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Disclaimer : Madame JK Rowling, vous êtes sensationnelle. Rien de ce que vous avez inventé ne m'appartient bien sûr… Qui pourrait le penser en lisant ce que j'en fais ?

Notes : Première fic. On verra bien ce que ça donne !

Supports musicaux : Saez - Debbie, Enya – Best of, Nomade, du cirque Eloize (sans faire de pub, si cette troupe passe dans votre ville, jetez un coup d'œil à ce spectacle, il est vraiment incroyable)

Le film qui me trotte dans la tête : Les Choristes

Pseudo-histoire : Au temps où Tia, Remus, Sirius, et les autres avaient 16 ans et suivaient leur 6ème année de scolarité à Poudlard. A part Snape -> Rogue, les noms en français sont gardés.

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Chapitre 1 où tout commence

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- Miss Verto ! vocifère Obtrudo. Qu'est-ce qu'un Nytrap et comment peut-on se défendre de lui ?

Un quoi ? Je lève la tête de mon parchemin et croise les regards de mes camarades tournés vers moi. En réalité, je croise - et je soutiens - surtout celui de Snape et son sourire narquois collé aux lèvres. Hahaha Snape, très drôle ! Tu vois comme je suis hilare, tu entends mon rire emplir cette salle de classe, tu vois mes larmes couler sous l'effet de cette blague imm…

- Miss Verto ! Il me semble vous avoir posé une question ! rugit à nouveau le professeur de défense contre les forces du mal coupant court mon dialogue visuel avec Snape

- Euh… je...

- Pourtant, je viens de l'expliquer à l'instant, reprend-elle sur un ton sec. Peut-être étiez-vous trop occupée avec ce parchemin qui a l'air si intéressant à vos yeux ?

Je vois Ellyn me lancer un regard compatissant, elle aussi sait que je vais passer un sale moment avec Miss Obtrudo. Elle ne se gênera pas pour me ridiculiser devant toute la classe, d'ailleurs le processus a déjà commencé.

Confirmation de sa part :

- Apportez-le-moi, que je puisse moi aussi profiter de cet objet si intéressant !

Tentative d'effacement.

Tentative vaine.

Miss Obtrudo arrive sans peine à trouver le contre-sort et à lire mon parchemin.

Faites qu'elle ne le lise pas à haute voix, faites qu'elle ne le lise pas à haute voix !

- Bien, je crois que ça mérite d'être lu à haute voix !

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Je sors de la classe de défense contre les forces du mal d'une humeur massacrante. Je suis furieuse contre moi-même d'être si stupide et contre cette Obtrudo qui a lu ça à toute la classe. D'accord, d'accord le ridicule ne tue pas, mais, mais… elle n'avait pas à raconter ma vie privée à tout le monde ! … Bon c'est vrai, je l'ai cherché.

- Quelle attitude inadmissible, Miss Verto !

Je me retourne d'un bloc, mon regard de tueuse au visage, vers Ellyn et Rebecca qui sourient de leurs 32 dents. Je ne conserve longtemps l'expression de la fille fâchée qui en veut au monde entier d'être si cruel.

- J'aurais extrêmement honte à ta place ! Je crois que je me cacherais au fond d'un placard jusqu'à la fin de mes jours si j'étais toi !

- Ooh, tu as une punition ? 6 pages sur les Nytraps ! Qu'est-ce que ça m'embêterais …

- Surtout si je m'appelais Tia et que j'avais un entraînement important ce soir !

Moi, sur un ton vexé, ou du moins qui se le veut :

- Merci les copines, vraiment solidaires …

- Eeeh, la susceptible, c'est moi d'habitude ! me charrie Ellyn en m'enlaçant. Promis, on t'aidera peut-être à faire ton travail, si tu nous montres la fin de ton chef-d'œuvre littéraire que Miss Obtrudo n'a malheureusement pas eu le temps de finir de lire !

- Chantage … je marmonne en leur tendant mon parchemin.

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École, manger, danser, dormir. Voilà en quelques mots pathétiques en quoi se résume ma vie non moins pathétique. Mais pour comprendre le ô combien monotone de ma si petite existence, mieux vaut commencer par le commencement. Par le commencement de ma vie donc. Bien sûr, si on va par là, je pourrais expliquer ma demi-vie de spermatozoïde dans le corps de mon père et ma demi-vie d'ovule dans celui de ma mère. Je vois déjà vos soupirs de protestations, d'accord, d'accord, un spermatozoïde et un ovule sont des organismes qui ont chacun une vie à part entière et blablabli et blablabla, pour la suite, allez réviser vos cours de biologie. Bref, je crois que je m'égare un peu. Je précise au passage pour ceux que ça intéresserait vaguement (c'est-à-dire personne) que le vainqueur de la course à l'ovule, c'est moi. Que celui qui a dit que tout le monde est vainqueur se taise pour ne pas casser ma piètre fierté.

Revenons à nos hippogriffes. Et à ma naissance par la même occasion. Je suis née un soir d'automne, de parents moldus. Je suis donc une « sang-de-bourbe » comme dirait ce cher Severus Snape avec qui j'entretiens d'excellents rapports. Je plaisante. Jusqu'à l'âge de 11 ans, j'ai fréquenté une petite école dans la ville la plus proche sans me douter une seconde que je possédais des pouvoirs magiques. C'est d'ailleurs là que j'ai rencontré Rebecca Jones, ou pour les intimes, Becky. Elle aussi a des pouvoirs magiques, mais contrairement à moi, elle le sait depuis sa naissance. Son père est médicomage à St Mangouste et sa maman est une sang-mélée et tient une petite épicerie moldue. A l'âge où on apprend habituellement l'alphabet, elle pratiquait déjà quelques sorts de base, vu que ses parents pouvaient l'aider (moi aussi j'aurais pu le faire si j'avais été bien encadrée !). Bien sûr, elle s'est bien gardée de me le dire, ce qui est inadmissible de la part d'une meilleure amie. Je ne comprends pas que je n'aie jamais rien remarqué quand j'allais jouer chez elle. Ils devaient planquer toutes les choses magiques avant mon arrivée car je suis tellement perspicace qu'aucun objet suspect n'aurait échappé à mon œil vigilant.

C'est aussi grâce à Becky qu'Ellyn Clark a intégré notre « trio de choc » comme nous nous appelons modestement nous-mêmes. (Parfois, je me demande si ce n'est pas moi qui me suis incrustée dans leur amitié.) Le père de Ellyn est également médicomage et travaille avec le père de Becky. Et comme le hasard est formidable, il a fait que ces deux pères soient amis et que leurs femmes soient également amies et que leurs filles, logiquement, soient amies. Et comme le hasard est vraiment sympa, un jour où Ellyn était chez Becky, je suis allée sonner à sa porte pour jouer avec elle. Et depuis ce jour funeste, nous sommes comme dirait mon chien, les meilleures amies du monde.

Je ne peux pas parler de mon enfance sans parler de la danse. Pendant que mes deux amies qui me délaissaient assez souvent pour jouer « à qui fait sortir des étincelles en premier de sa baguette », il fallait bien que je me trouve une occupation pour combler les heures vides en tant que fille délaissée que j'étais. C'est ainsi que j'ai pris des cours de danse. De danse classique d'abord et puis, je me suis intéressée au jazz et au hip-hop, et finalement à la salsa et à quelques danses du monde. Et vers 11 ans, juste avant de recevoir la lettre de Poudlard, je me suis présentée une audition pour une compagnie d'enfants. Aussi étonnant que cela puisse vous paraître, j'ai été retenue. Mais voilà, un bonheur n'arrive jamais sans son nuage, et PAAAF la lettre pour Poudlard m'est tombée un jour dessus alors que je passais sous une fenêtre. J'étais assez sonnée sur le moment (une lettre, c'est lourd), je pensais qu'on me faisait une blague. Pour moi, sorcière équivalait à magie noire, mauvais, immonde avec un nez crochu et une verrue couverte de poils au bout. En fait, je me représentais la sorcière de Blanche-Neige, un vieux traumatisme d'enfance, j'en ai eu peur pendant longtemps. (Je ne dirais pas pour ma fierté personnelle qu'il m'arrive parfois de faire des cauchemars d'elle.) Contrairement à certaines personnes, je l'ai immédiatement annoncé à mes meilleures amies. Je revois exactement la scène ; Becky, assise sur son lit, ses cheveux lui tombant dans les yeux, Ellyn couchée par terre, mâchouillant nonchalamment son chewing-gum. Et là, une tornade brune (moi) déboulant à une vitesse folle dans la chambre, exhibant fièrement mon parchemin, hurlant que la sorcière de Blanche-Neige existait vraiment et que moi, moi, une simple fillette de 11 ans, j'avais des pouvoirs magiques.

Un temps.

Aucune réaction.

Enfin, leurs regards convergeant l'un vers l'autre.

Et finalement, un immense éclat de rire emplissant au moins la moitié du quartier.

Et en train de creuser un trou à la main, moi.

Et puis, la phrase qui gâche tout : « On le savait Tia, on le savait »

Ces filles sont-elles vraiment mes amies ?

En fait, tout le monde était au courant, même mes parents, alors qu'ils n'ont absolument rien en commun avec le monde de la magie. Ellyn et Becky ont été vraiment gentilles avec moi (effectivement, c'est étonnant) et on essayé de m'initier le plus rapidement à la magie, son histoire, et ses sorts. Malgré mon intelligence spectaculaire, (et ma modestie), j'ai eu un peu de peine à tout assimiler à la fois. Mais …

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- Tu sais que tu es presque méchante avec nous ? murmure Becky avec un sourire.

- Je pensais que tu aurais un peu plus de reconnaissance pour nous ! coupe immédiatement Ellyn, sur un ton qui, lui, n'est pas du tout amusé.

Mauvais signe.

- Tiens, bonjour madame la susceptible ! j'essaie d'ironiser

Elle ne relève le sarcasme. Vraiment mauvais signe.

Et ça éclate :

- Tia, on a toujours été à tes côtés, nous, à te soutenir dans tes moments durs, à t'apprendre la magie alors que tu pensais que balai équivalait à aspirateur ! …

Je jette un regard furtif à Becky, qui se mord l'intérieur des joues pour ne pas rire. D'un commun accord silencieux, nous tournons les talons et plantons Ellyn qui continue ses élucubrations solitaires au milieu du couloir.

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Avec Becky, c'est comme ça depuis toujours. On se comprend. Comme ça, juste avec le minimum de mots nécessaire à formuler une phrase ou juste avec les yeux. Elle dit que le regard et les expressions en disent beaucoup plus que les paroles. Allez expliquer ça à Ellyn qu'on entend encore hurler au tableau le plus proche qu'elle m'avait prêté sa poupée quand j'avais cassé la mienne.

Je lui réponds que Miss Obtrudo m'a fait son fabuleux discours de « vous n'êtes pas une fille mature et vous n'avez, en plus de ça, aucune considération pour votre avenir ! Vous ne voulez tout de même pas finir dans la dèche n'est-ce pas ? Vous êtes sans doute une élève brillante mais vous n'exploitez en tout cas pas vos ressources au maximum si vous perdez votre temps à écrire des inepties de ce genre durant mon cours ! Franchement, réveillez-vous Miss Verto, qui est-ce que ça intéresse de savoir que votre chien d'appelait Dolly ? Vous pensez sortir une autobiographie ? Mais en quel honneur ? Vous n'êtes rien, Miss Verto, vous n'êtes rien et vous ne deviendrez rien si vous ne savez pas vous défendre correctement ! D'ailleurs si vous vous retrouviez face à un Nytrap, vous seriez absolument incapable de la combattre ! … », servi bien sûr sur un ton frais et chaleureux.

Miss-je-suis-le-diable que je l'appelle. Et je suis bien la seule d'ailleurs. Les autres élèves la trouvent exquise, gentille, jolie, et tous les qualificatifs avantageux qui vous passent par la tête. Mais par contre, il ne faut pas lui chercher des noises. Je trouve qu'elle porte un masque biface, elle est toute bonbon avec la classe mais dès qu'elle est seule avec moi, ou avec quelqu'un qui l'a cherchée, elle retourne sons masque et devient le démon incarné. Ellyn prétend que je fabule et que cette Obtrudo est tout ce qu'il y a de plus fabuleux. Et ma foi, si elle me donne des punitions, c'est que je l'ai bien mérité. Ellyn incarne vraiment le modèle type d'une amie parfaite.

En parlant du loup, la voilà qui apparaît dans notre champ de vision telle une furibonde. Et d'un ton sec :

- Merci … Vraiment … vraiment … vraiment !

Du Ellyn tout craché. Il va falloir la calmer et lui clamer haut et fort que malgré son caractère d'hippogriffe, on l'aime et on l'aime vraiment, pas pour de faux. Je laisse cette lourde tâche à Becky. Elle est beaucoup plus calme et posée que moi pour ce genre d'affaire.

Ellyn est née en mai, ce qui fait d'elle une taureau. Comprenez le caractère. Cette fille est d'un susceptible et d'une irascibilité ! J'ai toujours été un peu jalouse d'elle, avec sa beauté orientale, ses cheveux aussi longs que ses jambes et son aisance face aux gens. Mais ne vous y fiez pas, elle n'a pas que des qualités ! Heureusement, qu'elle n'a pas le don de lire mes pensées… Je ne ferais déjà plus partie de son cercle d'amis !

Coup d'oeil rapide vers la pendule. Argh déjà 4 heures moins 5 ! Je lui dépose un mini baiser sur la joue et m'élance à une folle allure telle une aventurière dans les couloirs de l'école, direction salle commune des Griffondors. 3h58. Après avoir craché le mot de passe 3 fois en essayant de reprendre mon souffle en même temps, je me précipite dans le dortoir des 6èmes années pour prendre mes affaires. 4h02.

- Tu m'as l'air bien pressée Tia !

- Oh Lily ! Tout va bien par chez toi ? je lui demande rapidement en farfouillant nerveusement dans mon armoire. 4h04.

- Moi ça va bien ! Mais toi, ça va ?

Je lance mes habits dans mon sac. 4h07.

- Huum oui, je trouve aussi qu'il fait beau dehors !

- Oh, tu as un entraînement ce soir c'est ça ?

Vite, vite ! 4h08.

- Non, non, moi non plus je n'ai pas fait ce devoir !

- Tia…

4h10. Hop, je quitte le dortoir en courant.

4h10, 4,5 secondes, la tête passée par l'entrebâillement de la porte :

- Hey Lily ! Oui, je suis pressée, oui je vais très bien, mis à part que Obtrudo m'a donné une grosse méchante punition, oui j'ai un entraînement, et oui Lily , oui tu es gentille comme tout et je t'apprécie vraiment !

Rires de Lily :

- Tu ne changeras jamais toi ! Au fait, je peux te poser une question, sans trop risquer de te mettre un retard ?

- Eh bien, étant donné que j'ai rendez-vous il y a 10 minutes, je suis donc déjà en retard, alors une minute de plus, une minute de moins, ça ne va pas changer grand chose !

- Mais… je ne veux pas te déranger !

- Non, non, pas de problème ! Vas-y !

- Vraiment… Je me gêne !

- Allez Lily, allez ! je la gronde gentiment

- Bon d'accord, mais si c'est trop personnel, tu n'es pas obligée de répondre. Le texte que tu as écrit et que Miss Obtrudo nous as lu, c'étais quoi ?

Euh… Vite une excuse bidon qui passera pour une réponse intelligente !

- Hum, un besoin d'écrire profond se manifestait en moi depuis quelques temps, et d'habitude, j'arrive à la réprimer, mais aujourd'hui, ce fut une chose impossible vu à quel point le cours de défense était intéressant ! Et comme je ne savais pas sur quoi écrire, et bien, j'ai écrit sur moi…

On avait dit une réponse intelligente…

4h26. Devant la porte, la respiration dans les chaussettes. Le pied de Mc Gonagall qui tapote le sol est furieux, tout comme sa propriétaire.

- Miss Verto, un minimum de ponctualité s'il vous plaît ! Vous avez exactement 26 minutes de retard. lance-t-elle sèchement avec son regard perçant.

Je n'essaie même pas de m'évertuer à lui expliquer que pour une fois, j'ai suivi mon chemin sans une seule fois m'arrêter. Elle ne croit même pas à la vérité totalement vraie. Bon presque vraie. D'accord, absolument fausse !

Je fais un sourire désolé qui n'est pas très convaincant à Mc Gonagall et j'empoigne fermement le portoloin qu'elle me tend en levant les yeux au ciel.

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Arrivée très peu délicate sur les fesses derrière un container de recyclage à côté de la salle de danse. Encore une fois, me voilà repartie pour une course folle, en me déshabillant à moitié en chemin pour gagner du temps. Finalement, je m'en sors qu'avec 5 minutes de retard – la répétition commençait à 4h30. Mais le chorégraphe n'est jamais à l'heure, donc généralement, l'entraînement débute avec quelque 15 minutes de retard.

Alala, vraiment, ces danseurs, jamais ponctuels !

C'est ainsi depuis 6 ans. Depuis que je suis dans cette compagnie de danse. Généralement, nous avons une répétition sur le week-end environ tous le mois. Mais dans 2 mois nous avons un spectacle important avec des gens importants dans un festival important, et tout et tout très important. Nous avons donc plus de répétions, à raison de 3 heures un vendredi sur deux, sans compter les « grandes répétitions » que nous aurons juste avant le spectacle.

J'ai obtenu une autorisation spéciale de Dumbledore pour participer à ces entraînements, à condition que je fasse une démonstration (j'ai refusé en souriant) et que je ne dévoile cette situation à personne. Bien sûr, cette mesure a été respectée.

Presque respectée. Seules Becky, Ellyn et Lily sont au courant, elles sont dans le même dortoir que moi et mes absences répétées auraient paru un peu louches.

Remus aussi sait. Mais pas pour les mêmes raisons, pour lui c'était du hasard, si on peut appeler ça ainsi ; je rentrais de la danse, en fin de journée et j'ai réapparu en tombant lourdement sur le sol du parc, et sur les fesses par la même occasion, juste devant Remus.

En me tendant la main pour me relever :

- D'où est-ce que tu viens ?

- Secret ! Où est-ce que tu vas ?

- Secret !

- Je le découvrirai !

- Mieux ne vaut pas… dit-il avec un sourire triste.

Commença alors une grande recherche de ma part. Je notais scrupuleusement ses absences et il suffisait d'écouter discrètement quelques-unes de ses discussions pour dénicher quelques indices. Je n'eus jamais autant honte de ma vie quand je découvris le pot aux roses. Moi qui avais été élevée dans un monde moldu, loup-garou ne signifiait pas grand chose pour moi, mais je pensais comprendre du moins les souffrances qu'il devait endurer chaque pleine lune. Moi et mes stupides entraînements de danse étaient bien dérisoires à côté de son secret ! Quelle idiote je faisais, et si je n'étais pas plus polie, je pourrai en dire bien plus de ma stupidité !

Un jour, je le saisis par le poignet et l'entraînai dans un coin tranquille.

- Remus, je sais ton secret.

Son regard était affolé.

- Et… et … tu acceptes de me parler, de me fréquenter, d'aller avec moi en cours ? Tu n'as pas peur de moi ?

- Tu dois être mignon en loup-g…

- Ne dis pas ça Tia ! Ne dis pas ça ! Je suis un être horrible, assoiffé de sang, je suis … un monstre ! Il cracha le dernier mot en détournant le regard.

- Ah bon ? Pourtant, j'ai devant moi un jeune homme en parfaite santé, intelligent et …mmh allez disons-le, rempli de charme. Éclaire-moi, je ne vois pas de bête hideuse en toi. Non ! Ne me demande pas ce tu deviens alors chaque mois. Car je te réponds que quel que soit ton état, la flamme du Remus que je connais brûle toujours au fond de ton cœur.

Il me regarda timidement et d'un sourire :

- Il faudra que tu me montres… murmura-t-il en tournant les talons.. Que tu me montres comme tu danses si bien…

Ce jour-là naquit une forte amitié entre Remus et moi. Comme il le dit si bien, entre nous c'est spécial, pas vraiment une simple amitié mais pas non plus de l'amour. Nous nous sommes vite rendus compte que nous étions beaucoup mieux amis qu'amants. Personne n'en a jamais rien su et n'en saura jamais. « C'est mieux ainsi et tant qu'on est heureux ! » est notre éternelle devise.

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7h48. Je m'effondre épuisée sur mon lit. Le souper doit maintenant être terminé. J'entends les voix de Jude et de Lucy se rapprocher dangereusement.

- Lily n'est pas là ? me demanda Jude avec un sourire faux.

Non, mais ouvre les yeux ! Tu vois pas que le dortoir est vide ?

Avec un sourire tout aussi faux :

- Non, elle n'est pas là.

Ca ne se voit pas ?

Jude. Lucy. Des idoles. Belles, intelligentes, marrantes, remplies d'humour, généreuses et patati et patata. Ah ! et aussi meilleures amies de Lily. Elles sont en 7ème année et digèrent mal le fait que Lily puisse être amie avec des filles comme Becky, Ellyn et moi. Jude et Lucy sont gentilles, c'est vrai, mais je n'ai jamais vu pareilles hypocrites à raconter combien tu es magnifique devant toi et à te casser des briques sur le dos dès qu'il est tourné. Dans le genre commères, on peut difficilement faire mieux. Elles ont aussi le pouvoir de te faire aduler, ou alors de mettre tout le monde contre toi. Heureusement que Lily n'est pas comme ça. La pauvre est toujours partagée entre deux groupes : Jude et Lucy et « ses amies » comme celles-ci nous appellent avec un ton méprisant à peine dissimulé.

- Tiaaaaaa !

Tel un coup de vent, Ellyn se retrouve sur mon lit en sautillant gaiement.

- Tu sais quoi ? Tu sais quoi ? me demande-t-elle apparemment très excitée.

Non évidemment que je ne sais pas !

- Mark a dit qu'il allait m'inviter !

Hein ? Quoi ? Où ?

- Lalala ! C'est fantastique, absolument fantastique !

Intervention de Becky d'un ton morne :

- Dumbledore nous a parlé du bal de Noël ce soir.

- Il a encore trouvé une idée farfelue … ajouta Lily

- Hahaha vous vous rendez compte ! Mark ! Le Mark de Serdaigle ! Celui de 7ème !

- Le bal, cette année sera masqué ! L'identité de chacun doit être gardée secrète et les masques tomberont à minuit. Je crois même qu'il y aura un concours de masques… reprit Becky

- Dumbledore a remarqué que cette année, le nombre de filles et de garçons en âge à participer au bal est identique. Chaque fille sera donc accompagnée d'un cavalier, et normalement, ajouta Lily en regardant Ellyn en biais, seul le cavalier connaîtra l'identité de sa partenaire.

- C'est donc le garçon qui choisit sa cavalière, sans que celle-ci ne soit au courant. Il peut désigner qui il veut, à condition qu'elle soit libre.

- Quelle robe je dois choisir à votre avis ? La rose ou la noire ? Et si je mets une jupe ? Ca ne provoquera pas trop ?

- Et tout ceci pour favoriser les relations entre les élèves de l'école... Tu parles ! Je suis sûre que Potter va me choisir ! dit Lily âprement

- C'est presque pire qu'une agence matrimoniale ! Le garçon doit glisser un morceau de parchemin avec le nom de sa « promise » dans une boîte dans le hall, si la fille est déjà prise, la boîte crache un parchemin avec le choix de quelques filles qui sont libres.

- Quelle idée formidable n'est-ce pas ? s'écrie Ellyn.

Merlin, où va le monde ?



Voilà, fin du premier chapitre. Un peu court, un peu laborieux. J'essaierai de faire mieux la prochaine fois !