Drabble sur Hughes, parce que je trouve que ses sentiments et ses motivations durant Ishbal ne sont pas assez développés. J'ai dû trop penser à « À l'Ouest, rien de nouveau »... Aussi, Kaufman et Belta sont bel et bien des personnages casi-anonymes de Full Metal Alchemist. Ils sont tous deux dans le tome quinze à la page 103 et 104.

FMA ne m'appartient pas. Une chance...


Seul devant son campement, un soldat regardait le soleil s'enfoncer sous la ligne d'horizon, faisant jaillir des coulées de laves roses et oranges dans le ciel du désert. Cela faisait bientôt dix minutes qu'il fumait cigarettes sur cigarettes, incapable de se décider à dormir malgré la dure journées qu'il venait de passer.

Maes Hughes, car c'était le nom du soldat, avait toujours eu une vision romantique de la mort, un peu comme celle, décrite par les auteurs classiques qui avaient peuplé son adolescence. Les suicides d'amour, les duels épiques, les batailles héroïques... À sa sortie de l'académie militaire, sa tête était encore pleine de belles illusions, de naifs idéaux et d'irréels rêves d'avenir. C'était avant qu'il arrive ici. C'était avant qu'il découvre que son premier travail, la première chose vraiment important qu'il accomplisse dans sa vie, soit de tuer d'autre pauvres gars qui ne faisaient qu'essayer de survivre, eux aussi.

Kaufman était mort aujourd'hui. Il avait eu de la chance; son corps était pratiquement intact quand les médecins l'avait identifié. On aurait dit qu'il dormait, paisible et apaisé. Son meilleur ami, Belta, lui avait même creusé une tombe individuelle, pour éviter qu'il soit jeté dans la fausse commune avec les autres. Le capitaine Hughes, seulement en fermant les yeux, pouvait encore entendre les coups de pelles s'enfonçant dans le sable brûlant et voir l'air grave qu'affichait son subordonné en creusant un trou pour son camarade. Personne n'avait pleuré le fantassin Kaufman aujourd'hui. C'était le travail des civils, ça.

Une mort comme ça, un vrai décès de soldat, se trouvait à des années lumières des trépas tragiques des héros de romans. Un cadavre était laid, sale et nauséabond. Il n'y avait absolument rien de lyrique là-dedans. Ce n'était même pas émouvant...

Un dernier mégot tomba sur le sol de cette terre maudite d'Ishbal et fut prestement écrasée par la semelle rigide d'une botte de l'armée d'Amestris. Maes retourna dans sa tente, laissant derrière lui le ciel étoilé de la nuit qui s'était levée.

« Pourquoi te bats-tu ? » lui avait demandé Roy. C'était parce qu'il ne voulait pas mourir, tout simplement.