Raiting : J'ai hésité entre K+ et T mais vu que l'ambiance d'une boite privée relève plutôt de la sphère adulte on va dire T.

Bon j'ai encore disparu un long moment, faut dire que perdre la totalité de tout ce que j'avais pu écrire depuis la terminale ça ne m'a pas fait du bien.
J'ai plus ou moins réussi à m'en remettre donc voilà un OS pour se remettre en selle.

Y a pas mal de références musicales, voire d'extrait que je détaillerai à la fin donc disclamer tout ça.
J'espère que ça vous plaira et que si il y a encore des gens qui me suivent, vous ne serez pas déçu de mon retour.

C'est un couple sur lequel je n'avais pas encore écrit.


But It's better if you do.

Les cris étaient insupportables.
Ils transperçaient ses tympans.
Dean posa ses mains contre ses oreilles, des larmes muettes coulaient sur ses joues pendant que Lavande hurlait.
Elle hurlait si fort.
Et puis d'un coup le silence.
Dean releva un regard troublé sur la chambre.
Les tiroirs, l'armoire. Tout était sans dessus-dessous.
Elle avait emporté ses affaires.

….

Il venait d'entrer et déjà l'odeur suave de la fumée d'encens envahissait son être et son esprit. Il inspira profondément. Il déposa son manteau entre les mains du portier, attrapa son masque de loup qu'il enfila prestement et avança le long du couloir sombre. Au bout, une seule pièce plongée dans la pénombre, les danseurs étaient là. Ne formant qu'un corps qui ondulait, frôlant de ses pas souples la scène centrale, une créature aux geste alanguis, à la carrure gracieuse, aux traits séduisants. La musique vibrait dans les murs, traînait sur sa peau, glissait dans ses lèvres entrouvertes. Il buvait l'onde voluptueuse de ces notes lascives qui engorgeaient la pièce.

Il apparut soudain près de lui, ses yeux aguicheurs brillant à travers les fentes du masque qu'il portait toujours, comme tout ceux qui venaient là. Le même masque chaque fois. Un masque de renard. Ses lèvres fines s'étirèrent presque en un sourire quand il attrapa sa main et le tira vers la piste collant presque aussitôt son corps à lui. Sa main glissa sur ses hanches, dérivant sur ses fesses. Il se laissait faire, pantin du danseur, jouet entre les mains du garçon masqué. Il venait ici pour ça après tout, pour être possédé, pour se laisser aller dans d'autres bras, ne plus rien décider.
Il oublia. Le temps et la cadence. Les autres corps qui réchauffaient la salle.
Il oublia tout sauf l'autre être qui glissait et ondulait contre lui. Il était une onde sensuelle. Il semblait être la musique, l'envelopper et se glisser contre chaque parcelle de son être.
Il oublia qu'il finirait par partir le matin venu.

…..

Vous êtes bien sur le répondeur de Seamus Finningan, je suis actuellement en Irlande et vu que je ne possède pas un abonnement international trouvez un autre moyen de me contacter.
Biiiiip

« Seamus c'est Dean. Ça fait presque trois mois qu'on a pas parlé et... Mon téléphone me dit que les sms ne sont pas reçus... Est-ce que ton téléphone est éteint depuis trois mois ? Tu ne m'avais même pas prévenu que tu partais ! ... Juste... J'aimerais bien que tu répondes. Tu ne vas pas rester en Irlande toute ta vie quand même ? Enfin... Préviens moi quand tu rentres. Mon meilleur ami me manque. Je- J'ai besoin de toi. …. Putain ! Tu m'as laissé tomber au pire moment ! Je ne vois pas pourquoi je m'emmerde à essayer de te contacter ! …. Bon sang pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu disparaisses maintenant ?»

Votre message a bien été supprimé, voulez-vous le réenregistrer ?

….

Cela faisait deux mois qu'il venait tout les soirs se perdre dans les langueurs de la musique. Qu'il se laissait aller dans les bras de l'inconnu masqué. Il y retrouvait comme une nostalgie du passé, un souvenir qu'il avait presque enterré. La paix.
Il se souvenait du premier soir où il était entré dans la boite. Il ne savait plus comment il avait apprit son existence, comment il avait trouvé cet endroit. Il savait juste que cet endroit était apparu quand il en avait le plus besoin. Il posait à peine son manteau, et commençait à observer la salle, qu'il était arrivé. Il l'avait saisit par le bras et l'avait tiré sur la piste de danse. Il ne savait pas qui il était mais il aimait déjà tout à propos de lui. Ses lèvres. Ses yeux. Ses cheveux. Son corps. Ses mouvements. La façon dont il ondulait sur la musique. Il ne savait pas qui il était mais il savait ce qu'il lui faisait. Il le rendait fou.¹
Ils ne faisaient que danser... Il ne savait rien de lui... Il avait essayé de connaître son nom. Lui non plus n'en avait pas. Il ne connaissait même pas le son de sa voix. Et pourtant il lui semblait avoir déjà tatoué sa peau de ses dents et de ses lèvres. Il avait l'impression de connaître son corps sans jamais l'avoir dévêtu. Il aurait pu dessiner ses formes comme s'il les avait parcouru cent fois. Il savait plus de lui que ce qu'il ne saurait jamais de personne. Danser avec lui relevait de la fusion.
Alors il revenait, inlassablement... Il le laissait le frôler de sa volupté et il oubliait qu'il existait un ailleurs, un monde hors de ses bras. Un monde où il était seul.

…..

Un ticket de restaurant.
Et la note d'une chambre d'hôtel.
C'était tout ce qui restait dans ce fichu tiroir.
Il n'avait jamais osé l'ouvrir. En deux mois.
Et voilà ce qu'il trouvait.
Un ticket de restaurant.
Et la note d'une chambre d'hôtel.
Pour deux.
Une chambre où elle n'avait pas couché avec lui.

….

Les lèvres du renard bougeaient en silence sur le rythme des paroles de la chanson. C'est ainsi qu'ils communiquaient parfois. Ça lui donnait l'impression d'une sorte de complicité.
Il se concentra sur la musique qui résonnait dans la boite.
« Toi viens par ici.
Je dis toi, regarde moi !
Toi si tu me vis
Oui, toi ! Suis moi au paradis. »²
Il sourit.
Il le suivrait où il voulait.
Plus rien ne le retenait.

….

La musique semblait s'éloigner doucement. On avait baissé le volume. L'aurore approchait. Il se laissait bercer par le semblant de slow qu'avait prit les pas de son partenaire. Les danses passionnées étaient passées, il n'y avait plus qu'une douce caresse dans son dos. Un peu comme lorsque après l'amour deux amants s'enlacent tendrement. Il savait qu'il devrait bientôt s'écarter du garçon masqué pour rentrer, dormir un peu. Mais pour le moment il ne voulait pas y penser. C'est l'autre qui finit par s'éloigner de lui, il détacha ses bras de son corps, ne laissant qu'une main glisser sur son épaule.
Ils restèrent ainsi sans bouger à fixer l'autre. Le danseur était totalement immobile maintenant que la musique s'était arrêtée. Comme si lui aussi était un pantin, relié par des fils aux gammes, agité par le défilement des notes. Mais même immobile il restait cette onde sensuelle, cette présence qui le rendait fou.

Il fallait qu'il l'embrasse.
Il fallait qu'il se retienne.

Il ouvrit les lèvres pour parler. Un souffle entre ses mots. Une bouche sur la sienne. Et puis plus rien.
Le renard était partit.

….

Vous êtes bien sur le répondeur de Seamus Finningan, je suis actuellement en Irlande et vu que je ne possède pas un abonnement international trouvez un autre moyen de me contacter.
Biiiiip

« Seamus c'est moi. Ça fait un moment que je n'arrive pas à te joindre. Je... Je sais pas trop quoi faire. Je ne voulais pas t'inquiéter mais je dois te parler. C'est à propos de Lavande... Mais... Pas seulement... Je- Je suis un peu paumé. Je peux pas en parler au téléphone. Non en fait je ne peux pas en parler du tout, je ne veux même pas y penser. »

Votre message a bien été supprimé, voulez-vous le réenregistrer ?

….

Ils n'avaient pas parlé de ce baiser. Ils n'avaient jamais parlé. Les mots étaient prohibés sur la piste de danse. Mais il ne cessait d'y penser, chaque jour, chaque soir. Il espérait que le garçon masqué reproduise son geste. Il aurait pu l'embrasser. Mais il ne voulait pas forcer les choses.
Il voulait apprivoiser ce renard sauvage.
C'est meilleur si c'est lui qui le fait.
Les soirs défilaient, les danses semblaient plus langoureuses que jamais.

….

Et puis tout avait dérapé.
Là où la plupart des hommes auraient gardé la leur.
- Ma patience s'arrête ici.
Il avait attrapé la lèvre du danseur entre ses dents ne sachant pas lui même s'il voulait lui faire mal ou l'embrasser. Le faire souffrir pour l'attente. Lui faire comprendre ce qu'il avait raté en attendant.
Le baiser avait été ardant, comme il se l'imaginait depuis des mois.
Mais il avait eu une fin, comme chaque nuit de danse avait une fin. Et sans un mot le renard était à nouveau repartit.
Il aurait voulu comprendre, vraiment, mais il n'y avait aucune logique à cette réaction. N'était-ce pas l'endroit où il voulait qu'il soit ? N'était-ce pas ce qu'il voulait qu'il fasse ? Si il était exactement où il voulait qu'il soit, il le savait.
Toutefois le jeune homme n'était plus réapparu pendant des mois. Mais il venait tout de même chaque soir, dans l'espoir naïf de trouver l'amour, payant pour des danses qu'il ne désirait pas.
Il ne le connaissait pas mais c'est le seul qu'il voulait.

….

Le masque de renard glissa sur le sol du vestiaire.
Il le rejoignit assez vite.
Ses mains s'écrasèrent sur ses yeux masquant son visage.
Qu'est-ce qu'il était sensé faire maintenant ?
Maintenant qu'il savait qui se cachait sous le masque de loup.
Il ne pouvait pas continuer comme ça.
Il ne pouvait pas revenir.
Il ne devait pas.
« N'y retourne pas. »
Il sourit tristement.
Il n'arrivait même pas à se tromper lui même..

….

Le renard était réapparu, un soir sans prévenir.
Il dansait avec une jeune femme dans le fond de la salle.
Le danseur l'avait ignoré.
Il l'avait fixé longuement sans savoir comment réagir. Devait-il aller le voir ? C'était toujours lui qui venait le chercher. Avait-il changé d'avis ? Ne désirait-il plus le voir ici ?
Il aurait peut-être dû tenir sa langue.

….

Il était revenu.
« And when your mind is losing control
Don't worry about it, just use your soul. »
3
Il essayait de suivre son cœur.
Mais c'était trop dur d'y croire.
Trop dur d'être près de lui.
Maintenant qu'il savait.

….

Assis sur une chaise il observait le danseur. Le jeune homme tentait bien de l'ignorer, de se donner entièrement à ses partenaires d'un instant, mais il saisissait au vol chacun des regards qu'il lui lançait, fut-il aussi rapide qu'un vif d'or, interdisant tout battement d'œil.
Il sirotait un verre et attendait.

Qu'attendait-il au juste ?

Que l'autre craque, qu'il se jette sur lui pour l'embrasser ? Qu'il vienne lui avouer en retirant son masque qui il était ? Une parole, un geste ? Voulait-il simplement qu'il revienne saisir sa main pour l'entraîner vers la piste de danse ?
Ou peut-être qu'il vienne lui demander de partir, lui annoncer que son petit jeu l'agaçait ? Le faire traîner dehors par les vigiles ? Lui jeter son verre au visage, l'insulter... Le frapper ?

Qu'attendait-il au juste ?
Il ne le savait pas vraiment.

….

Dean fit tourner la lettre entre ses doigts.
Le hibou hululait paisiblement sur le rebord de la fenêtre en finissant sa friandise.
L'avant ne présentait qu'un seul mot.
Dean.
A l'arrière apparaissait une adresse débutant par un nom.
Lavande Brown.
Dean attrapa sa baguette.

« Incendio. »

….

Le renard passa la porte de la boite.
Il était temps de régler les choses.
Il se précipita vers lui et l'attrapa par le bras.
Il ne pouvait plus faire demi tour.
L'autre eut l'air de paniquer, un rictus s'empara de sa bouche visible.
Il le tira dans un couloir, celui qui menait aux sanitaires.
Le son de la musique était moins intense ici.
Il le plaqua contre le mur et commença à l'embrasser.
- Dean, non.
Le choc le fit s'écarter immédiatement.
Il ne s'attendait pas à ça.
Il s'attendait à tout sauf à ça.
- Seamus ?
Sa voix était pleine de doute, il tendit fébrilement la main vers le masque qui recouvrait le visage du jeune homme. Celui-ci essaya de s'écarter, redoutant sûrement que son identité ne soit confirmé. Il leva une main pour retenir celle de Dean mais finit par abandonner en soupirant.
Un soupir si résigné.

Le masque atterrit sur le sol.
Seamus était là devant lui.

- Je ne savais pas que Londres était en Irlande.
- Je... Je suis désolé, je ne voulais pas... !
- Tu ne voulais pas quoi ? Me séduire ? Jouer avec mes sentiments ? Tu ne voulais pas quoi !
- Te mentir. Je n'aurais jamais cru que c'était toi. Tu étais avec Lavande, tu n'avais rien à faire ici ! Quand j'ai reconnu ta voix j'ai paniqué.
Un vertige le prit à la pensée de Lavande. Il retira son masque qui rejoignit celui de Seamus.
- Elle est partie.
- Que... Pourquoi ?
- On s'est disputé et elle a pris ses affaires. Sans explication. Je me suis senti affreusement coupable, j'étais sûr d'avoir fait quelque chose de mal. Puis j'ai découvert qu'elle me trompait. Je voulais t'en parler mais tu n'étais pas là ! Tu avais disparu ! J'avais besoin de toi et tu te faisais semblant d'être absent ! Pourquoi est-ce que tu m'as laissé seul ?!
Le silence soudain surprit Dean lorsqu'il ferma la bouche.
Seamus le fixait, figé.

- Ça faisait trop mal...
Le murmure qui sortit de la bouche de son meilleur ami était tremblant et vacillant comme une flamme. Comme si il suffisait de peu pour qu'il n'ait plus le courage de continuer. Seamus n'avait jamais autant ressemblé à un renard apeuré. Il retint sa respiration, attendant la suite.
- C'était... Trop. Te voir rire avec elle. Te voir la serrer dans tes bras. L'embrasser.

Un autre silence passa.
- C'était à cause de moi. Tout ça parce que j'ai été avec elle à un fichu bal ! Elle ne m'intéressait pas vraiment... Je voulais faire comme tout le monde. Mais au final...
Seamus releva la tête. Dean se risqua à détailler son visage. Ses lèvres étaient plissés comme pour retenir des sanglots. Ses yeux se fixèrent dans les siens.

L'irlandais détourna le regard.
- Je voulais juste être avec toi.
- Tu as été tellement bête.
Seamus sourit presque.
- Je le sais bien.
Dean ne savait plus trop ce qu'il devait faire. Devant lui se trouvait Seamus, son camarade de dortoir, son compagnon de cours, son meilleur amis depuis ses 11 ans.
Mais c'était aussi l'homme qui lui faisait tourner la tête depuis des mois, celui qui lui avait fait oublié Lavande. Il l'avait fait rire parfois il l'avait électrisé, il l'avait envoûté.

La musique de la boite leur arrivait légèrement à travers la porte.
« Should I stay or should I go? »
Il releva les yeux sur Seamus, les lèvres tremblantes du garçon se mirent à bouger silencieusement.
« If you say that you are mine
I'll be here 'til the end of time
So you got to let know
Should I stay or should I go? »4
La main de Dean glissa doucement vers l'avant. Ses doigts attrapèrent la main de Seamus.
Ça ne serait sûrement pas facile de tomber amoureux de son meilleur ami, ce serait sûrement étrange, mais il était déjà amoureux d'une partie de lui, le chemin était tout tracé.

- Reste.

Cause it's better if you do.


Dans l'ensemble cet OS est inspiré du clip et des paroles (un peu) de But it's better if you do de Panic! At the dico dont est bien entendu tiré le titre.
Pour le reste des références musicales.

1 – Passage inspiré de cet extrait de St James Ballroom d'Alice Francis

« And I don't know what-what you do
I like everythin' 'bout you
Your smile Your face
Your bod Your moves
How you tip and tap your shoes
I know what you do to me
Mister you make me crazy »

2 – Indochine - Paradize

3 – Deladap – Don't turn around

4 – The Clash – Should I stay or should i go ?

Et bien entendu le terme "Onde sensuelle" est une référence à la chanson du même nom de M.


Bon j'espère que ça vous avez aimé.

Le Deamus est en réalité un couple sur lequel je ne lis presque jamais mais qui a toujours eu une petite place dans mon cœur et puis soudainement j'ai eu envie d'écrire un petit truc pour eux.

Comme d'habitude : les reviews ne sont pas obligatoires mais un retour des lecteurs fait toujours plaisir.

A bientôt !