- Et LUI ! Que fait-il ici au juste ?

Et c'est reparti pour un tour, pensaient avec résignation les membres de l'Ordre du Phénix, affairés dans la cuisine du 12 Square Grimault à ranger les papiers de le réunion qui venait juste d'y avoir lieu . Vraiment, que la pupille de Dumbledore était énervante avec ses incessantes crises de nerfs ! Ne pouvait-elle comprendre qu'elle était bien trop jeune pour assister aux débats ! Harry et les autres y avaient bien renoncés, eux. Mais ils étaient absents,passant les vacances au Château, et c'était certainement trop demander à Eléanore ...

Née de parents inconnus, la jeune fille avait été prise en charge par Dumbledore peu après sa naissance. Comment l'avait-il trouvée ? Mystère ... Personne ne savait et le vieil homme se montrait plus qu'évasif lorsqu'elle abordait le sujet . " Le moment viendra où tu seras apte à comprendre ", répondait-il avec l'air catégorique de celui qui ne veut pas en dire plus. Tout ce qu'elle avait de ses parents ( enfin plus exactement de sa mère ) était son pouvoir de Méliane ( N. : voir note en début du chapitre), encore peu développé .

On pouvait donc admettre qu'avoir des origines si floues n'aidait pas l'adolescente de 16 ans qu'elle était à s'épanouir, mais de là à entrer dans une telle rage dès qu'elle était en sa présence ... Car cette jeune demoiselle avait un ennemi farouche, un homme qu'elle ne pouvait s'empêcher de détester sans vraiment savoir pourquoi . Bien sur il était froid avec tout le monde, et même peut être un peu plus avec elle ... Et depuis qu'elle connaissait son passé plus que douteux, elle avait un argument de poids face à lui .

Le scénario ne variait quasiment plus : Eléanore demandait à assister à la réunion en cours, s'énervait de manière quasi-spectaculaire puis capitulait et sortait ( surtout lorsque McGonagall s'en mêlait ...), avant de passer la reste de la soirée à lire en parlant à peine. Cependant, quand Severus Rogue était là, c'était une tout autre histoire ... D'ailleurs, revenons-en à la charmante tirade d' Eléanore :

- Si JE ne peut pas assister aux réunions, pourquoi IL le fait ? Au moins MOI je n'en divulguerai rien à personne, cracha celle-ci en insistant lourdement sur le dernier mot.

Arthur Weasley décida alors d'intervenir avant que le concerné, nonchalamment appuyé contre le mur de la pièce le plus éloigné de la tornade brune, ne réagisse et que la discussion ne s'envenime une énième fois .

- Saches que s'il y assiste en tant que membre de l'Ordre, ce que tu n'est pas et - ne m'interromps pas ! - et qu'il est de notre côté malgré tout tes doutes, ne t'avise plus de l'oublier !
Ce disant, l'homme balaya la pièce en arrêtant son regard sur chacun des autres adultes présents ; à savoir Tonks qui semblait na plus savoir que penser, Maugrey qui lui sourit d'un air narquois, sa femme qui l'approuva d'un discret signe de tête et Kingsley, impassible comme à son abitude, son regard seul trahissant un certain agacement . Ainsi il montrait clairement que tous étaient plus ou moins concernés par les mots qu'il venait de prononcer .

Tous comprirent et acceptèrent à différents degrés, mais pas Eléanore.

- ETES-VOUS TOUS AVEUGLES ! Elle hurlait désormais, ses yeux gris lançant des éclairs . NON MAIS REGARDEZ LE ! VOUS NE VOYEZ DONC PAR QU'IL N'ATTEND QU'UNE OCCASION POUR TOUS NOUS TRAHIR ? ET MALGRE CA ON LUI LIVRE DES INFORMATIONS CAPITALES, ALORS QUE C'EST QU'UN SALE MANG...

- SUFFIT !
Et voilà, malgré Mr Weasley elle avait réussi à le faire sortir de ses gonds, et pour de bon cette fois semblait-il .

- Taisez-vous petite impertinente ! Severus Rogue, désormais totalement debout, droit et fier, avait planté son regard sombre dans les yeux gris argent tout en parlant d'une voix dure , plus un mot sur des faits que votre infime cervelle mettrait d'ailleurs plusieurs siècles à assimiler. Plus un !

Mais cela ne suffit pas . Elle arborait même un air ... triomphant?

- J'ai touché juste on dirait professeur, répondit-elle d'un ton méprisant

A ces mots, sans prévenir, il s'approcha d'elle à grandes enjambées, faisant sursauter tout les témoins de la scène et instinctivement reculer Eléanore de plusieurs pas, jusqu'à pouvoir la toucher.

- Justement, je suis votre professeur et vous me devez le respect, est-ce bien clair ou voulez vous passer le reste de vos insignifiantes soirées en retenues ?

L'insinuation même, proféré d'un air doucereux et cruel, en la fit pas taire . Sa haine devait sortir à tout prix, et elle tenait le parfait exutoire .

- C'est tout ce que vous êtes ! Un professeur ! Belle réussite !

Cela encore n'était rien . C'est ce qu'elle ajouta par la suite, sans preuve aucune, juste pour blesser l'homme qui la toisait désormais de toute sa hauteur, les yeux réduit à deux fentes et le visage tendu à l'extrême, qui déclencha tout.

- D'ailleurs ... D'AILLEURS UN HOMME COMME VOUS NE PEUT QUE DETRUIRE TOUT CE QU'IL TOUCHE !

C'était dit . Même le " Eléanore !" outrée de Molly Weasley n'y pouvait rien . Elle avait dit le mot de trop, celui qui brise les digues et transforme un lac paisible en torrent dévastateur . " Détruire " ...

Il ne se contrôlait plus .

Toute la pièce retenait son souffle. La jeune fille elle-même semblait prendre conscience de ce qu'elle avait fait quand ... SBAM ! La gifle était partie, sans sommation . Elle ne pouvait plus que tenir sa joue rougie, ébahie par ce qu'elle avait déclenché, fixant d'un regard désormais appeuré cet homme face à elle, le bras à peine baissé.

Non, il ne se contrôlait plus.

Il hurlait lui aussi, le visage tordu d'une fureur quasi-inhumaine .

- C'EST CE QUE J'AURAI DU FAIRE DES LE DEBUT, VOUS DETRUIRE ! LE MONDE S'EN SERAIT MIEUX PORTE !

Elle était perdue, toute sa fureur envolée. Elle en oubliait même sa joue qui la lançait toujours. Une voix hésitante s'éleva alors, semblable à un murmure après tout ces cris.

- Mais de quoi parlez ...

Eléanore ne finit jamais sa phrase .