Auteur: Violette Poète

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Résumé: Les pensées de Daniel dans un moment très spécial.

Genre: Angst, romance

Prière de ne pas publier cette fic sans mon autorisation

Bonne lecture!

Les jolis yeux de Vala Mal Doran

La chute fut plus rude qu'il ne le pensait. Lorsque la décharge l'avait atteint, la douleur avait été fulgurante. Maintenant, allongé sur le sol boueux de la planète, il ne sentait plus rien. La souffrance avait disparu, ce qui était certes très agréable, mais Daniel ne savait que trop ce que cela pouvait signifier. Il allait mourir.

Désormais, les sons ne lui parvenaient plus qu'étouffés. Il entendait les rafales, les coups de feu, sans pouvoir les localiser. Il supposa que les autres repoussaient l'ennemi. Il ne chercha pas à bouger ou à les appeler. Il était bien, là. Il sentit que quelqu'un touchait à sa blessure –une plaie béante dans sa poitrine. Il écarquilla les paupières pour apercevoir cette personne. C'était Vala. Elle avait les mains couvertes de sang et il craignit un instant qu'elle ne fut blessée, avant de réaliser que c'était de son sang qu'il s'agissait. Elle lui adressait des paroles qu'il ne comprenait pas, qu'il ne cherchait pas à comprendre. L'inquiétude, la peur creusaient des sillons sur ses joues pâles et il s'enorgueillît d'être une des rares personnes à pouvoir la contempler ainsi, d'être une des rares personnes qu'elle aimait. Il la regarda, fascinée, et la trouva belle.

Il pensa brusquement à Sha'Re. Les deux femmes avaient les mêmes longs cheveux noirs. Mais là s'arrêtait leur ressemblance. En réalité, elles étaient si dissemblables qu'il se demanda pourquoi il avait pensé à elle au départ.

Il ne pouvait presque plus bouger, il sentait ses membres s'engourdir petit à petit. Il s'efforça pourtant de rester éveillé. Il continua de fixer Vala, jusqu'à connaître son visage par cœur. Il la regarda, comme jamais il ne s'était autorisé à la regarder. Et soudainement, il lui sembla important de lui parler. Il ouvrit la bouche, mais sa langue restait lourde, comme endormie. Il essaya à nouveau, en vain. Qu'il aurait aimé pouvoir lui dire certaines choses ! Qu'il aurait aimé, même si ce n'avait été que quelques mots !

-Ne dites rien, ne vous inquiétez pas, on va rentrer très vite…

Elle s'abreuvait de paroles inutiles. Elle avait peur, si peur de le perdre encore ! Mais l'archéologue, têtu, essayait encore de parler.

-Je vous en supplie, ne dites rien.

Elle haït son ton plaintif, mais elle craignait qu'il ne s'épuise inutilement. Et puis, elle connaissait trop les raisons qui poussent un blessé à vouloir parler. Hélas, il continuait encore et encore à remuer les lèvres, se fatiguant encore plus vite. En désespoir de cause, elle se pencha vers lui, le fixant, espérant lui communiquer encore un peu de vie. Elle crut voir fleurir sur son visage un sourire tendre, un sourire fatigué. Il murmura, dans un souffle :

-Vous… Vous avez de très jolis yeux…

Les siens se fermèrent.