Prologue.

C'était il y a presque deux ans. Deux longues années et huit cent couchés de soleil magnifiques sur les étendues glacées de notre cher royaume.
Pourtant, j'avais fini par ne plus les voir comme si les ténèbres avaient tout possédé après toi.

Cette année la neige devrait tomber plus tôt
On la voit déjà au sommet des cimes

Je suis revenu au château il y a seulement deux jours. Tant de souvenirs douloureux y sont encore, le fantôme de notre histoire y rode toujours malgré le temps.
J'ai mal.

Cette nuit des frissons ont parcouru ta peau
Et dans mon corps tant d'adrénaline
Qu'on a pris peur de se lever trop tôt
Et de voir que plus rien n'est sublime

Tout me parait si sombre sans toi. Ce lieu de lumière n'est plus qu'une ruine poussiéreuse. Le cimetière glacé de nos amours.

On n'a pourtant touché que nos peaux
Ce n'est d'habitude qu'une simple routine

Tout est si présent en moi, comme si tout ne datait que d'hier. Le vent s'engouffre dans les interstices du mur, sifflant à mes oreilles tes serments d'amour.

Je crois que je suis l'homme qu'il te faut
Il ne faudrait pas qu'un jour je t'assassine

Laisse-moi encore toucher ta peau
Je ne veux pas que tu sois ma prochaine victime

Puis-je encore vivre après toi? Où ai-je trouvé cette force?

On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme

Tu as tout ravagé en moi. J'ai erré dans les profondeurs de la solitude, j'ai souvent croisé la folie. J'ai pourtant essayé, je ne pouvais pas oublier.

Cela nous a paru soudain si beau
Cette année la neige devrait tomber plus tôt
Cette nuit il ne pleut pas il bruine
Je me suis levé pour tirer les rideaux
Pour ne plus redescendre au fond de la mine
Cette année la neige devrait tomber plus tôt
On la voit déjà au sommet des cimes

On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
Cela nous a paru soudain si beau.

Voici ce dont je me souviens...

Paroles: Neige. (Christophe Miossec)