Ah ah ah. Depuis le temps que je rêvais de le sortir, ce recueil !
Et non, vous ne rêvez pas, ici Lavi' avec un recueil d'OS, rien que pour vous. Et pas sur n'importe quoi s'il vous plaît ! :D
D'accord. Vous aimez Minute Papillon ?
Vous aimez Hors Sujet ?
Vous vénérez le Prof de Philo et le Présentateur TV et pour vous il est inenvisageable qu'ils ne soient pas ensemble ?
Chouette alors, on va bien s'entendre. ;)
En effet, ce recueil aura la particularité de n'être consacré qu'au couple Présentateur / Prof de Philo. Pourquoi ? Oh, parce qu'il s'agit de mon couple par excellence en ce moment, que l'inspiration les concernant me vient en un claquement de doigt, et que j'ai une envie folle de repeupler le fandom à coup d'OS de ce couple ? XD Ouais c'est un peu ça. :3 Enjoy~
Et bien entendu, vous vous doutez bien du nombre d'OS que j'espère atteindre rien qu'au titre, n'est-ce pas ? :p (Non non, rien à voir avec Fifty shades of Grey, je vous le promets ! Quoi que, entre le premier OS à vous être proposé et ce livre, il n'y a qu'un pas... XD).
Bref tout ça pour dire que préparez-vous, Lavi' pose sa valise sur le fandom, et compte bien convertir le monde entier au fan club du marteau 5T du Prof et de la tignasse blonde de notre cher Présentateur national, niark ! :D
Bref, passons aux choses sérieuses sur-ce :
Rating général du recueil : M, parce que certains thèmes abordés risquent d'être durs et qu'il va y avoir du lemon.
Disclaimer : Les personnages de Hors Sujet et Minute Papillon appartiennent à Kriss, et je me permets de les lui emprunter le temps de cinquante OS. Puisse-t-il ne pas m'en vouloir~ :3
Pairing : Prof de Philo / Présentateur TV.
Voilà, et maintenant que tout est enfin posé, je vous laisse en compagnie du tout premier OS du recueil, un OS un brin spécial je vous l'accorde, mais ça vous verrez vite pourquoi. ^^
Je vous recommande chaudement les chansons "Crazy in love" et "Haunted" de Beyoncé, ainsi que la magnifique et magistrale "Fifty shades" de Boy Epic pour la lecture de ce One Shot, puisqu'elles m'ont accompagnée au court de la rédaction de celui-ci. :'3
Et sinon, inaugurons bien, inaugurons fort, présence de lemon dans cet OS ! Vous êtes prévenues, mes chéries ! :D
Sur-ce, je vous souhaite une très bonne lecture~
Haunted
Il savait que quelque chose n'allait pas chez lui, c'était évident. N'importe qui se serait empressé de le le lui dire dans cette baraque où la folie régnait en maître, mais bon, ayant pris soin de ne rien laisser paraître et de préférer mener son investigation tranquillement dans son coin, personne ne l'avait remarqué pour le moment, son trouble, à moins qu'ils aient juste tous peur de se prendre un bon coup de masse dans la figure pour toute réponse.
Enfin, dans tout les cas, restait à savoir d'où venait l'étrange sentiment qui l'animait mais ça qu'on se le dise, c'était loin d'être gagné. Mais genre, vraiment très loin quoi. Et lui qui avait osé se demander en arrivant chez leur hôte ce qu'il allait bien pouvoir faire de sa soirée, au moins maintenant c'était tout trouvé.
Putain. On avait décidé de l'emmerder jusqu'au bout aujourd'hui, non ?
Parce que oui, il fallait croire que l'impression qui lui avait enserré la gorge dès le réveil avait réellement été là pour lui annoncer qu'il allait en voir de toutes les couleurs en cette chaude journée de juillet : Qu'il allait non seulement renvoyer un de ses incapables de stagiaires, mais également avoir à plancher sur les copies de ses élèves, rendues trois jours auparavant, puis à faire face à un témoin de Jéhovah plus que motivé ? Non, sérieusement, ça avait pas suffit tout ça ?
Faux, le prophète, ça n'avait pas été lui, il l'avait juste entendu toquer à la porte avant de voir son cadreur se jeter dans l'escalier le plus proche pour descendre et épargner au professeur d'avoir à s'y rendre en personne, ce qui aurait été plutôt triste pour le pauvre croyant qui ne se serait certainement pas attendu à voir débarquer un homme tout en muscle aux sourcils de jais, hirsutes comme ses cheveux, d'une humeur tout bonnement explosive et accompagné d'un marteau surdimensionné, le tout suivi de loin par un drôle de personnage en costume trois pièces noir et à la crête blonde qui n'aurait pas arrêté d'essayer de raisonner le Prof de Philo pour éviter que ça ne tourne au massacre. Charmant tableau, dites donc !
Mais non, au final rien de tout ça, il était resté bien sagement installé à son bureau, le nez dans ses copies qu'il remplissait d'annotations assassines avec son stylo rouge, et le blond était allé gérer la crise tout seul, comme un grand, renvoyant en bonne et due forme le témoin en moins de cinq paroles habilement placées et avec le sourire de surcroît. Un record, d'habitude il lui fallait bien plus de temps que ça pour s'en débarrasser, malgré ses connaissances dans le milieu du journalisme et des médias !
Bon, après c'était pas étonnant, pareil miracle, il savait se servir de sa langue le cadreur, quand il en avait envie, et même de tout ce qui pouvait faire son charme quand il s'agissait de devoir obtenir ce qu'il voulait de quelqu'un ou, au contraire, d'éviter un énième débordement de son collègue. Tout était dans les mots et ses tournures de phrase, ses grands sourires qui semblaient si sincères et rassurants, son regard d'un marron soutenu qui inspirait la confiance et la bonhomie personnifiée, et probablement aussi dans cette sorte de flegme naturel qui le caractérisait tant. Il avait toujours le mot pour rire ou la répartie nécessaire pour s'adapter aux gens, et c'était peut être ça qui le rendait si redoutable : Il était avenant, sympathique, disait aux gens ce qu'ils voulaient entendre, et ça marchait à tout les coups. Tout simplement.
Ouais, pour ça, le Prof de Philo ne pouvait s'empêcher de le respecter, en plus de déjà le remercier pour ne pas agir de la sorte avec lui, auquel cas il n'aurait probablement jamais pu le supporter. Il avait toujours préféré qu'on tape du poing sur la table et qu'on lui balance à la gueule ses quatre vérités plutôt que d'entendre les gens courber l'échine par crainte de sa personne et lui dire sans cesse que tout allait bien et qu'il était une personne en or, ce dont le Présentateur TV ne s'était pas privé bien longtemps une fois qu'il avait appris à connaître un peu mieux comment fonctionnait son frère et « supérieur ». Bon après, le philosophe ne disait pas non plus qu'il aimait qu'on lui reproche les choses ou son comportement, il était comme ça et valait mieux faire avec. Mais le Présentateur, lui…
Lui il pouvait lui sortir un truc comme ça qu'il ne bougerait pas, au pire ils débattaient sur le sujet cinq minutes, finissaient par en rire un coup et l'affaire était close, chacun sachant pertinemment quelle était la limite de l'autre. Question d'habitude. Et puis, il gagnerait quoi, à refaire le portrait à cette petite chose qu'il pourrait casser en deux si l'envie lui prenait ? Les cadreurs, ça ne courrait pas les rues en ce moment, hein, alors raison de plus pour conserver en état de marche celui qu'il avait déjà sous la main !
Mais voilà qu'il divaguait. De mieux en mieux.
Le Prof de Philo reporta son attention sur ce qu'il se passait dans la pièce à vivre de la maison de Kriss, une Guiness déjà bien entamée à la main. Il devait avoir l'air d'un ermite de base misanthrope jusqu'à la moelle épinière, debout dans un angle de la pièce, appuyé contre le mur avec sa bière tout en observant ses frères, mais rien à foutre. C'est pas comme si c'était nouveau non plus, ce comportement. Toujours à l'écart, se voyant trop différent des autres pour les côtoyer, trop détaché de leur famille pour s'y intégrer à nouveau, pour peu qu'il ait réussi à s'y sentir à sa place un jour. Un exclu par excellence.
Et le plus drôle dans tout ça, c'est qu'il n'avait pas été le seul dans cette situation, à la seule différence que lui, ça lui était passé complètement au dessus.
Son regard trouva l'objet de ses pensées alors qu'il ne souhaitait même pas le chercher, à la base. Il faisait bien ce qu'il voulait ici, c'était encore sa famille à ses yeux, son monde, son deuxième chez lui. Ses frères et son créateur.
Et pourtant, avant même qu'il ne songe à le retrouver des yeux, voilà qu'il avait déjà localisé le Présentateur parmi le trop grand groupuscule de personnalités du beaujolais, en pleine discussion avec le Hippie, Kriss et le Vegan, une bière dans sa main lui aussi. C'est bien, au moins il avait peut être enfin réussi à leur trouver un point commun finalement !
Car c'était vrai ça. Qu'est-ce qui les rapprochait hormis les Hors Sujet, sinon rien ?
Bah maintenant, tu as le point commun comme quoi vous aimez tout les deux la bière, du con. Putain, c'est la folie dis-moi !
Cette phrase claqua dans son esprit alors qu'il fermait les yeux, buvant une longue rasade de sa bière au passage, savourant l'arrière goût légèrement caramélisé qu'elle laissa sur sa langue. Ouais, dans le fond ils n'avaient rien en commun, pas les même goûts, ni le même caractère, encore moins la même conception des choses. Rien à voir, dans le fond.
Alors dans ce cas, pourquoi lui avait-il proposé de cohabiter ensemble lorsqu'ils avaient quitté le domicile de Kriss, alors qu'ils auraient simplement pu prendre chacun leur appartement et ne jamais rien avoir à faire ensemble ? Ça n'avait aucun sens, il ne le connaissait même pas à l'époque !
Et pourtant, ça lui était venu d'emblée, l'idée de récupérer le Présentateur comme assistant. L'évidence même. A lui, l'être le plus solitaire de la Terre au minimum.
Il rouvrit les yeux, retrouvant aussitôt les silhouettes de ses doubles qui se mouvaient dans la pénombre au rythme de la musique ou de Dieu seul savait quel passionnant récit, capturant l'attention de ses pupilles comme un insecte est attiré par la moindre source lumineuse à sa disposition. Le Carniste en train de rire tout en alternant les allées et venues vers le barbecue, monsieur Dada et le Gamin, dansant comme des dératés défoncés à l'acide avec Hélicoptère, surveillés d'un œil par la Féministe qui levait les yeux au ciel quand elle entendait une remarque sans grande portée philosophique de la part du Syndicaliste ou de Premier Degré, sans oublier le Baron et l'Irlandais qui semblaient en plein débat mais bon ça, ça relevait plus de l'interprétation personnelle du Prof de Philo qu'autre chose.
Ouais, sa famille dans toute sa splendeur en gros.
Puis soudain, il vit une lumière plus intense encore que tout le reste, un regard qui attira le sien sans qu'il ne puisse s'en empêcher ni se retenir, pareil à un trou noir, sentant celui-ci le fixer avec une telle intensité que l'ignorer serait impossible, quoi qu'il fasse.
Deux grands yeux d'un marron si soutenu, si sombre, presque noir, qui s'emparaient de son âme sans pitié ni répit, mettant son cœur de pierre à nu, littéralement.
Et en face de lui, toujours en train de converser avec le Hippie comme si de rien était, le Présentateur esquissa un sourire à l'attention du Prof de Philo. Un comme aucun de ceux qu'il avait pu lui adresser jusqu'à présent. Presque enjôleur et provocateur, enfin, ça y ressemblait en tout cas.
Et aussi anodin -ou pas- que ce geste l'était, l'enseignant sentit une soudaine chaleur l'envahir, concentrée au niveau de son bas ventre de préférence. Une brûlure interne si forte, si impétueuse qu'il ne put l'ignorer, elle non plus, tout en demeurant stupéfait par un constat pareil. Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ?
Tu débloques, ça va c'est que le Présentateur, c'pas la première fois que tu croises son regard, stresse pas ! Tu le vois tout les jours et t'es pas au bord de la crise d'épilepsie pourtant !
Oui, en théorie.
Et puis même, c'était quoi ce délire ? D'où avait-il chaud d'un coup, comme ça ? Si ça se trouvait il était déjà pompette mais ne le savait pas ?
Le Prof soupira tout en rompant aussitôt le contact visuel avec son cadreur pour jeter un œil à la canette entre ses mains. Non, rien de bien spécial à signaler, c'était une bière des plus classiques, et il savait très bien que ce n'était pas avec si peu qu'il allait se mettre la tête à l'envers, il n'était pas en sucre lui au moins. Alors quoi ?
Sortir. Oui, ça serait pas plus mal ça, juste sortir et prendre l'air. Réfléchir et se rafraîchir.
Tu fuis, nuance, tu cherches pas à comprendre et tu préfères te réfugier dans un autre endroit pour repenser à tout et faire le point.
Il ignora cette pensée tout en se frayant un chemin entre les membres de sa famille, soudain mal à l'aise de se retrouver mêlé à eux qui étaient si soudés, si unis, si entourés. Non, pas mal à l'aise, juste pas à sa place. Étranger à eux tous, à leurs éclats de rire, leurs mains qui lui tendaient des canettes de bières encore scellées en lui disant de pas s'inquiéter et de se laisser aller un peu.
Il passa comme une balle près du blond, le poussant de l'épaule pour rejoindre la porte de la maison et enfin sortir, pressant le pas malgré lui quand il sentit les orbes chocolatées le suivre du regard, se posant sur son dos, l'interrogeant en silence, sans comprendre ce qu'il lui arrivait. Puis la porte se refermant derrière lui fut son salut, lui arrachant un soupir de soulagement en l'entendant claquer.
Ça devenait n'importe quoi cette histoire, il devait arrêter de boire sans déconner !
Oh allez arrête d'accuser la Guiness, elle t'a rien fait !
Oui, mais qui accuser en ce cas ?
Le Prof de Philo se sentait fiévreux. Il avait chaud, si chaud d'un coup, et la chaleur de l'air extérieur n'arrangeait rien bien entendu, ni le fait que la maison de Kriss tournait à la climatisation d'ailleurs. La totale, en bref.
Bon, il lui arrivait quoi sinon ?
Ah ça, ce qu'il lui arrivait, pas besoin de se mentir, il savait ce qu'il se passait ! Et très bien même, simple question d'expérience, il était un homme adulte de trente-trois ans après tout. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi ici, en pleine soirée avec les personnalités de son créateur ?
Et surtout, pourquoi là, alors qu'il venait de croiser le regard si troublant de son acolyte ?
- Hé, tout va bien ? On aurait dit que tu as vu un fantôme !
Et merde, manquait plus que lui.
L'enseignant inspira un bon coup, espérant que son corps ne le trahirait pas de trop et reprendre un air détendu et maître de sa personne tout en faisant face à son cadreur qui le fixait, une lueur légèrement inquiète dans le regard. Un sourire naquit sur ses lèvres à cette vue : C'était mignon de le voir se faire du mauvais sang pour lui, même s'il n'était pas des plus tendres qui soient avec lui au quotidien. Mignon, et un peu idiot, peut être.
Ouais, dans le fond, il cadrait pas toujours très bien, mais il l'aimait bien, ce blond en costard.
- Ouais, t'inquiète pas juste que ça me saoule un peu d'être là.
- Sans blague, je le sais déjà ça. Mais bon, tout le monde est heureux de te voir alors fais un effort, Prof…
- Oui mais moi, je ne le suis pas, d'être là !
Le Présentateur sourit avec tristesse à cette phrase, comme s'il le comprenait sans pour autant y parvenir complètement. Qu'y pouvait-il ? Il savait ce qu'il ressentait, et pourquoi ils étaient partis de la demeure familiale, mais cette rancœur qu'avait toujours le Prof de Philo pour le reste du clan le dépassait. C'était de l'acharnement à ce stade !
Ça faisait combien maintenant ? Presque deux ans qu'ils avaient quitté la maison sur un coup de tête lors du tournage de l'épisode sur l'Esprit Critique ? Qu'ils avaient jeté leur dévolu sur cette école qui proposait un étage rénovable en un appartement qui leur convenait parfaitement ? Qu'ils bossaient ensemble sur les Hors Sujet ?
Oh oui que le temps passait, et vite de préférence…
Une main qui se voulait rassurante se posa sur l'épaule du philosophe, manqua la rater d'ailleurs, et il se retrouva de nouveau nez à nez avec le regard si perturbant du blond. Un frisson lui remonta aussitôt le long de l'échine, venant tressaillir dans chaque millimètre de son corps. Intérieurement, il pesta. Ce n'était pas possible décidément ! Il le voyait en permanence, alors pourquoi se sentait-il d'un coup si vulnérable et désarmé par ces yeux qui étaient si semblables au siens ? L'alcool, peut être ? Une si petite quantité pouvait-elle influer à ce point sur sa personne ?
En tout cas, le Présentateur n'avait pas l'air imbibé le moins du monde, lui ! Parfaitement clean et sobre, même ! Quoi que…
Le Prof de Philo se rappela de l'hésitation du Présentateur avant de toucher son épaule et leva les yeux au ciel. Ouais non, peut être pas tant que ça en fait…
Décidément. Tout dans la retenue, jusqu'à l'ivresse même.
- Tu sais… Si jamais tu préfères qu'on rentre, hnn... Je peux le comprendre. Tu as déjà fait l'effort de venir avec moi et c'est vraiment cool ça même que le Vegan m'en parlait, il en revenait pas que tu sois là ! La voix de son binôme le tira de ses réflexions, infiniment plus douce et calme que la sienne, mais confirmant au passage qu'il avait bel et bien une résistance à l'alcool moins poussée que celle du brun. Trop d'hésitation et un peu trop de nonchalance dans sa voix, sans parler de sa façon de parler qui s'en retrouvait légèrement modifiée. Trop facile à repérer, si on le connaissait : C'est ce dont tu as envie ?
Non, mais ça…
Oh, ça bien sûr qu'il voulait rentrer, il n'aimait pas être là, avec les autres et encore moins si Kriss se trouvait dans les parages, la situation était encore bien trop tendue entre eux pour permettre un dialogue réel et sans prise de tête ni animosité. L'incompréhension de Kriss contre la colère sourde et le manque de patience du Prof de Philo.
Mais bon, là n'était pas la question. Il voulait juste savoir. Comprendre. Qu'est-ce qui lui arrivait bordel ?
Au final, il n'avait pas tort, le cadreur. Valait mieux rentrer, ça serait plus prudent. Là bas au moins, il n'y aurait rien de tout ça, il en était sûr. Retour à la vie normale.
- Ouais, ça serait cool. Je pense qu'on en a bien assez vu et puis, il me reste des copies à corriger.
- Pas de souci, vais chercher ma veste et prévenir Kriss, attends-moi là… Tu pars pas hein ?
… Non, c'était certain maintenant, s'il n'était pas bourré, il était au minimum au stade de la cannette de bière de trop. Fallait le faire quand même.
- Nan c'est bon je viens avec toi, on va pas mettre dix ans pour une veste ! Et puis, si je dis pas au revoir, on court droit à l'incident diplomatique alors-
- Prof…
- Tu sais que j'ai raison, cherche pas. Bon, on y va ?
Le Présentateur allait pour répliquer mais il se contenta de hausser les épaule en souriant, l'air amusé par la situation plus qu'autre chose, avant de rouvrir la porte d'entrée pour s'y engouffrer, suivi de près par un Prof de Philo toujours aussi révolté contre ses propres faiblesses. L'accompagner. Même les fois où il avait vu le Présentateur bourré chez eux, il l'avait laissé tranquille et se débrouiller pour parvenir à atteindre non seulement leur logement, mais surtout son lit sans finir sa nuit dans la baignoire, alors là, s'assurer qu'il n'allait pas se perdre en route alors qu'ils avaient vécu ici durant des années entières... Mais il en avait souvent, des idées connes comme ça ?
Allons donc, qu'il s'amuse remarque, si ça pouvait lui faire plaisir au final...
Et pourtant, à mesure qu'ils avançaient dans le couloir, ce dernier sembla incroyablement long aux yeux du journaliste, malgré les propriétés de l'alcool qui lui montaient légèrement à la tête. Comment se faisait-il donc qu'il en pense ça d'un coup ? Ce n'était qu'un couloir sombre qui déservait les quelques chambres des personnalités, il l'avait emprunté pendant des années, une éternité même ! Il connaissait ce couloir comme sa poche après tout, depuis le temps, alors pourquoi…
Était-ce parce qu'il l'accompagnait, cette fois ? Le Professeur ?
Oui bien sûr, et puis quoi encore ! Ça ne changeait rien ça ! Au contraire, autant la plupart de ses frères auraient eu relativement peur de se retrouver seuls avec le philosophe, voire la trouille pour englober le tout dans un doux euphémisme, autant lui il s'en fichait royalement, sobre ou non d'ailleurs. Il parlait fort, et criait beaucoup, souvent même, mais à part ça, il n'était pas spécialement méchant non plus, susceptible tout au plus. Pas de quoi s'en faire des cheveux blancs !
Troisième porte à gauche : Hippie – Vegan – Présentateur – Irlandais. Tiens donc ?
Il s'arrêta net de marcher en lisant les prénoms inscrits sur l'ardoise accrochée à la porte, les traits de son visage déformés par la surprise. Il avait halluciné non ? L'habitude ?
Et pourtant, il n'en était rien. Son nom était encore inscrit là, comme s'il n'avait jamais quitté le cocon familial.
Le Présentateur resta planté devant la porte à la regarder, abasourdi pour ne pas dire sonné par pareil constat. Il ne s'était pas attendu à ça, et ayant été avec les autres à l'aller, il n'avait pas fait attention à ce détail. Et ça le perturbait pas mal, en soit. Kriss l'avait-il laissé sciemment, signalant à sa façon qu'il aurait toujours un pied à terre dans la maison, auprès d'eux tous ? Un refuge, une solution de secours, l'éventuelle possibilité de pouvoir revenir parmi sa famille ? En était-il de même pour le Prof de Philo, dont la chambre était plusieurs portes plus loin ?
- Premier Degré et le Critique.
- Hein ? Le Présentateur jeta un regard en arrière vers le concerné, ayant presque oublié que le Prof était derrière lui jusqu'à ce qu'il n'ouvre la bouche. L'autre croisa les bras sous sa poitrine tout en s'appuyant au mur le plus proche, soutenant son regard avec une expression des plus neutres qui soient :
- J'étais dans la même chambre qu'eux ici. Mais contrairement à toi, je suis à peu près sûr que Kriss a retiré mon nom de sur la porte, histoire de bien me rappeler que je ne suis plus le bienvenu ici.
- Il t'apprécie autant que moi, tu sais…
- Non. De toute façon on ne peut pas se supporter, c'est comme ça. Pas le même monde.
- Mais nous aussi on-
- Ta veste va pas se téléporter toute seule donc si tu veux pas d'un admirable coup de marteau dans ton joli derrière, bouge-toi.
Toujours aussi autoritaire, ça rassure.
Le Présentateur rendit un grand sourire à son interlocuteur, comme il lui arrivait souvent de le faire dans ces moments-là, puis ouvrit la porte de son ancienne chambre avant d'y entrer, laissant le Prof patienter dans le couloir. Elle n'avait pas changé, en rien. Toujours les quatre lits, chacun légèrement décoré selon la personne qui l'occupait, celui du Hippie pile sous la fenêtre, reconnaissable avec son djembé et son plaid rouge, jaune et noir, puis sur la droite, seul à côté de la penderie, le lit de l'Irlandais, qui avait accroché au mur un drapeau en tissus de l'Irlande depuis le temps où le Présentateur avait mis les voiles d'ici. Puis, alignés contre le mur à sa gauche, deux lits : Un surmonté d'une couette simple, vert émeraude, avec un gros coussin rappelant la forme d'une pomme, sûrement un cadeau d'un de leurs frères ou une blague.
Puis le sien. Couette bleue et blanche, un ours en peluche oublié là, rien de vraiment caractéristique ni de marquant quand à sa personne. La neutralité absolue.
Il fit un pas vers lui avec une certaine nostalgie, ému, tout en tirant légèrement sur le nœud de sa cravate pour que celle-ci lui serre moins. Il avait été pris d'un coup de chaud monumental en sortant dehors pour retrouver son ami, le choc de températures entre la clim et l'air chaud de l'extérieur étant élevé, et son costume avec ses manches longues ne l'aidait pas. Ça lui apprendrait à autant vénérer les costumes trois pièces, tiens.
A moins que ce ne fut le regard si insistant de l'autre homme, qui lui donne pareille impression ?
Cette pensée lui passa au dessus sitôt formulée, littéralement. Non. Qu'ils se charrient et se cherchent, ça avait toujours été le cas, le Prof essayant toujours d'asseoir une sorte de pseudo autorité sur le journaliste qui avait fini par lui faire bien comprendre au fil du temps qu'il était gentil mais qu'il fallait pas en abuser non plus, se mettant donc à répondre sans gêne ni ménagement aux ordres ou aux menaces du brun, avec une certaine ironie qu'ils avaient fini par adopter mutuellement, s'envoyant des pics pour ensuite en rire. Les autres ne pouvaient le percevoir de la sorte, soit, mais en tout cas, eux savaient se comprendre en un regard et un mot, c'était déjà bien.
Mais justement. Là, il ne comprenait pas. L'alcool, sans doute.
Sa veste l'attendait, bien sagement pliée sur son lit. Parfait, manquerait plus qu'elle soit partie en promenade et on aurait atteint le seuil critique de bizarreries de la soirée !
Puis soudain, il l'entendit. Si bref, mais si tremblant, si intense, si brûlant…
Un souffle, près de son oreille. Léger relent de bière et d'un désir difficilement contrôlable.
- Hé, cadreur…
Ah ouais, il avait vraiment pas rêvé en fait.
Le Présentateur ne sut quoi faire, ou répondre, demeurant là, immobile, son cerveau essayant de comprendre ce qu'il se passait ou qui passait par la tête de l'enseignant pour qu'il s'approche de lui de la sorte. Il devait sûrement être éméché lui aussi, c'était sûr, lui qui était si distant d'ordinaire, il n'irait pas se coller à lui comme ça pour la beauté de l'exemple. Alors quoi ?
Que faire ? Que faire, bon sang ?
Un frisson lui remonta brusquement le long de l'échine, lui faisant fermer brièvement les yeux, alors qu'il sentait le corps massif et musculeux du Prof de Philo s'appuyer contre son dos, à lui en faire ressentir chacune de ses courbes. Et ce souffle si chaud, si lourd…
Si tentateur.
… Minute, il avait dit quoi là ?
Ecarte-toi, imbécile, et arrête de te demander quoi faire !
Et pourtant. Le voulait-il ?
Ses yeux s'écarquillèrent, la remarque claquant dans son esprit comme un coup de fouet, le clouant sur place, alors que l'autre homme le faisait pivoter lentement pour lui faire face, son corps toujours contre le sien, le laissant agir sans même s'en rendre compte. Il était sur le cul. Littéralement.
Tu débloques grave là, c'est pas bon du tout…
Oui c'était sûrement ça. Il déconnait à plein tube, avait bu plus que de raison, à ne plus voir ce qui était à faire ou non, bien ou mal, déplacé ou bienvenu. C'était sûr ! Comment pourrait-il penser pareille chose autrement ?
Parce qu'il ne voulait pas s'écarter de lui ni l'engueuler, tout simplement. Aussi con et fou que cela puisse le paraître.
Le Présentateur revint à la réalité en sentant un bras entourer sa taille, puissant mais œuvrant avec douceur, le serrant contre le corps si chaud de son collègue qui le fixait avec tellement d'intensité qu'il ne sut qu'en penser. Il n'avait plus de mots, plus de vocabulaire, à peine un reste de cerveau pour réfléchir de temps en temps, l'alcool avait complètement annihilé ses réflexes, le fourbe.
Une poupée de chiffon dans les bras étrangement accueillants de l'homme au marteau qui le dévorait des yeux. Voilà comment il se sentait.
- Tu fais quoi là, dis-moi ?
- Rien.
- Ça chez toi, c'est « rien » ? Tu as trop bu, Prof, c'est sûr-
- Non. Juste que je… Je…
- « J'ai juste un peu forcé sur la Guiness, ô cher cadreur qui se charge de conduire à chaque fois que j'ai la vue trop trouble pour prendre le volant sans risquer de me prendre un platane donc-
- Je peux pas résister plus longtemps.
- Hein ?
Le regard désarçonné du Présentateur contre celui noir d'encre du Prof de Philo, qui le fixait sans ciller. Il semblait si sûr de lui, à en faire peur, et pourtant le Présentateur savait bien qu'il n'était pas sobre, ça se sentait à son haleine, son souffle sur son visage et ses lèvres. Mais qu'importe.
« Je ne peux pas résister plus longtemps. »… Mais résister à quoi au juste ?
Le blond était encore en train de se poser la même question pour la troisième fois lorsqu'il sentit quelque chose effleurer sa joue, presque tendrement, fébrilement, dessinant le contour de sa mâchoire pour finir sa course dans ses courts cheveux blonds, les empoignant légèrement pour lui incliner la tête en arrière. Ses yeux croisèrent de nouveau ceux du Prof de Philo, lui arrachant un autre frisson face à l'intensité de ce regard qui le déstabilisait complètement à présent. Il ne comprenait plus rien du tout à présent, quel était ce regard, pourquoi ces gestes, pourquoi ces mots-là, d'où une telle proximité entre eux, pourquoi ?
Et surtout, dans quel but ?
Il osait espérer que le Prof de Philo finirait par se mettre à rire comme il en avait l'habitude et se détacherait de lui en lui balançant une remarque acide au possible, ce qui lui correspondrait à merveille. Qu'il allait lui dire que bourré, ou du moins un minimum gai, il ne pouvait plus se servir de ses neurones et que c'en était tordant à regarder, ou que tout ça n'était qu'une vaste blague.
Mais alors qu'il se disait ça, se surprenant à sourire avec amusement, persuadé que c'était ça, il voulut reculer, faire un pas en arrière. Juste comme ça, reprendre un peu de distance pour déceler la supercherie, rien de plus.
Mais tout ça, c'était avant que le Prof ne le ramène brusquement contre lui. Avant que les mains posées sur son corps ne se fassent plus appuyées, plus tactiles. Plus audacieuses.
Avant que ses lèvres ne capturent les siennes en un intense baiser qui fit voler le monde du Présentateur TV en éclats. Tout simplement.
Et le pire dans tout ça, ce ne fut pas que ses lèvres étaient juste exquises à embrasser, ni même que le Prof sache embrasser ou qu'il puisse vouloir faire pareille chose à son cadreur, mais bien que journaliste se surprenne à rendre aussitôt le baiser à l'autre homme, se séparant un instant de lui pour reprendre son souffle avant de le retrouver tout aussi vite en un autre baiser qui le fit automatiquement soupirer contre ces lèvres entrouvertes qui avaient semblé n'attendre que lui. Il ne comprenait plus rien, tout s'emmêlait dans sa tête, son esprits, son corps ne lui répondait même plus, il n'était plus que surprise et ivresse mêlée, fou d'agir de la sorte mais en même temps si bien, juste si bien…
La langue du Prof de Philo vint s'immiscer entre ses lèvres pour trouver la sienne sans la moindre résistance, l'attirant à elle en une danse endiablée, à en ouvrir les portes de l'Enfer en personne, obligeant les deux frères à se blottir un peu plus l'un contre l'autre, comme si le seul air qu'ils pourraient trouver pour respirer encore un peu se situait dans les poumons de l'autre. Ils n'avaient jamais embrassé quelqu'un comme ça, ni même avec une telle envie, mais putain, qu'est-ce qu'ils avaient pu rater leur vie pour le coup !
L'envie, le désir, l'alcool dans leurs veines, tout les rendait fous, tout leur faisait perdre le contrôle. Tout.
Le blond sentit son homologue tirer sur sa chemise dans un geste impatient, les manches, les pans fermés du vêtement, cherchant à le faire céder alors qu'il continuait de dévorer ses lèvres avec tendresse et fougue, faisant sensiblement monter la température de quelques degrés supplémentaires. Il fallait s'arrêter, résister, les choses allaient trop loin, ils allaient le regretter et ça foutrait une merde monumentale entre eux ! C'était dangereux, trop risqué pour laisser faire en toute impunité, trop...
Et puis merde, ils n'étaient pas gays quoi !
Pourtant il n'arriva pas à se détacher de son amant qui vint le plaquer doucement contre le premier mur à sa portée, glissant une jambe entre les siennes en s'appuyant contre son corps si chaud, alors que ses lèvres quittaient les siennes avec douceur et un regret perceptible pour se loger le long de sa mâchoire en une multitude de baisers, finissant sa course dans son cou. Le Présentateur gémit à cette attention, excité de finir autant à la merci de l'autre homme mais en même temps stimulé par ces caresses sur son cou et sa gorge offerte au brun, sans retenue. Il ne savait plus que penser ou où donner de la tête, il avait chaud, il tremblait, il avait peur mais en même temps se sentait délicieusement bien, rassuré de voir le Prof de Philo se mouvoir contre lui, frôler son corps du sien avec un désir qu'il bridait comme il pouvait pour ne pas l'effrayer, ça il le sentait de là. Ne pas aller trop vite, pour ne pas l'effrayer, pour le respecter, pour lui laisser le choix.
Prendre son temps, pour leur plus grand plaisir.
- J'ai… Je, je… Aaah, c'trop con, je suis pas gay hein non ! Mais tu sais, cadreur ou-ou-ou… Bref putain !
Une voix rauque et sensuelle, bouffée de désir et d'excitation, et le souffle erratique, désordonné. Le Présentateur parvint à rouvrir les yeux pour dévisager le Prof de Philo qui s'était figé d'un coup pour secouer la tête en riant nerveusement, une de ses mains pressant la hanche gauche du blond alors que l'autre caressait sa jambe avec insistance, légèrement gêné.
Minute, gêné ?
Le Présentateur hallucinait, c'était pas possible…
- Je ne dis pas-
- Tu sais que ton costume te donne un air carrément trop…
Trop quoi ?
Le blond allait pour relancer le Prof sur sa phrase, mais une morsure dans son cou le fit taire derechef, lui laissant échapper un gémissement et glisser ses mains dans les cheveux hirsutes de son colocataire, quémandant qu'il réitère son geste avec fièvre. Trop quoi, hein ?
La langue du philosophe vint frôler sensuellement la trace de morsure imprimée dans la chair si pâle de son cadreur, déclenchant un frisson supplémentaire à ce dernier qui préféra abandonner l'idée d'avoir un jour la suite de la phrase de Prof. C'était bon, putain. Rien que ça, et il était déjà en train de devenir complètement fou, alors que lui-même ne se serait jamais cru si sensible. Comment pouvait-il trouver si facilement ses points faibles ? Le connaissait-il trop bien ?
Regard de plus échangé entre eux, et voilà leurs lèvres qui se retrouvent en un autre baiser à leur couper le souffle. Le Présentateur en avait oublié jusqu'à son nom, soupirant contre les lèvres de l'autre homme dont les mains s'aventuraient maintenant sur son buste, cherchant à trouver sa peau, ce que le blond lui permit en déboutonnant sa chemise à la va vite avant de la laisser choir sur le sol, repoussant légèrement le Prof qui grogna avant de sourire avec amusement à la vue des agissements de son collègue. Les mains sur son torse désormais nu lui arrachèrent un véritable cri de plaisir tant le contact fut électrique et à la hauteur de ses attentes, ce qui encouragea le plus grand des deux à continuer, ses grandes mains légèrement râpeuses caressant chaque millimètre de peau offert, avec un plaisir presque coupable. Car oui, il était loin d'être bourré, lui. Et pourtant…
Oh oui. Et pourtant, qu'est-ce qu'il avait envie de le faire sien, là, de suite.
Oui mais pourquoi ? Pourquoi toi ? Pourquoi ça ?
Les baisers quittèrent la bouche haletante du Présentateur pour se perdre sur sa gorge, devenant morsures à la fois si légères et troublantes, puis de tentateurs coups de langue alors que le Prof descendait sur les clavicules si saillantes de son homologue. Oui, il n'y avait pas à dire, il semblait si frêle comparé à lui, si fragile, si précieux.
Un corps si fin comparé à lui, alors qu'ils possédaient le même en théorie. Fascinant.
Lorsque le souffle du philosophe atteignit les pointes rosâtres sur le torse de son amant, celui-ci se cambra légèrement, les mains se perdant dans les cheveux de jais, ne voulant le lâcher ou l'arrêter, les yeux clos, le souffle court, déjà si troublé, ne demandant que plus encore, qu'il continue à tout prix, ce qui fut accordé d'un baiser fiévreux sur son mamelon gauche, là, juste là, avec une passion et un désir sourd communiqué à travers ce baiser même. Il n'en pouvait plus, déjà, se sentant infiniment trop à l'étroit dans ses vêtements pourtant si chers à ses yeux, à sa plus grande surprise mais aussi sa plus grande gêne. Comment pouvait-il autant le désirer ? Avoir autant envie de lui ?
Et surtout. Comment pouvait-il seulement désirer faire ce genre de choses avec cet homme que toute sa famille entière pouvait considérer comme un monstre sans cœur ni pitié, lui qui n'avait jamais su voir l'homme en train de martyriser son buste comme tel, sa poitrine d'ange déjà si dure et sensible de sa langue et sa bouche, avec tendresse et sensualité, le mordant parfois, le faisant soupirer franchement à présent ?
Son regard trouva celui de l'enseignant dans la pénombre, espérant y trouver les réponses à ses questions, deux paires de pupilles dilatées d'un noir d'encre, et il vit un sourire déformer les traits de son tortionnaire, alors qu'il se relevait pour lui faire à nouveau face de toute sa hauteur, si sauvage, si animal, si dangereux et irrésistible à la fois.
Puis soudain, il entendit un cliquetis qui lui parut étrangement familier. Un peu trop même.
Sa ceinture avait fini entre les mains du Prof qui ne le lâchait pas des yeux, un sourire en coin sur ses lèvres. Comme un appel à la luxure et à la provocation, pendant que son pantalon noir, désormais débarrassé de sa ceinture, lui tombait sur les hanches, donnant au Présentateur l'impression d'être plus vulnérable que jamais.
Alors donc c'était vrai, ils allaient en arriver à ce point…
Mais se sentait-il prêt ? En avait-il envie ?
Une main attrapa doucement la sienne, le tirant de sa rêverie, et il suivit le professeur sans résister, hypnotisé par les lèvres qui avaient capturé les siennes à nouveau, comme s'ils ne pouvaient plus vivre sans les baisers de l'autre homme, et la main qui était venue se risquer à effleurer ses fesses, comme une demande d'autorisation pour le faire jouir. Le feu, voilà ce qu'il était en ce moment, un brasier, un incendie de désir et de pulsions sexuelles, sourd et dévastateur, à lui en couper toute capacité de réflexion.
Le lit fut bientôt à leur côté, délicieuse bande-annonce de ce qui allait suivre, les invitant à s'y allonger aussitôt. Le blond se mit à douter d'un coup. En était-il vraiment sûr ? Ils avaient bu tout les deux, ce n'était pas le contexte adéquat pour vivre pareille chose ensemble, encore moins avec la forte probabilité qu'on puisse les surprendre. Etait-ce bien prudent ?
- Prof…
- Hn ?
- Je sais pas si-
- Tu en as envie ?
- Hein ?
- Avec moi. En as-tu envie comme moi… C-comme je le veux ?
Hein ?
… Ah, parce qu'il fallait qu'il réponde en plus ?
Le blond se mordit la lèvre inférieure, soudain hésitant. Oh, bien sûr qu'il le voulait, il n'attendait plus que ça à vrai dire et si on venait à le le lui refuser, il savait que le retour de bâton de la frustration serait violent, et pas qu'un peu. Mais était-ce bon pour eux, l'assumeraient-ils ?
- Je… Oui. Mais je suis pas tout à fait sûr…
Le Prof sourit à cette phrase, tout en venant effleurer la joue du Présentateur de sa main, en un geste que le blond lui-même n'aurait jamais cru possible : Une caresse, d'une incroyable tendresse et douceur.
Merde. Alors un Prof de Philo autre que le machin gueulard et brusque qu'il voyait le trois quart du temps, c'était possible ? Il le connaissait calme, ça arrivait de temps en temps, mais là !
Il ferma les yeux, savourant la caresse qui glissa doucement jusque son buste, en un geste désireux et languissant alors qu'il passait ses doigts sur la couture de son pantalon, jouant avec les nerfs du Présentateur car il n'avait pu que remarquer son état et de loin. Une torture, putain.
Il étreignit le Prof sans même chercher à comprendre pourquoi, se blottissant dans ses bras, s'enivrant de son odeur suave et de sa chaleur corporelle, ressentant par la même occasion son cœur battant la chamade, tout comme le sien, et son excitation tout contre la sienne, si proches et en même temps si lointaines, séparées par quelques morceaux de tissus. Oui, une véritable torture.
Soudain, il se sentit perdre l'équilibre avant que son dos ne rencontre avec douceur la surface moelleuse de son lit, le Prof de Philo le suivant aussi pour se placer au dessus de lui. Puis il sentit aussitôt ses lèvres sur son torse, ses tétons durcis de plaisir et de désir, autour de son nombril, partout, lui faisant fermer les yeux et se cambrer, la tête en arrière, essayant vainement de se débattre comme pour échapper à ces baisers, ces caresses linguales, ces morsures qui malmenaient sa peau. Tout n'était plus que supplice et plaisir mêlés, il voulait à tout prix que le Prof aille plus loin, jusque là en cet endroit honteux, si gênant à dire, si intime et pourtant qui dictait ses pensées en cet instant précis.
Et puis, il voulait le rendre fou lui aussi. Juste dingue d'envie et de plaisir, le faire crier et soupirer son nom. Mais ça ne serait pas pour aujourd'hui, connaissant l'instinct de domination naturelle du Prof de Philo. Un jour peut être.
Allons donc. Tu n'as rien fait et tu songes déjà à recommencer. Idiot. Aah !
Il sentit soudain le bouton de son pantalon céder, puis la fermeture éclair alors que le vêtement quittait lentement ses hanches, frôlant ses fesses, ses cuisses, pour disparaître quelque part au pied du lit, suivi par un autre bruit de tissus froissé que le Présentateur devina comme étant la chemise de son amant puisqu'il sentit sa peau brûlante contre la sienne lorsque l'autre homme se pencha sur lui pour venir happer ses lèvres en un baiser d'un désir sourd, long et appuyé, pour ensuite mordre sa lèvre inférieure, tirant un soupir de plus au Présentateur. A moins que…
Oh. N'était-ce pas plutôt du à la main qui s'était posée sur son entrejambe douloureusement tendue, déjà, à travers la barrière de tissus que dressait encore son boxer noir ? Une simple pression lui donna la réponse qu'il attendait, se cambrant aussitôt en gémissant à ce contact. Oh bordel !
Le Prof de Philo eut l'air ravi de sa réaction, puisqu'il réitéra son geste, doucement, lentement, encore et encore, dix ou bien mille fois, le blond ne captait plus rien de toute façon, et se sentait encore moins d'humeur à compter.
Il le hantait, il n'y avait pas d'autres mots pour définir ce que le brun représenterait à présent pour lui, à travers ce plaisir ineffable et inévaluable qu'il lui faisait ressentir. Un fantôme de chaleur, une vague de plaisir sans appel, un souvenir qui le poursuivrait à jamais, il le sentait d'emblée. Il était si attentionné, si doux, si sensuel, si excitant…
Putain. Si doué.
Un chaste baiser vint se poser sur ses lèvres et il passa ses bras autour du cou du Prof en voulant le serrer tout contre lui, savourant cette douce étreinte tout en lui rendant ce baiser qu'il appréciait tant sans pour autant comprendre le pourquoi du comment. Tant de douceur, d'attentions, cette impression d'être en un autre monde, loin de tout…
C'était trop bon. Juste exquis.
Puis soudain le plaisir revint, vicieux, fourbe, s'immisçant dans son ventre, ses reins, sa poitrine, faisant se contracter son diaphragme, chaque point clé de son système phonatoire pour laisser échapper ce cri de surprise et de bien être mêlés, alors qu'il glissait une main dans les cheveux du Prof, les empoignant avec force d'une main, dévorant ses lèvres entre deux baisers passionnés, l'autre allant se perdre sur ce buste dessiné par les muscles de son homologue, en découvrant les courbes avec délice. Un cri par vague de plaisir, par mouvement appuyé sur sa virilité si sensible, exercé par cette main si habile alors qu'il sentait le sourire de son amant s'élargir contre sa bouche grande ouverte, cherchant de l'air là où elle pouvait en trouver entre deux bisous, conscient que ce qu'il lui infligeait était agréable et même un peu trop plaisant d'ailleurs. Mais qu'importe, ils étaient là, à ce stade, alors autant aller jusqu'au bout de leur folie, non ?
Il vit son diable se reculer légèrement, se placer sur les genoux, là, entre ses jambes, sans le lâcher des yeux, un sourire en coin sur le visage. Il semblait si confiant, si sûr de lui, c'était fou…
Mais son visage ne savait pas mentir, et ça la Lune l'avait bien vu, éclairant légèrement son visage entre les rideaux tirés, laissant apparaître de légères rougeurs sur les joues du Prof de Philo pendant qu'il débarrassait son amant de son dernier vêtement. Le Présentateur devint rouge pivoine en voyant aussitôt son état plus que critique, reposant sa tête sur le matelas en soupirant, cachant son visage derrière une de ses mains. Il était gêné à plus savoir où se mettre, là, dans son plus simple appareil et sous le nez du Prof de surcroît.
Ouais d'accord, il le fallait bien, cette nudité. Mais même…
- Te cache pas. Tu es magnifique, putain.
- Hein ?
Il fronça les sourcils en considérant le Prof qui se déshabillait à ses côtés, le rejoignant dans la nudité, nettement moins anxieux que lui à première vue. L'alcool sans doute, côté exhibition, ça marchait plutôt bien généralement…
Nan mais pas grave, ça ! Il avait dit qu'il était quoi ? Magnifique ?
- Pou… Pourquoi tu-
- Je sais pas. Mais n'aie pas honte.
Et à ces mots, il sentit une main attraper la sienne, le temps d'une seconde, la serrant avec douceur comme pour le rassurer. Et ce sourire de son amant, si doux, si tendre… Si rassurant et protecteur là, en cet instant…
Soudain, il sentit tout son être se contracter de douleur, lui faisant lâcher un petit cri alors qu'il sentait quelque chose entrer en lui, juste en cet endroit si interdit, si secret de lui. Une douleur aussi soudaine que brève, à peine le temps d'agripper le bras du Prof de Philo, de chercher son regard pour comprendre ce qu'il faisait et de voir le Prof lui murmurer de le laisser faire et de lui faire confiance, et elle n'était déjà plus, ou déjà bien atténuée en tout cas, sa morphologie s'étant vite adapter à l'index de l'enseignant qui s'appliquait à le faire se mouvoir, doucement, lentement, pour le préparer au mieux à accueillir la suite, jusqu'à un troisième doigt qui, cette fois-ci, fut bien plus difficile à accepter, faisant serrer les mâchoires au journaliste qui était entre le plaisir qu'il ressentait par intermittence et cette putain de douleur qui ne voulait pas le lâcher.
Mais il devait être patient. Ça allait passer, ça devait passer. Pour eux. Et il y arriverait, il le savait.
- Cadreur ?
Simple pression sur sa main, pendant que le blond soufflait, inspirant et expirant méthodiquement pour espérer en finir avec la douleur qui le prenait aux tripes, ce que le Prof remarqua aussitôt. Une grimace déforma ses traits alors qu'il revenait au dessus du Présentateur TV, non sans avoir déposé un baiser sur sa main au préalable :
- Si ça te fait trop mal, on peut arrêter, tu-
- Non.
- Non ?
- Oui…
- Mais tu souffres… Tu es vraiment-
- Viens. S'il te plaît… Viens, parvint à articuler le blond tout en continuant son activité, s'habituant enfin à l'intrusive présence dans son fondement. Délivrance.
- Tu es sûr que ça va ?
- Prof.
- Ouais ?
Leurs regards se trouvèrent, leur arrachant un énième frisson pendant qu'ils se sentaient perdre pied dans les yeux de l'autre, si semblables. Puis un sourire, commun, timide. Complice.
La main du Présentateur vint trouver la joue de son amant, douce, tendre, rassurante. Le cœur du Prof rata un battement.
- Je t'en supplie, je n'en peux plus…
- Hnnn…
Il vit le Prof hésiter, le jauger du regard puis secouer la tête, avant de ressentir que la main du professeur quittait son corps, lui donnant une horrible impression de vide à combler qui le laissa pantelant, dans l'expectative de la suite. Il était prêt.
Soudain, une pensée traversa l'esprit du journaliste, celle de se protéger. Mais ils n'avaient pas de préservatif aux dernières nouvelles, si ? Lui non, mais le Prof peut être ? Qui sait…
Oh et puis merde. Tant pis, ils savaient où ils avaient traîné.
Et là, il le sentit, l'attrapant doucement par les hanches pour le positionner au mieux, lui laissant la possibilité d'enrouler ses jambes autour de son corps et sa main qui venait retrouver la sienne pour la serrer, y entrelaçant ses doigts pour lui assurer que tout irait bien, que le mal passerait pour le meilleur. Une promesse d'une nuit inoubliable, mais ne l'était-elle pas déjà ?
Le Présentateur cria lorsqu'il entra en lui, malgré la douceur du Prof. Rien à voir avec celle expérimentée plus tôt, là la douleur fut sourde, déchirante, à lui en couper le souffle et lui mettre les larmes aux yeux alors que le philosophe le blottissait contre son torse, de son bras libre, lui apportant tout le soutien qu'il pouvait. Ouais, il avait mal, comment pouvait-on ressentir du plaisir avec autant de souffrance ? C'était inhumain !
Mais le Présentateur préféra soupirer et se mit mentalement une gifle. Non. Il fallait qu'il tienne. Qu'il s'y fasse. Pour lui. Pour eux.
Pour le Prof de Philo.
Quelques minutes passèrent, le Prof n'osant bouger de peur de blesser que plus encore le Présentateur, les yeux rivés sur le visage du cadreur, guettant sa moindre réaction. Une éternité, mais qui finit par payer, car lorsqu'il sentit son corps se détendre enfin, et qu'il demanda à mi-mots au Prof de commencer à bouger, il n'y eut plus rien d'insupportable. Plus de douleur, plus rien d'insurmontable.
Non, plus rien de tout ça.
Juste le plaisir, pur.
Ses lèvres vinrent trouver les siennes, en un baiser au goût de miel, de paradis, alors que les va-et-viens commençaient, timides et lents tout d'abord, faisant grimper en flèche leur désir, leur plaisir, leur envie de l'autre, de se noyer dans leur affection commune et partagée, de s'empêtrer dans leur péché, sans en avoir plus rien à foutre du lendemain. Littéralement.
Que tout brûle, que tout explose, que tout disparaisse. Leurs peaux en flamme valaient bien ce prix.
Premier coup de butoir, et le Présentateur entoura le buste du Prof de ses jambes, l'enserrant entre celles-ci, se cambrant par la même occasion pour laisser sortir un franc gémissement d'extase, le premier de leur danse dans l'intimité de la nuit. Premier qui fut bien vite suivi d'un second, un troisième, des centaines, à s'en casser la voix, à s'en sentir brûler de l'intérieur tant le feu de leur passion les ravageait, cruel, sans pitié, les coupant de la réalité. Les baisers étaient à pleine bouche, les réduisant momentanément au silence alors qu'ils étaient à bout de souffle, alors que l'air manquait dans chaque fibre de leur être, étouffant mutuellement leurs cris, leurs longs soupirs de bien être, leurs langues s'enlaçant sans fin, sans lassitude, n'entretenant que la folie qui les possédait corps et âme, les amenant à s'unir sans penser au lendemain ou à l'avenir.
Juste profiter de l'instant présent, et de l'odeur de son partenaire, tout autour d'eux, déformant leur sens de la réalité et la perception de leurs sens pour ne laisser que le toucher, le principal concerné, le plus sollicité.
La base, tout simplement. Pour le meilleur.
Les coups de reins s'intensifièrent petit à petit, la cadence aussi, emmenant les amants en un monde de volupté jamais connu d'aucun des deux. Les gémissements devinrent des cris, difficilement répréhensibles, le Prof de Philo quittant les lèvres de son cher cadreur pour enfouir son visage dans son cou, s'enivrant de son odeur naturelle, écoutant le blond gémir son nom tout en faisant toujours plus pour les combler, jusqu'à trouver cette petite zone si sensible du corps masculin, un peu par hasard, pour ensuite s'évertuer à l'atteindre à chaque mouvement, complètement fou d'entendre le Présentateur crier un peu plus à chaque coup en plein dans cette si délicieuse prostate qui lui faisait voir blanc, se resserrant par la même occasion autour de son corps au point de lui en donner un plaisir dingue. Dingue. Juste fou.
Mais le plus fou, n'était-ce pas ce qu'il était en train de faire avec le Présentateur, justement ?
Un soupir bien plus sonore que les autres retint son attention, cherchant des yeux son collègue qui avait planté le peu d'ongles qu'il avait dans son dos, se cramponnant à lui comme il le pouvait, le fixant de ses yeux embués de plaisir, les pupilles dilatées comme jamais, les larmes au bord des yeux, et ce sourire, entre deux cris…
Oh oui putain. Ce sourire, qui n'indiquait aucun regret.
Le philosophe ne put s'en empêcher plus longtemps face à tout ce qui le troublait tant, le rendait si bien, si heureux, si comblé et vivant, délaissant la douceur extrême avec laquelle ils procédaient depuis tout à l'heure pour adopter un rythme plus animal, plus rapide, prenant le blond à grands coups de reins qui les firent aussitôt hurler d'extase l'un contre l'autre, la voix toujours si douce et timide d'un Présentateur n'osant crier tel qu'il en aurait eu l'envie, face aux cris rauques de l'enseignant. Les mains de Présentateur vinrent griffer aussitôt son dos en réponse à cette accélération de leurs mouvements, se cambrant brusquement pour crier lorsque les mouvements de leurs hanches se décalaient légèrement, augmentant sensiblement les sensations ressenties par les deux partenaires qui se sentaient partir, bien trop vite, bien trop tôt déjà, peu habitués à pareilles sensations et stimulation. Ils n'auraient jamais pensé pouvoir partager ça un jour, et encore moins ensemble ! C'était si incroyable !
Jouissif, tout simplement.
Puis soudain, sans que le Présentateur ne puisse rien y comprendre, tout vola en éclats dans son esprit, son corps délicieusement malmené par le Prof de Philo, explosa en une multitude de couleurs dans chacune des cellules le composant, lui faisant soudain contracter chaque muscle de son corps pour hurler à plein poumons le prénom de son amant avec le peu de voix lui restant, électrisé, pris de cours par l'orgasme qu'il n'avait senti venir, telle une vague d'une puissance inouïe qui venait l'arracher à la berge, le décollant net du sol pour l'entraîner avec elle dans sa fureur aveugle, alors qu'il se sentit partir pour de bon, loin de tout même s'il sentit le Prof de Philo le serrer dans ses bras avec tant de force d'un coup qu'il crut qu'il allait le briser en deux. Son cœur allait le lâcher, son cerveau avait cessé de fonctionner, il n'était plus que plaisir, non, il était la jouissance même, cet état de volupté qui fit perdre également pied à l'enseignant qu'il sentit se déverser en lui sans même s'y être attendu, ses oreilles et ses sens engourdis n'ayant plus entendu que le long râle de plaisir de son amant et sa respiration saccadée, trouble. Un cri qu'il entendrait jusqu'à sa mort, il en était sûr.
Alors c'était ça l'orgasme, le vrai, l'ultime ? La petite mort, comme on se plaisait à l'appeler ?
… Whoah ! Putain, que c'était bon !
Il sentit leurs corps se relâcher presque simultanément, celui plus lourd du Prof venant lui comprimer la poitrine en s'affaissant sur lui. Puis plus rien, le silence, l'immobilité, le blanc, juste entrecoupé des souffles erratiques des deux hommes à la recherche de leur souffle et du besoin de comprendre ce qu'il venait d'arriver entre eux.
Comment était-ce possible ? Comment cela avait-il pu arriver ?
Pas grave, ça attendrait demain, ils n'étaient plus à ça près.
Le blond sentit un frisson lui remonter le long de la colonne vertébrale lorsqu'il sentit le Prof de Philo se retirer doucement de lui pour ensuite venir s'allonger près de lui, l'air hésitant sur la conduite à adopter. Il avait l'air épuisé. Épuisé, comblé, et perdu.
- Ça va… ?
La voix éraillée par le plaisir encore récent du Prof de Philo fit sursauter le Présentateur, qui commençait à somnoler, bercé par une sorte de torpeur des plus accueillantes en écoutant le calme ambiant, à peine troublé par la musique qui s'élevait du salon et que l'on entendait à travers les murs. Au moins, vu le volume de la sono, il y avait peu de chances pour qu'on les ait entendus…
- Oui, juste que-
- Juste que ?
- J'en reviens pas…
Un sourire naquit sur les lèvres du philosophe à ses mots. Son regard semblait toujours aussi perdu, ça se voyait qu'il ne savait comment réagir à tout ceci, mais il avait l'air de vouloir laisser le temps des décisions pour le lendemain. Pour le moment, juste le bonheur, et le repos, ça c'était important.
- Moi aussi, cadreur. C'était cool !
- Vrai ?
- Oh non voyons, tu es nul au pieu et je me suis ennuyé, ça se voyait non ?
Le Présentateur rougit brusquement aux mots de son supérieur alors que celui-ci se mit à rire, amusé par sa réaction, avant de venir ébouriffer tendrement ses cheveux, attendri. Ce geste, aussi anodin qu'il soit après ce qu'ils venaient de vivre, donna le frisson au blond. Si tendre, si protecteur…
- Oui j'ai aimé. Beaucoup.
- Moi aussi.
- Alors on peut dire que c'était bien, nan ?
- Han je sais pas hein, faudra étudier la question demain.
Ils échangèrent un regard complice avant de se sourire, convenant d'un commun accord que pour le moment, ils n'avaient pas à se prendre la tête. Demain. Ils en parleraient demain, et ils en auraient plus que le temps nécessaire.
Mais pour l'heure, le repos.
La couette fut doucement tirée, alors que le Prof se glissait dedans et réceptionnait dans ses bras le journaliste, visiblement à bout de force et émotionnellement chamboulé par ce qu'il venait de vivre. Tant pis pour les autres et ce qu'ils penseraient de les voir nus dans le lit, ils trouveraient bien une excuse à la con, un pari débile entre eux qui aurait pu expliquer qu'ils finissent en tenue d'Adam dans le lit du Présentateur.
Et puis au pire, où serait le problème ? Ça ne concernait qu'eux.
Un «merci» parvint soudain aux oreilles du blond, qui ne put que sourire une énième fois en l'entendant, touché par cette si simple commodité de la part du Prof de Philo. Il allait pour répondre lorsqu'il sentit que quelqu'un lui prenait la main pour la serrer, timidement, doucement, et son cœur fit un bond. Le bonheur et la surprise mêlés.
Il n'y avait rien entre eux.
Ils n'étaient pas en couple.
Ils n'étaient pas amoureux.
Et pourtant, dans cette chambre qui avait jadis été la sienne, ils s'endormirent en se serrant la main, leurs doigts entrelacés. Comme une promesse des événements qui allaient arriver par la suite, pour leur plus grand bonheur.
Mais ça, ils ne le savaient pas encore.
Et voilà, mon premier lemon depuis plus d'un an et demi, rien que pour vous, et mon premier sur le fandom Webshows ! o/ Champagne, je vous dis !
Bon, j'ose espérer que ça vous a plu, et que ce premier OS vous a donné l'envie d'en voir un peu plus sur ce magnifique couple que forment ensemble le Prof et le Présentateur. *-*
Bien entendu, la petite case blanche ci-dessous vous permettra de me laisser une review si vous le souhaitez, que ce soit pour un avis positif comme négatif, je le lirai avec plaisir et le prendrai en compte pour la suite, je vous le promets. ^^ De même, si vous souhaiter mettre en favoris ou suivre la publication, n'hésitez pas, ça ne me motivera que plus à me donner à fond dans la rédaction de ce recueil ! :3
Et sinon, j'ai besoin de votre aide.
Si jamais une idée sur ces deux antagonistes vous vient à l'esprit, que ce soit un thème, une contrainte à respecter, que sais-je, et que vous souhaiteriez me voir en faire un OS, n'hésitez pas, manifestez-vous, dites-le moi, promis je ne mords pas. :') Et puis, ce serait un immense plaisir pour moi que de me prêter au jeu de créer un OS à partir de ce que vous souhaitez lire. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire, mes amours ! ^^
Bref, sur-ce je vous fais plein plein plein de bisous, prenez bien soin de vous et on se retrouve très bientôt avec la suite des aventures de nos deux personnalités préférées ? :p
Mandarines, chamallows et beignets de nouilles, je vous aime mes p'tits bouchons !
Votre dévouée Lavi'~ ^^
