Bonjour, bonsoir ou même bonne nuit tout le monde !
Alors c'est ma toute première fanfiction donc j'entre dans un univers totalement inconnu. De fait j'accepte TOUTES les critiques.
Cette histoire tourne dans ma tête depuis plus d'un an maintenant et je me suis enfin décidé à l'écrire après cette saison 3. La série The100 et ses personnages ne m'appartiennent pas.
Bonne lecture et n'hésitez vraiment pas à me dire ce que vous en pensez !
Résumé : Lexa a sauvé son peuple du Mount Weather mais d'autres dangers apparaissent. Des ombres se lèvent aux frontières des 12 clans, le Skaikru est sur le point d'imploser et Lexa revit dans ses rêves les pires moments de sa vie et de celles de ses ancêtres. Comment les clans unifiés peuvent-ils faire face ?
Comment Bellamy et Octavia réagissent quand Lexa leur annonce un étroit lien familial ? Clarke peut-elle retrouver son chemin auprès de son aimée, sa souveraine, sa Heda ? Raven peut-elle seulement avoir un aperçu du bonheur ?
Langues :
Normale : Neutre
Italique : Trigedasleng
Souligné : Français
Gras : Anglais
29 octobre 2122, Camp Bram des 12 clans
Les liens sacrés sont étincelants pour ceux qui veulent les voir. Un observateur, n'ayant pas peur de la mort, aurait pu étudier le lien unissant Indra et Lexa. Complexe, fort, empli de terreur passée et d'espoir sans lendemain, leur relation était un des piliers du Trikru.
Forgées et aiguisées par l'enseignement guerrier, les entraînements supplémentaires qu'elles s'infligeaient, la nature hostile, et surtout les épreuves de la vie elles s'étaient avec le temps créées une véritable épopée. Il n'était pas rare d'entendre parfois au coin des lits d'enfant des différents clans, les récits des Siswan, ces sœurs de la mort défendant les gentils enfants des Mountain Men.
Ces histoires mi-vérité mi-légende étaient au mieux tolérées par Lexa, au pire détestées par Indra.
La Heda avait compris la portée morale de ces contes et cela lui arrivait aussi de se sentir flattée ou de sourire quand une mère enjolivait un peu trop une partie banale. La nostalgie et le chagrin lui faisait aussitôt reprendre son air austère et elle devait alors retourner à ses devoirs de Commander des 12 Clans.
Bien que Lexa ne l'avouerait jamais, Indra avait toujours été sa protectrice et sa protégée. Indra pour sa part considérait Lexa comme une extension d'elle-même, une partie essentielle de sa vie, elle ne l'imaginait d'ailleurs pas sans sa Heda.
Dès leurs plus tendres enfances les deux femmes vivaient continuellement proches, Indra ne quittait son acolyte pour rien au monde. Mais avec le temps, les mœurs les avaient obligés à ne plus dormir dans la même tente, à leurs grands regrets. En revanche Indra plaçait toujours sa tente à moins de trois mètres de la tente de commandement. En cas d'attaque surprise ou de tentative d'assassinat, la capitaine serait à ses côtés en moins de 15 secondes.
C'est pourquoi quand une nuit Indra, endormie la main serrant un poignard sous son matelas, entendit des gémissements et des sanglots étouffés, elle comprit que Lexa était encore victime de ses rêves. Ceux-ci la taraudaient depuis tellement d'années qu'Indra ne pouvait s'en rappeler. Les dizaines d'heures passées à réconforter une fillette apeurée n'y avait rien fait, Indra avait finalement obéit à Lexa et l'avait laissée seule se débrouiller avec ses cauchemars.
Mais les murmures habituels avaient cette nuit la laissés place à des paroles incohérentes et des cris dans d'autres langues. Indra sortit difficilement de sa torpeur et après quelques secondes de réflexion, se leva et enfila rapidement une tunique rapiécée. Considérant rapidement ses épaulières et son plastron, ses pensées furent de nouveaux interrompues par une série de cris. Elle enfila rapidement ses bottes et mit son épée à double tranchant dans son dos.
Bien que les rêves de Lexa n'étaient pas un secret dans les rangs du Trikru, les hurlements avaient surpris les quelques personnes encore blotties contre le feu. Le simple regard fugace d'Indra à la sortie de sa tente suffit à faire détourner le regard des curieux. Cauchemarder n'était pas une honte en soit, en revanche ces cris et geignements pourraient entamer l'image héroïque du Commander.
En quelques secondes elle fut à l'entrée de la tente et d'un geste intima aux gardes de la laisser passer. Trié sur le volet par Indra elle-même, évidemment, ces hommes puissants et loyaux jusque dans la mort savaient que ce geste était aussi une menace. Après avoir rabattue le lourd battant de peau, Indra papillonna des yeux pour s'habituer à la pénombre de la pièce. Sans même réfléchir ses jambes l'emmenèrent en un éclair auprès du lit de sa Heda. Elle enjamba avec facilité et avec beaucoup d'agilité les bougies disposées en masse sur le sol de la tente.
Bien qu'elle trouvât cela dangereux, Indra comprit très vite l'intérêt que Lexa portait pour les bougies. Cette dernière dès son plus jeune âge en disposait un peu partout dans sa tente la nuit pour éloigner les monstres de l'obscurité. De manière assez incongrue Lexa s'était toujours épris pour le feu. Sa puissance, sa capacité de destruction sans pareil et ses quelques vertus l'avait toujours fasciné. A mesure qu'elle grandissait Lexa gardait la protection de la chaleur et de la lumière de manière instinctive.
Indra avait toujours des marques sur les mollets, là où, certaines nuits, la cire de bougies non éteintes avait volé à cause de pas non assurés. Avec le temps la disposition ne changea pas beaucoup, c'est pourquoi Indra traversa ces embûches sans problème. Indra distingua sa Heda sur le lit en bois au fond de la tente.
Avant même d'être à ses côtés la guerrière savait ce qu'elle verrait. Trop d'années et de nuits sans sommeil avaient rendu cette vision banale, mais elle lui retournait l'estomac à chaque fois. Dans la faible lumière du reste d'une bougie on pouvait discerner un corps, recouvert d'une peau d'ours seulement jusqu'aux genoux. Lexa était encore endormie mais ses cauchemars ne semblaient pas l'avoir quittée puisque son corps semblait désarticulé et agité de soubresauts. Ces cheveux étaient emmêlés, trempées et la sueur faisait coller certaines mèches à son visage. Ce dernier était crispé, les paupières s'agitaient comme si les yeux virevoltaient dans leurs orbites. Ces lèvres étaient plissées et colorées de orange et sa mâchoire si serrée qu'Indra eu peur qu'elle se casse des dents.
Lors de passages encore plus tumultueux Lexa se tournait et se retournait les doigts s'agitant comme pour saisir des objets irréels. Tout son corps était couvert d'une patine de sueur et plus un cm2 de sa tunique en toile crème n'était sec. Des traces indiquaient qu'elle s'était oubliée et une odeur doucereuse et âcre révélait que Lexa avait recraché de la bile.
Jamais encore Indra n'avait vu sa Siswan dans un tel état, c'est pourquoi elle décida en quelques dixièmes de secondes de la réveiller. Après l'avoir appelée, puis remuée pendant plusieurs dizaines de secondes, elle lui renversa le fond du contenu d'une cruche d'eau sur le visage quand aucune réaction ne vint. Lexa sortit de son état comateux avec beaucoup de peine.
Ses yeux ne semblèrent pas voir la réalité, comme s'ils étaient restés piégés dans les limbes et ses premiers gestes furent précaires.
Elle réussit à s'accouder et tenta de s'adosser au montant du lit avec l'aide immédiate d'Indra. Lexa ne semblait pas en avoir conscience et cherchait obstinément quelque chose à gauche et à droite. Indra observa rapidement l'intérieur de la tente, perplexe, doutant que quelque chose ait pu lui échapper. Hormis les deux la pièce était complètement vide et aucun bruit extérieur n'était audible.
Même si elle était fermement adossée au bois du lit, Lexa semblait manqué d'équilibre. Sa respiration était encore essoufflée et saccadée mais la conscience commençait à réapparaitre. Après plusieurs minutes Lexa regarda enfin Indra dans les yeux avec son esprit entier.
« Donne-moi de l'eau, Indra. » est tout ce qu'elle put murmurer avant que sa voix, brisée, ne s'éteigne.
Du fait que l'eau de la cruche soit à présent répandue sur le lit et son occupante, Indra décida plutôt d'emmener Lexa à son espace de toilette. Elle la souleva hors du lit et l'aida à marcher. Si l'on doit être parfaitement exact Indra porta Lexa plus que celle-ci ne marcha. Après plusieurs mètres parcourus à grand peine Indra enleva à la hâte les vêtements souillés de Lexa. Elle alluma plusieurs bougies autour d'elles et offrit un linge mouillé à Lexa pour que celle-ci se lave. Elle prit les vêtements trempés, retourna au lit et retira le drap lui aussi souillé. Avec dégoût elle essuya la bile et emmena à bout de bras l'immonde paquet de linge dehors.
Elle remarqua avec soulagement que les quelques tardifs s'étaient couchés et que le camp était endormi. A pas vifs elle se dirigea vers le brasier et jeta les tissus au dessus. Après s'être assuré que ceux-ci seraient bien consumés Indra entra dans la tente de commandement non sans avoir adressé un regard aux deux gardes. Celui-ci promettait non seulement la mort mais une folie de douleur à celui qui oserait émettre un son au sujet de ce qui s'était passé cette nuit la.
Elle trouva Lexa à l'endroit exact où elle l'avait laissé. Agenouillée, avachie, devant un baquet d'eau, les bras ballants, le dos de ses mains contre le sol et les cheveux devant son visage. Son corps d'habitude éclatant de vivacité paraissait frêle et cadavérique. Sa peau était blanche comme de l'albâtre et sa colonne vertébrale saillait semblant vouloir sortir de son dos nu. Du point de vue d'Indra la situation paraissait cauchemardesque. Rien n'entamait la Commander comme cela. Le choix au Mont Weather ou la trahison comme disait le Skaïkru avait du être une décision difficile certes mais la Heda en pris d'autres, de bien pires.
Sans un mot Indra entreprit de nettoyer le corps de sa Heda. N'y prenant aucun plaisir, Indra lava vite et bien le corps de son amie mais s'interrompit quand après avoir prit le menton de Lexa et relevé sa tête elle découvrit un visage changé. Elle avait prit 10 ans, son teint était blême et ses traits étaient tirés. Le pire était ses yeux : vides, vitreux, mais surtout ce qui retourna le ventre d'Indra, apeurés.
Après avoir frotté délicatement la bile sèche qui restait à la commissure des lèvres, Indra prit dans un coffre tout près de nouveaux habits et trouva une pomme sur la table.
Après avoir grandement participé à l'habillage de Lexa et après l'avoir forcé d'un geste excédé à manger la pomme, elle l'accompagna jusqu'à sa tente. Lexa dut rester forte et fière en passant devant ses deux gardes mais elle ne trompa personne. On aurait pu croire qu'elle vivait ses derniers instants.
Quand Lexa fut entrée dans la tente plus petite et bien plus spartiate de sa vassale les deux gardes se regardèrent un instant. Indra leur intima d'un geste de rester à leurs postes. Le Trikru ne devait se douter de rien, si les clans apprenaient que la Heda cauchemardait comme une gamine et devait dormir accompagnée, sa réputation se ternirait encore plus. Cette simple pensée lui rappela tous les problèmes qui semblaient s'agglutiner durant les jours précédents et elle ne put réprimer un soupir.
La Heda s'était déjà endormie quand la capitaine entra dans le minuscule habitat. Sans bruit elle se coucha à ses côtés et ne put trouver le sommeil avant plusieurs heures.
Bien qu'Indra se targuait de pouvoir dormir seulement quelques heures par nuit, à son réveil elle se trouvait seule. Elle entendit la clameur au dehors et se rappela que le Trikru pliait bagages aujourd'hui. Ils rentraient à la maison, enfin. A peine sortie elle fut momentanément aveuglée par la luminosité ambiante. Vraiment trop dormie. Elle observa du coin de l'œil si le brasier avait bien brûlé toutes les preuves. Constatant que oui elle passa la relève des deux gardes qui n'avait pas de comportement particulier ce qui la rassura quelque peu.
Après avoir annoncée sa présence à sa souveraine, elle se faufila à l'intérieur. Lexa désapprouvait cette formalité de toujours s'annoncer avant d'entrer et d'obtenir l'autorisation. Tout d'abord parce qu'elle était au service de son peuple à toute heures du jour et de la nuit, il n'y avait donc aucun moment gênant. De plus même les partisans de garder l'annonce, n'attendaient plus l'autorisation pour entrer. Cela faisait partie des traditions que la jeune commandante abhorrait mais était bien secondaire par rapports aux problèmes actuels.
La femme qui s'affairait dans la tente ne ressemblait en rien à celle d'il y avait seulement quelques heures. Coiffure parfaite, peinture guerrière, vêtements de cuirs noir et armes blanches sur tous ses membres… Elle avait retrouvé sa stature et sa force. En voyant sa seconde apparaitre Lexa s'arrêta, des vêtements dans les mains, et elles échangèrent un regard. Aucun mot ne fut prononcé mais le sens était éloquent. Un infime soulèvement du coin de la bouche de Lexa semblait dire merci et un infime hochement de tête d'Indra sembla lui répondre. Des sœurs n'ont pas besoin de gestes ou de paroles pour exprimer les liens qui les unissent.
« Nous serons partis avant le milieu du jour, dans le pire des cas en fin d'après-midi » assura Indra. Elle s'approcha du centre de la tente la où siégeait une table monumentale et elle ne put réfréner un regard vers le lit. Celui-ci avait été dépouillé de toutes ses peaux et couvertures, aucune preuve de ce qui s'était passé la veille.
« Je sais, j'ai donné l'ordre d'accélérer le mouvement il y a quelques heures » bien que Lexa ait répondu sur son ton autoritaire habituel, Indra reconnu la pointe de moquerie.
La commander finit le chargement de ses sacoches et disposa toutes ses affaires en un tas près de la porte. Elle sortit après avoir fait un geste de la tête à Indra pour qu'elle la suive.
Le camp était en ébullition, tout le monde se démenait pour rentrer au plus vite. Le Trikru ne laissait que quelques hommes en poste dans le camp, en effet contrairement à TonDC ou Polis, le camp était un habitat temporaire. Il en existait aux 4 coins du territoire Trikru, ces camps avaient quelques guerriers en postes habituellement servant de sentinelles en cas d'invasion. Mais leur réel intérêt était leurs possibilités à accueillir un nombre conséquent de soldats en cas de guerre. En revanche ces camps ne possédaient aucunes infrastructures typiques d'un village : ni atelier, ni four, ni forge.
Les12 clans actuellement stationnées au camp de l'ouest, Bram, commençaient d'ailleurs à manquer de provisions, la campagne ayant duré plus longtemps que prévu. Le camp Bram était à l'origine l'avant-poste face à la menace du Mont Weather. Désormais il avait été décidé qu'il servirait de passage (ou de rempart) avec le Skaïkru. Les 4 camps étaient reliés à Polis par un chemin de terre pour trois d'entre eux et une chose que les anciens appelaient Teitrod, un chemin de fer pour le 4ème.
L'avantage de ces chemins larges et entretenus était aussi leur faiblesse. Si les guerriers Trikru pouvaient facilement se déployer en cas d'invasion, les guerriers ennemis avaient eux une route toute tracée vers le centre névralgique des tribus de l'est. Le chemin du camp Bram ne désemplissait pas depuis l'aube. A perte de vue on pouvait voir les chevaux suivant un serpent dans les collines, menant vers la maison.
Cette vision aurait pu remplir de joie Lexa en d'autres circonstances. Elle avait récupéré son peuple détenu par les Mountain Men. Mais la population de TonDC avait été décimée. Et la paix avec les autres clans et le Skaïkru allait se révéler encore plus ardue. Ces gens ne comprenaient vraiment rien. A part une aux chev…
« Ils ne sont pas rassasiés » énonça Indra en direction des guerriers claniques. Ceux-ci étaient imperturbables comme à l'accoutumée mais l'on pouvait sentir une raideur dans leurs gestes, comme un énervement.
Les deux femmes qui avaient pris le chemin des corrals s'arrêtèrent net sous l'impulsion de Lexa.
« Leur soif de sang ne m'intéresse pas. Nous sommes venus sauvés notre peuple et c'est ce que nous avons fais. », énonça calmement Lexa, foudroyant son interlocuteur du regard.
Indra soutint son regard et quand la Heda finit par se calmer baissa la tête en signe de soumission et d'excuse.
Tout en regardant les gens gesticuler autour d'elle la mine de Lexa s'assombrit, «Ils sont trop jeunes. » ajouta-t-elle d'un œil noir.
« Ils ont l'âge de combattre pour leur Heda. Ils sont fougueux, courageux et loyaux. »
« Je ne doute pas de leurs loyautés ni de leurs bravoures » soupira Lexa, l'image d'une certaine blonde en tête et le son des ses paroles résonnant encore et encore. « Ils n'en ont juste pas vu assez » susurra-t-elle les yeux dans le vague. Elle croisa alors le regard d'Indra, elles eurent toutes deux alors un souvenir de brouillard et de rouge.
Indra fut surprise de ce changement, depuis de nombreuses années Lexa emmenait le Trikru vers une pente guerrière après la répression de l'Azgeda et l'unification des 12 clans. Indra n'y pensait pas à l'époque, son travail était d'obéir et non de réfléchir. De toute évidence Lexa lui aurait demandé de sauter du haut de la tour de Polis, Indra l'aurait fait. Un nouvel ennemi était apparu et celui-ci s'était révélé bien différent, attaquant la Heda par sa plus grande faiblesse : son cœur.
« La situation de la nourriture est préoccupante Heda. »
« Je sais. » dit-elle en prenant son cheval aux écuries.
« Les vivres actuelles ne peuvent faire vivre Polis que quelques semaines et après l'incendie des champs par le Skaïkru, les dons que nous leur avons fais et la fuite du gibier l'hiver sera presque impossible »
« Je sais. » coupa Lexa au moment où celles-ci arrivaient à la tente de commandement.
Un silence plana et la conversation se fit silencieuse, par le regard.
« (A l'ouest.) »
«(Ce serait une rupture du traité.) »
« (C'est la seule solution.) »
« (Je n'en ai aucune envie.)»
« (Moi non plus.) »
Après cet échange, les deux inspirèrent nerveusement. Pas de colère envers l'autre non, juste à cause de cette situation qui les obligeait à prendre des décisions drastiques, à accepter l'inacceptable.
« A l'ouest donc. », Lexa énonça posément tout en chargeant les sacoches sur son cheval : « Pars et informe moi. »
« Je dois rester à vos côtés Heda !», voyant qu'Indra ne l'avait pas imité, Lexa se chargea d'arrimer les affaires de sa seconde.
« Je suis entouré par 800 guerriers, hommes ou femmes, courageux, fougueux et loyaux jusqu'à la mort selon tes dires. Je ne me fais pas de souci pour moi. » dit-elle d'un ton posé. Elle darda alors sur Indra un regard compatissant mais qui ne souffrait aucune négation.
« Observe la faune. Note les endroits propices à la culture, détaille le terrain, repère le gibier etc. La base du chasseur solitaire comme à l'époque. Mais qui doit pouvoir nourrir 10 000 personnes !» ajouta-t-elle en souriant faussement. Lexa tapota de manière insistante l'encolure du cheval intimant à Indra d'y monter.
« Je »
« J'ai fais mettre des vivres pour une semaine dans tes sacoches. » la coupa Lexa.
Les deux femmes souriaient à présent. Lexa d'un sourire malin et ravi de celle qui a réussi son coup et Indra d'un rictus propre à l'ancienne s'étant fait avoir par plus jeune qu'elle.
« Traquenard » ajouta Indra d'un ton amusé, juste pour la forme. Le sourire de Lexa s'étendait maintenant jusqu'à ses oreilles; elle fit une pseudo-révérence et mit sa main en direction de la selle.
Indra prit les rênes de son cheval, l'enfourcha et prit quelques secondes pour s'ajuster. Lexa monta elle aussi et dirigea sa monture de manière à longer celle de sa seconde. Plus aucune des deux ne souriaient désormais. Elles observaient, au premier plan, le Trikru démontant les tentes et cabanes, une à une, voyant enfin le bout de ce travail logistique ingrat. Après le camp s'étendait sur presque la totalité du champ de vision la forêt dense. A gauche le Mont Weather et le « Dropship », derrière à plusieurs dizaines de kilomètres, Polis où Indra aurait bien aimé aller, juste à droite TonDc et un peu plus en retrait, dans une cuvette, la nouvelle ville d'Arkadia.
Et enfin en face…
En face, loin derrière l'horizon, Indra ne préférait pas y penser et pourtant c'est vers la qu'elle se dirigeait.
Leurs regards se croisèrent et se soutinrent. Lexa et Indra affichaient des mines impassibles mais sous ce masque on pouvait discerner l'inquiétude mais aussi l'empathie. Pendant plus d'une dizaine de secondes les deux femmes se regardèrent, exprimant tellement de sentiments et de paroles non dites mais qui prenaient tous leurs sens dans ce simple échange. La peur, l'amitié, la loyauté, l'amour, la fidélité, la bravoure… Pourtant aucune n'était sentimentale, loin de la, mais aucune ne savait quand elles se reverraient et elles profitaient de ces derniers moments ensemble.
Lexa rompit le lien en inclinant très légèrement la tête, tira sur ses rênes et fit virer son cheval. Elles échangèrent un tout dernier regard avant que Lexa ne prenne le chemin de la colonne vers Polis.
Indra se ressaisit, afficha son visage le plus dur et dirigea sa monture vers l'ouest. Elle dépassa rapidement les derniers guerriers encore sur place qui la saluèrent. Arrivée à la lisière de la forêt elle fit une chose qu'elle n'avait jamais faite auparavant.
Elle se retourna.
La vision lointaine de toutes ses compatriotes montant à cheval ou marchant, dans une cohue et un brouhaha sans aucun doute démentiel, s'étendant sur un mince filet jusqu'aussi loin que l'horizon portait en direction de Polis, la rasséréna immédiatement. Son peuple était sauf, peut-être pas pour longtemps étant donné les stocks de nourriture mais elle, Indra, seconde dans le commandement du Trikru, allait trouver une solution.
D'une vigueur nouvelle, elle éperonna son cheval et entama son périple. La semi-obscurité et le feuillage de la forêt la fit disparaitre aux yeux de Lexa.
Les liens sacrés sont étincelants pour ceux qui veulent les voir.
25 mars 2017, Gouffre inconnu, Amérique du Nord
Crystal n'était pas forcément ce que l'on pourrait appeler une aventurière. Non le terme exact est que c'est une putain de Lara Croft, doublée d'une exploratrice, triplée d'une sportive de haut niveau. L'ennui c'est que Crystal « Li » Heyland, héritière du groupe pharmaceutique Heyland était ce que l'on pourrait appeler un infâme être humain. Menteuse, dépensière, malhonnête, surfaite, insolente... Dès son plus jeune âge, elle n'avait eu aucuns repères moraux, aucune figure paternelle ou maternelle. Contrairement à ce que l'on pourrait penser vu ses origines, Crystal avait du se battre tout au long de sa vie. Renvoyée de la plupart des établissements scolaires dès le primaire, son père l'avait envoyé dans les pires collèges. LE ghetto, la violence gratuite, l'absence d'avenir. Et encore une fois, Crystal surprit par sa dureté.
C'est pourquoi quand Crystal, grande amatrice de sports extrême, avaient entendu dire qu'une nouvelle crevasse avait été découverte dans les Appalaches, celle-ci avait directement cherché un pigeon pour lui offrir un détour vers ce qui serait son pire cauchemar.
Le puits AVP comme les vieux (spéléologues et amateurs de sports extrêmes de plus de 25 ans) voulaient un temps l'appeler était en fait une suite de descente sur plus de 200m dans des conduites naturelles et qui se terminait par un trou de l'enfer. Une comparaison possible d'échelle aurait été une cheminée de centrale nucléaire souterraine reliée à la surface par un tuyau d'arrosage, multiplié par 10.
« C'est le plus grand puits linéaire d'Amérique du Nord et toi tu veux le faire à la va-vite, apprécie un peu le voyage, l'aventure » au cours de sa vie Crystal en avait vu et baisé des casse-couilles mais celui la était hors concours. C'était un basketteur rencontré la veille dans un club de Las Vegas avec qui elle avait fait semblant et s'était adjoint ses services.
« Tu dis surtout ça parce que t'as peur c'est tout. Tu le fais avec moi ou pas ? » là où Thomas Slijkic était ridicule avec son casque lui tombant sur le nez et son sac beaucoup trop grand, Crystal rayonnait de classe et ses muscles saillaient à la lumière des frontales.
« Quelle partie ? La partie où on doit se laisser pendre accroché par une simple corde au dessus d'un gouffre de 750 mètres ou la partie où l'on doit en plus le claquer le plus vite possible ? » Rien qu'en regardant au bord Thomas failli mouiller son pantalon. La partie descente dans des espaces confinés où l'on devait se déhancher dans des tuyaux naturels avait déjà été une expérience horrible même s'il n'était pas claustrophobe.
Mais à la sortie des galeries naturelles il fallait grimper la paroi du gouffre d'abord à la verticale puis de plus en plus horizontalement donc seulement avec les mains jusqu'au plafond du gouffre là où des malades mentaux comme Crystal avait planté des crochets de rappel. Le plan était ensuite de ne plus se tenir et donc d'être au dessus d'un gouffre noir, retenu seulement par une corde et une accroche planté au marteau par un sportif fou.
« JE te parle d'une expérience de MALADE ! » Oh oui de grand malade comme toi Crystal, pensa Thomas.
« Tu viens ou pas ?» demanda Crystal de sa voix la plus suave possible. Cela eut directement l'effet escompté puisque son attention se porta directement sur elle et sur sa poitrine, réflexe de la nuit dernière. Et parce que Thomas était un cador, parce que Thomas avait réussit à coucher avec la plus belle femme qu'il ait jamais vu et enfin parce que Thomas était très con, il accepta et se mit à escalader en premier. Il fut rapidement dépassé par Crystal qui se mouvait avec la grâce d'une araignée et la puissance d'un félin.
Après près d'un quart d'heure d'ascension ils arrivèrent à la partie horizontale. Il fallait maintenant se tenir aux aspérités du plafond de la grotte pour aller s'accrocher. En sueur, le cœur battant la chamade et en sortant plus d'insultes que durant toute sa vie il réussit à se pendre seulement avec ses mains au dessus du trou béant qui menaçait de les avaler. Les quelques mètres qui les séparait des accroches lui parurent des kilomètres. Enfin, arrivé juste en dessous de l'accroche, Thomas du lâcher une main et passer la corde dans les mousquetons.
Thomas bien que basketteur de haut niveau, commençait à fatiguer. Ses mains et ses doigts étaient en sang et ses bras pesaient des tonnes. Il commença à paniquer car son bras lui faisait souffrir le martyr. D'un geste Crystal s'était arrimée et après s'être suspendu la tête en bas, se saisit de la corde au niveau du bassin de Thomas et l'accrocha elle-même. Elle affichait une sérénité de films Disney tandis que Thomas croyait que son heure était venue. Il vint le moment où Thomas dû se laisser aller, ne plus se retenir et de se laisser pendre.
« Tu va rester à l'immobile tant que tu serres bien ta corde avec ton poing. » La voix de Crystal avait changé tout d'un coup, comme si elle avait saisi que Thomas avait failli mourir, ou alors c'était juste l'excitation de ce qui allait suivre.
« Oh putain de merde » Ils lâchèrent tout deux en même temps et furent suspendus au-dessus du vide. D'un geste Crystal craqua un tube fluorescent et le jeta dans l'abime. Ils le virent tomber jusqu'à ce que la lumière de celui-ci disparaisse.
« J'ai la raie tellement serré que je marque le cuir » plaisanta Crystal tout en riant doucement.
« Arrête de te marrer putain ! » s'énerva Thomas. Dans quoi je me suis fourré… Mais ce qui rassurait un tant soit peu Thomas c'est que Crystal plaisantait. Or elle n'avait pas plaisanté une seule fois depuis qu'il l'avait rencontré. Elle avait peur, mais en grande tête brûlée qu'elle était elle ne l'aurait jamais avouée. Pour elle le meilleur moyen de battre sa peur était d'en faire une force.
« Thomas, on y va ? » le ton n'était clairement plus le même. Il savait avant même que celle-ci ne l'accoste dans un club la veille que cette fille était fausse. Mais il avait fallu descendre dans les entrailles de la Terre et risquer sa vie à plusieurs reprises pour que Crystal le reconsidère. Pas comme son égal bien sûr, personne n'arrivait à son niveau (selon elle), mais il avait baissé son niveau de médiocrité. Il avait prouvé sa valeur et cela Crystal le respectait. L'homme au boxer mouillé se demanda comment une si jeune femme pouvait être aussi aventurière et si risque-tout.
« Non attend, attend un peu, deux secondes » dit Thomas en soupirant.
« 5 » fit Crystal en souriant machiavéliquement.
« Attends,-tends,-tends » Cette fois Thomas commença à respirer fort.
« 4 » continua Crystal.
« 3 » Thomas avait l'impression que le trou se déformait comme si l'obscurité gagnait du terrain sur la lumière de sa frontale.
« T'es sûr qu'on a assez de corde ? Et si nos deux s'emmêlent ? » Thomas était paniqué, sa respiration était celle d'une femme en train d'accoucher.
« 2 » Le sourire de Crystal avait disparu, son visage était empreint d'une nouvelle résolution.
« . » Le 1 resta coincée dans la gorge de Crystal quand un bruit sourd fit résonner tout le souterrain. Puis ce fut le silence pendant quelques secondes de terreur. Le cerveau de Crystal tournait à toute vitesse : Qu'est ce qui avait pu provoquer ce bruit ? Etait-ce un éboulement aux étages supérieurs ? Simplement le bruit d'une stalactite tombée ?
Son esprit habitué à toutes les situations dangereuses analysa directement les solutions possibles : 1. Rester comme ils étaient car ce bruit n'était rien et elle se faisait des films.
2. Remonter à la paroi supérieure en se hissant grâce aux cordes. En une poussée elle pourrait atteindre la roche
3. Faire la descente.
Quand un bruit de tempête surgit au dessus d'eux et que le son sembla suivre les directions du tunnel qu'ils avaient emprunté, Crystal prit aussitôt la décision qui lui sauva la vie.
« DESCENDS ! » et de sa main droite desserra la corde tout en gardant un rond avec ses doigts autour de celle-ci.
Un choc ultra-violent la désarçonna, elle perdit l'équilibre parfait qu'elle avait jusqu'alors et sa main droite lâcha la corde.
Les secondes qui suivirent furent, selon ses propres dires, les pires de toute sa vie.
Sa position d'équilibre envolée, son corps se replaça immédiatement dans un axe horizontal. Comme si elle était allongée sur l'air, elle tomba telle une pierre, et assista à un deuxième choc si fort que le corps de Thomas effectua un mouvement de balancier et fut projeté sur la paroi supérieure de la grotte. En quelques dixièmes de secondes Crystal prit une vitesse phénoménale et Thomas disparut de son champ de vision. Ce qui aurait du être la chute libre la plus excitante de toute sa vie la fit littéralement hurler de peur, ou alors était ce seulement dans son esprit. Sa lampe frontale ayant été fracassée par le choc, elle tombait dans l'obscurité seulement perturbée par le bruit infernal de la corde frottant le mousqueton. Ce son strident et la chaleur provoquée par le frottement étaient les seules choses lui rappelant qu'elle était vivante.
Les secondes durèrent des heures, des années. On dit parfois que tous les évènements de notre vie repassent devant nos yeux quand on est sur le point de mourir.
Absolument rien ne passa dans l'esprit de Crystal, elle ne pensa à rien car il n y avait rien de bon ni de mauvais à se rappeler de sa vie. Mais la chute bien que terrifiante n'était pas ce qui tracassait le plus la jeune femme, son esprit pratique ayant vite prit le dessus sur le sentimentalisme bon marché.
Il était normalement prévu que Thomas et Crystal descendent le gouffre, assez rapidement il est vrai, sur presque toute sa longueur en faisant des arrêts pour accrocher la corde à des relais puis arrivé presque au fond ralentissent et finissent la descente en escalade. Ils avaient d'ailleurs amenés pour chacun d'eux pas moins de 700 mètres de cordage. Or une corde n'était pas faite pour tenir toute cette distance sans relais et l'élasticité d'une telle longueur était impressionnante. Si la corde ne coupait pas à cause d'une trop grande force alors l'élasticité du cordage irait la faire se viander au fond du gouffre à la vitesse de l'éclair. Son cadavre ne serait même pas reconnaissable…
Alors comme Crystal ne pouvait rien faire elle attendit. Une dureté un peu plus prononcée dans le mousqueton de son baudrier lui indiqua que la corde arrivait au bout. Elle se prépara à mourir.
La corde se tendit d'un coup sec et d'une force inimaginable. Le choc lui brisa le bassin et la colonne vertébrale, une douleur fulgurante l'aveugla et lui fit voir des couleurs psychédéliques. Le filin comme Crystal l'avait prédit se rompit et sa chute bien que fortement atténuée continua. Comme une marionnette démantibulée sans marionnettiste elle sombra, s'écrasa une première fois sur une pente oblique qui ralentit sa chute, la fit se retourner et enfin percuta le fond du gouffre à plat ventre de plein fouet.
La malchance avait décidé qu'elle ne mourrait pas immédiatement selon elle puisqu'elle respirait encore. Tout son corps lui provoquait des douleurs, chaque respiration était douloureuse, et même les sens primaires lui faisaient mal.
Cela aurait pu se terminer ici quand soudain un bruit sourd se produisit juste derrière elle.
Crystal ne pensait à rien, pensant qu'elle allait mourir.
Mais quand au bout de plusieurs minutes, elle se rendit compte qu'une lumière au bout du tunnel n'apparaissait pas, que Dieu ne lui tendait pas la main ou que le sol ne s'ouvrait pas ENCORE plus profondément vers les enfers, elle sut que son heure n'était pas arrivée.
Alors de nouveau son esprit pratique prit le dessus. D'abord récapituler : dommages corporels : Le choc de fin de corde lui a provoqué une fracture du bassin et de la colonne vertébrale ce qui a sûrement entraîné une paraplégie puisqu'elle ne ressent plus rien au niveau des jambes. Elle a atterri à plat ventre avec le bras sous son corps, elle soupçonna au moins plusieurs doigts et un os du bras cassé. Une douleur lancinante lui traverse le corps à chaque fois que de l'air entre ou sort de ses poumons, multiples côtes cassées dont une perçant un poumon. Son visage s'est écrasé, sa pommette droite doit être en miettes et sa mâchoire doit être elle aussi cassée. Multiples contusions et blessures sur tout le corps mais heureusement pas de commotion. Et enfin son nez si parfait doit être ravagé, elle sentit d'ailleurs…
Une odeur de viande grillée.
Son esprit trop choqué refusa d'y croire.
Bougeant son bras gauche centimètre par centimètre, elle retira un bâton fluo de son sac et éclaire derrière elle. En bougeant la tête de quelques millimètres et en regardant du bas des yeux, elle put apercevoir une masse noire mais qui contrairement à ce qu'elle avait tout d'abord imaginé n'est pas derrière elle, mais sur elle. La chose noire et fumante a atterri directement sur sa jambe gauche et à cette vitesse l'a coupée nette. Dans un état second Crystal en conclue véritablement sa paraplégie puisqu'elle n'a rien ressenti. Qu'est ce qui a pu brûler Thomas comme cela ? Comment est ce possible ?
Et avec le bout supérieur de la corde calcinée s'abattant enfin à quelques mètres d'elle Crystal, s'arrêta. C'est ce que l'on appelle l'état de choc. Le cerveau fait une pause le temps de se remettre d'un évènement extraordinaire.
Malgré son état, elle pense au fait que sa jambe coupée va lui faire perdre beaucoup de sang mais que le corps incandescent a fait cautériser la plaie.
Regardant au dessus d'elle, elle peut apercevoir une petite lumière rougeoyante en haut du gouffre. La distance étant trompeuse, la petite lumière doit être un brasier gigantesque ce qui explique le corps calciné de Thomas. La mort de celui-ci ne lui fait rien. Elle ne ressent rien.
Crystal « Li » Heyland ne pleure jamais. Elle se bat, hurle, crie, serre les dents mais jamais une goutte ne sort de ses yeux ni un sanglot ne s'échappe de sa gorge. Crystal ne pleure jamais car elle est forte, a été élevé dans le culte de la perfection et de la performance.
Alors Crystal ne pleure pas. Mais la femme littéralement brisée au fond d'un puits qui vient de voir un homme brûlé et vient d'assister à l'Apocalypse fond en larmes. Il n'est plus question maintenant d'ego. Cette notion vient de disparaitre de la surface de la Terre il y a quelques minutes.
12 août 2105, Territoire des 12 clans
« Putain ça caille »
« Fuck »
« Fuck, je sens plus mes mains. »
« T'aurais du prendre une plus grosse peau. »
« Faites en quoi ? C'est déjà de l'ours. T'en connais-toi des animaux plus velus et avec une peau plus chaude ? »
« Ouais ta mère ! »
« Ta gueule »
« Je sais pas qui a eu l'idée de combattre aujourd'hui… »
« On se le demande… »
« C'est un très bon plan. »
« C'est pas le plan qui m'inquiète, c'est son exécution. »
« C'est pas ce qu'on voulait dire. C'est juste que… »
« Cette attente me tue. »
« Ouais voila »
« Toute façon on va peut-être crever. »
« Pas convaincu que ça soit la meilleure chose à dire pour garder le moral. »
« On est à l'aube d'une… »
« Ouais on est à l'aube ouais, ça on avait remarqué, vu comment ça pèle putain. En plus j'y vois que dalle.»
« C'est le but… »
« Mais t'as rien compris en fait toi ? »
« ON est à l'aube de la plus grande bataille de notre temps. Si on perd aujourd'hui les tribus de l'est seront décimées et ce sera la fin de la civilisation. Nous sommes les futurs héros à venir, les hommes qui…. » (Multiples coups)
« Les hommes et femmes qui vont sauver une race entière et tout ce qui est beau. Je pense que ça peut faire garder le moral ça non ? »
« Quand tu parles comme ça, tu m'excites. »
« La même »
« Vous faites chier… »
« Arrête, on a compris. »
« On pense pareil. »
« Frères de sang. »
« Frères de sang. »
« … »
« … »
« … »
« Ils sont où ces cons ? »
« Dans ton cul… »
« Vous êtes chauds aujourd'hui… »
« Ouais comme la mère de Xander »
« Fermez-la !»
« … »
«Ils sont là ».
«Je sens le discours arriver »
« La même »
« … »
« … »
« … »
« … »
« Vous avez le droit d'avoir peur. Je suis terrifié. Mais c'est cette peur, cette peur de mourir qui nous pousse. Nous sommes le dernier rempart. Si nous perdons aujourd'hui tout ce qui se trouve derrière nous sera ravagé. Tout ce en quoi nous croyons, tout ce que nous connaissons, tous ce que nous aimons. Les édifices que nous avons bâtis, les relations que nous avons entretenues, les avancées que nous avons essayées. Cela pourrait être le dernier jour de l'humanité mes sœurs, mes frères.»
« … »
« … »
« … »
« Je le savais » (Tout bas)
«C'est pour ça que vous avez le devoir de m'accompagner, de me suivre jusqu'au bout, de livrer toutes vos forces. Je livrerai bataille jusque dans la mort s'il le faut. »
« … »
« … »
« Jusque dans la mort …»
« Jusque dans la mort …»
« Jusque dans la mort ...»
AN: Le dialogue 15 ans avant l'action de The100 sera bien sur expliqué par la suite, c'est le prélude à un évènement central de l'histoire.
J'espère sincèrement que ce premier chapitre vous a plu, dites moi tout ce que vous avez sur le cœur.
