-il en se souvenant du feu dévastateur du Dragon de Poche !
- Mais ça ne suffira pas face à Euryale, j'imagine ? reprit son père.
- Le Triangle de Feu. Si seulement j'avais idée de ce que cela peut bien être ! ? ragea Alérian. Et il semble que ce soit la seule arme vraiment efficace contre Euryale… Va me falloir repartir en investigations dès que j'en aurai avec le Conseil Galactique.
- Que te veulent-ils ? s'inquiéta Albator.
- Aucune idée… Enfin, si, sans doute se plaindre d'absence de résultats et des menaces qui ne cessent de se multiplier dans les univers ! Je vais en prendre plein la tête !
- Warius ne te laissera pas tomber ! assura le grand brun borgne et balafré.
- Je sais, mais c'est quand même bien à moi de répondre de ce qui se passe sur le terrain ! Et je me vois mal faire une démonstration de surnaturel face à ces délégués de toutes les nations…
- Je serai de tout cœur avec toi.
- Merci, papa.
Enysse et Aérandor venant les rejoindre, le père et le fils oublièrent un moment les propos fâcheux pour les câliner et leur faire oublier un tant soit peu l'état de leur mère.
