Une jeune fille s'ennuyait, assise sur son lit. Ses cheveux blonds avaient été délicatement tressés par sa mère le matin même. C'était la veille de Noël, et les adultes étaient en bas en train de réveillonner. Elle était la seule enfant, et elle s'ennuyait ferme. On l'avait fait manger avant, puisqu'elle était, selon eux, trop jeune pour goûter au repas des adultes. En même temps, ils n'avaient peut être pas tort. Ces huîtres et ce fois gras ne lui disaient vraiment rien. Mais Charlotte, puisque c'était son nom, était seule maintenant. Et comme elle s'était promis de voir le père Noël, cette nuit. Réprimant un soupir, elle jeta encore un coup d'oeil par sa petite fenêtre ronde. La neige tombait dehors, et commençait à tenir au sol, laissant derrière elle un léger manteau blanc.
Mais Charlotte n'avait pas la tête à aller jouer dehors. Lors d'une de ses parties d'exploration, elle avait retrouvé sa lettre au Père Noël. Ses parents avaient oublié de l'envoyer, elle en était sûre, et elle n'aurait pas de cadeau. C'était pour ça qu'elle attendait le Père Noël. Si il s'arrêtait voir un voisin, elle courrait dehors pour lui parler. Pour lui expliquer qu'elle avait été sage, mais que ses parents avaient juste oublié d'envoyer la lettre qu'elle avait écrit. Et elle s'était tellement appliqué ! Elle commençait à peine à apprendre à écrire, alors cela n'avait pas été facile. Elle y avait mis tous les jouets qu'elle voulait, de la poupée Meloetta à la maison de la famille Evoli. Il ne lui manquait que la maison elle même et papa Noctali ! Mais bon, elle n'aurait rien si le Père Noël n'était pas au courant de ce qu'elle voulait. Il était très fort, mais pas à ce point là ! Rien qu'à y penser, ses yeux s'emplirent de larme.
Elle attendait, attendait, notre chère tête blonde. Mais c'était dur de rester éveillé, lorsqu'il ne se passait rien ! Et au bout de quelques longues minutes, elle s'endormit paisiblement, la tête sur l'oreiller, pendant que des cris de joie et des exclamations s'élevaient toujours de la salle à manger...
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, la jeune Charlotte était pleine d'espoir. Elle avait rêvé que le Père Noël était venu lui déposer des cadeaux, et elle était persuadée d'avoir vraiment entendu les clochettes de son traîneau. Elle se leva donc rapidement et, les yeux toujours un peu endormie, se rendit précipitamment dans la chambre de ses parents.
- Mamaan maman ! Papaaa ! C'est Noël ! C'est Noël !
Un grand sourire était ancré sur le visage de la petite fille, et bientôt sur ceux de ses parents. Ils se levèrent, un peu plus lentement que leur fille, mais furent rapidement debout. Ensemble, ils descendirent les escaliers, et se rendirent dans le salon. Au pied du sapin se trouvaient... Rien. Pas un seul cadeau.
Les yeux de l'enfant s'emplirent de larme.
- Je le savais ! Vous avez oublié d'envoyer ma lettre, je l'ai vu ! C'est le pire Noël !
Mais alors qu'elle allait partir en courant dans sa chambre, la sonnette de la porte d'entrée retentit, ce qui arrêta la jeune fille. Elle tourna la tête. Sa mère lui demanda d'aller ouvrir la porte. Elle le fit, toujours contrite, tentant de ravaler ses larmes. Personne.
Elle allait refermer violemment la porte lorsqu'un jappement se fit entendre. Elle baissa alors la tête, et se retrouva face à un Evoli qui la regardait avec des grands yeux.
- C'est Abigaïl, et elle est à toi ma puce. Joyeux Noël !
