| BLAHBLAH | Après avoir passé des mois à rien faire sur ce fandom (quoi que dans les autres aussi), je vous offre ce petit OS - à l'allure inachevée, je sais, et qui devrait plutôt se dire un futur two-shot ou three-shot. On verra. Si je suis inspirée (ce qui sera facile). Si j'ai du temps (ce qui sera beaucoup plus compliqué).

J'ai eu beaucoup de mal à m'investir dans TWD dernièrement, ou sur feufeu pour dire plus simplement, mais… j'essaie petit à petit de revenir dans l'Epidémie, de vous offrir quelque chose sur la saison 5 avec un personnage que j'ai tout simplement adoré (vous allez finir par croire que je n'aime que les méchants vilains… vous avez tout à fait raison !).

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Preambles

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Les hurlements de leur amie sont forts et mélodieux. Les fantômes de ces hommes lâches et cruels leur sourient au fond de la pénombre. Leur présence serpente entre les planches de bois. Les souvenirs des viols et des coups lèchent chaque parcelle de leur imagination.

Les suppliques tapent à la porte… c'est succinct. Rapide. Court. Mais, surtout, c'est chantonnant, c'est entraînant, c'est juste glaçant. Ça a un air de va-et-vient à trois-temps.

Il gèle dehors. Le mercure glisse en-dessous de zéro. La neige tombe drue, l'air glacial souffle légèrement sur leur nuque.

Au-dehors, comme un Cerbère gardant ses Enfers, la Peur longe les échardes, s'y pique et gémit. Elle monte à la tête du wagon puis redescend, subtile. Elle a une odeur de sueur et d'agonie, Gareth le sait et y participe malgré lui.

La Faim fait crier les corps, elle reste au sein de chacun et règne en maître. Elle s'occupe avec parcimonie de leur manque et de leur besoin. La Faim défend son territoire et les marque dans leurs chairs. Ces pauvres hommes et femmes auraient pu l'ignorer, la terrer au plus profond d'eux-mêmes. Ils auraient pu se battre. Ils auraient pu lever la tête et jurer. Ils auraient pu être abattus, cervelle contre terre.

Et, depuis le temps, sa transpiration l'écœure, l'odeur des sécrétions le désespère. Gareth commence à avoir une peur panique des ombres chantantes à l'extérieur. Gareth commence simplement à avoir mal à la tête des litanies de sa mère.

La Peur, elle, a depuis longtemps câliné cette dernière. La vieille femme sanglote et leur demande encore une fois : « Vous les voyez ? Que vont-ils nous faire ? Comment va-t-on faire pour s'en sortir ? ». Autant de questions sans réponse que se refuse Gareth. Pauvre Gareth.

Sa mère regrette ses mots mais revient alors avec plus de vigueur : « On n'aurait jamais dû mettre les panneaux. ». Elle se tait, pensive puis s'exprime, dit enfin ce que tout le monde pense : « Qu'est-ce qu'on croyait ? ».

C'est le frère de Gareth, Alex, qui répond : « Nous les avons menés ici. ». Et Gareth se mord les lèvres, ça a le goût du sang, de la Faim, de la viande et de la mort. Ses sentiments moraux, appelant à la révolte, sont au bout de sa langue car Gareth croit en l'humanité. Il veut y croire, alors il sort de cette cachette et se dévoile.

- On a essayé de faire quelque chose de bien, c'était humain, dit-il alors.

Alex s'esclaffe doucement.

- Qu'est-ce qu'on est devenu Gareth ? lui souffle-t-il, éreinté.

Gareth n'a pas les mots. Il ferme les yeux, son menton tremble.

Il s'empêche de pleurer.

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| DISCLAIMER | Sur le conseil d'Epo, que je remercie encore et toujours, si certains sont intéressés par la question (j'ai remarqué par exemple que beaucoup posait des questions sur les italiques dans Les yeux stériles mais que vous ne lisiez tout simplement pas mes notes : eh oui, il y a toutes les références à chaque fois hahaha, je me sens beaucoup écoutée…) je vous dirai ici d'où viennent mes inspirations.

Donc. Dans la saison 5, j'ai adoré la réplique de Mary, la mère de Gareth, lors de sa confrontation avec Carol : « You're the butcher or you're the cattle ». Et, comme il fallait le prévoir, je me suis évidemment largement inspirée de mes derniers souvenirs du livre de Guillaume Guéraud nommé Je mourrai pas gibier – d'où le nom de mon OS.

J'ai directement pensé à lui en entendant ça car… j'ai eu la chance de rencontrer cet auteur en 5ème ! (il a dédicacé mon livre huhuhu) et je peux juste vous dire que malgré qu'il soit super antipathique, ce gars est généreux et a signé touuus les livres (et même moi qui étais la dernière, il avait l'air d'avoir mal à la main, mais il m'a quand même adressé un regard et décidé d'écrire sur la première page sous le titre « du sang et de la sciure » juste pour moi, d'ailleurs j'étais la seule à avoir ça… allez comprendre).

Bref. Je ne peux donc que vous recommander de courir acheter ce livre, ou sa BD vu qu'il y en a une en effet (Epo l'a visiblement adoré par ailleurs). Le roman ne fait même pas une centaine de page et est… d'une telle brutalité que vous allez forcément tous adorer !

En ce qui concerne le fil conducteur de cette histoire, je me suis plutôt concentrée sur le poème de Paul Eluard, il s'appelle Fuir. Pour ne pas perdre votre temps, je vous le laisse ici afin de le lire à loisir : L'araignée rapide / Pieds et mains de la peur, / Est arrivée. / L'araignée, / Heureuse de son poids, / Reste immobile / Comme le plomb du fil à plomb. / Et quand elle repart / Brisant tous ses fils, / C'est la poursuite dans le vide / Qu'il faut imaginer, / Toute chose détruite.

… Peut être qu'un de ces jours j'écrirai la suite !

Au fait, TWD ne m'appartient pas !

(et ouais, Epo, ma note est aussi longue que mon OS, j'ai hoooonte)