Il se pourrait que j'ai complètement craqué, mais c'est juste une supposition. Bonne lecture !
Les personnages et l'univers appartiennent à JK. Rowling.
« Ce modèle vous conviendrait tout à fait, Minerva. »
La directrice de Gryffondor observa d'un œil suspicieux le produit que lui tendait Hermione avec conviction. Il s'agissait d'une petite boîte dorée surmontée d'une inscription en lettres fines et serrées. Minerva Mc Gonagall s'en saisit et souleva précautionneusement le couvercle. A l'intérieur se trouvaient deux boules dorées et éclatantes de luminosité.
« Ce sont… Des vifs d'or ? » Demanda Minerva, interloquée.
Hermione eut un petit rire nerveux. Elle passa sa main dans ses cheveux et se pencha vers la directrice des Gryffondor pour lui dire, sur le ton de la confidence :
« Ca y ressemble beaucoup, mais en fait ce sont des… Boules vibrantes. C'est un modèle que j'avais l'intention de proposer aux joueurs de Quidditch, mais je suis sûre que vous en ferez bon usage. Et puis, elles ont une capacité spéciale. Elles peuvent voler une fois que vous vous les êtes…
-Au nom du ciel ! J'ai compris, Miss Granger. S'offusqua la directrice des Gryffondor en se retournant pour voir si la boutique était vide. Pourquoi avez-vous pensé que cet article en particulier me conviendrait ? »
Hermione regarda Minerva Mc Gonagall avec un air déterminé. Elle sentait qu'elle avait titillé l'intérêt de son ancienne professeure de métamorphose et qu'elle allait peut-être pouvoir vendre son produit. L'intégralité de ses cours de management magique et de gestion du désir du client lui revinrent en mémoire. Elle inspira un grand coup et déblatéra d'une traite tous ses arguments :
« Le design me paraît assez classieux et l'objet pourrait également vous servir d'occupation lorsque vous êtes sous votre forme d'animagus. Les chats aiment bien faire rouler des petites balles. Enfin, Pattenrond, lui, en tous cas, aime bien cela. »
Les traits de Minerva Mc Gonagall se crispèrent. Hermione réprima un soupir. Visiblement, cette tentative de vente ne s'avérerait pas concluante et il allait falloir envisager une autre approche. Néanmoins, à l'instant même où la jeune femme tendit le bras pour récupérer la boîte dorée, la main de la directrice des Gryffondor se referma dessus de la même manière que les serres d'un aigle sur un malheureux lapin.
« Si vous préférez, proposa Hermione sans trop y croire, nous avons le gabarit juste au dessus avec le modèle « cognard ». Il vibre juste un peu plus vigoureusement, mais il est, pour le reste, en tous points similaire.
-Celui-ci est bien. Coupa le professeur de métamorphose d'un ton sec en se dirigeant d'un pas résolu vers la caisse. Tout ceci restera entre nous, n'est ce pas, Miss Granger ? »
Hermione, étourdie à la simple idée qu'elle avait réussit à vendre un accessoire érotique à Minerva Mc Gonagall, la suivit d'une démarche proche de celle d'un mort vivant. Elle saisit le paquet que lui tendait la directrice des Gryffondor et le glissa dans un sac en carton.
La jeune femme remarqua que la professeure de métamorphose ne partait pas et la fixait d'un œil insistant. Alors, Hermione lui donna la réponse qu'elle attendait, de la même manière qu'elle le faisait avec chacun de ses clients qui s'interrogeait sur la confidentialité des informations qu'elle détenait.
« Bien sûr, Minerva. C'est mon travail. »
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Lorsqu'elle repensait à la façon dont elle avait trouvé cet emploi, Hermione ne savait pas trop si elle devait en rire ou en pleurer.
Après la guerre et deux années en faculté, la jeune femme avait eut envie de se lancer audacieusement dans l'incroyable marché de la vente. Malheureusement pour elle, à la suite de maintes recherches toutes plus infructueuses les unes que les autres, elle se rendit compte qu'ouvrir sa propre boutique impliquait de trouver une idée innovante et particulière.
Elle y réfléchit longtemps. Très longtemps.
C'est en passant devant un sex-shop moldu à Londres, huit mois après le début de ses recherches, que l'idée lui vint. Une foule de concepts lumineux envahirent son esprit tandis qu'elle poussait la porte de l'établissement pour examiner les produits mis en vente. Ce marché n'était quasiment pas exploité dans le monde sorcier et les quelques articles disponibles étaient d'une banalité désolante.
Hermione se dit qu'après tout, elle ne ferait que le design des produits. Elle se chargerait de les vendre, mais elle ne saurait rien de ses clients. Et puis, de toute façon, qui, parmi ses connaissances, oserait venir dans son magasin ?
Hermione avait été beaucoup trop ambitieuse, audacieuse et surtout intelligente. Elle pouvait dire, aujourd'hui, que cela lui avait porté préjudice. Son commerce était florissant et ses articles extrêmement demandés. Elle faisait un tabac. Elle était mondialement connue.
C'était là le revers de la médaille.
Il y avait trop, beaucoup trop de personnes dont elle connaissait l'identité qui venait régulièrement faire une razzia chez « Magic Luxuria ».
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Hermione releva la tête lorsque la cloche de la porte d'entrée tintinnabula gaiement. Elle réprima un soupir de lassitude lorsqu'elle reconnu l'identité de sa fidèle cliente.
« Bonjour, Astoria. »
Il était de notoriété publique que l'héritière Greengrass et Drago Malefoy se voyaient plus que nécessaire. Ils faisaient les gros titres des journaux depuis plusieurs semaines et Hermione les soupçonnaient de sortir ensemble depuis au moins un an.
Hermione venait à peine d'ouvrir sa boutique la première fois qu'Astoria était venue lui rendre visite, et elle savait qu'elle n'oublierait jamais l'expression qui habitait le visage de la petite amie de Drago lorsqu'elle avait consulté les rayonnages. Exactement la même qu'elle,-Miss je-sais-tout endurcie- aurait si elle trouvait le tout premier exemplaire imprimé au monde de l'histoire de Poudlard.
Désormais, à chaque fois qu'Astoria passait la porte de sa boutique, Hermione devait faire de gros efforts pour repousser au plus profond d'elle ce sentiment de dégoût qui l'envahissait à l'idée que Drago Malefoy puisse avoir des relations sexuelles.
« Bonjour, Hermione. »
Le visage d'Astoria s'éclaira d'un sourire grandiose qui donna du vivant à ses traits aristocratiques et figés. Elle marcha d'un pas rapide jusqu'au comptoir d'Hermione et jeta un coup d'œil intéressé à ce qui s'y trouvait empilé.
« Ne fais pas attention, lança immédiatement Hermione. Je ne les ai pas encore mis en rayon et c'est un peu le bazar, j'ai eu pas mal de clients aujourd'hui.
-Oh, ce n'est pas grave, j'adore quand tu reçois de nouveaux produits. Souffla Astoria en saisissant une petite couronne argentée entre ses mains comme s'il s'agissait d'une pierre précieuse. Qu'est ce que c'est, Hermione ?
-Une reproduction réduite du diadème de Serdaigle. Il possède la capacité de changer ton apparence lorsque tu le portes. Tu as le choix entre trois tenues différentes : la nuisette « sortilèges », l'ensemble « astronomie » et les sous-vêtements « forêt interdite ». C'est un accessoire érotique.
-Mais… Il doit être voyant, non ? Supposa Astoria en fronçant les sourcils. Ca ne doit pas être pratique quand il s'agit de passer à l'action.
-Ce n'est pas sur la tête qu'on le met, Astoria. Fit Hermione en grimaçant.
-Oh, je vois ! Fantastique ! S'écria la jeune femme en reposant l'objet sur le comptoir avec regrets. Hermione, j'aime tellement ce que tu fais ! Où trouves-tu l'imagination nécessaire pour inventer tout ça ? »
Hermione sourit devant l'enthousiasme de la jeune femme. Si leurs relations avaient été strictement cordiales au départ, elles s'étaient rapidement trouvé des points communs lorsqu'Astoria décida de fureter dans les rayons de « Magic Luxuria » près d'une fois par semaine. La jeune femme n'était pas venue une seule fois avec Drago Malefoy et s'était révélée être très sympathique. Elle s'extasiait régulièrement sur les produits mis en vente par Hermione et était l'une de ses meilleures clientes. Son origine sociale aidant, elle dépensait sans compter.
« Tu cherches quelque chose en particulier ? Demanda Hermione d'un ton professionnel.
-Eh bien, non pas vraiment. Drago vient à la maison ce soir et… Je voudrais quelque chose pour le surprendre. Tu sais, du nouveau.»
Hermione réfléchit un instant. Elle eut la brève impression que son cerveau faisait des nœuds, puis elle quitta son comptoir pour s'enfiler prestement entre les rayons. Elle fit signe à Astoria de la suivre. Avec le temps, elle avait appris à choisir les articles qui contenteraient ses clients au mieux, et elle se trompait rarement.
Hermione traversa tranquillement le magasin qu'elle connaissait dans ses moindres recoins. Petit mais coquet, il avait été conçu pour mettre ses clients à l'aise. Une discrétion absolue était de mise, aussi les fenêtres avaient-elles reçu un sortilège pour empêcher les petits malins avides de scoops d'observer qui se trouvait dans la boutique. Le sol était recouvert de tapis roses et noirs de différentes formes et de diverses textures. Pour parachever le tout, une lueur rosée et tamisée éclairait doucement la pièce, lui conférant une atmosphère intime.
« Je te propose ça, annonça Hermione en saisissant un produit sagement exposé sur une étagère en bois. Ce n'est pas un modèle très récent, il date de l'année dernière. Malgré ça, il marche très bien et il est indémodable.
-Qu'est ce que c'est ?
-Et bien, c'est une pâte à tartiner sur le corps de ton partenaire. Expliqua Hermione avec un sourire. Elle laisse exactement le dessin que tu souhaites. Il est aussi possible de faire des formes en relief. Une de mes clientes m'a rapporté qu'une fois, elle avait fait Poudlard. Elle existe à la patacitrouille, à la bièrraubeurre et au chocolat.
-Génial ! Fit Astoria en battant des mains. Hermione, tu es vraiment… Super ! Tu crois qu'il sera content ? J'ai prévu de mettre l'ensemble « nuit sous la lune ».
-Je ne le connais pas assez pour te le dire, grimaça Hermione en essayant de ne pas imaginer la jeune femme en petite tenue, en train d'allumer Drago Malefoy. Mais, honnêtement Astoria, pourquoi ne serait-il pas content ?
-Je ne sais pas, avoua la jeune femme à mi-voix en baissant la tête. Tu sais… Drago ne dit pas grand-chose de ses sentiments. C'est quelqu'un d'assez difficile. Je ne sais pas ce qu'il pense de moi. »
Hermione se mordit la lèvre, mal à l'aise. Pour ce qui était de conseiller ses clients, elle s'en sortait honorablement, pour ne pas dire avec brio. Par contre, dès que l'un d'eux commençait à faire des remarques sur sa vie intime, elle ne savait plus quoi dire.
Donner des conseils sentimentaux n'avait jamais été son fort. Les nombreuses situations auxquelles elle s'était frottée, passant du chagrin d'amour de gobelin aux problèmes de couple d'une secrétaire haut placée au ministère, lui laissaient penser que moins elle y serait confrontée, mieux elle se porterait.
Heureusement pour elle, Astoria mis fin au silence pesant qui régnait entre elles. Elle secoua la tête comme pour tester les pinces qui retenaient son chignon et haussa les épaules avec résignation.
« Enfin, bon, tout ça, c'est à moi de le gérer, dit-elle. Je vais prendre ta pâte à tartiner à la patacitrouille, Hermione. »
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Le lendemain matin, Hermione arriva une demi-heure avant l'ouverture. Son fournisseur officiel d'élixirs n'allait pas tarder à arriver. Il était toujours très ponctuel. Afin d'éviter les embouteillages dans la boutique, ils avaient conclu, d'un commun accord, qu'il valait mieux qu'il vienne plus tôt.
Hermione repoussa une mèche de cheveux qui s'échappait de son chignon fait à la va vite. Elle hâta le pas et arriva rapidement devant la devanture de sa boutique qui indiquait « Magic Luxuria ». Elle agita sa baguette magique, déverrouillant la porte d'entrée qui s'ouvrit aussitôt avec un claquement sonore. Elle eut à peine le temps de poser son sac à main sur le comptoir que la clochette de la porte d'entrée carillonnait. Hermione se retourna pour apercevoir son fournisseur qui entrait dans la pièce.
« Bonjour, Severus.
-Miss Granger. Grommela le professeur Rogue en rabattant sur lui les plis de sa cape.
-Je vous ais déjà dit de m'appeler par mon prénom ! Soupira Hermione. Vous êtes irrécupérable Severus. »
Ignorant sa remarque qu'il considérait comme particulièrement désobligeante, le professeur Rogue sortit une petite boîte marron de sa poche et la posa par terre. Il agita sa baguette magique et augmenta sa taille d'un seul coup. Désormais, une énorme caisse traînait au centre de la boutique d'Hermione. Ses planches, étroites et rapprochées, laissaient entrevoir le scintillement particulier d'une quarantaine de fioles en verre.
« Tout y est. Grogna Severus en ouvrant le couvercle d'un coup de baguette magique, dévoilant de nombreux petits flacons entassés les uns sur les autres. La potion de jouissance automatique, l'élixir de rêves érotiques, le filtre de séduction et la potion contraceptive.
-Merci, Severus. Répondit Hermione en sortant machinalement un papier de sous son comptoir. C'est ton reçu ainsi que ton paiement, à aller chercher directement à Gringotts, comme d'habitude. Tu ne veux toujours pas profiter de tes cinquante pour cent de réduction ? Ils marchent aussi sur le rayon nocturne. Je viens de recevoir des dents de vampire et des griffes de loup-garou.
-Miss Granger, siffla le professeur de potion en la regardant d'un œil torve, je vous ais déjà expliqué que cet emploi est un extra monétaire pour moi et pas un passe-temps. Je n'ai absolument aucune considération pour vos occupations sordides et vos productions plus que douteuses.
-Comme vous voudrez, Severus, fit Hermione en roulant des yeux. Il n'empêche que j'ai un tout nouveau produit et je pensais vous le proposer. Il s'agit d'un éxiventard. C'est un peu le même principe que l'épouvantard, sauf que j'y ai ajouté une petite fonctionnalité. Vous ouvrez la malle où il se trouve et il prend immédiatement la forme de la personne que vous…
-Miss Granger ! Coupa Severus d'un ton menaçant. Il va falloir que j'y aille. Maintenant.
-Bien, bien. A la semaine prochaine, Severus. »
Severus Rogue tourna le dos à Hermione et saisit violemment la poignée de la porte, encore agacé par les insinuations de la jeune femme. A l'instant où il franchissait le seuil de la boutique, un objet tomba de sa poche et roula sur le sol, projetant des milliers de petits éclats dorés dans la pièce.
« Severus, attendez ! » Cria Hermione en faisant un geste de la main.
Le professeur de potion ne l'entendit pas et disparut au coin de la rue. Hermione se leva d'un bond, prête à rattraper Severus Rogue pour lui rendre ce qu'il avait fait tomber. Cependant, elle ne bougea absolument pas lorsqu'elle récupéra l'objet. Elle se figea, interloquée. Il s'agissait d'un produit tout récent qu'elle n'avait vendu qu'une seule fois, la veille. Un vif d'or. Se pourrait-il que Severus et Minerva… ?
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Quand Drago Malefoy poussa la porte de « Magic Luxuria », Hermione cru qu'elle allait avaler tout rond le bonbon qu'elle avait dans la bouche. Avec un drôle de bruit, elle le cracha sur le comptoir. Ses joues se colorèrent de rouge tandis qu'elle essayait vainement de cacher l'objet du délit dans sa poche.
Se sentant dévisagée, elle plongea son regard dans celui de son client. Le mépris qu'elle y lut lui arracha un frisson de colère.
« Bienvenue chez Magic Luxuria. Que puis-je faire pour toi, Malefoy ? Demanda-t-elle le plus sèchement possible.
-Ne te fous pas de moi, Granger. Siffla immédiatement Drago en s'approchant du comptoir à grands pas. Tu sais très bien pourquoi je suis là.
-Je ne suis pas Sybille Trelawney, tu sais. Rétorqua vertement Hermione. Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler.
-Ton espèce de truc poisseux et puant là… Il m'a foutu des pustules partout sur le corps ! Je suis sûr que tu l'as fait exprès. Astoria m'a dit que tu l'avais aidée à choisir.
-Je peux savoir à quoi tu fais référence, Malefoy ? Ce que tu dis n'a aucun sens. » Fit la jeune femme d'un ton ennuyé en arquant un sourcil.
Les yeux du jeune homme prirent une teinte mauvaise. Il sembla vouloir dire quelque chose, mais se ravisa en serrant les poings. Il plongea sa main dans sa poche et en sortit un tube orange qu'il posa sur le comptoir. Hermione fronça les sourcils et saisit son produit entre ses doigts.
« Tu as fait une réaction à ma pâte à tartiner ? C'est incroyable… Je ne pensais pas que ça pouvait arriver… En plus j'ai fait très attention aux ingrédients que j'ai utilisés. A mon avis, ça ne peut signifier qu'une seule chose. Tu es allergique au lait de licorne.
-C'est à toi que je suis allergique, Granger ! Grogna Drago en tapant du poing sur la table. A cause de toi et de tes ridicules petites inventions qu'Astoria s'échine à me ramener toutes les semaines, j'ai une reproduction miniature de Dobby sur le torse et une autre du baron sanglant dans le dos. En pustules.
-Tu es désagréable, Malefoy, riposta Hermione, tu devrais plutôt t'estimer heureux qu'Astoria n'ai pas pris l'initiative de te dessiner Harry ou Ron sur le corps. Si tu veux que je fasse un geste commercial, il va falloir que tu te calmes. »
Drago la regarda d'un air mauvais mais ne dit plus rien. Il croisa les bras et la fixa avec tant d'intensité qu'Hermione dût détourner la tête. Ses yeux avaient toujours cet étrange éclat ténébreux lorsqu'il la regardait et elle n'arrivait jamais à soutenir son regard. Pour se donner bonne contenance, la jeune femme fit rapidement le tour du comptoir et entraîna Drago dans l'une des allées d'un signe de la main.
« Si je fais ça, c'est pour Astoria, Expliqua-t-elle en lui fourrant dans la main une petite bague ornée d'une pierre rouge. C'est l'une de mes meilleures clientes et elle mérite d'être dédommagée. N'oublie pas de lui donner ça. C'est pour elle.
-C'est quoi, ça ? Demanda Drago d'un ton suspicieux en observant attentivement l'objet.
-Une bague de Gaunt, résuma Hermione en levant les yeux au ciel. Celui ou celle qui se la passe au doigt peut avoir des orgasmes sur commande. C'est ce que j'ai de mieux dans la gamme de prix de la pâte à tartiner. »
Un silence plutôt pesant fit son entrée. Hermione se sentit extrêmement mal à l'aise et décida de tourner les talons afin d'éviter l'une des fameuses remarques cinglantes de Drago. Cela dit, elle n'en eut pas le temps. A peine s'était-elle retournée qu'elle entendit un rire narquois suivit d'une question posée d'une voix trainante :
« Tu l'as déjà testée, Granger ?
-Bien sûr que non, Malefoy. Répliqua sèchement Hermione sans même se retourner. Certains de mes employés sont appelés des « testeurs ». C'est leur rôle d'essayer mes nouveaux produits. De toute façon, même si j'avais fait quoi que se soit avec cette bague, ou même avec n'importe lequel de ces objets, je ne vois pas en quoi ça pourrait te concerner. Et maintenant, Malefoy, si tu veux bien me laisser… J'ai du travail. »
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« Je vous assure que c'est l'un de nos meilleurs produits en terme de douleur physique. Je ne pense pas trouver un autre accessoire dans cette boutique qui présente le même rapport qualité prix. »
Rufus Scrimgeour hésita un instant. Il avait l'air en proie à un défi intérieur. Une guerre entre sa morale et ses envies paraissait faire rage dans son esprit étriqué. Il essuya une goutte de sueur qui coulait sur son front puis dit à voix basse :
« Tout de même, en forme de mangemort…
-J'ai été autorisée à commercialiser cette forme depuis l'ouverture de ma boutique, il y a de cela deux ans. Ce produit est tout à fait légal et n'est en aucun cas contraire à la législation du ministère sur l'utilisation et la copie des éléments de magie noire. Si l'on vous trouve en possession de cet objet, vous ne subirez aucune conséquence juridique. » Récita poliment Hermione.
Le ministre de la magie détourna le regard pour jeter un œil inquiet par la fenêtre. Finalement, il se tourna vers Hermione et repris en chuchotant :
« Vous dites qu'il procure la même sensation que si l'on était foudroyé ?
-Tout à fait, monsieur le ministre. Acquiesça Hermione en souriant. Et si vous ajoutez 18 gallions, vous pouvez obtenir le pack « Voldemort ». Ce dernier contient, en prime, un sortilège doloris jouissif et une paire de menottes à fermeture automatique. »
Les yeux de Rufus Srimgeour s'ouvrirent en grand et il fouilla dans ses poches. L'instant d'après, il faisait fébrilement tomber une poignée de pièce dans la paume d'Hermione.
« Je prends. »
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Hermione ne sut pas si elle devait être surprise ou simplement écœurée lorsque Drago Malefoy franchit le seuil de la porte de sa boutique le lendemain matin. Elle s'accouda au comptoir, l'air las et demanda :
« Bonjour. Que puis-je faire pour toi, Malefoy ?
-Tu le fais exprès, Granger ? Cracha l'interpelé qui semblait de fort mauvaise humeur.
-Je ne fais exprès de rien du tout, Malefoy, sauf de m'efforcer de t'accueillir aimablement. Encore une fois, j'ignore totalement à quoi tu fais référence. Fit-elle remarquer sobrement.
-Ta bague ne fonctionne pas ! Lança le jeune homme en déposant le produit sur le comptoir si fort qu'il fit tomber la montagne de livres qui y était empilée.
-Allons, Malefoy, je ne vends aucun produit défectueux ! Le résonna Hermione en fronçant les sourcils. Tu as du mal l'utiliser, voilà tout.
-Granger, Astoria a jouit dix fois d'affilées avant que je puisse lui ôter la bague du doigt. Elle était tellement épuisée et j'ai du l'emmener à Sainte Mangouste pour qu'ils lui fassent boire de la pimentine. »
Hermione posa sa main sur sa bouche et une expression de consternation profonde s'étala sur son visage. Elle passa sa main dans ses cheveux avec nervosité. Sa voix trembla lorsqu'elle s'exprima de nouveau :
« Je suis navrée, Malefoy. Vraiment navrée. Dit-elle piteusement. Je… Je ne sais pas quoi faire pour me racheter. Est-ce que tu veux un bon d'achat ? Peut-être que je peux te donner un autre produit en échange ? Une réduction de trente pour cent pour le reste de l'année ? Dit moi ce que je peux faire, j'apprécie énormément Astoria et je suis vraiment désolée de ce qu'il lui arrive.
-…
-…
-Je pense que tu devrais choisir un produit pour Astoria. Répondit Drago d'une voix plus calme. Elle m'a dit que tu lui trouvais toujours des produits intéressants et plaisants. »
Hermione contourna une nouvelle fois le comptoir et s'approcha de son client. Elle frissonna. Bizarrement, le fait de le revoir en chair et en os lui ôtait peu à peu cette étrange impression qu'il n'était pas capable de faire l'amour avec quelqu'un.
Malgré elle, elle ressentait une sorte de jalousie envers Astoria. Elle semblait très heureuse, et même si Drago n'était pas un modèle de gentillesse, au moins, il essayait de prendre soin d'elle. Aucune de ses anciennes conquêtes n'aurait été assez sympathique pour aller se plaindre dans un commerce si une chose pareille venait à lui arriver.
Elle se sentait honteuse, parfois. Tous ses clients avaient tellement d'expérience et avaient l'air d'avoir une vie vraiment bien remplie. Si quelqu'un apprenait qu'elle tenait une telle boutique mais qu'elle n'avait jamais…
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« Je te propose cette nouveauté. Annonça Hermione après un moment de réflexion. Astoria ne l'a encore jamais vue et elle vient tout juste d'entrer sur le marché.
-C'est quoi, ça ? Demanda Drago en fronçant les sourcils.
-C'est… Un tableau érotique. Tu l'accroches au mur et il te fait visionner des scènes euh… Erotiques entre deux ou… trois personnages. C'est selon tes envies. Et euh… Le sexe des protagonistes peut varier lui aussi, en fonction de ce que tu souhaites. »
Hermione marqua un temps d'arrêt. Elle ne savait pas trop pourquoi parler de sexe à Drago lui était si désagréable. Elle n'avait jamais éprouvé de difficultés à parler de ces choses avec Minerva Mc Gonagall ou même avec le ministre de la magie, qui, pourtant, avaient des demandes très… Spécifiques. En y réfléchissant, son mal être provenait peut-être du fait que le jeune homme ne disait rien et se contentait de regarder le tableau qu'elle lui avait présenté avec les sourcils froncés. Finalement, il prit un air tout à fait dédaigneux et lui cracha :
« Granger, Astoria n'est pas du genre à aimer ce genre de choses. Je ne sais pas pourquoi tu as imaginé que ça pourrait lui plaire. Elle ne m'a jamais parlé de ça et n'a jamais éprouvé l'envie d'utiliser ça. Ce n'est pas du tout son truc de faire ça à plusieurs. »
Hermione eut une moue déconfite. Ses joues se colorèrent de rouge. Ce que Drago venait de lui dire passait pour un affront des plus terrible. Elle ne pouvait pas croire qu'il mettait ses capacités et ses compétences professionnelles en doute. Elle se trompait très rarement lorsqu'il s'agissait de conseiller quelqu'un, et encore plus lorsqu'il s'agissait de l'une de ses clientes les plus fidèles. Elle n'avait jamais, au grand jamais, proposé un article à Astoria qui n'entrait pas dans l'accomplissement de ses désirs les plus enfouis. Drago l'entendit parler entre ses dents.
« Pourtant, il me semblait qu'elle… Elle m'a acheté le simulateur d'orgasme à plusieurs. J'en suis pratiquement persuadée. »
Hermione secoua la tête. Peut-être devait-elle accepter qu'elle avait tort, même si celui qui avait raison était Drago Malefoy. Faisait-il cela pour la tester, ou encore pour la mettre en colère ? Pendant qu'elle réfléchissait, elle ne s'était pas rendue compte que le jeune homme l'observait intensément. Il la dévisagea un instant, puis son visage changea, et ses yeux prirent une teinte métallique. Sa bouche se tordit dans un étrange rictus.
« Elle t'a acheté ça, Granger ? Prononça-t-il d'une voix menaçante qu'Hermione ne remarqua pas.
-Et bien oui, autant que je me souvienne. Fit la jeune femme en cherchant dans ses souvenirs.
-Comment ça s'utilise ? Aboya Drago. De quoi ça a l'air ?
-Et bien, voyons… Il suffit de te l'attacher au poignet quand tu fais l'amour avec ton partenaire. C'est un sorte de bracelet noir et argenté assez épais.
-Tu es certaine de ce que tu dis, Granger ?
-Oui, oui. Ecoute Malefoy, c'était idiot de ma part de te proposer ce produit. Je vais essayer d'en trouver un qui conviendrait mieux. Tu viens avec moi ? »
Hermione n'obtint aucune réponse. Elle se retourna et remarqua alors avec surprise que Drago était déjà à mi chemin entre elle et la porte de la boutique. Hermione, le tableau à la main, le suivit d'un pas rapide. Elle faillit trébucher et arriva devant son ancien condisciple de Poudlard le souffle court.
« Qu'est ce qu'il y a, Malefoy ? Je t'ai dit que j'aillais te donner autre chose. Ne t'énerve pas, j'ai fait une erreur. »
Drago s'arrêta sur le pas de sa porte et se retourna. Il serrait les poings avec une telle intensité qu'Hermione cru qu'il allait lui mettre un coup en plein dans la mâchoire. Elle laissa passer quelques secondes et se risqua à croiser sur regard. L'espace d'un instant, elle cru percevoir quelque chose de douloureux dans ses yeux. Toutefois, cela disparut presque aussitôt et elle n'en fut plus si sûre.
« Il se passe qu'Astoria n'a jamais utilisé ça avec moi, Granger. Si tu lui as vraiment vendu ce produit, alors c'est qu'elle a un amant. »
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Depuis ce qu'il s'était passé la veille lorsque Drago était venu dans sa boutique, Hermione ne cessait de se lamenter. Elle avait déjà fini deux paquets de bonbons et s'acharnait à en ouvrir un troisième.
Si Astoria lui avait dit qu'elle avait une relation extraconjugale, Hermione n'aurait jamais rien laissé entendre de tel. Elle aurait fait plus attention. Elle aurait pesé ses mots, veillant à ce que Drago ne soupçonne rien. Cela faisait partie de la politique de son établissement : on ne divulgue rien de la vie sexuelle de ses clients.
Elle avait non seulement faillit à l'une des règles cruciales qu'elle s'était imposées, mais elle avait aussi laissé sa colère l'emporter sur la raison. Elle n'avait rien à prouver à Drago et si elle avait mis son égo de coté, rien de tout cela n'aurait été révélé.
Hermione avait donc passé une bonne partie de la matinée à se morfondre, bien qu'elle ait vendu un lot de deux souaffles vibrants et un filtre de changement de sexe.
Elle n'arrêtait pas d'imaginer Drago et Astoria se disputer en faisant référence à son établissement. Hermione était terriblement honteuse. Que se passerait-il si tout cela venait à s'ébruiter ? Drago se ferait un plaisir d'expliquer au monde entier à quel point Hermione était irrespectueuse de l'intimité de ses clients. Il l'avait toujours détestée.
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Alors qu'Hermione s'apprêtait à se ronger frénétiquement l'index de la main gauche, le carillon de la porte tinta joyeusement et Sybille Trelawney fit son entrée d'un pas théâtral. Elle resserra autour de son cou son châle d'un air absent. Elle sentait l'alcool à plein nez et ne marchait pas droit. Hermione s'empressa d'arriver à sa hauteur, refoulant cette vienne rancune qui lui broyait le cœur à chaque qu'elle voyait l'une de ses meilleures clientes. Elle n'avait jamais oublié à quel point la divination était une science d'une parfaite inutilité.
« Et bien, ça n'a pas l'air d'aller fort, Sybille. Fit Hermione d'un ton soucieux en passant son bras sous celui de son ancienne professeure.
-Ca ne va pas du tout, annonça immédiatement l'interpellée d'une voix éthérée. Mon troisième œil m'a indiqué la fin toute proche d'une relation sentimentale dans mon entourage, et j'ai bien peur que ce soit celle que j'entretiens avec Albus. »
Hermione retint un frisson de terreur qui lui remonta le long de la colonne vertébrale à l'annonce d'une telle chose. Elle réprima fortement l'envie de vomir qui lui tenaillait le ventre et se concentra sur ses pieds.
Non pas qu'elle avait peur de voir Albus et Sybille se séparer, non. En réalité, le seul fait de faire référence à leur relation avait l'extraordinaire capacité de la plonger dans un état léthargique tant elle était effarée à l'idée que cela puisse être vrai.
« N'y pensez plus, Sybille. Fit Hermione avec un large sourire quelque peu crispé. J'ai tout à fait ce qu'il vous faut. »
Elle entraîna le professeur de divination dans un rayon d'un pas maladroit, et lui tendit un paquet sous plastique. Au travers de l'emballage, Sybille Trelawney remarqua que deux yeux bleus et charmeurs la fixaient avec une remarquable insistance.
« C'est une poupée « troisième œil ». Expliqua Hermione pour couper court au trouble qui envahissait la professeure de divination. Elle peut non seulement être votre partenaire de jeux lorsque vous vous sentez seule, mais elle peut aussi vous prédire quand, où et avec qui vous aurez vos dix prochains orgasmes. Satisfait ou remboursé.
-Fabuleux, exulta le professeur d'une voix désespérée. Je la prends. »
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« Je suis sincèrement désolée, Malefoy. Vraiment vraiment vraiment désolée. » Fit Hermione à l'instant même où il poussa la porte.
Le jeune homme ne répondit pas tout de suite, se plantant au milieu de la boutique. Sur le coup, Hermione ne fut même pas certaine qu'il s'agissait bien de lui. Son regard était comme vidé et absent, ce qui contrastait étrangement avec l'expression qu'il avait eu la veille.
Hermione n'avait jamais vu Drago Malefoy autrement qu'en colère, et à cet instant, se demanda si, parfois, il éprouvait autre chose que cette tension permanente qui semblait l'étreindre. Elle ne l'avait jamais vu être doux ou sympathique avec quelqu'un. Cependant, en croisant ce regard morne, elle se dit que, peut-être, il pouvait faire preuve de gentillesse. Drago pouvait souffrir à l'idée de perdre quelqu'un. Drago était un être humain et non pas une sorte de dérivé de mangemort au cœur vide. Malefoy était Drago.
Cette étrange idée pinça furieusement le cœur d'Hermione qui se força à détourner le regard. Elle fourra la main dans sa poche pour se concentrer sur autre chose, mais se rendit compte, avec horreur, que le bonbon qu'elle avait craché deux jours avant s'y trouvait encore.
« Ce n'est rien, Granger. » Fit Drago d'un air las et fatigué, faisant oublier à Hermione la présence du bonbon dans sa poche.
La jeune femme passa sa main dans ses cheveux, y déposant du sucre. L'allure de zombie que Drago arborait commençait à la mettre mal à l'aise. Elle décida d'insister.
« Non, Malefoy, arrête… Je… Je suis vraiment navrée ! Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Toi et Astoria ça faisait un moment et…
-Arrête, Granger. Coupa subitement Drago. J'allais demander Astoria en mariage alors qu'elle me trompait depuis plus d'un an. Tu m'as rendu service, crois moi. Je préfère être seul qu'avec elle. Tu n'imagines pas la honte et la colère que j'aurais ressenties si notre couple était devenu officiel alors qu'elle se fichait de moi. »
Hermione baissa le nez sur son comptoir, fixant les quelques factures qui s'y trouvaient.
« Je suis vraiment désolée, Malefoy. »
Le susnommé ne répondit rien. Il s'approcha d'un rayon et, à la grande surprise d'Hermione, commença à flâner. Elle se demanda si elle n'était pas en train de rêver. Non seulement Drago était en train de regarder ses articles, mais en plus il l'avait remerciée d'avoir mis fin à sa relation amoureuse. Hermione secoua la tête. Soudainement prise d'une impulsion, elle s'approcha de Drago et lui demanda :
« Dis, Drago. Astoria c'était ta première… Euh…
-Non.
-Et bien, si tu veux j'ai un article à te proposer. Osa-t-elle.
-Dis toujours.
-Tu vois, ça là ? C'est la pensine du retour. Elle te permettra de revoir en détail ta première relation sexuelle comme si tu t'y trouvais. Si c'est un souvenir agréable, tu pourrais peut-être tenter ça, non ?»
Drago ne dit rien pendant deux ou trois secondes. Son visage resta complètement fermé et Hermione ne sut pas dire s'il ressentait du mépris ou de la colère. Sa bouche se crispa comme s'il allait lui balancer la pire insulte qu'il n'avait jamais prononcée. Puis il éclata de rire.
« Sérieusement, Granger ? S'esclaffa-t-il. C'est toi qui as fait tout ça ? Où est ce que tu as pu avoir de pareilles idées ?
-Oh et bien, fit Hermione en rougissant, j'ai aussi été conseillée par mes amis, par des clients…. »
Elle s'interrompit, dévisageant le jeune homme en face d'elle. Elle avait l'impression qu'elle ne connaissait pas cette personne et qu'elle était en train de découvrir un trésor. Quelque chose en elle lui glissa que ce qu'il était en train de se passer était vraiment spécial. Drago riait. Elle l'entendait rire. Elle distinguait le son de sa voix si fort qu'il résonnait dans tout son corps. Elle n'avait jamais entendu une chose pareille. Et brusquement, elle aussi se mit à rire.
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« Je te jure que ces pilules sont infaillibles, Ginny. J'ai fait une cinquantaine de test dessus, et mes employés testeurs les ont tous essayés au moins deux fois. J'en ai même vendu à l'une de mes clientes les plus fortunées le mois dernier et elle m'en a racheté trois tubes deux jours après. Il aurait du avoir un orgasme d'une minute trente et crois moi, il aurait été d'une telle intensité qu'il aurait du obligatoirement crier. Tu l'aurais entendu.
-Il n'a gémi que dix secondes ! J'y crois pas, ça veut dire qu'il n'a pas eu d'orgasme du tout. Il simule. Harry simule. » Fit Ginny en enfouissant sa tête entre ses mains.
Elle hocha la tête de gauche à droite, complètement désespérée. Hermione se sentit extrêmement mal. S'il y avait bien une personne dont elle ne voulait absolument pas connaître la vie sexuelle, c'était bien son meilleur ami. Elle inspira d'un coup, décidée à rester le plus professionnelle possible. C'était son travail de conseiller et de rassurer les gens sur leur potentiel sexuel. Si elle se mettait à vomir, elle n'avait pas fini de voir Ginny sangloter.
« Comment est ce possible ? Reprit cette dernière, au bord des larmes. Je… Je fais pourtant attention à mon apparence, j'essaye de lui faire des choses qu'il aime ! Par exemple, la dernière fois, quand il est rentré du travail, je lui ai…
-Ne le blâme pas, Ginny, la stoppa brusquement Hermione en lui tapotant sur l'épaule. Tu sais, Harry tient énormément à toi. Il avait peut-être peur de t'en parler. Tu l'impressionnes. Et puis, je sais que son travail est très prenant en ce moment. Tu sais, il dirige une équipe composée de dix personnes. C'est énorme. Il a beaucoup de missions. Etre auror, ce n'est pas de tout repos.
-Tu crois ? Souffla la rouquine en relevant doucement la tête. Qu'est ce que dois faire ?
-La chose la plus censée que tu puisses faire quand il y a un malaise dans ton couple. Dit sagement Hermione. Lui parler et lui demander ce qui ne va pas. »
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« Je suis sur que tu as quelque chose de plus drôle encore à me proposer. Surprends-moi, Granger. » Fit Drago avec un air de défi, accoudé au comptoir.
Ses cheveux blonds balayaient ses yeux gris et Hermione sentit son cœur se serrer quand elle remarqua qu'il n'y avait aucune animosité à l'intérieur de ses pupilles. Elle détourna le regard, s'attardant un instant sur la chemise entrouverte qui dévoilait son torse, avant se concentrer exclusivement sur un énorme poster qui recouvrait le mur gauche.
« Je ne sais pas… Avoua-t-elle en se mordillant la lèvre. Dis-moi quel genre de chose tu recherches. Il y a tellement de catégories et de rayonnages que je ne sais pas quoi te montrer.
-Montre-moi un truc un peu masochiste. Proposa-t-il après un temps de réflexion. Tu dois bien avoir ça en stock.
-Oh, j'ai bien une idée, répondit aussitôt la jeune femme comme si elle venait de trouver la bonne réponse à une question, mais je ne sais pas si ça va te plaire.
-Présente moi ça, on verra après.
-Et bien, ce sont des vêtements. Tu sais, chez les moldus, les tenues que l'on utilise pour ce genre de… Choses sont… Spécifiques. Elles sont souvent en cuir et vraiment très moulantes. J'ai… J'ai voulu ajouter une petite touche qui rattacherait définitivement mes modèles masochistes à notre monde. Risqua la jeune femme. Il y a… La tenue Ombrage. Et, pour les hommes… L'ensemble Pettigrow. »
Joignant le geste à la parole, elle pointa du doigt un costume qui se trouvait pendu juste derrière elle. Un petit mot noté d'une écriture ronde y était épinglé. Il y avait deux annotations sur le parchemin.
« Envie de changer un peu votre mode de fonctionnement ? Choisissez le Peter que vous préférez.
Avant Voldemort, ses quatre doigts vous procureront un plaisir insoutenable. Après le mage noir, sa main en métal se glissera un peu n'importe où. »
« Tu n'as pas fait ça.
-Si. Je l'ai fait.
-T'es dingue Granger. »
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Cho Chang repassa une nouvelle fois sa main sur la couverture du livre comme s'il s'agissait d'un petit animal fragile. Son regard s'attarda sur le dessin représenté sur la couverture, puis elle s'en détourna et eut une moue ennuyée.
« J'hésite avec celui-ci, dit elle en pointant du doigt un autre ouvrage. Je n'arrive vraiment pas à me décider.
-« Se faire plaisir avec sa baguette magique » ? Oui, il est vraiment bien. Acquiesça Hermione. Juliette Lookmysex est très connue et il est illustré. Si tu veux, tu peux aussi acheter le complément d'informations, il est à moitié prix. C'est « Comment le faire devenir dur comme une écaille de Dragon ? » par Josyane Cétrobon. Elle a un style d'écrire un peu plus strict, mais les astuces qu'elle donne sont très judicieuses et tout à fait compréhensibles.
-D'un autre coté, reprit Cho en se balançant d'un pied sur l'autre, j'ai beaucoup entendu parler des « Dessous de la poudre de cheminette », et en bien. Il paraît que Nathan Touchemoila est un auteur très amusant. Il décrit parfaitement les lieux où se rendre discrètement pour se faire plaisir avec un copain et il met de petites annotations qui laissent penser qu'il a déjà tenté l'expérience.
-Je dois avouer que le passage sur les toilettes du ministère de la magie et parfaitement bien construit. La description qu'il en fait est tout à fait exacte et il ne lésine pas sur les détails. Je pense que même sans y être réellement, tu peux déjà imaginer la situation.
-Marietta m'a dit qu'on peut même lire un passage qui explique comment faire ça dans une chambre forte à Gringott sans déclencher l'alarme. Oh, Hermione, fit la jeune femme avec les yeux pleins d'étoiles. Je crois que je vais définitivement prendre celui -là. »
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« Je les ai mis là rien que pour toi. Je suis sûre que ça va t'amuser.
-Ce sont des… God, c'est ça ? Une imitation d'un procédé moldu, si j'ai bien compris. Il y en a combien là, Granger ?
-Sept. A commencé par l'épée de Gryffondor.
-Ca m'aurait étonné. Celui là, c'est ?
-Une plume d'hypogriffe.
- Intéressant, mais flippant. J'ai horreur de ces bestioles.
-…
-…
-Je suppose que ça, c'est un trident des créatures de l'eau ?
-Tout juste. A coté, tu as un crochet de basilic.
-Ouais… C'est ressemblant, je suppose. Je n'en ai jamais vu en vrai.
-…
-…
-Attends ! Ca, c'est un spécial Londubat ou quoi ? On dirait une mandragore.
-C'est l'idée. Celui-ci, c'est une batte de Quidditch.
-Je parie que tu as vendu ton premier exemplaire à Weasley fille.
-Malefoy, pas de remarques désobligeantes sur mes amis !
-Comme tu voudras Granger.
-…
-…
-Et mais… cette baguette magique…
-J'étais obligée, Malefoy. C'est indémodable !
-Je crois que je te trouve amusante, Granger. »
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« Salut, Percy, bienvenue chez « Magic Luxuria ». S'écria Hermione lorsqu'elle vit le frère de Ron entrer dans sa boutique. Ca me fait plaisir de te voir, tu n'es pas venu chez Molly depuis trois mois au moins.
-Salut, Hermione. Fit le jeune homme, visiblement tendu.
-Que puis-je faire pour toi ? Demanda Hermione pour le mettre un peu plus à l'aise. Tu as besoin d'un produit en particulier ?
-Tu… Tout ce que je dis ici restera confidentiel, n'est ce pas ? Dit-il d'une voix mal assurée en jetant des regards frénétiques par dessus son épaule pour s'assurer qu'ils étaient seuls dans la boutique.
-Tout à fait. Assura Hermione avec un sourire rassurant. Tu n'as rien à craindre. Tu aurais beau me dire que tu as des relations sexuelles avec Pomona Chourave, personne n'en saurait jamais rien. Enfin, du moins, pas de ma bouche.
-Oh euh… Ce n'est pas du tout à propos du professeur Chourave. En fait je viens pour… Enfin, quelqu'un m'a vanté les mérites de ta boutique et m'a parlé de tes produits. Et… Il paraît que tu peux faire des parfums aux odeurs corporelles… Anonna-t-il en regardant ses pieds. Si c'est vrai, j'aimerais bien avoir l'odeur d'une personne en particulier.
-C'est Viktor Krum que tu veux, n'est ce pas, Percy ? »
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Hermione acheva de cacheter le colis à destination de Mimi Geignarde. Elle entoura la boîte de ruban adhésif et regarda son œuvre. La jeune femme avait suivit les recommandations de Mimi à la lettre et se demanda si l'ectoplasme allait vraiment avoir l'utilité de cette reproduction de l'œuf du tournoi des trois sorciers qui s'ouvrait pour gémir bruyamment.
Haussant les épaules, elle posa le paquet dans un coin et remarqua tout de suite que quelqu'un était sur le point de pousser la porte. Drago entra nonchalamment dans la boutique, les mains dans les poches.
« Salut, Granger.
-Malefoy ! Ca tombe bien que tu sois là ! Je voulais te montrer un produit que je viens tout juste de recevoir. Il est dans le carton, là haut ! »
Hermione était surexcitée. Elle venait de concevoir un tout nouveau modèle de poupée gonflable qui allait surement beaucoup plaire à l'ancien Serpentard. Savourant à l'avance l'éclat de rire qu'il allait lancer en comprenant de quoi il retournait, la jeune femme sourit jusqu'aux oreilles.
Elle saisit un tabouret et monta dessus. Ses jambes flageolèrent sous l'effet de l'excitation et elle manqua de tomber. Elle tendit le bras vers le haut dans l'espoir d'attraper l'objet de sa convoitise. Ses doigts effleurèrent le réceptacle. Elle y était presque. Encore un petit effort…
Et ce qui devait arriver arriva. Hermione saisit un pan de la caisse et la tira vers elle un peu trop fort. L'objet lui échappa, glissant rapidement en avant. Avec fracas, Hermione et le carton s'écroulèrent sur Drago qui avait eu la mauvaise idée de se mettre à coté du tabouret.
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Hermione sentit que sa tête lui tournait affreusement. Cela s'accentua davantage lorsqu'elle se rendit compte, avec une horreur grandissante, qu'elle se trouvait couchée sur Drago, à demi assommé. Elle se frotta le visage, confuse, avec l'étrange impression d'avoir reçut un coup de cloche sur le sommet crâne.
A la réflexion, cela devait être le cas, car, quand elle pencha la tête pour examiner l'état de Drago, elle eut l'impression qu'une chose dont elle ignorait l'existence jusqu'alors la poussait à l'embrasser. Maintenant.
Elle ne sut pas trop si c'était ses yeux un peu trop expressifs, sa bouche qui n'arrêtait pas de parler, sa voix qui résonnait dans ses oreilles même quand il n'était pas là ou encore son rire, ce son si étrange dont elle ne parvenait pas à se défaire. Toujours est-il que sans qu'elle puisse rien y faire, elle se pencha sur lui, saisit son visage entre ses deux mains, et posa sa bouche sur la sienne.
Le contact dura quelques secondes pendant lesquelles Hermione s'enflamma assez pour être en capacité d'utiliser à peu près n'importe quel objet magique qu'elle avait conçu. Son corps lui sembla complètement hors de contrôle. Elle nageait dans un monde inconnu et elle n'avait jamais autant eu envie d'explorer une contrée non répertoriée. C'était Malefoy, son rire, sa voix, ses yeux… Puis Drago la poussa en arrière, la regarda avec un air insondable et quitta la boutique.
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« Vous m'écoutez, Miss Granger ? J'ai l'impression que quelque chose vous préoccupe et j'en suis navrée. Cependant, il faut que vous compreniez que je suis pressée.
-Oh euh, oui. Désolée. Je ne suis pas très attentive aujourd'hui, je vais tâcher de me concentrer mieux que ça. Pouvez-vous répéter, s'il vous plait Madame Parkinson?
-Je voudrais quelque chose pour l'anniversaire de ma fille. Un outil confortable, facile d'utilisation et pratique quand il s'agit d'inviter plusieurs amis de différents sexes à… Se divertir les uns les autres. Expliqua la femme d'un ton sec.
-J'ai un produit qui pourrait tout à fait coller avec ce que vous recherchez, au rayon literie. Fit Hermione en enjoignant à la mère de Pansy de la suivre. Il s'agit d'une couverture qui prend la taille du nombre de personnes qui s'y trouvent. Elle s'adapte à n'importe quel terrain, même extérieur. Son confort est comparable à celui d'un matelas. Elle se remet à taille initiale dès qu'elle n'est plus utilisée et se nettoie automatiquement une fois pliée.
-J'achète. »
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« Malefoy, je suis vraiment vraiment désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris. Déblatéra Hermione dès l'instant où il entra dans sa boutique. Je sais que je suis tout le temps désolée, mais là j'avais pris un coup sur la tête et…
-Granger… Commença le jeune homme.
-Non, ne me dis pas qu'on ne peut pas être amis, s'il te plaît. Je ne te connaissais pas comme ça, c'est vrai, mais je t'aime vraiment beaucoup et…
-Tu me laisses parler, Granger ? » Coupa Drago d'un ton exaspéré.
Il s'approcha de la jeune femme, assise sur son éternel comptoir. Elle était en train de remplir un bon de commande quand Drago était entré dans la boutique. Elle avait été si surprise de le voir qu'elle avait laissé tomber par terre tous ses documents.
Drago s'accroupit devant elle sans faire mine de lui donner la moindre explication et ramassa toutes les feuilles qui étaient tombées. Il lui remit la liasse de papiers en main propre et lui fit un sourire narquois.
« Qu'est ce que tu voulais me dire Mal… »
La bouche de Drago alla se loger dans le cou d'Hermione. Elle eut la respiration coupée et rougit violemment. Les bons de commande tombèrent une nouvelle fois par terre, mais, cette fois-ci, ni l'un ni l'autre ne paru le remarquer. Les lèvres du jeune homme parcourent sa peau, lui arrachant des frissons incontrôlables.
« Tu m'as rendu service Granger. Chuchota-t-il tandis que sa bouche remontait le long de sa mâchoire. C'est la deuxième fois que tu m'ouvres les yeux sur une évidence et je commence à croire que je suis un parfait imbécile puisque je ne me rends compte de rien sans ton aide.
-Tu veux dire que… Haleta Hermione pendant que Drago embrassait sa joue.
-Tu ne te tais jamais, Granger. Pas vrai ? »
Ses yeux brillèrent d'un éclat étrange. Ce même éclat ténébreux qu'elle l'avait vu lui lancer tant de fois. Hermione rougit encore plus,- si cela était possible - et posa ses mains bien à plat sur le comptoir. Sa respiration saccadée faisait bouger la frange de Drago.
« Crois-moi, Granger, je vais t'apprendre beaucoup plus de choses et te faire beaucoup plus d'effet que tout ce que tu as entreposé ici. »
Et avant qu'elle ait pu rétorquer comme elle en avait l'habitude, il l'embrassa.
