Ma vie pour un katsudon

Sushi-la-seule-l'unique : Bonjour, bonjour ! Je m'essaie au difficile exercice de la fiction Yuri On Ice. Cet animé est une découverte récente, et quelle découverte ! Je suis tombée amoureuse de Yuri, de Victor, puis de l'autre Yuri encore et encore au fil des 12 épisodes. Et ça, c'est un coup de maître.

J'ai la prétention de vous proposer une petite histoire imaginée à la suite de ce bel animé. J'espère qu'elle vous plaira !

Les personnages cités ne m'appartiennent pas (ne m'en déplaise), je ne fais que les emprunter.


Désenchanté

Mon katsudon s'est fait vaincre par Yurio à la dernière minute. Son programme libre était impressionnant et reflète la charge monstrueuse de travail réalisé depuis notre rencontre à Hasetsu. Médaillé d'argent, au final. J'étais un peu honteux face à Victor mais il m'a taquiné comme à son habitude en annonçant son retour sur la glace cette année. La retraite ne sera pas pour maintenant, je lui dois encore la médaille d'or du Grand Prix. Grâce à ces huit mois passés à m'entraîner avec lui je me suis découvert des capacités dont j'ignorais l'existence. Il m'a ouvert les yeux sur l'amour autour de moi qui m'a transporté jusqu'ici. Comment pourrais-je arrêter dans ces conditions ?

Plus qu'un fan inconditionnel, j'ai appris à tomber le masque de l'idole et rencontrer l'homme qu'est Victor Nikiforov. Il est moins parfait que dans mes rêves, pourtant pour rien au monde je ne céderai un instant vécu pendant l'entraînement. Un regard critique au possible, des remarques implacables sur ma technique, des heures et des heures de renforcement et ne parlons pas des scènes concernant mes petits écarts de régime… Pour ma défense, l'eros du katsudon s'est montré plus fort que ma volonté. Je me demande encore ce qui l'a fait tout mettre entre parenthèses en Russie pour venir me trouver.

A présent que nous jouons dans la même cour, je ne peux plus me permettre de jouer les groupies. Je te montrerai ce que je vaux, Victor !

« Yuri ! » fit Victor à son approche.

Cela faisait deux mois qu'ils avaient repris l'entraînement ensemble à Saint-Pétersbourg et même si son cœur en débordait de joie, Yuuri pouvait voir à quel point c'était difficile à gérer. Yakov devenait de plus en plus grognon et il retrouvait souvent son héros, affligé, sur un banc en compagnie de Makkachin. Dans ces moments, il venait s'effondrer à ses côtés l'air de rien, en se plaignant des fans de Yurio qui encombraient les entrées en venant enfouir sa tête dans le creux de son cou. Après quelques minutes, il redevenait le Victor enfantin sans pudeur qu'il affectionnait tant.

Ce soir, ils étaient sortis flâner pour relâcher la pression. De la pression, il en étouffait avec ce qu'il avait à lui annoncer. Le Japonais ravala difficilement sa salive. Depuis plusieurs jours, il avait été en contact avec Celestino qui l'avait recommandé à une coach Française plus que volontaire de s'occuper de lui. À Barcelone, il avait exhorté Victor à l'entraîner une année de plus sans réellement réfléchir aux conséquences. Mais la situation actuelle n'avait que trop duré. Il connaissait assez bien le Russe pour savoir que si une décision était prise, elle devrait émaner de lui. Fort des conseils de Minako-sensei et de Yuko-chan, il avait fait son choix.

« V-Victor, je vais quitter la Russie pour m'entraîner en France. » C'était enfin sorti.

Surpris, l'ex-champion du monde resta silencieux quelques secondes.

« J'adore la cuisine française... » commença-t-il sur un air espiègle.

« J'irai seul, Victor. »

Le ton de Yuri s'était fait impérieux, tout comme à la Coupe de Russie quand il lui avait ordonné de ne pas détourner les yeux de sa prestation. Le silence se fit de nouveau.

« Mince, mince, c'est mauvais, il va mal le prendre, je l'ai mal amené. Ce que tu peux être stupide Yuri ! » paniqua mentalement le brun.

« Si c'est vraiment ton choix, je ne vais pas m'y opposer. »

« Je... »

« Tu n'as pas à te justifier, Yuri. » dit-il d'une voix plus sèche qu'à l'accoutumée. « Tu ne peux pas préparer correctement ta saison avec moi ayant constamment Yakov sur le dos. » reprit-il d'un air las. Il lui caressa affectueusement les cheveux avant de se pencher vers son oreille. « Je suis heureux que tu te sois confié à ton ancien coach. »

Sur ces mots, Yuri frissonna. Ancien coach… il avait toujours été et serait toujours plus que cela. Mais le moment n'était opportun pour aucun d'eux, il en était conscient. Il avait rendu Victor à la compétition car il ne tolérait plus de le voir se sacrifier. Et pour ça il était prêt à payer le prix fort de la séparation.

Arrivés à l'entrée de leur résidence ils firent mine de se dire simplement au revoir.

« Quand ? » souffla Victor.

« Après-demain. » répondit le Japonais d'une voix mal assurée. Il avait fait en sorte de réserver un billet en plein entraînement. Partir seul afin de ne pas changer d'avis à la porte d'embarquement.

Le Russe n'émit aucun commentaire mais arborait un air ébranlé face auquel Yuri commençait à se sentir de plus en plus mal.

« Je te donnerai des nouvelles et tu me conseilleras sur Paris, hein ? »

« Je suis certain que tu vas adorer la vie là-bas. »


Fin du premier petit chapitre pour une petite fiction.

J'ai tendance à être sadique avec les personnages. N'hésitez pas à me faire part de vos avis dans les commentaires ;)