Coucouu !

Voici un nouveau recueil - oui, ENCORE -, qui contiendra uniquement des OS écrits suite à un défi sur le forum Fairies Fans, qui consiste à écrire un OS à partir d'une chanson donnée. Les publications seront donc globalement aléatoires et les genres et pairings des textes variés je pense. En tout cas, j'ouvre ça avec le premier texte et un pairing pas très souvent utilisé - qui me change beaucoup du Miraxus, d'ailleurs. Bonne lecture !


×Genre : Romance

×Rating : K+

×Personnages : Fried et Mirajane.

×Pairing : Mirajane/Fried.

×Chanson : Falling in love at a coffee shop, de Landon Pigg.

×Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima. Il s'agit ici d'un Univers Alternatif.


Falling in love at a coffee shop —


Fried avait toujours aimé venir dans ce vieux café.

Pas parce qu'il aimait le café – il n'aimait pas le café, d'ailleurs – ni même parce qu'il n'y avait probablement rien de mieux que de s'asseoir au chaud lorsqu'il faisait ce temps-là dehors ; mais parce que c'était ce café, et qu'il lui avait toujours trouvé quelque chose de spécial. Une odeur, une ambiance, des souvenirs, des pensées qui avaient fini par s'accrocher ici et là pour décorer les murs doucement colorés...

C'était un petit café, tout à fait banal, discret. Quand il y entrait, il s'arrêtait quelques secondes pour se laisser submerger par les odeurs, écouter le tintement des clochettes que venait faire sonner la porte, laisser la lumière orangée qui se reflétait contre les murs pastels et le bois vernis des tables accrocher son regard, saluer la serveuse ; et entrer dans un autre monde qu'il avait fait sien, tout simplement. Il avait sa place, là-bas, pas trop près de la fenêtre pour se faire dévisager par les quelques passants mais suffisamment pour pouvoir les observer à son tour. Sa chaise, son jardin secret, sa table où était souvent posé un carnet et des notes qu'il relisait, raturait, ré-écrivait.

Lorsqu'il arrivait, le matin, toujours – ou à quelques minutes près – à la même heure, sa commande était déjà disposée à sa place, dans une tasse de porcelaine blanche qu'accompagnait une cuillère argentée dans lequel se lovait un morceau de sucre et toujours la même serviette en papier, banale et aux bords pourtant délicatement brodés. Alors il posait ses affaires, se débarrassait de son manteau, s'asseyait et attendait une petite minute en fixant l'horloge accrochée au mur qui lui faisait face ; sans rien faire d'autre. L'odeur épicée et légèrement citronnée de son thé venait lui chatouiller les narines, la tasse fumante réchauffait doucement le bout de ses doigts engourdis et le monde paraissait loin. Alors, seulement, après avoir repoussé ses longs cheveux en arrière et effleuré sa serviette du bout des doigts, Fried regardait le sucre se dissoudre dans son thé et attendait qu'il ne soit complètement invisible pour y faire tourner la petite cuillère argentée, qui lui renvoyait gentiment des reflets oscillant entre l'ambre et le doré. Juste quelques secondes ; histoire de rêver encore un petit peu avant de boire les songes qu'il avait pris soin de former.

Et puis il restait encore un peu. Commandait quelque chose à manger, parfois, lorsqu'il avait encore un peu de temps, encore quelques minutes à s'échapper, s'éclipser et rêver ; et puis s'en allait aussi simplement qu'il était venu, des pièces dorées posées sur la table, la cuillère drapée dans la serviette et des odeurs venues d'ailleurs plein la tête.

Ce café était devenu son sanctuaire secret, un endroit qu'il chérissait particulièrement et dans lequel il se rendait dès qu'il le pouvait. Le matin, toujours ; parce qu'il en était venu à croire que c'est ce qui rendait ses journées vivables, supportables. Agréables.

Ce matin là avait eu quelque chose de différent.

Fried venait d'ouvrir la porte pour entrer, comme à son habitude. Ses longs cheveux à la teinte sylvestre étaient attachés en une queue de cheval qui venait surplomber les mailles de laine rouges et entrelacées de sa longue écharpe et il retirait lentement les gants qu'il portait aux mains – comme d'habitude. Il avait salué la serveuse, écouté les cloches, fermé les yeux quelques secondes, et-

Et Fried s'était arrêté. Parce qu'il y avait quelqu'un d'autre que lui à cette heure-ci, parce qu'elle était assise juste en dessous de l'horloge, à sa table et qu'elle le fixait, elle aussi. À ce moment là, Fried ne pouvait pas savoir – il n'aurait jamais pût savoir – mais elle était entrain de rêver aussi, lorsque son arrivée l'avait tirée de ses songes en même temps que le tintement presque féerique des clochettes à l'entrée.

Et le monde s'était comme arrêté de tourner.

Elle n'avait rien de toutes les autres femmes qu'il avait pût voir franchir les portes de ce café, ou encore de celles qui passaient devant la vitrine et qu'il se plaisait à regarder. Ses grands yeux étaient d'un bleu qui aurait aisément pût défier tous les ciels d'une année entière, ses cheveux ornés d'une parure de marguerites d'une blancheur plus pure encore que celle de la neige qui tombait dehors ; et quand il la regardait, même maintenant, Fried se disait que c'est comme si elle faisait partie du décor de ses rêves depuis le début.

Elle était un peu comme ce café, au fond ; banale en apparence, et puis secrète, différente, matérialisation de tous les mystères du monde. Une chimère, un rêve – un beau rêve.

Belle, aussi ; mais pas belle comme les autres femmes, pas belle comme une peinture, la finesse d'une inscription, les nuances d'une couleur ou les boucles d'une écriture. Elle était belle parce qu'elle rêvait, belle parce que son regard, les traits de son visage, la courbe légèrement surprise de ses lèvres roses et les ondulations opalines de ses cheveux semblaient venir d'un autre monde – d'un rêve, d'un long et lointain rêve. Elle était belle parce que ses yeux brillaient de questions silencieuses et de rêves qu'elle tentait de garder dans des bulles d'argent qui n'attendaient que d'éclater, belle parce qu'elle était elle, un océan de rêves dans le cœur et un ciel d'espoir dans le regard.

Belle parce que le sourire timide qu'elle lui adressa en se levant fit chavirer son cœur empêtré entré deux courants impossibles à contrôler. Belle parce qu'elle avait eu un parfum de rêve et d'épices étrangères en passant juste à côté de lui ; et puis belle, encore, parce que les clochettes qui tintaient doucement jusque dans son cœur chantaient pour elle comme elles n'avaient chanté.

Elle était belle et elle s'appelait Mirajane. Mais ça, Fried ne le saura que quelques jours plus tard, lorsqu'il s'osera enfin à lui proposer de partager quelques rêves autour d'une tasse de thé, ce jour-ci et tous les autres jours où elle reviendra. Elle était belle et il en tombera amoureux, plus encore que son thé du matin ou sa place d'où étaient tissés rêves et secrets du bout des doigts.

Mais ce vieux café, il l'aimera toujours ; parce que c'est dans celui-là qu'il y avait rencontré la plus lumineuse des fées au détour d'un rêve.

Le plus beau des rêves.


Voilà voilà, j'espère que ça vous a plût, n'hésitez pas à laisser votre aviiiis. Merci pour votre lecture !