Non, vous ne rêvez pas, nous sommes de retour avec un nouveau tome ! Yeah !
Tome, fini et prêt à être publié, qui fait14 chapitres ! Allez, sans plus tardé, on vous laisse découvrir la suite des aventures de nos héroïnes !
LA TRILOGIE DE LA SOURCE : Une nouvelle Source
Chapitre 1 : Du grabuge sur le port
Cela faisait six semaines que Storybrooke avait subi le sortilège de mille éclats. Six semaines que la Reine des Glaces était morte, sa malédiction brisée d'un baiser échangé entre la Dixième Sage et la Sauveuse. Six semaines que le Ténébreux avait été banni par un sort bien placé et autant de jours qu'Hermione et la fée Bleue avaient été aspirées par le chapeau du sorcier. Six semaines qu'Elsa, Anna et Kristoff étaient rentrés à Arendelle.
Autant de semaines que Mary-Margaret, voulant passer plus de temps avec sa famille, avait rendu les clés de la mairie à Regina. Cette dernière n'avait pas hésité une seconde à reprendre ses anciennes fonctions, pressentant que les ennuis n'étaient que temporairement finis, que d'autres catastrophes allaient s'abattre sur Storybrooke et qu'il faudrait donc une personne de poigne et compétente à la gestion municipale.
Tout en remettant de l'ordre dans les dossiers de la mairie (rattrapant le manque d'organisation patent de son ancienne belle-fille), Regina jonglait entre les réunions, les recherches pour sortir sa femme du chapeau du sorcier et son rôle à plein temps de jeune mère. Heureusement, Rose, Henry, Dorothy et Ruby se dévouaient pour l'aider à s'occuper d'Elizabeth.
En cette nuit étoilée, la maire buvait un verre de vin tout en feuilletant des grimoires qu'elle avait récupérés chez Gold. Elle tournait les pages, à la recherche de la moindre mention de chapeau, de monde parallèle, de portes entre les univers, tout en tendant l'oreille. Elizabeth commençait à faire ses nuits depuis une semaine et Regina espérait qu'elle en avait fini avec le biberon de trois heures du matin.
Elle leva la tête et se massa le cou, essayant de chasser les raideurs qui s'étaient installées. Son regard se posa sur un paquet de cigarettes abandonné sur la commode du salon. L'ancienne reine se leva, alla récupérer le paquet et se rendit sans bruit dans la cuisine. Elle ferma la porte derrière elle, ouvrit une fenêtre puis alluma la cigarette pour la laisser se consumer dans le cendrier. Fermant les yeux, elle se laissa aller à inspirer l'odeur qui lui rappelait sa femme.
- Dieu ce que tu me manques… murmura-t-elle. Tu nous manques. Elizabeth te cherche, Rose n'est que l'ombre d'elle-même et Merlin semble presque éteint.
La reine écrasa le mégot et soupira profondément, tristement.
- Ta fille aînée aurait bien besoin de tes conseils… Elle longe les murs de la ville afin d'éviter Emma. Et la Sauveuse n'est pas plus avancée. Elle s'accroche à son pirate comme une moule à son rocher, pour ne pas décevoir ses parents. Cette situation est d'un pathétique… J'aimerais tant que tu sois avec moi. Nous pourrions comploter ensemble et nous jubilerions de concert des mines défaites des Charmant.
Elle retourna dans le salon et s'installa à nouveau à la table, prête à replonger dans les livres.
- Je vais tout faire pour te ramener, je te le promets.
En cette nuit étoilée, Rose n'était pas au 108 rue Mifflin à changer une couche. Bien qu'elle aurait préféré. Elle se trouvait sur le port de la ville, suivant Killian Jones. Ce dernier avait déposé Emma au bureau du shérif pour sa nuit de garde avant de se rendre chez Granny afin d'enquiller quelques verres de rhum. Puis, sorti seul du dinner, il avait filé jusqu'au port, échouant dans un bar clandestin.
Rose contourna le bâtiment, cherchant une issue de secours ou une porte déguisée pour se faufiler à l'intérieur sans être vue. Alors qu'elle se baissait pour passer sous des fenêtres crasseuses, quelqu'un se dressa devant elle. Elle leva les yeux et haussa un sourcil en découvrant un adolescent maigrelet qui arborait fièrement une moustache composée de quatre poils.
- Bah ça alors... commença la Sage. Je suis plus virile quand je ne m'épile pas.
- Qu'est-ce que tu fous là, fliquette ? demanda le garçon d'une voix qui n'avait pas encore muée.
- J'espionne mon mec, je crois qu'il me trompe. Et je ne suis pas flic. Mais toi... qu'est-ce que tu as dans la main ? interrogea Rose en découvrant un sachet de poudre blanche. Coke ? Héro ?
- Poudre de fée, sourit le gamin. Ça se vend super bien. Ca paralyse le pouvoir des sorciers et ça fait planer les gens normaux. Ca te tente ?
Le Maître des Chimères ne put répondre. Quelque chose de dur, sûrement une barre en métal, percuta violemment son dos et l'impact brisa sa clavicule droite. Elle se retrouva le nez sur l'asphalte, gémissant sa douleur.
L'ado se baissa et lui jeta une pincée de poudre au visage.
- Sorcière ou nana normale, avec ça, tu pourras rien nous faire. Enfants perdus, apprenez-lui à ne pas mettre son nez dans notre trafic.
Rose voulut se relever et corriger ces gosses mais à chaque fois qu'elle esquissait un mouvement, la barre la frappait, lui cassant un autre os. La douleur la plongea dans un cauchemar vieux de plusieurs centaines d'années qu'Aliénor avait pourtant presque effacé en ce temps-là. Une autre nuit de filature et de planque, d'autres gangsters spécialisés dans la revente de drogue… Et si sa mère n'était pas intervenue, Rose serait morte cette nuit-là.
"Pas encore... Je ne veux pas revivre ça..." hurla intérieurement la jeune femme, incapable de s'opposer à ses tortionnaires.
Une sirène retentit et les gamins se mirent à courir, abandonnant dans leur fuite la barre en métal qui toucha le sol dans un bruit aigu qui vrilla les tympans de la brunette.
La cavalcade s'éloigna rapidement et elle sentit une main se poser sur sa carotide.
- Rose !
Elle reconnut la voix d'Emma, et son ton angoissé ne la rassura pas sur son état.
- Tu ne peux pas me faire ça, non ! poursuivait la Sauveuse.
"Pansy, c'est là que tu me manques…" gémit la brunette en son fort intérieur en sentant la shérif étendre ses mains au-dessus d'elle.
- Appelle… Merlin… murmura la Sage.
La voix cassée de la brunette saisit Emma qui se figea dans son geste.
- Merlin, tu as raison, grimaça-t-elle en retirant lentement ses mains. Pas la peine que je t'achève, ça pourrait être encore plus douloureux.
- Fais vite... Mon téléphone... dans ma poche.
Fébrilement, Emma extirpa le cellulaire de la poche, faisant gémir la Maitre des Chimères au passage, pour se trouver avec un appareil détruit entre les mains.
- Merde, siffla-t-elle entre ses dents.
Reportant son regard vers la Sage, elle se rendit compte qu'elle n'obtiendrait pas le numéro de cellulaire pour joindre l'enchanteur, Rose ayant finalement rendu les armes de sa conscience devant l'afflux de douleur.
- Faut que j'y arrive, toute seule...
La shérif ferma les yeux et, se rappelant des leçons de Regina, se concentra sur les blessures de la brunette. Elle fit appel à son pouvoir qu'elle canalisa dans ses mains pour le diffuser sur le corps de la détective, ressoudant les os tout en tentant de diminuer la douleur.
Un craquement sonore derrière elle la fit sursauter. Elle interrompit son sort et se retourna pour voir Merlin qui la dévisageait avec un froncement de sourcils.
- Par moi-même, qui t'a appris à soigner comme ça ? demanda le vieux sorcier.
- Regina, répondit la blonde.
- L'experte en démolition ? Pas étonnant que ça soit si… imprécis, sourit le premier Sage d'un ton plus doux. Viens, papa va t'apprendre…
- Parce que vous êtes doué en magie de soin ? s'enquit Emma.
- Aliénor aimait partager ses connaissances… pour se faire mousser, répondit Merlin en s'agenouillant à côté de la blonde. Allez, faisons ça vite et bien, je bossais sur une potion avec Zelena et j'aimerais bien y retourner avant que ça tourne.
Il prit les mains de la shérif et les reposa sur le corps de la dixième sage.
- Ne vas pas gaspiller ton pouvoir, petite. Visualise les blessures dans ton esprit, ressens la magie de la victime et concentre-toi d'abord sur les plaies les plus graves. Tu vois la côte défoncée qui menace de blesser le cœur ? Ca, c'est l'urgence. Vas-y, envoie ton pouvoir.
Emma obéit et suivit à la lettre les conseils de l'enchanteur, sans oublier de doser son pouvoir.
- Parfait. Maintenant, le dos… trois vertèbres à ressouder. Au boulot p'tite.
La leçon se poursuivit jusqu'à ce que Rose soit intégralement retapée. Epuisée, Emma se releva et s'étira, courbaturée d'être restée aussi longtemps penchée.
- Pas mal pour un début, gamine, la félicita Merlin. T'es une bonne élève. Si tu veux d'autres cours, viens me voir…
Emma hocha la tête tout en regardant Rose émerger de son inconscience.
- Par Merlin, j'ai bien cru que je rejouais le film de ma vie, souffla la Sage en papillonnant des yeux.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? interrogea la shérif. Qui t'a fait ça ?
- Bon, les filles, je vous laisse, ma rouquine préférée m'attend. Papouillez-vous bien !
Sur ces mots, l'enchanteur transplana, laissant les deux femmes en tête à tête.
- N'importe quoi, grommela le Maitre des Chimères en se redressant.
- Tout à fait, renchérit Emma, je t'ai à peine touchée, et j'étais très concentrée sur la magie, pas sur ton corps... enfin si, mais non...
- Laisse tomber, c'est un vieux pervers. Merci de m'avoir sauvée.
- De rien. Mais si tu me disais ce que tu faisais dans le coin ? Car t'as une sacrée chance que je patrouille sur le port ce soir.
- Je faisais une filature pour une cliente.
- Un problème que je devrais connaître ?
- Non. Je me suis retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment, rien de plus.
Emma ramassa l'appareil photo de la Sage et cliqua sur le visionnage. Elle eut le temps de voir un cliché de Crochet avant que la détective privée lui arrache l'appareil des mains pour le remettre dans son sac.
- C'est confidentiel et tu n'as pas de mandat ! gronda Rose.
- C'est quoi ce délire ? Pourquoi tu prends des photos de Killian ? demanda Emma en haussant le ton. Pourquoi tu t'intéresses à lui ?
- Ca ne te regarde pas, siffla Rose en fermant son sac pour le jeter ensuite sur son épaule.
Elle tourna le dos à Emma et s'éloigna d'un pas vif mais la shérif la rattrapa rapidement pour la retenir par sa veste.
- Qu'est-ce que tu lui veux ? tonna la blonde en forçant le Maitre des Chimères à lui faire face. Tu nous espionnes ?
- Je me fous de tes histoires de cul, ma vieille, répliqua Rose avec humeur. J'ai un boulot et je le fais.
- Bien heureuse de savoir que mon cul ne t'intéresse pas ! Mais puisque tu le prends comme ça, on va le faire à ma manière, fit froidement la blonde en bloquant le bras de la Sage dans son dos avant de lui passer les menottes.
- Non mais t'es malade ! s'énerva Rose. De quel droit ? Et pour quels motifs ?
- Entrave à une enquête de police, on va passer un moment au poste toi et moi.
- Y'a pas d'enquête !
- Ben si ! Y'a eu agression et tu refuses de me dire sur quoi tu travailles, donc je ne peux pas mener mon enquête pour établir les faits et les liens. Donc je t'emmène au poste pour tirer tout cela au clair. On pourra également discuter des raisons qui te poussent à m'éviter depuis plus d'un mois. Et tiens, on pourra même parler du baiser qu'on a eu et qui a pété la malédiction d'Ingrid.
- T'as vraiment du bol que les gosses m'aient balancé de la poudre de fée... vociféra le Maître des Chimères en se débattant tandis que la shérif l'accompagnait jusqu'à la patrouilleuse.
- Ouais, vraiment de la chance, répéta la blonde, de mauvaise humeur. Rose Granger, tu es en état d'arrestation. Tu as le droit de garder le silence. Tout ce que tu diras pourra être retenu contre toi.
- Je vois que les menottes, ça t'excite, se moqua la privée.
- Je... hein ? bégaya Emma, rougissant sur le coup.
Rose pivota et donna un grand coup de tête dans le visage de la blonde. Un craquement sinistre retentit et la shérif se retrouva au sol, le nez en sang. Elle se redressa sur ses coudes en poussant des jurons et vit la brunette qui s'enfuyait au pas de course.
- Je peux pas croire que t'aies fait ça, siffla-t-elle en faisant un geste souple de la main, les couvercles des poubelles dans la rue décollant pour faucher les jambes de la brunette.
Au petit trot, elle rattrapa Rose qui peinait à se remettre sur ses pieds.
- Putain, je te retape et toi tu me casse le nez ? marmonna-t-elle avant de cracher le sang qui s'écoulait dans sa gorge.
- Et toi, tu me colles au trou. Alors va te faire voir, siffla le Maître des Chimères. Détache-moi ou je te jure que tu vas prendre cher quand ma magie reviendra.
- Avance et fais pas chier, grogna Emma en la poussant devant elle vers la voiture de patrouille.
- J'ai le droit à un coup de fil.
- Et tu vas appeler qui ? s'enquit doucereusement la Sauveuse. Pas ta mère en tout cas, vu que t'es pas foutue de la faire sortir du chapeau dans lequel elle est enfermée.
La shérif, qui avait cherché à blesser la Sage pour se venger, avait réussit au-delà de toute espérance. Rose vit rouge et se tourna à nouveau pour se baisser et enfoncer son épaule dans l'estomac de la blonde. Le coup porta et Emma se plia en deux sous le sourire narquois de la Sage.
- Faut pas me chercher ! J'ai pas besoin de ma magie pour te foutre sur la gueule !
Cependant, Rose cessa rapidement de se moquer de la shérif en constatant qu'elle restait prostrée, le front au sol.
- Arrête ton cinéma, je tomberai pas dans le panneau, relança-t-elle, espérant que la blonde se jouait d'elle. Swan ? appela-t-elle finalement en s'agenouillant, constatant alors que la shérif semblait avoir des difficultés à respirer.
Cette dernière leva la main et dressa deux doigts.
- Deux... quoi deux ? Deux côtes de péter ? demanda la Sage.
- Deux... minutes... le temps de reprendre mon souffle... et je te casse la gueule... haleta Emma.
- Deux minutes ? murmura Rose dans un rictus. Ca me laisse un peu d'avance.
Et sur ces mots, la privée détala aussi vite qu'elle pouvait. Pas question de passer la nuit au poste, elle avait une enquête à poursuivre.
- Fait chier, siffla la shérif en se remettant debout péniblement, les mains sur les genoux, regardant la privée disparaître sur les docks.
Elle finit par se redresser complètement et se dirigea vers sa voiture. En chemin, elle ramassa le sac de la Sage contenant son appareil photo.
- Bien, me reste plus qu'à te retrouver, ma belle, souffla-t-elle avant de grogner une insulte en tenant son nez cassé. Et passer voir Merlin.
Zelena regardait avec satisfaction la petite fiole qu'elle tenait entre ses doigts. La potion réparatrice de tissus qu'elle venait de confectionner était tout simplement parfaite. Elle se retourna vers Merlin et fit la moue en découvrant que ce dernier s'était assoupi devant la télé.
- C'est bien parce que tu es le meilleur que je te passe tout… soupira la rousse.
Les phares d'une voiture découpèrent l'obscurité de la nuit et la sorcière de l'Ouest s'approcha de la fenêtre pour voir un véhicule de police se garer à quelques mètres du perron. Emma Swan en sortit, se tenant le nez, et grimpa les marches pour frapper vigoureusement à la porte. La rousse jeta un regard à l'enchanteur qui ne semblait pas se réveiller et alla ouvrir à la shérif.
-Vous avez vu l'heure ? s'enquit doucereusement Zelena.
- Boui, et alors ? J'ai le dez en gompote à gause de Rose et je suis sure gue Berlin ba...
- Arrêtez ! ordonna la rouquine en levant la main. Je ne comprends rien à tout ce charabia. Et cessez de mettre du sang partout sur mon perron, l'admonesta-t-elle.
- Bous ressemblez bachement à Regigua, maugréa la blonde.
Zelena fit apparaître une serviette et la tendit à la shérif avant de l'inviter à entrer. Elle la conduisit dans la cuisine et observa les dégâts.
- Ma nièce par alliance ne vous a pas raté… sourit-elle, narquoise.
- Exact ! Guand je pense que je lui ai saubé les miches dix binutes abant...
- De ce que Merlin m'en a dit, les Granger sont farouches. Vous ne devriez pas les approcher, Altesse, vous n'êtes pas de taille. Sinon, bonne nouvelle, je peux soigner votre nez.
- Bous êtes sure ? questionna la blonde en levant un sourcil par-dessus la serviette rougie.
- Vous pouvez aller voir Whale si vous préférez, rétorqua la sorcière en croisant les bras avec un rictus sardonique.
- O guay, rabistolez-moi le bif... s'il bou blé, ajouta-t-elle en voyant que la rouquine ne bougeait pas.
- La manipulation peut être désagréable, lâcha la sorcière dans un rictus avant de claquer des doigts.
La shérif n'eut pas le temps de réagir qu'un craquement sinistre retentissait dans la cuisine. La blonde glapit, retenant un hurlement, des larmes de douleur perlant à ses yeux. La surprise passée, Emma se redressa en fusillant du regard la rouquine.
- Sadique, lâcha-t-elle en reniflant avant d'essuyer précautionneusement son nez dans la serviette.
- C'est de famille, répondit Zelena. Sur ce, shérif, merci d'être passée.
Ne s'attendant pas à être congédiée de manière aussi cavalière, Emma prit la sortie en marmonnant un vague merci. Une fois dans sa voiture, elle souffla son exaspération.
- Bon, une chose de faite. Et maintenant, où trouver Rose ?
Elle démarra et roula doucement sur le chemin cabossé avant de rejoindre la route, énumérant les endroits les plus probables où la privée pouvait se trouver.
- Son bureau, trop évident, rue Mifflin, trop simple, chez Granny... Non, décidément, si c'était moi, je serais repassée sur le lieu de mon agression pour chercher des indices et retrouver mes nouveaux amis, conclut-elle en accélérant de ses pneus sur la chaussée goudronnée.
Malheureusement pour Emma, Rose était bien plus basique que prévue. Les mains toujours entravées dans son dos et privée temporairement de sa magie, la détective avait courut jusqu'au 108 rue Mifflin pour que Regina la débarrasse de ses menottes. Une fois libérée, elle avait décidé de se rendre au Rabbit Hole pour voir si cette saleté de poudre de fée y circulait, ou si la drogue restait confinée dans les bars louches du port.
Lorsqu'elle pénétra dans le rade, la musique forte agressa ses oreilles. Elle repéra immédiatement les enceintes et choisit la table la plus éloignée. Une serveuse vint rapidement prendre sa commande et la Sage sirota son whisky en observant la population. Elle imagina sa mère des années de ça, assise au comptoir, buvant des verres, pestant sur Regina qui lui menait la vie dure.
- Envie de compagnie ? s'enquit une voix grave.
Rose sortit de sa rêverie et leva les yeux pour les poser sur une jeune homme, grand, à la peau ébène. Elle reconnut John, le nouvel assistant de Monsieur Tillman, le garagiste. Le même John qui l'avait aidée à dégotter sa superbe moto.
- Ouais, c'est pas de refus, sourit-elle en désignant la chaise branlante qui faisait face à la sienne.
Emma, après avoir sillonné le port, avait passé le reste de sa nuit au bureau du shérif à attendre le retour de Rose. Mais comme la privée se moquait visiblement de récupérer son sac, la Sauveuse décida de prendre la température chez Regina avant de faire une livraison à domicile. Elle se rendit donc au 108 rue Mifflin et fut accueillie fraîchement par la maire, impeccablement habillée malgré l'heure matinale.
- Salut, fit la blonde. Rose est là ?
- Shérif Swan... vous seriez aimable de ne pas tenter de pratiques sexuelles déplacées sur ma belle-fille. Surtout après avoir vacciné sa mère de la sorte il y a quelques années.
- Quoi ? Mais je... non mais ça va pas ? fit Emma, passant de surprise à offusquée.
- Rose était particulièrement choquée de se voir passer des menottes.
La blonde se pinça l'arête du nez, mauvais souvenir de sa nuit, en respirant profondément.
- Regina, entre toi et moi, qui a eu le plus de chances de mettre en pratique le plus de choses : l'idiote de 30 ans ou la sorcière de 800 piges ?
La reine esquissa un sourire avant de reprendre.
- Vous la trouverez chez elle.
- Et dans quelle humeur est-elle ? s'enquit Emma.
- Aucune idée. Elle est passée en coup de vent pour que je lui retire les menottes et elle est repartie aussitôt. Amusez-vous bien, shérif.
La reine ferma la porte, laissant Emma sur son perron.
- Elle aurait pu m'offrir le café... grommela la blonde en retournant à sa voiture.
Elle fit rapidement le trajet jusqu'au bureau de la privée et frappa trois coups à la porte ornée d'une plaque professionnelle.
- Police ! Ouvrez ! tonna Emma.
Elle attendit deux minutes avant de tourner la poignée et de pousser le battant. Elle tomba nez-à-nez avec un grand type costaud, jeune, à la peau noire, vêtu d'un boxer. Ce dernier enfilait son pantalon et s'arrêta dans son mouvement pour lever les mains.
- John ? le reconnut Emma. Qu'est-ce que tu fous là ? En calbut ? souligna-t-elle après un court temps d'arrêt, réalisant avec un pincement au cœur que la Sage et le mécanicien n'avaient pas joué au scrabble toute la nuit.
- Je peux me rhabiller ? demanda le jeune homme dans un murmure.
- Ouais, vas-y. Mais pourquoi tu chuchotes ?
- Rose dort encore... on s'est croisé cette nuit au Rabbit Hole et... merde, je vais être en retard. Tu peux lui dire que je l'appelle ce soir ?
John passa sa chemise et ses chaussures avant de quitter la pièce.
- Je l'attends toute la nuit et elle s'envoie en l'air ? Je vais la pourrir... marmonna la shérif en passant dans la chambre adjacente au bureau, bien décidée à passer ses nerfs sur la détective.
Elle resta interdite sur le seuil, fascinée par le spectacle qu'offrait l'Anglaise endormie, complètement nue, sans un drap pour la couvrir. Le regard de la Sauveuse glissa le long du corps jusqu'au pied du lit où gisaient des emballages ouverts de préservatifs.
- Trois fois ? Ils ont la santé... murmura-t-elle, amère.
Emma décida de ne pas s'appesantir sur la douleur qu'elle ressentait et, réendossant son rôle de shérif, elle estima que la privée n'allait pas se réveiller dans l'instant et décida de profiter de ce moment qui lui était offert pour aller farfouiller dans les dossiers de la brunette. Après tout, elle avait passé la nuit à se demander ce que la Sage voulait à Killian, alors elle n'allait pas laisser passer l'occasion de le découvrir. Aussi, elle retourna sans bruit dans le bureau de la détective et alluma l'ordinateur portable. Elle se servit un café et s'installa pour parcourir les fichiers du Maître des Chimères. Elle navigua plusieurs minutes avant de tomber sur ce qui l'intéressait.
- Jane Warrington... murmura-t-elle en sortant une clé USB de sa poche. Que voulez-vous à Killian ?
Elle transféra les fichiers sur l'unité de stockage avant d'ouvrir le seul fichier texte du dossier. Il contenait les notes prises par Rose et Emma retint un sifflement admiratif et agacé. La jeune sorcière avait fait un bon boulot d'enquêtrice.
"Elle devait être vraiment douée dans son boulot..." songea la blonde en récupérant sa clé.
Un claquement de doigt se fit entendre et l'ordinateur s'éteignit brusquement.
La shérif sursauta avant de lever les yeux. Rose, toujours nue, se tenait dans l'encadrement de la porte, dévisageant la blonde d'un regard peu avenant. Emma se surprit à détailler une nouvelle fois ce corps, apparemment incapable de résister à l'attraction que celui-ci produisait sur elle, avant de se souvenir que baiser ou pas, la brune venait de passer sa nuit en virile compagnie.
- T'as un mandat ? gronda la Sage.
- J'ai pas voulu déranger un juge de si bonne heure, répondit fraichement Emma en se levant. Mais ça peut s'arranger. Donc tu soupçonnes mon mec d'être un violeur en série...
- Y'a une série de viols et ton pirate a été identifié par une des victimes, corrigea la privée. Si tu sais pas lire un rapport je vais peut-être me présenter à la prochaine élection du shérif... Je ferai certainement un meilleur travail.
- Je t'ai proposé un poste, rappela la Sauveuse avec humeur.
- D'adjointe, rétorqua Rose sur le même ton. J'étais lieutenant à la criminelle. Bonjour la rétrogradation. Et plutôt m'arracher les dents sans anesthésie que de bosser sous tes ordres.
- Tu veux pas t'habiller qu'on discute de ton affaire ? proposa la shérif, bien décidée à innocenter Killian.
- Je bosse en solo. Est-ce que ça va finir par rentrer dans ta petite tête décolorée ?
- C'est ma vraie couleur ! s'offusqua Emma.
- À d'autres... lâcha Rose, goguenarde. Je vois tes racines d'ici.
Un téléphone portable sonna et la Sage repassa dans sa chambre. Emma s'approcha et tendit l'oreille. La brunette parlait avec gravité et compassion.
- Je vais la retrouver, Mme Warrington. Je vous tiens informée. A tout à l'heure.
Emma recula et alla s'asseoir sur un coin du bureau. Rose revint dans la pièce, habillée, et attrapa une paire de basket.
- Tu vas où ? s'enquit la shérif.
- Retrouver ma cliente. Elle a disparu hier soir. Sa mère est affolée.
- Je viens avec toi.
- Non, répondit durement la Sage en laçant ses chaussures.
- C'était pas une demande, insista Emma en lançant à la brunette son sac à dos.
Cette dernière passa sa main dans ses cheveux bouclés et poussa un juron.
- T'es vraiment une chieuse, souffla-t-elle en sortant de son bureau.
- Ouais. Mais il faudra t'y faire, répondit la shérif en suivant la Sage.
La suite la semaine prochaine, promis !
En espérant que ces retrouvailles et ce premier chap vous ont plu, on vous fait de gros bisous !
Sygui et Link9
