Bonjour tout le monde !
L'écriture me démange ces derniers temps, mais entre les partiels et la panne interminable de mon ordi, je n'ai pas écrit depuis un long moment. Je n'ai même pas réussi à reviewer toutes les fics et les OS que je suis sur ce site.
Mais, les vacances approchant, je tente de remettre un pied à l'étrier. Ainsi donc, je vous livre le premier chapitre de cette mini-fic en trois parties La halte des heures. Une histoire de Noël (oui, je suis totalement dans la saison, je sais) écrite peu après les fêtes. J'ai beaucoup hésité avant de la poster, et puis diable, la tentation est trop forte. Ecrite sur un coup de tête, après avoir entendu une émission de France Inter sur 14-18, avec le soutien d'Anadyomède en prime.
Disclaimer : Tout est à JKR, bien sur.
Rating : K
La halte des heures
1. La Quête.
Ils se sourirent, des propos s'échangèrent, des mains se tendirent et s'étreignirent, on se partagea le tabac, un quart de jus ou de pinard (…) Qui sait ! Peut être qu'un jour sur ce coin de l'Artois, on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient horreur de la guerre et qu'on obligeait à s'entre-tuer contre leur volonté.
Louis Barthas
La neige était tombée à gros flocons toute la nuit, recouvrant d'un manteau uniforme toute la campagne environnante. Les arbres exécutaient une révérence gracieuse aux esprits invisibles du matin. Tout était calme et paisible. Terriblement paisible.
Loin de Londres et de ses fracas, la campagne anglaise hibernait.
Ils avaient presque oublié. Deux mois que le Lord les avaient envoyé prendre leur quartier dans l'arrière pays. Théo, Blaise et Draco avaient pesté en découvrant la cabane de vieille pierre, ses planches de bois branlantes, ses volets pourris et ses vitres tremblantes. Théodore l'avait rebaptisé la « masure du vent qui siffle », rapport à ses pièces pleines de courant d'air, laissant entrer et gronder tous les souffles des plaines.
Puis, ils avaient colmaté les fissures et découvert l'ancienne cheminée condamnée du salon. Blaise avait bidouillé un sort afin de rendre invisible la fumée de l'extérieur, et ils avaient pu faire revivre les flambées d'antan. Ils en auraient presque oublié qu'ils étaient en mission. Le Lord souhaitait avant tout vérifier la rumeur qui voulait que de nombreux membres de l'Ordre transitaient par le Gloucestershire. Les membres des villages voisins s'étaient avérés bavards et peu soupçonneux, et ils avaient rapidement découvert que des hommes répondant aux descriptions de Remus Lupin, Luna Lovegood et même de la famille Weasley avaient vécu dans la région. Fort de leur découverte, leur mission avait été renouvelée.
Draco, le front collé contre la vitre du salon observait distraitement le bosquet d'arbres en contrebas. Le bruit lourd de Théo frappant ses bottes contre le mur pour les débarrasser de l'imposante couche de neige lui fit tourner la tête. Le jeune mangemort jura en ouvrant la porte de la cuisine d'un coup de coude, et jeta un regard inexpressif autour de lui en se débarrassant de son barda.
-Ce serait vraiment trop te demander de ne pas laisser trainer tes merdes partout, Théo ? Gronda Blaise adossé contre l'évier.
Le blond ébouriffa ses cheveux et pour seule réponse, rejeta son écharpe humide sur la table au centre de la pièce.
-Tout ça pour des piafs…
Depuis que trente centimètres de neige avaient élu domicile dehors, les quelques oiseaux qui s'évertuaient à venir se poser aux alentours de la maison s'embourbaient jusqu'aux ailes et se débâtaient comme de petits bonshommes de glace pour en sortir. Théodore les avaient observé un moment, puis ils avait passé sa cape sur les épaules et avait déblayé un coin de la terrasse, y déposant miettes de pain et pommes de terre cuites. Blaise ne pouvait s'empêcher de le railler, lui reprochant mi-figue, mi-raisin de gaspiller la bouffe pour les moineaux.
-Tu sais quoi Blaise, je t'emmerde.
Il avait soufflé ça sans aucune animosité, se contentant d'inonder davantage le sol en ébrouant sa cape. Son compagnon éclata d'un rire sonore, et il fit volte face pour saisir une tasse dans l'évier.
-Qu'est ce que tu crois Théo ? Ils ne viendront pas fleurir ta tombe, ces moineaux.
L'autre haussa un sourcil.
-Toi non plus, Zabini.
Il avait finalement rassemblé ses vêtements humides pour les jeter sur la patère près du feu, saisissant dans l'un des revers de la cape un vieux livre de poche usé.
-Et est-ce que tu pourrais arrêter de nous rabattre les oreilles de tes stupides chants de Noël, Blaise ?
L'autre se contenta de ricaner au fond de sa cuisine et Théo jeta un regard excédé vers Draco qui répondit d'un haussement d'épaule. Blaise avait mis la main sur un vieux lecteur-CD et depuis une dizaine de jours, les mêmes chants passaient en boucle. Tradition héritée d'un des multiples maris de sa mère, avait il argué. Draco n'avait rien dit. Cela aurait de toute façon été inutile. Blaise avait l'habitude de n'en faire qu'à sa tête.
Théodore était monté à l'étage alors que Blaise revenait de la cuisine en sifflotant, une tasse de thé entre les mains.
-Il nous fait quoi Théo ? Il déménage ? Voulut savoir le mangemort en se laissant tomber lourdement sur le sofa.
A l'étage au dessus, Théodore arpentait de son pas lourd le pallier.
-Va savoir, il cache peut être un corps ? Souffla le blond en prenant place sur le canapé éventré.
Un sourire vint flotter sur le visage anguleux de son ami, et il se mit à fredonner doucement.
-Noël, Blaise…Comment tu arrives à chanter des trucs pareils ? Avec cette guerre…
-Tu te fous de moi ? On n'est pas en paix ici ? Vise un peu dehors : rien. Le blanc. Le silence. Mais tu as raisons sur un point. Cette putain de guerre n'a rien à faire ici. Qu'elle reste loin. Qu'elle reste à Londres.
-Tu oublies que théoriquement, en venant ici, on l'a aussi amené avec nous.
Blaise rejeta l'objection d'un mouvement lâche du poignet. Draco ne pouvait s'empêcher de lui donner raison. Ils étaient au calme. Le retour à Londres n'en serait que plus dur. Peut être plus proche que prévu, aussi. Théo devait monter sur Londres dans la soirée, pour donner rapport et recevoir les ordres. Et sans l'admettre, Draco redoutait d'être rappelé à la base.
Les rondes, les interrogatoires, les règlements de compte. Tout cela ne lui manquait pas.
Pov Théo.
Une véritable purée de pois. Je ne voyais même pas à dix centimètres devant moi. Le brouillard s'était levé et rendait le chemin impraticable. La neige qui s'agglutinait m'arrivait jusqu'à mi-mollet et le sac de provision que m'avait mis entre les mains Severus pesait l'équivalent d'un centaure mort.
J'ai toujours eu de la chance. En plus de devoir supporter les conneries de Zabini et le caractère ombrageux de Malefoy, j'avais la veine de devoir me coltiner les rapports au Quartier lorsque le temps était singulièrement pourri et que les deux kilomètres à parcourir entre le Portoloin et la cabane se transformaient en un véritable parcours d'endurance.
Rogue avait la mine des mauvais jours. Et les contrariétés le rendaient désagréable. Quand je lui avais demandé si nous devions nous attendre à des changements dans les prochains jours, il n'avait pas même fait mine de me répondre. Il m'avait signifié d'un mouvement de tête de contourner son bureau et m'avait présenté un sac de jute à ses pieds.
-Qu'est ce que c'est que ça ?
- « Ça », c'est votre repas de Noël. Avait-il soufflé.
- Trop aimable. Le lord veut gâter ses mangemorts ?
L'autre émit un petit rire.
- Estime-toi plutôt heureux de poster avec Malefoy. Lucius à fait des pieds et des mains pour subtiliser de quoi vous nourrir. Je t'assure que les autres hommes en planque n'en auront pas le vingtième.
Il oubliait également de préciser, qu'en tant que parrain du même Malefoy, il s'était bien gardé de souligner les inégalités de traitement.
C'était quelque chose qui m'avait toujours dépassé. La sorte de fascination que pouvait exercer les Malefoy sur le monde sorcier. Ils n'étaient pas les seuls sangs-purs. Pas mêmes les plus brillants ou les plus braves. Lucius n'avait pas toujours été irréprochable. Et pourtant, le nom Malefoy résonnait comme un sésame. Il y avait du fantasme tout irrationnel dans l'évocation même du nom. Quelque chose que Théodore Nott n'évoquais pas.
Quoi qu'il en soit. J'avais chargé le sac sur mon dos et évité tout commentaire. Après tout, j'avais faim. Et pour une fois, le patronyme Malefoy jouait en ma faveur. C'était suffisant.
En quittant la route pour emprunter le sentier menant à la maison – désormais invisible- je m'enfonçais jusqu'aux genoux dans la neige, et continuait ma route en serrant les dents. La lumière chaude vacillante, de la fenêtre du salon, au milieu de la brume me servit de point d'ancrage.
I believe that somewhere in the darkest night, A candle glows*
Encore sur le pas de la porte, j'entendais déjà les chants de Blaise. J'aurai donné cher pour pouvoir lui faire avaler son fichue CD. Si ce con avait seulement le bon gout d'aimer en sourdine…
-Théo ! On t'a cru perdu. Nous nous sommes inquiétés. Avait tonné Blaise, à peine un pied dans l'entrée.
Sous l'air goguenard de Zabini, je devinais sans peine l'attente un peu tendue. J'avais vu Draco relever la tête de son livre et m'observer.
-Rogue n'a pas eu pitié de moi le moins du monde. Je vais devoir me farcir tes foutues cantiques de Noël jusqu'à la fin des fêtes. Et sans doute même, de l'hiver, si cela te chante.
La tension était retombée d'un coup. Draco s'était levée d'un bond de sa démarche souple et féline, et s'était approché de moi alors que je trainais mon paquet jusqu'à la cuisine.
-Sans vouloir jouer à la fouine, il y à quoi dans ta hotte, Père Noël ?
Blaise me tournait autour comme un chien flairant un os, et Draco, qui s'était collé contre l'embrasure de la porte, tendait un cou curieux. Je mis fin au mystère en déposant mon farda sur la table.
-Cadeau de Lucius Malefoy, sous les bons hospices de Severus Rogue - bien sur.
Ils s'étaient tous les deux rués dans un bel ensemble, et Blaise avait rapidement défait la grosse corde qui maintenait le sac fermé. Je songeais soudain qu'ils ressemblaient à deux gosses aux visages rieurs, avec leurs exclamations de surprises et leur grondement de satisfaction.
-Un jambon entier. Bon sang…Je savais que trainer avec un type mal famé dans ton genre finirait bien par me rapporter quelque chose, Malefoy.
Je m'étais approché, finalement intrigué.
- Dis-moi, Blaise. Simple curiosité. Je ne suis pas expert en ce qui concerne Noël, mais ce n'est pas plutôt une dinde qu'un jambon, d'ordinaire ?
-Une dinde. Des marrons. Des douceurs et du vin. Toutes ces choses qui vous jettent de la chaleur au fond du corps. Tu n'as donc jamais fêté Noël, -Nott ?...
Non.
Mon père avait toujours passé les fêtes au Ministère. Les nourrices qui se succédaient m'autorisaient à veiller plus tard, me racontaient quelques contes. Jamais rien de plus extravagant. Mon père était à cheval sur les convenances et la discipline. Une fois plus vieux, je restais à Poudlard, évitant ainsi de me retrouver seul dans la maison familiale les soirs de fêtes. Au regard que m'avait jeté Malefoy, je savais qu'il comprenait. Il avait du en vivre lui aussi, de ces fêtes maussades.
-Quoi qu'il en soit – avait reprit Zabini – dans une période pareille, un jambon sera parfait.
Draco venait d'extraire de la toile trois énormes tablettes de chocolat, de la farine et des œufs, tandis que j'avais saisi un énorme pot de confiture d'abricot et une motte de beurre. Du lait, des biscuits, des pommes de terre, un pot de crème fraiche, un imposant morceau de fromage, une miche de pain de la taille de mon avant-bras et un sachet de café complétait le tout. Un festin de roi, que nous regardions avec envie.
-Je peux vous dire que demain, je vais vous préparer un repas dont vous me direz des nouvelles. Siffla Blaise en emportant le jambon dans ses bras. Qui plus est, cette vieille gazinière va faire des merveilles. J'ai des recettes délicieuses qui me viennent tout droit de…
-Ah non. Ne me dit pas que tu tiens encore ça d'un des anciens maris de ta mère, où je t'étrangle de mes propres mains, prévins-je brusquement.
Blaise se contenta de sourire. Après tout, le réveillon ne s'annonçait peut être pas si sombre que cela.
Pov Draco :
Des grains de poussières dansaient sur les lattes inégales du parquet. Je les suivais du regard, éclairé par la lumière filtrant à travers les volets. J'étouffais un bâillement dans ma paume, tendant l'oreille aux voix sourdes qui se faisaient entendre en bas. Un raclement sur le sol. On déplaçait « quelque chose ».
Je recherchais à tâtons la vieille montre sur le chevet. 8h32. Cela me semblait presque tard. Peut être l'ambiance caractéristique de la veille de Noël, mais j'avais bien dormi. Étonnamment bien. Je parvins à repousser les couvertures et à m'extraire du lit.
Les volets allèrent claqués durement contre le mur extérieur. Une bourrasque de vent glacé me saisit, et j'aspirai une grande bouffée d'air gelée. Je refermais l'une des fenêtres, tirant le rideau élimé. Cette chambre manquait d'air.
Machinalement, je glissais ma baquette dans la poche arrière de mon pantalon, tout en enfilant le pull échoué sur le rebord de la chaise. Je descendis quatre à quatre les escaliers. Théo se tenait contre la cheminée, les bras croisés et les mâchoires serrés, pendant que Blaise repoussait le canapé à l'autre bout de la pièce.
-Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ?
J'avais saisit une tasse et m'étais versé un café noir. Théo me renvoya un regard lugubre et désigna Blaise du menton.
- Figure-toi qu'il s'est mis en tête d'avoir un sapin.
Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire.
-Blaise, c'est quoi encore, cette connerie ?
Il se tenait dos à moi, observant cérémonieusement l'espace libéré au centre de la pièce.
-Cette connerie ? Mais c'est Noël, Draco. Est-ce n'est pas comme s'il ne poussait pas des sapins par centaine dans le bosquet. On en coupe un, on le ramène et…
Il avait frappé dans ses mains et son large sourire attestait qu'il se trouvait particulièrement brillant.
-Et ensuite ? On passe notre après-midi à peindre des cocottes de pain pour le décorer ? Avais-je proposé.
Théo passa les deux mains sur sa nuque.
-Vous vous fichez de moi, c'est ça ? Je…je suis le seul à trouver cette idée…Irréelle ? En pleine guerre ?
Blaise s'était laissé tomber dans le canapé, sortit une pomme de sa poche, qu'il lustra contre sa manche.
-Parce que tu crois qu'elle ne sera pas encore là dans deux jours, ta guerre ? Ne t'inquiète pas, on retournera à Londres, on retrouvera nos paillasses durs, nos dortoirs crasseux. Que l'on fête Noël ici ou pas. Je peux te le promettre.
Nott secoua la tête et tendit les paumes en guise d'abdication.
-Vous savez quoi ? Vous avez raison, je m'en contrefous.
-Ça tombe très bien. Je me disais que justement, vu que Draco et toi, vous n'avez rien de prévu cette après midi : vous pourriez aller le chercher !
Théo ouvrit la bouche, leva les mains en l'air et resta un moment suspendu dans son élan. Un regard vers moi lui fit définitivement jeter l'éponge. Il fit un geste ample indiquait que Blaise avait gagné, et celui-ci gloussa – satisfait.
La neige avait cette magie bien particulière, de plonger le monde et les êtres dans un silence ouaté. Les bruits étaient étouffés, presque imperceptibles. Si délicat, qu'il aurait presque semblé indécent d'ahaner et de se plaindre de la fatigue dans cet océan de coton blanc. La neige nous imposait de feindre la facilité. Tout était trop beau, trop pur pour deux sales mangemorts comme nous, avec nos capes sombres et nos bottes crottées.
Nous venions souiller le paysage.
Et le soleil déclinait doucement, teintant le ciel d'arabesque de couleur froide. Théo avançait devant, en de longues enjambés pressés, le nez plongé dans son col. J'avais proposé que l'on sorte peu avant la tombée de la nuit, afin de ne pas nous faire remarquer.
Les arbres inclinaient leurs longs bras vers moi, leurs têtes lourdes se penchaient doucement. Ils semblaient curieux, de me trouver là. J'avais presque peur de sentir leurs doigts s'enrouler autour de mon bras, me retenir « Ne vas pas plus loin. Demain, c'est Noël, ne vas pas plus loin, cela ne sers à rien ».
J'étais ridicule. Ce n'était que des arbres.
Les rangées de sapins se trouvaient plus au nord, légèrement plus haut. Je les voyais bien de ma chambre, surplombant le bosquet, se balançant au vent. Du coin de l'œil, j'apercevais Théo avancer plus rapidement, zigzaguant entre les troncs.
Je me traitais d'imbécile et accélérais le pas.
On sent qu'on y est, rien qu'à l'odeur, constata simplement Nott.
Je hochai la tête en silence. Il avait raison. Une odeur de Poudlard. A défaut de celle de l'enfance. Je revoyais ce gros balourd d'Hagrid, partir vers la forêt interdite, tirant derrière lui son énorme luge. Les arbres couchés les uns sur les autres, lorsqu'il en revenait. Ses mains immenses et ses bras courts qui hissait les sapins sur ses épaules et qui se dirigeait vers les grandes portes, la démarche assurée, s'arrêtant même en chemin pour échanger quelques mots avec un élève ou deux. Il passait toujours rapidement dans notre salle commune, le dos rond. Il balayait de son regard noir et confiant notre assemblée silencieuse et hostile, alors que Rogue se tenait à la porte. Et puis les moqueries perfides, une fois qu'il partait. Je n'aurai jamais avoué, pas même à Blaise, que j'aimai le voir avec son arbre sur l'épaule.
Il était mort. Ça avait occupé un petit placard dans les pages internes de la gazette. On apprenait que l'Ordre du Phoenix avait pris la décision de recueillir Crockdur et de le nommer membre honorable de l'Ordre. En souvenir de son maitre, retrouvé mort chez lui. Cinq lignes. On prenait à peine le temps d'énumérer les sorciers du Ministère, alors la mort d'un…Garde chasse.
-Bon, on prend lequel ?
Théo avait déposé son sac au pied d'un arbre et observait les sapins aux alentours.
-Je ne sais pas. Un pas très grand. Si on doit couper trois mètres de cime pour le faire entrer par la porte, Blaise serait capable de nous renvoyer en chercher un.
Théo hocha la tête, vivement.
-Je vais monter un peu plus haut, voir si je trouve notre bonheur.
Je le laissai faire. Je vis sa grande silhouette s'enfoncer dans le clair-obscur, et je pinçais les lèvres. Je ne m'expliquais pas ma nervosité. Ces arbres amassés les uns contre les autres, leurs ramures imposantes, et ce silence…J'aurai rêvé d'une plaine dégagé ou de ruelles aux rebords nets. Les contours et les ombres mouvantes de la forêt m'étaient trop peu familiers.
Et subitement…Cela me sauta alors à la gorge. Je ne savais pas que ça faisait cet effet là. Pas avec cette violence. A vivre ici, en vivotant de petit sorts quotidiens, j'avais presque oublié la toute puissance de la magie. Cette force impérieuse. Je l'a sentit se déployer tout autour de moi et je savais que là bas, quelque part, Théo avait rencontré quelque chose.
Je me mis à courir, le plus silencieusement possible. La neige me fit déraper et je manquais de tomber à terre. Il me fallut quelques secondes pour me calmer et revenir à une respiration normale, les mains agrippées au tronc d'un arbre. J'entendis un bruit sourd un peu plus haut.
Je débouchai de biais à la scène, et je la reconnu en l'espace d'une demi-seconde. A genoux dans la neige, la lèvre en sang, elle s'était trainée dans la poudreuse. Théodore s'était relevé, un peu plus loin, vacillant vers sa baguette. En le voyant faire, elle avait effectué un bond sur le côté, afin de récupérer la sienne.
Ils avaient pivoté dans un ensemble parfait, à demi redressé
« Expelliarmus ».
Les éclats vert et jaune se croisèrent et les baguettes furent projetées. Celle de Théo alla se perdre à ma droite -dans les bois - tandis que la sienne vint atterrir à quelque pas de moi. J'eu juste le temps de me dissimuler derrière un tronc plus massif. Elle repéra rapidement l'endroit où avait atterri sa baguette, avant de me tourner le dos, pour se jeter sur Théo. Un craquement sinistre se fit entendre et il tomba à genoux. Doucement, lentement, elle recula. Elle allait pivoter sur elle-même.
-Oula Granger ! Bien hargneuse aujourd'hui, c'est la neige qui te fait cet effet là ?
J'avais enroulé un de mes bras autour de sa taille et planté ma baguette contre son cou. Sous la surprise, je sentis ses jambes se dérober sous elle, je la maintins contre moi. Elle se ressaisit rapidement et s'arqua contre ma poitrine.
-Ah non. N'essaye même pas !
Théodore avait relevé sa face sanguinolente. Il essaya sa main dans la neige et pesta.
-Cette salope … Elle m'a pété le nez.
Il poussa un feulement rageur et elle leva le menton, prête à soutenir son regard.
-Ta baguette à été projeté derrière le petit boqueteau. La sienne est derrière moi.
Il hocha la tête et elle se mit à gigoter furieusement. Je resserrai plus durement ma prise et elle gronda.
-Malefoy, lâche-moi ! Espèce de sale…
-Tttt... Ne sois pas grossière, tu veux ? Tu as déjà mis mon ami de très mauvaise humeur, inutile de m'énerver à mon tour.
J'avais fait doucement glisser la pointe de ma baguette contre son cou. Elle tenta de s'éloigner, mais je plantais ma bouche contre son oreille
-N'oublie pas que nous avons ta baguette, Granger. Et que je serais en mesure de te tuer sur le champ.
-Je me demandais pourquoi tu ne t'étais pas encore décidé, à vrai dire… Cracha-t-elle en se raidissant.
Je relevai la tête et levai les yeux au ciel. Est-ce que c'était ça qui faisait fantasmer Potter et Weasley ? Sa stupide témérité ?
Nott revenait vers moi, essuyant le sang qui coulait le long de son menton. Il arriva à la hauteur, râlant.
-Je le savais que c'était une idée à la con, je le savais. On est bien maintenant, avec cette conne entre les bras.
Il tendit brusquement sa baguette sous son nez, prononça une incantation à voix basse et elle tomba inanimée dans mes bras.
Alors ? L'odeur de la neige en plein mois de Mai, ça vous convient ?
Le prochain chapitre devrait venir assez rapidement, mais en attendant : Tous à vos reviews !
A bientôt
Az'.
