Bien le bonsoir !
Je suis très heureuse de vous retrouver pour cette seconde fiction. Celle-ci traitera donc du manga Hakuouki que j'ai tout particulièrement apprécié. Il s'agit plus particulièrement du couple Chizuru/Hijitata. Je trouve dommage qu'il ne soit pas plus exploité car j'ai complètement accroché à cette histoire d'amour bien que parfois légèrement...niais oserais-je dire. J'espère de tout cœur que d'une part la longueur des chapitres vous conviendra, de même que mon style d'écriture, puisque je fais tout du point de vue interne.
D'autre part, je n'exige pas un certain de reviews pour publier le prochain chapitre. J'espère cependant que je pourrais compter sur vos avis qui sont du point de vue d'un auteur, toujours apprécié. Je n'ai pas eu que des commentaires positifs sur ma précédente fiction et les remarques que l'on m'a faite ont été prise en compte. Une critique est bonne à prendre, du moment qu'elle est constructive et je ne tolérerais pas un bâchage injustifié. J'espère également que je n'ai pas oublié de fautes, si c'est le cas je m'en excuse, je relis de nombreuses fois et au bout d'un moment, on ne voit plus ses erreurs.
Voilà, je crois que les bases sont établies. Je tâcherais également de répondre aux messages que vous me laisserez et j'espère sincèrement que ce que je vais faire des personnages vous plaira.
Juste avant de vous laisser lire, je tiens à remercier ma Cristina Yang à moi. Je peux vous dire qu'elle est toujours derrière moi et qu'elle me soutient énormément, elle est la première à qui je demande son avis et m'a aidé durant toute la publication d'Au nom de la Rose. Alors bon merci à toi 3
Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture et je vous encourage vivement à donner vos avis.
XOXO !
Disclamer: Le concept de base et les personnages appartiennent bien évidement à la société de production Studio Deen et au réalisateur Osamu Yamasaki. Les personnages ne sont que mes marionnettes. J'ai simplement imaginé une suite qui pourrait selon plus ou moins tenir la route.
C'était une belle nuit pour mourir. Assurément. L'air était délicieusement doux. Un léger vent soufflait, emportant sur son passage les pétales de fleurs du cerisier qui se tenait tout près, virevoltant comme s'il s'agissait de flocons de neige.
Je m'en souviens encore. Comme si les événements venaient tout juste de se produire. Non loin de moi, les cendres de Kazama Chikage, démon de son état, s'étaient presque totalement éparpillées dans l'air. Mais je n'en avais cure. J'étais presque amorphe. Car tout était terminé. Dans mes bras, le seul homme que j'avais jamais aimé, le premier, celui sur qui j'avais pu compter même dans les moments les plus désespérés, le seul homme qui avait fait battre mon cœur de la plus des façons venait de rendre son dernier soupir, juste après avoir essuyé une larme naissante que j'avais tenté de retenir, en vain. Alors que lui-même disparaissait, je laissais mon chagrin s'exprimer,ne finissant par enlacer que la poussière. Hijikata Toshizo, mon amour de Démon n'était plus.
J'avais passé les jours qui suivirent dans un état second, entre le sommeil profond et la léthargie. Je m'étais réveillé dans les appartements d'Hijikata. Les événements m'avaient alors épuisé plus que de raison. J'avais eu l'occasion de remercier Otori qui m'avait retrouver sous le cerisier au petit matin tenant fermement le katana qui lui place, toute trace de son existence avait disparu. Dès que j'avais été en état, j'avais été reconduis à Kyoto. Sous l'effet des médicaments, je n'avais pas pu protester. J'étais subitement devenu l'ombre de moi-même. Pour mon plus grand malheur, j'avais eu tout le loisir de penser à ce temps passé avec les Shinsengumi. Ma rencontre avec eux avait beau être un lointain souvenir, il était ancré en moi. Je chérissais chaque moment passé avec eux. Chaque nuit, je rêvais de mon arrivé à Kyoto, de comment je m'étais retrouvé pourchassé à travers la ville par ces pseudo samuraïs, de la pleur que j'avais ressentie lorsque mes poursuivants avaient été massacrés par les rasetsu. Je rêvais de comment Saito Hajime m'avait sauvé d'une mort atroce. Je rêvais de lui, de son visage parmi les flocons de neige virevoltants, mais aussi de ma rencontre avec Heisuke, Soji, Sanosuke, Kondo, Sannan, Shinpachi...Autant de visages que je ne reverrais plus. Malgré celà, je n'avais aucune représentation d'eux, et ça me terrorisait. Purement et simplement. Car je ne voulais pas oublier leurs visages, je souhaitais conserver ce fardeau qui était le mien. J'avais été celle qui avait causé leur perte et la culpabilité commençait à me ronger.
Lorsque j'en fus capable, je pris la direction d'Edo. Nous avions tous tellement perdus dans cette guerre, moi comme beaucoup d'autres. Alors j'avais aidé à rebâtir. Je ne dormais que très peu, prenais à peine le temps de me nourrir. Rapidement, tous les moyens étaient bons pour occuper mon esprit. Je recevais de temps à autre des missives de la part d'Otori. De mon côté, je lui répondais, dans le simple but de le rassurer.
Une nuit alors que je commençais à tomber, mon passé m'avait rattrapé et tous ceux que j'avais vu périr venaient me hanter. La culpabilité qui s'était ajoutée au chagrin que j'éprouvais depuis des mois grandissait.
Lorsque la guerre fut officiellement terminée, je pris la décision de retourner à Kyoto.
Les plus précieux moments de mon existence s'y trouvait, et il y avait fort à faire là bas.
Les incendies avaient ravagés une bonne partie de certains quartiers et le nouveau gouvernement se plaignait de la recrudescence d'actes malfaisants partout dans la ville. Miraculeusement, ce qui fût autrefois le QG des Shinsengumi avait presque été épargné par les flammes. J'avais tout de même du user de toute la persuasion dont je disposais pour le récupérer. Je ne pouvais me résoudre à ce que cette résidence disparaisse. J'avais désormais trouver un but pour continuer à avancer. Je souhaitais remettre les lieux en état. Reprendre de flambeau, chose ardue lorsqu'on est une femme. Mais je ne m'accordais pas de repos. Je n'avais en tête que l'achèvement de ma tâche. Peut-être que j'espérais payer ma dette de cette façon. Comme si c'était possible...
Quelques personnes m'avaient prise en pitié alors que je me chargeais de combler les cratères causés par les boulets de canon alors qu'il tombait des cordes. De ce jour, mon acharnement n'en avait été que plus virulent.
Je passais mes journées à reconstruire, mes nuits, je les passais à combattre le sommeil. Je ne voulais pas affronter les ombres qui me reprochaient sans cesse de ne pas les avoir aider, de n'avoir jamais su me défendre. Alors je travaillais davantage, pour oublier. Je n'arrivais pas à supporter leurs plaintes. Alors je luttais. Encore.
Deux mois après mon retour à Kyoto, le QG avait entièrement été remis à neuf mais rapidement, j'avais été contrainte de stopper tout effort, touchée par une pneumonie, résultat de mon acharnement. Durant tout ce temps, le nouveau gouvernement s'était affirmé. Forte de mon implication passée dans la guerre qui avait ravagé le pays, et surtout une fois guérie, j'avais demandé la reconstitution des Shinsen Gumi. Une telle organisation était nécessaire.
Ma demande avait cependant d'abord été refusée. Le gouvernement était frileux quant à l'idée d'intégrer un élément antérieur au nouveau gouvernement. Chaque jours, je demandais audience et voyant mon obstination, j'avais finalement obtenue gain de cause. La décision avait même été au-delà de mes espérances. Officiellement, je servais le nouveau gouvernement, officieusement, on me laissait carte blanche. La vérité est qu'ils souhaitaient seulement avoir la paix. J'avais été nommé capitaine. Le recrutement, la gestion de la caserne, ces lourdes tâches m'incombaient. C'est ainsi qu'était né le « Makoto¹ ». L'ancienne devise de mes compagnons me suivrait. C'était un gage de ma loyauté envers mes croyances, mais surtout envers eux. Eux qui m'avaient protégé, aidé, respecté.
J'avais d'abord eu l'intention de me faire passer pour un homme, mais j'étais une femme d'Edo. Combien de fois m'avait-ildit que c'était ce simple fait qui l'avait fait plié face à moi ? Cette idée m'avait convaincue du fait que malgré mon apparence presque chétive, je devais être capable de me débrouiller seule, sans compter sur personne et faire honneur à mon statut.
J'avais alors commencé à me soumettre à une disciple stricte. Mon objectif était d'atteindre un niveau d'excellence en un temps record. J'avais peu à peu commencé à recruter, l'effectif n'était pas important, mais au moins il était digne de confiance. J'avais connu certains d'entre eux auparavant à Aizu, ou à Sendai. J'avais pu compter sur leurs enseignement pour parfaire ma technique. Mais je pouvais davantage compter sur Shimada. Car jamais il ne m'avait abandonné. Il m'avait suivit partout, pris soin de moi dans les moments les plus sombres. Il était un excellent professeur. Ma condition de Démon m'avait considérablement aidée, je refusais cependant de mettre ces aptitudes en pratique. J'étais trop consciente de ce que cela pourrait susciter chez les gens. Cette situation était étouffante mais je ne me laissais cependant que rarement aller. Depuis la fin de la guerre, les démons qui étaient autrefois respectés, étaient redoutés et indésirables.
Un jour, force m'avait été de constater que ce lieu manquait cruellement de femmes. J'étais persuadée qu'il y avait dans chaque villes des femmes qui, comme moi, souhaitaient avancer et donner un sens à leur vie ou bien faire leurs preuves. Qui désiraient donner un monde meilleur aux générations futures. Un monde où régnerait le respect et la loyauté. C'est en lançant quelques rumeurs que quelques femmes avait rejoint mes rangs se pliant à notre discipline. Au sein de la résidence, un bâtiment leur était réservé.
Des règles supplémentaires avaient donc été instaurées. Il était hors de question qu'il y ait le moindre dérapage. Je comptais sur Shimada pour m'en tenir informer. J'avais exigé d'être mise au courant une quelconque relation naissait. Pas pour m'y opposer, mais pour m'assurer qu'il n'y aurait aucune incidence sur la cohésion des patrouilles qui avaient lieux chaque jours et chaque nuits.
Il avait été rapidement convenu que les membres du Makoto effectueraient ces rondes.
Étant donné mes propres problèmes nocturnes, je m'occupais principalement des patrouilles de nuit. Je m'étais rapidement rendue compte qu'une vue d'ensemble permettait une meilleure analyse de la situation, c'est pourquoi je passais souvent par le toit des bâtiments. J'avais appris à être aussi furtive qu'une ombre et vive qu'une vipère. Avant chaque ronde, Shimada venait me souhaiter bon courage, un sourire paternel sur le visage. Malgré cet air serein qu'il arborait en ma présence, je savais combien il était inquiet à mon sujet. Et il en avait tous les droits. Après tout ne m'avait-il pas protégé autant qu'il le pouvait, autant qu'il le lui avait promis ?
C'est pourquoi cette nuit encore, je me retrouve perchée sur un toit, écoutant, et scrutant le moindre mouvement. Nous n'avions pas eu beaucoup de répit jusque là. A croire que les malfaiteurs s'étaient passé le mot. Au bout d'une bonne heure à jouer les sentinelles, je redescends pour rejoindre mon équipe. Nous échangeons rapidement quelques mots avant de poursuivre notre chemin à travers les ruelles. Alors que nous nous dirigeons vers le quarter de Gion, des éclats de voix nous parviennent. Sans même prendre le temps de réfléchir nous nous y précipitons.
« Atsuhiko, Daisuke, vous venez avec moi, les autres faites le tours le plus silencieusement possible, nous allons les encerclés, dépêchez-vous. »
Attendant que le second groupe me fasse signe de sa présence de l'autre côté, je continu la surveillance de ce petit groupe. Visiblement deux hommes sont en train de chahuter une jeune fille qui ne semble pas tellement plus vielle que moi. Alors que la situation dérape un peu plus, je me prépare à intervenir, ils vont trop loin,et la seconde équipe est trop longue.
Mais avant que j'ai eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, un homme, tout de noir vêtu saute du toit juste au dessus du petit groupe.
« - Ne vous a-t-on jamais appris qu'une femme doit être protégée, et non violentée ?
- Qui es-tu toi ?
- Dégage ! Tu n'as rien à foutre ici !
- Mauvaise réponse messieurs. A présent vous allez laissez partir cette pauvre fille qui ne demande qu'à retrouver son foyer sereinement.
- Non mais qui es tu toi ?
- Cela ne vous concerne nullement. »
Et avant même que le petit groupe n'ait eu le temps de réagir, deux d'entre eux se retrouvèrent au sol, visiblement inconscients. Le troisième, prenant peur parti en courant. J'avais assisté à la scène, immobile et quelque peu désarçonnée. Cet homme était de lui même venu en aide à la jeune fille, mais ses manières montraient qu'il était bien plus qu'un amateur.
« - Je crois que vous n'avez pas répondu à ces hommes, qui êtes-vous ? Montrez votre visage.
- A qui ais-je affaire ?
- Je suis le capitaine de la brigade de nuit du Makoto, identifiez-vous je vous pris.
- Ah oui, j'ai entendu parlé de ce groupe. Sachez que je ne compte faire de mal à personne. Je suis à la recherche de quelqu'un, et j'ai entendu du bruit. »
Pendant qu'il parlait, l'inconnu était sorti de l'ombre. Mais alors que son visage s'était trouvé à la lumière d'un flambeau, je n'avais plus écouté le moindre mot. J'avais soudainement l'impression d'être engloutie par les ténèbres, mais Daisuke me retint, m'évitant de m'étaler de tout mon long.
« - Yukimura-san, est-ce que ça va ? Vous vous sentez bien ?
- Yukimura... ?
- Je...Oui. Je...Je rêve, Saito est-ce bien toi ? »
A mon tour je sors de l'ombre et une réelle surprise se peint sur son visage, son si beau visage. Celui j'avais cru ne jamais revoir, parce que je le croyais mort. Sans même réfléchir, je me jette sur lui, le serrant aussi fort que je le peux.
« - Chizuru, alors c'est bien toi ! Tu es bien là, bien vivante ! »
A son tours, il répond à mon étreinte. Lui que j'avais connu si réservé laissait à cet instant paraître une multitude d'émotions. Je reprends quelque peu constance avant de me tourner vers mes subordonnés.
« Daisuke, Atsuhiko. Rejoignez le second groupe et rentrez au QG, pas un mot de ce que vous venez de voir, me suis-je bien faite comprendre ? Ce sera tout pour cette nuit, reposez-vous. Saito, ne restons pas dehors, viens. »
Bien que des milliers de questions me brûlent les lèvres, le trajet se fait sans un mot. Lorsque nous arrivons à destination, nous nous arrêtons un instant. Il semble décontenancé.
« - Je ne comprends pas, je suis passé il y a de ça deux jours. Lorsque j'ai vu l'étendard, je me suis demandé si ça n'avait pas été une idée du nouveau gouvernement. Une façon de se faire bien voir. J'ai demandé à voir le capitaine, mais on m'a dit qu'il était absent. Si j'avais su que c'était toi...
- Rentrons en discuter à l'intérieur, nous serons plus à notre aise. »
En passant devant les gardiens je leur rappelle rapidement les ordres, le changement se fait dans deux heures à peines. Nous passons devant le salon de réception avant d'arriver à mes appartements. Je fais demander du thé à l'une des domestiques avant de lui accorder le reste de la soirée.
Toujours silencieux, Saito s'installe devant une petite table où je le rejoins.
« - Je suis heureuse de te savoir en vie, Saito. Ces temps-ci je manquais de bonnes nouvelles.
- Ça n'a pas été simple de revenir ici.
- Que t'es-t-il arrivé ? Après notre départ, que s'est-il passé ?
- Le lendemain nous sommes parti combattre, trois mois durant. J'ai été blessé, alors je me suis caché. J'y étais contraint puisque nous avions perdu. Lorsque j'ai eu assez de force, j'ai repris l'entraînement, je ne pouvais pas me permettre de régresser. J'ai progressivement appris le décès des autres. Quand j'ai su pour Toshi, je n'ai pas pu y croire. J'ai fini par perdre espoir de te revoir vivante, sans sa protection, je ne pensais pas la chose possible. Un jour, j'ai entendu qu'ici, à Kyoto, les choses étaient pire qu'avant mais qu'une petite compagnie, mené par une personne à l'identité secrète tentait de maintenir l'ordre. J'ai voulu voir ça de mes propres yeux et j'ai entrepris le voyage. Et finalement, me voici, en face de toi.
- Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le désires, Saito. Tu es ici chez toi.
- Mais toi, que t'es-t-il arrivé ? Comme en es-tu arrivé là ?
- Et bien...J'étais là, quand il est mort. Il était dans mes bras tu sais. Le lendemain matin, Otari m'a retrouvé. J'ai été renvoyé à Edo avec Shimada, loin des conflits, en attendant que tout cela cesse. Lorsque j'ai été en état, nous sommes revenu ici, à ma demande. J'avais l'impression d'être près de vous tous. J'avais besoin de ça. Il m'a fallu deux bon mois, avec de l'aide pour tout retaper ici. J'ai du faire quelques aménagements aussi, m'adapter aux dégâts causés. Juste après j'ai contracté une pneumonie. Je me suis fait réprimandé par Senhimé qui était revenue aussi entre temps. C'est elle qui s'est occupée de moi pendant ma convalescence pendant que Shimada était responsable du reste. Il m'a considérablement aidé. Elle me tenait au courant de l'installation du nouveau gouvernement. Dès que j'en ai été capable, j'ai demandé audience, je voulais que l'on recréé une nouvelle section de guerriers. La situation était telle que c'était nécessaire. Après m'être longtemps battue, j'ai finalement réussi à les convaincre. Pendant ce temps, j'ai commencé à m'entraîner. J'avais été nommée Capitaine, et j'ai pensé à Kondo. J'ai pris conscience que j'étais une femme, et que me faire respecter serait difficile. Aujourd'hui, mon niveau est suffisant pour que je puisse m'imposer auprès des hommes de la caserne. Il y a quelques femmes également. Certaines sont réellement très douées. Lorsque la section à été crée, on m'a laissé carte blanche, et j'ai toujours eu en tête les valeurs du Shinsen Gumi, je voulais que le Makoto soit une sorte de prolongation de ce que vous étiez, c'est pourquoi j'ai repris l'étendard et la devise.
- Tu as du travailler très dur. C'est remarquable que tu ais fait cela seule.
- Je n'avais pas le choix. Je devais me raccrocher à quelque chose. Je le devais pour vous tous.
- Il te manque, n'est-ce pas ?
- Oui, mais je suis contente que tu sois là. Je ne suis plus seule désormais. »
Une année s'était presque écoulée depuis le retour de Saito. Une sorte de routine s'était installée. Le soir nous mangions ensemble, parlions. Je reprenais peu à peu le goût à la vie. Il avait été d'une grande aide pour la gestion de la caserne. La nouvelle de son arrivée avait amené un certain nombre d'hommes à s'engager au sein du Makoto. Mes journées étaient occupées à vérifier le bon fonctionnement de la vie interne à la caserne. Cependant, les nuits m'étaient toujours aussi difficiles à gérer. Je me forçais à ne dormir que le stricte nécessaire pour ne pas tomber de sommeil au beau milieu du jour. De plus, des rumeurs circulaient sur une force révolutionnaire qui tenterait de renverser le nouveau gouvernement. Comme toute rumeur nous y faisions attention, sans y accorder trop d'importance pour autant. Il ne fallait du moins pas que ce groupe pense qu'il était une menace pour nous .
Alors les rondes continuaient, aussi bien le jour que la nuit. De temps à autre je sentais quelques faiblesses, pendant une course poursuite, ou pendant les entraînements. Senhimé continuait de passer me voir. C'est dans ce genre de moments que ma féminité se rappelait à moi bien qu'au fond, le sentiment de vide persiste.
Ce soir, nous patrouillons près du Nijôjo. Pour une fois, la soirée est calme. Saito tenait à m'accompagner, pour une fois.
«- Je m'inquiète pour toi, Chizuru.
- Pourquoi ?
- Tu travailles trop, tu n'as jamais été aussi pâle qu'en ce moment. Tu devrais songer à te reposer un peu. On dirait...
- Je sais. Je sais que je devrais dormir plus, mais je ne peux pas. Je ne dois pas.
- Que veux-tu dire ?
- Tu ne me croirais pas.
- Chizuru, je connais ta condition. Depuis longtemps maintenant. Je n'ai jamais cesser de te protéger.
- J'en ai parfaitement conscience, mais il s'agit de tout autre chose. Quoi que ce soit plus ou moins lié.
- Chizuru, dis le moi, peut être te sentiras tu mieux si tu partages ce fardeau.
- Très bien. Je vais te le dire. Depuis mon retour à Kyoto, je ne dors que très peu la nuit. Non pas que je ne veuille pas, mais je ne peux pas, on m'en empêche.
- Qui t'en empêche, explique-toi.
- Eux. Tous les soirs, ils viennent me voir. Chaque fois j'essaie de leur faire comprendre que je n'y suis pour rien, mais justement, rien n'y fait.
- Je ne comprends pas.
- Tous les membres du Shinsen Gumi viennent me reprocher leur mort, chaque soir ! Si tu savais comme je suis lasse. Je n'essaies même plus de riposter. Je n'en ai plus la force.
- Chizuru, est-ce que c'est pendant tes rêves, ou est-ce que ce sont des esprits qui viennent réellement te hanter ?
- Ils viennent pendant mes rêves. J'en suis quasiment persuadé. Jusque là je n'ai rien trouvé qui puisse me faire dormir sans que je ne finisse par rêver.
- Lorsque nous rentrerons, je te donnerais quelque chose. Peut être cela t'aidera-t-il ? Mais Chizuru ?
- Oui ?
- Si tu as d'autres problèmes comme celui-ci, n'hésite pas à me le dire. S'il t'arrivait quelque chose sans que je n'ai pu intervenir, je m'en voudrais éternellement.
- Je te le promets. Merci, Saito. »
Cette nuit-là pour la première fois depuis très longtemps j'avais dormi à point fermé, et ce 4 jours durant.
A mon réveil, une étrange sensation m'avait prise. Comme une sorte de pressentiment. Saito était venu me voir plusieurs fois, veillant à mon repos. Ce répit m'avait fait le plus grand bien. Ce jour-là, j'avais le sentiment que quelque chose d'important allait arrivé. J'avais alors pris le temps de me lever. J'étais resté près d'une heure dans mon bain avant de revêtir l'uniforme occidental que j'avais fini par adopter de façon définitive.
Lorsque j'étais rentré de ma visite de contrôle de la caserne, et après avoir rassurer quelques personnes, je m'étais dirigé vers le salon de réception dans l'espoir d'y trouver Saito. Et effectivement Saito y était, mais d'autres voix se faisaient clairement entendre. Comme dans un rêve que j'avais si souvent fait, j'ouvre à la volée le battant de la porte coulissante.
Agenouillés devant Saito se trouvaient Sanosuke et Shinpachi, en chair et en os, et visiblement en parfaite santé. Un flot d'émotions trop intense pour moi me submerge. Brutalement, les ténèbres m'aspirent tandis que j'entends les vois lointaines de mes amis m'appeler.
Makoto¹ : Il s'agit de l'ancienne devise du Shinsengumi. Chizuru s'en ai servi, comme un ultime hommage.
