Bonjour à tous!
Je me suis rendu compte que je n'avais toujours pas posté cette traduction que j'ai effectué de la magnifique histoire de ForzaDelDestino.
Elle est terminée et je vous posterai un chapitre par semaine (en gros) pour laisser le temps à ma chère bêta de corriger mes étourderies.
Philtre d'Amour Numéro Neuf
Série TV : Merlin
Traductrice : Lilas
Bêta : Cherry Hitomie
Auteur original : ForzaDelDestino
Paring : Merlin/Arthur
Rating : M
Spoiler: Aucun, elle se passe durant la saison 2.
Disclaimer: Cette fanfiction est une traduction, je ne possède donc ni l'histoire originale, qui est le fruit de la merveilleuse imagination de ForzaDelDestino, ni les lieux et les personnages qui eux, appartiennent à la BBC et Jones, Jake Michie, Johnny Capps et Julian Murphy. Je ne fais qu'emprunter ces éléments de la série TV et ne tire aucun bénéfice financier de tout ceci.
Note : Je tiens à remercier ForzaDelDestino pour m'avoir permis de traduire cette fantastique histoire. Pour les plus courageux, je vous conseille malgré tout la version originale. Elle est également l'auteur d'une quadrilogie UA de Merlin qui est ma préférée "The Pendragon Institute", donc, si vous souhaitez y jeter un œil, je vous y encourage vivement.
Sur ce, bonne lecture et à bientôt!
Chapitre 1: La Potion
Tout était la faute de Merlin, incontestablement.
Comme d'habitude, il n'avait eu que les meilleures intentions. S'il s'était stoppé un instant pour y réfléchir à deux fois, il se serait souvenu du nombre incalculable de fois où Gaius lui avait conseillé de n'avoir recourt à la magie qu'en cas d'extrême urgence, comme celle de sauver la vie de ce satané Arthur Pendragon, ou de délivrer le Roi Uther des bras de sa troll de femme (bien qu'il aurait bien mérité de ne pas l'être, bref...). Seulement, dans cette histoire, personne n'avait eu besoin d'être sauvé, du moins, pas au début.
Il aurait également pu se souvenir du second avertissement préféré de Gaius, celui qui s'applique à toutes situations, d'un sirop pour la toux, en passant par les documents légaux jusqu'aux lois officielles : toujours lire les petites lignes en bas de page.
Tout commença le jour où Guenièvre leur rendit une visite impromptue, descendant à l'atelier de Gaius pour lui demander une potion que le médecin de la cour confectionnait pour sa maîtresse, Dame Morgana. (Il était devenu apparent à tous ceux qui logeaient au château que les cauchemars de la pauvre jeune femme ne faisaient qu'empirer ces derniers temps.) En cette journée précise, il s'avéra que Gaius n'était pas là. Il s'était rendu dans les caves où il entreposait certaines herbes et épices importées de l'étranger. Cependant, Merlin était présent, assis à une table, en train de réduire des grains de poivre en une poudre fine qui le faisait éternuer.
Quand Gwen lui sollicita un second flacon de potion de sommeil, Merlin lui demanda, entre deux éternuements, pour qui était la deuxième bouteille.
« C'est pour Dame Linnet », répondit-elle, poussant un profond soupir. « Tu sais, la jolie jeune fille qui vient juste d'arriver à la cour. Elle doit se marier demain et est terrifiée à cette idée, la pauvre. »
« Elle va épouser Sir Gareth », se souvint Merlin, à la recherche d'un mouchoir. « Son père est un baron local. Mais Gareth est un des nouveaux chevaliers les plus gentils que je connaisse. Et crois moi, je le sais, c'est l'un des rares hommes d'Arthur qui ne se moque pas de mes grandes oreilles... et il est plutôt séduisant, enfin, c'est ce que les filles de la cour pensent en tout cas. Pourquoi serait-elle donc terrifiée ? »
« Elle ne l'a pas revu depuis qu'ils avaient cinq ans. C'est à cet âge qu'on a on a décidé de les fiancer, voilà pourquoi, » murmura Gwen. « Elle ne le connaît pas et lui non plus. Je sais que cela est coutumier chez les gens nobles, mais moi je trouve que c'est cruel. Elle est extrêmement nerveuse et elle a vraiment peur. »
Lorsque Merlin sembla sincèrement déconcerté, Gwen tapa du pied, exaspérée.
« Merlin, par pitié ! Tu ne sais donc rien de... euh... ce qu'un... oh, je ne veux pas me montrer indélicate, mais... tu sais, ce qu'un couple fait lors de leur nuit de noce ? »
Eh bien, évidemment qu'il savait. Il était naturel qu'il soit conscient des choses de la vie, quel roturier l'ignorait ? C'était le fait que Dame Linnet soit effrayée par une chose dont les troubadours et les poètes n'avaient de cesse de chanter les louanges et qui était supposée être l'expérience la plus délicieuse qui soit qu'il ne comprenait pas.
Gwen haussa les épaules de frustration face à son ignorance et partit d'un pas rapide, emportant avec elle les deux flacons de potion de sommeil.
Finalement, Merlin fut obligé de demander des explications à Gaius et la conversation qui suivit fut quelque peu... embarrassante. Tout d'abord, non, il ne demandait pas cela pour des raisons personnelles. Oui, on lui avait déjà parlé des choux et des roses. Non, il n'avait pas besoin qu'ils aient « La Conversation ». Oui, il avait farfouillé dans la bibliothèque et lut tout ce qu'Atistote et tous ces autres macchabées Romains et Grecs avaient à dire sur le sujet de... euh... la reproduction. Mais certaines différences entre ce que pouvaient ressentir les hommes comparés aux femmes restaient un mystère pour lui.
Une fois que Gaius daigna cesser de s'esclaffer dans sa pinte, il demanda à Merlin de s'asseoir pour lui montrer certains cahiers d'anatomies.
« Je sais déjà toutes ces choses », protesta le jeune sorcier.
« Alors que me demandes-tu, précisément ? » Somma le médecin, commençant à devenir aussi exaspéré de Gwen.
« Pourquoi Dame Linnet devrait-elle avoir peur de sa nuit de noce au point de demander à Gwen de lui apporter une des potions de Morgana ? »
« Ah ! » comprit Gaius et il commença alors à expliquer la différence majeure entre la perte de virginité chez les femmes et chez les hommes.
« Oh », souffla Merlin, quelque peu secoué. « Je comprends pourquoi elle est bouleversée. »
« Je suis surpris que tu n'aies pas plutôt posé cette question à Arthur. »
Arthur? Merlin aurait encore préféré entrer dans la salle du trône d'Uther nu comme un ver en annonçant qu'il était un sorcier tout en jonglant avec deux assiettes, les yeux bandés, plutôt que de poser ce genre de questions à Arthur. S'il se sentait déjà mal à l'aise de parler de ces choses avec Gaius, il n'osait même pas imaginer l'inconfort qu'il aurait éprouvé à en faire mention à cet insupportable crétin qui leur servait de prince héritier. Il l'aurait dévisagé avec ses incroyables yeux bleus ; ses lèvres pleines, d'un rose gourmand, auraient formé un sourire sardonique et nom d'une satané bouse de dragon, il l'aurait traité d'idiot, comme toujours.
« Je suis certain qu'Arthur pourrait t'en apprendre bien davantage sur le sujet des... et bien... des dames. »
« Euh, je préférerais ne rien lui demander, si cela ne vous dérange pas », marmonna Merlin en évitant son regard.
« Cela est juste l'une de ces expériences que les femmes doivent endurer alors que nous non, » continua Gaius alors que le jeune sorcier s'efforçait de ne pas penser à Arthur en imaginant tout un tas de choses désagréables, comme ces horribles sangsues que son tuteur utilisait parfois pour son travail.
« Ce qui n'arrange rien évidemment, c'est le fait qu'elle le connaisse à peine », ajouta Gaius au bout d'un moment.
« La pauvre », déclara Merlin d'un air absent, son esprit s'aventurant déjà sur d'autres terrains, comme par exemple, trouver une excuse pour ne pas nettoyer la cuve à sangsue du médecin.
« Sois juste reconnaissant que tu n'aies pas à t'inquiéter de ce genre de choses personnellement, » conclut Gaius d'une voix paternaliste. « Maintenant, à propos cette cuve à sangsue... »
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Plus tard cet après midi là, Merlin était assis dans la cour du château en tentant de rester le plus discret possible (pour éviter que quelqu'un lui demande ce que le serviteur du prince héritier faisait ici à se prélasser au lieu de travailler), prenant de grandes goulées d'air frais après la terrible épreuve olfactive qu'il avait surmonté, le nez plongé dans la cuve à sangsue. Soudain, il aperçut Gwen qui traversait le chemin dallé qui menait au château. Elle était en réalité en train de porter un panier chargé de tissus brodés, marchant en compagnie d'une jolie jeune femme aux cheveux roux vêtue d'une fine robe en laine verte, un collier doré ornant sa gorge, deux petits joyaux pendant à chacune de ses oreilles.
Il n'avait vu Dame Linnet qu'une seule et unique fois auparavant, et depuis une certaine distance, lors de son arrivée à la cour, mais il la reconnut immédiatement. Aujourd'hui, il remarqua à quel point son teint était pâle et ses traits tirés, son expression tout sauf empreinte de joie. Au beau milieu du chemin, elles rencontrèrent Sir Gareth, qui s'inclina devant sa dame et baisa sa main, rien en lui ne reflétant un quelconque plaisir à l'idée de leur futur union.
"Tu vois", dit Gwen à Merlin lorsqu'elle eut escortée Dame Linnet à ses appartements et qu'elle le rejoignit dans la cour. "Rien que la pensée de son mariage la rend misérable. Oh Merlin, c'est tellement injuste! C'est une jeune femme si gentille et maintenant la voilà promise à un homme à l'air grognon pour le reste de sa vie."
"Il n'est pas grognon, Gwen, juste un peu timide," répondit Merlin avec vigueur. Il aimait bien Sir Gareth, il l'avait toujours traité, ainsi que tous les autres serviteurs, avec une honnête courtoisie. "Et si tu veux mon avis, il appréhende ce mariage tout autant qu'elle."
Pour une raison qui lui échappait (peut-être qu'elle était inquiète à propos de son propre avenir matrimoniale), Gwen était clairement de mauvaise humeur. Elle prit le chemin du château peu de temps après, donnant une vague excuse concernant une déchirure dans la robe de cérémonie de Morgana qu'elle devait raccommoder.
Une fois que Gwen eut disparu, Merlin se leva et retourna dans l'atelier de Gaius.
"Je dois me rendre à la ville basse pour me procurer quelques provisions, mon garçon," annonça le médecin aux cheveux d'argent lorsque le sorcier entra."Tu garderas un œil sur ces concoctions durant mon absence, n'est-ce pas ? "
Il fit un signe de menton en direction de plusieurs petites fioles qui bouillonnaient au-dessus de l'âtre et Merlin acquiesça vivement. Mais dès que Gaius eut passé la porte, il courut jusque dans sa chambre où il sortit son livre de magie de sa cachette. Feuilletant rapidement les pages, il s'arrêta sur le chapitre dédié aux "philtres d'amour".
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Il dut faire de longues recherches, parcourant de nombreuses recettes et déchiffrant d'incompréhensibles formules magiques, certaines se révélant extrêmement complexes, rédigées d'une manière totalement illisible et biscornue, avant que Merlin trouve enfin ce qu'il désirait. Les instructions pour préparer la potion, la numéro neuf, étaient plutôt longues, cependant, elles étaient rédigées en larges lettres rondes et intelligibles. Elles étaient également soulignées de différents post-scriptum dont l'écriture était bien plus fine, petite et que Merlin ne prit pas la peine de lire.
Selon la description, il s'agissait qu'un puissant philtre d'amour destiné à éveiller à la fois le désir et l'affection dans le cœur de ceux qui la boirait. Elleavait le goût d'un vin aux myrtilles et son efficacité était garantie (par pas moins de trois vénérables sorciers originaires de trois pays différents qui partageaient leurs éminents témoignages). Un verre entier, but par les deux personnes en question, promettait un amour éternel, (charnel et spirituel), ainsi qu'une profonde dévotion.
S'il restait quelques gouttes de potion après que le couple l'ait absorbé, on pouvait la mélanger à du vin. La version diluée, si ingérée, provoquait des effets moindres: le buveur serait simplement saisi, durant trois nuits, d'une intense passion envers la première personne sur qui il poserait les yeux après avoir but le philtre d'amour.
Merlin trouva un grand bol et fouilla dans les armoires de Gaius, cherchant herbes, fleures, teintures et élixirs afin d'être certain d'avoir tout ce dont il aurait besoin à portée de main avant de se mettre au travail. La potion n'était pas particulièrement difficile à réaliser, bien que le nombre d'ingrédients soit extrêmement important. Une fois que les herbes eurent infusées assez longtemps et qu'elles eurent été correctement mélangées, le philtre prit une remarquable teinte bleu, la couleur ressemblant à s'y méprendre à celle des yeux de ce crétin de prince. Merlin souleva ensuite le bol entre ses mains avec précaution, avant de souffler le sort requis: drincan...lufu...aefre.
Le mélange commença à frémir, puis se mit à bouillonner, la potion devenant sombre, semblable à la teinte rouge violacée que détenait un bon vin vieillit en fût. Merlin versa rapidement le philtre dans un flacon, le bouchonna à l'aide d'un morceau de cuir pour le protéger et se dépêcha de le dissimuler dans sa chambre. Ainsi, personne ne le trouverait jamais. Car si le Roi Uther venait à se rendre compte de quoi que ce soit, cela signifierait que sa vie serait en danger, il serait décapité, ou alors, brûlé vif dans la cour du château. Et si Arthur venait à le soupçonner… et bien, peut-être qu'il n'irait pas jusqu'à le faire exécuter, mais il ne serait pas moins horrifié d'apprendre que son valet était un sorcier. Il l'exilerait certainement. Rien que cette pensée lui parut intolérable. Il ne pouvait pas être séparé de ce crétin de prince, même si ce dernier était insupportable, arrogant, dédaigneux, tyrannique...
De plus, c'était sa destiné de rester aux côtés d'Arthur pour le protéger, n'est-ce pas ?
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Gaius occupa Merlin pour le reste de l'après-midi, l'envoyant courir à la ville basse pour accomplir de petites missions, et devant délivrer des remèdes à divers habitants du château. Il eut à peine le temps de nettoyer les écuries royales, se laver (il était impensable qu'il se présente devant le prince en puant le cheval), et apporter une nouvelle fiole de potion de sommeil dans les appartements de Morgana. Comme aucune de ses concoctions ne semblaient avoir de l'effet, Gaius avait pris pour habitude d'en créer de nouvelles à chaque fois qu'il en avait l'occasion.
"Tu seras de service demain, pour le mariage de cette pauvre Linnet, Merlin, n'est-ce pas ?" demanda Morgana au moment où il apparut. Elle ne parut pas ennuyée que le serviteur soit entré dans sa chambre sans prendre la peine de frapper, c'était devenu quelque chose de presque habituel à présent et tout le monde s'y était fait, sauf peut-être Uther.
"Bien sûr qu'il le sera", répondit Gwen en levant un sourcil. "Il n'a pas vraiment le choix vu qu'Arthur sera présent. Mais oui en effet… pauvre Linnet."
Merlin prévoyait que l'avenir ne serait pas si sombre que cela entre cette pauvre Linnet et son époux une fois qu'ils auraient bu son philtre d'amour et qu'on leur accorderait un peu d'intimité.
Gwen était en train de brosser les longs cheveux d'un noir de jais de Morgana, mais elle esquissa malgré tout un léger sourire à l'attention de Merlin, comme pour excuser sa mauvaise humeur du début d'après midi. Le sorcier le lui rendit et déposa le remède de la pupille du Roi sur sa coiffeuse, juste à côté de son miroir.
"Je suppose que cette potion ne fera pas plus effet que les précédentes", soupira Morgana, posant une main sur son front d'albâtre. "Mais on ne sait jamais. De plus, je ne veux pas blesser l'orgueil de Gaius. Il se fait tard, tu devrais y aller Merlin et te rendre auprès de notre seigneur et maître… Honnêtement, on penserait qu'un homme de son âge soit capable de se vêtir tout seul."
"En effet, on pourrait le penser", répondit Merlin avec une certaine amertume avant de prendre congés. Il put entendre les deux filles glousser lorsqu'il referma la porte.
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"Tu es en retard", déclara sèchement Arthur quand Merlin arriva en trombe dans sa chambre, évitant par miracle d'entrer en collision avec le tas d'armure sale qui reposait ostensiblement au milieu du passage.
"Désolé, Sir," répondit automatiquement le sorcier, localisant immédiatement la robe de chambre du prince pour la poser sur le dossier d'une chaise qui se trouvait tout prêt de l'âtre afin de la réchauffer. Les lourds rideaux étaient à moitiés tirés (l'aurait-il fait sans l'aide de personne?) et toutes les chandelles, sauf celles reposant autour du lit, étaient éteintes.
"J'aurais besoin de ma nouvelle tunique brodée pour le mariage de demain", marmonna Arthur, ôtant prestement ses bottes. "Et tu porteras ta tenue officiel de…"
"Non", grogna désespérément le valet. "Pas encore! Je pensais…"
"Non Merlin, tu ne penses pas, comme d'habitude," se moqua le prince héritier. Sa bouche bien dessinée et ses lèvres pleines esquissaient un sourire et Merlin savait qu'il faisait un effort pour ne pas éclater de rire. "Tu n'arriveras pas à trouver une excuse valable pour ne pas la porter. Avec le chapeau."
"Je sais que vous trouvez cela amusant, Arthur," fit sombrement remarquer Merlin. "Mais ce n'est pas vous qui devez vous vêtir de la sorte."
Arthur ne daigna pas lui répondre, il se contenta de sourire à pleines dents et se dirigea vers la cheminée en pierre ornée de gravures, attendant que Merlin le débarrasse de sa tunique.
Le processus nocturne de préparation du prince était devenue comme une seconde nature pour le jeune serviteur. Avec des gestes rapides, il débouclait sa ceinture de cuir, dénouait les nœuds de sa redingote et la passait au-dessus de sa tête. Arthur s'occupait de défaire son pantalon lui-même, le laissant retomber sur le sol où Merlin, évitant à tout prix de lever les yeux, le lui ôtait totalement et le récupérait. Le prince levait ensuite les bras afin que son valet le vêtisse de sa chemise de nuit toute chaude, le tissu dévalant sur ses larges épaules et le long de son torse musclé.
Merlin ramassa les différents vêtements qui avaient chût sur le sol et les entassa dans ses bras pour les ajouter à la pile de linge sale qu'il devrait nettoyer le lendemain.
"Je prendrais mon bain tôt demain," l'informa Arthur d'un air absent, alors qu'il attisait les flammes dans l'âtre. "A l'aube, juste avant le mariage."
"Oui Sir," répondit Merlin. En dirigeant vers la porte, il se demanda comment il pourrait avoir le temps de faire la lessive et de préparer le bain du prince. "Ce sera tout ?"
"Oui, Merlin", acquiesça Arthur, baillant et repoussant les cheveux blonds qui retombaient sur son front. "Sois juste certain que ta tenue officielle soit lavée et repassée, ou tu verras mon père te pourchasser avec une cravache."
"Ce que vous sous-entendez, c'est qu'il ordonnera à quelqu'un de me poursuivre avec une cravache", bourgeonna Merlin. "Est ce que je pourrais au moins me passer du chapeau ?"
"Désolé", déclara Arthur avec un petit sourire satisfait. "Mais Père y tient beaucoup. Tous les serviteurs doivent être vêtus de leurs tenues de cérémonies, il semble que la famille de Dame Linnet soit plus illustre que celle de ce pauvre vieux Gareth. Et même si cela n'était pas le cas, tu ne pourrais décemment pas te rendre à un mariage vêtu de la sorte."
Ses yeux détaillèrent son jeune valet de sa touffe de cheveux noir ébouriffée, jusqu'à ses doigts de pieds enfermés dans ses bottes crottées, en passant par sa tunique au tissu grossier et épais, son éternel veste marron trop large qui pendait lamentablement autour de sa silhouette excessivement mince, et ce foulard ridicule, désespérant et usé, aux bords déchirés qui était négligemment noué autour de son cou, attirant l'attention sur sa gorge longue et pâle.
"En d'autres termes, je suis obligé d'avoir l'air ridicule", comprit Merlin avec résignation.
"Oh, arrête de geindre, Merlin, espèce d'idiot", répliqua le prince, son ton amusé se renfrognant. "C'est déjà assez exténuant de savoir que je vais devoir passer la journée à regarder le visage lugubre de Gareth demain."
"Alors comme ça, lui non plus ne veut pas se marier ?"
"Que veux-tu dire par lui non plus? Mais non, en effet, je ne crois pas qu'il en ait très envie. Il connaît à peine cette jeune femme."
Merlin pouvait desceller une sourde colère vibrer dans la voix d'Arthur. Il pensait sans nul doute à son propre futur, lorsqu'il serait forcé de devoir se marier à une femme que son père aurait choisi pour lui.
"A présent, vas-t'en, je te verrais demain à l'aube. Ne sois pas en retard," asséna Arthur, se détournant de Merlin avec un air boudeur. Il se dirigea vers la fenêtre où il s'accouda contre le mur, son regard se perdant au loin, observant le ciel nocturne à travers les rideaux entrouverts.
Alors que le sorcier descendait les escaliers, une pile de vêtements appartenant à Arthur sous un bras et son armure sous l'autre, il se rendit compte que l'incroyable charme du prince héritier et ses prouesses militaires ne parvenaient pourtant pas à compenser son total manque de considération envers son valet surmené.
Je posterai la suite dans une petite semaine. Votre avis ? ^^
