Possédé Par Un Exorciste
Rating : M
Pairing : Yu x Allen ; Tiky x Allen
DISCLAMER : L'histoire et les personnages appartiennent à Katsura Hoshino, je ne tire aucun profit à publier cette histoire.
NdA : Encore un fandom de plus à mon actif, mais ça fait longtemps que je planche sur cette fiction donc je suis contente de vous la livrer enfin. J'espère qu'elle vous plaira ! Bonne lecture !
WARNING : Attention au rating, il s'explique dès maintenant...
_ Et merde...
L'une des paumes de Kanda vint s'abattre violemment sur son propre front. Il stoppa sa marche, lâcha son sac de voyage qui s'écroula sur le sol dans un bruit sourd et soupira. Comment pouvait-il être aussi négligent ?
_ Qu'est ce qui t'arrive ? demanda son meilleur ami qui s'arrêta à quelques mètres devant lui.
Comment dire ? C'était délicat, une chose était sûre, il devait faire marche arrière.
_ J'ai oublié quelque chose d'important dans ma chambre, dit-il évasivement.
_ D'important ?
_ Oui. Très important.
Lavi secoua la tête, sceptique.
_ Mais encore ?
_ Ecoute, tout ce que je peux te dire, c'est que je ne peux pas partir sans.
_ T'es pas sérieux ! On est presque arrivés à la gare et le train pour l'aéroport part dans...
Il jeta un coup d'œil à sa montre.
_ A peine cinq minutes.
_ Je sais !
La langue du japonais claqua contre ses dents.
_ Vas-y sans moi, je prendrai celui d'après.
_ Ton avion part à quelle heure ?
_ J'aurai le temps.
Lavi tapa du pied un instant, tenant son menton entre son pouce et son index.
_ Pas moyen de te convaincre que ça peut attendre la rentrée ? s'assura-t-il.
_ Absolument aucun, trancha l'asiatique.
Lavi haussa les épaules.
_ Très bien, alors bonnes vacances, vieux !
Sur ces mots, il fit un vague signe de main à Kanda et s'élança à la poursuite de son train, disparaissant sans un regard en arrière. Vraiment, même si le japonais savait que son ami d'enfance n'était pas du genre à rendre service spontanément, il avait quand même espéré qu'il se proposerait de l'accompagner.
_ Raah ! pesta-t-il en s'administrant des claques mentales. Comment avait-il fait son compte ? Laisser un tel recueil de dossiers compromettants sur lui-même au vu et au su de...
_ Si cette petite fouine est tombée dessus...
L'estomac de Kanda se vrilla si fort qu'il se sentit pousser des ailes. Il repositionna son sac à son épaule rageusement et se mit à courir à travers les rues animées de Rome comme si sa vie en dépendait, ne s'arrêtant que lorsqu'il arriva à la longue allée bordée d'arbres qui menait jusqu'à son internat, à bout de souffle.
La nuit était presque tombée et le campus s'étant vidé de la majorité des étudiants avait fini quasiment désert. Les réverbères diffusaient une lumière pâle et inquiétante, mais le jeune homme n'y prêta guère attention. Son champ de vision se résumait uniquement à la lueur qu'il pouvait encore distinguer à travers les vitres du hall d'entrée, signifiant que l'internat n'avait pas encore fermé.
Avec un soupir mélangeant soulagement et appréhension, il s'élança à nouveau dans une course contre le temps et atteignit enfin la grande porte de l'internat. Il gravit les étages qui le séparaient de sa chambre à la même allure, trop pressé pour attendre l'ascenseur. Il franchit la dernière marche et se pencha en avant, posant les mains sur ses genoux, totalement essoufflé.
_ Pourvu qu'il soit parti...
Le cas échéant, il ferait en sorte d'intervenir en toute discrétion, récupérer son bien sans se faire remarquer avec de la chance, et il filerait incognito. Kanda hocha la tête, résolu, et s'approcha de sa chambre à pas de loup.
Il arriva devant la porte et posa la main sur la poignée. Le verdict allait tomber. S'il la trouvait verrouillée, ce qu'il espérait fortement, tout irait bien.
Il tourna, poussa et, Ô miracle, le verrou l'empêcha d'aller plus loin. L'asiatique soupira à nouveau, cette fois d'un soulagement total, et chercha les clés dans son sac. Il s'appliqua tout de même à rester le plus discret possible, car sans être de nature paranoïaque, il n'en restait pas moins prévoyant.
Le verrou céda et il put pousser la porte. Il l'ouvrit doucement afin d'éviter tout grincement et s'assura que l'obscurité était complète. A première vue, rien à signaler. Il entra, referma derrière lui et posa son sac.
Mais au moment ou son doigt allait enclencher l'interrupteur et commettre ainsi l'irréparable, Kanda remarqua qu'une faible lueur provenait du côté de la chambre appartenant à son binôme. Il se ravisa juste à temps et fronça les sourcils, puis tendit l'oreille, avançant vers la source lumineuse sur la pointe des pieds.
Et plus il approchait, plus il pouvait distinguer le son d'une musique basse troublant le silence religieux qui régnait dans la pièce. Un mélange insolite de voix lyriques combiné à quelque chose de rythmé, comme si des chants géorgiens avaient été posés sur de l'électro.
Kanda plissa les yeux. Qu'est-ce que ce demeuré fabriquait là-dedans ? Son colocataire n'écoutait jamais de musique sans un casque, et encore moins cette étrange fusion des genres. Il se demanda s'il était au milieu d'une sorte de méditation.
Leur chambre, séparée par un couloir, était aménagée en deux parties qui s'isolaient l'une de l'autre grâce à des portes coulissantes. Kanda n'avait qu'à passer discrètement pour atteindre son côté et ce serait réglé. Mais la curiosité l'ayant piqué au vif, il s'aventura à épier les activités douteuses de son binôme à travers l'étroite fente qui laissait percevoir l'intérieur, espérant récolter quelque anecdote gênante qui pourrait éventuellement lui servir plus tard.
Il ne s'en doutait pas encore, mais il allait être servi au delà de ses espérances.
Il fit un pas et glissa un œil au creux du jour laissé entre le mur et la porte. Alors Kanda sursauta et inspira bruyamment, avant de plaquer une main sur sa bouche pour réprimer le cri de surprise qui menaça de franchir ses lèvres.
Allen Walker, son colocataire, n'était certainement pas en train de méditer. Et il n'était pas seul, non plus.
C'était la lampe du bureau qui était restée allumée, elle produisait juste assez de lumière pour permettre à Kanda de distinguer les deux corps qui se mouvaient sur le lit d'Allen. Juste assez pour voir la fine pellicule de sueur qui recouvrait sa peau pâle, les longs fils d'argent entourer son visage et l'autre homme, juste derrière lui, lui administrer de lents coups de reins ajustés au rythme lascif des soupires que produisait la bouche ouverte du Britannique. Son partenaire dut faire quelque chose car Allen, qui était positionné sur ses genoux et ses coudes, la tête penchée en avant, s'arqua subitement, rejetant la tête en arrière, et émit un son que Kanda n'aurait jamais imaginé qu'il puisse émettre. Un grognement rauque qui, ajouté à la vision qu'il offrait, s'attaqua directement au bas ventre de l'asiatique.
Et ce dernier savait qu'il ne devait pas regarder, qu'il aurait dû décamper à la seconde où il avait compris ce qui se passait, mais il ne pouvait tout simplement pas. Il resta là, les yeux rivés sur la scène, incapable de bouger ou de regarder ailleurs.
Ce n'était pas le fait qu'Allen soit en train de coucher avec un autre homme - et dans leur chambre -, il savait qu'il était gay. C'était surtout leur manière de le faire. Il avait toujours pensé que le sexe entre hommes était brutal, que cela ressemblait plus à combat de dominance qu'à un rapport amoureux. Mais jamais, jamais il n'aurait imaginé que cela puisse ressembler à ça.
Ou qu'Allen puisse ressembler à ça.
Il essayait de se familiariser avec l'idée que ces yeux - habituellement insondables alors qu'ils reflétaient l'abandon le plus pur à cet instant - appartenaient bien à son insupportable, détestable colocataire quand l'amant de celui-ci se pencha en avant pour murmurer quelque chose à son oreille. Kanda n'entendit pas la réponse qu'Allen grogna mais il le vit lever une main frêle qui alla s'accrocher à la tête de lit. Les deux partenaires se redressèrent légèrement, les doigts posés sur les hanches de l'anglais raffermirent leur emprise et les assauts qu'il subissaient se firent plus rapides et saccadés.
Kanda sentit sa bouche devenir sèche, parce que la cadence devenait si frénétique qu'il avait l'impression qu'Allen allait finir par se briser, et pourtant, son expression semblait dire que c'était exactement ce qu'il voulait. Il savait qu'il devait partir d'ici, que ce qu'il faisait était mal, mal, mal... L'air s'était trop épaissi et cela devenait difficile de respirer, pourtant Kanda ne bougea pas. Il ne bougea pas parce qu'Allen avait commencé à produire des sons - mélange de grognements et de gémissements - à chaque coup de reins et qu'ils avaient cloué l'asiatique sur place, écoutant et attendant plus.
Il n'eut pas longtemps à attendre. Car l'inconnu se décala légèrement et commença à se déhancher sur un angle différent. Et si Kanda avait été pris de court par les bruits qui étaient sortis de la bouche d'Allen juste avant, ce ne fut rien comparé au "Ah ! Oui ! Juste là !" suivi du long gémissement qui percuta son cerveau comme un violent coup de batte de baseball.
Kanda se retint au mur le plus proche et recracha l'air qu'il n'avait pas eu conscience de retenir dans ses poumons, au bord de l'évanouissement. Il ne pouvait pas croire ce qu'il entendait et voyait. Ca ne pouvait tout simplement pas être réel, n'est-ce pas ? Allen avec cet air, ces yeux humides, le dos arqué proférant des mots comme "putain" et des sons de cette voix brisée qui ressemblait à celle de l'anglais, mais en plus grave et désespérée.
Cette même voix qui continuait de produire de doux bruits quand l'asiatique se reconcentra. L'autre homme articula à nouveau des mots à l'oreille de son amant mais Kanda ne pouvait toujours pas l'entendre. Cela dut être bon, cependant, parce qu'Allen balbutia quelque chose comme "OhMonDieuOui" et se laissa soulever comme s'il ne pesait rien du tout. La manière dont il le reposa sur son dos, les jambes écartées, sa poitrine montant et descendant à un rythme extatique... cette vision emporta avec elle le souffle de Kanda au loin une fois de plus.
Son partenaire s'immisça entre les jambes du britannique, faisant courir de langoureux baisers depuis son pubis, en passant par les abdominaux déliés jusqu'à sa poitrine, sur laquelle il maltraita un téton de ses dents. Il continua de remonter, ne négligeant pas la moindre parcelle de chair et arriva jusqu'à sa bouche. Leurs regards semblèrent s'accrocher quelques secondes et échanger les mots qui ne pouvaient être prononcés, leurs souffles étant trop courts. Et quand l'inconnu s'empara des lèvres de l'anglais, qui répondit avec une passion étourdissante, Kanda se dit qu'il allait vraiment finir par étouffer.
Leurs lèvres étaient toujours soudées quand l'autre homme reprit Allen, dont les jambes agrippèrent fermement sa taille. Puis l'anglais rompit le baiser, visiblement à la recherche d'air, et tourna brusquement la tête dans la direction de Kanda. Un reflex conditionné de pure survie s'empara alors du japonais, qui bondit et s'aplatit contre le mur le plus proche, frôlant la catastrophe d'un centième de seconde. Il était peu probable qu'il ait pu être repéré cependant, n'ayant pas allumé les lumières et étant dans une obscurité quasi totale, mais il était trop déboussolé pour y penser.
Son rythme cardiaque était tellement chaotique qu'il avait l'impression d'avoir couru le cent mètres en moins de dix secondes. Il était trop occupé à essayer de bannir la vision qu'il avait eu d'Allen - oh mon Dieu, Allen -, pour s'inquiéter des réactions évidentes qu'avait manifesté son propre corps.
Mais même s'il ne pouvait plus rien voir, il pouvait toujours entendre.
Bouge ! lui soufflait son restant de conscience. Bouge, maintenant ! Avant qu'il t'entende, avant qu'il te découvre ! Mais la musique, les craquements réguliers du lit, les soupires hachés de gémissements qui s'échappaient continuellement des lèvres de son colocataire... la symphonie l'avait hypnotisé et son corps refusait de lui obéir.
Mon dieu, il va... Kanda se mordit la lèvre inférieure alors que la voix du britannique montait crescendo. Walker va venir et je reste planté là à écouter ça arriver, qu'est ce qui cloche chez moi ?! Apparemment, quelque part sur le chemin entre la gare et l'internat, Kanda avait brusquement tourné en une sorte de pervers, mais malgré cette odieuse réalisation, il demeura immobile. Bon sang, même un cortège de démons, le diable en personne, rien n'aurait pu le faire bouger d'ici. Pas tant qu'il n'avait pas entendu la délivrance s'emparer de l'anglais...
_ Ah, je... Aaaah !
Trois syllabes, dont la dernière se brisa dans un grognement de libération, un son qui emporta le peu de raison qui subsistait encore dans la tête du japonais. C'était comme se prendre un sceau d'eau, si chaude qu'elle paraissait glacée au premier contact, en pleine figure.
_ Merde, regarde-toi... prononça la voix grave de l'inconnu. Regarde-toi - tellement magnifique - tu en as mis partout.
Regarde toi.
C'en fut trop. Kanda s'éloigna du mur comme si celui-ci venait de le brûler, récupéra son sac devant l'entrée et sortit sans se soucier d'être entendu. Il avait les jambes cotonneuses et l'esprit embrumé. Il en oublia même la raison de sa venue et partit sans récupérer son bien, il lui était simplement impossible d'aligner deux pensées cohérentes. Son esprit était juste rempli d'images dont il ne voulait pas - non, il jurait qu'il n'en voulait pas - parce qu'elles exerçaient sur lui un impact qu'il n'était pas sûr de comprendre, ou de pouvoir gérer.
Et de toute évidence, il était déjà sous son emprise. La bosse dans son pantalon en témoignait, preuve honteuse de son irrémédiable perte de contrôle.
_ Merde !
Il s'engouffra dans les premières toilettes venues, alla jusqu'à un lavabo et s'aspergea impitoyablement le visage d'eau glacée. Cependant, la brûlure ne fit qu'amplifier la réalité et lui rappela ô combien la tension devait être évacuée, et vite.
Penché en avant, se soutenant de ses mains posées de chaque côté de la faïence blanche et froide, il soupira longuement et releva la tête. Un miroir suspendu juste en face lui renvoya son reflet. Les mèches brunes et humides s'étaient collées à son visage, sa bouche à moitié ouverte continuait d'exhaler des souffles courts, et ses pupilles dilatées trahissaient le brasier qui avait enflammé son corps.
Il était trop tard pour revenir en arrière, il fallait juste effacer toute trace de cet horrible moment d'égarement afin de l'occulter pour toujours et continuer comme si rien n'était arrivé. Comme si épier son binôme nu subissant les assauts de son amant n'était pas la raison qui l'avait conduit dans ces latrines sombres.
Il s'enferma à double tour dans une cabine et s'attaqua aux boutons de son pantalon. Ses mains tremblaient et ses gestes étaient désordonnés, impatients. Lorsqu'il fut enfin libéré de ses chaines de tissus, la vision de sa verge gorgée de sang lui causa un énième choc. Il n'avait pas eu conscience d'être aussi excité et désespérément dur.
Le simple fait de frôler son membre était synonyme d'agonie, il était humide, au bord de l'implosion. Sa main entoura son sexe, il commença à pomper et plaqua aussitôt une main sur sa bouche pour bâillonner le grognement de plaisir qui en serait volontiers sorti en d'autres circonstances. Sa vision se brouilla comme ses mouvements devenaient plus rapides, plus secs, et les images revinrent le hanter, implacables. Bientôt, ce ne fut plus que regards gris brillants de plaisir et formes pâles prisonnières de ses mains et de son seul désir.
Kanda mordit violemment dans sa lèvre inférieure alors qu'il sentait le sol se dérober sous ses pieds. Son front s'abattit sur le mur d'en face, qui l'empêcha de s'écrouler. Il ne pouvait plus s'arrêter, il avait des fourmis dans toutes les extrémités de ses membres et des points blancs se formaient devant ses yeux. Mais plus rien n'avait d'importance hormis sa main qui pompait son sexe, parce qu'il avait l'impression qu'un démon avait pris possession de son corps et qu'il devait le faire sortir.
Il devait s'exorciser. L'ironie de la situation aurait dû le faire ricaner s'il n'avait pas été si désespérément focalisé sur la jouissance qui se formait au creux de son ventre.
Son orgasme s'annonçait si violent que c'en était presque effrayant, et lorsqu'il l'emporta, Kanda ouvrit la bouche dans un cri silencieux. Son souffle se bloqua tandis qu'une première vague maculait le mur, puis une deuxième, et encore une troisième.
C'était complètement invraisemblable. L'asiatique n'en était pas à son premier orgasme, mais celui-ci ne tenait aucune comparaison. Il le laissa au bord de l'étourdissement, les oreilles sifflantes et des larmes aux coins des yeux.
Pourtant, quand il reprit ses esprits, le seul sentiment qui subsista était du dégoût. Un dégoût profond pour lui-même. Car en voyant le garçon qu'il était censé détester le plus dans cette situation, il n'avait eu qu'une seule véritable envie... C'était d'être à la place de celui qui avait le droit de le toucher de cette façon, d'être celui pour lequel il montrait tant de passion.
Il n'aurait jamais dû découvrir Allen Walker sous ce jour. Mais c'était trop tard.
TBC...
Mah mah, tu es trop dur avec toi même Kanda. N'importe qui aurait réagi de la même façon, et encore, tu ne t'es pas jeté dans la mêlé donc finalement, on peut dire que t'as un sacré sang froid !
Vous savez surement déjà qui est l'amant inconnu d'Allen, et Kanda le découvrira aussi bientôt..., j'ai toujours rêvé de voir ces deux là se fighter (je ne sais pas si ça arrive d'ailleurs, j'ai arrêté avec l'anime :X), et si en plus c'est pour Allen... *o*
Bref, j'espère que ce premier chapitre vous a plu, publication hebdo jusqu'à ce que j'arrive à la fin de mon avance, enfin je vais faire en sorte que ça n'arrive pas...
Merci de m'avoir lue *3*
