De retour pour une nouvelle histoire. Avec mon couple favori, Lily/Scorpius ! Même si celui ci n'est pas toujours sur le devant de la scène ici. J'espère que cela vous plaira.
Disclaimer : Harry Potter appartient à JK Rowling. Cecilia m'appartient.
Bonne lecture tout le monde :)
Avril 2012
En cette matinée d'Avril, le petit village de Barnton semblait s'être réveillé de sa torpeur habituelle. À mesure que le soleil se levait, l'atmosphère se remplissait d'une agitation à peine contenue, un air de fête et de célébration réveillait peu à peu les habitants du village, les invitant à se parer de leurs plus beaux habits pour cette journée qui s'annonçait déjà magnifique.
Aux abords du village, dans une charmante et pittoresque maison de campagne, une jeune femme, réveillée avant l'aube, faisait les cents pas dans sa chambre. Ses mains, nerveuses, malmenaient inconsciemment sa longue chevelure blonde et son corps était saisi d'une agitation toute différente de celle qui emparait le village. Elle, qui avait été jusqu'à ce jour si calme, voyait sa raison disparaitre au fil des minutes, et cela lui faisait peur. Ce n'était pas elle, elle, si posée, capable de refouler ses émotions au plus profond d'elle-même jusqu'à oublier de ressentir parfois elle, l'avocate accomplie, qui ne perd jamais le contrôle, qui ne laisse rien passer jusqu'à réussir.
Un rire amer, lointain, s'échappa de ses lèvres nerveuses. Il fut une époque, elle aurait accueillie toutes ces émotions avec ferveur, comme une preuve qu'elle vivait pleinement, acceptant tout ce que la vie lui donnait, elle aurait laissé ses émotions dicter ses actes, peut être serait-elle déjà loin. Mais elle avait disparu, cette jeune fille insouciante. Elle se demandait parfois si cette vie passée n'était pas simplement un rêve. Comment avait-elle pu être si en vie ? Car, lorsqu'elle regardait au fond de ses yeux bleus, elle ne voyait que le regard désabusé d'une jeune femme qui ne sait plus rêver. Son corps pouvait être celui d'une jeune femme de trente ans, mais son âme pesait des siècles.
Elle entendit des pas s'approcher doucement de la porte de la chambre, et entendit le faible son de quelqu'un frappant à la porte. Elle ne fit aucun geste, et chercha à se composer un visage calme. La porte s'ouvrit doucement, et elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui venait la réveiller, le parfum floral qui embauma la pièce renfermerait toujours pour elle une odeur d'enfance et d'insouciance.
« Cecilia, chérie, tu es déjà réveillée ! Nous avons un programme chargé aujourd'hui, habille toi et rejoins nous en bas, ton père a préparé le petit déjeuner. Ah, je suis tellement excitée ! C'est une journée magnifique ! Soit prête dans dix minutes ! »
Oui, c'était une journée magnifique, et alors que sa mère refermait la porte derrière elle, Cecilia pensa : « Idéale pour un mariage ».
- One moment in time -
Lorsque Michael Blaston avait demandé sa main à Cecilia, il n'y avait aucun doute pour elle que c'était le chemin que devait prendre sa vie. Après avoir passé trois années ensemble, le mariage semblait être la prochaine étape. Cela avait été une demande conventionnelle, le jour de son anniversaire, entourée de sa famille. Comme le gentleman qu'il était, Michael avait tout d'abord demandé l'accord de son père avant de faire sa demande, et il avait demandé à ses parents la bague familiale. Cecilia n'avait pas hésité lorsqu'elle lui avait répondu oui.
Cela n'avait été une surprise pour personne. Ils étaient faits pour être ensemble. Avocat, tout comme elle, ils travaillaient ensemble et rêvaient d'ouvrir leur propre cabinet. Ils gagnaient bien leur vie, et un jour fondraient une famille. Ils avaient le même groupe d'amis avec lequel ils faisaient régulièrement des sorties. Cecilia se disait parfois qu'elle appréhendait sa relation d'une façon un peu trop clinique, mais elle n'était pas une romantique inconditionnelle. Alors oui, ils étaient faits pour être ensemble.
Cependant, une petite voix n'avait de cesse de lui souffler que l'amour ne devrait pas être si rationnel.
- One moment in time -
Il était 11 heures lorsque la sonnerie de la maison retentie. Voilà bien une heure que Cecilia était en train de se faire coiffer, et elle se fit réprimander une nouvelle fois par sa mère lorsqu'elle tourna inconsciemment la tête, surprise. Elle ne sut pourquoi mais cette visite l'intriguait et elle commença de nouveau à s'agiter.
« Cesse donc de bouger, Cecilia ! Ou alors nous ne serons jamais dans les temps ! la réprimanda une nouvelle fois sa mère.
- Qui était à la porte ? demanda-t-elle en se forçant à ne plus bouger. »
Sa mère se rapprocha de la fenêtre pour apercevoir le visiteur.
« Ce n'est que le facteur. »
Cecilia sentit une vague de soulagement l'envahir, cette journée avait été planifiée à la minute près, et elle n'accepterait aucun changement de plan. Le repas était prévu à 12 heures. À 13 heures, elle devait essayer sa robe pour une dernière fois, et à 13 heures 30 elle s'en irait vers la petite église du village pour devenir à 14 heures la nouvelle Madame Blaston.
Elle attendait patiemment que sa mère l'appelle pour déjeuner lorsqu'on frappa à la porte. Deux coups, fermes et directs.
« Entrez ! »
La porte s'ouvrit pour laisser place à un jeune homme blond. Il était grand et bien bâti, son costume soulignant son élégance naturelle. Parfois elle se demandait comment il était possible qu'un tel homme est pu jouer au rugby tellement il possédait la grâce d'un danseur. Elle rencontra ses yeux bleus, si similaire aux siens, et ne pu s'empêcher de sourire.
« Scorpius ! s'écria-t-elle en se jetant dans ses bras. »
Il la rattrapa sans difficulté et la fit tournoyer lentement.
« Attention, je ne voudrais pas subir la colère de ma charmante tante si j'avais le malheur de nous mettre en retard, un accident est si vite arrivé ! dit-il en riant après l'avoir reposée par terre. Cette coiffure est charmante.
- Je t'en pris, j'ai tellement de laque dans les cheveux que même un ouragan ne pourrait me décoiffer ! Le village serait en ruine mais mon chignon toujours intact ! fit-elle en roulant des yeux.
- Oui, oui, je ne préfère pas prendre de risque. Tu es la star de la journée après tout !
- Tu sais, certaines femmes seraient étonnées de savoir à quel point tu as peur de ma mère… Une femme qui a deux fois ton âge et qui fait la moitié de ta taille. Ta réputation en prendrait un coup !
- Tu sais, ce n'est pas parce qu'aujourd'hui est sensé être ta journée que cela veut dire que je vais laisser passer tes sarcasmes. Toi et moi savons ce que ta mère est capable de faire quand tout ne se déroule pas selon ses plans, et j'ai bien l'intention de profiter de cette soirée !
- Tu as déjà repéré une demoiselle d'honneur ?
- Un peu trop cliché, je pensais plutôt à cette collègue de travail que tu m'as présenté la semaine dernière…
- Oh tu veux dire, celle qui est fiancée ?
- Je ne recule jamais devant un challenge, tu le sais ! »
En guise de réponse, elle roula une nouvelle des yeux et l'invita à s'assoir. Même si elle aimait Scorpius de tout son cœur, et le considérait bien plus comme un grand frère que comme un cousin, elle devait avouer qu'il n'avait aucune limite lorsqu'il s'agissait de femme. Sa pauvre tante désespérait de ne jamais le voir se marier, et pleurait déjà sur les petits enfants qu'elle n'aurait jamais. Lui non plus n'avait pas toujours été comme ça, mais elle supposait que chacun avait sa propre façon de gérer son chagrin. Elle secoua la tête et se força à se concentrer sur la scène présente.
« Tu sais que je t'adore, mais que fais-tu ici ?
- Essaierais-tu de me faire comprendre que je ne suis pas désiré ? Moi qui pensais égailler ta morne matinée en te sauvant des griffes de ta mère !
- Mon cher cousin, tu seras toujours le bienvenu, mais tu sais que j'ai un programme très chargé et…
- Et que tu n'accepteras aucun retardement. Loin de là mon idée. Je passais chercher quelques papiers que ma mère avait oubliés ici, et comme j'étais en avance, je me suis dit que j'avais le temps de venir voir comment tu allais. »
Sa voix était de nouveau sérieuse et son regard soucieux. Cecilia savait que derrière ses airs insouciants, il s'inquiétait pour elle. Il l'avait toujours fait, au point parfois d'être un peu trop protecteur. Il continuerait surement de l'être, même si dans quelques heures, elle aurait un mari. Au plus profond d'elle, elle savait qu'il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle avait choisi Michael. Et même s'il le cachait très bien, il ne l'aimait pas vraiment. Mais jamais, il n'avait essayé de la dissuader de ce mariage, et elle lui en était reconnaissante.
« Je vais bien, tout va bien. C'est une journée magnifique, et je me marie à un homme que j'aime. Je ne vois pas pourquoi je devrais être nerveuse.
- Si tu en es sûre… Tu sais qu'un signe de toi, et je te sors de là.
- N'es tu pas un peu dramatique, dis moi ? Ma vie n'est pas un de ces road movies ! fit-elle en roulant des yeux, c'était une habitude en la présence de son cousin.
- Très bien, très bien… Tu sais à quel point je trouve les mariages ennuyeux, je ne serais pas contre un petit peu d'action !
- Je suis sûre que tu auras toute l'action que tu voudras ce soir ! »
Pour toute réponse, il lui fit un clin d'œil et se leva pour partir. Arrivé à la porte, et il se retourna vers elle, lui tendant une enveloppe. Elle lui jeta un regard interrogateur.
« Aucune idée, elle était dans la cuisine. Le facteur a du l'apporter ce matin, répondit-il en haussant les épaules. »
Elle saisit l'enveloppe et sentit son cœur s'accélérer. Elle n'entendit jamais la porte se refermer. L'agitation la submergea une nouvelle fois, et elle jeta la lettre dans la poubelle. Elle avait un programme aujourd'hui, et rien ni personne ne la retarderait.
- One moment in time -
« Tu es magnifique ma chérie ! s'écria sa mère, en retenant à peine quelques sanglots. »
Cécilia hocha la tête. Oui, c'était une robe magnifique, comme dans les contes de fée. Elle ne savait plus vraiment si toute cette mousseline avait été son idée, mais sa robe allait attiser les convoitises. Dans 10 minutes, elle devait se rendre à l'église pour changer à tout jamais sa vie. En l'espace de quelques instants, elle serait la femme de quelqu'un.
« Tout est prêt. Veux-tu être seule quelques instants avant de partir ? lui demanda sa mère. »
Elle hocha une nouvelle fois la tête. Sa chambre lui paraissait minuscule, entourée de ses demoiselles d'honneur, de sa mère et de la couturière. Une fois que tout le monde fut sorti et la porte refermée, elle s'assit devant son miroir. C'était étrange cette torpeur qui la saisissait, comme si rien n'avait d'importance. Pendant des mois, on l'avait mise en garde contre le stress que représentait un mariage. Ce matin, elle s'était réveillée nerveuse. Mais à présent, elle était calme. Juste calme. Presque résignée. Une petite voix lui soufflait que cela n'était pas normal, mais elle ne semblait pouvoir se réveiller. Elle laissa son regard vagabondé. Cette chambre avait été celle de son enfance, elle y avait construit ses rêves les plus chers. Que restait-il aujourd'hui de tout cela ? Elle n'en avait aucune idée. Ou peut être que si, mais elle était trop peureuse pour l'affronter. Son regard se posa sur la poubelle, près de son bureau.
Une lettre dans une poubelle, voilà ce qui restait peut être de ses rêves d'enfant.
Elle regarda l'horloge au dessus de son lit, quelques minutes, voilà ce qu'il lui restait avant de partir pour l'église. Quelques minutes. Juste le temps de se lever pour récupérer cette enveloppe et la lire. Un rire dénué d'humour lui échappa. Son programme avait vraiment été parfait.
Comme dans un rêve, elle se vit se lever et s'approcher de la poubelle. Elle était là, cette enveloppe, avec cette écriture. Son écriture. Elle la saisit et l'ouvrit d'un mouvement sec, elle ne laisserait pas la nervosité s'emparer d'elle. Pas maintenant. Et elle commença à lire :
Juin 2001
Ma chère Cece,
Si tout se passe selon mes plans – et tu sais mieux que personne que c'est toujours le cas, tu devrais recevoir cette lettre le jour de ton mariage. Je dois t'avouer que j'espère que ce jour n'auras pas lieu avant quelques années, la vie est trop courte pour la gâcher à s'enchainer à quelqu'un d'autre…. Ou peut être simplement parce que je ne supporte pas l'idée qu'un autre homme puisse t'aimer. Mieux que moi. C'est peut être un peu égoïste de ma part, mais je n'ai jamais été connu pour mon altruisme.
La nuit dernière, nous sommes disputés. Une de nos légendaires disputes où on dit des choses qu'on ne pense pas. Où je dis des choses que je ne pense pas. J'espère que d'ici le jour où tu liras cette lettre, tu l'auras oubliée, celle là. Même si elle fait partie en quelque sorte de notre histoire. Ca me blesse de savoir avec quelle facilité tu peux croire que je ne t'aime pas. Pas comme toi tu m'aime. Pas autant. Je dis ces mots et tu les crois, comme si c'est ce que tu attendais depuis le début. Comme si je n'avais aucune chance, dés le départ.
La vérité, Cece, c'est que je t'aime plus que n'importe qui dans le monde. Peut être n'est ce pas assez mais c'est tout ce que j'ai. Une infime part de moi espère qu'aujourd'hui je serais le crétin chanceux à t'attendre devant l'autel.
Un peu illusoire, non ? On sait tout les deux que tu m'auras laissé tomber d'ici là. Tu mérites mieux. Tu mérites tout ce que le monde peut d'offrir et moi, je n'ai rien. Juste des rêves.
Ce que j'espère par-dessus tout, c'est que tu n'ais pas perdu cette petite flamme qui fait danser tes yeux lorsque tu rêves. Elle est la source de tout. Souviens toi de quand tu rêvais de devenir le plus grand écrivain que le siècle est connu. La semaine dernière encore, tu voulais raconter notre histoire. Une histoire d'aventure et de moto. D'insouciance. Et peut être un peu d'amour. Tu sais, je crois que j'aimerais bien la lire cette histoire. J'ai même déjà une accroche pour toi : il ne suffit que d'un instant pour changer le cours d'une vie. Un instant. C'est ce qu'il m'a fallut avant de décider de t'embrasser ce soir d'été. La meilleure décision de ma toute petite vie.
Fais confiance à la vie et à tout ce qu'elle t'offre. Et par pitié, j'espère que tu auras arrêté de tout planifier comme tu en as l'habitude. Ce n'est pas comme ça que ça marche. La vie n'a pas de règle.
Toujours à toi,
Albus
Cecilia était prise d'une agitation sans précédent. Elle aurait du le savoir, même après toutes ces années, il lui faisait toujours autant d'effet. C'en était suffocant.
Elle ne pouvait plus respirer et se précipita en dehors de sa chambre. Elle passa devant le salon où était réunie sa famille, elle aperçut ses demoiselles d'honneur devant la maison. Elle sortit dans le jardin, et respira une grande bouffée d'air. Elle avait envi de rire et de pleurer. Les émotions se disputaient en elle, et elle ne savait à qui donner raison. Peut être était-ce cela le problème, certaines choses ne sont pas rationnelles.
- One moment in time -
« Il ne suffit que d'un instant pour changer le cours d'une vie ».
Dans ce jardin, alors que le village se réveillait et se préparait à assister au mariage de l'année, il ne suffit que d'un instant à Cecilia. Un instant pour se mettre à courir, sans jamais regarder en arrière.
