Bonjour à tou(te)s ! Ceci est la première fanfiction sur Harry Potter que je publie, et j'espère pouvoir m'y atteler sérieusement ! Elle ne sera pas très longue, moins d'une dizaine de chapitre, sans doute. La raison en est qu'elle se déroule à partir de la fin du tome 5, l'Ordre du Phénix. Elle a également comme personnage principal Fred Weasley, dont la plupart ici connaissent la fin... Je ne changerai pas cette fin, même si j'aurai bien aimé. Je pense que c'est plus réel, plus sentimental de cette manière =) En tout cas, j'espère que vous aimerez !

Disclaimer : Tout l'univers d'Harry Potter appartient à J.. Il ne m'appartient que mon OC.


Chapitre 1 : Comment tout a commencé.

C'était avec appréhension et un léger stress que Fred Weasley quitta la chaleur de son lit, ce matin d'Avril. La désagréable sensation au creux de son ventre ne partit pas lorsqu'il prit sa douche, ni lorsqu'il enfila sa chemise et qu'il se regarda dans le miroir, ébouriffant plus que de nécessaire ses courts cheveux roux. Descendant les escaliers du Terrier, ou en tout cas de ce qui en restait, il se dirigea machinalement vers la cuisine, où tout le monde était déjà attablé. Tout le monde étant en fait ses parents, son jumeau George, Remus Lupin et une jeune fille qui l'accompagnait. Tous lui jetèrent un œil à son entrée, puis reprirent leurs activités respectives. Il s'installa à côté de son frère, qui lui donna un coup d'épaule.

« Ben alors Freddie, t'as pas l'air dans ton assiette !

-J'ai pas fermé l'œil, je croyais que ça ne m'arriverait jamais, mais je suis encore plus stressé que si je passais ma B.U.S.E de potion avec les cheveux gras de Rogue juste devant mon nez ! Geignit-t-il, se servant une énorme tasse de café.

-Non, c'est plutôt du dégoût, ça ! » Précisa la jeune femme, avant de s'excuser sous le regard des autres.

Molly Weasley posa ses mains sur les épaules de son fils et resserra son emprise, rassurante.

« Ne t'inquiète pas mon chéri, tu t'en sortiras très bien !

-Kingsley saura se montrer discret, tu n'auras rien à craindre...Mais si tu as des soucis, transplane directement au square Grimmaurd, il n'y aura personne et tu pourras parer à toute attaque, d'accord ? » Lui expliqua calmement son père, repliant son journal.

Il hocha la tête, concentré sur ses œufs. Il aurait bien voulu dormir jusqu'à quinze heures, au moment où il devrait finalement se rendre sur le « champ de bataille ». Il se sentit mal et se leva, décidant de faire un tour dans le jardin. Il le connaissait par cœur, mais il avait besoin de se changer les idées. Le plan d'action était presque imprimé sur ses yeux tellement il l'avait tracé et retracé pour ne rien louper.

L'Ordre lui avait fait confiance pour récupérer la « Liste Rouge » des Mangemorts : Celle notifiant toutes les personnes nées moldus, ou de sang-mêlé, qui seraient attendues au Ministère pour être « interrogées », autrement dit lapidés publiquement et torturés ensuite par les sbires de Voldemort. Cette liste permettrait à l'Ordre de mettre en sécurité toutes les personnes concernées avant qu'elles ne tombent entre leurs mains, et cette liste était sûrement avec Kingsley Shacklebott en ce moment-même. Et la responsabilité de la mettre en lieu sûr incombait Fred. Pas Fred et George, pas Fred et Arthur, Fred seul.

Il fixait les hautes herbes, se demandant s'il les verrait ce soir, en rentrant. D'accord, il avait vécu pire. Mais il n'avait jamais été seul, ce n'était pas dans sa nature d'être solitaire. Néanmoins, cette mission devait concerner le moins de personnes possibles, et cela se réduisait désormais à Kingsley et lui. George posa une main affectueuse sur l'épaule de son frère, et lui fit un petit sourire.

« Je peux encore prendre ta place, tu sais ? Personne ne s'en rendrait compte !

-Comme quand on était gosses ? » Se rappela Fred, un sourire narquois plaqué sur son visage. « Non, ça ira. De toute manière, si ça tournait mal, je m'en voudrais de t'avoir envoyer là-bas.

-Allez, ça ne tournera pas mal ! Promesse de jumeau ! »

Voyant que son frère n'était toujours pas détendu, il entreprit de lui parler de ses idées pour de tous nouveaux produits pour leur magasin.


« Je suis sûre que je l'avais mis dans le coin...Ah, le voilà ! »

La jeune femme sortit de sous son lit, victorieuse, tenant entre ses mains un carton poussiéreux. Sous le regard mécontent d'un homme derrière elle, elle l'ouvrit et en sortit trois trophées, qu'elle essuya avec un chiffon avant de les poser sur une étagère.

« Tu aurais pu les mettre autre part en attendant ! C'est irrespectueux de les laisser prendre la poussière sous ton lit ! Grommela l'homme, les bras croisés sur sa poitrine.

-C'est le seul endroit où je ne tomberais pas dessus par inadvertance, ni ne me les prendrais dans les pieds ! Mais maintenant que j'ai cette fabuleuse étagère, il n'y a plus de raison de râler, si ? »

Il se contenta de fulminer dans son coin, claquant des pieds jusqu'à la cuisine. Elle se posa sur son lit, contente de revoir ses vieux meubles et ses vieux murs.

Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas posé pied à terre dans sa ville natale, et elle soupirait d'aise à l'idée d'être de retour à Londres. Jetant un œil à son bureau, elle sourit aux cinq classeurs pleins de lettres de fans, qu'elle avait amassé au cours des dernières années.

Il y a deux ans, précisément, elle prenait l'avion pour faire son premier concert à Milan. Depuis, plus rien n'avait été pareil : Journées sur journées d'enregistrement, meetings avec ses fans, interviews et plateaux télé... Sans parler de sa première tournée, qui l'avait tellement épuisé, mais tellement empli de joie, de ce sentiment d'être reconnue et aimée... C'était une émotion indescriptible par sa force.

Elle n'avait jamais été le genre à répondre présent aux grandes fêtes avec DJ's, célébrités, alcool coulant à flots et photos choc à la sortie; Elle avait toujours préféré une soirée posée avec ses anciens amis, qu'elle parvenait tant bien que mal à voir. Du coup, il n'y avait presque pas de numéros de téléphone aux noms prestigieux dans son portable.

Elle eut un sourire triste, à la pensée que lorsqu'elle n'était pas là, les lettres de fans s'étaient sans doute retrouvées à la poubelle sans même avoir été ouvertes. Elle s'excusa mentalement auprès de celles-ci, puis ouvrit la fenêtre de sa chambre pour se débarrasser de l'odeur de renfermé qui s'était formée. Quel bien cela faisait de ne pas avoir la foule au pied de son appartement ! Ici à Londres, elle était presque incognito, et elle adorait ça.

« Gloria ! Vas-tu enfin te décider à ranger ce taudis ? »

La voix de son manager, toujours aussi grincheux, résonna dans l'appartement, et elle soupira.

« OK, OK ! Mais...

-Mais quoi ? Souffla-t-il, impatient.

-Je veux sortir cet après-midi, et je sortirai ! J'espère que cela ne te dérange pas ? Fit-elle, mutine.

-Comme si j'avais le choix ! » Marmonna-t-il.

Il était souvent à bout de nerfs, mais Gloria le connaissait bien sous toutes ces manies grincheuses. Il avait été un père pour elle, et se montrait toujours d'une extrême douceur. Elle se souvint de cette prestation à la télévision, la première, après laquelle elle était allée vomir dans les toilettes sous la pression. Il lui avait tenu les cheveux, caressant son dos, tout en pleurant de joie car elle avait été « Tellement fantastique, tellement grandiose ». Elle sourit et le prit dans ses bras, le remerciant. Il sourit lui aussi un instant, avant de remettre son chapeau sur sa tête et de fulminer à propos de « ces fichus escaliers ! ». Elle leva les yeux au Ciel, puis regarda sa pendule. Treize heures. Il fallait qu'elle se prépare pour sortir.


Il était exactement 14h50. Fred sortit, accompagné de son frère, et s'éloigna du Terrier d'un pas vif.

« Allez Fred, tu es le meilleur !

-Je suis le meilleur !

-Tu es fort et courageux ! Tu es un Gryffondor, bon Dieu !

-Ouais, bon Dieu !

-Tu n'es pas aussi beau que moi, mais presque !

-Ouais, presque...Quoi ? Hé ! »

Il frappa son frère à l'épaule, qui flancha et fit une grimace.

« Non, sérieusement, bonne chance ! » Reprit-il sérieusement.

Il le serra dans ses bras quelques secondes, puis recula sans le quitter des yeux. Ces temps-ci, personne ne pouvait savoir ce qui arriverait à ses proches. Fred hocha la tête, puis ferma les yeux et transplana.

Il atterrit juste à l'arrière d'un bâtiment, qu'il se dépêcha de contourner pour arriver au point de rendez-vous à l'heure.

Tournant, il rentra dans quelqu'un, et la douleur lui coupa le souffle momentanément. Il avait reçu un coup bien placé dans le ventre, et ploya quelque peu. Il entendit vaguement la personne s'excuser et s'attendit à se retrouver comme un idiot, mais il sentit une présence à côté de lui et vit une main se poser sur son épaule. Faisant un trajet virtuel de la main au visage de cet inconnu, il se rendit compte qu'il s'agissait d'une jeune femme, peut-être du même âge que lui. Elle avait une écharpe couvrant le bas de son visage, il ne vit d'elle que ses cheveux ni bruns, ni blonds, et ses yeux ni verts ni marrons.

« Je suis vraiment maladroite, désolée ! Vous... Ça va ? S'inquiéta-t-elle, se penchant vers lui.

-Oui, je-, tenta-t-il sans souffle, Je vais bien, ça va. »

Il s'était redressé et la regardait avec des yeux curieux, peut-être un peu trop intimes. Elle s'en rendit compte et ses yeux s'agrandirent.

« Surtout ne dites pas que je suis là ! S'il vous plaît ! »

Et avant qu'il ait pu demander quoi que ce soit, elle avait reprit son chemin. Il consulta sa montre, et vit qu'il n'avait plus qu'une minute pour arriver au point de rendez-vous. L'entrée du Ministère de la Magie n'était pas loin, et il devait se faire le plus discret possible en l'approchant.

Au loin, il aperçut Kingsley sortir et se diriger nonchalamment vers lui, il fit de même. Le temps étant pluvieux, il put mettre sa capuche et ainsi éviter d'être facilement reconnu par les mauvaises personnes. Arrivé à côté de lui, il lui cogna l'épaule, saisissant la liste qu'il chiffonna et planqua dans sa poche, avant de se tourner vers lui et de lui faire un signe en guise d'excuses. Il vit Kingsley disparaître dans les toilettes publiques le ramenant au ministère, et se dirigea vers le passage piéton pour tenter de se masser dans la foule, au cas où il faille brouiller les pistes. C'est là qu'il entendit des cris qui l'alarmèrent.

Sa tête pivotant vers l'autre passage piéton, il vit les gens s'écarter, et il aperçut avec horreur, vêtu de sa cape noire et de son masque argenté, un Mangemort. Prenant garde de ne pas se montrer trop pressé, il fila entre les gens, en plein vers le danger. Une petite voix dans sa tête, ressemblant étrangement à celle de sa mère, lui criait « Fred Weasley, tu vas me faire le plaisir de dégager d'ici ! », mais il ne pouvait pas. Alors qu'un homme encore plus grand que lui lui bouchait la vue, il entendit distinctement « Oui, toi, Belphégor ! Ôte ton pied de mon sac ! »

Il se fraya rapidement un chemin, et entre deux jeunes femmes, il aperçut la silhouette d'une fille, en jeans et baskets, la capuche d'un gilet sur la tête et une écharpe couvrant la moitié de son visage. La jeune maladroite de tout à l'heure, sans aucun doute ignorante de la personne qu'elle avait en face d'elle, était en train d'incendier le Mangemort, dont le pied reposait sur son sac à main.

« Oh, excuse-moi, tu voudrais ton sac, c'est ça ? Ricana celui-ci, appuyant encore plus du pied sur la besace, d'où sortit un bruit de verre brisé.

-Espèce de... »

Le Mangemort rit à gorge déployée, hochant la tête vers un autre Mangemort qu'il identifia comme étant Rockwood. Un bruit de contact résonna dans le silence ambiant, et les gens eurent un mouvement de recul, certains étouffant un cri de surprise. Le Mangemort, à visage découvert, porta une main à sa mâchoire, qu'avait précédemment rencontré le petit poing de la jeune femme. Il ne le reconnut pas, trop occupé à se précipiter vers la jeune femme. Alors qu'il sortait sa baguette et la menaçait avec, ce fut à elle de rigoler.

« Tu crois quoi, que tu vas me crever les yeux, avec ton bout de bois ? Dégage de là, Monstruosaur !

-Stupide petite moldue ignorante. Tu seras mieux morte de toute façon ! » Ricana-t-il, avant de lever sa baguette vers sa gorge.

Elle eut un mouvement de recul, soudain effrayée. Le gars n'avait pas l'air de plaisanter. Elle fit quelques pas rapides en arrière, sous le regard de la foule qui ne bougeait pas.

« Avada..., s'exclama le Mangemort, sous les ricanements de son acolyte.

-Stupéfix ! »

L'éclair rouge le frappa sur le côté du flanc, et il tomba comme une pierre, alors que Fred courait vers la jeune femme, arrachant presque son bras en la saisissant. Il courut entre la foule, sentant le second Mangemort non loin, puis s'engouffra dans un hall d'immeuble et transplana avec la jeune femme, espérant qu'ils ne seraient pas suivis. Il atterrit droit au milieu d'un parc, juste devant une petite fontaine. Derrière lui, il entendit les gargouillis de la jeune femme, alors qu'elle vomissait son déjeuner.

« Seigneur... Qu'est ce que c'est que- » Elle ne put aller plus loin, submergée par une autre crise nauséeuse. Il attendit consciencieusement qu'elle ait fini, le dos tourné pour ne pas la gêner. Avec toute la vitesse dont il était capable mentalement, il entreprit de trouver un plan pour se débarrasser de cette situation gênante. Transplaner avec une moldue n'était pas réellement ce qui était prévu. Mais s'il n'avait pas fait ça, elle serait morte. Il se tourna discrètement et la vit sortir un mouchoir de sa poche, avec lequel elle s'essuya les coins des lèvres. Elle se releva lentement, et ôta son écharpe et sa capuche, les cheveux ébouriffés. Inspirant un bon coup, elle se tourna vers lui et il vit qu'elle essayait de garder son calme.

« Comment est-on arrivé là ? Demanda-t-elle, gardant ses distances.

-J'ai transplané, pour notre sécurité ! Précisa Fred, les mains en avant pour montrer qu'il ne lui voulait aucun mal.

-Vous avez trans...tra.. Transplanter quoi ? S'écria-t-elle.

-Je nous ai amené ici par...Euh...Magie. »

Elle le regarda, la bouche ouverte, les sourcils levés. Pendant quelques secondes, ils restèrent comme ça, puis elle se mit à sourire, puis à rire, comme si tout devenait clair pour elle. Fred esquissa un sourire, puis rit lui aussi. Elle éclata de rire, le pointant du doigt comme s'il venait de sortir la blague du siècle, puis soudain, elle se tourna et commença à courir comme une forcenée. Fred soupira.

« Je savais que ça finirait comme ça ! » S'exclama-t-il, avant de transplaner juste devant elle.

Elle poussa un cri et se tourna dans l'autre direction, et il transplana de nouveau devant elle.

« Bon, on peut faire ça toute la journée, ou alors on peut se mettre en sécurité ! S'énerva-t-il.

-C'est sûr que je me sens vachement en sécurité, avec un grand mec baraqué qui apparaît et disparaît devant moi ! Fit-elle remarquer avec colère.

-Je te ferais dire que ce n'est pas le moment ! Ces hommes, de tout à l'heure, ils sont dangereux, et ils sont capables de nous retrouver si on ne déguerpit pas très vite !

-Mais...

-C'est simple, tu veux vivre, ou pas ? » La coupa-t-il violemment.

Elle le fixa quelques instants, le corps agité de petits spasmes nerveux. Elle sautilla sur place, les mains tremblantes, ne sachant que faire. Elle savait que c'était ce jeune homme qui, peu importe comment, avait permis sa fuite. Elle le regarda dans les yeux, comme pour le tester sur sa franchise. Elle vit dans ses yeux ce qu'elle cherchait, et ferma les yeux, lui tendant sa main sans hésitation.

Aussitôt qu'elle sentit ses doigts se refermer sur les siens, elle fut littéralement aspiré dans le néant, et si elle le pouvait, elle aurait placé une main sur son nombril pour s'assurer qu'il était encore à sa place. La sensation s'arrêta, et elle jeta un œil autour d'elle, lentement, pour ne pas vomir plus qu'elle ne l'avait déjà fait.

C'était une pièce sombre, comme dans une maison abandonnée ou hantée. Malgré elle, elle ne lâcha pas la main de son sauveur et murmura, comme un reproche :

« Vous m'avez emmené où, là ?

-C'est un endroit sûr, pour l'instant. Attendons quelques minutes, et ensuite, on ira où tu voudras... »

Elle resta silencieuse, et le suivit de près lorsqu'il longea le couloir sombre et débarqua dans une cuisine miteuse, où il s'assit. Il sortit de sa poche un bout de papier qu'elle tenta de lire, mais elle était trop loin. À son sourire satisfait, elle se détendit.

« Quelque chose de bien s'est produit ? Demanda-t-elle en s'asseyant.

-Hein ?

-Vous avez l'air...Heureux.

-...Oui, on peut dire ça ! »

Il émit un petit rire à cette déclaration et rangea la liste dans sa poche intérieure, là où était sa baguette.

« Ces gars, en noir... C'est qui ? Un groupe terroriste ? Des kamikazes ?

-Des terroristes...Ouais, je crois que ça correspond à peu près à ce que les Moldus...

-C'est quoi cette insulte pourrie, bon sang ? L'autre aussi m'a traité de ça, Moldu...C'est la nouvelle blague à la mode, à Londres ? »

À cette remarque, il ne put s'empêcher de pouffer, et émit un petit « Haaaaah » moqueur. Il se demanda si...Après tout...

« C'est comme ça que nous, sorciers, nous appelons les gens sans pouvoirs ! »

Elle eut un mouvement de recul et tomba de son tabouret avec fracas. Machinalement, il se leva pour l'aider, mais elle s'éloigna rapidement et alla se planquer dans un coin de la pièce.

« T'es comme lui ? T'es un méchant en fait, hein ?

-C'est plutôt vexant d'être comparé à eux, en fait ! » Répondit-il méchamment.

Gloria s'entoura de ses bras, le fixa, puis finalement vint reprendre sa place. Elle baissa les yeux vers la table et contempla une trace de brûlure sur le bois.

« Pardon, je suis... Je suis morte de peur, avoua-t-elle.

-C'est naturel, étant donné l'endroit où tu es et la manière dont tu y es arrivée. Mais je ne te ferai pas de mal, d'accord ? Je ne suis pas avec eux, justement, je me bats contre eux ! Tu peux...Tu peux me faire confiance. »

Elle hocha la tête, et il lui tendit sa main.

« Est ce que tu habites loin du centre de Londres ? Demanda-t-il, tandis qu'elle regardait autour d'elle.

-Euh... À quelques rues, vers l'ouest !

-Près de Russell Square ?

-Oui ! »

Il lui fit signe de prendre sa main, et quelques instants plus tard, ils étaient derrière une cabine téléphonique. Elle souffla, reconnaissant la rue en face de chez elle, et ils montèrent tous les deux chez elle. Il entra avec anticipation ; Il allait devoir lui effacer la mémoire. Elle posa son sac, qu'elle avait réussi à arracher au sol avant que Fred ne la kidnappe.

« Tu vis seule dans ce grand appartement ? Ma famille y entrerait sans problème, et nous sommes neuf !

-J'y vivais avec mes parents et trois frères adoptifs, quand j'étais plus jeune, sourit-elle aux bons souvenirs, Maintenant, il n'y a plus que moi. »

Il tenta de ne pas être dépassé par ce qu'il voyait, mais les objets moldus traînant un peu partout étaient vraiment curieux. Touchant une grosse boite avec différents boutons, il en fit sortir une cacophonie qui le fit reculer de plusieurs pas. Elle arriva en courant et baissa le volume en tournant une molette.

« Pardon, je euh... C'est pas vraiment, le genre d'objet que je côtoie...

-Tu n'as pas de chaîne stéréo ? De quel planète tu viens ? Rit-elle.

-De la planète où tu te serais déjà pris un sort de mutisme, pour t'être moqué de moi ! Répondit-il, et elle grimaça.

-Vous êtes beaucoup ? Les sorciers ?

-Des milliers, peut-être des millions ? Tu en as déjà vu, mais tu ne sais pas qu'ils en sont. Sous terre, à Londres, il y a notre Ministère tout entier !

-Ministère ? Genre, votre...Gouvernement ? S'étonna-t-elle, servant sur la table deux tasses de thé et du sucre.

-Oui... Une bande d'attardés corrompus, d'ailleurs... »

Il s'assit sur le canapé et but son thé d'une traite, réchauffant ses os et leur faisant oublier la pluie battante sous laquelle ils avaient vagabondé. Regardant sa montre, il vit qu'il était seize heures trente et qu'il n'avait donné aucune nouvelle depuis. Il prit une profonde inspiration, puis posa les yeux sur la jeune femme devant lui.

Elle était belle, vraiment. Elle avait l'air de prendre soin d'elle. Elle avait la peau plus matte que les filles d'ici, sans pour autant être autre chose qu'anglaise. Ses cheveux...Il n'arrivait pas à se décider entre un blond foncé, et un brun délavé. Mais ils tombaient gracieusement autour de son visage, descendant jusqu'en bas de ses épaules faisant une ou deux vagues par-ci, par-là. Ses yeux étaient profonds, perçants, et donnait du sérieux à un visage visiblement encore mutin et enfantin.

« Tout à l'heure, quand tu m'as bousculé, tu m'as demandé de ne dire à personne que je t'avais vu. Pourquoi ? Interrogea-t-il, se souvenant soudainement de ce détail.

-Je pensais que vous aviez reconnu qui j'étais, alors j'ai paniqué. Je suis assez connue, pas encore assez pour être harcelée à Londres, mais... Je suis une chanteuse. Entre autres. »

Il ne dit rien, se demandant quel genre de chansons cette fille pouvait chanter. Quel âge avait-elle, d'ailleurs ?

« Vous êtes jeune, non ? Fit-elle, lisant presque dans ses pensées.

-J'ai presque vingt ans ! S'indigna-t-il.

-Moi aussi, figurez-vous ! » Dit-elle sur le même ton, avant de sourire, moqueuse.

« Ecoute, je suis désolé de ce qui t'arrive, ça doit être un choc pour toi...

-Pas encore, je suis dans le vague; Mais donne moi deux heures et je pique une crise de nerfs ! Dit-elle, abandonnant le vouvoiement.

-Donc, le meilleur moyen que tout s'arrange, ce serait que tu oublies tout ça, non ?

-Si seulement... Mais c'est marrant, de penser que ça existe, la magie ! S'émerveilla-t-elle.

-Oui, non, justement ! » S'empressa-t-il de contredire, voyant qu'elle commençait à partir dans le mauvais sens. « Je vais, écoute, je vais devoir effacer ta mémoire ! »

Elle posa les yeux sur lui, visiblement choquée. Elle ouvrit la bouche plusieurs fois, et finit par balbutier :

« Mais je..J'ai...Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

-Non, non ! Mais c'est logique que vous- que toi, en tant que M...Personne sans pouvoirs, tu ne sois pas au courant de mes euh...Spécificités. Donc, si j'efface cette journée de ta mémoire, tout rentrera dans l'ordre, non ?

-Je suppose..., marmonna Gloria.

-Ce n'est pas contre toi, tu es certainement une fille très compréhensive, ouverte d'esprit...

-J'ai vomi, faut avouer...

-Oui...Mais, c'est pour la sécurité de tout le monde, que je fais ça, d'accord ? »

Il se leva et tira sa baguette de sa poche, la pointant sur la tête de la jeune femme. Elle déglutit, fixant non pas la pointe de bois, mais le visage de Fred.

« Donc si je te vois dans la rue, je ne te reconnaitrai pas ?

-Non. Essayes de faire le vide, ce sera plus facile...

-Est-ce que ça fait mal ? »

Fred hésita, la baguette à la main. Il trépigna d'un pied sur l'autre, secoua la tête pour essayer de se concentrer, et la fixa de nouveau. Elle le scrutait, comme si elle voulait se souvenir de lui même après que le sort fût jeté.

« C'est quoi ton nom ? Finit-il par demander, impuissant.

-Gloria. Gloria tout court. »

Il ne pouvait décrocher ses yeux d'elle. Gloria, sans rien après ? Sans nom ? Pourquoi ? Il voulait connaître la réponse à cette question. Il abaissa sa baguette et soupira, essuyant la sueur qui perlait sur son front.

« Garde tes fenêtres et ta porte fermées à double tour, ne laisse personne que tu ne connais pas entrer. Fais attention à toi. »

Il rangea sa baguette et s'apprêta à disparaître, mais elle l'arrêta en agrippant sa veste.

« Attends ! Et...Et toi ? »

Il la fixa de ses yeux marrons, réchauffant son esprit, et elle vit que le jeune homme n'était pas habitué à être aussi sérieux. Elle vit ses lèvres s'étirer, et il passa une main encore moite dans ses cheveux roux, ébouriffés.

« Fred. Fred Weasley.

-...Cool... »

Ce fut tout ce qu'elle parvint à dire, avant de le lâcher, et qu'il s'évapore comme s'il n'avait jamais été là. Machinalement, comme un robot, elle ferma toutes les fenêtres et les portes, se glissa dans sa chambre et sous la couette, et ferma les yeux.

Elle fut prise d'un rire bruyant et agita les bras et les jambes dans tous les sens.

Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle venait de vivre.


« Freddie ! Dieu merci tu es en un seul morceau ! »

Sa mère l'accueillit avec une étreinte d'ours, à laquelle il répondit, l'esprit absent. Son frère vint l'enlacer lui aussi, puis il recula, le nez froncé.

« Tu sens...La femme ! » S'indigna George.

Sous les regards étonnés de ses parents et de son frère, il sourit, puis éclata de rire. Il reprit vite son sérieux, voyant que son attitude ne les rassurait pas.

« J'ai sauvé une Moldue de deux Mangemorts, tout à l'heure. Ils devaient être au courant de ce qu'on essayait de faire. Mais ça n'a pas marché, on s'est enfuis, et j'ai la liste ! »

Il la donna à son père, qui lui adressa un sourire fier et une tape sur l'épaule. Molly rongea l'un de ses ongles, puis demanda :

« Elle va bien ? Il n'y a pas eu de blessés ?

-Non, elle va bien, je l'ai ramené chez elle après un détour par le square Grimmaurd !

-Et tu lui as effacé la mémoire, hein ? »

Il répondit immédiatement par l'affirmatif, et aperçut son jumeau lui sourire, le sarcasme sur tout le visage. Ils transplanèrent tous les deux dans leur chambre, et George fut prit d'un fou rire.

« Elle est jolie ? Railla-t-il.

-Quoi ? Qui ?

-Arrête Fred, je te connais ! Tu n'as rien effacé du tout, je crois même que tu t'es bien ancré dans sa mémoire, à cette demoiselle ! »

Il ne répondit rien, mais répondit au sourire de son frère et s'allongea sur son lit, les bras derrière la tête.

« Elle s'appelle Gloria. »


J'espère que vous avez aimé, et j'attends vos critiques avec impatience :)