Disclaimer : Tous les éléments qui sont des références directs au chef d'œuvre de J.K. Rolling n'est pas à moi.
Un mot pour commencer :
Je vous présente ma nouvelle histoire, auquel je pensais depuis déjà un petit moment parce que j'avoue avoir été frustré (et à la fois enthousiasmé) par le compte-goutte d'infos données par J.K. Rolling à propos du lien entre Grindelwald et Dumbledore.
Sur un certain point, mon histoire va diverger de l'originale puisque D. et G. vont partager un pan de scolarité avant de se retrouver comme prévu à Godric's hollow. Mais le goût du secret des personnages peut justifier que cet écart ne soit pas mentionné dans les livres officiels (car je n'aime pas contrarier les histoires originales).
Si je le fais, c'est parce que le huit clos à Godric's hollow me parait moins intéressant à décrire en long et en large que de passer par la case Durmstrang –un autre de mes fantasmes littéraires depuis bien longtemps- qui permettra d'y voir plus clair sur le passé de Gellert, son renvoi et sa découverte des reliques de la mort, etc...
Sinon, l'histoire sera un gros flash-back (parce que j'aime ça). Et Gellert aura son carré blond et un caractère insupportable (parce que j'adore ça dans les fics et qu'il sera mon Mello de substitution). Et Dumbledore sera fabuleusement sexy car je vais utiliser mon homme comme modèle :D. Les croquis seront comme d'habitude sur mon Deviantart dont le pseudo est Gueule-de-loup.
Introduction
My Way-Franck Sinatra
Cette nuit je meurs.
Je tiens à la main la dernière lettre que je recevrai de toi. La dernière que je lirai. Et quand tu auras ma réponse, alors je me serai évaporé de ce monde.
Mais pour le moment tout cela m'échappe.
Je soupèse l'enveloppe, humecte nerveusement mes lèvres usées de vieillard. Pourquoi mon cœur bat-il fort ? Avec toutes ses nouvelles épreuves à venir, il devrait s'économiser, surtout pour des créatures fausses telles que toi.
Tout comme la dernière lettre que tu m'as envoyé, c'est une missive épaisse, en parchemin grossier.
Une constellation de tâches d'encre brune accompagne le nom sur l'enveloppe:
Albus Dumbledore
Dans sa tour d'ivoire
Pour le plus grand bien...
Dans la dernière phrase je devine son rire. Je revois les dents puissantes et les fossettes dans les joues. Il se moque de moi. Le reflet de la pensine me renvoie l'image de ce corps qui a trop vécut. A la peau parcheminée et aux mains veinées de bleues et criblées de tâches.
Mais c'est ce bel adolescent qui se moque de moi, ce n'est pas le Gellert vieillit et abimé qui attend dans la tour de Nurmengard, que la mort ou une liberté inespérée ne vienne le cueillir.
Je déchire le papier, et des feuillets multiples s'en échappent. Des dessins. Des croquis tracés à mains levés. Tous absurdes. Et puis des poèmes.
Sans queues ni têtes, ces enchevêtrements d'os qui ressemblent à des visages, ni ces organes entourés de fleurs. Pas plus que cette femme qui s'accouple avec ce sexe géant.
Cette folie est la tienne. Tu aimais déjà jouer avec moi de cette façon à l'époque, moi qui refusais de te suivre dans tes fous rires pour peu que tes effronteries ne s'attaquent à ma pudeur.
Je ramasse lentement les feuillets avant de m'installer avec lassitude derrière mon bureau. Je contemple le contraste de ma main noire et morte avec l'étrange vie qui se dégage de tes croquis.
Je n'ai pas de temps pour cela.
Ce soir. Harry. Le horcruxe. Et pourtant!
Des petits coups discrets sont frappés à la porte de mon bureau. Je reconnais au petit bruit sec, le signe distinctif de ma chère Minerva.
Je murmure à mi-voix :
-Entrez.
La directrice de Griffondor entre, toute drapée de son expression pincée que je ne peux que considérer qu'avec tendresse. Je lui souris.
-Tout à l'heure par la fenêtre... J'ai vu le balbuzard du gérant de Nurmengard... J'ai tout de suite pensé à... Oh Albus.
Mon sourire s'élargit et je devine qu'en quelques mots mes yeux ont retrouvés leur pétillant. Ma chère Minerva... Comme votre sollicitude est touchante.
-Belle journée, Minerva, bien qu'un peu fraiche peut-être. Je vous en prie, prenez un siège.
Plus pincée que jamais, elle s'installe avec raideur sur le siège que je lui propose de ma main valide. Elle décline en plissant le nez la corbeille de reglissobourdes que je lui tends. Ce n'est que partie remise, je le sais mais cela m'amuse.
Elle se penche vers moi et l'inquiétude se lit dans ses yeux autoritaires:
-Oh Albus. C'est lui n'est ce pas? Il a encore...
Je m'installais plus confortablement dans mon fauteuil, les mains entrelacés sur le ventre:
-Il est difficile de rien vous cacher de ce qui se passe dans ce château à ce que je vois... Hélas Oui ! C'est lui.
-Combien de temps depuis la dernière?
-Deux ans et demi, trois ans. Je ne sais plus...
Pourquoi m'envoyais-tu ponctuellement de ces enveloppes remplit de petits bouts de toi? Pour me rappeler de temps à autre que de là-bas, du cercueil où je t'avais enfermé, tu pensais à moi ? Je ne veux pas savoir ce que tu donnais au gardien pour qu'il me fasse parvenir tes missives.
-Toujours la même chose?
-Oui, rien que des poèmes et des gribouillages absurdes. Rien de plus.
-...
-Une façon de me rappeler son bon souvenir peut-être.
J'eu un léger rire, presque une supplique. Elle continua à me regarder, le regard emplit de pitié:
-Vous l'aimez encore. N'est ce pas?
Le rire mourût et de ses cendres poussèrent un nouveau sourire emplit de regret:
-Pathétique n'est-il pas?
Mon reflet à travers les armoires remplit d'instruments d'argent. Un vieil homme millénaire. Pas de corps, juste un esprit pétrit de sagesse. L'image que je dispensais autour de moi.
Oh combien horrible, ce vieil homme épuisé, resté prisonnier du souvenir sensuel de ce bel adolescent aux boucles blondes et au sourire féroce. Ce vieux libidineux fasciné par ce corps qui était une danse slave, le chant de guerre de celui qui n'a pas peur de la mort.
Je m'humectai les lèvres et repris la parole, d'une voix comme un murmure:
-Il y avait quelque chose de si vivant en lui. Jamais un être humain ne m'avait tant fasciné. Autant par son intelligence que par sa façon de se mouvoir, d'occuper l'espace. Il possédait une façon d'être libre -même dans son esprit- que jamais je n'avais imaginé exister avant de le voir faire. Il m'a fallut tant de temps pour comprendre Oh combien il était prisonnier lui aussi…
Je fis un geste las de la main:
-Mais tout cela est loin. Ce premier amour. Ce rapport au palpable et aux sens qui était inconnu à l'intellectuel pure que j'étais, a finit par s'évaporer avec les ans. Mais je l'aime encore car je le connais. Nul autre ne le connaissait comme je l'ai fait et je l'aime car il me fait pitié. Tout comme je me fais pitié maintenant. Je le chéri comme je chérissais lâchement ce moi indigne qui a pût être sauvé, par la mort de ma propre sœur.
-Qu'est ce que vous voulez dire?
-J'aurais pût être lui, Minerva. J'aurais pût être lui si on ne m'avait pas sauvé de la plus cruelle des façons.
-Vous vous méprenez Albus ! Vous ne seriez jamais allé jusque là où il est allé lui…
Sans doute vrai. Trop lâche pour cela aussi. Pour avoir continué seul. Sans lui.
Cette fois mon rire se transforma presque en sanglot:
-Il ne savait jamais où s'arrêter. Plus loin toujours. Toujours plus malheureux aussi. Quels pauvres jeunes imbéciles! Pauvres imbéciles.
Minerva posa sur mon bras une main rassurante:
-Ce n'était que deux mois. Pensez vous vraiment que l'on peut connaître quelqu'un en si peu de temps ? Déjà à ce moment là, il vous manipulait. Et c'est la même chose qui est en train de se produire avec ses lettres.
J'eu un sourire. Depuis le départ, je lisais dans ses manipulations. Elles m'amusaient et me peinaient tout à la fois.
Et elle avait tort. Notre amitié, nous avions réussis à la cacher longtemps…
Mais aujourd'hui ! Avais-je encore besoins de cacher quelque chose de tel à cette personne qui me connaissais si bien, tout en refusant catégoriquement tout élément qui m'ait ternit:
-Vous vous trompez. Nous nous connaissions déjà. Avant cet été terrible et merveilleux à Godric's Hollow. Des évènements s'étaient déjà déroulés, pendant presque une année.
- Expliquez-vous, je ne comprends pas...
-Nous nous connaissions déjà, répétais-je. C'était en 1898. J'étais en septième année et pour la deuxième fois de ma scolarité, l'école participait au tournoi des trois sorciers. Et cette fois-là c'était Durmstrang qui se faisait une joie de nous étaler sa puissance. Ce qui s'est passé cette année là… Les personnes qui ont faillit mourir pendant le tournois et la raison de son renvoi de l'école… Je savais tout ça. Et malgré tout...
Ma voix s'étrangla à moitié.
-Mon Dieu Albus, comment ce fait-il que cela ne se soit jamais sût?
-Cet événement s'est terminé d'une horrible façon mais je ne l'ai compris que plus tard. Et bien que je ne susse vraiment dire ce qu'il était pour moi à ce moment-là, je ne crois pas que quiconque ai pensé que j'eu pût avoir le moindre rapport d'intimité avec Gellert à cette époque là. Du coté du tournoi, la réputation de l'école était à tenir et nous n'étions qu'une poignée de Poudlard et de Beauxbâtons qu'il fallait faire taire.
-Ils ont étouffé l'affaire…
Je passais ma main sur mon front et acquiesçait. Harry. Les horcruxes.
Plus tard.
-Qu'est ce qui est arrivé pendant ce tournoi ? Avez-vous été parmi les participants de cette année-là ?
Je ferme les yeux. J'ai déjà beaucoup trop parlé pour ce soir. Je me lève :
-Nous parlerons de cela un autre soir, voulez-vous. J'ai encore une tâche très importante qui m'attend ce soir.
Je sens que Minerva s'apprête à répliquer quelque chose. Mais elle sait bien que cela ne servira à rien alors elle ravale son « mais » pendant que je la raccompagne tranquillement mais fermement à la porte du bureau.
Cependant, au moment où je pensais lui donner définitivement congé, je me surpris à contempler ma main noire et blessée. Un an avait dit Severus. Pas plus de temps.
Alors cette lettre, définitivement serait la dernière.
Je me retourne vers le bureau et doucement je lis un des poèmes griffonné de travers, comme jeté là, tel une mitaine égarée dans une ruelle :
Il était l'heure bleue,
Où la cocatrix a peine éclose,
En gerbe de glissades et de galipettes,
Eventre des montagnes et d'innombrables frimousses,
D'un coup de bec –Un seul !-,
Langoureux et tendre,
Presque un baiser de mousse,
Par la pierre donnée à la muse insouciante.
Et bien voilà. De quoi m'y attendre. Un poème tordu dans une maison tordu avec un chat bossu.
Je l'appelle à mi-voix :
-Attendez Minerva !
Elle s'immobilise un instant avant de se tourner vers moi, soupçonneuse. Et moi, lâche de nouveau, j'hésite.
Et puis finalement, j'ouvre une des armoires pour en sortir un haut flacon de verre, pas plus épais qu'un doigt. Je glisse ma main dans ma poche et sent mes doigts valides se refermer sur le bois de sureau de ma baguette.
Je l'approche silencieusement de ma tempe tout en prononçant un sortilège informulé. Un long filament blanc de mémoire s'échappe de ma tempe et je le laisse glisser à l'intérieur du flacon.
Je répète plusieurs fois cette expérience, jusqu'à ce que tout les souvenirs que nous ayons ensemble –toi et moi- et tous ceux qui s'y réfèrent soient renfermés à l'intérieur du verre dont émane une étrange lueur argenté.
C'est avec un instant d'hésitation que je finis par y glisser notre tout dernier souvenir. Celui qui m'a permit de devenir le maitre de la baguette de sureau. Notre combat. Et puis ton procès.
-Minerva…
Je maitrise le léger tremblement de ma voix avant de poser le flacon sur le bureau..
-Si par malheur je devais disparaitre dans les temps qui vienne. Je préfère vous confier cette tâche car je vous fais confiance… Vous serait-il possible de faire parvenir ces fragments de mémoire à l'occupant de la cellule 4945 de Nurmengard ?
C'était plus une supplique qu'une véritable demande.
La compassion se lisait dans chaque pli du visage de Minerva. Elle baissa les yeux et d'une main maigre, elle attrapa le flacon et le fit disparaitre dans les plis de sa robe verte.
-Je le ferais Albus, Murmura t-elle, Je vous le promets.
-Je compte sur vous Minerva. Laissez-moi maintenant…
La directrice fit demi-tour sur un dernier hochement de tête.
-Et une dernière chose… Pourriez-vous m'appeler le jeune Potter, je dois lui parler rapidement
Et de nouveau seul, je me penchai sur la pensine.
Voldemort. Le Horcruxe. La caverne dans la falaise.
Quelque secondes encore. Je détache un nouveau filament de pensée de ma tempe et la dépose dans la pensine. Tout doucement, je remue le récipient devant mes yeux. Déformé par les différentes vaguelettes, je vois son corps apparaitre tournoyant sur lui-même. Quinze ans de magie dans tes yeux, que nulle baguette ne peut reproduire. Quinze ans de dents prêtes à mordre et à hurler de rire.
Je me penche en avant. Avec la folle ambition de retrouver une dernière fois ce souvenir. Celui-là. Le bal de Noël et son torse contre le mien. L'odeur de la fourrure, de sa peau et de ses cheveux.
Le parfum de son rire. Sa bouche qui se penche vers moi. Moi aussi je me penche. Et « les yeux noirs » qui étaient joué sur ce rythme endiablé. Les flots de tissus qui tournaient en une myriade de pourpres, bleus et d'or !
Encore. Encore. Les yeux noirs !
Je me penche.
Et soudain, quelqu'un tambourina contre la porte de façon furieuse. Harry sans doute. Sans doute venu de son prore chef.
Voldemort. Les horcruxes. Me voilà, j'arrive, je viens.
Adieu Gellert.
Je meurs.
Je ne le sais pas encore.
Note de l'auteur :
Voilà voilà, ce n'est que l'introduction, l'histoire commence réellement au premier chapitre où je relaterai les premiers souvenirs que Dumbledore a enfermé dans son flacon. Au cas où vous ne le sauriez pas déjà –car je sais que je ne suis pas la seule fan assidue )-, la musique que j'ai choisit pour cette introduction est le morceau que J.K. Rolling avait attribué à Dumbledore pour son enterrement.
Une critique, ou le moindre commentaire seront attendu avec impatience !
