Pour cette partie de Destiny, ce sera un peu spécial. Mais je ne vais rien vous dire mis à part une …

Bonne Lecture et Joyeux Noël !

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Helene

Tout avait commencé un matin de printemps. Un matin d'exposition sur la place d'un petit village d'Allemagne. Des étoffes étaient posées sur les différents carrés de pelouse fraichement tondue. Dessus étaient mis en évidence des pièces pour vaisseaux spatiaux.

Great Harlock, alors âgé d'une trentaine d'années, se promenait entre les différents étalages. Il ne cherchait pas de pièce particulière, mais il avait prit l'habitude de jeter un coup d'oeil. Il échangeait parfois quelques mots avec les exposants. Quelques fois, entre deux stands, il croisait la route d'une connaissance. Alors, il discutait avec elle, et commentait les éléments mis en vente. Puis il reprenait son chemin en solitaire. Parfois encore, il croyait apercevoir une belle chevelure ébène. Mais au fond de lui, il savait que cela était impossible. Elysanna n'était plus sur Terre depuis maintenant six mois. Elle avait épousé un certain Leroy Swan, et avait fait ses adieux à son ami d'enfance à qui elle avait brisé le cœur sans le savoir. Plongé dans ses pensées, Great Harlock ne vit pas la femme qui avancait vers lui, la tête plongée dans un roman à l'eau de rose. Il la bouscula, et le livre glissa des mains de la jeune femme. Il finit sa chute sur l'allée dallée où la terre accrochée aux souliers des passants s'était laissée déposer sur la pierre froide. Great reprit alors conscience du monde qui l'entourait. Il se baissa, et ramassa le roman. Il enleva les dépôts de terre et rendit l'ouvrage à la jeune femme qui le fixait de ses yeux marron. Elle remercia le jeune homme, et passa son chemin. Great la suivit des yeux.

Le reste de la journée se passa normalement, sans rencontres imprévues et sans embrouilles. Comme chaque fin d'après-midi depuis le départ d'Elysanna, il se rendit dans un saloon où il commanda un verre de Red Bourbon qu'il but à petites gorgées. Les portes du saloon grinçèrent. La jeune femme au roman entra et s'installa à deux tabourets de capitaine.

C'était ainsi que le Capitaine Great Harlock avait rencontré Helene Jones.

Durant les semaines qui suivirent, ils se revirent plusieurs fois. Dans ces moments à deux, ils apprenaient à se connaître, parlaient de leurs enfances et de leurs expériences respectives. Plus les jours s'écoulaient, plus Great se rendait compte qu'il éprouvait des sentiments pour cette femme. Il aimait la façon dont elle replaçait une de ses mèches blondes derrière son oreille. Il trouvait que ses gestes dégageaient des sensualités purements féminines, et peu à peu, le souvenir d'Elysanna alla s'enfuir au plus profond du cœur du capitaine.

Un soir de Juillet, alors que le soleil se couchait à l'horizon, les deux jeunes gens était allongés dans l'herbe sèche. Les cheveux de la jeune femme se confondaient avec les brins jaunis. Le pirate la contemplait en silence. Helene avait mit des lunettes de soleil afin de ne point être dérangée par ses rayons de fin de journée.

- Dîtes-moi Great, avez- vous déjà aimé ?

La voix d'Helene venait de briser le silence apaisant du crépuscule. Le pirate ne répondit pas tout de suite à la question pleine de sous-entendus de la jeune femme. Le visage d'Elysanna ressurgit dans son esprit.

- Oui, j'ai déjà aimé. Mais cet amour n'était pas réciproque, alors il s'est évaporé dans l'air frissonant.

- Vous avez l'âme poétique Great, déclara Helene.

Le pirate sourit faiblement. Helene s'assit dans l'herbe, et Great suivit le mouvement. La jeune femme enleva ses lunettes et leva les yeux vers le ciel qui se teintait d'un bleu encre. Great Harlock contemplait le profil de la jeune femme. De sa main, il lui tourna doucement la tête afin de se perdre dans ses yeux. Helene ne disait rien, attendant la suite. Tout son être frémissait. Leur visage était à présent très près l'un de l'autre, et Great pouvait sentir le souffle d'Helene contre ses lèvres. Il faisait à présent nuit noire, et seules les étoiles et la lune fournissaient un temps soit peu de lumière.

Le pirate abaissa alors toutes ses barrières. Il posa ses lèvres sur celles de la jeune femme, l'embrassant avec délicatesse. Mais Helene en voulait plus. Elle passa ses bras autour du coup du capitaine en le poussant en arrière afin qu'ils s'allongent sur l'herbe encore tiède. Great approfondit le baiser en mêlant sa langue à celle de la jeune femme. Il la fit basculer sur le côté et se retroua au-dessus d'elle.

Ils passèrent la nuit étendue sur l'herbe dans l'air frissonant de désirs assouvis.

Le mois qui suivit, Great Harlock et Helene Jones se marièrent. Ce fut un beau mariage comme on pouvait en rêver. Pour leur voyage de noces, Great avait emmené la belle Helene Harlock sur les côtes de Grèce. Ils étaient restés là-bas deux semaines, et quand ils étaient revenus en Allemagne, leur peau avait une légère teinte halée.

Deux nouvelles semaines s'étaient écoulées depuis leur retour, et Helene s'était appropriée la demeure des Harlock. Chaque Lundi, elle allait dans les forêts environnantes et cueillait des fleurs sauvages qu'elles mettaint ensuite dans un vase, et qu'elle posait sur les différentes tables présentes dans l'habitation. Elle savait que son mari s'absenterait dans moins d'un mois pour son travail, et elle apréhendait de rester seule dans cette immense maison qui avait des allures de château.

La veille du départ de Great Harlock, Helene se réveilla toute nauséeuse. Elle se plaignait également de vertige, et Great contacta le médecin de famille, le Docteur Hatter. Celui-ci avait osculté la nouvelle madame Harlock sous tout les angles, et avait rit avant d'ajouter d'une façon amicale :

- Et bien, ma chère madame, vous n'avez pas attendu ! Vous allez avoir un petit héritier !

Sous le choc de la nouvelle, ni Helene ni Great n'avait réagit. Le médecin était partit d'un air léger, et c'est seulement à ce moment-là que le couple comprit ce qui leur arrivait.

Le lendemain, Great Harlock était partit de bonne heure. Il était légèrement inquiet de laisser sa femme seule, et enceinte. Quand il reviendrait, elle en serait à cinq mois de grossesse, et ils pourraient enfin savoir si ils auraient une fille ou un fils.

Les trois mois sans Great furent long pour Helene qui s'ennuyait à mourir. Les premiers jours, elle avait visiter la demeure en repérant la pièce où elle voulait installer la chambre de son enfant à venir.

Le jour de l'accouchement arriva enfin. Il fut long et épuisant, autant pour Helene que pour Great. Après des heures d'attente et d'efforts, le petit Albator pointa le bout de son nez. Les jours qui suivirent la naissance de l'enfant furent riches en émotions, comme on peut s'en douter. Le tout petit Albator faisait souvent ses vocalises au plus grand damn de son père qui commencait à regretter la quiétude dont il jouissait avant son mariage.

Un an plus tard, le petit Albator faisait ses premiers pas sous les yeux émerveillés de ses parents. N'importe quelle personne aurait craqué en voyant ce petit garçon marcher de manière instable sur ces petites jambes. L'enfant avait hérité de la chevelure en bataille de son père, ainsi que les yeux marron et profonds de sa mère. Le petit enfant avait une joie de vivre sans bornes, et de l'énergie à n'en plus finir. Cependant, comme tout enfant en bas âge, il lui arrivait de faire de petites bêtises involontaires. Notamment quand il voulait toucher les fleurs de sa mère, et qu'il trouvait le moyen de faire tomber le vase. Avez-vous déjà essayer d'imiter un chat ? Et bien notre jeune Albator en a fait l'expérience, et le résultat fut des rideaux arrachés de leur tringle, et une bonne fessée de la part de Great Harlock.

Une nouvelle année s'écoula en douceur. Puis vint ce jour fatidique où les humains entrèrent en guerre contre les Humanoïdes. C'était la première invasion. Great s'absentait de plus en plus souvent au plus grand désespoir d'Helene qui devait répondre aux questions inscessantes de son fils âgé maintenant de deux ans.

Tout les Mardi, Helene et Albator se rendaient au marché. Bien entendu, qui dit marché, dit objet en exposition. De quoi éveillé la curiosité den'importe quel enfant. Les marchands connaissaient bien le petit Albator. En effet, l'héritier des Harlock avait déjà fait le tour des stands pour assouvir sa curiosité.

Ce Mardi-là semblait n'avoir rien de particulier. Si seulement cela s'était avéré vrai !

Alors qu'Helene bavardait avec la femme d'un des amis de son mari, elle entendit un son bien trop familier à son goût. Elle leva les yeux vers le ciel et vit des vaisseaux humanoïdes. Son cœur s'emballa. Il fallait qu'elle retrouve son fils. Elle le chercha des yeux dans la foule paniqué. Elle interrogeait les passants qui pour la plupart d'entre eux ne lui répondait pas. Elle finit par le retrouver entre deux étalages. Elle le prit dans ses bras et essaya de remonter l'allée marchande. Les Humanoïdes ouvrirent le feu. Helene vit avec horreur les corps des passants tomber sur la pierre froide. Elle se mit à courir aussi vite qu'elle le put. Alors qu'elle courrait, elle sentit une violente douleur dans la poitrine. Elle s'effondra sur les dalles sous la violence de l'impact. Albator ne comprenait pas. Il se retrouvait coincé entre le sol glacé et le corps tremblant de sa mère. Il sentait que ses mains étaient recouvertes d'un liquide chaud. Ses petits yeux se mouillèrent de larmes. Helene posa doucement ses lèvres sur le front de son fils.

- N'ais pas peur, mon trésor, je serai toujours avec toi, murmura-t-elle.

Ses forces l'abandonnèrent, et son âme s'envola dans les cieux.

Trois jours plus tard, Great et Albator se tenait devant la tombe d'Helene.

Aujourd'hui, Great était assis dans son fauteuil, un verre à la main, noyant son chagrin dans les flammes de sa cheminée.