J'ai écris ça pour me remettre en peu en mode écriture en fait. J'ai écris ça en un seul coup et je n'ai pas pris la peine de relire. Je suis désolée pour les erreurs et pour les passages que j'aurais pu retravailler un peu.

J'espère que vous apprécierez quand même!


Mathieu était une personne très passive. Il vivait chaque journée en tant qu'observateur, préférant analyser ce qu'il voyait et entendait avant d'agir. Et lorsque l'on l'ignorait ou que l'on passait droit devant sans le voir, il se contentait de sourire faiblement, confiant qu'un jour, il aurait sa chance de briller. Son silence, sa passivité, parfois perçue comme de l'invisibilité, devenait ainsi sa force. Peu de nations après tout, avaient cette occasion de voir, mais de voir vraiment, ce qu'il se passait autour d'eux et de comprendre tous les aspects d'une situation. Parfois, cependant, Mathieu regrettait cette force intérieure qui l'empêchait de foncer vers les choses qu'il désirait, mais qu'il désirait à en brûler d'envie sur place.

Cette fois-ci c'était Francis qu'il désirait. Appelez ça un caprice d'enfant si vous le voulez mais la jeune nation n'en pouvait plus d'être le seul que Francis ne voyait pas.

Ironiquement, Francis était aussi une des seules nations à prendre la peine de l'écouter lorsque Mathieu voulait partager son opinion et qui prenait la peine de l'inviter aux activités de groupe. Ils partageaient un lien spécial, se rencontrant souvent au restaurant, dans les galeries d'art ou tout simplement dans le confort de leurs demeures. Le jeune blond s'était même réveillé à plusieurs reprises sur le divan de l'appartement que Francis avait à Paris, blottis contre son ainé.

Il était donc un des seuls imperméables à son invisibilité. Mais Francis ne le voyait toujours pas. Du moins, pas comme Mathieu aurait voulu être vu. Aux yeux de Francis, il n'était qu'un petit frère, encore innocent, fragile et un peu naïf. Rien qu'à cette pensée, le blond lâcha un soupir d'exaspération. Il détestait être traité d'être fragile et naïf. Sur quoi se basait-on pour le décrire ainsi? Parce qu'il était un peu rêveur et ne se précipitait pas au combat, il devenait un être incapable de comprendre le monde et de s'avancer d'un pas accompli? Non, Mathieu n'était pas du tout le petit frère que Francis voyait en lui.

Après tout, quel petit frère désirerait faire l'amour à son grand frère?

Francis passait aisément d'une conquête à l'autre. Il était toujours charmeur et séducteur, mais respectueux et aimant. Il semblait vraiment être amoureux du monde entier, et c'est peut-être ça qui avait séduit Mathieu. Un être capable d'offrir autant d'amour méritait bien un peu d'attention, non? Même si, l'admettait bien le jeune homme, il serait incapable de partager l'homme qu'il aimait avec les autres. Sauf qu'il était loin d'en être rendu là.

Francis semblait trouver la sensualité en chacun des individus qu'il croisait. Il voyait leur potentiel en tant qu'amant et il s'efforçait de faire exploser ce potentiel ne serait-ce que pour une nuit. Mathieu aurait tant voulu qu'il voie son potentiel à lui! « J'ai vieilli, Francis. J'ai vécu, » avait-il avant de dire. « Regarde moi pour une fois. Tu y verras ton prochain amant. » Mais Francis n'entendait pas ce dialogue interne et poursuivait ses conquêtes ailleurs.

C'était à Mathieu de prendre les devant…et c'est ce qu'il fit.

Après une rencontre plutôt ennuyeuse, il invita timidement son grand frère à aller prendre un verre de vin dans sa chambre d'hôtel. Francis, ne se doutant de rien, lui ébouriffa affectueusement les cheveux et accepta l'invitation.

Disons qu'il fut un peu surpris lorsque, après qu'ils aient tout deux bu quelques gorgés de vin en jasant comme des vieilles connaissances, celui qu'il voyait comme un petit frère lui posa une main sur la cuisse. Un léger frisson lui parcouru le corps et Francis faisait de grands efforts pour ne pas mal interpréter ce geste, sans doute, assez innocent. Mathieu, les yeux brillants, avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine tant il battait fort, mais poursuivit sa quête séductrice. Il se rapprocha de l'autre et lui murmura doucement à l'oreille. « Francis, j'ai envie de toi. »

Pour une fois, le dit Francis se trouvait pris au dépourvu. Il avait soudainement chaud et il se sentait à l'étroit dans ses vêtements, pourtant de la plus haute qualité.

« M…Ma…Mathieu. Non, » bégaya-t-il alors qu'il sentit des mains s'agripper à ses épaules, rapprochant leurs deux corps.

Il ne pouvait empêcher son corps de réagir aux avances de son frère, lui qui n'avait pas l'habitude de refuser une bonne nuit d'amour. Son corps lui criait d'ailleurs de lâcher prise, sa tête lui disait qu'il en était hors de question…

« Donne moi seulement une bonne raison de refuser. » Mathieu était déterminé à obtenir ce qu'il voulait. Il colla davantage leurs corps, se donnant sans gêne. « Et ne me dis pas que nous sommes frères, tu sais bien que nous ne sommes pas liés pas le sang. »

« Tu…tu mérites mieux, » finit par dire Francis, à court de paroles. Il peinait à réfléchir tant son cœur travaillait fort en ce moment et toutes ses excuses, ses hésitations semblaient vide de sens devant ce nouveau portrait qui s'offrait à lui.

Mathieu se figea. Pendant quelques secondes il se sentit prit d'une grande colère. Francis ne semblait toujours pas le voir, le comprendre. C'est avec rage qu'il se décida enfin à poser ses lèvres contre celles de Francis.

Il ne parlait peut-être pas souvent, mais Mathieu exprimait tout ce qu'il ressentait à travers ce baiser. Sa frustration, son désir, son amour… Il racontait sa solitude, sa détermination, ses espoirs. Et lorsqu'il mit fin au baiser, ce sont ses magnifiques yeux violets qui prirent la relève et qui expliquèrent à Francis que devant lui ne se trouvait pas un frère mais un homme qui avait des désirs et des besoins, et qui aimait. Oh oui, qui aimait.

Francis écoutait. Il ne disait pas un mot. Éventuellement, ses propres yeux, pleins de douceur, se mirent à s'exprimer à leur tour. La confusion se dissipait peu à peu et l'amour qu'il ressentait depuis un moment fit surface.

Mathieu avait toujours été une personne passive et il se sentait enivré par ce moment de silence, d'observation mutuelle et d'analyse complice. C'était la plus belle sorte d'intimité. Mais il savait que, des moments comme celui-là, il y en aurait d'autres à l'avenir. Francis le savait aussi.

C'était le temps de passer aux actes.